Une écriture fluide (merci la traductrice), une structure originale, des personnages attachants, avec une vraie personnalité, des voyages dans le temps inventifs, et ce livre dans le livre, partiellement lisible mais lien intemporel entre les personnages, tout cela fait la richesse de ce roman. J'ai été ému mais pas autant qu'espéré.
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Un récit passionnant et fascinant qui alterne entre Grèce antique et dystropie !
C’est une histoire originale, prenante et bien écrite, mais limite anxiogène à certain moment…
Vraiment je le conseille vivement.
C’était une lecture très intéressante ♥
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En tournant la première page, j'ai su que ce livre allait être spécial. La dédicace au début du livre dédie ce livre à tous les bibliothécaire, alors déjà ça a raisonné en moi.
Ensuite, Anthony Doerr nous emporte à travers les époques et les pays, avec des personnages tous relié par une seule chose : un récit antique qui résiste a l'oublie.
Plein de sujet sont traité : la différence, la guerre, l'homosexualité, le changement climatique. Tous les personnages sont aussi attachant les uns que les autres (mention spéciale pour Zeno ❤️). Et même si la longueur du roman m'a fait un peu peur et qu'il y a quelques longueur, surtout au milieu du livre, c'est un merveilleux récit qui m'a fait verser ma petite larmes dans les dernières pages.
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J'avais beaucoup aimé TOUTE LA LUMIÈRE QUE NOUS NE POVONS VOIR, son idée, sa construction. Celui-ci, un pavé de près de 700 pages m'a profondément déçu.
Le fil rouge - un conte de la Grèce Antique disparu, retrouvé à plusieurs reprises par hasard - est articulé autour de trois histoires distantes de plusieurs siècles, faites de bric et de broc, aux personnages caricaturaux tous enfermés dans une forme de solitude et jetés dans des circonstances historiques improbables: chute de Constantinople, Guerre de Corée, fuite de l'humanité dans l'espace. L'auteur ajoute, pour faire bonne mesure comme si le mélange n'était pas déjà assez indigeste, l'homosexualité refoulée, le réchauffement climatique, et le complotisme des faux sauveurs de l'humanité.
Heureusement les chapitres courts favorisent la lecture, l'incrédulité face à la minceur de l'intrigue et à sa construction maladroite se transformant progressivement en stupeur.
Ce livre est pour moi un bon exemple d'ouvrage écrit sans inspiration et construit artificiellement autour de deux ou trois idées sans rapport les unes avec les autres, la quantité devant compenser l'absence de qualité.
Quel gâchis!
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Mega-livre magique qui contient tout ! Un ouvrage emprisonnant la totalité de l'univers ainsi que les mystères qui se trouvent au-delà, dont les messages sont aussi limpides que son exergue : « A tous les bibliothécaires passés, présents et à venir ». Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que La cité des nuages et des oiseaux est un hommage vibrant, émouvant à l'univers des livres, à la connaissance, à la transmission du savoir et à toutes les personnes qui y consacrent leur vie, avec la générosité et la noblesse de ceux qui participent à une entreprise destinée à leur survivre.
Le fil conducteur de ce livre-monde est un texte supposément écrit par Antoine Diogène, auteur de formation ayant transcrit sur un papyrus, aux alentours du IIième siècle, le récit d'un voyage fabuleux où l'on retrouve un peu de l'Iliade et de l'Odyssée, un peu d'autres mythes créés par l'imagination illimitée de Anthony Doerr. Ce texte de grande valeur traverse les époques en subissant les outrages du temps et de nombreuses autres avaries, touchant au passage chacun des personnages principaux du roman qui ont tous à voir avec les livres. L'auteur, avec une maîtrise sidérante, se joue du temps et de l'espace, ainsi que des genres littéraires faisant se côtoyer la science-fiction, la mythologie, le récit historique, dans les trois lignées du temps : passé, présent ou futur.
Grâce au style souple et lumineux de l'auteur, à son talent pour enchevêtrer les destins de ses personnages très touchants sans jamais larguer le lecteur, La cité des nuages et des oiseaux se lit avec facilité et plaisir et transmet, parfois avec candeur, des messages humanistes et pacifistes, écologistes à la portée universelle. Le bandeau commercial de l'éditeur annonce un chef-d'oeuvre ; pour ma part, j'ai davantage envie de parler d'un tour de force littéraire, dont l'ambition, l'habileté forcent le respect et permettent d'oublier l'aspect parfois un peu fourre-tout de l'histoire.
« Ce que tu possèdes vaut mieux que ce que tu recherches si désespérément. »
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Je sors admirative (et un peu sonnée aussi, je dois l'avouer) de la lecture de ce roman – monument , qu'est LA CITE DES NUAGES ET DES OISEAUX .
Admirative face à la maîtrise narrative dont fait preuve Antoine Doerr . Il entrelace ici plusieurs fictions qui déjouent l'espace et le temps . Si je me suis sentie perdue au début dans ce labyrinthe temporel et géographique, j'en ai trouve rapidement la clé ( aidée en cela par les titres des chapitres ).
Admirative aussi face à la richesse de l'ouvrage qui est mêle habilement plusieurs genres : le conte, le roman historique, l'épopée, le roman d'apprentissage la science fiction , le thriller et qui le peuple de personnages profondément humains et attachants .
Ce roman qui emprunte à la mythologie, qui jongle avec les références à l'antiquité grecque , constitue une variation originale et audacieuse sur le thème du livre , qui relie les êtres au travers de l'histoire et des fureurs de la guerre. « chacun de ces livres est un portail, une ouverture qui te donne accès à un autre lieu , à une autre époque »
Un petit bémol, cependant au plaisir que j'ai ressenti à sa lecture : la part (que j'ai jugée trop importante ) consacrée à la mission Argos et à la vie dans la capsule. Une petite déception qui n'entache en rien la valeur de cette œuvre et qui s'explique par mon peu de goût pour la littérature de science-fiction.
Un roman généreux, qui m'a tout à la fois séduite, étourdie et enrichie,
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J’ai acheté un livre d’occasion.
Lorsque j’ai saisi le colis le contenant, je me suis dit, étant donné le poids dudit colis, que cela ne pouvait pas être seulement un livre. 🤔
Avais-je mis la main sur un trésor caché ?
Un lingot d’or qui se serait glissé par hasard par exemple ?
Je l’ai ouvert et non.
Nada.
Aucun trésor.
1 kg de papier et d’encre donc.
Je me devais de le lire rapidement.
Par respect pour l’arbre qu’il a sans doute fallu abattre pour le produire.
Je me suis même promise, que je l’aime ou non, je le finirai.
Promis-juré-craché.
Cette promesse s’est révélée (bien) inutile.
À peine ouvert, j’ai été happée.
Trois histoires en parallèles, à des époques différentes, de Constantinople, en passant par la guerre de Corée, à la vie en 2150.
Et au centre de tout cela : un livre.
Pas de 1 kg celui-ci.
Mais un livre qui traverse les siècles.
Comme tous les textes de la Grèce Antique qu’on a la chance de connaître de nos jours.
J’aimerais vous en dire plus.
Vous expliquer à quel point je trouve ce livre unique, qu’il n’est comparable à aucun autre livre que j’ai lu jusqu’à présent.
Mais cela vous gâcherait toute éventuelle future lecture.
Il vous faudra donc, je le crains, vous contenter de ces maigres informations.
En fait, je vous ai menti.
Je vous ai dit que je n’avais trouvé aucun trésor.
Un trésor, j’en ai bien trouvé un.
On ne peut simplement pas mettre un prix dessus. (Enfin si, 25 euros neuf).
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Qu’est-ce qui relie un vétéran homosexuel de la guerre de Corée, un jeune homme écoterroriste hypersensible, une brodeuse de la Contanstinople du XVe siècle, un paysan bulgare de la même époque affublé d’un bec-de-lièvre, et une adolescente du XXIIe siècle en route pour une exoplanète dans un vaisseau générationnel? Réponse : un manuscrit du Ier siècle relatant la quête d’un berger à la recherche d’une cité mythique, la cité des nuages et des oiseaux.
Tel est le point de départ de ce roman foisonnant sur le pouvoir consolateur de la littérature et les aléas de la transmission du savoir. On explore alternativement passé, présent et futur à travers divers personnages – le tout entrecoupé de fragments retrouvés du fameux manuscrit qui traverse les âges en plus ou moins bon état. La construction narrative est superbement maîtrisée : tout s’imbrique parfaitement et l’on ne se perd jamais dans l’abondance d’époques et de points de vue divers. J’ai beaucoup aimé l’écriture ni trop simpliste ni trop ronflante, très fluide malgré quelques longueurs dans certaines descriptions.
Toutefois, l’ensemble m’a laissé une impression un peu lisse, comme si l’auteur n’allait pas totalement au bout de son idée. J’ai quelques réserves sur la fin, en particulier pour Seymour et Konstance. La dernière partie consacrée à Seymour, lorsqu’il purge sa peine, m’a semblée expédiée par rapport au reste de son arc narratif, comme si on se détachait du personnage pour l’observer de loin. Son évolution psychologique est moins immersive et plus difficile à suivre, on dirait que l’auteur avait juste hâte de nouer les fils de son histoire pour expliquer comment on arrive à l’époque de Konstance. Quant à Konstance, justement, le twist final concernant le vaisseau m’a déçue. Cela m’a laissé l’impression que l’auteur ne savait pas où il s’en allait (littéralement) et qu’il n’a trouvé aucun autre moyen de conclure d’une manière satisfaisante.
Mais étrangement, le seul élément qui m’a fait tiquer concerne le manuscrit lui-même. L’histoire d’Aethon le berger est finalement très simple : mécontent de son sort initial, il part à la recherche d’une cité mythique qu’il trouve à l’issue d’une quête pleine de rebondissements, pour finalement décider d’y renoncer et de revenir chez lui, en Arcadie. Cette structure narrative est si courante qu’on la retrouve partout depuis la littérature de l’Antiquité jusque dans les films d’Hollywood aujourd’hui. Et bien que j’en sois personnellement saturée, ça ne me choque pas que l’auteur s’en serve pour son « manuscrit perdu ». Son propos s’appuie sur le fait qu’il s’agit d’une histoire très ancienne, assez simple et forte pour traverser les siècles. En tant que lecteur·ice, on devine très rapidement que la quête d’Aethon va s’achever par son retour chez lui. Alors… lorsqu’on parvient finalement à déchiffrer le manuscrit au XXIe siècle, pourquoi une gamine de dix ans est-elle la seule à émettre l’hypothèse que l’histoire se finit de cette manière, tandis que la totalité des philologues de l’Antiquité s’imaginent qu’Aethon est resté vivre dans la cité des nuages et des oiseaux? Pour la plupart des lecteur·ices, il s’agira d’un détail sans grande importance, mais pour ma part, cela a chatouillé ma suspension de l’incrédulité au point de presque me faire sortir de l’histoire.
Ces quelques faiblesses m’empêchent d’avoir un total coup de cœur pour cette œuvre. Néanmoins, les thèmes abordés et la construction narrative ambitieuse en font une de mes lectures marquantes pour cette année.
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Je vous écris ce billet depuis les entrailles d'un Léviathan et je vous assure que ce n'est pas un endroit très confortable pour écrire. Ça bouge tout le temps, ces petites bêtes... En plus il y a plein d'arrêtes, ce que je déteste par-dessus tout dans le poisson...
Le récit démarre dans une capsule spatiale appelée L'Argos qui nous propulse dans un temps futur indéfini, sauf peut-être pour ceux qui ont programmé sa trajectoire.
Mince ! Un récit de SF, ai-je pensé tout d'abord. Cela vous donne déjà un aperçu de mon appétence pour le genre... Mais non, c'est bien autre chose, même si cela l'est aussi d'une certaine manière...
La Cité des nuages et des oiseaux est l'histoire d'un manuscrit qui traverse les âges.
Le temps est cet indicible et vertigineux territoire qui abrite, protège, broie aussi.
La Cité des nuages et des oiseaux est le titre du livre dont je vous parle, mais c'est aussi le titre d'un livre qui aurait été écrit il y a de cela plus de dix-huit siècles par un certain Antoine Diogène, un auteur grec de l'époque romaine. Et la genèse de la Cité des nuages et des oiseaux part de ce manuscrit disparu, puis retrouvé par hasard...
C'est donc un livre qui parle d'un livre, un peu comme le voyage d'un Léviathan qui aurait englouti le monde dans lequel nous sommes et que je vous décris en le contemplant à travers la gueule ouverte du monstre qui m'a avalé... Vous me suivez ?
J'aurais très bien pu écrire ce billet d'un autre endroit plus confortable, tiens par exemple dans un vaisseau intersidéral, - quoique, ou bien sous les remparts de Constantinople, la gardienne des textes anciens ou pourquoi pas sur le dos d'un âne depuis une plaine de l'Arcadie.
J'aime bien me mettre en situation pour écrire mes billets. Les entrailles d'un Léviathan ne sont peut-être pas l'endroit idéal pour explorer le monde et ses méandres, mais il offre une capacité de voyager indéniable, traversant les mers, effleurant les rivages, défiant les contrées les plus insaisissables...
C'est un récit choral comme je les aime. Un manuscrit traverse le temps et capte toutes ces voix, nous les renvoie par le truchement de l'imaginaire comme des miroirs jouant avec le soleil, avec les constellations qu'il traverse.
Les premiers chapitres m'ont permis de faire la connaissance de tous les personnages avec lesquels je m'apprête à voyager... Chacun habite un récit qui lui est propre, un temps qui lui est propre aussi, viendra un romancier qui s'appelle Anthony Doerr, qui dans un geste empli de jubilation et de virtuosité, va couturer l'ensemble comme un orfèvre autour d'un seul chemin : celui d'un livre. Quelle prouesse !
Certains de ces personnages sont attachants et je ne suis pas prêt de les oublier. Konstance en voyageuse intersidérale du vingt-deuxième siècle à destination de la planète Bêta Oph2, Anna et sa soeur Maria dans la Constantinople du quinzième siècle, un jeune berger du nom d'Omeir né avec une fente labiale, Zeno Niris vétéran de la guerre de Corée, traducteur inspiré, Seymour Stuhlman, inquiétant jeune homme qui a l'âme d'un terroriste au motif qu'il veut sauver la planète en danger...
Sans oublier ces cinq enfants d'une bibliothèque municipale de Lakeport, dans l'État de l'Idaho aux États-Unis...
Ils ont plusieurs points communs même s'ils ne se connaîtront jamais. Un seul leitmotiv les anime et va donner sens à leur existence : un livre, un manuscrit miraculeusement préservé venu des limbes de la Grèce antique, écrit par un certain Antoine Diogène...
Les différents chapitres font écho les uns aux autres puisqu'ils nous parlent que d'une seule et même chose : l'odyssée d'un manuscrit.
Ce récit qui ressemble à lui seul à un immense vaisseau traversant le temps est avant tout un magnifique hommage à l'univers des livres.
Plus que conteur, Anthony Doerr se fait ici griot, dépositaire d'une histoire à transmettre à travers les âges, puisant à la fois dans son imaginaire épris de fiction, mais aussi dans les récits mythologiques et les riches références historiques qui peuplent ce livre.
S'il me venait spontanément un adjectif, là à cet instant, ce serait celui de tourbillonnant.
C'est un récit vaste comme l'espace dans lequel nous voyageons sans nous en rendre compte au quotidien, c'est un récit qui se déplie sous la forme d'une odyssée.
C'est un récit qui nous parle d'humanité, celle qui vacille sous la menace ou l'emprise des barbaries, des guerres, de la disparition des espèces vivantes et du changement climatique..., une humanité en perdition qui joue à chaque instant sa survie...
La plus belle image du récit que je garderai en moi après sa lecture est celle que la littérature est la discipline à avoir su inventer le premier voyage dans l'espace.
Livre-monde,
Livre-vaisseau,
Livre-Léviathan,
Livre-Arche de Noé,
Livre-humanité...
Je n'en finis pas de déplier toutes les possibilités de ce livre comme une cartographie infinie tout en contemplant l'espace-temps abyssal que je traverse et que j'aperçois lorsque le Léviathan se met à bailler... Oui je confirme, un Léviathan ça baille, c'est même à ça qu'on le reconnaît...
Odes aux bibliothèques (et je rajouterai : odes aux bibliothécaires),
Odes à la transmission,
Odes aux quêtes insensées...
Oui, ce livre célèbre les quêtes insensées si l'on peut ainsi qualifier celle de vouloir protéger à toutes forces un manuscrit vieux de plus de dix-huit siècle.
En filigrane se détache comme ultime message celui-ci que seule la littérature pourra nous sauver. Mais nous sauver de quoi ? Peut-être de nos propres démons...
La fin du roman pourra surprendre certains d'entre nous... Récit inachevé ? Bâclé ? Ouverture vers d'autres espace-temps ? Elle ressemble peut-être tout simplement à l'âme de ce livre... Une histoire qu'il reste encore à transmettre aux générations futures...
Et comment ne pas oublier la fabuleuse dédicace qui entame le livre d'Anthony Doerr :
« À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir. »
Cet écrivain est remarquable et ce livre m'a tout simplement rendu heureux.
Il me faut à présent glisser mon billet dans une bouteille et la jeter par-dessus les vagues en espérant qu'un lecteur attentif la recueillera au bord d'un rivage...
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Avec ce roman, je découvre cet auteur et je ne suis pas déçue. On suit plusieurs personnages, de la Constantinople moyenâgeuse à l’Argos, vaisseau spatial allant conquérir une nouvelle planète, en passant par Lakeport des années 40 à aujourd’hui. Tous les personnages rencontrés vont croiser la route, à un moment donné, d’un récit intitulé La cité des nuages et des oiseaux. Je n’en dis pas plus pour garder du suspense. Ce que je retiens, c’est à quel point une œuvre peut être universelle et traverser les siècles. Le roman est un voyage à travers le temps, avec de multiples retours, et suivre tous les héro.ïnes peut parfois s’avérer compliqué (même si le vécu de chacun reste « simple » sans que ce soit cliché et banal). J’ai donc envie de découvrir d’autres romans de l’auteur, notamment celui pour qui il a reçu le prix Pulitzer en 2015.
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La Cité des Nuages et des Oiseaux de Anthony Doerr m'a été révélée de manière fortuite, et je ne savais guère à quoi m'attendre lors de ma lecture. Paru lors de la rentrée littéraire 2022, ce roman m'avait échappé jusque-là.
Dès les premières lignes, la plume de l'auteur m'a conquise. Poétique sans excès, accessible dans sa syntaxe et son vocabulaire, elle m'a transportée dans un univers où chaque mot semblait choisi avec soin. Comme le dit si bien l'auteur, « Même les livres meurent, de la même manière que les humains. » Une citation qui résonne tout au long du récit et donne le ton à cette ode magnifique aux livres, à la lecture, et à la mémoire qu'ils portent.
Le roman se dévoile comme une fresque chaleureuse et complexe s'étalant sur plusieurs époques. Plusieurs personnages principaux, à différentes temporalités, gravitent autour d'une histoire centrale. Leur écriture est remarquable, chacun étant touchant à sa manière. La lecture, thème central du livre, est explorée avec une profondeur qui transcende les générations.
Chacun des protagonistes croise le chemin d'un ouvrage qui marquera sa vie, le poussant à des accomplissements parfois inattendus. L'intrigue, douce malgré les thèmes difficiles abordés, se tisse avec subtilité autour de cette idée. « Tu vois petite, les choses qui paraissent les plus solides en ce monde [...] leur stabilité n’est qu’illusoire. » Une citation qui reflète la fragilité des éléments qui constituent nos vies.
Ce qui distingue ce livre des autres, c'est l'habileté narrative de l'auteur à trouver un lien entre des personnages en apparence sans rapport. Il met également en avant l'importance intemporelle de la lecture et du savoir, transcendant les barrières culturelles et temporelles.
Ce roman m'a profondément touchée, la finesse des personnages résonnant en moi bien après la lecture. Une œuvre qui a su me parler et qui restera ancrée dans ma mémoire. Sans hésitation, je lui accorde la note parfaite de 5/5.
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Ce roman ne m'a ni ensorcelée, ni bouleversée, ni questionnée mais je n'ai que peu de choses à lui reprocher.
La construction est parfaitement maîtrisée et on ne se perd jamais dans l'évocation successive des différents personnages aux differentes époques. Les inserts incomplets du texte d'Antoine Diogène sont judicieusement placés dans la narration et toujours pertinents. La plume de l'auteur est alerte, fluide et ne présente aucune difficulté.
Le sujet du roman est tout aussi prometteur : la quête d'un livre ancien et mystérieux, maintes fois perdu et diversement recopié.
« Le conte grec aujourd’hui disparu La Cité des nuages et des oiseaux d’Antoine Diogène, qui relate le voyage d’un berger vers une ville céleste, date probablement de la fin du premier siècle de notre ère. Un résumé byzantin du IXe siècle nous apprend que le récit débutait par un bref prologue dans lequel Diogène s’adressait à sa nièce souffrante […] Mêlant les ingrédients du conte merveilleux, de la quête insensée, de la science-fiction et de l’utopie satirique, la version abrégée de Photios nous laisse penser qu’il s’agissait d’un des récits les plus fascinant de l’Antiquité. »
La lectrice que je suis ne peut être qu'enthousiasmée par cette épopée d'un livre qui fascine d'autant plus qu'on lui attribue de singuliers pouvoirs. L'hommage sincère d'Anthony Doerr aux gardiens des livres est également touchant.
Mais il manque à cette quête d'un manuscrit ancien cette touche de complexité ou d'intensité qu' Umberto Eco, ou plus récemment Mohamed Mbougar Sarr, ont réussi à saisir. La fluidité du roman ne laisse aucune place à l'éblouissement devant la virtuosité de l'auteur, au point que j'ai souvent eu l'impression de lire un bon roman dans la catégorie "jeune adulte".
Un peu trop lisse, un peu trop consensuel !
Alors oui, Anthony Doerr aborde avec une conscience citoyenne de nombreuses thématiques contemporaines : l' écologie et la destruction de l'environnement, la violence sociale et le travail précaire, le racisme, le sexisme, l'homophobie, l'acceptation de la différence, la guerre, la société de consommation, l'individualisme mais il le fait de manière simplificatrice, avec une naïveté parfois réductrice.
Il reste un roman plaisant dont le mérite est de rendre hommage à la littérature et à sa valeur rédemptrice.
« Un texte — un livre — est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l'âme a poursuivi son voyage. […] Mais les livres meurent, de la même manière que les humains, ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. »
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Antoine Diogène est un écrivain grec de l'époque romaine, auteur d'un récit de voyages fabuleux en 24 livres intitulé « Les merveilles d'au-delà de Thulé », qui ne nous est pas parvenu mais que Photius a retranscrit dans sa Bibliothèque. Intitulé ici "La cité des nuages et des oiseaux", c'est autour de cette œuvre que tourne toute l'histoire d'Anthony Doerr, véritable voyage à travers les siècles qui m'a totalement conquise.
Il faut certes s'accrocher au départ, puisque nous sommes d'emblée baladés d'une époque à l'autre, d'un personnage à l'autre, mais on a tôt fait de prendre notre envol quand on comprend que tout se découpe sur trois périodes principalement où nous suivrons cinq personnages au total : au XVème siècle auprès d'Anna et Omeir à Constantinople, du milieu du XXème siècle à nos jours auprès de Zeno et Saymour en Idaho, et pour finir dans le courant du XXIIème siècle auprès de Konstance dans un vaisseau spatial en route vers une planète habitable.
Passé, présent et futur se mêlent au fil des pages. "La cité des nuages et des oiseaux" de Diogène en est le fil conducteur puisqu'il traverse les siècles tout en parvenant à transporter ses lecteurs vers des contrées inconnues. Tout commence en 1453 avec Anna, qui n'oublie pas de le fourrer dans son sac dans sa fuite, lorsqu'elle tente d'échapper au siège de Constantinople. Tout se termine avec Konstance en 2146, dont je ne peux rien dévoiler. Mais entre ces deux périodes, il y a ce fameux 20 février 2020 : une bibliothèque municipale dans une commune de l'Idaho, une ultime répétition avant la représentation d'un spectacle racontant le voyage d'un homme en quête d'une cité dans les nuages, un ancien combattant, cinq enfants, un jeune homme un peu perdu et incompris, et une bombe...
J'ai eu un peu de mal au début, du mal à me mettre complètement dedans. Les chapitres étant assez courts, je passais trop rapidement d'une époque à une autre et d'un personnage à un autre, ne me laissant pas le temps de les apprivoiser. C'est finalement venu tout seul, sans que je ne m'en rende vraiment compte. La plupart des fins de chapitre nous laissant en plan, j'étais bien obligée de continuer ma lecture pour pouvoir retrouver le fil. Un coup, j'étais pressée de retrouver Konstance, un autre Zeno et Saymour, ou encore Anna et Omeir. Complètement prise au piège dans ce cercle vicieux, j'ai fini par tourner et tourner les pages à une vitesse faramineuse.
Anthony Doerr a fait un travail remarquable, complet. Son roman, au premier abord un peu complexe, n'en est en fait que minutieusement bien construit. Les fils se dénouent au fur et à mesure qu'on avance dans notre lecture. Passé, présent et futur ne feront plus qu'un au fil des pages. Tout se rejoint, tout s'explique petit à petit. L'ensemble est judicieusement bien amené. Ajoutez à cela des personnages également bien fouillés, des descriptions foisonnantes mais jamais barbantes parce que nécessaires, et vous obtenez un roman captivant sachant mêler le temps et l'Histoire à l'imaginaire et au merveilleux.
Mélangeant l'historique, le contemporain et la science-fiction, je ne saurais comment définir ce roman. Mais aucune importance ! Parce que j'ai adoré ! N'est-ce pas là l'essentiel ?
"La cité des nuages et des oiseaux" est un très beau voyage à travers le temps et l'espace. Un petit pavé de 704 pages dans lequel on en redemanderait encore et encore, qu'on ne tient pas à terminer trop vite. Un roman complet, captivant et qui plus est très bien écrit.
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Lire "la cité des nuages et des oiseaux" m'a embarquée dans un tourbillon d'émotions durant 694 pages. Une collègue me l'a conseillé car elle sait que j'adore les fictions sur fond d'Histoire et je n'ai pas été déçue...
On suit plusieurs personnages à 4 périodes différentes que sont : Constantinople en temps de siège au XVe, l'Amérique pendant la Guerre de Corée et ensuite fin XXe et enfin une colonie d'humains évoluant dans un vaisseau spatial, le futur donc. Leur point commun ? Un livre écrit en grec ancien qui conte l'aventure d'un homme qui se transforme en âne, en poisson, en corbeau et qui découvre une cité fantastique assimilée au Paradis.
Rien qu'à lire cela, on peut affirmer qu'on lit un roman original. L'intrigue montre ce qu'il y a de plus horrible et de plus beau chez l'être humain. La sensibilité pour la nature chez certains et l'avidité qui ne mène jamais à rien chez d'autres.
Moi qui suis une amoureuse des animaux j'ai souffert plusieurs fois pendant ma lecture, j'ai retenu des larmes, et j'ai beaucoup réfléchi sur plusieurs points. J'arrivais rarement à m'arrêter de le lire et pourtant je redoutais à chaque fois d'entamer le chapitre suivant. Bref, j'ai ressenti beaucoup de choses et c'est pour cela que j'ai mis une note de 5 étoiles ! J'ai adoré la fin qu'à choisi l'auteur, que du bonheur.
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Quel roman ! Quel voyage ! Quelle plume !
Je ne savais pas à quoi m'attendre, je découvre l'auteur avec ce roman, et j'ai été transportée du début à la fin. Ce livre a été hyper addictif pour moi, les pages se tournaient toutes seules ; pourtant il y en a beaucoup !
Au début on ne comprend pas tout, j'étais presque perdue, mais étonnamment j'avais qu'une envie, avancer dans ma lecture pour en savoir plus. On alterne entre les époques, entre les personnes, du passé, au présent, à un futur très lointain.
Nos personnages sont tous très différents, un vieil homme professeur, une jeune femme vivant dans un vaisseau spatial (oui je sais, ce roman est vraiment surprenant !) et j'en passe. Cette alternance de points de vie et d'époque nous transporte.
Nous identifions rapidement le fil rouge : la littérature, la force d'une histoire qui transporte tout ces personnages. Petit à petit, tout se lie, tout prend sens. J'ai trouvé cela presque poétique, comme parfaitement orchestré, un roman choral incroyable, que je recommande à tout le monde.
La littérature réunit, et fédère, et ce livre nous le montre une fois encore.
Comme j'ai pu le lire dans d'autres critiques : il est inclassable, ne vous posez pas de questions, foncez.
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“ Ώ ξένε, ὄστις εἶ, ἄνοιςον, ἴνα υἀθῃς ἂ θανυάξεις
Étranger, qui que tu sois, ouvre ceci et tu apprendras des choses stupéfiantes.”
Passé, présent, futur.
Passé:
Anna adolescente de 14 ans vit ses journées dans l’insouciance de son âge. Elle habite Constantinople avec sa sœur aînée Maria. 1439 La ville se prépare au siège des troupes Ottomanes; c’est la fin de l’empire Byzantin. Lors d’une de ses déambulations quotidiennes Anna va faire deux découvertes qui vont transformer sa vie, d’étranges caractères sur un vélin que lit un vieil homme à ses élèves, un épisode de l’odyssée et et la découverte dans un prieuré abandonné d’un codex d’un certain Antoine Diogène « la cité des nuages et des oiseaux « va être l’occasion de fuir la ville et de devenir la gardienne d’un savoir oublié. Au même moment Omeir jeune homme Bulgare est enrôlé de force avec ses deux bœufs par les troupes du sultan direction Constantinople. Omeir est un garçon solitaire rejeté par la troupe à cause de son bec de lièvre.
« πολλῶ δ´ άνθρὠπων ἴδεν ἄστεα ϰαἱ νόον ἔγνω »
« Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit «
Présent :
Zeno Ninis vétéran de la guerre de Corée se souvient, ce camp de prisonniers et sa rencontre avec Rex un professeur de grec ancien, la découverte de cette écriture mystérieuse qui allait faire de lui un gardien du savoir. Maintenant Zeno est vieux il se souvient: A égale ἄλφα égale alpha. B égale βῆτα égale bêta. Ω égale μέγα égale oméga.
Dans la bibliothèque de Lakeport Idaho Zeno suit la répétition de la pièce « la cité des nuages et des oiseaux en compagnie des enfants de la ville.
Au même moment Seymour un garçon plein de douleurs et de rancœurs s’apprête à commettre l’irréparable. Souvent seul, livré à lui-même il passe son temps entre l’école,la bibliothèque et la forêt derrière sa maison. Seymour est malade, avec son casque anti bruit sur les oreilles il est vite mit de côté par les élèves de sa classe. La disparition d’ami fidèle va être la goutte qui va faire déborder le vase.
Futur :
Konstance jeune adolescente de 14 ans navigue à bord de l’Argos une navette spatiale qui file vers la planète Beta Oph2. Elle fait partie de la deuxième génération. Sa vie à bord est gérée par une intelligence artificielle Sybil. Après les cours et divers travaux Konstance se réfugie dans la bibliothèque virtuelle.
Voilà la trame de ce roman doudou comme dirait Sonia. Un voyage dans le temps que nous offre Anthony Doerr, une éblouissante aventure où les thèmes abordés comme l’écologie, la littérature et la transmission du savoir ou encore l’exclusion sociale à cause de différence physique ou mental . A travers ce voyage on suit l’épopée du berger Aethon qui rêve de découvrir la cité des nuages et des oiseaux et de la malédiction qui le punit de sa curiosité. Le fameux codex qui relie les personnages du roman. J’ai adoré ce roman malgré une pirouette de l’écrivain sur la fin de l’histoire. Mais je lui pardonne aisément tellement il m’a rendu heureux.
παράδειος, paradeisos, paradis : un mot qui signifie « jardin «
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