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Critiques de Annabel Abbs (187)
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Miss Eliza



« Ce n’est pas tant de livres de cuisine dont nous avons besoin, que de cuisiniers bien formés qui connaissent leurs devoirs. » E. Acton



Ce livre est un hommage à toutes ces femmes qui ont décidé de croire en leur rêve. Mais c’est aussi la rencontre de deux femmes et d’une amitié hors norme pour l’époque entre une maîtresse de maison et sa servante.



Eliza Acton est au comble du désespoir quand un éditeur refuse de publier son recueil de poésie, prétextant que les romans d’amour ou les livres de cuisine sont actuellement plus en vogue. Dévastée, elle rentre chez elle, et sur les bons conseils de ce Mr Longman, va se pencher de plus près sur l’écriture d’un livre de cuisine.



Mais attention, la rédaction se fera à sa « propre sauce » ! Elle va donc allier la poésie avec la cuisine, pour que la beauté des mots soit au service de la nourriture, et ainsi dépoussiérer le style des recettes de cuisine un peu barbantes et difficile à comprendre.

Le but : arriver à faire publier son livre de cuisine et ainsi permettre à sa famille de retrouver les bonnes grâces de la société huppée londonienne.



Lors de cette lecture, les références culinaires sont nombreuses au grand désespoir de nos papilles ! Nous avons la présence de chapitres courts, nommés par des recettes de cuisine toutes plus originales les unes que les autres, avec une alternance entre les personnages d’Eliza et d’Ann.

J’ai bien aimé retrouver à l’issue du livre, quelques recettes originales de Miss Eliza, ainsi que des notes de l’autrice sur son travail de recherche.



Ann, jeune femme de 17 ans, issue de parents pauvres et atteints par la maladie, trouve, grâce au révérend de son village, une place de femme de cuisine au service des Acton. Un peu naïve et chétive, elle va évoluer au contact d’Eliza et se transformer en une femme d’un aplomb déconcertant. !



Quant à Eliza, femme indépendante, et personnage énigmatique, qui ne va cesser d’aller au bout de ses convictions et de nous faire voyager de plat en plat pour un dépaysement assuré !

Une belle histoire d’amitié entre deux femmes de classe sociale différente, partageant les mêmes valeurs et leur amour pour la cuisine, le tout sur fond d’aventures et de déboires. Un régal !


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Miss Eliza

Miss Eliza 👩🏼‍🍳

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À Londres, en 1835, touchée par la ruine familiale, Eliza va troquer les vers de ses poèmes par les fourneaux, car le verdict est tombé : une dame n’a pas à écrire de la poésie. 🪶

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Elle se découvre étonnement un grand talent et une passion pour la cuisine, variant les recettes et testant des épices des quatre coins du monde 🌎

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A ses côtés, Ann évolue avec elle, en tentant d’oublier son histoire familiale trouble. Sa complicité avec Eliza va s’avérer être un miracle dans sa vie, et arriver pile au moment où elle en avait besoin. 🤝

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Un livre de recettes à quatre mains va alors bientôt voir le jour. 📕

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Un roman puissant sur une amitié féminine dans les années 1800, dans les sous sol d’une cuisine où se mêlent ragots de jeunes filles & préparions des mets les plus exquis. 🤤

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Le combat de ces deux jeunes femmes prouve qu’il ne faut rien lâcher quand on croit à son projet, même si certaines personnes peuvent nous mettre des bâtons dans les roues. 🙀

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Un air délicieux de Downton Abbey avec les cuisiniers qui s’affairent à préparer de délicieux repas pour les domestiques. 🫶🏼

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J’ai adoré visite cette demeure et faire la rencontre de ces habitants le temps de ces quelques pages 😍
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Miss Eliza

J'ai beaucoup aimé ce livre écrit "à deux voix". On est dans l'Angleterre de Dickens, dans celle de Jane Austen

(quelques années après). Cette ambiance so british nous embarque dans ce récit très agréable et très bien écrit (et traduit). La vie quotidienne, des secrets de famille… et surtout cette ode à la cuisine, et également dans le sens de lieu de travail, font que ce roman se déguste comme une vraie gourmandise. On découvre des saveurs inconnues, des associations incongrues... De nouvelles recettes !

On y parle aussi de poésie, d'écriture et de féminisme avant l'heure

La fin, (l'épilogue) est peut être trop abrupte, c'est le seul bémol que je peux évoquer tant ce livre m'a plu... vous l'aurez compris.
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Miss Eliza

La lecture, au sens large du terme, nourrit les imaginaires, transporte vers des vies romancées ou réelles tout en distrayant et en permettant la réflexion sur diverses thématiques. Ici, c'est l'imaginaire du lecteur qui est en éveil par l'histoire et les glandes salivaires qui sont également titillées par les descriptions de repas, de recettes. Quoi de plus normal quand on relate la vie d'une femme passionnée de cuisine et qui désire retranscrire pour tous le bonheur d'un bon plat, de l'association d'ingrédients pour en faire de délicieux mets. Au-delà de tout cela, ce sont deux destins de femmes fortes, déterminées et dévouées à une passion qui façonne leurs vies et leurs aspirations à être soi-même, une femme tout simplement. Je me suis régalée de cette lecture qui m'a permis de découvrir une autrice.
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Miss Eliza

Un livre qui a tout pour plaire 🧂



Si l'histoire peut paraître fade en lisant le résumé, préparez-vous à une explosion d'émotions en vous glissant entre ses pages. En effet, il a tout ce que l'on peut désirer d'un roman : une critique sous-jacente de la société de l'époque menée par des personnages forts et attachants. Et un petit bonus pour cette jolie couverture qui n'enlève rien au charme de ce roman, au contraire.



Miss Eliza c'est une étude rondement menée sur la place de la femme dans les années 1830. Sa place qui peut chuter au gré des envies des hommes et au gré de leurs propres effondrement. On y voit comment on peut gravir des échelons sociétaux (au prix de la maltraitance la plupart du temps) et les redescendre (après de mauvais choix financiers, affectifs...).



On y voit surtout l'amitié indestructible qui peut lier deux êtres, deux femmes issues de deux milieux différents. Grâce à l'humanité de l'une et de l'intelligence de l'autre elles vont se lier dans un but commun.

Entre secrets, cuisine et désir il y a bien des choses à découvrir...



Sur ce, je vous laisse aller ouvrir ce livre !
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Frieda

Ce titre, ou plutôt le résumé de ce livre, m'a intriguée depuis que je l'ai vu passer. J'ai fini par me lancer et je ne suis pas déçue de ma lecture.

Dans ce roman, Annabel Abbs s'ingénie à retracer la vie de Frieda von Richthofen, la femme qui inspira la célèbre Lady Chatterley.

Frieda semble toujours avoir été rebelle à la société dans laquelle elle vivait. Après avoir renié son titre de baronne allemande pour épouser un enseignant anglais, elle végète dans sa vie de mère auprès d'un époux trop puritain et respectueux des convenances.

Lors d'une visite à sa sœur, elle découvrira le mouvement anarchiste, la psychanalyse, l'érotisme, la sensualité et l'amour libre. Ne se satisfaisant plus de sa vie, elle cherchera à s'en évader jusqu'à sa rencontre avec un étudiant de son mari D.H. Lawrence. Séduit par son esprit libre, celui-ci deviendra son amant et en fera sa muse. D'une relation d'initiation, il fera une passion dévorante, exclusive et même toxique et violente qu'elle acceptera comme nécessaire à l'épanouissement de son génie.

Autant j'ai aimé l'évolution de Frieda et l'utilisation de fragments de correspondance pour appuyer la construction du roman, autant le personnage de D.H. Lawrence est devenu de plus en plus antipathique, d'amoureux transi à despote pas vraiment éclairé. J'ai beaucoup aimé cette lecture qui apporte un éclairage intéressant sur la vie et l'œuvre de l'écrivain.
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Frieda

Dans les années 1900, Frieda, fille de baron allemand, s'est mariée en dessous de sa classe avec un petit intellectuel anglais. Elle part en Angleterre vivre avec lui et très vite la vie lui devient ennuyeuse, son mari montre peu de passion et échange peu avec elle, elle a du mal à se faire des amies, seuls ses 3 enfants lui permettent de trouver la joie.

Un séjour chez une de ses soeurs à Munich va tout changer, elle rencontre Otto Gross, un disciple de Freud, qui lui apprend à ne pas refouler ses désirs et à être la femme du futur en s'écoutant elle et non ce que la société lui impose. A son retour en Angleterre, il est très difficile pour elle de retrouver la pauvreté de sa vie...

Elle tombe alors dans les bras d'un jeune amant, DH Lawrence, un jeune écrivain et ancien élève de son mari, et va alors, sans réellement le choisir, tout quitter pour lui. Commence alors pour elle un exil pour l'Europe, déchirée entre son amant et la séparation avec ses enfants....

J'ai beaucoup aimé ce roman qui m'a permis de découvrir le personnage fort de Frieda, qui fit des choix difficiles sans jamais pour autant renier son passé. Son désir d'être une femme libre ne veut pas dire pour autant oublier sa maternité...Vraiment une belle découverte !

Merci à Babelio et Pocket pour cette belle lecture !!
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Miss Eliza

Annabel Abbs nous emmène dans l'Angleterre de 1835. On y découvre Eliza Acton, une jeune femme qui vit en dehors des dictats de l'époque. Au grand désespoir de sa mère, Eliza est toujours célibataire alors qu'à son âge, elle se doit d'être mariée. C'est d'autant plus détestable qu'au-delà des qu'en-dira-t-on, son père a fait faillite et un mariage serait leur salut pour retrouver un peu de fortune. C'est sans compter la passion d'Eliza pour la poésie qu'elle écrit. C'était son seul but jusqu'à ce qu'un éditeur la choque et lui demande plutôt d'écrire un livre de recettes de cuisine. Malgré cette amère déception, Eliza va découvrir l'univers de la cuisine au grand dam de sa mère. Tout ceci n'est pas convenable pour une femme du monde ! C'est pourtant là qu'Eliza va s'épanouir aux côtés de la jeune Ann Kirby. Celle-ci a connu des conditions de vie terribles et va s'engager totalement dans cette opportunité inattendue. Ce duo fait des merveilles dans les arts culinaires et les deux femmes vont développer une relation forte, au point d'envisager de co-signer leur livre de recettes qui deviendra un monument de la littérature culinaire.



L'autrice base son roman sur une histoire vraie, ce qui le rend encore plus intéressant. Le style est très agréable à lire et on prend un vrai plaisir à suivre l'évolution de ces deux femmes qui doivent se battre pour vivre selon leurs aspirations. On y redécouvre le carcan social de l'époque qui imposait aux femmes une vie de misère et de labeur ou de frivolité et d'apparat. Il n'était dès lors possible que de suivre la route toute tracée depuis sa naissance, selon son genre et son rang dans la société. Profitant d'un concours de circonstances, Ann et Eliza font fi de tout cela et officient dans la pension tenue par Mrs Acton. Chaque chapitre est l'occasion d'une nouvelle recette. En plus de nous mettre parfois l'eau à la bouche, chaque page nous rapproche de ces deux femmes dont on s'attache rapidement. Ce roman est une petite douceur de lecture que je vous recommande chaudement, notamment si vous avez apprécié "Downton Abbey" ou "La Chronique des Bridgerton".
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Miss Eliza

À la suite de la ruine familiale, Miss Eliza doit s'occuper d'une pension avec sa mère. Elle va donc aller à l'encontre des conventions et va se lancer dans l'écriture d'un livre de cuisine. Elle, qui de par son rang n'avait jamais cuisiné, se trouve une véritable passion!



Pour l'aider dans son projet, elle sera aidée par la jeune Ann Kirby. Issue d'une famille pauvre, cette jeune fille n'a pas eu une vie facile, et lorsque Miss Eliza lui propose un travail en cuisine, elle accepte de suite. 



Alors qu'elles sont issues de deux mondes différents, Ann et Miss Eliza vont apprendre à se connaître, à travailler ensemble, jusqu'à devenir amies. Mais même si elles s'apprécient énormément, chacune cache ses propres secrets à l'autre, notamment Eliza qui quelque chose d'important. Est ce la raison pour laquelle elle ne s'est jamais mariée? Ann, quant à elle, est très touchante, malgré une certaine maturité due à son enfance difficile, elle reste naïve face à certaines situations. Ce sont 2 femmes fortes, courageuses, en avance sur leur époque.



L'autrice a fait un travail de recherche très important : la condition des femmes de l'époque, la misère quotidienne et les problèmes rencontrés par les plus pauvres, mais aussi l'alcoolisme, et la folie. La cuisine n'est pas en reste! À chaque page, elle arrive à détailler avec précision, les ingrédients, les recettes... On sent les épices, les plats qui mijotent. Oui, on s'imagine facilement en cuisine aux côtés des 2 femmes.



J'ai beaucoup apprécié la relation entre Ann et Miss Eliza, mais aussi le fait qu'elles ne se découragent pas et font tout pour arriver à écrire le livre de recettes. J'ai en revanche été surprise (et peut-être un peu déçue?) par la fin, qui est assez rapide et abrupte.

Malgré cela, ce roman reste une très belle découverte pour moi

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Miss Eliza

Après de décevantes péripéties sur l’île Moustique, le Grand Prix des Lecteurs Pocket 2024 nous emmène à Londres au cœur des années 1830. Dans ce contexte, vous en conviendrez, il vaut mieux être né homme et Miss Eliza Acton, dont l’histoire est vraie, ne va pas tarder à s’en rendre compte puisque son rêve d’être poétesse se heurte à l’étroitesse d’esprit des éditeurs qui lui commandent un roman gothique ou un livre de cuisine, au choix ! La faillite familiale achève ses rêves de sonnets quand elle fait la rencontre d’une jeune fille miséreuse mais déterminée, Ann, qui n’a qu’un rêve : devenir cuisinière.



Alors que la société fait tout pour les enfermer dans un rôle de vieille fille et de domestique dont les hommes peuvent abuser librement, ces deux femmes s’évadent par la cuisine. Eliza découvre que sa sensorialité peut s’exprimer aussi librement avec les arômes et les goûts qu’avec les vers et les rimes ; et Ann prend la mesure du pouvoir que lui donne sa vivacité d’esprit, sa débrouillardise et la force de sa volonté. L’affection qui grandit entre elles met d’autant plus en relief l’aliénation des autres femmes du livre qui restent passives ou encouragent la violence d’un système dominé par les hommes.



Si cela n’avait pas été pour le Grand Prix des Lecteurs Pocket, je n’aurais sans doute jamais lu ce texte. Ce que j’en retiens surtout ce sont ces femmes autrices dont la carrière a été continuellement entravée par les hommes qui ne voulaient pas les voir acquérir cette puissance, cette autonomie, cette reconnaissance. Dans le cas de "Miss Eliza", les obstacles placés sur sa route ont donné naissance au livre "Cuisine moderne" en 1945, le premier ouvrage à répertorier les ingrédients et à suggérer un temps de cuisson.
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Miss Eliza

Londres, 1835. Alors qu'elle tente de faire publier son recueil de poèmes, Miss Eliza Acton se fait éconduire : la poésie n'est pas l'affaire des dames, mais un livre de cuisine, ça oui ! Bien que cette idée l'ait rebutée de prime abord (ce que l'on peut comprendre), la ruine familiale va finalement déclencher une véritable passion des fourneaux 🍽



Sa route croisera celle d'Ann Kirby, jeune femme pauvre, que la vie n'a pas épargnée mais qui se révélera être une véritable alliée.



L'histoire d'Eliza et d'Ann a été très largement romancée, pourtant cela n'enlève en rien leurs incroyables qualités. Miss Eliza a été au delà de son rang pour assouvir sa passion de la cuisine, écrire un livre de recettes révolutionnaire, et donner une véritable place à Ann pour la sortir de la misère certes, mais parce qu'elle avait un véritable don.



Il s'agit d'un livre empreint de féminisme, prônant l'indépendance des femmes, et qui aborde aussi la maternité, la cuisine saine... Il met donc en avant deux femmes véritablement en avance sur leur temps.



C'est donc une très belle première lecture, une très belle découverte, aussi bien de l'auteure @annabelabbs que du pan historique, j'ai vraiment beaucoup aimé ! Il devrait plaire notamment à tous les amateurs de bonne cuisine.



Il faut d'ailleurs se préparer à avoir un peu faim !
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La fille de Joyce



La fille de Joyce /Annabel Abbs

L'histoire commence dans un cabinet de psychanalyste, celui du Dr Carl Gustav Jung, à Küsnacht, petite ville située à quelques kilomètres au sud de Zürich sur la rive orientale du lac du même nom. Nous sommes en septembre 1934 et Lucia, la fille de James Joyce, le célèbre auteur de Ulysse, suit depuis trois semaines et à la demande de son père, une thérapie afin de faire obstacle à une dépression qui la ronge depuis un certain temps. Elle a alors vingt-sept ans.

Plutôt taciturne depuis le début du traitement, elle a décidé aujourd'hui de parler et répondre aux questions du Dr Jung, car elle veut pouvoir danser à nouveau, retrouver sa passion, sa raison de vivre.

La première question déconcerte totalement Lucia : « Vous avez dormi dans la même chambre que votre père jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Comment faisiez-vous pour vous changer ? » La réponse tout aussi surprenante est immédiate : « Je dormais tout habillée. »

Au fil de la conversation, Lucia se demande si le Dr Jung voit au fond de son âme dévastée et vide, les dépossessions et les trahisons dont elle été l'objet.

Le Dr Jung lui parle alors de son père, le pornographe comme il l'appelle, mais pour Lucia, son père reste un génie et elle considère Ulysse comme le plus grand livre jamais écrit. Il lui parle ensuite de son frère Giogio qui est chanteur et qu'elle adore comme un frère jumeau, puis de Samuel Beckett, son premier amour…

C'est alors qu'elle s'écrie : « Je sais par où commencer mes mémoires. »

Les premiers souvenirs évoqués remontent à novembre 1928. La famille, d'origine irlandaise est installée à Paris. Les louanges de la presse sur la danseuse Lucia Joyce, vingt et un an, la plus talentueuse de ses élèves selon son professeur, sont le sujet de discussion familiale ce matin-là. Ambitieuse et acharnée, Lucia débute une carrière de danseuse et de chorégraphe, et par sa prestation, elle s'est rapidement faite un nom au théâtre des Champs-Élysées. Pour elle, la danse moderne est l'alphabet de l'indicible et l'écriture du corps. En récompense, le père offre un grand repas dans un grand restaurant avec tous les proches, et notamment Émile, le compositeur et accompagnateur de Lucia, qui est amoureux d'elle. Sans réciprocité hélas.

Mais alors que le repas suit son cours, Lucia voit derrière une vitre un visage qui l'observe d'un regard perçant et fugace en même temps. Elle sent alors une agitation l'envahir, comme si quelque chose était sur le point d'éclore au plus profond d'elle. C'est le commencement d'une folle histoire.

C'est à la maison familiale que Lucia va revoir l'inconnu qui s'avère s'appeler Samuel Beckett et travailler pour son père presque aveugle, lui faisant la lecture et d'autres tâches de bureau. À chaque apparition de Beckett, Lucia sent son coeur battre la chamade. C'est à Kitten, sa meilleure amie, qu'elle confie ses sentiments : elle est follement amoureuse de Beckett, éprouvant une sensation époustouflante d'invincibilité, de dissolution du temps et de l'espace.

Le récit de Lucia se poursuit avec alternativement des retours au présent chez le Dr Jung, à qui elle confie les mémoires qu'elle rédige, et qui tente toujours de la faire parler alors qu'elle réside dans un sanatorium où elle se sent espionnée par une certaine Mme Baynes, son infirmière, qui tente de lui extorquer des confidences. Lucia a toujours pensé qu'elle était la muse qui inspirait son père. le Dr Jung est dubitatif…

Un nouveau coup de théâtre survient quand Émile, le compositeur et accompagnateur, la demande en mariage. Elle se sent piégée… Cette période marque le début d'une hallucinante descente aux enfers pour la jeune fille…

Naïve jeune fille qui a rêvé sa vie et va continuer de la rêver sans que ses rêves soient vécus, les prenant pour des réalités. Étouffée par son père, un monstre de père, rejetée par ses amours dont elle fut la proie facile, elle perdra la santé et après avoir connu durant cinq ans une certaine célébrité comme danseuse, elle fera connaissance des maisons dites de santé. C'est sa voix que l'on écoute tout au long des 560 pages de ce bouleversant et déchirant témoignage qui crescendo va vers un dénouement hallucinant.

Aujourd'hui, qui se souvient de Lucia Joyce (1907-1982), la fille du grand auteur irlandais James Joyce (1882-1941) qui en 1929 révolutionna la danse contemporaine ?

Un livre qui marque, qui cogne et qui ne laisse pas indemne. Et qui dans un certain sens rend justice à Lucia une jeune fille enthousiaste et passionnée.

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Miss Eliza

J'ai pu lire çà et là que "Miss Eliza" est l'histoire d'une amitié exceptionnelle entre deux femmes de deux milieux différents.

Mais ce n'est pas vraiment ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman. En effet, je parlerais plus d'un sentiment de profond respect l'une pour l'autre, d'admiration de la part d'Ann et d'une grande affection pour sa jeune assistante de la part d'Eliza.

Ces deux femmes sont bien différentes l'une de l'autre. Eliza a 36 ans et a eu une vie plutôt facile jusqu'à la faillite de son père (hormis la nécessité d'abandonner un être cher, abandon qu'elle a finalement digéré en une semaine...). Bien qu'elle ne soit âgée que de 17 ans, Ann a déjà vécu, quant à elle, de terribles drames.

Le désir de cuisiner, de bien cuisiner devrais-je dire, est ce qui va les rapprocher, mais sans vraiment faire tomber la barrière de la différence de classe. D'ailleurs, en fin de roman, Ann avoue avoir parfois été blessée par l'attitude d'Eliza (les vraies amies ne devraient pas avoir de secrets l'une pour l'autre), la trouvant même rabat joie et trop souvent en colère au cours de leurs dernières années de travail en commun.

Bien sûr, cette lecture est agréable, et l'alternance des chapitres Eliza/Ann rythme bien l'histoire, mais je n'ai pas adhéré totalement à cette description de ces deux femmes. J'ai eu du mal à croire au personnage d'Ann : je doute qu'une jeune fille d'un milieu si défavorisé ait eu autant de connaissances sur les épices et les herbes (dès sa première rencontre avec Eliza elle parle de façon très poétique d'un pain d'épices qu'elle vient de goûter...)

L'autrice précise d'ailleurs dès le début que "cette œuvre de fiction s'inspire de quelques faits établis concernant la vie d'Eliza Acton et Anne Kirby son assistante". Je pense que la fiction est effectivement très affirmée ici.

J'attendais vraiment ce livre avec impatience, rêvant d'un réel coup de coeur, mais cela n'a malheureusement pas été le cas, dommage...
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La fille de Joyce

Si vous n'avez pas encore eu Ulysse, ce roman va tellement vous intriguer qu'il vous donnera envie de le lire ensuite. Bien que romancée, cette histoire nous livre ici l'envoutante et tragique vie de Lucia, fille et muse du célèbre James Joyce. Vouée à devenir une grande danseuse, Lucia va travailler d'arrache-pied pour en faire sa carrière et pourtant, le roman débute… dans un hôpital psychiatrique. Elle n'a alors que vingt-cinq ans. Le docteur Jung lui fait faire une thérapie par la parole, et nous lecteur, allons essayer de comprendre ce qu'il s'est passé au cours des cinq années précédentes.

Comment une jeune femme brillante et vouée à un grand avenir s'est-elle retrouvée dans un hôpital psychiatrique pour ne plus jamais en sortir ? Derrière ses rêves de succès se cachent en fait de lourds secrets. Follement amoureuse de Samuel Beckett, idolâtrée par son père et jalousée par sa mère, il apparaît au départ que Lucia mène une vie classique de fille d'artiste à Paris. Pourtant, au fur et à mesure, le malaise s'accroît. Annabel Abbs a su, dans ce livre, nous expliquer sans nous dire explicitement les liens étranges qui unissaient cette famille, et peut-être sans doute l'une des raisons de son internement.

En bref, vous l’aurez compris, lisez ce livre, nous n’allez plus en sortir avant de l’avoir terminé.

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La fille de Joyce

il y a quelques jours je commençais la lecture d'un roman gagné dans le cadre de la masse critique babelio. Une histoire que je voulais lire depuis des mois, tant la couverture m'attirait et le sujet m'intéressait. Ce livre, c'est "La fille de Joyce", d'Annabel Abbs.

James Joyce était son père. Samuel Beckett, son grand amour. Voici son histoire. Lucia était la fille unique du grand James Joyce et son histoire demeure une énigme. Alors qu'en 1929, elle est l'étoile montante de la danse contemporaine à Paris, cinq ans plus tard, à l'âge de 26 ans, elle disparaît brutalement de la scène publique, totalement brisée et passera le reste de sa vie enfermée dans des asiles psychiatriques. La plupart de sa correspondance et les dossiers médicaux ayant été détruits, la question à laquelle tente de répondre l'auteure est: "qui est réellement cette femme et quelle est son histoire ?" Annabel Abbs offre enfin une voix à cette jeune femme que l'histoire a oublié.

J'avais eu un énorme coup de cœur pour le précédent roman de l'auteure "Frieda", c'est donc avec beaucoup de plaisir que j'ai retrouvé sa plume. Annabel Abbs possède un talent exceptionnel pour donner corps et voix à des femmes dont l'histoire nous est inconnue et nous faire vivre et découvrir de magnifiques portraits de femmes. Je ne connaissais rien de la fille de Joyce avant de me lancer dans cette lecture, et je dois avouer que j'ai mis plus d'une centaine de pages à cerner un peu mieux la personnalité complexe de Lucia. Pour autant il m'a manqué un petit quelque chose pour pouvoir m'attacher à elle. Pourtant l'on comprend les tourments, les douleurs, les blessures de cette femme brisée, sacrifiée. Cette pauvre petite chose perdue au sein d'une famille pour le moins dysfonctionnelle. Elle est coincée entre un père qui la considère comme sa muse, ne peut créer sans elle et une mère qui la méprise pour l'immoralité de son art de la danse et lui préfère son frère. Cette famille est tellement toxique qu'il n'est pas étonnant que cette pauvre Lucia soit tombée si jeune dans la folie. Et puis, c'est une femme qui en plus a eu le malheur d'aimer des hommes qui ne lui ont pas rendu son affection. C'est le cas avec Beckett.

Mutique pendant des années, c'est face à son psychanalyste Carl Jung qu'elle livrera son histoire et ses secrets. Le drame n'est jamais loin mais on ne s'attend pas à la révélation finale qui nous cueille et nous bouleverse. C'est terrifiant.

Encore une fois, comme dans son précédent roman, l'auteure nous invite à la rencontre d'une femme victime des mœurs de son époque. On plonge une fois encore dans le destin d'une femme cachée derrière un grand écrivain.

Un roman dont j'ai aussi apprécié l'univers des années 20, le Paris de l'époque et les débuts de l'émancipation féminine.

Un roman fort avec des thèmes puissants et foisonnants tels que la folie, le génie, la condition féminine, l'émancipation et les débuts de la psychanalyse, portés par une plume belle, fluide, incisive et émouvante. Une belle lecture qui m'a rappelé le film "A dangerous method" et qui m'a fait plusieurs fois penser à Virginia Woolf et son roman "une chambre à soi". Un livre que je vous conseille si vous aimez les beaux portraits de femmes, les romans engagés et historiques. Un roman qui ne pourra pas vous laisser indifférent.

Encore un immense merci aux éditions Hervé Chopin et à babelio pour cette superbe réception.
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Frieda

Cette biographie romancée nous permet de découvrir la femme qui a inspiré à Lawrence une grande partie de ses œuvres, dont " L'amant de Lady Chatterley" et ses différentes versions.

Une fois encore, on découvre une personnalité brillante et forte, qui a elle-même corrigé et revu les textes de son compagnon, mais qui s'est sacrifiée selon la morale de l'époque.



Aristocrate desargentee, Frieda von Richthofen épouse un professeur de philologie dont elle a trois enfants. Grâce à sa sœur, elle va decouvrir la psychanalyse, l'amour libre et la philosophie. Mais elle tombe amoureuse de Lawrence et s'enfuit sans pouvoir emmener ses enfants.

Cette histoire de passion jalouse, possessive et violente suscite l'empathie, tant il semble que cette femme ait sacrifié à la fois son amour pour ses enfants et son amour de l'indépendance.

La biographie s'arrête avec la mort de Lawrence et ne dit pas si la vie de Frieda a enfin trouvé l'accomplissement.
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Frieda

J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une MC privilégiée. Deux titres étaient au choix. Celui-ci n'était pas mon préféré, à cause de l'histoire en elle même. Cette femme quittant tout pour son amant.



Je n'avais pas réalisé alors qu'il s'agissait d'une biographie d'une femme ayant vraiment existé. En effet, Frieda est celle qui a inspiré "L'amant de Lady Chatterley" de D.H. Lawrence. Je ne l'ai pas lu, mais ce roman est très connu.

Je pensais donc lire une variation de ce thème.



Mais c'est bien une biographie de Frieda von Richthofen que vous trouverez ici.



Ici, ce n'est pas tant l'amante que nous allons découvrir, mais la figure de la mère. Frieda en "s'enfuyant" avec Lawrence se trouve en effet privée de ses 3 enfants.



C'est un récit terrible et douloureux, qui pose de nombreuses questions. Le récit est bien écrit, il alterne les voix de plusieurs personnages, nous permettant de découvrir les points de vue de chacun devant cette situation. On découvre cette femme, on découvre l'ambiance à Munich dans les années 1910, les idées révolutionnaires de Freud, la volonté d'échapper à toutes sortes de contraintes. Mais à quel prix ?!



L'autrice a réalisé de nombreuses recherches, et j'ai apprécié les annexes nous présentant les différents personnages du récit et son travail de recherche.
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Miss Eliza

Un merveilleux roman, moins par son thème, même s'il parle de cuisine, que par son écriture et ses personnages.

C'est assez rare qu'un livre presqu'unanimement apprécié me plaise aussi, je suis souvent un peu contrariante !! J'ai voulu lire celui-ci parce que le sujet me tentait, mais j'y allais avec un peu de méfiance.

Et j'ai été vraiment emballée par cette histoire.



1835 dans un village anglais. La rencontre entre deux jeunes femmes à la forte personnalité, aussi différentes que possible et qui vont se lier d'une amitié improbable qui ne dit pas son nom, et devenir indispensables l'une à l'autre.

Eliza a plus de trente ans. Une "vieille fille" donc, d'un milieu assez aisé, qui vit sous la coupe totale de sa mère. Surtout depuis que le père a fait faillite et s'est enfui en France pour éviter la prison, les laissant totalement démunies.

Ann, toute jeune, vit dans une famille misérable, un père infirme, une mère folle. Elle n'a jamais été placée mais quand on lui donne l'opportunité de quitter sa famille pour entrer au service d'Eliza, elle est à la fois pleine de remords à l'idée de laisser ses parents qui ont besoin d'elle, et pleine d'espoir d'une vie meilleure, et de pouvoir manger.

Leur rencontre est une évidence dès le départ, autour de la cuisine.

Car Eliza, qui écrit des poèmes qu'on lui refuse de publier car elle est femme, décide, à l'injonction de l'éditeur, d'écrire un livre de recettes. Les hôtes de la pension de famille, qu'il a bien fallu se résoudre à gérer avec sa mère pour pouvoir loger et manger, vont lui servir d'entraînement.



Chaque chapitre, très court va alterner leur voix, et chaque titre sera celui d'une recette, dont il est question dans le texte.

Une relation bizarre, âges différents, domestique et patronne, poète et terre-à-terre, une presque amitié qui pourtant se cache beaucoup de choses. Le père d'Eliza n'est pas mort comme on le prétend, et la mère d'Ann non plus.

Si on sait d'entrée à peu près tout sur Ann, Eliza ne se dévoile que peu à peu, et jusque presque à la fin il faudra deviner ce qu'elle est obligée de cacher, car sa mère lui impose de se taire.



Une peinture de l'époque extrêmement prenante. La misère si grande qu'elle en est incroyable, et que même quelqu'un d'aussi attentif et bienveillant qu'Eliza ne peut l'envisager. La méchanceté des gens d'église. Les mirages de la ville. L'horreur de l'asile d'aliénés, et j'ai tremblé tout le long à la pensée qu'Ann allait finir par deviner ce qu'on lui cache, quelle est la vie réelle de sa mère là-dedans.

La misère chez les uns, le paraitre chez les autres : ce qui a de l'importance c'est seulement ce qu'on voit. Toujours se cacher, se taire, et ne rien laisser paraître.



Et, encore une correspondance entre mes lectures (clin d'oeil à Ramettes 😉) je lis ce roman juste après Half Moon Street. Aussi différents que possible, mais il est aussi question de théâtre, dans l'Angleterre victorienne.



À partir d'une histoire vraie, Annabel Abbs nous offre un roman qui se dévore, et qu'on a envie de reprendre sitôt terminé, à la fois pour ne pas quitter les personnages, et pour les voir d'un oeil différent une fois qu'on sait.

Avec un dossier pour faire la part du réel et du romancé, et quelques recettes.
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Miss Eliza

J'avais ce livre dans ma PAL depuis un bon moment. On retrouve Miss Eliza femme anglaise de l'époque victorienne. Elle écrit de la poésie mais son éditeur l'invite plutôt à écrire un livre de cuisine alors que Miss Eliza qu'elle ne sait pas cuisiner. En rencontrant Ann, une jeune fille pauvre, elle se met à faire de la cuisine à tester des recettes etc. On découvre au fil de ce roman au delà des recettes et de leur réalisation la vie de Miss Eliza et Ann. J'ai aimé lire ce roman où on passe un bon moment à l'époque victorienne et on se met à suivre ces deux femmes en découvrant leurs petits secrets.







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Miss Eliza

Londres 1835, Eliza est une femme qui a du caractère, elle sait ce qu'elle veut, elle veut écrire et être publiée sous son propre nom.

Lorsqu'un éditeur lui commande un livre de recettes elle ne sait que faire, elle qui aime tant les poèmes.

Eliza va finalement se lancer dans l'écriture de ce livre avec l'aide de son assistante de cuisine Ann Kirby.

Ensembles elles vont tester des centaines de recettes qui vont aboutir à la rédaction d'une référence en matière de livre de cuisine.

Prônant l'émancipation des femmes et mettant en avant les différences entre les classes sociales, ce roman nous conte une belle histoire d'amitié que l'on n'aurait pu imaginer.
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