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Citations de Asli Erdogan (389)


Être condamné à vivre, c'est-à-dire à tout ce dont la mort dépossède... A cette monstruosité que nous appelons la vie quotidienne, à l'égoïsme et à l'avidité des hommes, aux peurs qu'ils cachent sous tant d'apparence... Être condamné à ce qu'a d'intolérable la condition humaine, dont nous venons à bout en multipliant les identités, à ses mille visages différents, à son indéfinissable et intenable splendeur...
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Alors que j'avais par dessus-tout besoin d'être aimée, je refusais un amour inespéré qui n'attendait de moi nulle réciproque. J'étais habituée à combattre, à souffrir, à trimer pour obtenir tout ce que la vie me concédait, et m'étais si bien endurcie que je ne savais plus reconnaître la valeur des cadeaux qu'elle me faisait. J'avais le coeur calleux. (p. 86)
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Je partais pour un long voyage sans but, qui ne menait nulle part, je me mettais en route pour partir loin de moi et ne plus revenir.
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La tendresse brise parfois ceux qui en ont le plus besoin.
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L’exil qui chasse l’homme hors de ses propres récits, de récits dont la réalité même est déniée
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On trouve toujours un moyen d'adoucir les catastrophes, les morts, les destructions, pour se blottir entrebles murs étroits de la vie quotidienne, mais cela ne sert à rien. La douleur est toujours là, elle persiste. C'est peut-être parce qu'on ne peut pas supporter d'être ce que l'on est. Et parce qu'on veut remplir le temps qui passe sans jamais s'arrêter.
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« Retourner vers la vie réelle, quelle qu’elle fût », écrit Aslı Erdoğan à propos de son personnage Filiz dans Les Oiseaux de bois.

« Filiz avait toujours vécu dans de grandes villes ; elle ne connaissait pas la forêt. Certes, elle avait passé huit mois dans ce sanatorium de la Forêt-Noire, mais la forêt y était inaccessible, abstraite et mystérieuse. La nuit, l’obscurité qui s’abattait comme un oiseau devant la fenêtre, des bruissements qui se mêlaient aux cauchemars et un gardien sourd-muet qui vous empêchait de sortir, de retourner vers la vie réelle, quelle qu’elle fût. Mais maintenant elle était au cœur de la forêt, elle la voyait vraiment pour la première fois. C’était autre chose qu’une découverte : c’était comme si deux êtres ignorant tout l’un de l’autre se trouvaient soudain face à face. Dieu sait pourquoi, Filiz en fut bouleversée. Elle était affrontée à un esprit simple, primitif, aussi vaste que l’océan. Il la tirait de la coque de noix poussiéreuse qui était son univers, pour lui fair entendre le son d’une toute autre existence. C’était la pulsation sauvage, rythmique et violemment colorée de la forêt baignée d’ombres bizarres, pleine de sursauts et de frémissements ; un air humide et palpitant cachait ses mystères ainsi qu’un voile de mousseline. Des arbres, des arbres, des arbres… Vieux, vénérables, majestueux, hauts, innombrables, impérieux, des arbres… A voir en ces lieux tant de miracles et tant de forfaits, ils avaient pris une expression de gravité. Ils étaient plus vieux que le temps lui-même… Poussant leurs racines au plus profond du sol, ils cheminaient vers le ciel, rien que vers le ciel, sans dévier à droite ou à gauche, sans songer à se libérer ».

https://diacritik.com/2016/11/27/asli-erdogan-on-nenfermera-pas-sa-voix-14/
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Parfois, pourtant, très rarement, j'entends en moi une voix qui ne semble ni émaner d'un être humain ni s'adresser aux hommes. J'entends mon sang qui se réveille, coule de mes vieilles blessures, jaillit de mes veines ouvertes... J'entends des cris qui ravivent mes plus anciennes, mes plus authentiques terreurs et je me rappelle qu'ils sont nés du désir de vivre. Mes plaies ne parlent guère, mais elles ne mentent jamais. Pourtant leurs cris affreux, incohérents, viennent se briser sur des murs infranchissables et retombent en pluie sur ce sol, devenu mensonge, que sont le visage et le verbe des hommes. Leur son s'égare dans les méandres, les recoins, les impasses d'un labyrinthe et se propage dans le vide sans rencontrer un seul cœur.
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En soi, la littérature est un effort de confrontation et de conciliation (...)
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Ces gens étroitement enfermés dans le carcan des règles et qui donnaient l'impression d'être éternellement constipés, avaient un instinct prodigieux pour reconnaître ceux qui s'en écartaient un tant soit peu.
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Tu te traînes sur le ventre, tu rampes sur des pierres gris coeur, dans les couloirs froids et déserts de ta mémoire, d'un bout à l'autre du mur, puis tu reviens en sens inverse... Dans des goulets de sang caillé ou qui coule encore, muet, mais toujours éloquent...
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Dans un amour de la vie où il n'y avait ni bonheur ni espoir, dans un élan d'amour sans objet défini...
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Voilà le pire crime, car c'est voler à un être humain jusqu'à ses traumatismes. Accuser la victime de mensonge, c'est rejeter le crime sur ceux qui en sont les martyrs.
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N'avez vous jamais assisté au départ sans retour de quelqu'un que vous aimez ? C'était un matin semblable à tous les autres. Il a sauté le petit-déjeuner, fumé une cigarette à jeun. Il était nerveux comme toujours le matin. Il a oublié son châle chez lui. était-il plus inquiet ce matin-là, ou bien, était-ce l'impression que vous aviez et qui n'a jamais cessé de hanter votre mémoire ? Si seulement vous aviez su.... Au lieu d'un adieu improvisé, vous l'auriez serré encore une fois dans vos bras. Vous ne l'auriez jamais laissé partir...
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Mais ce n’est pas juste en regardant la couverture d’un livre qu’on peut savoir ce qu’il contient.
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Je m'étais si bien habituée à la solitude que je ne pouvais envisager l'intérêt de l'autre à mon égard que comme une menace. Une sensation pareille à l'inquiétude qu'éprouve un animal sauvage en face d'un être humain. (p. 52)
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Elle s'était érigée en une sorte d’héroïne mythique et c'est ce qui lui avait permis de continuer à vivre. Le souvenir de son affreux passé lui était nécessaire, car il était la preuve de son existence et elle l'avait installé dans un coin de son esprit comme un sanctuaire.
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Avons-nous vraiment entendu ? Ou bien l'homme est-il une espèce incapable d'entendre lorsque sa propre vie n'est pas directement en jeu ? Vraiment, qu'est-ce que la justice selon vous, quand chaque jour on assassine, encore, encore et encore... Le silence des trois petits points commence exactement là, à l'endroit où les concepts rebondissent contre le roc de la réalité, et glissant dessus, retournent à la terre... Il faut le répéter encore : la justice, l'égalité de tous les êtres humains entre eux, n'est possible que dès lors que nous réussissons à intérioriser que nous sommes égaux en principes et en actes, et la quête de l'égalité est le principe de base, le composant moral inaliénable de tous les combats politiques.
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Autrefois, il y avait de la lumière. Et le verbe... Les dieux apprirent à se déchirer....le sang se déploya entre la mort et la vie... C'est dans cet intervalle que se situent nos existences à jamais inachevées, incomplètes, dans nos cœurs où chaque jour un dieu en égorge un autre, et chaque jour nous sommes voués à renaître de l'union du sang et du rêve.
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Cette coupe avec laquelle je puise dans l'océan amer de notre monde, ..., si elle m'a permis de goûter à l'amertume de l'autre, alors elle n'aura pas été bue en vain.
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Ils ont écrit sur des écrivains....

Ronsard a écrit trois volumes de vers pour trois femmes différentes. La première et la dernière, Cassandre et Hélène, ne l’approchèrent point ; l’une parce qu’elle était trop belle et l’autre parce qu’elle était hideuse. C’est du moins ce qu’en disent ceux qui les ont connues ; mais Ronsard, ne voulait rien d’elles que leurs noms à mettre en sonnets, fit Cassandre plus belle encore que Cassandre, et daigna donner à Hélène tout ce que Dieu lui avait refusé. Aussi nous les voyons toutes deux incomparables.

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