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Critiques de Attica Locke (71)
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Au paradis je demeure

Darren Mathews, Ranger texan encore sur la sellette après une affaire étrange dans laquelle il semble plus impliqué qu'il ne veut le laisser paraître, est sommé d'aller enquêter sur la disparition de Levy King, 9 ans, à Hopetown, ancienne ville à la frontière de la Louisiane créée par des esclaves noirs affranchis, rejoints par des indiens Caddos, et bien plus tard, par des caravanes de blancs pauvres, appartenant potentiellement à la Fraternité Aryenne du Texas. L'on comprend vite, alors que Trump vient d'être élu président, et que les agressions contre les noirs sont en augmentation, que la situation risque d'y être explosive puisque Levy est justement le fils de Bill, membre de la Fraternité et en prison depuis un certain temps, et que le terrain sur lequel vit tout ce petit monde appartient toujours à la communauté noire qui s'y est installée, en la présence de Leroy Page. Au milieu de tout ce maelström, où peut bien être passé le jeune garçon ?



Malgré la longueur de ce que je viens de raconter, je ne dis, finalement, que peu de choses sur l'intrigue même de ce roman noir qui est, plus qu'un véritable polar, un roman d'ambiance, un roman social, un roman qui laisse la part belle aux états d'âme et indécisions de son protagoniste, qui doit faire des choix, tant pour réussir à retrouver Levy, que pour se (re)trouver lui-même face à ses divers démons. Et c'est à travers lui un regard clairvoyant posé sur les propres démons des États-Unis qui se fait jour.



Un roman que j'ai apprécié lire, notamment par tout ce qu'il met en jeu derrière une enquête policière malgré tout un peu trop prétexte.
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Au paradis je demeure

Attica Locke plante le décor et envoie un message : Donald Trump est un méchant, l'Amérique pauvre grouille de suprémacistes blancs, la fraternité aryenne tisse sa toile, les noirs sont les gentils, ils descendent d'esclaves affranchis, ce sont eux les victimes, les blancs riches œuvrent dans l'ombre, ils sont racistes ; ni nuances, ni subtilités, le décor me semble bien caricatural mais il manque le réchauffement climatique, les éoliennes et les amis des animaux pour être exceptionnel.



Quant à l'intrigue, elle passe en second plan, voire, elle est imperceptible ; un gosse de neuf ans a disparu et... rien ou pas grand chose ; c'est le brouillard. Un bouquet de personnages secondaires décrits et analysés, mais à quoi contribuent-ils ?



Je cale, rien ne se passe, où est le crime, l'enquête sur la victime, le mode opératoire, le mobile, les suspects et les fausses pistes... Peut-être dans les pages que j'ai délaissées.



L'intrigue me semble un prétexte pour me faire visiter le décor, on me balade, comme dans un bus touristique.
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Au paradis je demeure

J’ai été assez déçu de ce livre. L’intrigue était vraiment prometteuse mais le style d’écriture ne me correspond pas. Je n’ai pas réussi à rentrer dans l’univers de l’auteur. Je me suis complètement perdue entre les différents personnages et lieux de l’histoire. J’ai eu le sentiment de prendre le train en route, d’avoir loupé des éléments… je me suis à plusieurs reprises demandé s’il ne s’agissait pas en réalité d’une saga et qu’il me manquait les premiers tomes.
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Bluebird, Bluebird

Un coup de cœur pour ce roman qui nous entraîne dans la chaleur du Texas, avec ses rednecks à l'esprit limité, ses odeurs nauséabondes de racisme, le bayou comme symbole, vivant mais putride.

Deux corps y ont été retrouvés à quelques jours d'intervalles, un homme noir puis une femme blanche.

C'est un ranger noir, Darren Matthews, qui va mener l'enquête, déterminé à établir la justice dans cet état qu'il n'a jamais voulu quitter, cet état qui est aussi le sien.

J'ai adoré le style de l'autrice, qui nous donne le sentiment que chaque mot a été pesé et réfléchi, qui clairement ne donne pas dans le remplissage des pages. C'est dense, puissant, prenant, étouffant aussi parfois mais une excellente lecture.
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Au paradis je demeure

J’aurais sans doute dû m’armer d’un papier et d’un crayon pour noter qui était qui, mais je ne l’ai pas fait et suis resté dans le brouillard du début à la fin de ce policier. L’autrice ne m’a pas aidé par son style fort elliptique qui rend les situations souvent obscures. De plus l’intrigue possède tant de ramifications que la confusion n’est jamais loin.

Côté positif, il y a du talent chez Attica Locke pour décrire l’atmosphère de cette région du Texas où cohabitent blancs, noirs, et indiens, au début de la présidence de Trump qui a ravivé bien des racismes et relancé des groupes d’extrême-droite. L’autrice évite heureusement les clichés grossiers qui opposeraient les « bons » et les « méchants »

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Pleasantville

Bof bof...

l'histoire tout d'abord... Assassinat de 3 filles pendant les élections municipales à Houston. On a un coupable, et même que ce n'est pas le bon coupable.

On découvre, c'est y pas Dieu possible, qu'il y a des magouilles et des basses manœuvres dans les élections... et même des retourneurs de veste!

Le style maintenant ... c'est aussi bien écrit qu'un rapport de police tapé à deux doigts. C'est aussi palpitant qu'un épisode de Josephine Ange gardien et il y a autant de placement de produit que de pub lors d'un prime sur TF1.



Bref, il y a quand même bien mieux à lire sur le marché.
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Bluebird, Bluebird

Avec ce livre, je me suis trouvé plongé au cœur du Texas rural, ne comprenant pas très bien qui était qui, mais découvrant très vite combien la couleur de peau y était discriminante. Et il y avait aussi toutes ces références musicales qui doivent plaire aux connaisseurs mais qui me donnaient l'impression de passer à côté de quelque chose. Ensuite, il y a ces cadavres découverts et le Ranger Darren Matthews qui veut élucider les meurtres commis.

Ce n'est pas un simple roman policier. Une fois entré dans le vif du sujet, je suis plongé dans la cohabitation difficile entre noirs et blancs dans le sud des Etats-Unis et l'ambiance musicale dont j'ai parlé, je suis le parcours de ceux qui ont la volonté de grimper dans la hiérarchie sociale, ceux qui défendent leurs idéaux au risque de faire chavirer leur vie de couple. Et puis, bien sûr, il y a l'enquête, truffée d'embûches et de surprises. Le tout raconté de superbe manière par Attica Locke. Une très belle découverte pour moi.
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Bluebird, Bluebird

Comme quatrième lecture pour les éditions Folio, j’ai eu envie de donner sa chance à « Bluebird, Bluebird » par Attica Locke. J’aime les récits qui se passent dans les marais.



Ce livre relate une histoire compliquée. Darren Mathews est le Texas Ranger noir qui, est en charge de l’enquête sur la mort d’un avocat de couleur et d’une jeune femme blanche. Il comprend que l’affaire est délicate et qu’il doit travailler en commun avec le FBI, au moment où les corps sont retrouvés à proximité du bayou Attoyac. L’ambiance dans cette zone rurale fictive, est saisissante ! A Lark, deux restaurants se font face dans le même passage. Le « Geneva Sweet », sert les personnes à la peau sombre et à moins de 500 mètres, le « Jeff’s Juice House » est le lieu de rassemblement de la Fraternité Aryenne du Texas. Ce contexte teinté d’ostracisme forcéné, a crée une tension et un malaise chez moi. Toutefois, cette impression est tempérée par l’existence de communautés solidaires.



Darren est un personnage très attachant. Sa vie privée est proche de l’échec et il a un faible pour les boissons alcoolisées. Récemment, cet homme de nature discrète, a été mis sur la touche en attendant un procés, dans lequel, je le précise, son honneur n’est pas entaché. Ses idées ne sont pas préconçues malgré le fait qu’il évolue dans un milieu plus que raciste. Il va jusqu’au bout des choses. C’est ce qui fait de lui, un Ranger terriblement efficace !



Dans ce polar, dont le titre est une référence à un morceau musical de John Lee Hoquet, le protagoniste et le lecteur en voient des dures. L’auteure écrit sur la ségrégation raciale aux Etats-Unis. A la maniére d’un chanteur de Blues, elle exprime la tristesse et les déboires des personnages avec une grande finesse d’esprit. Elle fait preuve d’l'ingéniosité, en nous prouvant que les apparences sont trompeuses et que le coupable n’est pas toujours celui qu’on croit. J’aime sa façon de nous montrer que le lecteur a peut-être tort, sur toute la ligne. La fin est à la hauteur du reste de ce roman explosif !

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Au paradis je demeure

Dès les premières pages, on est embarqués dans l’atmosphère lourde et poisseuse des bayous, où les crocodiles [caïmans ?] ne sont pas les moindres des dangers, et où les idéologies suprématistes font redouter le pire à chaque page pour cette communauté noire qui survit sur leurs berges. J’ai beaucoup apprécié le style d’Attica Locke, fluide, parfois elliptique, qui ajoute au côté dramatique de son récit. Récit qui ne répond pas à toutes les questions qu’il soulève, mais sans nous laisser sur notre faim, tant il ouvre de pistes de réflexion et nous donne à voir un état des lieux de cette Amérique qui ne fait plus rêver grand’monde depuis l’ère Trump.
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Bluebird, Bluebird

16.07.2022 #66ème



Dans le cadre du Bureau des Lecteurs Folio Policier RTL 2022, deuxième lecture avec Attica LOCKE qui nous emmène au Texas début du XXIeme, c’est hier, où les clivages raciaux, le passé des plantations, les difficultés quotidiennes pour une personne de couleur sont encore bien ancrés….



Au décès de son très jeune père, Darren Mathews, a été recueilli par ses oncles jumeaux Clayton, professeur de Droit, et William, un des premiers Rangers noirs. Il a suivi quelques temps des études de droit, y a rencontré celle qui allait devenir son épouse Lisa, même si aujourd’hui leur couple bat de l’aile, mais suite à l’affaire « Jasper »s’est finalement orienté vers le métier de Ranger.



Momentanément «mis de côté » étant lié à une affaire criminelle où il avait apporté son aide à l’accusé quelques jours plus tôt, Darren est envoyé, non officiellement, à Lark petit hameau perdu dans le bayou. On vient d’y trouver successivement le corps apparement noyé d’un homme noir venant de Chicago puis le corps d’une jeune habitante du coin, blanche.



Que venait faire Michael Wright dans ce minuscule bar au bord de cette nationale, tenu depuis des décennies par Geneva ? Quel mystère entoure la mort de Missy, cette jeune maman serveuse d’un bar situé à 10km, où les fantômes du KKK règnent encore ?



« Bluebird bluebird » c’est aussi une histoire de musique, de groupes de musiciens et d’amour.



La tension est présente de bout en bout, entre ce que la loi autorise aujourd’hui et les us et coutumes, les amours, les jalousies et les mensonges, les non dits… Pas facile d’enquêter quand plusieurs histoires se mêlent, que les locaux n’ont pas confiance envers un Ranger étranger mais qui œuvre pour trouver la(les) vérité(s), et, pour notre satisfaction, ira jusqu’aux dénouements….
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Bluebird, Bluebird

A l'occasion d'une flânerie à la recherche des prochains titres à découvrir je suis tombé sur ce roman d'Attica Locke.

J'avais envie de changer d'atmosphère et pour le coup je n'ai pas été déçu pour ça. Texas de l'est, la Louisiane est à quelques encablures, les bayous, les chemins de terre, les pick up et l'ambiance des états confédérés du sud.

L'air est poisseux, humide et oppressant à souhait, on sentirait presque les moustiques vous bourdonner près des oreilles.

Entre passés, histoires de familles et du terroir complexes. Conventions d'acceptation de non cohabitation entre noirs et blancs.. Des suprémacistes blancs en toile de fond.

Notre héro, un ranger du Texas aura bien du mal à mener à son terme son enquête ou comment assoir son autorité quand on est noir dans cette partie des Etats-Unis. Un récit qui tristement met en lumière des situations figées dans le temps et la complexe cohabitation encore de nos jours entre blancs et noirs. Ce roman bien que présentant quelques petites longueurs au milieu de l'histoire n'en est pas moins intéressant à lire et ne tombe pas dans les stéréotypes auxquels on pourrait s'attendre.
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Bluebird, Bluebird

Le Sud et son racisme systémique ou le meurtre de plusieurs noirs peut rester un léger souci tandis qu'une seule blanche déclenche une enquête.

Loin d'une histoire extraordinaire, c'est bien le quotidien d'une petite ville Texane qui est au cœur de cette affaire.

Un assassinat en entraînant un autre dans un silence opaque du côté de la famille de la victime et de l'intimidation du côté des blancs.

Mais, c'est plus que ça qui se joue, entre ces familles mêlées depuis la fin de l'esclavage, il y a des enfants illégitimes, des métis dont on tait l'origine et des ressentiments qui sont des histoires d'amour qui se nourrissent de la haine ancestrale.

C'est dans ces zones grises que l'autrice puise sa substance narrative.

Ce Sud qu'il ou il faut avoir poussé ses premiers cris pour le comprendre et vouloir y retourner ... pour parfois y mourir.

Une autrice que je vais suivre de très près.

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Bluebird, Bluebird

Lorsque le ranger noir Darren Mathews est dépêché de Chicago dans une petite localité du Texas pour enquêter sur deux morts suspectes - un avocat noir de passage , une jeune serveuse blanche du coin - , il n'est pas accueilli à bras ouvert par les autorités locales promptes à tenter d'étouffer ce dossier brûlant. Nous sommes en 2016 , et pourtant, à Lark , semble perdurer un apartheid qui ne dit pas son nom , un espace-temps figé dans les années soixante. Ainsi , considérant les deux bars locaux : l'un est tenu par Geneva ,noire, veuve d'un guitariste de blues et fréquenté par une clientèle afro-américaine ; l'autre, géré par un membre de la FAT ( Fraternité Aryenne du Texas ) , est le QG de la population blanche locale. On écoute du blues dans le premier et de la country dans le second. Beaucoup de suspense et de tension dans ce récit addictif avec une bande son blues , à l'instar de son titre qui est aussi celui d'une chanson du légendaire John Lee Hooker .
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Dernière récolte

L'auteure nous conte les aventures de Karen au sein de la plantation belle vie en Louisiane.Evidemmrnt l'histoire est d'un autre temps et les moeurs ont evolue depuis mais ce livre a une valeur documentaire de témoignage et dans son genre est tres bien fait.
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Au paradis je demeure

Sacrée responsabilité pour Daren Mattews, un ranger noir du Texas qui doit enquêter sur la disparition d un enfant de neuf ans. Un garçonnet issu de la communauté redneck.



Des blancs pauvres et racistes qui survivent dans des caravanes sur les terres de Leroy Page, un descendant d'esclaves affranchis.



Nous sommes au lendemain de l'élection de Donald Trump, dans les États du Sud, les suprémacistes blancs nostalgiques redressent la tête, un des leurs est aux commandes du pays.



Un enfant blanc a disparu, un enfant qui a été surpris à mettre le feu à un lieu de culte indien et à taguer " macaque paresseux, nègre " sur la maison de Leroy Page.



Dans cette région en perpétuelle ébullition, un propriétaire noir peut-être lui aussi coupable de crime haine.



Un vrai bon polar, noir et moite. De son écriture sèche et directe, Attica Locke dresse un constat sans concession de l'Amérique d'aujourd'hui.



Après "Bluebird,Bluebird" lu l'an passé et de très heureuse mémoire, "Au paradis je demeure" confirme qu'elle est une romanciere de premier plan à lire toutes affaires cessantes.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Marée noire

« Marée noire » est un roman lucide, douloureux et captivant. C’est un premier roman d’une auteure noire américaine née au début des années 70. Elle entraîne le lecteur dans la société américaine des années 80. Les années Reagan où le monde politique et économique s’acoquinent dans une stratégie pour la course à l’influence mondiale. Les hydrocarbures sont le nerf de la guerre contre les pays du golfe et l’organisation de l’OPEP. Dans ce roman se pose aussi la question des conditions sociales et économiques de la communauté noire. Cette position est incarnée par Jay Porter, avocat de droit civil, ancien étudiant activiste des droits civiques et bientôt père. Les évènements se déroulent à Houston, Texas, dont la maire Cynthia Maddox est une ancienne militante des droits civiques et ancienne copine de Jay. Houston est la patrie des grosses industries pétrolières qui voient d’un mauvais œil la grève que préparent les dockers noirs. Ils sont frustrés des écarts de salaire et de l’absence de promotions hiérarchiques dont ils sont victimes.

Le roman s’ouvre sur la scène d’une croisière au clair de lune, dans le bayou. Jay pensait offrir à sa femme enceinte de huit mois une sortie nocturne romantique avec gâteau au chocolat, ballons de baudruche et musique. Rien de chic car les temps sont durs. Le bateau longe une étendue mal éclairée vers l’ouest de la ville lorsqu’un cri et des coups de feu s’invitent à la fête. Jay fait arrêter le vieux rafiot et récupère une jeune femme blanche : Elise Linsey. Sur la terre ferme, Jay et sa femme déposent Elise devant le poste de police et filent chez eux. Et les ennuis commencent et vont crescendos. Jay est menacé, rossé par un homme conduisant une Ford LTD noire. Jay pourrait laisser tomber. La peur et l’humiliation se rappellent sans cesse à sa mémoire, le hantent. Son parcours d’étudiant militant est raconté et expliquent son comportement actuel. Dans un coin de sa tête, il sent encore l’étreinte du gouvernement sur lui.

Et pourtant, une force semble le porter, encouragé par sa femme Bernie, simple, sincère, à l’aise avec ses sentiments et un père qu’il n’a jamais connu, assassiné par des blancs avant sa naissance. La graine est semée. Il va se battre et vivre afin de pouvoir influer sur le devenir historique de sa communauté mais aussi de la société américaine.

Dans ce roman, Attica Locke dépeint le statut social et politique des Etats-Unis. Elle invite à réfléchir sur la nature humaine et sur ses désordres. Il est toujours tentant de penser qu’en France l’herbe est plus verte mais nous ne devons pas masquer malgré tout notre terrible et sinistre « héritage » esclavagiste et le communautarisme.

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Au paradis je demeure

L’écrivaine américaine poursuit les aventures de Darren Mathews, un des rares policiers noirs du Texas. Un rythme enlevé, des dialogues vifs et des personnages complexes : ce deuxième livre d’une future trilogie est une réussite.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Au paradis je demeure

Darren Matthews est un Texas Ranger à peau noire, que ses supérieurs trouvent parfois un peu « désobéissant ». Il est marié à Lisa. Son union a été fragilisée et après plusieurs consultations avec un conseiller conjugal, ça va mieux. Il a fallu qu’il abandonne le travail sur le terrain et qu’il se cantonne à un emploi de bureau qui lui convient moins, mais c’était le prix à payer pour garder son couple en vie. Bell, sa mère, qui ne l’a pas élevé, tant elle était une poivrote notoire, le fait chanter suite à une affaire précédente. Lui, il « court » après sa reconnaissance, son amour, il essaie d’avoir une relation filiale et il galère car elle le manipule.

Darren est envoyé près du lac Caddo où un jeune garçon de neuf ans, Levi, a disparu. C’est l’occasion pour lui de mener à nouveau l’enquête. Le père de l’enfant est en prison, chef de la fraternité aryenne, il fait du trafic de drogue. La mère s’est mise en ménage avec un autre homme, pas plus net que le paternel. Darren est envoyé là-bas avec une double mission : retrouver le gamin si possible mais surtout essayer d’obtenir des informations sur la FAT (fraternité aryenne du Texas) afin de faire tomber cette « organisation terroriste » dixit son chef. Lorsque Matthews arrive sur les lieux, à Hopetown, il découvre un melting-pot à l’équilibre délicat. Dans la ville de Jefferson, à vingt-cinq kilomètres, il y a des blancs riches, qui dirigent tout et œuvrent dans l’ombre. Mais là, un peu plus loin, des blancs pauvres, quelques indiens (ayant réussi à rester sur place) et Leroy, un vieil homme noir grincheux vivent dans des caravanes ou des masures. D’ailleurs, le petit Levi ayant « cherché » Leroy plusieurs fois, ne serait-ce pas lui qui l’aurait kidnappé et tué ? Est-ce que ce serait un crime raciste ? Ou y-a-t-il d’autres enjeux ?

C’est un polar d’atmosphère que nous offre Attika Locke. On sent l’ambiance poisseuse entre les hommes, leurs relations faussées. Certains s’imaginent avoir la suprématie (on est un mois et demi avant l’investiture de Trump) et profitent de leur statut pour écraser les autres. Même Darren souffre, son insigne ne le protège pas de tout et c’est très compliqué pour lui. En plus, comme il est en « délicatesse » avec ses amis, ses collègues (peut-être qu’il n’a pas tout dit sur sa dernière affaire), il avance sur des œufs, en surveillant ses arrières en permanence tant il a peur d’être coincé. Il n’y a pas que les éléments liés aux rapports entre les personnages qui impulsent un « climat ». Il y a également les lieux : Jefferson où la grand-mère de Levi joue à merveille un double-jeu, odieuse sous une façade souriante ; menteuse sous des dehors policés ….et surtout le bayou, les lacs, avec la mousse, des herbes qui bouchent la vue, de la vase collante, les moustiques qui marquent la peau…..

Ce que j’apprécié dans les récits d’Attika Locke, c’est que le contenu (à savoir ici une intrigue pleine de ramifications) est autant travaillé que le contexte. C’est riche à tout point de vue, les protagonistes ont des caractères bien campés, les faits ne sont pas simples et linéaires et il y a une réelle et profonde réflexion sur le pays, le Texas plus précisément. Sans sombrer dans la politique, l’auteur s’interroge. Est-on d’un pays quand on cherche sa place très souvent, quand on doit parfois justifier le droit d’exister, d’avoir un métier ? En outre, elle a une écriture élégante (merci à la traductrice), délicate et un style porteur de sens. Le fond et la forme sont en parfaite harmonie et je ne peux que recommander cette lecture.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Bluebird, Bluebird

Mais quelle belle découverte ! Un roman policier super bien ficelé, des personnages bien campés, des rebondissements, que demander de mieux ! Le deuxième roman de la série n'est pas encore paru en français, j'ai tenté quelques pages en anglais, mais je ne saisis pas les subtilités du langage, donc il faudra prendre mon mal en patience. Un tout bon roman. Bonne lecture !
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Dernière récolte

J’ai été séduite par ce roman à la trame développée comme un polar. Le cadre est la Paroisse d’Ascension en Louisiane, dans la plantation Belle Vie, restaurée en écomusée. S’y déroule des mariages, des séminaires, des sorties éducatives. Caren Gray est la responsable du domaine. Un domaine qu’elle a découvert lorsqu’elle avait douze ans et où elle a vécu avec sa mère avant de partir étudier le droit à La Nouvelle Orleans. Helen, sa mère avait obtenu le poste de cuisinière. Caren avait vécu ses meilleures années à Belle Vie auprès des enfants du propriétaire Leland Clancy : Bobby et Raymond. Proche de Bobby, le cadet, elle appréciait les anecdotes et légendes qu’il s’amusait à raconter, des récits sinistres du passé.

Un jeudi matin, le premier matin sec de la semaine, est découvert le cadavre d’une femme dans un champ, près du village des esclaves. Le meurtre est brutal. L’ouvrière d’origine hispanique, Inès Avalo travaillait pour le groupe Groveland Farms. Son corps est retrouvé près de la clôture qui sépare la plantation des champs de canne à sucre. Une semaine auparavant, elle avait découvert un os humain. Très croyante, elle avait peur d’avoir dérangé une sépulture et averti le régisseur du groupe.

A Belle Vie, les liens avec les ancêtres sont toujours aussi forts et même après quatre voire cinq générations la communauté noire est profondément soudée. La mémoire n’est pas l’histoire mais la prise de conscience est là. Même en 2009, le racisme et les discriminations, ces saloperies, sont toujours vivaces.

Le récit est enraciné dans le passé esclavagiste des Etats-Unis du sud. L’auteure explore les traumatismes de l’asservissement des noirs. On sent la présence des anciens. Attica Locke recourt à un crime contemporain pour révéler un crime ancien, comme un effet miroir. Le lecteur plonge dans les secrets d’un lieu mais aussi dans ceux d’une famille, celle de Caren. L’auteure explore les choses en leurs racines. J’ai préféré « Bluebird, Bluebird". J’espère lire bientôt « Marée Noire ». Je crois bien que je suis fan.

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