La confidente des morts est un polar médiéval qui m’est tombé dessus un peu par hasard. Je n’arrêtais pas de le croiser au hasard de mes clics sur la toile et j’ai fini par craquer : je l’ai acheté car les critiques des lecteurs étaient toujours très élogieuses.
Je ne vais pas faire preuve d’originalité, moi aussi j’ai adoré ! On ne peut d’ailleurs qu’être impressionné par le talent de l’auteur car dès les premières pages, on est tout simplement avalé par l’histoire. Je me suis surprise à tourner les pages encore et encore sans faire attention au temps qui passait.
L’histoire, la voici : nous sommes à Cambridge, en 1171. Plusieurs enfants du peuple ont disparu puis ont été retrouvés morts, visiblement exécutés dans des conditions affreuses. Poussée par le clergé catholique, le peuple a fait des Juifs, présents en minorité en ville, ses boucs émissaires. Henri, roi d’Angleterre, est inquiet car les juifs du pays lui procurent justement une grande partie de ses revenus. Cette histoire est mauvaise pour ses affaires ! Cette incertitude doit cesser et le coupable doit être démasqué. Pour cela, Simon de Naples, un enquêteur renommé, débarque en Angleterre avec Mansur, un sarrasin et la jeune Adelia Aguilar, diplômée de la Grande Ecole de médecine de Salerne à une époque où les femmes savantes sont toutes traitées comme des sorcières.
Même si le Moyen-Age n’est absolument pas ma période historique préférée, j’ai dévoré ce livre de la première à la dernière page. Sans doute parce que l’écriture d’Ariana Franklin est fluide, moderne, à la fois très documentée (elle était également journaliste et historienne à ses heures) et très accessible. La description de la ville de Cambridge et de ses différents lieux nous permet d’avoir un bon aperçu du décor mais je ne dois pas oublier de souligner la variété et la crédibilité des personnages qui apportent beaucoup au récit.
Adelia en tête. Quel beau personnage de femme ! Erudite, savante alors que tout est obscurantisme et superstition, elle est médecin mais surtout, médecin des morts. Grâce à l’étude des cadavres, elle peut déterminer la cause des morts et sera d’une grande aide dans l’enquête. Mieux encore : c’est elle qui va la mener cette enquête !
Ariana Franklin l’explique dans quelques pages en fin d’œuvre : elle s’est inspirée de certains faits réels pour construire son intrigue, notamment du mystère de la mort de Guillaume de Norwich. Le corps a l’enfant aurait été découvert criblé de coups de couteau, l’église locale aurait récupéré l’histoire pour en faire un martyr, les juifs du coin considérés comme coupables et en partie massacrés (ou exilés dans le château, comme dans ce roman). L’auteur se sert également de ce roman pour nous faire découvrir les mœurs de l’époque : la place des femmes dans la société, la peur des étrangers, la vie quotidienne, les repas, les activités, le fonctionnement des couvents et des pèlerinages…
Très prenant, La confidente des morts est un livre que je ne peux que vous conseiller. Il vous tiendra en haleine jusqu’aux dernières pages et vous permettra de faire un voyage mouvementé et inoubliable au cœur de l’Angleterre moyenâgeuse !
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