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Citations de Benjamin Péret (165)


Alors laissez-moi avoir le désir de quelques meurtres dans les descentes solennelles des ascenseurs Ne me dites pas non les alcools pourront peut-être me vieillir de quelques jours Je verrai des incendies fastueux Celui de Rome était-il beau Une botte de paille Enlever la croûte terrestre comme celle d’un pâté Je vous accrocherai pour vous descendre dans un bain de feux-follets Un bâton dans la bouche vous fera sourire Je ne veux pas de l’eau qui fait oublier Mes instants futurs sont des chênes du Japon Autant de gestes que de microbes dans une goutte d’eau Le vent le cœur humain la colonne de mercure Inusable tout cela
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Le vent qui dessine une étoile filante dans le sable
annonce ta prochaine détention
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L’oreiller malade bondit hors du lit
ce qui fait hurler les chiens à l’étage inférieur
Ils paraissent dormir comme un vase à fleurs au pôle nord
mais il a suffi d’un pied sur une graine de blé noir
pour que l’éclipse de lune s’enfuie la queue entre les
jambes
devant le ressac qui fait dire
à une femme nue sur un toit pour exciter la girouette
Les oreilles ennemies nous écoutent
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Le temps était aux aurores boréales invisibles dans les salles d'attente du dictionnaire
Tu lançais le Manifeste du surréalisme
comme une bombe explosant en vol de paradisiers faisant le vide dans la basse-cour
et les éclats atteignaient au passage quelque digne vieillard à trogne d’élégie
qui soupirait en ajustant son regard en purée
La poésie perd ses tripes et ces voyous marchent dessus
sans imaginer que son perroquet empaillé couvait toutes les mites qui paradaient sous son crâne
Les hirondelles des mots qui ouvrent les persiennes du matin
s’envolaient à tire-d‘ailes
franchissant les désert de squelettes polis par les vautours
où l'artichaut des oasis dressant sa fleur d'apéritif
surgissait comme un lion rebelle à leur passage
et revenaient chaque saison plus agiles qu'un cri et plus sûres d'annoncer la naissance des eaux claires
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Il y a dans l’air un coup de revolver
tout seul
tant mieux
qui pleure
qui danse
et ainsi de suite
Il y a loin bien loin plus loin que tu ne penses
Une palme qui n'est pas dans une palmeraie
Une palmeraie où les animaux s'ennuient
ils l’attendent
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Femme vêtue de ronces dont les épines s’amollissent au plus léger contact des mangues mûres
femme aux yeux de mangues mûres
qui dissolvent en se dissolvant
les champs de mines qui les entourent
femme aux bras d'âtre en liesse
Femme au lit de barricade bruissante de poings dressés
femme aux mains de rayons de soleil et d'éclairs foudroyants
femme
toi
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Assez assez les perroquets se cachent dans les serrures pour singer les gens du monde
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Je te dirais simplement
que je t'aime comme le grain de blé aime le soleil se levant en haut de sa tête de merle
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Parfois une femme au regard courbe
m'offrait son sein ferme comme une pomme
Alors j'étais pendant des jours et des jours
sans revoir la nuit et ses poissons
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La petite nudité
s'ennuie dans son mil bateau roux
Elle s'allonge comme la mer
comme ses cheveux
Elle demande à la pluie et au beau temps
une ramure de scies
et une corde d'évangile
avec de grandes chandelles de maisons
Elle est si jeunesse et si beauté
que la suie grande coquine
s’approche d'elle avec ses mains de cygne
nettoyées par l'alcool et les vents
Mais la pluie sourit au beau temps
qui caresse les poils des montagnes
et tous deux s’entendent pour chasser les vallées
qui vivent de feuilles et de poussière
de pierres et de bâtons
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Si tu restes auprès de moi comme la statue équestre
au pied de laquelle je suis photographié
nu comme un tableau de chasse où le cerf n'est pas tout à fait mort
et pareil à un éclat de verre qui s'est détaché d'une vitre étoilée par un caillou
j'aurais dans les mains autant de lueurs que peuvent en capter
toutes les gouttes d'eau prêtes à tomber de toutes les feuilles du monde
comme un marteau sur une cloche
et si semblable à toi que tes lèvres d'orange y paraissent parfois
comme une boucle de cheveux qui se déroule
avec un mouvement de locomotive qui se met en marche
et me porte tous les soirs
qu'ils soient de paille de fer d'herbe chaude ou de fleurs s'épanouissant
tordu comme un mouchoir trempé de sueur
vers les mirabelles de tes yeux noyés dans la liqueur à facettes de tes rêves
qui ressemblent à une serre tropicale où les fleurs sécréteraient des paradisiers
pareils à des jets de bananes mûres
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Mais je t'aime comme le coquillage aime son sable
où quelqu'un le dénichera quand le soleil aura la forme d'un haricot
qui commencera à germer comme un caillou montrant son coeur sous l'averse
ou d'une boîte de sardines entr'ouverte
ou d'un bateau à voiles dont le foc est déchiré
Je voudrais être la projection pulvérisée du soleil sur la parure de lierre de tes bras
ce petit insecte qui t'a chatouillée quand je t'ai connue
Non
cet éphémère de sucre irisé ne me ressemble pas plus que le gui au chêne
qui n'a plus qu'une couronne de branches vertes où loge un couple de rouges-gorges
Je voudrais être
car sans toi je suis à peine l'interstice entre les pavés des prochaines barricades
J'ai tellement tes seins dans ma poitrine
que deux cratères fumants s'y dessinent comme un renne dans une caverne
pour te recevoir comme l'armure reçoit la femme nue nue
attendue du fond de sa rouille
en se liquéfiant comme les vitres d'une maison qui brûle
comme un château dans une grande cheminée
pareille à un navire en dérive
sans ancre ni gouvernail
vers une île plantée d'arbres bleus qui font songer à ton nombril
une île où je voudrais dormir avec toi
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Demain fera éclater des orages d'éclipses de lune
ou jaillir des éclairs de sodium
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Des vols de perroquets traversent ma tête quand je te vois de profil
et le ciel de graisse se strie d’éclairs bleus
qui tracent ton nom dans tous les sens
Rosa coiffée d’une tribu nègre égarée sur un escalier
où les seins aigus des femmes regardent par les yeux des hommes
Aujourd’hui je regarde par tes cheveux
Rosa d’opale du matin
et je m’éveille par tes yeux
Rosa d’armure
et je pense par tes seins d’explosion
Rosa d’étang verdi par les grenouilles
et je dors dans ton nombril de mer Caspienne
Rosa d’églantine pendant la grève générale
et je m’égare entre tes épaules de voie lactée fécondée par des comètes
Rosa de jasmin dans la nuit de lessive
Rosa de maison hantée
Rosa de forêt noire inondée de timbres poste bleus et verts
Rosa de cerf-volant au-dessus d’un terrain vague où se battent des enfants
Rosa de fumée de cigare
Rosa d’écume de mer faite cristal
Rosa
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les kilomètres qui succèdent aux cotes
et les virages qui précèdent les descentes
portent ton nom comme un blason
où l'on verrait
que 4+4=69
droit comme un mat de cocagne dont j'atteindrai le sommet
pour que tu me regardes non comme un kilo de sucre
mais comme une nuit que tu as décousue
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Sous les pas de l'horizon
se creuse le puits d’amour
qu’on appelle vesce de moine
0 puits qui rends visibles les étoiles à midi
et le soleil dans les cheveux des saisons
j'attends le jour simple comme un fruit
où légère une certaine Arcadie
descendant le long de l’horizon
offrira aux enfants de l’éclipse mortelle
son corps vierge et nu
marqué entre les seins d’un signe égalitaire
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Ceux pour lesquels la maison glaciale de leurs cheveux
est une chambre d'amour
ont le bonheur aux lèvres
mais lorsqu'ils perdent leurs lévres
ils s'ennuient tellement
qu'ils envient la vie des insectes adultes
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Attendre sous le vent et la neige des astres
la venue d’une fleur indécente sur mon front décolore
comme un paysage déserté par les oiseaux appelés soupirs du sage
et qui volent dans le sens de l‘amour
voilà mon sort
voilà ma vie
Vie que la nature a faite pleine de plumes
et de poisons d’enfants
je suis ton humble serviteur

Je suis ton humble serviteur et je mords les herbes des nuages
que tu me tends sur un coussin
qui
comme une cuisse immortelle
conserve sa chaleur première et provoque le désir

que n'apaiseront jamais

ni la flamme issue d'un monstre inconsistant

ni le sang de la déesse

voluptueuse malgré la stérilité d'oiseau des marécages intérieurs
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Jadis une banane habituée au chenil
sautait les haies de son cerveau
cataracte de poissons perdus dans la montagne
Jadis les plumes des nuages s’envolaient
si loin que nul navigateur
malgré la pluie de suie et les grillades des nègres
ne les pouvait saisir comme un coquillage amoureux
Jadis les eaux salées dansaient
et les forêts des pauvres roulaient sur les versants
mais aujourd’hui que les fontaines blanches
ont jeté dans les vallons les doigts de leurs ancêtres
que les routes ont tué leurs 70 animaux
que les saisons s’ennuient comme des prisonnières
que les souffles usés des plantes de la mer
ont rejeté dans les cavernes de la folie
les enfants blonds du réséda
une femme les cheveux teintés par ses songes
se promène dans les déserts et regarde les puits
Ô puits de mes amies vous êtes des oiseaux
et les oiseaux de mon cœur vous entourent
Ils sont bleus verts rouges incolores et sans saveur
ils ont la forme de mes ongles
et sont aussi nombreux que mes chiffres
0 puits de mes amies vous êtes des syllabes
qui courent le long des falaises
des liquides perdus dans un nuage sonore
et je vous attends au bord de la figure vu
où les anneaux de mes yeux s’enchaînent comme des fleurs
où le bruit de mes pas croit comme une catapulte
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Que l’eau s'écoule comme un lampion
et je la rattraperai une nuit devant la mairie
à l'instant où une étoile filante
la seule de cette nuit-là
m’apprendra qu’une catastrophe a eu lieu au kilomètre 1000
Dans le train il y aura un sauvage
un vrai avec des moustaches de fumée emportée par le vent
Il y aura aussi une amazone
et tous deux se retrouveront côte à côte sur le ballast
Ils se féliciteront l’un et l’autre d’être sains et saufs
et se regarderont comme on regarde une forteresse en ruines
s’écrouler du haut d’une colline dans la vallée
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