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Critiques de Bénédicte Vergez-Chaignon (39)
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Colette en guerre : 1939-1945

À quelques mois de la célébration du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Colette (1873-1954), Bénedicte Vergez-Chaignon publie l'érudit "Colette en guerre 1939-1945".

L'auteur, historienne spécialiste de la Seconde Guerre mondiale et de l'Occupation, dans une enquête riche retrace la vie de Colette pendant ces sombres années.

Colette, monument de la littérature de soixante-six ans au début de la guerre, choisit de passer celle-ci dans son antre du Palais-Royal à Paris. Cet ouvrage appelé à demeurer une référence sur ces années de la vie de Colette permet de retrouver la réalité de celle-ci durant ces six ans et ce après de nombreuses erreurs et approximations publiées.

La plume élégante, historique et empathique de l'auteur dresse un très beau portrait de la complexe Colette de ses années en y retraçant aussi bien ses activités que sa vie de femme mariée à un Juif, en l'occurrence Maurice Goudeket (1889-1977). D'une façon plus générale c'est un portrait de la société pendant ces années d'occupation.

Un ouvrage à lire et qui redonne envie de se replonger dans les écrits de Colette de ces années-là, où avec sa plume subtile et nuancée, elle a décrit "Paris de ma fenêtre" ; mais aussi l'envie de relire ces deux chefs-d'œuvre testamentaires "L'Étoile Vesper" et "Le Fanal bleu" ou le délicieux "Gigi".
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Colette en guerre : 1939-1945

Sujet délicat, enquête et analyse qui manquaient à la compréhension de l'attitude de l'écrivaine pendant cette période trouble, violente et dont la perception, pour ceux nés après cette guerre, est souvent faite de méconnaissance et de subjectivité.



L'auteure Bénédicte Vergez-Chaignon, historienne, nous fournit ici une étude accessible à tous, présentant Colette et l'époque particulière dans laquelle elle se débat.



Se débattre est le mot : ravitaillement, moyens pécuniaires, chauffage et surtout la menace planante due à la judéité de son mari Maurice Goudeket arrêté chez eux en décembre 41 par deux soldats allemands.

Les extraits de lettres inédites de Maurice Goudeket à Colette et les éclaircissements de l'auteure sont un témoignage sur ce que connurent les juifs au camp de Compiègne.



Pour lui, Colette tentera tout ce qui est possible. Lettres, contacts téléphoniques, connaissances d'amis, etc… Sa notoriété l'y aidera.

Elle obtiendra sa libération et nous découvrons qu'il est difficile de savoir vraiment par qui.

Ce qui donnera lieu à des récupérations peu crédibles par certains après la guerre dont celle, extravagante, de Sacha Guitry.



Colette donnera des articles anodins, légers, à des revues collaborationnistes.

Nécéssité? Inconscience? Prudence? Attirer le moins possible les regards sur son mari?

Rares sont les écrivains qui ne l'ont pas fait…

À part quelques égratignements de la presse clandestine, elle trace son chemin le plus discrètement possible.

Colette se cloîtrera en son appartement du Palais-Royal, évitant « presque » tous les pièges tendus.



Regard bienveillant, élan patriotique, quelques phrases parsèment ses lettres, ses textes et montre la position délicate dans laquelle elle se débat.

Une force, une tenue devant l'innommable maintiennent le couple malgré angoisses et fatigues.



Colette salie par certains comme d'autres le furent, Colette défendue par Louis Aragon, Colette entrant comme juré au Goncourt qui a besoin d'un nom pour relancer leur académie déchirée par le conflit, Colette posant son regard sur les autres, Colette se refusant à toute expression politique mais lucide, Colette échappant à toutes représailles, Colette dans le mouvement d'une époque, Colette enfin qui, par ce livre racontant les tenants et aboutissements de ces années noires, conserve sa superbe et son intégrité.







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Colette en guerre : 1939-1945

Durant la seconde guerre mondiale, la célèbre Colette continua à écrire, en se gardant bien de prendre parti pour tel ou tel camp.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Dictionnaire de la France sous l'occupation

Un ouvrage synthétique qui fait le point sur la France de l’Occupation et sur les nombreuses controverses qui entourent cette période tragique.


Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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Dictionnaire historique de la Résistance

Que fut la résistance ? La résistance ne fut pas une somme d'individualités éparses, elle fut un "processus social". Elle ne fut pas le résultat de mouvements isolés, de luttes séparées, elle fut un mouvement social. Elle ne fut pas minoritaire, elle pris racine et poussa dans le terreau fertile d'une France qui ne se reconnaissait pas dans son élite, celle qui avait quasiment organisé la défaite (cf. Marc Bloch) : "c’est une caricature et un détournement de sens que de limiter la Résistance à une minorité, équivalente à celle des « collaborateurs », et supposée être, comme ceux-ci, isolée dans le pays. Réduire la majorité de la population à une masse résignée, voire complice et s’accommodant tant bien que mal de l’Occupation, conduit à occulter un fait majeur : la Résistance fut un processus social, elle n’a pu exister, vivre et se développer que dans la dynamique des liens tissés dans et avec la société française."
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Jean Moulin alias Romanin

Un beau livre qui révèlera à ceux qui l'ignoraient la face cachée du grand serviteur de la France que fut Jean Moulin : l'artiste, le collectionneur, le galeriste.

Cet ouvrage très bien documenté est rehaussé d'intervention de spécialistes de la peinture, du dessin, de la caricature qui analysent et décryptent l’œuvre de l'homme.

Un seul bémol l'impression peu contrastée du texte, qui en devient difficile à lire lorsqu'il se présente, souvent, sur un fond quasiment de la même couleur.
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Jean Moulin alias Romanin

Très bel effort d'une historienne pour défricher un aspect moins connu du parcours aussi héroïque que fulgurant de Jean Moulin, grand amateur d'art s'il en est. De la jeunesse aux activités de résistance en passant par les oeuvres bel et bien réelles qu'il a dessinées ou peintes, l'ouvrage, très richement illustré de documents peu connus, allie précision du propos et grand soin graphique. Il montre une facette tout à fait remarquable de la riche personnalité de Moulin, et comment ses talents artistiques lui avaient permis d'ouvrir une galerie qui serait une couverture pour ses activités de résistant. Il avait très tôt développé un coup de crayon et de pinceau qui lui avait permis d'accéder à une réelle notoriété par l'intermédiaire des nombreux journaux qui publiaient ses dessins. Bien peu de gens savaient que derrière le pseudo de "Romanin" se cachait un important serviteur de la République. Ce faisant, le livre, très agréable à parcourir malgré, on le sait, la fin tragique de ce grand résistant, complète parfaitement les monographies du moment en cette année anniversaire du don de sa personne à la lutte contre l'oppresseur.

Grand merci à l'auteur d'avoir mené à bien ce projet, originale idée de cadeau qui plus est en cette période festive !
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Jean Moulin l'affranchi

Un bon livre, agréable à lire, précis, bien documenté.

Bien sûr ce n'est pas le premier ni le dernier sur le sujet inépuisable de Jean Moulin.

On peut à féliciter l'auteure d'avoir bien connu Daniel Cordier , le secrétaire de Moulin. En même temps on peut toujours se dire que, peut-être (?) elle est un peu trop influencée par lui ?

Il reste des zones d'ombre sur le personnage comme sur les périodes qu'il a traversées. Par exemple la nature exacte de sa relation avec DE GAULLE et les gaullistes.

Bien sûr les circonstances exactes de son arrestation, de sa mort laisseront encore de la place à des interrogations.

Néanmoins , quand on veut aborder ces sujets , le livre de Bénédicte Vergez-Chaignon est une très bonne introduction.

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Jean Moulin l'affranchi

L'auteur baigne depuis la fin de ses études dans l'histoire de Jean Moulin et cela se sent, elle parle de lui avec beaucoup de tendresse.

Le traitement de cette biographie est original, Bénédicte Vergez-Chaignon l'a découpée en 25 dates clefs, les dates les plus importantes à ses yeux de la vie de Jean Moulin.

Ce découpage et le style de l'auteur en font un livre agréable à lire mais qui n'apporte que peu de révélations sur l'homme et son parcours si ce n'est pas la première fois que l'on s'intéresse à ce héros, l'un des trois héros français de la seconde guerre mondiale avec les généraux De Gaulle et Leclerc.
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Jean Moulin l'affranchi

Et l’occupation nazie en fit un héros.



Jean Moulin aurait pu n’être qu’un homme ordinaire : petite bourgeoisie de province, famille aimante, père conseiller général qui le pousse à se lancer dans une carrière qui va l’habiter : la préfectorale.

Ambitieux, carriériste, il cherchera l’entregent, le piston qui lui permettra de gravir tous les échelons.

Préfet, attentif au bien-être des administrés, il saura être loyal, aux ordres du pouvoir en place mais se permettant quelques incartades politiques qui lui valurent le surnom de Préfet de gauche, Préfet du Front populaire.



Jean Moulin ce fut aussi un homme profitant de tout ce que la vie pouvait offrir, souvent jugé superficiel dans la première partie de sa vie, un artiste, maître dans l’art de la caricature (sous le pseudo de Romanin), un amateur d’art, un collectionneur cherchant à découvrir des artistes dans une période à la création foisonnante.



Mais Jean Moulin, alors Préfet à Chartres, fut aussi un homme d'exception qui rencontra son destin quand les nazis entrèrent dans la ville révélant leur barbarie.



Les biographies de Jean Moulin sont nombreuses. Celle de Bénédicte Vergez- Chaignon ne dépare pas: elle fourmille de détails sur le parcours courageux et tragique de ce républicain devenu le symbole de l’héroïsme. Cet homme calibré pour une vie de fonctionnaire dévoué, pour une vie facile a su changer de stature sous la pression d’un contexte particulier : sa lucidité, sa pugnacité en ont fait l’homme d’une entreprise gigantesque et utopique ainsi que l’unique représentant du Général de Gaulle dans cette France occupée qui devait unir tous les maquis et tous les résistants pour se battre de l’intérieur. Il a accompli un travail de titan formalisé par la création du Conseil national de la résistance et ce jusqu’à la terrible fin de « Max ».



Le livre est riche, dense, passionnant quoique déséquilibré, la première partie de la vie de Jean Moulin me semblant plus fournie. Par ailleurs, j’aurais aimé avoir (mais est-ce faisable) plus d’informations sur la traque de Max par Klaus Barbie. Que savaient les nazis ? Quelle perception avaient-ils de cet homme hors du commun ? Comment le cherchaient-ils ?



Autre bémol, les renvois en fin d’ouvrage et non pas en bas de page rendent la lecture inconfortable.

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L'affaire Touvier

Bénédicte Vergez-Chaignon est historienne mais elle aurait pu être autrice de polar sans problème . Son récit de la cavale Touvier ressemble à s'y méprendre à un roman policier si ce n'est qu'ici tout s'est réellement passé. Sans assommer le lecteur de dates , de noms ou de lieux elle nous mène sur les traces d'une incroyable affaire : celle d'un haut gradé de la milice qui pendant plus de 40 ans et malgré ses deux condanations à mort a circulé librement en France sans être inquiété par la justice . Il réussira même l'exploit d'obtenir une grâce présidentielle en 1971. Bénédicte Vergez-Chaignon nous raconte cela en détail sans porter de jugement mais en posant de vraies questions . Une lecture aussi instructive que récréative.

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Les Français dans la guerre: Archives du quot..

ors de l'Occupation on imagine, à tort, souvent la France coupée en deux tant géographiquement que intimement. Cette vision franchement éculée, Bénédicte Vergez-Chaignon nous propose de la dépasser, tout en nous plongeant dans le quotidien de la guerre. Au cœur des français. A l'aide d'archives parfois étonnantes, l'historienne va nous emmener côtoyer les français dans cette guerre.



Tout d’abord Bénédicte Vergez-Chaignon va commencer son livre par un petit examen général qui permet de prendre le pouls de l'époque. Cette démarche permettra déjà pour le lecteur de prendre ses distances avec cette dichotomie dénoncée plus haut. C'est ainsi que le lecteur comprendra qu'applaudir Pétain, l'homme qui met fin à la guerre en 1940, ne veut pas dire forcément collaborateur de la première heure. En effet, les résistants ont pu faire partie de ces soulagées des premiers temps avant de prendre les armes.



Une fois cette mise au point faite, l'auteure va ensuite aborder la politique fantoche de Pétain, par exemple avec les uniformes des agents des eaux et forêts en Indochine, ou encore en parlant du provisoire qui s'éternise à Vichy. Sans oublier de parler bien sûr, des relations qu'il pouvait entretenir avec certains personnages politiques comme Pierre Laval.

Sur le plan politique toujours, elle va ensuite aborder le grand programme moral et politique de Pétain pour redresser la France. La femme de retour au foyer et qui doit enfanter (d'où l'a naissance de la fête des mères) car si la France a perdu c'est aussi à cause d'une démographie trop faible selon lui ; la fin des pratiques dégradantes où le jeu et les plaisirs de la vie sont vus comme responsables de la défaite ; la grande place faite à l'ordre ou encore au travail ; etc.



En parallèle à toutes ces choses, l'historienne aborde bien évidemment la collaboration avec l'Allemagne. En remettant en avant l'esprit de Pétain qui se pose en père de famille face à la population, et qui croit que collaborer c'est réduire les souffrances françaises. Ceci expliquant entre autre, la lutte contre la résistance, car c'est prendre trop de risque pour la population civile avec les exécutions sommaires.

Qui dit collaboration, dit forcément pouvoir supérieur. Bénédicte Vergez-Chaignon aborde donc en toute logique la politique nazie. Le pillage, les apparences trompeuses où au début on essaye de faire croire que rien à changer, la violence qui arrive peu à peu, « l'allemagnisation » de l'Alsace Lorraine qui sont allemandes et rien d'autre dans l’esprit du Reich, ce qui veut dire que l'on chasse du paysage tout ce qui est français : journaux, écrivains...

Chemin faisant et enfin, elle aborde la vie des français dans la France occupait : les écoliers, les femmes, les travailleurs, la résistance qui a une belle fibre patriotique et humaine (elle n'est pas seulement communiste), mais aussi la collaboration des jeunes qui cherchent à dorer leur image en se montrant aimables et serviables envers la population (qui est elle aussi n'est pas que d'extrême-droite)...



Enfin pour finir, je dirais juste un petit mot sur les archives utilisaient par l'écrivaine. Présentent à chaque page (il n'y a quasiment que ça), ces dernières sont agréables à regarder et à lire. Lisibles, expliquées, étonnantes comme les pages de Marie-Claire, elles nous montrent toutes les facettes de la population comme des autorités. Nous plongeant ainsi, et de manière bien concrète, dans la vie des français. (Même si le rapprochement avec le COVID au début reste une vision de l'auteure). Bref.



En résumé, j'ai trouvé ce livre très agréable à lire. Il nous plonge dans le quotidien d'une guerre que l'on aborde trop souvent via le prisme du pouvoir, et pas franchement du point de vue de la vie quotidienne. Même si on ignore pas ces choses-là. Un livre nouveau dans une époque trop souvent abordée et réchauffée.
Lien : http://encreenpapier.canalbl..
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Les Résistants : L'histoire de ceux qui refus..

Ce livre raconte parfaitement toute l'histoire de la France pendant la guerre de 39-45. Vous retrouverez toutes les archives reconstituées en papier qui sont intégrées dans le livre. C'est comme si vous plongiez à l'intérieur et que vous viviez le moment même. Aussi les graphismes du livre sont très bien réalisés. Si vous aimez l'histoire ce livre est fait pour vous je vous le conseille fortement.



Sainian Gaguik
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Les Résistants : L'histoire de ceux qui refus..

Un plan chronologique qui permet d'ordonner pour comprendre du début à la fin
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Les secrets de Vichy

Excellent et instructif !

Comme toujours avec Bénédicte Vergez-Chaignon, les faits sont implacables, impeccablement documentés, laissant très peu de place à la controverse ou la polémique.

Ce récit de "quelques épisodes curieux, significatifs, polémiques ou tragiques" de l’État français entre 1940 et 1945 montre à quel point le culte de la personnalité pour un vieillard autrefois glorieux, les ambitions de politiciens sans foi ni loi, ont menés la France au bord de l'abîme et de la disparition.
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Les secrets de Vichy

e livre se lit très facilement et pourtant il plonge dans de nombreux aspects du gouvernement de Vichy. Le travail de cette historienne est remarquable et elle sait le rendre accessible à un grand public. Au lieu de suivre l’histoire de cette période de façon chronologique, en 12 chapitres, elle cerne au plus près ce que fut ce gouvernement. D’abord le choix très bizarre de Vichy . Pour l’anecdote cette ville avait des hôtels qui n’étaient pas chauffés car normalement fermés l’hiver. Dans le deuxième chapitre, on voit à quel point le vieux maréchal avait du mal à rédiger lui-même ses discours. Mais dans le troisième, elle attribue à Pétain le statut des juifs et on voit à quel point cela était important pour Pétain de débarrasser l’état français de l’influence juive. Il distinguera les juifs français des juifs étrangers mais en aucun cas on ne peut penser qu’il a voulu sauver des juifs. Dans le chapitre quatre on sourit aux difficultés du retour des cendres de l’aiglon envisagé comme une grande largesse d’Hitler à la France.



C’est dans le huitième chapitre qu’elle cerne le rôle de Vichy dans la solution finale, on le sait maintenant sans la collaboration active des français les Allemands auraient eu plus de mal à déporter les juifs même si, il est vrai, que c’était plus leur volonté que celle du Maréchal Pétain. Personne à Vichy ne s’y est opposé, pire ils ont même beaucoup aidé les occupants, à l’image de Bousquet dont le tardif engagement dans la résistance ne saurait occulté le rôle qu’i a joué dans l’arrestation et la déportation de très nombreux juifs. L’auteure s’intéresse aussi à la milice, aux difficultés de de Gaulle pour s’imposer à Alger, à l’assassinat d’Henriot, la vengeance de la milice, la personnalité étrange de leur chef Darnand, et cela termine par le procès de Pierre Laval.



Cette plongée dans cette période est fascinante, Vichy et sa clique de politiciens semblent tellement ridicule, c’st un véritable panier de crabes, tous les protagonistes sont prêts à s’entretuer, et se méprisent mutuellement. Ce ne serait pas si grave si, en même temps, pour plaire à l’occupant, ils n’avaient pas devancer le moindre de leurs désirs. C’est grâce à eux que les enfants juifs ont été déportés, grâce à eux que les étrangers ont été mis dans des camps en zone libre puis livrés aux Allemands. Ils pensaient sauver un peu d’autonomie de la France alors que les Nazis ne leur ont jamais laissé une parcelle de pouvoir. Sauf le pouvoir de donner une liste de noms pour que ceux ci aient leurs 300 otages à fusiller contre l’attentat qui avait coûter la vie à un de leur officier.



Ce qui est incroyable dans le procès de Laval c’est de voir à quel point celui-ci croira jusqu’à s amort qu’il a œuvré pour le « bien » de la France. Et sa fille créera une fondation pour réhabiliter la mémoire de son père !



J’ai lu un article où on voit qu’il y avait chez elle au moins un tableau volé à une famille juive, l’amitié de son père avec les autorités nazies étaient bien récompensées.

Ce qui est certain c’est que les procès de Pétain et de Laval , n’ont pas vraiment fait la lumière sur toutes les conséquences des lois raciales française écrites par eux. La Shoa n’était pas du tout au cœur des débats à l’époque.



Un livre à lire pour tous ceux et toutes celles qui souhaitent une information claire et précise ou qui ne veulent pas oublier un passé qui fait mal à la France.
Lien : https://luocine.fr/?p=15908
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Les secrets de Vichy

Ce livre est salutaire. Il anéantit tous les trucages, tripatouillages et manipulations historiques des nostalgiques qui souhaitent dédouaner Pétain de ses responsabilités.

Bénédicte Vergez-Chaignon ne fait pas de nouvelles révélations. Mais elle a compulsé des documents inédits ou peux exploités.

Au début de l'ouvrage, nous découvrons les mesquineries du personnel politique de Vichy se chamaillant, déplorant une stratégie pour obtenir telle chambre ou telle suite pour installer bureaux et services des ministères.

L'auteur démonte toute la propagande de Vichy qui présente Pétain comme un travailleur acharné. Pétain était un vieillard incapable de se concentrer des heures durant.

Seule son image lui importait d'où le temps qu'il mettait à peaufiner ses discours....

Pétain vivait dans un monde artificiel, bien loin des réalités vécues par les Français.

Lui et Laval portent la responsabilité des malheurs subis par la communauté juive de France. Le statut des Juifs est édicté par Vichy.....avant toute demande allemande. Et ce n'est pas Laval, seul, qui a permis d'organiser les rafles.

Bref, un livre majeur sur la période.

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Les secrets de Vichy

Un livre surprenant dans le sens ou il est vraiment instructif. Le titre est exagéré bien sur... il faut arrêter avec le mot "secret" en histoire.... c'est lourd. Sinon, oui, un livre de qualité.
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Les secrets de Vichy

Bénédicte Vergez-Chaignon est une excellente historienne et surtout une très bonne conteuse . Dans ce livre rien de bien nouveau pour qui s'intéresse à la seconde guerre mondiale mais c'est raconté d'une telle manière que même en connaissant les tenants et les aboutissants on est captivité par son récit . Ce livre est l'entrée parfaite pour pénétrer l'univers de Vichy . Je recommande également son "Pétain" qui est probablement la biographie de personnage la plus complète que j'ai lu .
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Les secrets de Vichy

Voilà un ouvrage sur Vichy, instructif, passionnant de bout en bout et facile d’accès. J’étais un peu inquiet car j’avais lu Les Vichysso Résistants de la même autrice, et ce fut une lecture beaucoup plus complexe.

On retrouve dans ce livre la volonté de tous ces acteurs du régime de masquer leur turpitudes et leur idéologies , souvent mouvantes d’ailleurs, sous un vernis de patriotisme, d’anticommunisme et autres Révolution Nationale....On retrouve une lute pathétique entre les différents acteurs pour un pouvoir qui n’existe pas ( ce sont les allemands qui pilotent) et toute les compromissions les plus abjectes pour en ramasser les miettes.

Petain quand à lui, il navigue entre tous ces personnages, distribuant les bons et les mauvais points ( comme si il en avait le pouvoir....) et pour lui aussi sauver les apparences. Car si il y a une chose particulièrement bien décrite ce livre c’est la mise en scène permanente du régime de Vichy et de la collaboration avec les allemands.

Un livre à lire et à faire lire .
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