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Citations de Belinda Cannone (348)


Belinda Cannone
Marcher, désirer : j'ai compris que la question du sens de l'existence était mauvaise car elle n'appelait, en guise de réponse, que le sentiment de l'absurde. Lorsque l'on désire, lorsqu'on est joyeux, se demande-t-on jamais à quoi bon vivre ? on vit et tout semble à sa place. Le désir est la réponse en acte à la question du sens. Le sens est le désir. Le désir est joie et sens.
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Le bonheur est un état qui se conquiert sur soi. (100)
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« Vaillance… Pour la douceur sur les lèvres. La caresse en bouche. Et la main ferme dans le gant de velours. Pour la souplesse. Comme un feu de fumée d’arrière-saison qui sinue dans l’air bleu et tient au corps. Parce que le mot est tenace, bondissant, dansant. Parce que le mot rit, il est jeune, il jaillit, il est dru, en cavale, il caracole, il frétille et flamboie, il est du côté de la joie têtue, recouvrée, réinventée? (…) Marie-Hélène Lafon
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Parce que la joie nous ouvre alors mieux et dautres manières au monde, nous nous mettons à l'habiter poétiquement. Si nous avons plus souvent les yeux tournés vers l'intérieur (le grand désir rend pensif), ils se  posent aussi avec une nouvelle acuité sur les jolis détails et se projettent plus loin vers l'espace et les paysages, parcourant sans cesse l'ample spectre du visible et de l'admirable. La poésie devient notre mode de perception, nous sommes sensibles comme jamais à la splendeur et aux beautés simples. Le désir exalte la poésie du monde.
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Belinda Cannone
TOUT LE MONDE
GAGNERAIT
À UNE RÉELLE
ÉGALITÉ DANS
L’ÉROTISME
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Belinda Cannone
Nous serons libres quand nous
pourrons exprimer notre désir
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Peut-être la compassion est-elle aussi le sceau de mon entreprise: je voudrais que ce livre soit un chant d'amour, mais d'amour pour un qui appelait la pitié. (...)
Car il fut mon père et mon éducateur, mais aussi un vieil enfant inadapté qui me broyait le coeur. Quand il est mort, dans la pelote de sentiments qui m'ont envahie, il y eut également-on me comprendra si ma description a été assez exacte- le soulagement : enfin il ne risquait plus de se mettre en danger, il ne risquait plus de souffrir. (p. 54-55)
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Depuis longtemps je crois que la solitude, c'est de ne pas savoir comment les autres pensent et sentent- (...)
D'emblée on est persuadé que chacun a le même cerveau que soi et l'on est tout surpris qu'il voie du bleu où l'on distinguait du vert. Solitude ontologique. (p. 124)
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Et les photographes : n'est-ce pas parfois l'émerveillement qui les incite à tenter de fixer la vision ? (p. 143)
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L'émerveillement est un frémissement aux marges du sens, de tout sens, il advient dans une pure gratuité, une suspension de questions (...) (p. 174)
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Pour "habiter poétiquement le monde", selon la belle formule de Hölderlin, inutile de rejoindre les îles Fortunées ou l'embouchure de l'Orénoque: ici, dans ma ville ou sur ma haie, près de ce corps, sur cette piste de danse, l'émerveillement peut naître de moments simples, de cette déroute qui est à la portée de chacun pourvu que l'esprit y soit disposé par ouverture et attention. (p. 112)
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tu ne sais pas pourquoi "imposteur" n'existe pas au féminin. Hypothèse de Camille qui te paraît un peu tirée par les cheveux (...) mais bon : on remarque que parmi les mots français qui ne connaissent pas le féminin (ou seulement depuis peu), on trouve ceux qui expriment des fonctions auxquelles est attaché du pouvoir : ministre, directeur de cabinet, conseiller d'Etat (pouvoir réel), écrivain, auteur, peintre (pouvoir symbolique), etc. Or, pour être (ou se sentir) imposteur, il faut occuper une place qui corresponde à un minimum de pouvoir (ce que tu as déjà formulé plusieurs fois : pour se sentir imposteur, il faut avoir réussi). (...) pour qu'un imposteur existât au féminin, il eût fallu que la nécessité s'en fît sentir, c'est-à-dire qu'il y eût des femmes ayant du pouvoir, ou le briguant, ou en jouant. Or la chose est si récente qu'on n'a pas eu le temps (le besoin) d'inventer le féminin de ce substantif.
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Parfois un rire féminin m'émerveille, ou la forme d'une main, une allure une démarche. Je me rappelle le jus sucré d'un abricot éclatant dans ma bouche et la belle courbe d'une épaule désirée. À l'égard de moi-même, aucun émerveillement, jamais. Dans la gamme positive, de la sympathie certains jours, un peu d'étonnement rétrospectif, mais d'émerveillement point — car celui-ci réclame l'altérité, que ce soit celle d'un paysage ou d'un être. Il ne se pose que sur du non-moi, et c'est même là sa condition « surprenante » (liée à la surprise).
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Comparées entre elles, les différentes langues montrent qu'on ne parvient jamais par les mots à la vérité, ni à une expression adéquate : sans cela il n'y aurait pas de si nombreuses langues !
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Justement, sans doute, parce qu'elle est dépourvue de mots, la musique peut se jouer des défenses d'un être avant d'en venir à le bouleverser.
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Le réel est une corne d’abondance mais, souvent hors de l’état de vigilance que crée le désir, nous ne le voyons pas.
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Mais il était ainsi bâti que pour lui tout était grave : ce que je nomme sa passion.
Car, si elle m'irritait alors, aujourd'hui je la vois comme un de ses legs : tout était important, parce que tout était précieux, vivre était cet engagement de tous les instants dans le solide comme dans l'écume de l'existence - une palpitation, un battement, un éclat. p.77
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(Parenthèse programmatique

Quand un mot n'existe pas, ou pas encore, c'est que l'objet qu'il désigne [désignera] n'est pour l'instant pas identifié. Ce dont tu veux parler n'a pas d'appellation. Or tu es persuadé que ce sentiment - puisqu'il s'agit d'un sentiment - est très répandu, mais obscur. Tu es donc obligé d'inventer un terme qui recouvre l'objet le plus précisément possible pour lui donner un contour; décrire, c'est-à-dire détacher intellectuellement dans le continuum du monde un objet. Tu proposes, faute de mieux, de le nommer "sentiment d'imposture".)
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Ainsi entendez-vous que c'est une œuvre, et non la confuse rumeur des choses. Le monde n'est qu'un chaos que les œuvres musiquent.
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Très loin là-bas la lune est passée devant le soleil et le ciel a posé son ventre de velours sombre sur le jour, les rires se sont tus et les grands buffles soufflaient, immobiles dans l’air épais et frais. Quelques villageois ont frissonné comme si un danger – un souffle de vent – courait sur l’étang – sur le monde. Ils se sentaient dehors comme s’ils étaient dedans, l’obscurité et le silence avaient refermé l’espace autour d’eux, ils se croyaient dans une immense bulle sans savoir si le reste de l’univers continuait sa vie à l’extérieur. Ceux qui avaient les mains levées devant les yeux, doigts écartés, les ont gardées ainsi, songeurs, et pendant un instant tous les tracas avaient disparu. Une très vieille femme qui restait sur son banc, devant sa case, s’est demandé si là-bas, chez ses enfants, en France, le soleil se cachait aussi.
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