Citations de Arnaud Cathrine (411)
La vérité exige d'être formulée à bout portant. Alors, elle tue. Le sachant, on tient en joue sans jamais tirer ... Ou à blanc.
Je sais que tu n'as jamais tellement compris pourquoi je t'ai quitté et je ne m'en suis jamais vraiment expliquée. En réalité, je n'étais pas taillée pour l'amour; je lui ai toujours préféré la passion. Mais la passion flambe et ne dure jamais. Le vertige tourne au confort, l'incertitude fébrile se fait douce confiance, et le feu ne brûle plus. Cher Bado, je t'ai quitté parce que entre nous, c'était devenu de l'amour. Ce n'était plus "que" de l'amour.
Finalement, nous ne nous serons pas déchirés. Rien ne t'était plus désagréable que le ressentiment. Quel trésor d'avoir pu te quitter tout en te gardant dans ma vie. J'aimais quand tu me rendais visite à Castellar. Je t'attendais en haut des marches, sous l'auvent de béton. Tu me prenais dans tes bras, comme avant. Mais nous n'étions plus les mêmes, et c'était très bien comme ça. Je veux croire que tu as vite fini de m'en vouloir, tu as réussi ça qui est si difficile. Tu es devenu mon plus bel ami. Nous pouvons être fiers de nous.
(Extrait de " J'ai voulu revoir E-1027")
Tout passe beaucoup trop vite.
J'ai peur.
« Pardonnez nos enfances comme
nous pardonnons à ceux qui
nous ont enfantés. »
Daniel Darc ('Un peu c'est tout')
Water Music 949
Depuis qu'il publie, Benjamin a fait rentrer chez nous nombre d'auteurs... Emballements, agacements : Benjamin écoute les avis sans sourciller; la littérature doit finir au milieu de l'arène, c'est sa vocation.
Je crains de ne pas devenir celui que vous voulez.
Je crains de ne pas avoir été celui que vous vouliez.
Je crains d'être méconnu (peut-être est- ce pour cela que je ne veux pas rester inconnu).
Et aussi qu’on s’en fout de savoir combien de temps a duré une histoire : on peut aimer quelqu’un une heure, juste une heure dans sa vie, et cette heure-là, il se peut qu’on ne s’en remette jamais. Pas besoin d’une vie de couple de quarante ans pour être dévasté !
‘Ce que je sais de l’amour’ (Philippe Katerine) : moi, ce que j’en dis, c’est que dans « tomber amoureux », il y a « tomber ».
...Car c'est bien ça dont il s'agit: la maison va être vendue et je donnerais cher pour ne pas avoir à la vider, comme l'on refuserait d'aller à la reconnaissance d'un corps. Je savais ma jeunesse révolue; aujourd'hui j'ai la tardive et imparable occasion d'en déplorer enfin la disparition .Je n'ai pas vu le temps filer ; écrire, devenir, ne pas se retourner. Et je n'ai pas eu grand mal à laisser cette vie tant qu'elle n'était pas enterrée. (p. 54)
Pourquoi les mecs peuvent-ils faire ce qu’ils veulent tandis que les filles deviennent des salopes en un quart de seconde ?
Parfois, je me dis que ma mère est aussi folle que mon père mais je refuse de l'admettre parce que deux fous ce serait beaucoup trop pour quelqu'un de mon âge, beaucoup trop pour quelqu'un tout court.
Faut bien se marrer un peu, a dit Florent. La famille est un sport de combat, tu sais.
Le premier amour, on ne l’oublie pas facilement. Peut-être même qu’on ne l’oublie jamais. Juste, à un moment donné, il finit par nous laisser tranquilles, je veux dire : nous laisser vivre autre chose. Mais il sera toujours là.
Ne pas se rappeler les premiers mois. Les mois du déchaînement. Quand tu tu débrouillais pour passer presque tous les jours avant de rentrer chez toi. Quand tu ne pouvais pas faire l'économie de ces parenthèses entre nos bras. Curieuse perfection.
(...)
Là : ce que j'appelle les mois du déchaînement. Qui ont duré pas mal de temps. Quand je n'avais même pas à attendre : tu arrivais déjà. Quand je supportais que ce "nous" ne nous appartienne pas. Quand j'ai commencé à me convaincre que tu viendrais me rejoindre définitivement un jour prochain.
Il n'aimait pas dormir, contrairement à elle. Dormir signifiait quitter l'autre. Même enlacés au lit, cela revenait quand même bien à quitter l'autre.
Qui s'endormirait (s'éloignerait de l'autre) le premier ? Qui cèderait le premier à l'insignifiante et ordinaire trahison ? (p.33)
N'importe qui à ma place aurait réagi d'instinct. J'ai préféré inaugurer ce qui allait devenir ma marque de fabrique : les mauvais choix.
"Quand ses parents le grondaient ou quand son grand frère l'embêtait, il pouvait disparaître dans la coquille et attendre que les excités de la cafetière se calment."
Un duvet blond est apparu au-dessus des lèvres de Darl, qu’il ne daigne pas raser comme craignant je ne sais quoi. De deve-nir un homme peut-être.
Il est pourtant clair qu'elle n'a jamais aimé son mari. Maman a tout juste consenti à une morne cohabitation. Elle s'est sans doute mariée avec le premier garçon qu'on lui a présenté. Elle avait dix-huit ans.
Tu t'aperçois vite qu'en dépit de ton goût pour la lecture, tu n'as quasiment rien lu, c'est flippant le nombre de bouquins qu'il y a dans cette librairie, le nombre d'auteurs qui ont pondu une œuvre.