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Critiques de Bernard Cerquiglini (50)
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Mots immigrés

Les p'tits mots immigrés"?

Lais-sez pas-ser

Les p'tits mots immigrés

À l'oc-ca-sion, le mot chif-fon."





Au XIVe siècle, les mots anglais et français " chip " et " chiffre " ont donné naissance au terme " chiffe " qui réunit leur signification, à savoir sans valeur. La chiffe, dont est issu " chiffon " est donc une chose ou une personne sans énergie.





Erik Orsenna ici, répond à un autre Eric ( ce dernier chiffon, un Eric qui porte un nom d'origine berbère, un nom qui peut donner des boutons, des...zémourroïdes?) et à une Marine (à la peine avec ses verbes) à propos du "grand remplacement" qui devient un "grand enchantement" avec tous ces mots immigrés en France...

Sans eux, plus personne ne pourrait parler, sauf peut-être bégayer?





" Puisque vous avez décidé d'insulter les êtres humains venus d'ailleurs, nous les mots immigrés, avons décidé en signe de solidarité, de commencer une grève illimitée!"





Nagui, le présentateur d'origine égyptienne, prêta son micro aux Mots immigrés, pour l'émission rebaptisée : "N'oubliez pas les mots immigrés" .

Ce qui suivit perturba beaucoup de monde...

"Nous Gaulois, sommes des Celtes venus du centre de l'Europe ( Wisigoths et autres Ostrogoths. Ce n'était pas la peine de se battre entre parents en 14-18)





Et voici "Zénith", un personnage venu de l'autre côté de la Méditerranée. Et grâce à lui, on sut se loger confortablement avec "divan, sofa, baldaquin..."

Prendre soin de son corps "laque, hammam, santal.." ou se distraire "échecs, luth, guitare..."





"Lais-sez pas-ser

Les mots immigrés

Pa-pier de riz ou d'A-ra--bie

Qu'un soir ils puiss'n vous ré-chauf-fer..." Pardon Mr Gainsbourg.

Un peu d'a-mour - Pa-pier ve-lours :)

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Le ministre est enceinte

Ecrivaine, auteure, professeure, … dans l’essai « Le (la) ministre est enceinte » Bernard Cerquiglini, linguiste reconnu, aborde avec humour la querelle de la féminisation des fonctions, titres et professions en France. Ceci peut paraître un détail, est-ce vraiment le cas ?

Peut-on légiférer sur le français et imposer par décret des changements ? Doit-on dire « Madame le ministre » ou « Madame la ministre » ? Ce qui touche notre langue n’est pas seulement l’affaire de spécialistes, chaque personne a son mot à dire et les hommes ou femmes politiques s’en mêlent (et s’emmêlent).



La féminisation de la langue a été enclenchée très tardivement en France et un des objectifs de l’essai est de répondre à une interrogation : pourquoi les instances françaises sont-elles restées si longtemps passives ? L’auteur revient sur les avancées et les reculs de la langue française. Dans le passé, la langue était plus « souple », moins « corsetée » qu’elle ne l’est aujourd’hui. Bernard Cerquiglini attaque vivement l’Académie française qui a toujours défendu le terme de « genre non marqué » en considérant qu’il n’y avait aucune forme de discrimination dans cette règle. Après s’y être longuement opposé, l’Académie française a finalement donné son aval à la féminisation des noms de professions le 28 février 2019. Des mots tels que « professeure » « proviseure » ou « présidente » sont désormais acceptés, « l’ambassadrice » n’est plus l’épouse de l’ambassadeur. Selon Cerquiglini, l’histoire de la langue est révélatrice d’un retard de l’égalité homme femme en France, il souligne les rapports entre langue et pouvoir. Il faut une norme mais il faut également tenir compte de l’usage. Il invite le lecteur à considérer les néologismes comme un signe de vitalité de la langue, selon lui, l’innovation linguistique est indispensable pour que la langue soit en phase avec le monde actuel.



On ne se lasse jamais en tournant les pages de cet essai, impatient de comprendre le phénomène de résistance à la féminisation de la langue. Il n’est pas nécessaire d’être féministe pour accepter la féminisation de certains mots, même si parfois l’intérêt n’est pas évident (doit-on, par exemple, réciproquement masculiniser le mot vedette ?) Par contre, comme une très large majorité de spécialistes, l’auteur met en garde contre l’écriture inclusive qui entrave la clarté des textes, détruit la concentration, complique encore l’orthographe déjà si durement malmenée et rend la prononciation impossible. Or une langue qui ne se parle pas n’est plus une langue.

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Histoire des préjugés

39 historiennes et historiens reconnus et de différents horizons tentent de déconstruisent près d’une cinquantaine de préjugés dans cet essai édifiant.



Histoires des préjugés se penchent sur l’origine et sur les effets que peuvent encore avoir ces idées préconçues sur notre société moderne. Cet essai nous fera voyager dans le temps et dans l’espace et nous offre une liste très exhaustive et pertinente. On apprend énormément de choses dans cet ouvrage. Bien que chaque partie ne contienne que quelques pages, ce texte m’a permis de découvrir des auteurs et m’a donné envie de me pencher sur des textes plus approfondis sur plusieurs des thématiques proposées.



Le pari est donc parfaitement réussi et je conseille fortement cet essai qui a su parfaitement être didactique et agréable à découvrir. Il nous prouve que l’Histoire et la vérité historique a une importance fondamentale.
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Mots immigrés

Lorsque ma nièce (2 ans, même pas et demi), me parlera de son "bogan" (comprendre "toboggan"), je pourrai lui glisser que le mot est d’origine algonquine (en espérant qu’elle n’entende pas kikine).



Bon, pas sûre que ça l’intéresse grandement, mais ce n’est pas grave, j’aurais enrichi son petit cerveau à ma manière, comme j’ai enrichi le mien en lisant ce drôle de petit livre.



Imaginez, à l’heure où des candidats à l’élection présidentielle ont fait leur campagne sur le rejet des autres, sur l’exclusion des étrangers, sur le fait qu’il fallait revenir à nos origines gauloises (purée, quel retour en arrière), imaginez que tous les mots d’origine étrangère se mettent en grève et que ces gens ne puissent plus les employer. Les voici muets ! On peut rêver, non ?



Je me suis vraiment amusée à lire ce petit livre, qui a égayé ma journée et rempli un peu plus mon petit cerveau. Je connaissais l’étymologie de certains mots, car c’est un plaisir de découvrir l’origine des mots, mais j’en ai appris bien d’autres.



La fable des auteurs est gentille, ça pique un peu, mais pas trop. Ils auraient pu être plus cyniques, plus caustiques, mais ils sont restés dans le registre du conte amusant et c’était une bonne idée.



Les mots deviennent des personnages et c’est Indigo qui va convoquer les mots purement gaulois en entrée de débat, nous expliquant l’origine de certains mots, nous rappelant que les Celtes n’étaient pas les premiers sur ce territoire qui n’était pas encore la France que l’on connait.



Transformer des mots en personnages étaient une bonne idée et Indigo poursuivra l’Histoire de la langue française, qui a emprunté bien des mots aux autres, les transformant un peu, qui en a donné (aux Anglais, par exemple), qui les a vu revenir transformé, les adoptant ensuite.



Les mots sont voyageurs, ils bougent, ils se transforment dans les bouches de ceux qui s’en accaparent, puis poursuivent leur route. Il est dit, dans le roman, qu’entre la France et l’Angleterre, c’était un véritable ping-pong des mots.



Les langues ne sont pas appelées à être figées, des mots nouveaux doivent venir l’enrichir, d’autres disparaissent, changent de signification, c’est ce qui en fait une langue vivante. Il n’est rien de pire qu’une langue qui se meurt faute d’avoir des gens pour la parler, la comprendre.



Après cette lecture, je me suis couchée moins bête. Tiens, j’ai même appris, dans la partie consacrée aux patois locaux, que les Français ne connaissaient pas le terme "pause carrière", très utilisé chez nous, en Belgique (vous devriez l’adopter !).



Voilà donc un petit roman bien fait, drôle, sympathique, qui rend plus intelligent (ou plus cultivé) et qui, au travers d’une fable avec les mots, aborde un sujet important : la xénophobie, le rejet de l’autre, le racisme.



Un ami m’avait dit un jour que ceux qui voulaient mettre dehors les étrangers oubliaient une chose importante : que ce sont avant tout des consommateurs !



Ben oui, ils travaillent et quand bien même ils toucheraient de l’argent à ne rien faire, cet argent repasse illico presto dans le système, puisque tout est dépensé dans le coin, faisant vivre des commerçants. L’argent doit circuler pour faire de la richesse.



Autre chose, ici, ce sont les mots d’origine étrangère qui se mettent en grève, mais que se passerait-il, demain, si toutes les personnes d’origine étrangère, se mettaient en grève du travail ? Plus de métros circulant à Bruxelles (à Paris, je ne sais pas), plus de poubelles ramassées, plus de taxis (ou si peu), plus de livraisons, plus d’épiceries ouvertes, et j’en passe… Ce serait une catastrophe sans nom.



Il faudrait peut-être que certains y pensent, avant de parler à tort et à travers… La crise de la covid nous a démontré que nous avions besoin de gens qui livrent les marchandises, des caissières, de ceux qui s’occupent des déchets, du personnel de soin (hôpitaux comme dans les homes – EHPAD chez vous)…



Bref, de ceux qui bossent dans des fonctions qui ne sont pas mises en valeur, mal rémunérées. Des types comme les Carlos Ghosn ne nous ont servi à rien, dans cette pandémie. Pensons-y…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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La naissance du français

Le français ne nous est pas échu par malheur. Dès la fin du Moyen Age, nos semblables de langue se sont interrogés sur son origine et sur ses affiliations possibles avec le latin. Une chose est sûre : l’origine du français est antérieure à ces interrogations.





Bernard Cerglini s’aide de la linguistique historique pour affirmer que l’origine du français est liée aux Serments de Strasbourg. Prononcés en 843, ces serments signent l’alliance militaire entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre leur frère Lothaire afin de se partager l’immense royaume hérité de Louis le Pieux, fils de Charlemagne.

Auparavant déjà, d’autres documents nous attestent les balbutiements du français tel que nous le connaissons : le vase de Soisson, les Gloses de Reichenau ou le Sermon sur Jonas prennent leurs libertés face au latin classique encore fréquemment utilisé pour les écrits. Qu’est-ce qui différencie ces témoins des Serments de Strasbourg ? Pour Bernard Cerquiglini, un élément est déterminant : la dimension politique et unificatrice de ces derniers face aux enjeux principalement littéraires des premiers. Qu’il soit seulement permis de s’amuser avec le langage, lorsque cela n’implique pas une communauté politique, ne permet pas de conclure à la naissance d’une nouvelle langue ; il lui faut aussi une dimension universale.





« Depuis quand le français existe-t-il ? Depuis le jour où son altérité et sa spécificité, dues à son développement interne, sont reconnues et désignées. Du jour que celles-ci sont utilisées consciemment, dans un but de communication, dans une relation de pouvoir, et que cet emploi prend la forme du savoir, c’est-à-dire l’écriture. Depuis quand parle-t-on français ? Depuis qu’on l’écrit. »





Sous forme d’un développement clair décomposé en cinq chapitres, Bernard Cerquiglini déroule une démonstration brillamment illustrée et contextuellement ancrée qui ne nous laisse pas douter que la grammaire historique reconnaît aux Serments de Strasbourg la paternité de notre français. Si les descendants de Charlemagne ne s’étaient pas querellés lors de la répartition du territoire, notre français n’aurait peut-être été attesté que des siècles plus tard, à la manière de l’italien qui ne commença à être unifié que sous la vaste influence littéraire de Dante. On remercie Bernard Cerquiglini pour cette réponse claire et définitive qui n’est seulement –il faut le rappeler- que la réponse de la linguistique historique.

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Petites chroniques du français comme on l'aime

Et voici un ouvrage de Bernard CERQUIGLINI, un auteur que j’aime beaucoup. Ces petites chroniques du français comme on l’aime sont vraiment un chef-d’œuvre !



Il y a six gros chapitres :



Des trésors de notre langue française



De l’origine des expressions françaises



Des pièges de l’orthographe



Des exigences de la prononciation



Des subtilités de la grammaire



De bon usage de la langue française





Ce livre ne se contente pas d’édicter toutes les règles dans un style académique, il y a une multitude d’explications, des exemples, de l’étymologie, des citations d’auteurs, des maximes, et des anecdotes souvent assez drôles. La présentation est très pratique car il y a un sujet par page, vous pouvez donc le lire de temps en temps, dans l’ordre ou selon vos envies et vos lacunes à combler. Environ 340 pages à savourer sans modération.





Bref, si comme moi vous vouez un culte à la langue française, nul doute que vous apprécierez ce livre qui vous permettra d’apprendre ou de réviser des notions de français tout en vous délectant de l’écriture de ce brillant linguiste qu’est Bernard CERQUIGLINI ainsi que de son humour.





À lire assis(e) à votre bureau afin de pouvoir prendre des notes, en écoutant « En relisant ta lettre » de Serge Gainsbourg, en grignotant des fruits secs accompagnés d’un thé Oolong.



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Le ministre est enceinte

4e de couverture : Un ministre peut-il vraiment se retrouver enceinte ? La question ne relève pas tant de progrès de la génétique que des fluctuations de l’expression verbale. À ce titre, la querelle de la féminisation des fonctions officielles et des noms de métiers illustre à merveille le rôle singulier que tient la langue française auprès de ceux qui la parlent. Mêlant, comme l’interminable débat orthographique, le linguistique et le politique, opposant les conservateurs et les interventionnistes, l’Académie française à l’État, elle a rythmé pendant vingt ans l’un des changements les plus rapides et les plus étendus qu’ait connus notre langue. En confrontant le patrimonial et le fonctionnel, elle fait du français une langue querelle. La récente controverse autour de l’écriture inclusive l’a montré de nouveau.



Mon avis : Bernard Cerguiglini est un linguiste que j’aime beaucoup. Il reste toujours assez mesuré dans ses propos et j’admire son érudition. Outre l’écriture d’ouvrages, il intervient souvent sur France Culture.



Étant moi-même une femme (bah, oui), je me bats souvent pour la féminisation des mots. Par exemple, je trouve parfois agaçant que le masculin soit souvent plus flatteur que le féminin , par exemple : un chauffeur/une chauffeuse – un gourmet/une gourmette – un chevalier/une chevalière -

un médecin/une médecine ; dans ces exemples le masculin est un homme, le féminin un objet !



Par contre, l’écriture inclusive à tout crin (chanteur-euse) comme je l’ai déjà vu (ou éditeur-rice), là je dis non, il vaut mieux choisir un mot épicène qui contente tout le monde.



N’oublions pas que la francophonie régresse, alors avant tout, il faut penser à simplifier légèrement la langue française, afin de la rendre plus accessible et qu’elle ne soit pas constamment phagocytée par des anglicismes, ce qui est trop souvent le cas actuellement.



Vaste débat...



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Mots immigrés

Avec cette fable, Erik Orsenna et Bernard Cerquiglini montrent que la langue française que nous utilisons chaque jour n'est pas une langue figée : elle est le fruit de multiples influences et continue à évoluer.

Le propos et la forme sont intéressants mais la lecture de cet ouvrage est parfois monotone, du seul fait de l'énumération de mots empruntés, ces fameux « Mots immigrés ». Il est dommage que les liens entre l'arrivée de ces mots et les contextes historiques ne soient pas mieux mis en évidence.



Ce livre me confirme que la langue française ne se décrète pas, que nous pouvons continuer à nous expédier des mails (et non des 'courriels') si le coeur nous en dit. Quant aux grognons qui déplorent la mauvaise influence des Etats-Unis à travers les mots qu'ils exportent chez nous, ils feraient mieux de ne pas confondre les causes (l'influence technologique et culturelle) et leurs conséquences (l'emprunt des mots correspondants).
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Les mots immigrés

Pour cette aventure, l'académicien Erik Orsenna s'est joint à Bernard Cerquiglini, linguiste et vice-président du Conseil supérieur de la langue française. Les deux auteurs présentent l'histoire de la langue française sous une forme humoristique : grève des mots, envahissement du conseil Constitutionnel par les protestataires, différentes étapes de cette histoire présentées sous forme de série télé, douaniers chargés de contrôler les ‘'envahisseurs'', etc…



Bien sûr le titre et ce qui suit doivent être lus au premier degré (linguistique) mais aussi au second degré (débats autour de l'immigration en France) : « Cette langue que nous aimons et qui nous unit à travers le monde, elle est faite d'enrichissements successifs. Donc, non à l'idée de l'origine pure, non à l'idée de la souche, non à la haine des immigrés dans le lexique comme dans la vie. » (interview de Bernard Cerquiglini)



Pour conclure : « Les mots étrangers, c'est un grand enrichissement, pas un grand remplacement ; c'est la diversité. Ce qui nous menace, c'est les mots du globish qui n'ont pour seul intérêt que gagner du fric et qui pourraient être un grand remplacement. » (interview d'Eric Orsenna).



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L'accent du souvenir

Un joli livre, alertement écrit, plein de trouvailles d'écriture, sur l'accent circonflexe.

Le titre est particulièrement heureux, puisque l'accent circonflexe garde le plus souvent la trace d'un - s - étymologique aujourd'hui disparu.
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Mots immigrés

Quelle déception!!!!! Livre de contes facile, gentillet. Récit agréable mais fadasse qui se lit en une heure. Mais où est donc passé le maître qui a écrit La grammaire est une chanson douce? Adieu style, lexique et maîtrise de la langue française. Les mots immigrés ne sont qu'une parodie de ce que l'auteur a déjà publié : la plume est faible, le vocabulaire facile. Soit Orsenna n'a plus rien à dire soit il cherche un autre public et franchement ce dernier mérite mieux que cet ersatz.
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L'orthographe rectifiée

J'ai été déçue par la forme de cet ouvrage. Je m'attendais à avoir des explications concrètes sur ce que la Réforme orthographique avait changé (me mettre à jour), mais c'était plutôt une explication des réflexions sous-jacentes et des discussions provoquées par la réforme. À la fin, je ne sais même pas très bien si tout ce qui est dans cet essai est réellement passé à titre de règles (nouvelle orthographe) ou si c'était uniquement les propositions de l'auteur sans confirmation que tout ce que l'ouvrage contient est présent dans la Réforme telle que passée.
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Un participe qui ne passe pas

On connait tous, lecteur, la règle d’accord du participe passé, règle durement assimilée sur les bancs de l’école et qui nous fait encore hésiter aujourd’hui devant l’écran de notre ordinateur, le correcteur n’étant pas toujours de bon conseil en la matière…



Tu crois tout connaître de cet accord ? lecteur, eh bien moi, je te dis que tout ce que tu sais, c’est que tu ne sais rien. Parce que comment t’expliques que dans : « Cette pièce que j’ai vu jouer », tu n’accordes pas ? Et pourquoi : « Des fruits, j’en ai mangé » ne prend pas de S ? Qu’en est-il des verbes pronominaux du style « Elle se sont donné une claque » ?



Ça y est, lecteur, tes certitudes commencent à s’effriter ?



La règle d’accord de notre participe est tout autant un héritage du haut latin qu’une originalité (fantaisie, devrais-je écrire ? ) française, que nombre de langues cousines ont au moins partiellement abandonnée (j’accorde ici avec le mot « originalité », hein, tu me suis toujours, lecteur ? ).



Bernard Cerquiglini retrace dans cet essai avisé l’histoire de cette règle à la française, une histoire digne d’une odyssée, une histoire ancienne, palpitante et passionnante, pleine de rebondissements et de querelles de clochers.



Alors, je dis pas que l'ouvrage fera disparaître tes doutes, mais il te permettra de comprendre ces résiliences latines dures à cuire qui perdurent dans le temps, quoi qu'on en pense. De quoi t’en faire perdre ton latin…

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Et si le cœur t'en dit, n'hésite pas à me rejoindre aussi sur Instagram !


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L'invention de Nithard

Nous approchons du six octobre. Tout lecteur conséquent d'Alexandre Vialatte redoute cette morne semaine, attristée par l'anniversaire de la mort de Charles le Chauve.

Mais résistons à l'apathie et plongeons nous dans le rafraîchissant petit récit philologique de Bernard Cerquiglini qui ressuscite et explicite pour nous les Serments de Strasbourg (842) et convoque l'ombre de celui qui nous les a transmis, Nithard, petit-fils de Charlemagne, guerrier, historien, prince, abbé laïc, mort les armes à la main, le crâne fendu, et considéré comme le premier écrivain français. La figure était perdue dans le temps et la littérature spécialisée, mais Nithard est revenu. Merci à Bernard Cerquiglini.



Le sujet c'est la naissance de la langue française. Apporté par un universitaire, le corpus historique et philologique a l'air tout ce qu'il y a de plus solide concernant cette époque reculée pour laquelle la documentation n'est pas pléthorique. Évidemment on pourra toujours débattre des thèses et des hypothèses avancées, c'est la règle. Mais l'ensemble est argumenté et on apprendra probablement des choses sur le haut Moyen Âge dans la variété des dimensions abordées (linguistique certes, mais aussi politique, diplomatie, guerre, etc.)



La forme est plaisante. Au début j'ai craint un récit un peu plan plan. Puis l'ouvrage gagne en altitude sans réellement peser par le poids de la science, en proposant des hypothèses et des interpolations sans donner dans la confusion racoleuse. Il y a une vraie promenade pour le lecteur ; un plaisir de l'évocation, une passion du sujet pour l'auteur. Joie communicative.

Ceci dit la quatrième de couverture proclame un road movie carolingien, et c'est peut-être un peu excessif. Mais les personnages sont là, notamment Nithard. Il y a rencontre. Et même face à face avec son squelette perdu puis retrouvé dans le grenier de l'abbaye. La langue est là aussi, dans son épaisseur historique et sa dimension collective, familière, familiale.



Alors ce soir, s'il-vous-plaît, chers compatriotes de Francine occidentale, une petite pensée pour notre aïeul Nithard et, cette semaine du 6 octobre, un temps de souvenir pour le regretté Charles le Chauve.
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Les mots immigrés

J'ai apprécié ce livre, lu très rapidement, mais pour ainsi dire, je l'ai trouvé moins dense que je m'y attendais.



Le démarrage ne manque pas de piquant - face au Président de la République en exercice, qui se présente pour un second mandat, lors du grand débat de l'entre-deux-tours, sa rivale, une femme qui voue les immigrés aux gémonies, se retrouve aphone car les mots étrangers de notre langue décident subitement de faire grève. L'allusion est transparente.



Les mots, dont la nature est assez indéfinissable, car ils sont à la fois désincarnés, "plats" comme des affiches, des êtres de papier, et personnalisés selon leur origine ; on trouvera Madame Indigo, la chef, une belle Méditerranéenne de caractère, ou encore le Gaulois, l'Italien, etc... Les mots se regroupent pour rendre visite aux Sages du Conseil Constitutionnel (dire que c'est écrit avant la loi anti-immigration !) et proposer une remédiation aux mensonges répandus sur les ondes. Les mots immigrés sont utiles à la société, et ils vont le prouver, en entreprenant des émissions de télévision pour raconter l'histoire de la langue française. Le prétexte est joli, mais honnêtement, j'ai trouvé la mise en situation un peu légère, voire "niaise". N'oublions pas toutefois qu'il s'agit d'un conte, même si le propos est sérieux.



Lors de cette émission du soir qui rassemble de plus en plus de téléspectateurs, défilent les personnages symbolisant l'apport de chaque "vague" d'immigration de mots dans notre langue, depuis la Préhistoire. Pour être juste, il peut s'agir d'invasions ou d'impérialisme, ou encore d'échanges équitables générés par le commerce ou les explorations, autant que d'une immigration au sens où nous l'entendons aujourd'hui. On y apprend bien évidemment de manière divertissante l'histoire de notre langue, et l'origine de certains mots. Bernard Cerquiglini étant un linguiste renommé, les exemples abondent et l'on y fait beaucoup d'étymologie. Sans compter qu'Erik Orsenna sait toujours y faire pour raconter de manière ludique.



J'ai apprécié le contenu de cette fable prônant la tolérance et la compréhension, avec une dimension militante envers la francophonie, et la préservation d'une richesse de la langue, pour qu'elle reste bien vivante. Mais je n'y ai pas tant appris, sinon quelques exemples en détail. Pour moi, il s'agit davantage d'un ouvrage destiné à des néophytes, j'irais plutôt piocher dans les ouvrages d'Alain Rey. Cette réserve ne concerne que moi, sinon il s'agit d'un bon ouvrage de découverte, adapté à de jeunes lecteurs qui auraient un goût particulier pour la langue.
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Histoire des préjugés

Dans cette époque ou les fake-news s’associent aux préjugés pour continuer à diviser une humanité qui devrait plutôt s’unir pour mieux vivre, se poser quelques heures pour la lecture de cette passionnante compilation d’opinions préconçues, leurs origines et leur permanence au fil du temps, est un vrai moment de plaisir ( oui, bien plus que de la littérature feel-good qui n’est qu’un shoot de sucrerie).

Lire les nombreux historiens, spécialistes divers qui se sont penchés sur des affirmations aussi variées que “ Un homme ça ne pleure pas “ ou “ Les noirs sentent fort et les blancs sentent la mort” ( prises au hasard parmi les 56 préjugés traités), c’est faire une plongée saisissante sur comment les hommes, aidés souvent par des scientifiques, des politiques, des religieux, ont pu s’approprier de fausses idées et comment, souvent par bêtise, ignorance, manque d’instruction, elles ont perduré et divisé les hommes. Les préjugés, véhiculant la plupart du temps un racisme rampant ( de la femme aux juifs en passant par les roux ou les chinois), ont ainsi, au fil des siècles ou des décennies, irrigué sournoisement certaines pensées et se sont ainsi ancrées dans bien des esprits. Nous avons confirmation que l’Histoire a été triturée de façon à complaire à une époque ou à satisfaire quelques idéologies douteuses ( on n’en est pas étonné).

Au gré de sa fantaisie, de ses envies, le lecteur peut papillonner à l’intérieur de cet essai, qui se compose de chapitres pas trop longs. Le seul petit bémol est que, comme ils sont rédigés par différents spécialistes, certains sont plus attrayants que d’autres, tout le monde n’ayant pas la même faculté de vulgarisation ni la même verve.

Inutile de faire la fine bouche ! Eclairante, intelligente, facile à lire, formidablement pédagogique, cette “Histoire des préjugés” est un essai absolument nécessaire, à lire et à relire pour pouvoir contrecarrer cette haine ambiante assénée partout ( surtout sur certaines chaînes TV commençant C).
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Histoire des préjugés

Aujourd’hui je vais évoquer Histoire des préjugés stimulant essai historique dirigé par Jeanne Guérout et Xavier Mauduit. Il s’agit d’un ouvrage collectif avec la contribution d’une quarantaine d’historiens. Sur la couverture figure une définition du préjugé : « opinion hâtive et préconçue souvent imposée par le milieu, l’époque, l’éducation ou due à la généralisation d’une expérience personnelle ou d’un cas particulier ». Dans l’ouvrage cinquante-six préjugés sont scrutés et déconstruits ; les auteurs en retracent la genèse qui se perd souvent dans les limbes du passé.

Histoire des préjugés propose de reconstituer l’origine des préjugés et de mettre en exergue l’évolution historique autour de ces notions dans une approche originale qui sans ordre couvre de vastes sujets. Cette compilation est passionnante et mêle l’histoire à la sociologie et à la psychologie. En effet, les préjugés, parfois qualifiés de stéréotypes ou d’archétypes, sont explorés par les psychologues qui s’intéressent au fonctionnement des comportements humains isolés ou en société. La perspective historique est éclairante et aide à comprendre l’ancrage dans la psyché de ces préjugés qui sont très difficiles à remettre en cause malgré leur fondement souvent pour le moins fragile. Cette histoire sociale montre combien les préjugés sont à l’origine de stigmatisation, de dépréciation, de moquerie et de dévalorisation ; c’est souvent une manifestation de la domination et une exacerbation de rivalités historiques. Ces clichés dévastateurs concernent de multiples catégories, des groupes ou des peuples. Ainsi dans ces brefs chapitres qui se font écho (et qui sont complétés d’utiles références bibliographiques) sont traités les chinois, les italiens, les homosexuels, les roux, les gitans, les intellectuels, les réfugiés, les juifs, les allemands, les noirs. Cette simple liste montre la stupidité de ces préjugés qui rassemblent des ensembles qui par nature sont disparates. Les populations d’une nation ont peu de probabilité de n’être composées que d’individus identiques aux mêmes caractéristiques. Et pourtant toutes les contributions montrent que les roux sentent mauvais, les gauchers sont maladroits, les noirs ne pensent qu’au sexe, les japonais sont suicidaires, les mexicains sont violents, les vaccins sont dangereux pour la santé. Cette liste non exhaustive des titres de chapitres donne le ton sur la nature de ces préjugés. Ils sont souvent porteurs de haine et de discrimination ; en comprendre l’histoire peut aider à les dénoncer pour une meilleure entente entre les différents groupes humains.

Histoire des préjugés est un ouvrage complet et facile d’accès. Mettre en parallèle ces dizaines de préjugés en montre l’absurdité qui perdure au long des siècles. En effet les préjugés ont la vie longue, malgré tous les démentis ils sont difficiles à déconstruire.

Voilà, je vous ai donc parlé d’Histoire des préjugés de Jeanne Guérout et Xavier Mauduit paru aux éditions Les Arènes.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Mots immigrés

Les mots immigrés d'Éric Orsenna et Bernard Cerquiglini . Illustration François M'auront





#essai





Dans ce petit livre de 130 pages, nous en apprenons long sur l'origine des mots utilisés dans la langue Française. 



Écrit de manière caustique, l'histoire démarre sur la grève des mots immigrés, ce qui revient à couper les émissions de TV puisque l'apport externe est tellement important qu'il n'est plus possible de s'exprimer.  Puis la parole est donnée à chaque langue qui a apporté à notre patrimoine linguistique. 





C'est facile à lire, l'écriture est fluide. Après, le côté humoristique facilite l'accès à des informations intéressantes mais enlève peut être de la profondeur au propos. 





Le livre reste cependant intéressant car il ouvre l'esprit et permet de voir que nous somme un pays de la diversité.





#lesmotsimmigres #erikorsenna #bernardcerquiglini #francoismaumont #stock 







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Les mots immigrés

Un livre facile d'accès sur l'Histoire de la langue française, intéressant pour ceux qui ne la connaisse pas, mais aussi pour ceux qui en connaisse tout ou partie.

Ca sonne parfois comme une leçon, voire comme une leçon de morale.

Au final, un conte instructif, à la manière de "La grammaire est une chanson douce".
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Mots immigrés

Je pense que ce livre, bien qu'étant considéré comme tout public, trouvera plutôt son cœur de cible chez les ados.



Ce conte pourrait tout à fait remplacer l'histoire des substrats et adstrats donnée au cours de français. De par son côté abstrait et espiègle, il pourrait en douceur donner envie aux jeunes d'en apprendre davantage sur l'histoire des mots de notre belle langue par-delà les époques, tout en n'oubliant le petit détour bienvenu fait autour des apports des langues régionales de France…



Un livre d'utilité publique.
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