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Critiques de Annemarie Schwarzenbach (28)
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Où est la terre des promesses ?

En 1939, deux femmes quittent la Suisse en automobile pour l'Afghanistan, par voie terrestre. Leurs chemins se sépareront à Kaboul quelques mois plus tard. Ces deux caractères incroyablement différents tireront chacun un livre de cette aventure. La solide et sûre d'elle Ella Maillart en a livré un récit de voyage "terrien", empli de sa sérénité naturelle et de son don d'observation de l'humain. L'inconstante et fragile Annemarie Schwarzenbach en a tiré plusieurs textes discontinus, recueils d'impressions, de moments, de sentiments tels que vécus par leur auteur, sans souci de détails tels que la chronologie ou la géographie. Ces textes ont été rassemblés ultérieurement en un seul ouvrage par un éditeur. C'est plus un récit de voyage "intérieur" que de voyage au sens "géographique". On en apprend finalement très peu sur le parcours des deux femmes et les pays qu'elles ont traversés, et on tente tant bien que mal de comprendre ce qu'Annemarie a tenté de retranscrire. J'ai eu l'impression de ne saisir que très partiellement le sens du texte ; l'écriture est pleine de non-dits, de métaphores peu lisibles. L'auteur est plongée en permanence dans l'introspection, et ne décrit son voyage qu'à travers le prisme de ses obsessions : la souffrance, la solitude, la mort. Il faut aller jusqu'aux compléments situés après la fin du récit pour mieux appréhender le contexte et la personnalité d'Annemarie Schwarzenbach : sa dépendance à la drogue, ses tentatives et échecs pour s'en échapper (notamment au cours de ce voyage), ses amours malheureuses avec d'autres femmes, sa sensibilité extrême, la nature de sa relation amicale avec Ella Maillart, mentor choisie pour l'accompagner vers une vie "vraie". J'en retiens de belles évocations du désert, de la solitude, du désespoir existentiel, mais il ne m'a pas été donné de comprendre pleinement ce qui se tramait dans l'esprit torturé d'Annemarie Schwarzenbach.
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De monde en monde : Reportages 1934-1942

Excellent.. touchant.. et intemporel.

Ce livre révèle une Anne-Marie sérieuse, précise et très professionnelle.

Rien à voir avec le personnage décrit par Ella Maillart.



Les USA et l’Europe de 1936 sont décrits, analysés avec une précision qui nous fait entrevoir notre chaos de .. 2016. Les chroniques sur les réfugiés européens errant d’un pays à un autre, d’un continent à un autre sont poignantes et forcent une réflexion approfondie sur ce XXIeme siècle sans mémoire.



Les chroniques africaines m’ont un peu fait penser à «la courbe du fleuve» de Naipaul. Le style, sans chichis ni perte de temps est époustouflant.



Un livre à garder tout près de son lit et de son cœur





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Visions d'Afghanistan

Ce petit livre rassemble de courts textes à propos du voyage qu'Annemarie Schwarzenbach fit en compagnie d'Ella Maillard de la Suisse à l'Afghanistan en 1939. Comme l'indique le titre, ces textes ne concernent que la partie afghane de leur périple. Ella Maillard quant à elle relate leur parcours dans le superbe récit "La voie cruelle".

Les textes m'ont semblé intéressants dans l'ensemble bien qu'assez inégaux. L'un d'entre eux est particulièrement beau et, rien que pour celui là, le livre vaut la peine d'être acquis (bien qu'il soit assez difficile à trouver il me semble. Il était offert par la Petite Bibliothèque Payot à l'achat d'un récit de voyage. En ce qui me concerne, je l'ai trouvé en seconde main). Les autres textes par contre m'ont fait pensé à une remarque d'Ella Maillard dans "La voie cruelle", dans laquelle elle estime qu'Annemarie Schwarzenbach perd son temps à écrire des textes documentaires sur l'Afghanistan pour la presse, alors qu'elle a tellement de talent pour l'écriture de textes plus métaphysiques et poétiques.
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La mort en Perse

Ce livre est le "journal non intime" de l'auteur, comme elle l'explique elle-même. Intelligente et hypersensible, elle nous décrit la Perse d'une manière qui reflète bien son mal-être, sans lourdeur ni monologue introverti. Après plusieurs tentatives de suicide, elle est mort dans un accident à l'âge de 34 ans. Il est dommage qu'une telle personne n'ait pas pu trouver de place dans ce monde...



Cela fait penser à des personnages comme Picasso, Nietzsche, Einstein, Paul Gaughin, Charles Dickens, Virginia Woolf, Maupassant, Marilyn Monroe : ils seront considérés comme fous s'ils échouent, comme des génies s'ils réussissent...



Pour information, ce journal n'a pas été publié de son vivant, elle l'a réécrit ensuite en gommant les passages qui pouvaient montrer son homosexualité (c'était pourtant très léger, sans rien d'érotique, juste un rapprochement entre deux âmes soeur...).
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Loin de New York

Dans Loin de New York, Reportages et photographies (1936-1938), Schwarzenbach, une jeune journaliste suisse, parcourt les routes de l'est et du sud des États-Unis et va à la rencontre des laissés-pour-compte (chômeurs, mineurs, ouvriers de l'acier, ouvrières du textile, etc.), victimes de la Grande Dépression, mais portés par les espoirs du New Deal et de la syndicalisation naissante. Cette série d'articles est passionnante et se lit comme un roman. Je découvre cette femme autrice, reporter et romancière, mais aussi photographe, aventurière et militante.
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Toucher le coeur des hommes

15 novembre 1942: Annemarie Schwarzenbach meurt des suites de blessures provoquées par une chute malencontreuse à vélo. Elle avait à peine 34 ans. Malgré cette mort prématurée, cette jeune femme journaliste, écrivaine et aventurière dans l’âme, a laissé à la postérité, en une petite dizaine d’années, un nombre non négligeable d’articles et de récits de ses voyages. Toucher le cœur des hommes propose vingt reportages inédits ainsi que trente-trois reportages déjà publiés, tirés de deux de ses œuvres, Loin de New York et Où est la terre des promesses?



Toucher le cœur des hommes se présentent donc comme un série d’articles écrits par Annemarie Schwarzenbach et publiés entre 1932 et 1941 dans différents journaux suisses pour lesquels elle travaillait. L’ouvrage est divisé en deux parties; une plus accès sur ses voyages en Occident et l’autre tournant son regard vers l’Orient.



Malgré son jeune âge, Annemarie, a, dès 1932, un regard très lucide sur son temps et son époque. Ses voyages sont l’occasion pour elle d’observer les gens, les petits gens surtout. Elle y découvre l’envers du décor, le quotidien des familles, des travailleurs, l’évolution des villes et villages. Elle dépeint sans fioriture et avec grand réalisme la vie des peuples en Occident et Orient. Son style est doux, féminin mais ne tombe jamais dans la mièvrerie. Quelques envolées lyriques et moments de contemplation des paysages et de la nature amoindrissent le style assez documentaire de l’ensemble, donnant une certaine touche d’originalité comme un marque du style de l’auteur.



Toutefois je n’ai été que moyennant convaincue par cette série de reportages. Autant j’ai trouvé la partie consacrée aux États-Unis très intéressante voire passionnante (j’ai beaucoup pensé au photographe Walker Evans et à sa série de photos montrant l’Amérique de la Grande Dépression) autant la partie dans les pays baltes et l’Afghanistan assez ennuyeuse. Mais cet ennui a uniquement été provoqué par mon manque d’intérêt pour ces régions du monde et n’enlève en rien à la qualité du texte. Tout est question de goût…





La vocation de Toucher le cœur des hommes n’étant certainement pas d’être un ouvrage universel pouvant plaire à tous, il « touchera » un certain lectorat bien défini, celui qui s’intéresse aux récits de voyages et qui recherche un style journalistique. Cette série de reportages peut toutefois être une bonne introduction pour découvrir cette jeune écrivaine qui nous a quitté trop tôt.
Lien : https://www.uneplumesurunpar..
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Le refuge des cimes

Publié pour la première fois en 2013 en édition de poche, quelques années après sa première traduction française, « Le refuge des cimes » n’est pourtant pas un roman récent. Il s’agit du quatrième roman d’Annemarie Schwarzenbach, auteur originaire de Suisse allemande, née en 1908 et décédée en 1942, et dont les œuvres, romans et récits de voyage, n’ont été publiées en français que dans les années 90 et 2000. « Le refuge des cimes » était d’ailleurs considéré comme un texte perdu, auquel seuls quelques articles de journaux suisses faisaient référence, jusqu’à la découverte d’un manuscrit en 1997 à la bibliothèque de Zurich, au sein d’un legs de la maison d’édition qui avait publié deux autres ouvrages d’Annemarie Schwarzenbach. C’est d’ailleurs à partir de ce texte original qu’a travaillé la traductrice française, Dominique Laure Miermont.



« Le refuge des cimes » a été écrit au début des années 1930 et met en scène des personnages de la bourgeoisie helvétique ou allemande, confrontés à des difficultés existentielles nées de la crise de l’entre-deux-guerres. Francis est l’un d’eux : expatrié une première fois en Amérique du Sud, il pense n’avoir pu saisir sa chance là-bas et rentre en Europe où le désœuvrement le gagne. Réfugié dans une station de ski fictive au-dessus d’Innsbruck, Alptal, il attend l’événement qui lui donnera l’occasion de quitter l’inertie qui l’envahit, tout comme les autres personnages qu’il fréquente et qui, comme lui, sont à la recherche d’une voie, d’un avenir même : il y a Adrienne Vidal, dont la maladie l’oblige à rester en montagne, alibi facile pour excuser le peu d’attention qu’elle prête à son fils, le jeune Klaus. Il y a aussi Wirtz, moniteur de ski malhonnête, tricheur et menteur, Matthisel, jeune groom influençable et Esther von M., la jeune épouse d’un riche vieillard, qui noie son ennui dans les hôtels de luxe et les bars des grandes stations.



Les protagonistes hésitent à redescendre, craignant de retrouver dans les vallées la noirceur de la société. Il veulent échapper au monde d’en bas, qu’il faut fuir et combattre, tout comme l’auteure elle-même s’était réfugiée à Zürs en Autriche pour écrire ce roman, désapprouvant la montée du fascisme en Allemagne et cherchant comment lui marquer son opposition.



» (…) désormais elle savait que les montagnes sont davantage qu’un beau paysage héroïque, qu’elles dégagent de grandes forces et en libèrent dans l’être humain, le conduisant ainsi tout près des sources originelles. On y vivait comme aux premiers temps de l’humanité, dans le voisinage des vents, des aurores, des levers et des couchers de soleil, mais très loin de tous ceux qui jugent sans trop savoir du bien et du mal, de l’apte et de l’inapte, du bénéfique ou du nuisible ».



Les pages décrivant la montagne sont particulièrement évocatrices. À ces descriptions classiques, succèdent des monologues intérieurs de facture plus moderne, dont les questionnements sont toujours d’actualité. Et aussi de très beaux passages sur l’exil et la recherche d’un sens à donner à sa vie.



« Le refuge des cimes » m’a d’abord frappé par son charme un peu désuet et la mélancolie qui s’en dégage. Puis il m’est apparu comme un roman transposable aujourd’hui car, si le décor a changé, les difficultés de communication et les frustrations demeurent finalement les mêmes.



« On était toujours dans l’attente de quelque chose (…). Et quand tout d’un coup tout cela arrivait, on était déçu, c’était un jour comme les autres, mis à part une heure de tension particulière. »



Une belle lecture et une auteure à découvrir !
Lien : https://lelivredapres.wordpr..
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Les quarante colonnes du souvenir

[...] on accompagne avec bonheur cette jeune fille à l'étrange beauté androgyne, qui séduisait femmes et hommes, et épousa, à Téhéran, en 1935, un diplomate plutôt attiré par les hommes, Claude Clarac.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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