Ce roman n'est pas un gros coup de coeur, j'avais déjà eu le même sentiment d'ailleurs après la lecture du précédent roman, Marée noire dont j'avais parlé ici.
Pourtant, dans ce livre ci, encore, l'histoire avait tout me plaire : une enquête au coeur d'une ancienne plantation, Belle Vie. L'histoire passée se mêle à l'histoire présente avec les intérêts économiques qui priment sur les vestiges du passé et sa tentative de reconstitution de la vérité.
L'héroïne est Caren GRAY, responsable du domaine, descendante d'esclaves ayant habité sur la plantation où un corps de femme est retrouvé égorgé.
Le roman est vraiment dense. Trop. Quand je me perds un peu dans les noms des personnages dès le premier chapitre, c'est assez mauvais signe. A mon sens, on s'attache trop tardivement à l'héroïne qui est principalement décrite par sa fonction (maman, responsable du domaine) et non pas pour ce qu'elle est ; difficile dans ce cas de bien prendre conscience de l'intérêt du passé.
En vrac, il y a donc les employés du domaine dont un jeune homme qui veut reconstituer l'histoire de Jason, un des premiers esclaves affranchi, ancêtre de Caren, la famille de Caren, un journaliste et un historien qui passe par là, les propriétaires du domaine (et leurs ancêtres), le chef de la plantation, la femme assassinée et l'univers qui est le sien, les policiers et enquêteurs. Tout ce petit monde se croise, a un lien avec l'autre.
J'aurais voulu en savoir davantage sur la condition de ces travailleurs immigrés qui remplacent en toute bonne conscience les anciens esclaves; sur la "bonne conscience" des descendants de "maîtres". J'aurais presque préféré qu'il n'y ait pas de meurtres, parce que l'histoire aurait pu se suffire ainsi, finalement.
Les grands rebondissements ont toujours lieu sous l'orage (l'ambiance est toute trouvée s'il y a adaptation cinématographique), Caren malgré les dangers qui la guettent (quelqu'un a volé son téléphone portable, l'appelle anonymement) les affronte seule, laissant son ex et sa fille chez elle pour débusquer "le méchant".
C'est assez peu crédible. L'héroïne au début du roman redoute d'entrer dans une case, de s'approcher d'un cadavre mais elle résoud quasi seule l'intrigue. La sécurité de sa fille qui apparait au premier plan en début de roman semble très secondaire ensuite.
Ses erreurs et maladresses sont assez grossières, comme si elle souhaitait se faire accuser de tout. Mais pourtant, à la fin, elle déjoue les pièges et résoud l'énigme.
Vous l'aurez donc deviné, je ne lirai plus cette auteure, déçue par la fadeur de l'intrigue, malgré les belles promesses des quatrièmes de couverture.
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