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Citations de Antoine Volodine (313)


Je n’écoute pas, les discours frôlent mon intelligence sans s’y fixer, mais j’apprécie que des gens fassent l’effort de m’expliquer les choses au lieu de me battre. Cela apaise.
La camisole aussi m’apaisait.
– On a pour objectif une micro-zone, annonçait Kotter. On va t’extirper de la bouillie encéphalique, mon gars. Gros comme une cuillère à soupe, pas plus, hein. On va te fusiller les neurones qui te rendent dangereux et bizarre. Juste ceux-là, hein. Ça ne te diminuera en rien.
Avec un feutre il avait dessiné, sur le tableau dressé entre nous, une micro-zone gigantesque. Il la hachurait pour montrer la fusillade. L’odeur du marqueur m’étourdissait.
– Tu vois là ? disait Kotter. C’est là que tu as stocké tes théories gauchistes sur l’égalité, et que tes stocks se sont mis à fermenter et à pourrir. De cette poche à ordures suintent tous nos ennuis, mon gars. Ça dégouline sur le reste et ça l’empoisonne.
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Quant à définir l’au-delà des murs, je vais te répondre. Il y a trois mondes. Le monde crânien, puis le monde concentrationnaire, avec ses gardiens en blouse blanche et ses quatre pavillons, le pavillon Locatelli, le pavillon Schultz, le pavillon Kronstein et le pavillon Borschem, tout cela compris entre la rue des Vincents-Sanchaise et la gare de triage, et enfin le monde proprement dit, immense, auquel nous avions donné le nom de Balkhyrie et où la guerre dès le premier jour avait fait rage, tantôt interethnique, tantôt interrégionale, tantôt punitive, mais jamais en faveur des vaincus et des déguenillés de notre espèce.
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Le camp, un médecin le dirigeait, un spécialiste du cerveau et de son lavage. Je parlerai peu de cet homme, nommé Kotter. Dimitri ou John Kotter, peu importe. À sa merci nous étions. On nous avait incarcérés parce que nous avions rêvé trop fort et à trop haute voix, et souvent avec des armes, et aussi parce que nous avions perdu successivement toutes les batailles sans en excepter une seule. La captivité ne nous pesait guère, tant elle nous paraissait naturellement liée à notre destin. Depuis toujours, nous ruminions sur la déroute permanente, sur notre aptitude à la défaite, et nous concevions des plans de revanche.
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La suie avait durci autour de ma tête. Il faisait froid, il faisait noir. Quelqu’un chuchotait et, à force d’écouter, je reconnus ma propre voix. Breughel appelle Molly, disais-je. Répondez.
Je me mis à attendre. Plus un bruit ne parcourait les ténèbres. Breughel ou Molly, répondez, suppliai-je encore.
Des cendres croustillaient sous mes paupières. Je me tournai sur le flanc. L’espace avait la consistance d’une ruine familière. Un fragment de tapis partiellement brûlé et des éclats de carrelage ou de fenêtre flottèrent devant ma bouche, puis une planche. De temps en temps, je m’agrippais à une épave, ce qui ne m’empêchait pas de sombrer vers des tréfonds sans lignes droites, vers l’oubli, vers je ne sais quoi qu’il fallait clore, vers Molly, peut-être. Le silence se prolongeait. On ne voyait rien.
– Hé, dis-je. Quoi, on ne voit rien. Comme si tu ne pouvais pas inventer des images.
Serrant la planche contre moi en guise de compagne, j’entrepris de tisser une histoire, notre histoire. J’ignore si Molly écoutait ou si elle était morte. Par intervalles, je posais des questions, mais, le plus souvent, j’y répondais. Il m’arrivait aussi de fermer mon discours et de rendre hommage une minute à l’absence des mots, ce que j’obtenais en tapant sur le bois avec mes phalanges ou mon front. Il fallait entièrement reconstruire les bruits de l’extérieur et, quand je cessais d’agiter des morceaux de corps, lèvres ou membres, presque rien, autour de moi, ne vibrait.
Plus sonore avait été le passé.
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Cette liste que je donne contient des informations volontairement erronées et elle est incomplète. Elle respecte le principe post-exotique selon quoi une part d’ombre toujours subsiste au moment des explications ou des aveux, modifiant les aveux au point de les rendre inutilisables par l’ennemi. La liste aux apparences objectives n’est qu’une manière sarcastique de dire à l’ennemi, une fois de plus, qu’il n’apprendra rien. Car l’ennemi est toujours quelque part rôdeur, déguisé en lecteur et vigilant parmi les lecteurs. Il faut continuer à parler sans qu’il en tire bénéfice. Il faut faire cela comme lorsqu’on dépose devant un tribunal dont on ne reconnaît pas la compétence.
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Hein ?… Je vais répondre. Nous avions appelé cela le post-exotisme. C’était une construction qui avait rapport avec du chamanisme révolutionnaire et avec de la littérature, avec une littérature manuscrite ou apprise par cœur et récitée, car parfois pendant des années l’administration nous interdisait de posséder du matériel de papeterie ; c’était une construction intérieure, une base de repli, une secrète terre d’accueil, mais aussi quelque chose d’offensif, qui participait au complot à mains nues de quelques individus contre l’univers capitaliste et contre ses ignominies sans nombre. Aux seules lèvres de Bassmann cette lutte maintenant était confiée. À un soupir elle se trouvait suspendue.
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Les derniers jours, Lutz Bassmann les passa comme nous tous, entre la vie et la mort. Une odeur de pourri stagnait dans la cellule, qui ne venait pas de son occupant, encore que celui-ci fût à l’article de et se négligeât, mais du dehors. Les égouts, dans la ville, fermentaient, les docks des installations portuaires émettaient des signaux rances, les marchés couverts empestaient, comme souvent au printemps, en période de crue et de premières chaleurs. Le mercure des thermomètres n’indiquait jamais moins de 34 ou de 35° avant le petit matin, et il remontait dès que la nuit se retirait pour laisser place à d’accablantes grisailles. Des flaques de moisissure avaient refait leur apparition sur tous les murs. Dans les heures qui précédaient l’aube, l’obscurité gagnait en puissance au fond des poumons, sous le lit, sous les ongles. Les nuages crevaient en cataractes au moindre prétexte. Ce bruit obsédait tout le monde. Depuis que Bassmann avait commencé à se sentir mal, la pluie n’avait cessé de crépiter sur la façade de la prison, grenaillant le silence et le meublant. Elle ruisselait sur l’extérieur, franchissait la lisière de la fenêtre, et mornement elle traçait des coulées de rouille juste en dessous des barreaux, sur le tableau d’affichage que certains gardiens avaient baptisé le « panneau syndical », et qui ressemblait plutôt à un très vieux collage cubiste ou futuriste, très dense, très défraîchi. L’eau zigzaguait entre les photographies et les extraits de journaux que Bassmann avait épinglés là, et qui l’avaient aidé à supporter son séjour dans le quartier de haute sécurité, parmi nous : ce voyage immobile qui durait déjà depuis vingt-sept ans, vingt-sept longues, longues, longuissimes années.
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La branche mit du temps avant d'accepter de brûler comme les autres. Puis elle se résigna. Elle lança quelques flammèches d'une couleur indécise et ensuite, sa moitié inférieure émit des flammes orange exagérément vives, exagérément tordues, avant de baisser de nouveau, comme boudeuses. Elle donnait l'impression de ne pas savoir exactement ce qu'on lui demandait de faire. Elle avait encore beaucoup à apprendre avant d'aller vers la cendre.
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Même apparemment tranquille, n'importe quelle horde de mâles pouvait tout à coup perdre la raison et devenir hargneuse.
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Arrête de faire le pitre !" disait-elle.
Et moi je lui obéissais, aussitôt et sans murmure. Son ton suffisait à me transmettre une partie de ce qu’elle ressentait, cette angoisse qui l’étreignait au matin lorsque venait l’heure de s’installer devant sa machine à sertir, et que se refermaient dans son dos les grilles de la grande porte.
Il m’a fallu attendre l’âge mûr, je crois, pour découvrir l’ampleur du dégoût qui déchirait ma mère. Elle avait eu la sagesse de le cacher : je ne l’ai jamais entendue se plaindre à haute voix des conditions infernales de notre existence, ni de la brutalité charbonneuse qui régissait les rapports entre les êtres. Ce ne sont pas des pleurnicheries que j’ai reçues d’elle. Elle ne faillissait pas à sa tâche d’éducation. Par l’intensité voulue de son exemple, elle m’apprenait la différence, l’opposition muette, elle me léguait les techniques du repli intérieur : je recevais sans m’en rendre compte toutes les leçons de ce silence.
Ce silence qui n’était rien d’autre qu’un hurlement, interminable et contenu.
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C’était un temps où venaient d’avoir lieu les grands déplacements de population dus à la guerre. Pour des raisons de survie, une paix relative régnait entre les clans. Réfugiés, déportés, déplacés, pêle-mêle sur les ruines, les peuples se réorganisaient là où ils avaient enfin trouvé domicile. Une fois installées sur leurs territoires de fortune, les tribus n’étaient pas très regardantes sur le voisinage et les promiscuités. Si l’on veut bien oublier quelques embrasements sporadiques, quelques lynchages et des émeutes racistes vite éteintes, il n’y avait pas encore de tension particulière dans les villes.
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Comme par un fait exprès, à la première occasion nous avions perdu la guerre. Celle par laquelle s’ouvrait la série, en grande pompe. Nous n’avions d’ailleurs pas tardé à perdre la seconde. Pour ceux qui savaient lire, on imprimait dans les manuels d’histoire que le commandement allié s’était trouvé affaibli par des luttes internes.
Nous autres, le petit peuple, nous ne cherchions guère à discuter des responsabilités véritables : la tête dans les épaules, un peu étonnés de n’avoir pas été déchiquetés et de pouvoir circuler sans laissez-passer, nous profitions de notre maigre paix. Il y avait du pain aux carrefours, des sucreries les jours de fête. Nous nous étions habitués à l’aube grise, au ciel putrescent de pluies glaciales, aux convois partant à la fin du jour. Puis était venue la troisième guerre, la plus longue, la plus affamante, la plus éloignée de tout ce que nous avions pu imaginer encore. Dès le début, nous avions espéré une défaite, avec tous les avantages qui d’ordinaire l’accompagnent et auxquels nous commencions à prendre goût : les cantines d’urgence des troupes d’occupation, la fraternisation dans les bas fossés et la poudre de chocolat distribuée à l’occasion des prises d’armes, pour ne pas parler des égorgements à la sauvette, au butin toujours juteux.
Le cessez-le-feu fut une surprise pour tout le monde. C’était à l’évidence une victoire rampante de l’ennemi ; au lieu de nous balayer militairement, ce qui lui eût demandé quelque chose comme quatre ou cinq journées bien remplies, il faisait un choix tactique de grande envergure. Voilà qu’il s’offrait de nous faire mariner dans notre écroulement pendant une ou deux générations. Ensuite de quoi se déroulerait la quatrième guerre, une blitzkrieg comme on en voit peu, et que nous perdrions, une de plus, mais cette fois-ci d’une manière horrible, sans flonflons au coin des avenues, sans caramels et sans guimauves. Avec seulement le bruit des cadenas nous flétrissant la tête. C’était moins drôle.
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Je ne crois pas faire preuve de présomption en estimant que le contre-espionnage est fort satisfait de mon travail.
Certes, le commandant Otchaptenko a eu quelques mouvements d’humeur en en prenant connaissance. Les feuilles se sont dispersées autour de moi tandis que volaient les premières claques de l’aube : l’automne des souvenirs se déchaînait dans la cellule. Mais cette colère était feinte, je pense : une vieille technique bourrue d’inquisiteur, rien de plus qu’une mise à l’épreuve conventionnelle. Je riais tranquillement dans ma barbe alors qu’on me descendait à la cave. Même s’ils avaient eu la finesse de ne pas l’avouer, les officiers appréciaient à coup sûr mon obstination à compléter pendant la nuit les lacunes involontaires de l’interrogatoire. Il ne pouvait en être autrement.
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L’immortalité de Göchkeit cadre mieux avec le personnage. L’oncle s’était promis de vivre plusieurs siècles et il laissait entendre à son entourage qu’il ne reculerait pas devant les moyens à employer. Ses discours me donnaient le frisson : des demi-mots aussi repoussants que des mains d’étrangleur. Je l’imaginais en train de parcourir en grognant son existence démesurée ; sur son chemin, marqué par son odeur particulière, l’odeur de sueur saignante des Göchkeit, il dépassait les uns après les autres tous les membres de la famille, moi y compris. Je le suivais des yeux ; il conservait au cours des ans sa démarche d’ours, ses gestes hoquetants. J’avais mis longtemps à le réaliser, mais finalement j’avais saisi la nature de cette promenade effrayante : il se nourrissait de la mort des autres. J’avais une barbe blanche de vieillard ; il se retournait vers moi pour m’embrasser. Je vacillais ; c’était mon tour.
Tant pis pour mon image de marque auprès du public : je m’arrête là dans mes commentaires sur cette disparition.
Il y a des insolences qui sont dangereuses. Que ce fussent chutes dans des escaliers sombres ou soupes automnales trempées soudain aux amanites, il m’a toujours semblé que l’oncle était responsable des accidents survenus aux membres de son clan.
Et je ne tiens pas à m’effondrer avant l’heure sur ces feuilles éparses que je noircis, sans lumière, en hâte, malgré les menottes qui m’entravent les chevilles et les poignets.
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C’était un rêve ! C’était seulement un rêve ! Les détails se perdaient à l’intérieur de l’image…
– Et alors, l’intérieur de l’image, ce n’était peut-être pas l’intérieur de ta tête ? C’était où, d’après toi, l’intérieur de l’image ?"
Un songe de la mauvaise heure, rien de plus. Je me formais.
J’apprenais à me sentir en sécurité au milieu de la terreur.
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J’admets que ce que je hurle ne correspond pas souvent à ce que je chuchote pour moi-même. Il me semble que les enquêteurs ne s’en rendent pas compte. Ce n’est du reste pas mon problème. Ils n’ont qu’à me poser des questions plus subtiles, au lieu de me faire répéter les mêmes phrases depuis le matin.
Plus fort, encore plus fort : mes cris résonnent sous les galeries de béton. Et cela ne suffit pas. Maintenant que j’ai commencé à vider mon sac, ils exigent une voix claire, une articulation impeccable.
"Parce que tu pouvais juger, à cet âge-là ? À trois ans ?"
Oui et non, juger, je ne sais pas. J’étais précoce mais je m’arrangeais pour le cacher – autour de moi rôdaient les adultes, qui tout en m’enseignant l’indépendance intellectuelle ne m’eussent pas permis de la mettre en évidence. J’étais souterrainement précoce ; je devais feindre sans cesse la non-existence, la soumission, l’obéissance taciturne.
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L’automitrailleuse de la police tremblotait derrière un rideau de chaleur. Il l’enveloppa d’un long regard, amoureux et jaloux.
Pas question d’abandonner celle-là aux sortilèges de la forêt. Il y avait toujours des couches sociales rétrogrades qu’il fallait mater ; et divers attardés qu’il fallait impressionner avec des tourelles et des sirènes. Pas question !
De l’autre côté de la rue, branches et lianes se livraient à une compétition acharnée de luxuriance. Vadim ferma les yeux, en soupirant. Le barrage de la verdure était un écran qui n’allait pas lui masquer la persistance des luttes éternelles. Rassemblé à l’écart des feuilles, le peuple attendait, dans son écrasante majorité acquis à la révolution et à son avant-garde tchékiste.
Rien n’est perdu, finalement, pensa-t-il. Il y a encore quelques ennemis, mais on les aura, on réussira finalement à vaincre les ultimes résistances.
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La liaison spirituelle entre les masses et la police était en effet parfaitement exemplaire, mais, dans la mesure où la nuit exacerbe les contradictions sociales, les policiers avaient fort à faire pour préserver longtemps leur intégrité physique. En dormant dans des appartements discrets, en changeant souvent d’adresse et en limitant ses relations avec le voisinage, on pouvait échapper quelques mois à la curiosité malsaine des couches les plus arriérées du prolétariat ; ensuite, il était préférable de disparaître dans une nouvelle zone de salut, et éventuellement de se cacher quelque temps dans les bambous. S’attarder était une preuve de négligence, une mauvaise appréciation des rapports de classes ; les conséquences en étaient des représailles humiliantes, des coups de main anarchistes, des passages à tabac, ici et là des fractures du crâne – rien d’enviable.
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La forêt de plus en plus marécageuse, une succession de piliers friables ; les sous-bois comme une éponge, avec des cavernes soudaines, des buées d’odeurs lourdes, bizarres à la longue. La progression était devenue hasardeuse.
La tortue écarta lentement une dernière brassée de lianes pourries ; le rideau s’accrochait à ses griffes. Elle se redressa, en clignant des yeux, car la lumière se faisait un peu vive à la lisière de l’écorce ; elle venait de déboucher sur une zone moins dense.
Elle s’y était préparée ; une sensation de macadam sous le ventre l’agaçait depuis plusieurs heures, quelque chose que l’humus, les flaques boueuses, n’étaient pas parvenus à recouvrir complètement. Aux feuilles de palmiers, de cocotiers, de manguiers, à la sciure puante des troncs se mêlaient à présent de vieux parfums tenaces ; un zeste invraisemblable de trottoirs et de chiffons humains et de ruines, qui surnageait au cœur de la végétation toute-puissante.
Encore une ville ; mais laquelle ?
Elle tendit le cou vers le soleil qui sans nuance éclaboussait la clairière. À deux pas, un bloc de granit scié à angle droit, avec une grille ouvragée qui allait se perdre dans une fourmilière. Mais plus loin, plus haut -
Malgré l’épaisseur de la mousse et les tentures de volubilis, on distinguait des coupoles bien reconnaissables. Uniques, depuis toujours gravées dans la mémoire, pas de confusion possible… Là, juste en face, l’éclat fané des dorures du couvent Smolny, à peine moins horrible qu’au temps ancien de la grande tourmente !
Bon sang, mais c’est bien sûr ! souffla la tortue, d’une voix rauque qui remontait à son adolescence. Je suis arrivée !
Bien sûr : malgré tous les avertissements lui promettant la mort en cours de route, malgré les prédictions moqueuses, les plaisanteries sinistres des uns et des autres, malgré la complexité de son itinéraire, elle avait enfin atteint son but.
Après cent vingt ans de longue, longue marche, elle avait bouclé son tour du monde.
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Il se plaça exactement au mitan de la porte. Sa démarche était, à peu de choses près, titubante. Un détail venait contrarier cependant l’aspect sublime de l’instant : un pot de confitures avait été renversé par mégarde sur le plancher et Thü, sans grâce, cherchait à débarrasser ses semelles de la glu envahissante.
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