Citations de Aurélie Valognes (1559)
Cela faisait à peine plus de dix ans qu'elle enseignait, et pour la première fois, elle remarquait que dans "enseigne" il y avait "saigne". Était-ce fait exprès ? Comme un avertissement subtil, un effet secondaire indésirable, sur une notice dont elle n'aurait pas lu les caractères inscrits en minuscule. L'école n'était pas seulement un lieu où l'on apprenait, mais où, parfois aussi, l'on souffrait.
Partir en laissant très peu de choses derrière soi, c'est aussi montrer qu'on fait de la place aux autres.
Cependant, ce qui attendrit la vieille dame, c'est la gaucherie et la fragilité qui se dégage de ce colosse. Un air presque niais : le sourire colle aux lèvres, le regard bienveillant et doux.
Sa spécialité : les couleurs . Ferdinand dirait même toutes les couleurs ! Y compris celles qui ne figurent pas au nuancier L' Oréal...Ses plus beaux faits d'armes vont du bleu roi à l'orange carotte, en passant par le violet aubergine et le rose barbe à papa. Depuis sa fenêtre, Ferdinand aime admirer les créations de la coiffeuse. Une fois les voisines agglutinées dans le jardinet, on se croirait à un défilé de la Gay Pride !
- Alors comment voulez vous qu'on vous coupe aujourd'hui ?
- En silence ...
"J'ai choisi d'oublier les regards qui font mal, toutes ces phrases qui blessent, qui vous rabaissent, qui font de vous un moins que rien.
Oublier ces choses qu'on ne peut plus faire seul. Oublier ce corps qui ne vous appartient plus et qui vous échappe. Oublier le manque de pudeur, oublier les airs condescendants. Oublier que c'est un combat perdu d'avance. Oublier qu'à cette guerre-là on ne peut pas être résistant.
Oublier.
L'oubli est peut-être un allié, finalement."
Quel que soit votre rêve visez plus haut!
La vie est mal foutue. A 35 ans on n'a le temps pour rien. A 65 ans, on a le temps, mais rien à faire !
- Vraiment adorables , les belles-filles ! vous faite une belle brochette de chieuses !
P166
Elle se sent aussi puissante qu'un enfant qui déverse l'eau du tuyau d'arrosage sur une fourmilière et regarde, les petites bêtes se débattre pour survivre.
C'est la double peine, cette maudite sonnette : c'est moi qui paie l'électricité pour qu'on me dérange...
Ferdinand se sent bien, comme dans un petit nuage, bercé par une chaleur enveloppante et douce. Ferdinand se met lentement à rêver, rêvasser, divaguer. La vie lui semble si douce tout d’un coup, de ces moments où l’on se dit que l’on ferait bien une pause ici, que l’on arrêterait le marque-page de sa vie à cet instant précis.
Ce devait être cela grandir : savoir quand taire certaines choses pour protéger ceux qu'on aime.
- Je préfère toujours être prudente quand ma fille décide de me confier à la première toquée venue ! Ah, au fait, vous avez rendez-vous avec Pierre samedi. Vous voulez que je vous donne son 07 ?
- Colette, on dit 06 !
- Ah bon, même quand il ne commence pas par 06 ? J'aimais bien 07, cela donnait des petits airs de James Bond...
Pour être tout à fait honnête avec toi, si, je regrette, mais si c'était à refaire, je crois que je serais pas capable de faire différemment. La seule différence est que j'attendrais chaque jour qu'elle se décide à me quitter et que, le moment venu, je serais pas surpris. J'aurais des regrets pour moi, mais pas pour nous. Pour moi : d'avoir échoué, à nouveau, d'être incapable d'influer positivement sur le cours de ma vie. Voilà mes regrets, pas ceux que tu attendais, n'est-ce pas?
Ils me trouvent hautaine parce que j'utilise des mots de plus de deux syllabes.
" Marguerite avait raison: la retraite, c'était comme entrer dans une patisserie. Tous les gâteaux avaient l,air appétissants, et Bernard était résolu à les goûter les uns après les autres, afin de savoir lesquels étaient faits pour lui." p.455
Il y a quelque chose de rassurant à savoir que le soleil sera toujours là, avant nous, et après nous. Et j'aime me dire que n'importe où sur la planète il y a toujours quelqu'un qui s'extasie devant tant de beauté. Cela ne coûte rien, et pourtant se lever aux aurores est l'une des choses qui me donnent le plus de bonheur au monde.
"_Moi, je ne demanderais pas mieux que de souffrir un peu, d'être parfois confrontée à l'échec. Tu sais, les blessures de l'enfance sont clés. Tous les gens intelligents sont mélancoliques, toutes les célébrités ont morflé, toutes les stars ont été harcelées. Mais, que veux-tu, l'existence est ainsi faite : je suis trop douée, je serai toujours seule contre le reste du monde !"
On nous dit que les jeunes n’élisent plus , mais je n’y crois pas. On a tous besoin d’histoires, de trembler, de rire, de s’émouvoir ou de s’émerveiller. Nous avons tous le droit de rêver. Le devoir même. Nous avons besoin de rêveurs pour demain.