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Critiques de Benoist Simmat (99)
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L'incroyable histoire de l'argent

Avec L’incroyable histoire de l’argent, Benoist Simmat, reporter et journaliste économique, et Tristan Garnier, dessinateur, ont réussi le pari audacieux de nous raconter cinq mille ans d’histoire économique en bande dessinée.

Avoir opté pour la bande dessinée se révèle un bon choix. En effet, pour raconter cette histoire au long cours, cette épopée mondiale de la monnaie et ce qu’elle raconte de notre société, mieux valait la BD, un support toujours plus sympa et plus accessible. Un gros effort de vulgarisation était nécessaire pour pouvoir suivre avec plaisir à la fois dans le temps mais aussi dans le monde cette longue histoire de l’argent, pour des lecteurs pas forcément férus d’économie.

On apprend dès le début du livre, que chez nos ancêtres Sapiens, il y a 30 000 ans, où l’argent n’existait pas, la dette sociale est la toute première forme des échanges monétaires. Elle est basée sur la confiance. C’est une paléo-monnaie qui n’est pas matérielle et voilà pourquoi, assez paradoxalement, cette monnaie virtuelle, un peu comme le bitcoin aujourd’hui, est la première de la longue histoire de l’argent.

Avec la révolution néolithique et le développement de la sédentarité, les modalités d’échange vont complètement se transformer.

L’argent va apparaître véritablement au IIIe millénaire avant notre ère à l’occasion du passage du village à la ville, du fait que les habitants ne se connaissent pas.

Benoist Simmat et Tristan Garnier déroulent avec talent une saga complexe. Ils expliquent comment en parallèle du développement de l’humanité, les premières formes de monnaie ont émergé pour faciliter les échanges.

De Sardes en Lydie, où coule le fameux Pactole, en passant par la Chine, le Moyen-Orient, Venise, Londres et New-York, j’ai suivi avec curiosité et surprise cette incroyable histoire de l’argent, un titre qui s’imposait !

Parmi la multitude d’informations très instructives et très enrichissantes présentées sous une forme assez divertissante, il y a en a une qui m’a marquée.

Si je connaissais bien l’expression : riche comme Crésus, je ne savais pas pourquoi ce roi de l’ancien royaume de Lydie, en Asie mineure, dans l’actuelle Turquie, était resté dans les mémoires comme le symbole de la richesse suprême. Inventeur de la monnaie, la Créséide, il est le père du système monétaire tel que nous le pratiquons encore au XXIe siècle avec la pièce à deux faces et père également du bimétallisme qui consiste à établir une valeur fixe en poids d’or.

En imposant cette révolution monétaire sur tout un continent, c’est un changement de paradigme comparable à l’avènement de l’euro en 2002, en Europe.

C’est aussi une analyse du rôle de l’argent, son rôle essentiel dans le développement économique, social et politique de l’humanité que développe Benoit Simmat, un texte sublimé par la légèreté du dessin de Tristan Garnier, dessin bien mis en valeur par les couleurs douces majoritairement des ocres orangées utilisées par Marie-O Galopin.

On ne peut qu’être admiratif devant la précision de son trait. Tout aussi talentueux pour nous représenter le palais de Crésus, le splendide Palais des Doges à Venise, la City de Londres que les tranchées de Verdun ou encore toutes ces différentes pièces de monnaie qui ont existé.

De L’argent avant l’argent, à La nouvelle ère virtuelle, titres respectifs des premier et dernier chapitres, cette bande dessinée m’a offert un fabuleux voyage dans un domaine que je connaissais si peu et le moyen de comprendre le rôle de l’argent au fil des âges en traversant 5000 ans d'histoire économique.

Très riche, très dense, cette bande dessinée demande parfois un peu d’effort pour pouvoir suivre le raisonnement économique, mais cet effort est fort astucieusement récompensé par de nombreux et réguliers traits d’humour. Mon seul regret est de ne pas pouvoir tout retenir…

Je remercie chaleureusement Les éditions Les Arènes et Le Bulleur Podcast pour ce cadeau de l’Avent grandement apprécié !


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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L'incroyable histoire du vin

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le vin se trouve dans cet album érudit et historiquement très précis.

Dix mille ans de l'histoire mondiale du vin, de la préhistoire à nos jours, retracés avec humour par le journaliste Benoist Simmat et le dessinateur Daniel Casanave qui permettent de ne plus rien ignorer ou presque du nectar tant prisé par les Français. Ainsi, de son origine dans le croissant fertile à la création de la bouteille moderne, tout un chacun peut y découvrir des choses étonnantes sur le vin.

Charpenté et riche, un album à consommer sans modération... (je sais, c'est facile mais je n'ai pas pu résister).
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L'incroyable histoire de la cuisine

De la naissance de la cuisine avec la découverte du feu en Asie, il y a environ 550 000 ans, aux plats vegans d'aujourd'hui le scénariste Benoist Simmat et le dessinateur Stéphane Douay retracent les grandes étapes de l'évolution de la cuisine mondiale, et comme toujours avec cette série le propos documenté, avec l'humour qu'il faut pour n'être pas rébarbatif, est aussi instructif que passionnant. Parce que la gastronomie est un élément fondamental de nos civilisations mais aussi, indissociable des grandes découvertes et révolutions mondiales, parce qu'en parcourant l'histoire de la cuisine c'est en quelque sorte l'histoire de l'humanité qu'on revisite, un album à mettre entre toutes les mains.

(À la fin de l'ouvrage, pour prolonger ce tour du monde gastronomique, vingt-deux recettes qui vont du velouté anti-gaspi italien au confit préhistorique français.)
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L'incroyable histoire du vin

De la préhistoire à nos jours, cela représente près de 10.000 années d'aventure pour le vin. C'est tout le pari de deux auteurs passionné d’œnologie que de s'y atteler pour notre plus grand plaisir. Il faut savoir qu'il y a 32,5 milliards de bouteilles par an sur terre qui sont consommées. C'est dire !



On voit que le vin est associé d'emblée à l'histoire même de la civilisation. C'est un lien indissociable. On se rend compte que dès l'origine, les bases étaient lancées. Les siècles suivants n'ont faient que perfectionner un peu plus les techniques comme par exemple le stockage en fût de chêne par les gaulois ou la mise en bouteille par les anglais au XVIIème siècle.



La présentation de ce guide se fera par un Bacchus modernisé version hipster. La viticulture est née au Moyen-Orient. On découvre le vin comme une boisson universelle qui a gagné tous les continents. L'homme a choisi le vin comme on choisit un ami.



L'originalité de ce documentaire est de nous proposer un récit assez didactique qui va battre en brèche plusieurs idées reçues notamment les liens entre le vin et la religion. De belles illustrations compréhensibles donnent envie de lire malgré un caractère particulièrement foisonnant du propos. C'est très étayé. On va s'intéresser surtout à l'essentiel sur le vin, la vigne, les climats, les régions vinicoles et les vignerons des cinq continents.



Au final, cela parait très instructif sur l'histoire du vin et surtout pour les passionnés de vins. Mon épouse m'a offert cette BD cette année pour la Saint-Valentin. C'est une belle idée cadeau pour parfaire ses connaissances. Bref, à consommer tout de même avec modération mais à lire sans modération !
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L'incroyable histoire du vin

J'aime les textes synthétiques qui font le tour d'une question, et encore plus ceux agrémentés d'une bibliographie qu'il sera tentant de grappiller. Car la question qui occupe les deux auteurs de cette somme aussi érudite que réjouissante est celle du vin, du pinard, du jaja, dans toutes ses dimensions anthropologiques. Ça tombe bien, ma deuxième piqûre approche et le déconfinement itou -et je vais pouvoir clouer le bec aux copains enfin rameutés, ceux qui font tourner le vin dans leur verre avant de gonfler toute la tablée avec leurs histoires de "cuisse", de "charpente", et de "notes florales". Eh ouais. Parce que là, on touche à la culture, la vraie, et quoi de mieux que le vin pour comprendre comment s'imbriquent géographie, religion, économie, politique, science... De la liane sauvage à la vigne domestiquée, de Pline à Parker, de l'amphore à la bouteille en passant par le tonneau, de Mahomet à Philippe le hardi, on apprend comment le vin s'est répandu sur toute la planète, comment il s'agit moins d'un marqueur identitaire que social, comment il permet par son évolution d'observer et de comprendre les grandes tendances de notre époque.

Même si la lecture de l'ouvrage est relativement dense, le trait dynamique du dessin et l'humour des dialogues donnent une impression de facilité: mais y a-t-il plus difficile que de balader son lecteur -sans le perdre- de la piquette romaine au rosé contemporain, de Bacchus ancêtre de Jésus-Christ au chai-cathédrale biodynamique des Alpilles?

Bref, jetez-vous sur cette B.D. puisque, pour paraphraser une auteur de la même veine bullo-vulgarisatrice, quitte à mourir, autant mourir moins bête et entraînez-vous dès ce soir à clouer le bec à vos insupportables amis: "Dom Pérignon... Ah mais tu n'y es pas du tout... Ce n'est pas lui qui a inventé le champagne..."
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L'incroyable histoire du vin

LA BD QUI A ENIVRÉ LE MONDE !



Nouvelle édition augmentée avec 32 pages inédite sur les vins bio







Saviez vous que le vin était plus bu que le thé et le café et ce autour de la planète?



L'incroyable histoire du vin - un des derniers nés de la formidable série de l'incroyable histoire après la médecine et le vin sortis aussi récemment- explique pourquoi et comment ce breuvage existe depuis la civilisation grecque et romaine à nos jours.



On y apprend notamment que les tonneaux de bosi tels qu'on les connait aujourd'hui ont été inventés à Lyon ( petite minute chauvine) à l'origine par les celtes, pour transporter leur cervoise, ancètre de la biere ou bien encore comment les grands évèques de l'Europe occidentale du 4eme au 7eme siècle ont joué un rôle majeur dans l'implantation du vin dans toute la planète



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Et d'autres questions sont finement abordées : comment le vin est interdit par l'Islam alors qu'il était consommé librement au Moyen Age? Combien de litres de vin les français consomment ils par jours depuis la seconde guerre mondiale?



L'incroyable histoire du vin répond à toutes ces interrogations entrainant le lecteur dans un voyage à travers le temps, les continents avec beaucoup d'érudition et une belle gorgée d'humour.. un Album à consommer sans modération!!



Au 21è siècle, les vins " biologiques sont sur le point de devenir la norme dans le monde entier. C'est une famille de vins qui emporte tous les suffrages auprès des amateurs, que ce soit les "natures", les " bios", les " biodynamiques"... Ces vins écolos sont respectueux de l'environnement porteurs d'une vision pure et propre du terrioir, bref de quoi agrémenter un nouveau chapitre à cette Incroyable histoire du vin en BD !!



Saviez vous que le vin était plus bu que le thé et le café et ce autour de la planète?



L'incroyable histoire du vin - un des derniers nés de la formidable série de l'incroyable histoire après la médecine et le vin sortis aussi récemment- explique pourquoi et comment ce breuvage existe depuis la civilisation grecque et romaine à nos jours.



On y apprend notamment que les tonneaux de bosi tels qu'on les connait aujourd'hui ont été inventés à Lyon ( petite minute chauvine) à l'origine par les celtes, pour transporter leur cervoise, ancêtre de la biere ou bien encore comment les grands évèques de l'Europe occidentale du 4eme au 7eme siècle ont joué un rôle majeur dans l'implantation du vin dans toute la planète



Et d'autres questions sont finement abordées : comment le vin est interdit par l'Islam alors qu'il était consommé librement au Moyen Age? Combien de litres de vin les français consomment ils par jours depuis la seconde guerre mondiale?



L'incroyable histoire du vin répond à toutes ces interrogations entrainant le lecteur dans un voyage à travers le temps, les continents avec beaucoup d'érudition et une belle gorgée d'humour..

Bref, voilà un Album à consommer sans modération!!
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Atlas des territoires éphémères - Colonies manq..

Livre très intéressant qui nous replonge dans notre histoire, loin de ce qui est enseigné dans nos écoles (si tant est que...)

En vingt-sept chapitres très enlevés, où l'humour point à chaque détour de mésaventure, on se replonge avec délectation dans cette période où l'aventure était la norme, et l'empire colonial français s'édifiait. Pour donner un aperçu, voici ce qu'on peut y trouver (moins détaillé) :

-Dans les années 1630, les premiers explorateurs français parviennent sur les côtes du royaume d’Anosy, qui forme la pointe sud-est de « Saint-Laurent », vaste île découverte par les portugais, rapidement renommée «isle Madagascar». Ici, les tribus indigènes sont en guerre perpétuelle avec leurs voisins, et les habitants pratiquent des rites animistes. Un explorateur Normand (d’où mon choix), François Cauche, a visité toute la côte sud-orientale et s’est installé sur place, ayant une femme au sein de l’élite des familles malgaches, combattant avec eux contre leurs ennemis héréditaires, les Machicores au sud, les guerriers de la vallée de Manampanihy au nord.

En septembre 1642, une mission appuyée par le Cardinal de Richelieu avec à sa tête Jacques Pronis, un huguenot de La Rochelle, débarque sur l’île avec une petite centaine de colons. Ils élèvent un village de cabanes de bois ; «Fort Saint-Pierre» est né. Il s’agit de créer ici, à Madagascar, une «France orientale» qui serait le point de convergence de toutes les activités commerciales et diplomatiques du royaume dans l’océan Indien. L’explorateur Pronis prend donc possession des lieux au nom du drapeau à fleur de lys. Il déplace rapidement la petite colonie dix kilomètres plus au sud, sur la baie de Tôlanaro, emplacement beaucoup plus sain. Ainsi naît «Fort-Dauphin», première colonie malgache, dont Pronis s’autoproclame «gouverneur».

Le problème est de trouver les ressources à exploiter au sud de l’île car Richelieu veille à en tirer des richesses. Jacques Pronis, pour éviter de voir la colonie massacrée, a conclu un pacte avec la famille royale, bénéficiant d’une protection pour Fort-Dauphin, à condition de combattre les concurrents des Anosy dans les terres nord et sud, précisément ces contrées où les Français pouvaient espérer aller faire du commerce....

Impossible par exemple d’aller échanger du bois d’ébène, marchandise de valeur sur laquelle on compte beaucoup, en pays Antaimoro, zone en guerre permanente avec Anosy... Bref, c’est l’enlisement.

Le résultat est catastrophique : des colons se mutinent, d’autres désertent, certains partent tenter l’aventure ailleurs sur l’île, plusieurs se font mercenaires. Pour remplir les cales du premier bateau ravitailleur, Pronis, doit organiser des razzias et récupérer ce qu’il peut en bois, gomme, peaux... C'est la misère...

Étienne de Flacourt est dépêché par Paris pour remplacer Pronis au poste de gouverneur mais trop tard... Les colons sont devenus des mercenaires incontrôlables. Plus aucun bateau ne touche Fort-Dauphin pendant des années étant donc plus isolé que jamais. Même la mission d’évangélisation des tribus locales par les missionnaires lazariste échoue. Les évangélistes préfèrent rester bien au chaud entre les palissades de Fort-Dauphin pour ne pas risquer d’être découpés en morceaux.

En 1665, la colonie est reprise par la toute nouvelle Compagnies des Indes orientales, qui y débarque deux mille colons pour relancer les affaires. Peine perdue, en 1672 la monarchie française ordonne son évacuation. Les derniers occupants du site sont massacrés dans la soirée du 27 août 1674 par une révolte indigène de plus. Seulement une petite trentaine de survivants échappent à la tuerie et parviennent à s’enfuir, embarquant pour l’île Bourbon, future île de la Réunion, constituant ainsi l’une des souches originelles de peuplement de ce département français d’outre-mer.

Voilà le genre d'histoires dont on se régale dans ce livre, alimentant la réflexion sur la grandeur et la décadence...

Les illustrations qui ponctuent chaque histoire n'apportent rien, on se demande même quel peut en être l'intérêt, c'est dommage.

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La ligue des économistes extraordinaires. Smi..

On peut investir sur soi-même comme un chef d’entreprise investit sur une machine ou sur un nouvel employé.

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Cet ouvrage paru en 2014 apparaît classé dans les bandes dessinées : en fait il s'agit de textes, chacun consacrés à un capitaliste différent, accompagnés d'un ou deux gags en bande dessinée, avec une répartition d'environ 80% texte, 20% BD. Il a été réalisé par Benoist Simmat, journaliste économique et essayiste, et par Vincent Caut bédéiste. Ils passent en revue trente-sept économistes remarquables, répartis en trois grands chapitres : les classiques (XIXe siècle avec treize économistes), les révolutionnaires (XXe siècle, avec onze économistes), les contemporains (XXIe siècle, avec treize économistes). Chaque chapitre s'ouvre avec une introduction : les impairs de nos pères pour le XIXe siècle, le temps des dynamiteurs pour le XXe, Vive la crise ! pour le XXIe. L'ouvrage débute avec une préface de deux pages, écrite par Jean-Marc Daniel (spécialiste de la politique économique et professeur), une introduction de quatre pages : la science économique est née ce jour-là… Il se termine avec une conclusion de deux pages, un glossaire de cinq pages, un index d’une page, et une page de références et de remerciements. Ces deux auteurs ont ensuite réalisé un ouvrage consacré à La ligue des capitalistes extraordinaires (2015).



Introduction. En l’an de grâce 1764, au cours d’un dimanche de fin d’été, deux gentlemen eurent une longue et passionnante conversation au premier étage d’une auberge de Compiègne. L’un, Adam Smith, était un Écossais, célèbre en Angleterre pour son œuvre de philosophe où tout le monde connaissait son faciès disgracieux reproduit sur les gazettes du pays. L’autre, François Quesnay, un Français très connu lui aussi, mais dans la France de Louis XIV, était un physicien courtisé qui exerçait la fonction très symbolique de barbier du roi, c’est-à-dire médecin personnel de sa Majesté. Ils parlent économie.



Adam Smith (1723-1790) : le saint patron de la productivité. Sa Main Invisible est devenue la parabole de tous les capitalistes du monde. Adam Smith porte un prénom rêvé pour être le premier des économistes extraordinaires. Ce natif de la petite ville de Kirkcaldy (nord-est de l’Écosse), qui souffrait d’une maladie nerveuse lui faisant sans cesse opiner du menton, sera toute sa vie un professeur totalement farfelu, à la distraction légendaire. Malgré, cela, quelques années avant la Révolution française, l’Europe entière accourait à Glasgow pour écouter les leçons magistrales de ce professeur de morale – discipline universitaire des temps anciens, mélange de théologie, de philosophie et d’économie politique. Voltaire ou Hume commentaient son œuvre ; Benjamin Franklin en personne lui avait rendu visite. Un jour, un premier ministre de sa majesté s’était même levé alors qu’il entrait dans une pièce. Smith est l’homme d’un ouvrage célébrissime, Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, grande fresque théorique sur l’émergence de la société marchande. Pourtant rien, mais alors vraiment rien ne destinait le jeune Adam à devenir cette figure légendaire dont les traders analphabètes actuels s’offrent encore le maître livre (pour caler leur armoire ?).



Cet ouvrage brosse donc le portrait de trente-sept économistes d’Adam Smith à Thomas Picketty. Chaque entrée est structurée de la même manière. D’abord le nom de l’économiste, ses dates de naissance et de mort (s’il est décédé), une formule pour le qualifier, une courte phrase pour synthétiser son apport. Un exemple : Karl Marx (1818-1883), le pervers narcissique de la plus-value. Son pavé de 2.500 pages a mis la moitié du monde à la corvée de patates. Puis le chapitre qui lui est consacré se compose de trois parties intitulées : Vis sa vie, Thèse antithèse foutaise, Pourquoi il s’est planté, merci ! En fonction de l’importance de l’économiste, de sa renommée ou de ce qu’il a laissé dans l’histoire de cette discipline, l’entrée peut compter de deux à six pages. Elle comprend un ou deux gags sous forme de bande dessinée. Les entrées les plus longues peuvent comprendre également un cas pratique (toujours pour Marx : le marxisme appliqué à la crise de 2008) et une anecdote qui tue (les péripéties de l’édition du Capital de 1867 pour le livre I, à 1910 pour le livre IV, et même une adaptation en manga par la suite). Chaque entrée se termine avec la référence de l’ouvrage de l’économiste, passé à la postérité. Comme les titres en exemple ci-dessus l'indiquent, la tonalité de la rédaction comporte une fibre moqueuse ou insolente. Les bandes dessinées s'inscrivent également dans un registre comique, faisant la part belle à la dérision, à partir d'une anecdote ou d'un trait de caractère réel ou supposé, ces économistes pouvant se montrer mesquins, capricieux, infantiles, colériques, ou bien sûr près de leurs sous. Ces gags font office de respiration illustrée plaisante et bienvenue, sans avoir la prétention d'être révélatrices ou pénétrantes.



Une entreprise particulièrement ambitieuse que de vouloir faire connaître l’histoire de cette discipline, l’économie, au travers de textes synthétiques et vivant, présentant la vie, la thèse principale et ses limites d’un économiste remarquable. Dans la conclusion, l’auteur présente les questions auxquelles il a voulu répondre, ou plutôt la problématique qui s’est imposée à lui. L’économie est-elle une science ou un débat ? Est-ce une discipline promouvant une méthode réfutable pour faire avancer la connaissance ? Ou une confrontation entre outils et potions devant entrer dans la composition des politiques économiques et sociales ? Il conclut par le fait qu’il s’agit d’une discipline encore jeune, qui n’a pas atteint l’âge de maturité et que bien souvent elle ne sait fournir que des explications a posteriori, bien loin de pouvoir produire des théories sur la base d’expériences reproductibles, qui serait capables de prévoir quoi que ce soit. Le lecteur en ressort avec cette impression que la balance penche fortement du côté Débat, surtout par le fait que la dernière partie de chaque entrée s’intitule Pourquoi il s’est planté, merci !



L’auteur a mis le nom des trois économistes les plus célèbres en couverture : Adam Smith et sa Main Invisible, Karl Marx et son Capital, John Maynard Keynes et l‘absence de mécanisme menant au plein emploi. Pas sûr que le lecteur en connaisse beaucoup d’autres, et c’est d’ailleurs un ouvrage qui s’adresse plutôt aux novices ou débutants en la matière, un ouvrage de vulgarisation. Pour autant chaque entrée est dense et la matière en elle-même induit un bon niveau de conceptualisation. De fait, le lecteur se rend vite compte qu’il apprécie les respirations apportées par les bandes dessinées, même leur humour qui repose sur des mécanismes basiques. Il apprécie également l’impertinence des textes, apportant là aussi une forme de dédramatisation bienvenue, et souvent très savoureuse. Par exemple, dans le glossaire, la définition de la Main Invisible, concept formulé par Adam Smith : magie intrinsèque au marché où la confrontation des égoïsmes et la recherche frénétique des intérêts particuliers aboutit à la satisfaction générale. Pour autant, de temps à autre, le lecteur revient sur un économiste précédent ou sur un paragraphe pour se remettre en tête l’exacte formulation de l’auteur, et en réévaluer le sens au vu de ce qu’il a lu par la suite. Les trois parties consacrées à chaque économiste prennent tout leur sens : la partie biographique pour comprendre le contexte historique dans lequel il a développé ses concepts, la partie théorique très synthétique sur son apport à la discipline, et la mise en perspective au regard de l’évolution de l’économie dans les décennies qui ont suivi. À chaque fois, l’auteur trouve facilement à redire, c’est-à-dire des événements, des évolutions des comportements qui ont contredit la théorie de l’économiste.



Pour autant, chaque entrée se révèle intéressante et instructive. Au fil des trente-sept présentations, le lecteur retrouve ou découvre de grandes notions d’économie, depuis la Main Invisible jusqu’au constat que la machine capitaliste fabrique des inégalités (Thomas Pikkety), en passant par les projections d’accroissement de la population (Thomas R. Maltus), la rente foncière (David Ricardo), l’utilité marginale (Léon Walras), l’optimum de Pareto (la loi des 80/20 de Vilfredo Pareto), le processus de destruction créatrice (Joseph Schumpeter), le développement de la bureaucratie au détriment du profit (John K. Galbraith), la théorie du capital humain (Gary Stanley Becker), les inégalités en termes d’information (Joseph Stiglitz), l’indice de développement humain (IDH, Amartya Sen), la place et le rôle des oligopoles (Jean Tirole), etc. Par exemple, il peut savourer la théorie du capital humain. Le beckerisme, ou théorie du capital humain, est universellement discuté car son postulat repose sur une évidence rarement étudiée par ces fainéants d’économistes : on peut investir sur soi-même comme un chef d’entreprise investit sur une machine ou sur un nouvel employé. Avec cet éclairage, il comprend mieux certaines visées du développement personnel en provenance des États-Unis, en particulier sur la façon d’envisager ses amitiés, à l’aune de ce qu’elles apportent, pour ne pas dire du potentiel de ce qu’elles peuvent rapporter.



Les auteurs attirent le lecteur potentiel avec un titre référentiel (La ligue des Gentlemen Extraordinaires, d’Alan Moore & Kevin O’Neill), des bandes dessinées humoristiques. L’ouvrage commence tranquillement avec une préface, une introduction, et passe au premier de tous : Adam Smith. La forme retenue fait sens très rapidement, à la fois les notes d’humour pour aérer un propos concis et dense sur une discipline conceptuelle, la volonté de donner un minimum de personnalité à chaque économiste, le propos à la tonalité parfois railleuse, mais toujours compensé par un exposé synthétique et clair de l’apport de l’économiste considéré à la compréhension de mécanismes complexes, sa filiation dans l’histoire de la discipline, et les limites d’application de sa théorie. Un ouvrage très instructif et très édifiant, enrichissant la culture personnelle sur un sujet qui entretient des relations avec la politique, la sociologie, la philosophie, et qui parle franchement.
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La ligue des capitalistes extraordinaires

Ce gestionnaire approximatif a imposé la communication de marque comme un vecteur de croissance.

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Cet ouvrage paru en 2015 apparaît classé dans les bandes dessinées : en fait il s’agit de textes, chacun consacrés à un capitaliste différent, accompagnés d’un ou deux gags en bande dessinée, avec une répartition d’environ 80% texte, 20% BD. Il a été réalisé par Benoist Simmat, journaliste économique et essayiste, et par Vincent Caut bédéiste. Ils passent en revue trente-neuf capitalistes remarquables, répartis en trois grands chapitres : la première révolution industrielle (XIXe siècle avec onze capitalistes), la deuxième (XXe siècle, avec quatorze capitalistes), la troisième (XXIe siècle, avec quatorze capitalistes). Chaque chapitre s’ouvre avec une introduction : le temps des pépères fondateurs pour le XIXe siècle, les contremaîtres du monde pour le XXe, les winners de l’e-économie pour le XXIe. L’ouvrage débute avec une introduction de quatre pages : les grands capitalistes naquirent ici… Il se termine avec une conclusion de deux pages, un glossaire de six pages, un index de deux pages, et une page de remerciements.



Les grands capitalistes naquirent ici… dans les années 1770, il existait à Birmingham, grande cité fourmillante du centre du Royaume Uni de Grande Bretagne, un club de gentlemen pour le moins extraordinaires. Cette organisation réunissait parmi les plus brillants intellectuels de l’époque et se faisait appeler Lunar Society, le club de la Lune. Une dénomination choisie par ses membres parce qu’ils avaient l’habitude de se rencontrer les nuits de pleine lune afin de retrouver plus facilement leur chemin de retour dans l’obscurité. Parmi eux : James Watt, Erasmus Darwin, Adam Smith, Benjamin Franklin, Joseph Black, John Wilkinson, John Roebuck, etc. Et d’autres : les pionniers du capitalisme moderne.



Richard Arkwright (1732-1792) – Cet artisan touche-à-tout a imposé au forceps la première usine automatisée au monde. 100% bio : barbier de profession, on ne saura jamais si Arkwright inventa réellement l’usine, ou s’il déroba le concept à un concurrent. Mais il organisa une première production de masse basée sur la division du travail, chère au philosophe Adam Smith. Obsédé par l’expansion de son invention, il couvrit l’Angleterre et jusqu’à l’Écosse de ses satanés manufactures automatiques où 30.000 employés trimaient pour la gloire du roi. Un lettré voyageur trouva que sir Richard Arkwright, fait chevalier par Buckingham, avait quelque peu gâché le paysage de l’Angleterre. Et sa propre santé, indubitablement : comme le raconta l’un de ses amis d’enfance ecclésiastique, Arkwright devint une caricature de patron surmené obsédé par la cadence de ses affaires et de ses comptes. Le diable d’homme avait aussi inventé le dirigeant surbooké ! Cet industriel anglais est considéré comme le père de l’usine moderne. Il est resté dans les livres d’histoire (essentiellement anglo-saxons) pour avoir été le premier à organiser en un lieu donné la supériorité de la machine sur l’artisan.



Il s’agit du deuxième ouvrage de ces deux auteurs, après La ligue des économistes extraordinaires. Smith, Marx, Keynes et tous les autres en BD (2014). Le titre évoque la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, d’Alan Moore & Kevin O’Neill, juste pour l’allure, et pour ce club de la Lune. Chaque entrée est structurée de la même manière : le nom du capitaliste extraordinaire avec ses dates de naissance et de mort, un court sous-titre pour le qualifier (Par exemple : le patron de mystificateurs pour PT Barnum), deux lignes pour mettre en exergue son innovation (par exemple pour Mark Zuckerberg : Son internationale des brèves de comptoir digitales a étonnamment créé un nouveau secteur d’activité), un article en trois parties (100% bio, L’empire du pire, Son héritage narcissique, merci !). S’y trouvent également une date clé en fin d’article (par exemple pour Rupert Murdoch : 2007, rachète pour 5 milliards de dollars le Wall Street Journal), éventuellement un encadré en grisé sur une anecdote révélatrice ou surprenante, et en fonction des capitalistes, une ou plusieurs bandes dessinées, d’une page, une partie de page, ou juste un strip. Comme les exemples ci-dessus l’indiquent, la tonalité de la rédaction comporte une fibre moqueuse ou insolente. Les bandes dessinées s’inscrivent également dans un registre comique, faisant la part belle à la dérision, à partir d’une anecdote ou d’un trait de caractère réel ou supposé, ces capitalistes pouvant se montrer mesquins, capricieux, infantiles, colériques, ou bien sûr mégalomanes. Ces gags font office de respiration illustrée plaisante, sans avoir la prétention d’être révélatrices ou pénétrantes.



La première partie expose la genèse et la nature de la première révolution industrielle avec la première usine à grande échelle, le déploiement de la machine à vapeur dans différents secteurs de production, la fabrication à grande échelle de la poudre à canon, la création de la première banque d’affaires, l’essor des chemins de fer, la création des voyages organisés, la naissance de l’industrie de l’armement, les premiers grands magasins avec des prix fixes et non plus à la tête des clients, l’utilisation de l’acier et l’apparition du métier d’affairiste à une ampleur jusqu’alors inconnue. Le lecteur relève une entrée qui sort de l’ordinaire, celle consacrée à Phineas Taylor Barnum (1810-1895) : ce forain surdoué fit de son nom la première marque de l’entertainment américain. Au cours de cette première partie, au travers de sa sélection, l’ouvrage fait apparaître les grandes inventions qui ont modelé l’évolution de l’organisation professionnelle, ainsi que les méthodes utilisées. Fatalement, le lecteur finit par se demander pourquoi eux. Il commence par se dire que pour tous les capitalistes que les auteurs lui présentent et qui ont réussi, il y a dû y en avoir dix fois plus qui ont échoué, voire, cent ou mille fois plus. Puis il remarque que certains étaient issus de familles aisés, et qu’ils ont su faire fructifier la fortune héritée, ce qui n’est déjà pas donné à tout le monde. Mais il reste un point commun à tous : à l’ère de l’industrialisation et du commerce généralisé, les riches s’enrichissent par le travail de la main d’œuvre abondante, rémunérée au plus bas, et sans couverture sociale, sans oublier le travail des enfants.



Le lecteur passe alors à la deuxième révolution industrielle avec les aciéries, la fabrication d’automobiles, les puits de pétrole, l’électrification, la métallurgie, les chaînes d’assemblage, l’aviation… et d’autres secteurs d’activité émergeants comme les produits de beauté, la mode, les meubles à monter, le luxe et le divertissement. À nouveau, ces capitalistes ne décrochent pas de prix de morale ou de reconnaissance pour leurs employés. Un petit exemple très élégant : Gabrielle Chanel surnommée Coco. Elle tente de se réapproprier la marque de parfum N° 5, en profitant de l’exil contraint de ses anciens associés juifs, les Wertheimer, à l’aube de la seconde guerre mondiale. Arguant leur fuite aux États-Unis, elle réclame aux autorités allemandes la propriété du précieux label. Très chic ! Elle ignore que la famille Wertheimer avait anticipé les lois d’aryanisation et transmis ses parts majoritaires à un homme de paille, qui leur restituera à la propriété de l’entreprise à la Libération. Mais, bon, les affaires sont les affaires : les Wertheimer réembauchent Coco dans les années 1950 pour raviver la marque, en dictant leurs conditions quand même. Les autres chapitres valent également tous la lecture, d’Henry Ford et ses chaînes de montage à Bernard Arnault et la rentabilité insolente du luxe, en passant par le marchand de rêves Walt Disney.



L’ouvrage passe au XXIe siècle avec l’avènement de l’informatique et des produits haute technologie (IBM, Sony, Samsung), la création des jeux informatiques, la course au système d’exploitation entre Apple et Microsoft, et la toile mondiale avec Google, Facebook, Paypal, Alibaba, sans oublier la téléphonie mobile. D’anciens empires réussissent leur reconversion : d’autres semblent surgir de nulle part. des fortunes personnelles de plusieurs dizaines de milliards de dollars se bâtissent en vingt, quinze voire dix ans. Les personnalités de ces capitalistes conservent tout leur potentiel polémique. Les employés sont incités à baisser les yeux en présence du grand patron Lee Kun-hee, responsable du conglomérat géant Samsung. L’entreprise Apple parvient à faire revenir Steve Jobs après l’avoir éjecté, en achetant quatre cents millions de dollars la société NeXT et son logiciel développé par Jobs, logiciel qui ne sera jamais utilisé. Le lecteur sourit devant la tournure des présentations saupoudrées de dérision et de moqueries envers ces capitalistes, mais sans jamais diminuer leur réussite, en mettant en lumière leurs innovations et en quoi le capitalisme a évolué avec leur façon de faire.



Ce n’est donc pas une bande dessinée, mais le portrait amusé de trente-neuf entrepreneurs hors du commun, en provenance des trois derniers siècles. Ces individus ont exploré de nouveaux territoires industriels et bâtit des empires financiers. Quelles que soient les convictions politiques du lecteur, les réalisations de ces capitalistes extraordinaires forcent son admiration. Les petites piques en coin bien dosées évitent le systématisme, et s’avèrent d’autant plus efficaces pour que le lecteur garde à l’esprit qu’il s’agissait d’êtres humains imparfaits, et que la réussite capitaliste ne peut prendre une dimension gigantesque que par le travail de milliers d’employés anonymes dont la rémunération n’est jamais à la hauteur des bénéfices de leur employeur. Les gags sont en phase avec ce ton dédramatisé, mais pas aveugle aux réalités économiques.
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La Romanée Contée : Pinot noir contre Dragon bl..

L’homme de la romanée-conti, et deux autres personnes, dont le magicien qui a fait le tour de prestidigitation, disparaissent lors d’une cérémonie de grands pontes. L’enquête est menée, de façon bavarde, par Pinot et sa collègue d’origine chinoise. Une bd qui rend hommage aux grands crus mais, qui aussi, sent l’argent à plein nez. On y croise Bernard Pivot et Robert Parker. La fin ne m’a pas convaincue. Quelques anecdotes intéressantes.
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L'incroyable histoire de la géographie

Ce troisième tome des BD de la série "incroyable histoire de .." est un peu indigeste, pour le coup, une somme de dates et de noms, pas très rock and roll, c'est vrai qu'à sa création "moderne", la Géographie était une affaire sérieuse.

Pour les auteurs, l'aventure de la Géographie commence avec la campagne d’Égypte, c'est vrai pour le côté solennel et documenté, mais c'est oublier toutes les cartes d'avant les conquêtes de l'Amérique et des océans, les portulans j'en passe et des meilleurs.

Dans ce tome, qui m'a fait découvrir quand même, qui sont certains illustres inconnus des plaques de nos rues, il s'agit surtout de la politique géographique de la France et des pays européens colonisateurs.
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L'incroyable histoire de la cuisine

Reprenant les ingrédients de L'incroyable histoire du vin ( avec humour et une bonne dose d'anachronismes et avec l'idée de s'apprendre en s'amusant), Stephane Douay et Benoist Simmat se lancent dans l'incroyable histoire de la cuisine de la préhistoire à nos jours.



Quand peut-on parler de cuisine ? Quand naissent les premières recettes ? A quoi pouvait ressembler les repas ? Est ce que les vegans existaient avant ? D'époque en époque, on note tous les apports du passé venant de multiples civilisations.

Ainsi dès les premières grandes civilisations, on croise les "ancêtres" de la pastilla et de la pièce montée.



Saviez vous que les égyptiens inventent le pain au levain et sont les premiers à maîtriser le processus de vinification en entier ?

De chapitre en chapitre, on constate aussi combien la cuisine s'est enrichie par les voyages et les grandes découvertes.

Plus tard, émerge une cuisine "capitaliste" et le début de l'industrie agroalimentaire. C'est contre cette uniformisation et cette alimentation de masse que naissent les mouvements du bio et du slow food entre autres au 21ème siècle.

Les auteurs glissent aussi 22 recettes de plats cités pendant le récit et réalisables à la maison.

Une histoire de l'humanité à travers l'évolution de la cuisine ! Un projet aussi riche que passionnant à suivre et à dévorer!




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'incroyable histoire du vin

Une bd qui est idéale pour ceux qui veulent en savoir plus sur l'histoire du vin. J'ai été surprise par toutes ces découvertes. On y apprend les différentes façon de cultiver le raisin à travers le monde et les différentes manières d'en faire du vin ainsi que les plus grands inventeurs qui ont pu améliorer la façon de les conserver. J'ai trouvé cette BD très interessante et ludique. Le ton humoristique rend cette lecture plaisante et addictive.
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Les caves du cac 40 : Les dix commandements..

Satire de l'industrie viticole.



Ici on ne parle pas de robe, d'arôme, ou de caractère.

Ici on parle investissement, rentabilité, et image de marque.

Le vin est devenu un produit de luxe. Les domaines de grands noms représentent donc un très bon investissement pour des milliardaires même s'ils ne connaissent finalement rien au métier de vigneron. Ils n'y connaîtront d'ailleurs, probablement, jamais rien.



Dans cette BD, on apprend par petites touches l'histoire de cette industrie, et on s'amuse des contradictions de ce milieu si particulier. Comme quoi on peut rire de choses qui sont à mille lieues de nos soucis quotidiens... (J'aurais bien écrit "rire jaune" mais j'ai peur que cet adjectif à connotation beaucoup moins luxueuse face tâche.)



À moins de faire partie des plus grandes richesses de France, je ne suis pas loin de penser que cette lecture peut provoquer un sentiment d'impuissance.

Un sentiment qui peut provoquer une envie de s’enivrer.

Avec classe bien sûr.

Avec du vin. (Je suis certaine de ne pas vouloir écrire "avec du jaune" cette fois.)

Un grand cru, de préférence.

Justement, je crois que dans ma cave j'ai... Oups... Pas sûr que la BD ait eu l'effet escompté sur moi...
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L'incroyable histoire de l'argent

Je suis surprise, car le sujet ne m'intéresse pas spécialement, mais j'ai trouvé cette lecture passionnante !

De manière simple, efficace, pédagogique, se déroule un conte économique : l'histoire de l'argent. De la préhistoire à l'époque numérique, on suit de manière chronologique la grande épopée de l'argent : les échanges avant l'argent, sa création progressive, son évolution à travers le temps et l'espace, jusqu'au crypto monnaies actuelles.

C'est étonnamment drôle, léger. Ça se lit un peu comme une saga. Saga servie par un dessin vif et coloré, pourtant suffisamment discret pour ne pas distraire du texte. Texte double : voix off pour la partie histoire documentaire/bulles de dialogue humoristiques illustrant le propos. Et il y a le "chœur" en la personne de Satoshi Nakamoto, qui brise le quatrième mur pour des explications supplémentaires directement adressées au lecteur.

En bref, une vraie réussite qui me donne envie d'aller découvrir les autres titres de la collection (en même temps avec Les Arènes, un collaborateur de la Revue Dessinée, et un journaliste économique aussi expérimenté, il n'y avait pas trop de doutes à avoir).
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L'incroyable histoire du vin

Une BD offerte pour Noël à l’un de mes proches qui travaille dans une Coopérative vinicole : L’incroyable Histoire du vin de Benoist Simmat et Daniel Casanave…



Un voyage dans le temps et les civilisations qui ont marqué l’histoire du vin : la préhistoire, l’Antiquité, les vins gaulois à l’origine des grands vignobles français, la place compliquée du vin en Orient et les paradoxes et ambivalences de l’Islam, le rôle du vin dans la religion chrétienne, les révolutions industrielles, l’écologie…

La culture de la vigne, l’élaboration des vins, leur conservation, leur transport et leur commercialisation sont toujours finement contextualisées en fonction de l’Histoire, des évènements politiques, sociaux, économiques…



Un Bacchus très relooké pour l’occasion, à l’allure moderne et citadine, façon hipster en chemise à carreaux cintré, jeans et Converses accompagne les lecteurs de la préhistoire à nos jours et les guide à travers les époques, évoluant à grands pas énergiques dans les cartes géographiques et commentant les différentes scénettes.

Le graphisme est simple et dépouillé, mais aussi très détaillé. La tonalité générale, très didactique, est pleine d’humour. L’ensemble est superbement documenté, agrémenté de citations originales.



Une réussite !


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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L'incroyable histoire de la géographie

Cette Géo fait débat



Attention, avec cet ouvrage, on est proche de l'arnaque. Le titre "L'incroyable histoire de la géographie" et son sous-titre "200 ans d'exploration du monde", laissent courir les imaginations et on s'attend à parcourir le monde sur les pas des grands aventuriers et savants : frissonner avec Brazza, trembler avec Caillié, chercher le bon Dr Livingstone avec Stanley, fouler le Tibet avec Alexandra David-Néel...



Mais au final, si on retrouve la plupart des ces grands explorateurs, ils n'apparaissent que sacrifiés sur l'autel consacré à l'histoire de la Société de Géographie, qui fête son centenaire. Ce livre est donc avant tout, un monument à sa gloire.



Dès lors, nous sommes noyés dans les détails de cette institution, ses présidents, ses établissements, ses congrès...Chaque expédition, chaque exploit est ramené à sa prise en compte administrative et le charme est rompu.



Pire, à la fin, on ne sait même plus au fond ce qu'est vraiment la géographie. L'interdisciplinarité est en effet telle, qu'au fond, tout semble la constituer : la topographie bien sûr, mais aussi la culture, l'économie, la sociologie, l'histoire...ou pour reprendre certains termes du livre, "la gémorphologie, la géocryologie, la paléoclimatologie, la chronobiologie, l'anthropogéographie, l'ethnophotographie...". Le comble du ridicule (souligné par les auteurs quand même) intervient avec des discours tels que celui d'Henry Reymond, spécialiste de géographie urbaine qui " argumente pour une transformation du regard géographique qui ouvre l'écoumène à l'élection raisonnée d'un arrangement multistrates. Cette chronotaxie tridistratique appliquée ici au mode d'émergence des compositions intraurbaines, quant au maintien processuel d'une cohérence géographique..." . C'est sûr qu'on est loin de l'apprentissage des préfectures et des sources de la Loire !



Enfin, on pourra aussi s'étonner de trouver 2 pages consacrées à Sylvain Tesson (que j'aime bien par ailleurs), et rien sur Nicolas Bouvet.



Le dessin de Bercovici et les quelques traits d'humour ne suffisent pas à rendre ce pavé digeste.



Une grosse déception.
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L'incroyable histoire du vin

Saviez-vous que le vin est la boisson la plus consommée au monde, devant le café et le thé ?

Que le vin tel que nous le connaissons aujourd’hui vient des civilisations grecques et romaines ?

Que la place centrale du vin dans l’eucharistie, l’acte de partage des chrétiens, a eu une importance déterminante dans l’expansion de cette boisson de par le monde ?



De la préhistoire à nos jours, y compris l’essor récent du vin bio, ce livre palpitant retrace l’histoire de ce breuvage.



Les dessins sont colorés et percutants, avec beaucoup d’humour.

L’ouvrage est très dense, très renseigné et bien construit.



J’ai passé d’excellents moments de lecture et vous le recommande vivement !
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L'incroyable histoire du vin

Indispensable et passionnant

Sous forme de BD cette incroyable histoire du vin est ultra- documentée. Elle apporte un éclairage quasi exhaustif sur l’histoire, la géographie mais aussi la sociologie et la philosophie du vin. La politique et la religion sont les 2 grands actrices de la naissance et de la dynamique viticole.

On y apprend la relation complexe entre islam et vin, le rôle des évêques et des monastères en Europe. Le lyonnais que je suis se réjouit de la naissance du tonneau entre Rhone et Saône et du rôle de Marcel Lapierre dans le développement des vins bios.

On apprend que le champagne est une invention.....anglaise!!

Que l’armée a tiré en 1907 sur les vignerons du Languedoc venus manifester contre les vins algériens !! Que la mondialisation de la vigne a démarré dès le XIXe siècle.

Et beaucoup d’autres choses très référencées, très bien mises en image , très didactiques mais jamais ennuyeuses.

Enfin le dernier chapitre évoque la révolution bio mais avec une neutralité assez bienveillante ( mais lucide) et c’est vraiment top !! Un très beau livre.
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L'incroyable histoire du vin

Ce livre se démarque des centaines d’ouvrages déjà parus se présentant comme guides des vins ou traités d’oenologie. Ici, on ne discute pas de cépages ou de millésimes, mais on envisage de manière globale l’évolution de la culture de la vigne et de la consommation de vin à travers le monde, au fil de siècles.

Et j’ai trouvé cette histoire passionnante ! Benoist SImmat nous démontre que l’usage du vin n’est pas apparu au hasard sur la Terre, mais qu’il est très fortement lié à l’histoire des civilisations dominantes : né en Mésopotamie, il se répand en Egypte, puis en Grèce, à Rome, et de là, dans toute l’Europe, accompagnant l’essor du christianisme (pas de célébration chrétienne sans vin de messe !).

Au fil des siècles, des inventions ont permis la conservation, le transport et la dégustation du vin : amphores, tonneaux, bouteilles … avec des intervenants parfois inattendus : par exemple, la bouteille et la méthode champenoise sont dus aux Anglais ! J’ai ainsi appris que Dom Perrignon a défini des règles très précises sur la culture, le choix des grappes, l’assemblage des vins de Champagne, mais le secret des petites bulles ne vient pas de lui !

De chapitre en chapitre, on voit comment on a appris à conserver le vin, à sélectionner les cépages et les terroirs, puis comment le vin s’est établi dans les Amériques, comment il ne s’est pas établi en Chine… jusqu’aux dernières perspectives qui s’offrent en ce début de 21ème siècle : le vin du futur sera bio, majoritairement rosé et le producteur n°1 sera …. la Chine !

Une lecture agréable et instructive donc. J’ai un peu moins aimé la bande dessinée due à Daniel Casanave, disons assez classique mais sans surprise, et également les détails du dernier chapitre sur la production de vin bio, qui a parfois des allures de catalogue publicitaire.

Mais le plaisir d’apprendre est là, alors faites comme moi, dégustez ! A votre santé !

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