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EAN : 9782070128242
208 pages
Verticales (05/01/2010)
3.62/5   52 notes
Résumé :
Pour évoquer la mémoire de l’écrivain Benjamin Lorca, deux amis, un frère et une ex-compagne prennent successivement la parole. Quatre voix qui se complètent ou se diffractent, à rebours des quinze années qui nous séparent de sa mort tragique. La découverte d’un journal intime que le disparu a laissé derrière lui ravive en eux la tentation de saisir enfin cet être si fuyant, égaré, insaisissable. Les quatre narrateurs trouveront-ils une quelconque révélation dans ce... >Voir plus
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Le nouveau Arnaud Cathrine affirme un peu plus l'auteur dans les plus doués de sa génération. Benjamin Lorca s'est suicidé, conséquence d'un mal être persistant. Tour à tour, des proches racontent ce que fut la vie de l'être aimé ou apprécié et les signes avant coureurs de son geste radical .
Cathrine reprend des thèmes qui lui sont chers, le mal être, la mélancolie, la difficulté de trouver sa place, toujours traité avec beaucoup de pudeur de justesse et de sensibilité. Au fil des pages, l'on découvre un homme qui à préféré s'éloigné du cocon familial, pour se perdre dans le jeu et l'alcool.
Cathrine traque l'intime et nous livre un roman tout simplement bouleversant.
N'hésiter pas à découvrir son univers notamment "Les vies de Luka", "La route de Midland"ou "Sweet home".
Et pour les fans dont je fais partie, vous l'aurez compris, Cathrine avec son pote Florent Marchet à écrit un spectacle musical excellent : " Frère animal".
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Je ne connaissais absolument pas Arnaud Cathrine avant de tomber par hasard sur son roman le journal intime de Benjamin Lorca sur le présentoir de mon libraire préféré. le résumé au dos du bouquin m'ayant plu, je l'ai acheté sans trop me poser de question, sur un coup de tête, comme je le fais souvent quand il est question de littérature.

Pour évoquer la mémoire de l'écrivain Benjamin Lorca, deux amis, un frère et une ex-compagne prennent successivement la parole. Quatre voix qui se complètent ou se diffractent, à rebours des quinze années qui nous séparent de sa mort tragique. La découverte d'un journal intime que le disparu a laissé derrière lui ravive en eux la tentation de saisir enfin cet être si fuyant, égaré, insaisissable. Les quatre narrateurs trouveront-ils une quelconque révélation dans ces écrits jamais publiés? L'envers d'une personnalité, la face cachée de Benjamin? Tous ne prendront pas la même décision – trahir ou non cette intimité posthume – mais chacun découvrira en chemin quelques vérités sur lui-même, plus ou moins apaisantes.


Benjamin Lorca, l'écrivain fictif qui donne son nom à ce roman, s'est suicidé en mai 1992. La structure du roman est originale : quatre de ses proches se succèdent pour nous parler de Benjamin, de sa vie, de sa mort, et de leur vie après sa disparition, chaque témoignage se situant de plus en plus loin dans le temps, et donc de plus en plus proche du suicide de Benjamin Lorca.

- 15 ans après : Edouard, éditeur et ancien ami de Benjamin pour lequel il ressent(ait) des sentiments, tente de récupérer le journal intime que celui-ci tenait depuis l'âge de vingt ans, moins pour le publier que pour savoir s'il y apparaît – et ce que l'écrivain y dit de lui.

- 10 ans après : Martin, fils cadet de Benjamin dans l'ombre duquel il a toujours vécu, se souvient de la dernière visite de son frère dans la maison familiale, quelques semaines avec qu'il ne se donne la mort.

- 5 ans après : Ronan, comédien, auteur de théâtre, et « frère spirituel » de l'écrivain, fait la tournée des bars avec un vieil ami de Benjamin, rencontre par hasard Edouard, et se remémore la visite de Martin après la mort de son frère.

- Après : Ninon, ancienne compagne de Benjamin dont elle était restée très proche après leur séparation, nous raconte les jours qui ont suivi la mort de Benjamin et sa décision de lire – ou pas – le journal intime qu'il lui a confié.

Ce roman nous présente quatre personnages, quatre époques, quatre tentatives de faire le deuil d'un ami ou d'un frère, quatre souvenirs d'un homme entouré mais suffisamment seul pour mettre fin à ses jours.

C'est un très bon roman qui m'a « tenu » du début à la fin. L'écriture est agréable et fine, j'y ai retrouvé un côté Philippe Besson avec cette capacité à trouver des mots simples et justes pour décrire les sentiments : la nostalgie, la jalousie, la culpabilité, le choc, le chagrin, les regrets, le tout autour des thèmes du deuil et du suicide. Ce livre m'a donné envie de découvrir les autres romans d'Arnaud Cathrine en espérant y retrouver d'autres émotions avec la même finesse.
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Arnaud Cathrine serait-il obsédé par l'absence, par les fantasmes qu'elle suscite en nous, par ces moments où nos désirs et nos attentes nous font subjectivement imaginer les pensées, les sentiments de celui qui nous manque ?

"Le journal intime de Benjamin Lorca" est le troisième roman que je lis de cet auteur (après "La route de Midland" et "L'invention du père"), et le troisième dont l'histoire tourne autour d'un disparu. Et c'est non pas la personnalité du défunt qui fournit à l'intrigue sa consistance, mais la perception que d'autres en ont gardé.

L'absent est Benjamin Lorca, écrivain trentenaire qui s'est donné la mort. C'était un homme solitaire et énigmatique, originaire de Normandie où il avait laissé ses parents et son frère pour vivre à Paris une existence dont il ne leur livrait rien.

Souvent, il a exprimé ses regrets, déploré son manque de courage face à son incapacité à écrire sur lui-même. Certaines scènes de ses romans s'inspiraient bien d'événements qu'il avait vécus, mais jamais il n'a ouvertement couché sur le papier ses angoisses, le mal-être dont ses proches captaient, par intermittences, quelques indices, mais dont ils n'ont pas véritablement décelé l'ampleur.

Or, Benjamin aurait laissé, enregistré sur son ordinateur personnel, un journal intime...

Arnaud Cathrine construit son roman comme un compte à rebours, qui débute quinze ans après la mort du héros, pour se rapprocher, par étapes, des moments qui ont suivi son suicide. le lecteur y est amené par différents narrateurs, dont le degré d'intimité avec le défunt s'accroit avec la progression du récit.
Plus que la personnalité de ce dernier, c'est le regard que ses proches portaient sur lui qui est ici important, les questions -et les remises en question-, les émotions provoquées par les circonstances de sa mort. Chacun des individus qui s'exprime nous livre une approche différente de cette mort, qui en révèle bien plus sur sa propre personnalité que sur celle de Benjamin.
Comme pour démontrer que finalement, c'est nous-même, et non pas l'autre, que nous définissons par la manière dont nous percevons cet autre.

Hormis la première partie, dont j'ai détesté le narrateur, qui se montre d'un égocentrisme et d'une prétention agaçants, j'ai une fois encore grandement apprécié l'écriture élégante d'Arnaud Cathrine, et la sensibilité qui en émane. Sa façon de traiter les émotions de ses personnages, avec pudeur et clairvoyance à la fois, les rend très attachants.
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Benjamin Lorca, 34 ans, écrivain, s'est suicidé. Juste après, cinq ans, dix ans, quinze ans plus tard, son seul amour, son frère, son ami, un éditeur-ami évoquent cet homme qu'ils ont tous aimé, évoquent son souvenir mais aussi un journal intime, son journal intime, élément inconnu. Devra t-il être lu, devra t-il être publié ?

Dans cette forme si particulière qu'affectionne Arnaud Cathrine d'être lui-même plusieurs narrateurs et ainsi de donner à lire sous des angles différents de mêmes sujets, nous découvrons, au-delà d'un personnage complexe et torturé, un peu « évident » même pour illustrer un écrivain, les thématiques des facettes multiples d'un individu, des parts de soi différentes offertes à son entourage et, de fait, les perceptions différentes qui font qu'un Homme, outre ce qu'il est intrinsèquement, est aussi ce que chacun voit en lui, comme autant de reflets de ces miroirs assemblés démultipliant à l'infini notre visage.

Chacun des quatre narrateurs aura aimé Benjamin, à sa façon, à sa place et finalement aura offert, à chaque fois une vie différente, mais toujours et communément cette impression de l'inachevé que la mort brutale rend plus pénible encore.
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Les livres d'Arnaud Cathrine se ressemblent un peu tous, mais ce n'est pas grave, on sent qu'il est vraiment hanté par certains thèmes et qu'il essaye d'exorciser tout ça par l'écriture. Ici particulièrement on le devine présent derrière les lignes, cette histoire d'écrivain désespéré, c'est un peu la sienne.
Pour ma part, j'accroche bien à son style, j'aime cette écriture fluide à la fois infiniment sensible et pleine de pudeur où on peut finalement en lire autant entre les lignes que dans les lignes. J'aime la tonalité nostalgique que l'on retrouve une fois de plus ici : les regrets, l'amour frustré, le mal être, l'impossibilité de comprendre la mort (le suicide) de quelqu'un que l'on croyait proche et, en toile de fond, une fois de plus aussi, l'évocation de ces stations balnéaires abonnées au hors-saison. le résultat est beau, doux et triste comme une petite pluie sur une plage normande…
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Depuis qu'il publie, Benjamin a fait rentrer chez nous nombre d'auteurs... Emballements, agacements : Benjamin écoute les avis sans sourciller; la littérature doit finir au milieu de l'arène, c'est sa vocation.
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Je crains de ne pas devenir celui que vous voulez.
Je crains de ne pas avoir été celui que vous vouliez.
Je crains d'être méconnu (peut-être est- ce pour cela que je ne veux pas rester inconnu).
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Benjamin cultivait les dernières paroles. C’était là un vice un peu morbide qu’il cultivait en forme de conjuration. Solennel et ironique, il me les citait avant d’entrer en scène. Il affectionnait tout particulièrement les derniers mots d’Henri Calet dans Peau d’Ours :
C’est sur la peau de mon cœur que l’on trouverait des rides.
Je suis déjà un peu parti, absent.
Faites comme si je n’étais pas là.
Ma voix ne porte plus très loin.
Mourir sans savoir ce qu’est la mort, ni la vie.
Il faut se quitter déjà ?
Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes.
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Arrêter ce journal. Je crains d’y consigner tout ce qui pourrait forger la matière de mes prochains livres. Ne vaut-il pas mieux vivre dans la rétention ? Ainsi naissent les romans. Quand on ne peut plus se taire.

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Comme un certain nombre de maladies mortelles qui ne manifestent leurs symptômes que lorsqu'il est trop tard, Benjamin connaissait sans doute l'évidence et pas si rare difficulté à vivre qui forge les êtres les plus résistants et coriaces, de ceux qui bataillent comme personne, font le plus proprement illusion et qu'on décrète par suite invincibles. A tort, bien sûr.
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Videos de Arnaud Cathrine (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnaud Cathrine
A l'occasion de la 39ème édition du Salon du livre et de la presse jeunesse 2023 à Montreuil, Arnaud Cathrine vous présente son ouvrage "Octave" aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2661200/arnaud-cathrine-octave
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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