AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Ariana Franklin (86)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Le secret des tombes

Troisième roman relatant les enquêtes d'Adelia Aguilar, médecin légiste au Moyen Âge.





Après avoir aidé Henri II à faire la lumière sur une série de crimes d'enfants à Cambridge (La confidente des morts) et avoir permis de découvrir ce qui était arrivé à sa maîtresse Rosamund Clifford (La morte dans le labyrinthe), Adelia Aguilar aspirait à un peu de tranquillité. Seulement, son art est sujet à caution, les soins qu'elle donne aux habitants ne sont pas perçus favorablement par les autorités de Cambridge, la considérant comme une sorcière… Afin d'échapper à un Consistoire (une sorte tribunal de l'Inquisition), Adelia est obligée de trouver refuge auprès d'Emma Wolvercote (voir La morte dans le labyrinthe) avec sa fille, Allie ; son protecteur et ami Mansour et sa domestique et amie, Glytha.

Malheureusement, la tranquillité est vite mise à mal par Henri II requérant son expertise de toute urgence. Deux corps ont été exhumés sur les terres de l'Abbaye de Glastonbury et ceux-ci pourraient être les restes d'Arthur et Guenièvre. Adelia doit donc se rendre sur les lieux afin de mener son enquête et confirmer ou non cette hypothèse. Seulement, cette enquête se révélera pleine de danger, d'embûches, de secrets cachés…





Une intrigue mêlant à la fois le policier, l'historique et le fantastique via la légende du Roi Arthur. Par contre, une intrigue qui peine au départ à se lancer avec un début de livre un peu trop poussif où Ariana Franklin pose en quelque sorte le cadre historique de l'histoire, des relations entre Henri II et les Gallois… Par contre, une fois cette partie passée, le roman devient vraiment plaisant avec une intrigue complexe et enchevêtrée. L'intrigue principale concernant Arthur et Guenièvre est rapidement éclipsée par une enquête qui intéresse plus Adelia Aguilar, à savoir le devenir des ses amis disparus mystérieusement dans les bois de cette contrée.

Seulement, même si le livre a été un vrai plaisir à lire, il ne possède pas la même intensité que les deux précédents. Les intrigues sont « molles » et le côté suspens que possédaient les deux précédents livres est totalement absent. le lecteur ici n'a pas de monstre sanguinaire à trouver se cachant sous les traits d'un être innocent… L'ambiance presque thriller a complètement disparue au profit d'un roman policier historique.





Même si l'intrigue ne m'a pas extasiée autant que je l'espérais, le côté historique vaut vraiment le coup d’œil. Ariana Franklin nous propose ici une découverte à la fois sociale, politique et notamment judiciaire du XIIe siècle. Le lecteur découvre ainsi le Judicum Dei (justice divine) où lors d'un combat, le gagnant est considéré comme avoir été adoubé par dieu dans son droit ; la loi du Franc Plège permettant de maintenir l'ordre par la peur puisque les hommes dans ce système sont groupés (tithing) et si l'un d'eux est accusé d'un crime, les autres paient aussi ; enfin, les balbutiements des tribunaux avec l'instauration par Henri II d'un tribunal itinérant permettant une justice plus juste.





Une saga historique agréable à lire avec en bonus des couvertures de livres aux éditions 10/18 que je trouve vraiment fabuleuses avec des couleurs vives témoignant du "peps" de cette série.

Ce troisième roman se termine de plus sur un petit suspens : Adelia s'est en effet fait un ennemi qui semble bien décidé à se venger. Vivement le prochain tome pour découvrir comment... et la prochaine couleur de couverture. 😊
Commenter  J’apprécie          410
La morte dans le labyrinthe

J’ai découvert il y a peu de temps la plume talentueuse de Ariana Franklin et son héroïne Adelia Vésuvia Aguilar, médecin des morts qui exerce ses talents dans l’Angleterre de Henri II Plantagenet.

Rien n’est évidemment simple à cette époque pour une femme possédant ses compétences professionnelles, et c’est bien grâce à son ami Mansur qu’elle arrive à éviter le bucher.

Alors qu’elle semble avoir trouvé un équilibre entre sa situation de mère célibataire et ses talents médicaux, Adelia va être mandatée pour enquêter et surtout pour élucider le meurtre par empoisonnement de la maitresse de Henri II. Première suspecte : Alienor d’Aquitaine. Les enjeux sont énormes et Adelia et son petit monde vont se retrouver coincés et isolés en plein hiver dans un couvent ou les suspects rodent à foison.

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère de ce deuxième livre de cette série. Le suspense est bien maintenu, l’intrigue est particulièrement bien ficelée et surtout, Adelia est une jeune femme terriblement attachante. Le contexte historique est bien restitué et franchement, je n’ai qu’une hâte : lire rapidement les deux tomes suivants.



Challenge Mauvais Genres 2023

Challenge Pavés 2023

Challenge A travers l‘Histoire 2023

Commenter  J’apprécie          391
La confidente des morts

Une fois de plus, c’est grâce à Babelio que je dois cette très belle découverte littéraire.

En effet, c’est au hasard de mes flâneries que j’ai découvert des critiques mettant en avant cette série qui compte quatre livres. Nous sommes en 1171, en Angleterre. C’est Henri Plantagenêt qui règne. Vous savez, le mari d’Aliénor d’Aquitaine et aussi le père de nombreux enfants dont entre autres Richard Cœur de Lion.

Bref, revenons à Henri II, qui règne avec autorité sur son royaume. Pour élucider des meurtres incriminant la communauté juive, il va faire appel à un médecin des morts et un enquêteur. Ces deux derniers sont dépêchés par le roi de Sicile. Si l’enquêteur, Simon de Naples possède toutes les compétences requises, c’est le médecin des morts qui va créer la surprise : en effet, le médecin est une jeune femme : Adelia Aguilar.

J’avoue avoir eu un coup de cœur pour Adelia, femme de talent et de caractère mais pas seulement. Le contexte historique est fort bien restitué et l’intrigue tient bien la route. De plus la galerie des portraits de personnages qui entourent la jeune femme est fort sympathique, il faut le dire…

Je vais assez vite entamer le tome deux de cette histoire, en sachant déjà que la série ne compte que quatre éléments. En effet, l’auteur, Ariana Franklin, est décédée en 2011, avant d’avoir terminé le cinquième tome des enquêtes d’Adelia Aguilar.



Challenge ABC 2023/2024

Challenge A travers l’Histoire 2023

Challenge Mauvais Genres 2023

Challenge Pavés 2023

Commenter  J’apprécie          350
La confidente des morts

Si j'ai acheté ce livre, c'est parce qu'en dehors de sa belle couverture (je sais, ça ne devrait pas être un critère!) il m'avait été conseillé lors d'un petit test fait dans une librairie - "quel polar est fait pour vous ?" ou quelque chose du style. La preuve que les tests littéraires sont plus fiables que ceux des magazines féminins !



Ariana Franklin étant Anglaise, et l'intrigue se passant au Moyen Âge, difficile de ne pas penser aux enquêtes de Frère Cadfael d'Ellis Peters. Comme chez sa compatriote, l'enquête est menée par un personnage marginal. Cette fois-ci, il s'agit d'une femme légiste venue de Naples et voyageant avec un médecin Sarrasin et un Juif (quel trio de choc!).

J'ai trouvé ces personnages attachants, l'intrigue bien menée avec tout ce qu'il faut de rebondissements. Bien sûr le cadre historique est fascinant et on sent le travail de recherches mené en amont de l'écriture - et détail important : je ne me suis pas ennuyée une seconde dans de longues descriptions qui n'apporteraient rien au roman.

Le seul bémol qui a volé la 5° étoile à ce livre c'est la pseudo petite histoire d'amour !
Commenter  J’apprécie          350
La morte dans le labyrinthe

Je n’ai pas le premier tome de cette série, ni les suivants. Je n’ai que celui-ci que j’ai hérité lors d’un achat de lot de livres.



J’ai bien aimé sans plus.

Je me suis ennuyé, j’ai eue l’impression de lire le même récit que l’expiration par le sang de Peter Tremayne que j’ai lu il y a quelque mois. À quelque nuance prés...

Les faits historique sont intéressants sinon l’enquête en elle même n’est pas très prenante…

J’avais deviné qui était l’instigateur même avant le déroulé de l’histoire. Pas que je suis magicienne, mais tout est dit ou presque des les premières pages.



Vous aurez compris, si un de ses livres se faufille dans ma pal, je ne suis pas sûr de le lire…



Bonne lecture !





CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024

CHALLENGE PAVES 2024
Commenter  J’apprécie          330
La confidente des morts

Challenge plumes féminines 2020 – item n°20



Je ne connais pas du tout l’auteure mais j’avais flashé sur le titre (me faisant penser au Lecteur de cadavres) et sur la couverture (des roses jaunes et noires sur un fond rouge). Je l’ai acheté en 2016 mais la pioche d’Août m’a aidé à le sortir de ma pal et je remercie Neneve pour le coup de pouce.



Déjà comparé à mon précédent bouquin, le style est plus vivant et bien plus agréable à lire. Plus qu’à attendre que l’histoire se lance après la présentation des personnages. On alterne entre passé et présent pour comprendre différentes informations : la formation de la jeune femme, l’enlèvement des enfants, la persécution des juifs… Ça ralentit un peu le récit mais donne une envergure historique à l’ensemble. Le trio d’enquêteurs est atypique de part leurs origines (Maure, Juif, femme médecin) et de leurs personnalités. Ça met de l’ambiance dans leurs relations et leurs rapports avec les habitants de Cambridge car ils y sont étrangers. L’auteure a un style très particulier qui m’a apporté le sourire plus d’une fois, surtout lors de sa description burlesque de certains personnages (ex p250 pour Ulf). L’histoire se situe en 1171 en Angleterre avec, comme toile de fond historique les croisades. Comme le prophétise si bien l’auteure, cela a engendré bien pire du côté des Arabes… Cette partie de l’histoire n’est pas folichonne mais elle est quand même intéressante à connaître, même si la mémoire du passé s’efface trop vite. L’enquête est longue et sinueuse, j’ai émis différentes hypothèses pour les meurtriers suivant les indices mais j’ai toujours été loin du compte. Plus on se rapproche de la fin et plus la lecture se fait rapide. Par contre, j’ai pris plaisir à me délecter de la fin, notre personnage risque gros…



Comme vous l’aurez compris, j’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman et pour le style de cette auteure. Malgré quelques longueurs, j’ai adoré son personnage féminin, sœur de cœur du lecteur de cadavres, dans cette Angleterre puritaine du 12ème siècle. Je pourrais la retrouver car j’ai découvert qu’il s’agissait du tome 1 d’une courte série de 4 tomes. L’auteure est malheureusement décédée avant que d’autres tomes puissent paraître, elle a principalement écrit des romans historiques sous son vrai nom avant de se lancer dans ce genre dérivé. Si vous êtes amateurs de romans policiers historiques, je vous conseille très fortement de découvrir ce personnage féminin hors norme pour l’époque et le style très vivant de l’auteure. Pour ma part, dès que je peux, je me procure le tome 2.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          323
La confidente des morts

LE ROMAN POLICIER MÉDIÉVAL, UN GENRE ROMANESQUE TRÈS APPRÉCIÉ

La Confidente des morts est un roman appartenant à une catégorie littéraire qui rencontre un indéniable succès populaire, celle du policier historique médiéval.

Et le "terrain" est déjà bien occupé par de grandes signatures, tels Ellis Peters, Kate Sedley, C. J. Sansom, Peter Tremayne, Paul C. Doherty et sous ses pseudonymes (C. L. Grace, Paul Harding, Ann Dukthas), Candace Robb, Laetitia Bourgeois...

Dans ces conditions, est-il encore possible pour un auteur d'écrire un roman policier médiéval original ? La réponse est oui et la preuve en est ce roman écrit par Ariana Franklin...





L'AUTEUR, ARIANA FRANKLIN

Née à Londres en 1933, Mary Diana Narracott s'installe avec sa famille dans le Devonshire quelques années plus tard pour échapper aux bombardements dont est victime la capitale anglaise durant la bataille d'Angleterre (juillet 1940-mai 1941).

Devenue l'une des plus jeunes journalistes de sa génération, elle se marie avec le critique et écrivain Barry Norman, quitte Londres pour la campagne anglaise et devient auteur, sous le pseudonyme de Diana Norman, de romans historiques et, sous le pseudonyme d'Ariana Franklin, de romans policiers historiques.

C'est sous ce dernier pseudonyme qu'est publiée la série des enquêtes d'Adelia Aguilar, médecin des morts. À ce jour, seul le premier tome a été traduit en français par les éditions 10/18. Il a reçu le CWA Ellis Peters Historical Award en 2007 et la Macavity Award en 2008. En 2010, la romancière a reçu Le CWA Dagger in the Library Award pour l'ensemble de son oeuvre, qui comprend 16 romans et 3 essais. Elle est décédée en 2011 à l'âge de 78 ans.





L'HISTOIRE

Ce roman se déroule à Cambridge (Angleterre), en 1171. Plusieurs enfants ont été successivement retrouvés morts, assassinés dans d'abominables conditions. Les Juifs de la ville, coupable idéaux, sont alors accusés d'avoir commis ces meurtres atroces, et ce sans aucune preuve. Afin d'éviter de se faire lyncher par la population, ils se réfugient dans le château seigneurial.

Nonobstant le caractère particulièrement odieux de ces crimes, le roi d'Angleterre, Henri II, s'inquiète, car la communauté juive participe grandement aux revenus de la Couronne. Le coupable doit donc être démasqué au plus vite ! Par l'entremise du roi de Sicile, il fait appel à un enquêteur de renom, Simon de Naples, assisté de Mansur, un Maure, et d'Adelia Aguilar, femme médecin. Cette équipe se rend à Cambridge pour identifier et arrêter le coupable.





UN FAIT RÉEL À LA BASE DU ROMAN

En fin de roman, Ariana Franklin précise qu'elle s'est inspirée de certains faits réels pour construire son intrigue, notamment celui de l'assassinat de William de Norwich, un enfant dont le corps a été découvert lardé de coups de couteau en 1144. Accusés de ce meurtre, les Juifs de Norwich sont massacrés par la foule ou trouvent refuge au château de Norwich. Cette histoire prit une telle ampleur que William acquit le statut de martyr avant d'être canonisé et son culte a attiré un grand nombre de pèlerins, enrichissant l'église locale.





UN CONTEXTE HISTORIQUES TRÈS PEU DÉVELOPPÉ

Si le contexte historique n'est évoqué qu'à travers quelques allusions – la lutte entre Mathilde d'Angleterre, la mère du futur Henri II d'Angleterre, et son cousin Étienne de Blois ou bien l'assassinat de l'archevêque de Canterbury, Thomas Becket –, le roi Henri II d'Angleterre est bel et bien présent au début et surtout à la fin du roman. Et ce peu de références historiques ne signifie pas que son règne fut un long fleuve tranquille, loin de là, mais l'intrigue policière ne nécessitait pas de s'appesantir sur les détails du règne d'Henri II et l'auteur a vraiment mis l'accent sur la restitution physique de Cambridge et sur les descriptions de la vie quotidienne et des us et coutumes des anglais au XIIe siècle.

Toutefois, ce roman parvient à aborder quelques grands sujets historiques en les mêlant subtilement à l'intrigue policière : les tensions entre le roi Henri II et le clergé anglais qu'il cherche à contrôler, mais aussi le retour des croisés et leur mauvaise réputation : outre le fait qu'ils ont souvent été à la source de conflits entre les Juifs, les Chrétiens et les Maures qui vivaient paisiblement dans le tolérant royaume de Sicile, ceux qui sont revenus de Terre sainte sont en général aigris, malades et appauvris, même si quelques-uns sont revenus fortunés comme sire Gervase et sire Joscelin et se sentent avoir tous les droits.





LE CAMBRIDGE MÉDIÉVAL

L'auteur a semble-t-il pris un plaisir fou à restituer la ville telle qu'elle pouvait se présenter au XIIe siècle, cernée par la rivière Cam et les marais, à tel point que ses descriptions et la carte très précise figurant en début de roman m'ont permis d'imaginer la ville et ses environs en volume et de suivre le cheminement des personnages à travers la ville.



"Ce n'était pas au soleil que sacrifiait cette ville, mais à l'eau. Celle-ci courait dans les rigoles de part et d'autre des rues et toutes les habitations, toutes les boutiques avaient leur petit ponceau. Réservoirs, chenaux et bassins vous faisaient voir double. Un porc debout dans une flaque en bord de route se reflétait comme dans un miroir. Des cygnes semblaient flotter sur le ventre de leur réplique. Des canards dans une mare nageaient au-dessus du portail voûté décoré de chevrons de l'église qui se dressait à côté d'eux. Des ruisseaux vagabonds capturaient le reflet des toits et des fenêtres, tandis que le feuillage des saules paraissait pousser des ruisselets dans lesquels ils se miraient."



"Adelia en profita pour contempler Cambridge, sur la berge d'en face. En l'absence de toute autre diversion, l'amoncellement des toits entre lesquels jaillissaient des flèches d'églises, sur fond de ciel clair, avait quelque chose d'impressionnant, voire de beau.

Plus en aval se dessinait l'arche massive et élégante du Grand-Pont, engorgé par la circulation. Derrière, à l'endroit où la Cam formait un bassin plus profond, au pied de la colline – presque une montagne, vu la topographie – sur laquelle était juché le château, les bateaux se massaient contre les quais, si serrés que, de là où se trouvait Adelia, il semblait inconcevable qu'ils puissent se dégager les uns des autres."





UNE INTRIGUE BIEN FICELÉE

Rédigé d'une plume alerte qui nous tient en haleine jusqu'au bout, à la fois très documentée et très accessible, ce roman est magistralement maîtrisé et bien équilibré entre descriptions et dialogues. Dès les premières pages, le lecteur est happé par l'histoire et l'enquête se révèle pleine de péripéties, de rebondissements, de pièges, de fausses pistes, d'autant que le meurtrier est excessivement dangereux. Par moments, l'auteur ralentit volontairement le rythme, créant une atmosphère inquiétante et procurant au lecteur peur et angoisse pour la vie des personnages. Le lecteur est alors pris entre deux envies : celle d'avancer très vite pour connaître le fin mot de l'histoire et celle de poursuivre sa lecture au même rythme pour ne pas finir le livre tant l'intrigue est bien ficelée.





UNE ÉQUIPE DE CHOC... ET UNE HÉROÏNE HORS NORME

Outre une foule de personnages bien campés et très différents les uns des autres, donnant une belle galerie de personnages représentatifs de la population anglaise au XIIe siècle – les religieux avec le père Geoffrey, la mère Joan, le clerc Roger d'Acton, frère Gilbert et les sœurs Agatha, Odilia et Veronica ; les seigneurs, croisés de retour de Terre sainte, sire Joscelin et sire Gervase ; les Juifs tels Yehuda Gabirol ou Dina ; les gens de la société civile : Rowley Picot, Gyltha, Ulf, les servantes Matilda B et Matilda W, Hugh le veneur, le vieux Walt, le shérif Baldwin… –, l'auteur a choisi de mettre en scène une équipe pour le moins étonnante, car pouvant difficilement passer inaperçue ! Ce choix est intéressant, original, mais peu crédible compte tenu du contexte. En effet, le trio d'enquêteurs se compose du juif Simon de Naples, de l'eunuque maure Mansur et d'Adelia Aguilar, médecin légiste (ou confidente des morts !).



Si le personnage d'Adelia se fait plutôt discret au départ, nous laissant croire durant quelques pages que Simon de Naples est le personnage principal, son rôle prend subitement de l'ampleur. Certes, elle ne paie pas de mine comme le remarque le père Geoffrey : "elle était bien femme et, pauvrette, aussi dénuée d'attrait que d'apprêt. Une femme capable de se couler dans la foule et d'y disparaître, une femme de l'ombre, une souris parmi les souris. (...) Il n'y avait aucune raison qui justifiât une telle fadeur ; ses traits étaient menus et réguliers, de même que ce qu'il pouvait deviner de sa silhouette sous son ample manteau. Sa peau, saine, présentait le duvet et le léger hâle que l'on rencontre parfois dans le nord de L'Italie et de la Grèce. Elle avait les dents blanches. Vraisemblablement, aussi, des cheveux sous le bonnet au bord retroussé qu'elle portait enfoncé jusqu'aux oreilles. Quel âge ? Encore jeune.

Ce visage éclairé par le soleil était un visage qui avait renoncé à la beauté en faveur de l'intelligence, que la sagacité privait de sa féminité. Elle était propre, récurée comme une planche à laver – ça, on ne pouvait lui reprocher le contraire –, aucune trace d'artifice."

Mais Adelia est une femme qui vient du royaume de Sicile, de Salerne plus précisément, là où se trouve une célèbre école de médecine où les femmes peuvent enseigner et exercer ! C'est avec prudence qu'elle exerce son art en Angleterre, sous la protection et la couverture de Mansur. Loin de l'obscurantisme et des superstitions qui caractérisent encore cette période, Adelia étudie les cadavres, à la recherche d'indices lui permettant de déterminer la cause des décès. C'est un très beau personnage féminin, même si Adelia est parfois un peu énervante, trop fleur bleue quand elle découvre qu'elle est amoureuse... on dirait qu'elle a 14 ans ! Parce qu'en temps normal, c'est une femme érudite, au tempérament fort et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle connaît aussi quelques moments de faiblesse, ce qui la rend d'autant plus humaine.



Plus effacé, le personnage de Simon de Naples n'en est pas moins intéressant. Plus aussi est un personnage très moderne bien qu'il ait bondi au départ lorsqu'il a appris qu'il allait enquêter avec une femme médecin légiste. Cet homme, qui aime et respecte beaucoup sa femme – il en parle à plusieurs reprises au cours de l'enquête –, un enquêteur consciencieux, calme et discret. Ariana Franklin nous le décrit ainsi : "En tant qu'agent, enquêteur, émissaire, éclaireur ou espion – fonctions qu'il avait toutes exercées au service d'hommes puissants dont il était bien connu –, la force de Simon Menahem de Naples tenait à ce qu'on le prenait pour ce dont il avait l'air. Ses interlocuteurs n'arrivaient pas à concevoir que ce petit bonhomme chétif et nerveux, si empressé, si innocent, si prodigue de renseignements – toujours exacts – puisse être plus malin qu'eux."



Il y a un personnage anecdotique puisqu'il n'apparaît qu'au début du roman, mais il est si drôle que je ne peux m'empêcher de l'évoquer : Gordinus l'Africain. Doyen de l'école de médecine de Salerne, c'est lui qui a sélectionné Adelia Aguilar comme enquêtrice, choix qui en a fait hurler ou bondir plus un ! Sa rencontre avec Mordecai fils Berachyah, secrétaire personnel du roi de Sicile, est vraiment savoureuse, car, outre le fait qu'il soit à moitié sourd et déforme les propos de son interlocuteur ou répond de manière fantaisiste à ses questions, il ne se souvient des gens que par leurs problèmes médicaux (les hémorroïdes pour Mordecai).

Ainsi, les personnages qui peuplent ce roman sont tous uniques, dotés de personnalités très différentes, bien décrits. Et c'est surtout par les yeux d'Adelia que l'on découvre les traditions de l'époque.





UNE SOCIÉTÉ MARQUÉE PAR LE POIDS DE L'ÉGLISE

Parfaitement imbriquées dans l'histoire, la vie quotidienne et les mœurs de l'époque sont présentées de manière très intéressante et concrète, exemples à l'appui, puisque les personnages y sont confrontés en temps réel : place des femmes dans la société, poids de l'Église, peur des étrangers, repas, activités professionnelles, fonctionnement des couvents et des pèlerinages...



Évidemment, la condition féminine est l'aspect le plus prégnant et le plus révoltant dans ce roman. Considérées comme des pécheresses congénitales, les femmes ne sont bonnes qu'à enfanter et faire la cuisine, et n'ont pas le droit d'exercer la profession d'apothicaire ou de médecin – elles peuvent être sages-femmes – sous peine d'être accusées de sorcellerie. Un bémol tout de même : les accusations de sorcellerie ont été plus fréquentes aux XVIe-XVIIe siècles, donc en pleine Renaissance, qu'au Moyen Âge. Mais la sorcellerie est forcément liée au Moyen Âge dans l'imaginaire collectif (stéréotypes présents dès l'époque romantique). Cependant, tout en reprenant quelques clichés, l'auteur nous présente un Moyen Âge moderne grâce au personnage anachronique d'Adelia Aguilar, enquêtrice rationaliste et humaniste qui s'oppose à tous les délires mystiques qui agitent l'esprit de la population (existence du diable, crimes rituels réalisés par les Juifs...).



Le deuxième thème très intéressant abordé dans ce roman est le culte des reliques, un commerce bien lucratif ! Historiquement, ce sujet est fort bien documenté, mais il est assez drôle de le voir mis en scène dans le roman sous la forme d'une bataille de reliques entre le père Geoffrey, supérieur du monastère de Barnwell, tout en rondeurs, et la mère Joan, véritable matrone, supérieur du monastère de Sainte-Radegonde ! En effet, la première victime du serial killer ayant été retrouvée sur un terrain appartenant au monastère sainte-Radegonde, la mère Joan s'est empressée de s'emparer de sa dépouille pour en faire un martyr et, par là même, générer des revenus par l'afflux de pèlerins et d'estropiés en quête de guérison. Comme quoi, la récupération d'événements tragiques à des fins pécuniaires, ça ne date pas d'hier...

"Sur les étalages dressés au bord du sentier menant à l'église s'alignaient des talismans, des médailles, des bannières, des figurines et des plaques à l'effigie du petit saint Peter, des objets tressés avec les branches du saule du petit saint Peter, des ampoules de sang du petit saint Peter – si tant est que ce fût du sang humain –, tellement dilué qu'il était à peine rosé."



Dernier point important, la condition des Juifs dans la société anglaise sous le règne d'Henri II. Certes, les Juifs ne sont pas isolés, même s'ils ont tendance à se regrouper dans un même quartier (volontairement ou non, selon les pays), mais les crispations resurgissent au moindre événement et peuvent conduire à de véritables massacres ou chasses à l'homme. Ici, sans la moindre preuve, toute une communauté est prise à parti et menacée de mort soi-disant parce que les crimes rituels sont forcément l'oeuvre des Juifs, ceux-là même qui sont tenus comme responsables de la mort du Christ. Hélas, l'antisémitisme ne date pas, ici encore, d'hier... Un détail hallucinant a retenu mon attention : j'ignorais que c'est sous le règne d'Henri II d'Angleterre que les Juifs d'Angleterre ont eu pour la première fois le droit de disposer de cimetières locaux– une concession datant de 1177. Auparavant, comme le souligne l'un des personnages du roman, "que nous mourions à York ou à la frontière de l'Écosse, dans le Devon ou les Cornouailles, il nous faut acheminer nos cercueils jusqu'à Londres. Évidemment, nous devons nous acquitter d'un droit de péage spécifique." En effet, l'unique cimetière se trouvait alors à Londres, à proximité du quartier juif.





EN CONCLUSION

Points forts :

– Un roman qui renouvelle le genre du roman policier médiéval.

– Des personnages qui sortent de l'ordinaire.

– Un suspense très prenant, qui tient le lecteur en haleine jusqu'aux dernières pages.

– Un récit mêlant avec brio l'intrigue et la connaissance des moeurs de l'époque.



Points faibles :

– Le réalisme et la violence de certaines scènes (autopsies, découverte des corps...) sont parfois à la limite du supportable, surtout qu'il s'agit d'enfants. Mais ces passages sont courts, accrochez-vous !

– Une présentation du contexte historique au début du roman aurait été un plus pour mieux cerner l'époque dans laquelle se déroule ce roman.

– La suite de la série n'est pas encore traduite ! On attend les prochains romans avec impatience !
Commenter  J’apprécie          234
La morte dans le labyrinthe

Une des favorites d'Henri II a été assassinée. Bien entendu, les soupçons se tournent vers la reine jalouse : Aliénor d'Aquitaine. Mais cette conclusion trop simple ne convient pas à Adelia (médecin légiste de Salerne) et son équipe atypique.



Charmée par l'ambiance moyenâgeuse et l'enquête menée dans le premier tome, c'est très confiante que je me suis dirigée vers ce nouvel épisode. Malheureusement mon entrain a été de courte durée.

Si d'un côté, on sent le travail d'Ariana Franklin qui décrit avec moult détails la vie quotidienne et les us et coutumes du Moyen Âge anglais, ici, cela ne fonctionne pas car ces descriptions ne sont pas ou peu mises en rapport avec l'enquête. Et toutes ces digressions ralentissent énormément l'enquête. Beaucoup d'éléments qui font que mon enthousiasme est retombé comme un soufflé.

Cette impression de patchwork et la faible part laissée à l'enquête ne m'a pas permis d'apprécier ce roman. Dommage, j'en attendais pourtant beaucoup...
Commenter  J’apprécie          220
La morte dans le labyrinthe

Deuxième opus mettant en scène notre « maîtresse des morts » dans l'Angleterre du Moyen-Age où Henri II Plantagênet rencontre quelques difficultés à gérer sa famille et son trône.

L'intrigue est la suivante : la maîtresse du roi, Rosemonde a été empoisonnée (une mort vraiment horrible en passant ). Adelia est chargée par Rowley (devenu évêque depuis leur dernière rencontre et père de sa petite fille Allie ... elle est belle la religion ) de se rendre auprès du corps afin de trouver les causes de la mort… et surtout, éviter une guerre civile qui pourrait plonger l'Angleterre dans un bain de sang. Avec Mansour (eunuque), Glytha (vieille femme qu'elle a rencontrée dans la précédente enquête) et sa fille. Adelia se retrouve plongée dans une enquête à plusieurs ramifications qui vont l'obliger à remettre en question sa mission.



Ce second roman est passionnant du point de vue historique . Nous avons de manière romancée, avec une liberté non cachée par rapport à la réalité historique, un descriptif des tensions que connaît le royaume d'Angleterre à l'époque avec d'une part Henri le roi qui désire conserver son royaume et le moderniser, son épouse Aliénor et ses enfants qui veulent prendre le trône et l’Église qui tente par tous les moyens d'imposer son autorité . De plus, les aspects plus banaux du récit comme la vie à l'époque lors des hivers rudes, les transports par voie fluviale et l'hospitalité au sein des couvents, ou les sièges en cas de conflit apportent vraiment un intérêt appréciable au récit.



En ce qui concerne l'enquête, là nous sommes gâtés ! Le roman commence sur les chapeaux de roues avec un prologue mettant en scène un « assassin » engagé par un homme mystérieux. Le ton est donné dès cet instant. Après la mort de la maîtresse du roi, Rosemonde, plusieurs crimes vont se succéder qui embrouillent l'enquête à dessein. Les mobiles sont variés (cupidité, religion, pouvoir, puissance,…) et les suspects variés (le personnage de Dakers, la gouvernante de la maîtresse du roi est vraiment spéciale). Le final est… on va dire sanglant Je ne vous parle même pas de la manière dont la dépouille de Rosemonde va être manipulée et mise en avant. Adelia va littéralement avoir la tête dedans (âme sensible s'abstenir )



Enfin, bilan général : excellent roman policier médiéval sans conteste. Seul bémol de mon point de vue c'est la lenteur du récit lorsque tous les protagonistes sont coincés dans le couvent à cause de la neige. Le roman passe d'une enquête classique d'un coup à une sorte de huis clos psychologique où Adelia hésite par moments à intervenir afin de préserver sa fille. Le final est par contre bien trouvé avec de l'action, de l'inattendu et une ouverture sur un troisième opus.



Bref, vivement le tome 3 que je compte bien acheter dès sa sortie en librairie !

Commenter  J’apprécie          180
La confidente des morts

Oyez, oyez braves gens, qui que vous soyez, seigneur hautain, munificent croisé, preux chevalier, belle damoiselle, gentil damoiseau, abbé distingué, prêtre fou, bonne commère, manant, gueux, ou peu importe votre qualité..., la dame Ariana Franklin vous convie à un fabuleux voyage dans le temps, parfaitement, plus de huit cents ans en arrière, 1171 très exactement, si, si, et, si vous décidez de la suivre, je vous assure que vous ne le regretterez pas.

A vous la campagne et les villes anglaises, Cambridge, sa rivière, ses ponts, son château, son prieuré, ses collines maléfiques, .... et les cadavres d'enfants atrocement torturés qu'un sinistre personnage y a semés.



Mais rassurez-vous, la confidente des morts, Adelia Aguilar , accompagnée de son fidèle garde du corps sarrazin et du célèbre enquêteur Simon de Naples, veille, et elle n'aura de cesse de débusquer l'abominable individu responsable de ces horreurs.

Aussi n'hésitez pas à la suivre dans sa quête. Vous ne serez pas déçus et l'auteur vous offre une passionnante plongée dans ce Moyen-Age, pour nous quasiment aussi lointain que le Paléolitique.

Mais un Moyen-Age que Ariana Franklin saura mettre à la portée du lecteur en restituant ses coutumes, son atmosphère et l'on sent qu'elle s'est livrée à de sérieuses recherches historiques pour nous immerger dans cette lointaine époque qu'elle va nous rendre bien familière.

Voilà donc un ouvrage fort gouleyant qui vous glissera aimablement dans la goule, tel un hydromel faussement léger et que vous dégusterez, tranchoir en main avec une venaison bien faisandée.

Il faut se mettre à la page, que diable !

Commenter  J’apprécie          170
La confidente des morts

J'ai été complètement captivée par ce livre !



C'est typiquement ce que j'aime dans les policiers historiques : apprendre les mœurs et les coutumes de l'époque au travers d'un récit palpitant et dynamique !

Cela a été mon roman de la semaine dernière et du début de celle-ci



Concernant le roman : Adelia est une femme et pour comble de malchance elle est médecin (donc considérée comme une charlatan au mieux) et … médecin des morts (donc vouée au bûcher pour sorcellerie pour l'époque au pire). Elle est mandée par le Prince de Sicile en Angleterre afin de résoudre une série de meurtres d'enfants ayant pour cadre Cambridge et dont les suspects seraient les juifs. Elle se voit accompagner de Simon de Naples, un grand enquêteur de l'époque (juif), de Mansour son garde du corps (musulman). Bref, un trio inattendu !

Le roman est superbement bien écrit avec juste ce qu'il faut d'allusions historiques pour poser le cadre général du récit et nous permettre de comprendre les manières de vivre et la puissance du clergé dans les décisions de l'époque. Henri II Plantagenêt fait quelques apparitions vers la fin du roman et l'on sent au travers de ses propos qu'il est tiraillé entre les traditions (obéissance à l'église) et la modernité. Ce roi est également celui qui eut une plus grande ouverture d'esprit vis-à-vis de la communauté juive en instaurant par exemple les cimetières juifs dans toutes les villes (avant cela, les juifs d’Angleterre, d’Écosse devaient rapatrier les corps jusqu'à Londres). L’antisémitisme à l'époque est présent et ne se cache pas : les juifs sont considérés comme des êtres bons pour payer des impôts, mais non comme des êtres humains méritant des droits.

En ce qui concerne l'aspect policier du roman, l'enquête est passionnante et rythmée avec des rebondissements ! Les crimes perpétrés sont immondes (enlèvement et meurtres d'enfants après les avoir torturés et disséqués). Le dénouement est génial puisqu'il se fait en deux temps : mort de l'un des suspects et procès « arrangé » pour le second.



Enfin, parlons des personnages du roman : nous avons trois êtres de confessions différentes qui vont s'allier pour résoudre cette énigme. Le personnage d'Adelia est vraiment incroyable : Son enfance est déjà étrange : elle a été abandonnée au pied d'un volcan et recueillie par une une famille noble et de médecin. Son père adoptif est juif et sa mère adoptive est catholique. Adelia une femme sûre d'elle, de ses connaissances et ne recherchant que la vérité. Pour l'époque elle dénote superbement puisque la femme était juste bonne à se marier et concevoir des héritiers. Sa rencontre avec Rowley Picot va être source de remise en causes pour elle du point de vue personnel et professionnel.



Bref, totalement captivée par ce livre qu'en voyant arrivé la fin, je me suis empressée d'acheter le tome 2 que j'ai commencé. Il semble encore plus dynamique, encore plus WOUAHOUU que le premier avec une guerre civile à éviter entre Henri de Plantagenêt et son épouse Aliénor. De plus, les personnages ont évolués et pour certain de manière étonnante... un indice .. Adelia est maman et le père de son enfant est évêque
Commenter  J’apprécie          160
Le secret des tombes

J'ai aimé le contexte Médiéval, c'est d'ailleurs ce que je recherchais en choisissant ce livre. Je voulais des enquêtes, des mystères.

Le fait qu'Adélia Aguilar, douée dans bien des domaines, mène la marche afin d'élucider ces morts, donne une tournure intéressante et inattendue au roman.

Ce dernier est le troisième des aventures D'adélia, mais peut-être lu indépendamment, comme je l'ai fait.

Le point négatif, à mes yeux, est la lenteur avec laquelle démarre l'enquête, cependant Arthur et Guenièvre, en sont incontestablement le point positif. L'époque et les coutumes qui y font référence, comble cette lenteur, en accrochant le lecteur sur une période dont il est curieux, ce qui parait logique si il choisit ce livre.

De plus notre enquêtrice médiévale a un sacré tempérament pour l'époque, ce dont on ne peut être qu'admiratif
Lien : https://livresque78.wordpres..
Commenter  J’apprécie          140
La confidente des morts

Que voilà une bonne découverte.

Je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture de romans ces derniers temps et donc, à force d'avancer par sauts de puce, mes premiers pas dans l'Angleterre du XIIe siècle ont été plutôt laborieux. Mais, une fois rentrée dans l'histoire, j'ai suivi avec un intérêt non feint les aventures de Adélia, médecin des morts (donc, médecin légiste avant l'heure) et de ses compagnons de route, tous plus attachants les uns que les autres.

Avec un talent remarquable, l'auteur nous rend des personnalités crédibles, un contexte cohérent et savamment décrit et un ambiance religieuse et sociale aussi juste qu'instructive.

Petite mention pour la fin du roman qui ne s'arrête pas là où je pensais voir apparaitre le mot fin...brillante idée!

Pour ma part, je me mets en quête du tome 2 et des nouvelles aventures d' Adélia Aguilar.
Commenter  J’apprécie          130
Le secret des tombes

Avalon



Endommagée une première fois par un tremblement de terre survenu en 1154, l’abbaye de Glastonbury est presque totalement détruite par un incendie en 1176. Une tragédie assurément, car il s’agissait pour les chrétiens d’un lieu de pèlerinage important et plus encore, de l’emplacement de la sépulture du Roi Arthur… Et précisément, après l’incendie, les moines découvrent un cercueil où reposent deux squelettes, qui pourraient bien être ceux d’Arthur et de Guenièvre. Une aubaine pour tous et surtout pour le roi Henri II qui peine à mater une révolte au Pays de Galles encore très imprégné de la légende Arthurienne… Arthur mort, voilà qui mettrait un point final aux espoirs des Gallois d’être libérés de la tyrannie normande (enfin, angevine précisément !). Henri II fait appel à son « enquêtrice des morts », Adelia, à charge pour elle de déterminer si les cadavres retrouvés sont bien ceux d’Arthur et de Guenièvre, ou, de déclarer qu’il n’est pas possible d’écarter que ce soit bien eux… En arrivant à Glastonbury pour tenter de remplir la mission confiée par le roi, Adelia va vite s’apercevoir qu’il y a des secrets qu’il vaut mieux ne pas chercher à divulguer, des secrets bien gardés par les brumes d’Avalon.



Le secret des tombes est le troisième volet des enquêtes d’Adelia. Je n’ai pas lu les précédents et même si je le regrette -vous savez que je déteste lire une « série » dans le désordre…- je n’ai pas été trop gênée dans ma lecture.

Vesuvia Adelia Rachel Ortese Aguilar est un personnage atypique : tout d’abord, c’est une femme, et au XIIème siècle, en Angleterre comme en France, les femmes n’avaient pas une place très enviable dans la société. Elles devaient se marier (jeunes, très jeunes) avoir des enfants (beaucoup, et jusqu’à ce que mort s’en suive pour la plupart), tenir leur ménage, et servir les hommes, ou bien Dieu (j’assume ces raccourcis, je sais que leurs rôles étaient différents en fonction de leurs situations : femme de la campagne, des villes, nobles…). Adelia n’est pas mariée, et elle est médecin, diplômée de l’école de médecine de Salerne. Mais pas question pour elle d’exercer, et bien qu’elle soit un excellent médecin, elle doit passer par un subterfuge pour soigner… Ah j’allais oublier, elle est accompagnée du seigneur Mansour, un maure, dont elle est sensée être l’assistante et interprète et a un enfant hors mariage, une fillette Allie, née de ses amours avec Rowley, évêque de Saint-Albans…

Gros coup de cœur pour ce livre, publié par 10/18 dans la collection « Grands Détectives » et trouvé dans une boîte à livres (où il va retourner !) : l’enquête est bien construite (une enquête multiple d’ailleurs), le contexte historique est passionnant (à la fin du livre, l’auteure s’explique sur les libertés prises avec la chronologie historique) et j’ai adoré Adelia.

Commenter  J’apprécie          110
Le secret des tombes

Vesuvia Adelia Rachel Ortese Aguilar, est médecin diplômé de l'école de Salerne, ce qui reste un cas unique dans l'Europe du 12ème siècle.

Le roi la charge d'une mission à Glastonbury. Elle doit enquêter et prouver que les restes du roi Arthur sont bien inhumés dans le cimetière de cette cité : « Eh bien, il existe une hypothèse tenace selon laquelle Arthur serait seulement endormi, poursuivit Rhys, toujours aussi évasif. Dans une grotte de cristal à Ynis-Witrin, l'île de Verre. Avalon »

 « C'est-à-dire Glastonbury, lâcha le roi avec brusquerie. »

Les lecteurs familiers de Ariana Franklin connaissent Adelia Aguilar dont c'est la troisième aventure. Pour ma part, je découvre le personnage, son caractère obstiné, « Mais elle s'appelait Vesuvia Adelia Rachel Ortese Aguilar, medica de l'école de Salerne, et si elle ne s'attachait pas à la découverte de la vérité, alors elle n'était plus rien. » ; son charme et sa familiarité avec le roi Henry Plantagenet : « Elle eut droit à un baiser royal sur la joue et une tape tout aussi royale dans le dos. le scribe Robert fut invité à rédiger un sauf-conduit au bénéfice de « mon bien-aimé seigneur Mansur et son interprète, maîtresse Adelia Aguilar. »

Adelia est l'une des premières médecins légistes : « Certes, il lui faudrait admettre qu'elle découpe les cadavres. Mais grâce à ça, argumenterait-il, elle avait révélé un crime et mené les coupables devant la justice. Vous devez sans doute approuver cela. »

Femme se démenant dans un monde d'hommes, elle n'en parvient pas moins à s'affirmer et malgré les hypocrisie et les faux-semblants des autorités religieuses, à dénouer l'intrigue dont le Roi l'a chargée.

« Le père Geoffrey s'efforça de recouvrir d'un voile le souvenir des explications d'Adelia selon lesquelles un homme castré, bien qu'incapable de procréer, pouvait connaître une érection durable. Pardonnez la franchise de ses paroles, Seigneur, elle ne sait pas s'exprimer autrement. »

Ariana Franklin , un peu à la façon de Ellis Peter avec Frère Cadfael ou (je n'hésite pas) Umberto Eco avec Guillaume de Baskerville, nous guide dans les méandres d'une société médiévale qui ressemble au fond fort à la notre : Autorité peut y rimer avec abus de pouvoir, religion avec peur, humain avec lâcheté.

Un roman bien documenté où l'on apprend beaucoup sur les meurs de l'époque : « Les rues étaient engorgées. Des chariots grillagés continuaient d'amener du fin fond du comté des hommes et des femmes tirés de leurs geôles pour passer en jugement. Les clercs couraient partout, sommations en main. Les inspecteurs officiels allaient d'une porte d'auberge à l'autre, d'un pas un peu titubant, pour goûter la bière et vérifier qu'elle n'était pas trop coupée. Les boulangers patientaient à côté de leur four pendant que l'on contrôlait que les miches d'un sou avaient le poids réglementaire. Partout les bonimenteurs, patente prudemment exhibée, aguichaient le chaland par leurs clameurs. Jongleurs, acrobates et autres conteurs profitaient de l'occasion pour divertir les foules. On négociait les chevaux ; ainsi que les jeunes filles à marier. Nombreux étaient ceux qui étaient venus de loin pour espérer apercevoir leur monarque. »

Enfin, Ariana Franklin rappelle dans ce roman que la geste des Chevaliers de la Table Ronde s'articule aussi autour des relations tumultueuses du trio amoureux Lancelot, Guenièvre, Arthur : « Arthur avait enflammé et enflammait encore l'imaginaire du pays. Ses prouesses mythifiées, ses chevaliers, ses batailles, son mariage avec Guenièvre et l'infidélité de celle-ci étaient contés par les ménestrels amateurs et professionnels dans les châteaux, les manoirs, les marchés et jusqu'au coin de la cheminée. »



Adelia, l'héroïne succombe au charme des histoires de chevalerie qui hante son sommeil perturbé : « Cette nuit-là, Adelia fit un nouveau rêve, un beau rêve élégiaque. Au début. Elle était sur la berge de la Brue en compagnie de chevaliers en armure, juste au-delà de la place du marché. On entendait des voix de femmes, unies dans un chant funèbre. Un des chevaliers leva le bras, brandissant une épée qu'il tint un instant, offrant au clair de lune sa longue lame et les pierres précieuses de sa poignée. Les lamentations enflèrent jusqu'au cri.

« Arturus, Arturus, Rex quondam, rexque futurus. »

Le chevalier lança l'épée qui tournoya dans les airs, éclair noir et argent décrivant un grand arc. Il y eut une gerbe d'eau, puis Excalibur disparut dans les flots. »

C'est en revoyant son rêve qu'elle comprendra que la réalité du pouvoir ne se parera jamais de la magnificence et de la noblesse des valeurs de la chevalerie arthurienne :

« Deviendrez-vous également une légende ? Non, l'Église y veillera. Les générations futures qui vivront avec les lois que vous avez édictées ne verront en vous que l'assassin de Thomas Becket. » pense-t-elle en regardant Henri II Plantagenet.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
Commenter  J’apprécie          80
La confidente des morts

Un petit polar médiéval sympa, mais pas inoubliable. Les personnages sont attachants, l'intrigue bien menée (même si on peut assez vite deviner qui est le coupable) et le contexte historique sort un peu du lot (encore que...)



La lecture reste cependant très agréable.
Commenter  J’apprécie          81
La morte dans le labyrinthe

Je crois que j’ai un petit faible pour les policiers d’époque moyenâgeuse.

Même imparfaits, à l’intrigue facile et aux personnages à peine esquissés.

J’avoue avoir même pris goût d’avantage à ce livre qu’au précédent.

C’est grave docteur ?

Commenter  J’apprécie          80
La confidente des morts

La confidente des morts fait partie de la longue kyrielle de romans historiques tendance policière, un genre très à la mode ces dernières années.

Je confesse l'avoir beaucoup apprécié, mais je confesse aussi que le lire a confirmé que j'avais un peu fait le tour du genre en question.

Sous le règne de Henri II Plantagenet, Cambridge est le théâtre d'horribles meurtres d'enfants, dont aussi sec les Juifs sont accusés....alors même qu'après le premier meurtre, le shérif les a rapatrié en urgence dans le château pour leur éviter d'être lynchés par la populace. Et pour élucider ses meurtres, on voit donc entrer en scène une étrange équipe composée d'une femme médecin de Salernes, d'un juif de Naples et d'un eunuque musulman... ma foi pourquoi pas, même s'il faudra m'expliquer la logique de cette équipe repérable comme le nez au milieu de la figure.

Le reste est classique, somme toute, à part une petite différence que je ne spoilerai pas qui prouve que le personnage principale, c'est bien Adelia et pas Simon de Naples qui semblait au début l'enquêteur principal.



Attention spoilers,







C'est un roman bien écrit, mais pas bouleversant, et les détails historiques auraient peut-être gagné à être un peu plus détaillés. Sans compter un ou deux clichés par ci par là: les croisés sont tous plus ou moins des salauds sans une once de foi,les rois sont manipulateurs et plus intelligents qu'ils ne le laissent voir, les personnages de religieux sont des salauds dès qu'ils ont grimpé dans la hiérarchie et ceux qui sont en bas sont souvent des fanatiques à la bouche écumante, en fait les seuls sympathiques sont les bons vivants qui n'ont pas l'air préoccupé de religion, les Juifs sont ainsi, et les Musulmans ainsi...



Un bon polar historique pour amateurs du genre mais qui n'arrive pas à sortir des travers de sa catégorie et ne reste qu'une lecture distrayante malgré une ou deux percées originales.

Commenter  J’apprécie          70
La confidente des morts

Je ne pense pas avoir déjà lu de thriller médiéval avant celui-ci.



Je me retrouve aujourd’hui (merci mam’s) avec une jolie pile de 4 romans d’Ariana Franklin. Une série de thrillers médiévaux donc, avec comme fil conducteur Adélia, médecin des morts.



Les quatre livres sont de couleurs différentes, mais avec en commun des roses… pourquoi ? Hé bien je ne sais pas, mais ça me plait beaucoup !



Bref, revenons à nos moutons : « La confidente des morts » se passe en 1171, à Cambridge, sous le règne d’Henri II d’ Angleterre.



J’aime beaucoup cette période de l’histoire, que les récits se passent en France ou en Angleterre. C’est à chaque fois un vrai délice de me plonger en ces temps reculés, pourtant difficiles.



Ici, le début du chemin est jonché de cadavres d’enfants… ça commence bien, me suis-je dis.



Des enfants du pays, torturés de la pire des manières. Et des juifs, accusés et contraints de se réfugier dans le château du shérif local.



Et puis entre en scène cette Adélia, venue de Salerne (Italie) en compagnie de Mansur, son protecteur sarrasin et eunuque, ainsi que de Simon, enquêteur juif à l’esprit aiguisé.



Notre petite troupe à l’allure exotique arrive dans ce coin d’Angleterre comme des cheveux sur la soupe, envoyée par le Roi de Sicile, afin de trouver l’assassin de ces malheureux enfants.



Pourquoi eux ? Pourquoi le Roi de Sicile se préoccupe-t-il des affaires du royaume d’Angleterre ?



L’auteure dresse un tableau vivant, avec des personnages auxquels on s’attache, des détails de la vie quotidienne, des références historiques, des personnalités mouvantes, travaillées, qui se révèlent ou changent au fil du récit.



Mon avidité de lecture n’a cessé de croitre à mesure que l’enquête avançait. Un univers addictif qui me donne envie de me replonger très vite dans le sillage d’Adélia.



Un coup d’œil aux 4ième de couverture me renseigne que les autres enquêtes de notre confidente des morts s’annoncent tout aussi palpitantes !



Lisez bonnes gens, mais lisez bon sang !!


Lien : https://lebouddhadejade.blog..
Commenter  J’apprécie          67
Le secret des tombes

Vesuvia Adelia Rachel Ortese Aguilar est une femme de caractère, de par sa formation, rare pour l'époque en tant que medica de l'école de Salerne mais aussi par son honnêteté en tous points.



Alors lorsque le roi Henri II de Plantagenet la convoque séance tenante afin de la missionner sur Glastonbury, voit-elle rouge. Au cours des deux enquêtes précédentes qu'elle a mené pour le roi, la mort et le danger ont beaucoup trop frayé en sa compagnie pour se lancer dans l'aventure avec entrain. De plus, le trajet à bride rompue qu'elle vient de subir pour découvrir cette mission n'arrange pas un caractère déjà bien trempé.



Selon les dires d'un barde, Arthur Pendragon, celui que les gallois vénèrent et dont ils attendent le retour aurait été enterré entre deux pyramides il y a de cela 24 ans près de l'abbaye de Glastonbury. Henri veut se servir de cette nouvelle pour couper court à toute rébellion galloise au nom du roi légendaire qui viendrait les sauver.



Adelia, en compagnie de Mansur, son ami Maure et accessoirement nommé médecin officiel, sa fille Allie et la nourrice Glytha, vont donc devoir trouver une manière de prouver que ce grand homme est mort. Ou du moins que les cadavres trouvés dans le cercueil à l' endroit des dires du barde datent de suffisamment longtemps pour être crédibles. Car le cercueil ne renferme pas un mais deux corps enchevêtrés que la rumeur voudrait voir comme ceux d'Arthur et Guenièvre.



C'est donc dans l'optique d'une enquête facile et surtout sans danger qu'elle et sa troupe vont se lancer sur les routes en direction de Glastonbury. Mais la vie n'a jamais été un long fleuve tranquille pour Adelia. Et la présence de l'évêque de St Albans, accessoirement le père de sa fille, va troubler sa sérénité. Hélas ce sera probablement le risque le moindre qu'elle devra croiser cette fois encore. Et ce qui s'annonçait comme une mission de routine va devenir une quête de vérité et un des plus grands défis d'Adelia. Car un événement dramatique a eu lieu sur place et va transformer une quête simple en chemin semé d'embuches.



En nous plongeant à la fois dans la geste arthurienne, les complots familiaux et la folie des hommes, Ariana Franklin signe là un roman fascinant à la plume déliée et surtout hypnotisante.



Nous suivons les aventures d'Adelia d'un seul souffle.



Mansur et elle vont nous emporter à leur suite dans cette histoire et le faire de façon directe et percutante. La plume de l'auteure est telle que le scénario se déroule tel un écheveau de soie.



Ariana Franklin a su poser une trame complexe et nous la faire suivre sous les yeux d'Adelia avec une facilité déconcertante. Des éléments s'entrecroisent, des coïncidences apparaissent fortuitement ou non et la lumière va se faire sur la folie des hommes, la jalousie et autres vices.



C'est une auteure qui mérite attention et un suivi particulier. J'ai adoré la rencontrer sur ce tome et je compte bien prochainement lire ses autres récits avec Adelia.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ariana Franklin (314)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

De Diderot : "Les bijoux …...."

volés
indiscrets
de la reine
précieux

15 questions
68 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}