AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Bernard Cottret (37)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Histoire de l'Angleterre

Résumer l'histoire d'un pays en un ouvrage de 400 pages, n'est certainement pas chose facile, surtout sur un pays comme l'Angleterre au riche passé historique. Pourtant je trouve que cet ouvrage y arrive très bien. Ma peur était de m'ennuyer à la lecture d'une chronologie de faits sans fin. Finalement, cela se lit très bien, en particulier jusqu'au 18eme siècle. L'enchaînement des faits est decrit avec du liant qui fait que l'on ne s'ennuie pas. Cela se lit comme une histoire. A partir du XVIIe, ça devient, à mon goût, un peu moins accessible. L'auteur se concentre plus sur l'aspect politique, que personnellement, j'aime moins. J'ai dû par ailleurs avoir recours à plusieurs reprises de à Wikipedia pour comprendre certaines parties du discours. En résumé, j'ai trouvé ce livre enrichissant. On apprend et surtout, on retient des choses de l'histoire de ce pays qui est passionnante.
Commenter  J’apprécie          00
L'Europe des lumières

Bernard et Monique Cottret consacrent un énorme pavé à cette période où de brillants esprits imaginèrent les temps modernes européens.
Lien : https://www.tdg.ch/sortie-li..
Commenter  J’apprécie          00
Les Tudors

Depuis que j'ai vu (et revu) la série Les Tudors, j'avais envie de connaître le point de vue d'un historien qualifié sur la plus célèbre dynastie d'Angleterre. Je pouvais difficilement faire un meilleur choix que Bernard Cottret. le livre est très intéressant, fourmille de détails tout en faisant émerger les effets de temps long. Seul point un poil enquiquinant : le vocabulaire un peu trop riche de l'auteur. le temps que j'ai pu passer à chercher les définitions dans le dictionnaire ! Bon, c'est peut-être parce que mon propre vocabulaire est au raz des pâquerettes, hein. Mais j'avoue que devant une phrase comme « ce roi vif, gaillard et primesautier avait un penchant gargantuesque pour les excès », eh bien j'avais envie de dire, comme Perceval dans Kaamelott, « c'est pas faux » (c'est surtout primesautier qui m'a posé problème).



Gros point fort pour moi : éclairer un peu le règne du premier Tudor : Henri VII, qui est celui que je connais le moins. Si ma mémoire de poisson rouge retiendra quelque chose, c'est surtout l'effort mis sur la légitimation de la nouvelle dynastie, et l'espèce de paranoïa de l'usurpation qui titillera tous les Tudors, mais particulièrement celui-ci. Au passage, Cottret insiste sur l'actuel procès à décharge sur la personne de Richard III, particulièrement abîmée par la pièce de Shakespeare (je le voyais en effet comme un des pires affreux jojos). L'auteur insiste plutôt sur le manque de preuves des crimes qui lui sont attribués (ceux de ses neveux surtout).

J'ai lu les détails du règne de Henri VIII à l'aune de la série, évidemment. Et cela m'a aidé à rétablir quelques faits historiques modifiés à l'écran par licence poétique (spectaculaire plutôt). le personnage lui-même perd beaucoup du charme que lui apportait Jonathan Rhys-Myers. Sa première épouse Catherine d'Aragon, répudiée pour Anne Boleyn et traitée ignoblement, en ressort au contraire terriblement forte et digne d'éloges. Ces années de règne sont rythmées par une valse à trois joueurs qui passeront leur temps à s'allier et se faire la guerre : Henri, François Ier et Charles Quint (je pourrais ajouter le pape comme quatrième).

Je n'ai pas réussi à appréhender aussi bien Élisabeth Ire. La longue section qui lui est consacrée la transforme presque en allégorie de la Nation Angleterre naissante, dépouillée de son humanité et de sa condition de femme, éternellement vierge et inaccessible. Pourtant, des comportements humains sont perceptibles, comme sa jalousie envers ses favoris Leicester puis Essex, sur lesquels elle soufflait à l'envie le chaud et le froid.



Mais comme énoncé au début, ce sont les effets de temps long qui m'ont le plus intéressé. Avant tout bien sûr l'évolution religieuse. La grande affaire du siècle pour toute l'Europe prendra une forme très particulière en Angleterre, tout d'abord à cause du simple refus du pape d'annuler le mariage de Henri VIII et de Catherine d'Aragon. La création de l'Église anglicane est très turbulente, de la nationalisation de l'Église – toujours essentiellement catholique – par Henri VIII, le premier virage à 90° vers le protestantisme d'Édouard VI, puis celui à 180° vers le catholicisme de Marie Tudor, pour finir vers cet anglicanisme original qui grillait aussi bien catholiques que puritains. Les bûchers ont chauffé en permanence, mais le carburant changeait en fonction du règne.

Deuxième phénomène de temps long : l'abandon des guerres continentales et des sièges de telle ou telle ville française et la nouvelle direction donnée vers l'Atlantique. Bernard Cottret montre l'émergence de conflits qui concerneront les Nations plus que les rois, sur des territoires beaucoup plus vastes qu'avant.



Les bases des relations internationales de l'âge classique sont maintenant posées. La petite Angleterre du début du siècle, qui espérait encore récupérer quelques bouts de terre en France, est devenue une Puissance qui va compter, et bientôt dominer. Et les Tudors forment les racines de cette évolution.

Commenter  J’apprécie          294
L'Europe des lumières

Une histoire critique du courant de pensée philosophique, littéraire et intellectuel qui se répandit dans toute l’Europe à partir des années 1680.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          10
La révolution anglaise

Après avoir lu le Bertière à propos de Louis XIII et Richelieu, je continue de parcourir le XVIIe siècle, cette fois Outre-Manche. Je connais assez mal la Révolution Anglaise : ce livre la rend accessible mais s’il n’insiste pas assez sur la chronologie à mon sens. Par ailleurs, certaines remarques de l’auteur sont anachroniques ou maladroites.
Commenter  J’apprécie          20
Ces reines qui ont fait l'Angleterre

Un condensé de récits biographiques intéressants portraitisant les plus célèbre reines d'Angleterre depuis la semi légendaire Boadicée jusqu'à Elisabeth II. Il ne s'agit pas uniquement de reines ayant exercé cette fonction de plein pouvoir comme ce fut le cas par exemple d'Elisabeth I ère ou de la reine Anne, mais également de reines consorts, c'est à dire des femmes de rois tel que Isabelle de France ou encore Caroline d'Ansbach pour ne citer qu'elles. C'était donc très intéressant, ce livre nous (re)fait découvrir certaines époques de l'histoire de l'Angleterre à travers les portraits de ces femmes mais on sent que plus on se rapproche de l'ère contemporaine et plus l'auteur se plait à faire le portrait de ces reines. Pour ce qui est de Boadicée par exemple, celle qui ouvre le premier chapitre après le chapitre introductif, on n'apprend rien ou presque. Et ce sentiment de frustration, bien qu'étant de très loin le plus atteint avec le chapitre sur Boadicée, s'est fait ressentir non pas sur tous les chapitres (1 chapitre = 1 reine, ou plusieurs exceptionnellement avec le chapitre sur les femmes d'Henri VIII) mais sur nombreux d'entre eux. Le livre aurait donc selon moi gagné à être parfois un peu plus long, plus détaillé, mais a au moins eu le mérite (entre autres mérites, la lecture reste dans l'ensemble très positive) de me donner l'envie de relire un livre sur l'histoire de l'Angleterre après celui d'André Maurois lu il y a quelques années et qui bien que bon ne m'a malheureusement laissé que peu de souvenirs. Mon chapitre préféré reste celui sur la reine Anne dont le règne fut relativement court mais symbole d'une évolution charnière de l'histoire de ce pays. Une agréable lecture donc dans l'ensemble qui développe une idée intéressante.
Commenter  J’apprécie          10
Histoire de l'Angleterre

Un peu plus complexe que les autres livres de l'auteur, ici, il ne parle pas que simplement d'histoire, mais plus exactement histoire constitutionnelle, sociologie politique, histoire et culture britanniques,... On explore complètement l'Angleterre, et non, le Royaume-Unis, ce qui n'est pas vraiment la même chose. J'aurais aimé en apprendre un peu plus sur les têtes couronnées du pays au fils du temps, mais on les survolent de très long. Le seul moment où on apprend un peu plus, c'est sur les Tudors qui semble être une spécialité de l'historien quand on voit se autres titres.



Le livre commence directement avec Guillaume le Conquérant, Duc de Normandie, la période sur les saxons est en annexe, mais on apprend pas grend chose hélas. On a aussi à la fin du livre des arbres généalogiques qui sont très précieux pour comprendre la succession de roi et reine au fils du temps, ainsi qu'une chronologie très simple à comprendre avec juste les dates et les évènements. Elle pause de bonne base pour tous ceux qui souhaite découvrir l'Histoire de l'Angleterre.



On a aussi beaucoup d'information en lien avec le droit, le parlement, les lois...qui vont être faites au cours de l'histoire et qui façonne l'Angleterre que nous connaissont tous. Cependant, ces informations sont assez dure à comprendre. Je me perdait un peu et oublier très vite ce qui avait été mis. J'ai largement préféré le coté politique royale, les guerres, les trahisons, les traités d'alliances.... Après, j'admet avoir des préférences historique, comme les périodes : "La Guerre des Roses" ; "les Tudors", "l'époque victorienne" et évidement la "Reine Elizabeth II". Il utilise beaucoup de citation de contemporain de l'époque, de lettre, de traité....ce qui peut être long et casse la lecture.
Lien : http://lecholitteraire.e-mon..
Commenter  J’apprécie          10
Ces reines qui ont fait l'Angleterre

Trouvé d'occasion cet été, je ne regrette pas mon achat ! Loin d'être un condensé de dates et de fait, l'auteur sait "littérariser" son récit pour rendre ces figures proches de son lecteur, et presque encore vivantes, d'une certaine façon... On passe de l'Antiquité à nos jours en balayant un large spectre de figures féminines plus ou moins connues, et même si l'on s'y connaît sur le sujet, on en découvre toujours !

Je pense notamment à ces reines du XVIII/XIXème siècles. Leur mari sont passés à la postérité qui les a, elles, quelque peu oublié. C'est donc un bel hommage qui leur est ici rendu en présentant leur vie et leurs actes, car même si elles étaient silencieuses, ces reines ont agi pour leur pays et leurs concitoyens.

Un excellent ouvrage, donc, lisible par tous et qui plaira sans aucun doute aux amateurs d'Histoire et d'Angleterre !
Commenter  J’apprécie          00
Les Tudors

Un livre de synthèse agréable à parcourir sur cette fameuse dynastie anglaise, revenue sous les feux des projecteurs en France grâce à la série éponyme.

Le texte est aéré, bien séquencé et avec de multiples notes et références bibliographiques qui permettent au curieux d'aller éventuellement plus loin, le livre présent restant en survol, notamment sur la vie et l'œuvre de ce géant qu'était Henry VIII.



Pour ma part, c'est sur les origines (galloises notamment) de la dynastie et sur la personnalité de son fondateur, Henry VII, que Bernard Cottret m'aura ici le plus appris... un personnage pas forcément flamboyant mais qui m'a fait penser à un Louis XI côté français, par sa ruse et son profil (c'est un euphémisme) économe !
Commenter  J’apprécie          30
Calvin

Quant on pense aux protestants français, on évoque immédiatement la figure de Jean Calvin (1509-1564). Sa prise de distance par rapport aux "papistes" a été plus tardive que celle de Luther en Allemagne; d'ailleurs, leurs conceptions sont distinctes. Cette biographie de Calvin détaille son itinéraire qui l'a conduit finalement à Genève, après des séjours à Bâle et à Strasbourg. « Fils prodigue de l'humanisme » (p. 46), il a été actif dans une période d'extraordinaire bouillonnement, intellectuel et religieux. Lui-même ne se considérait pas comme un rebelle, mais simplement comme un "vrai chrétien". Pour affirmer sa position, il a écrit des nombreux ouvrages, y compris des écrits polémiques. Dans son fief genevois, il a dû batailler ferme contre ses opposants, car il n'y avait pas de théocratie. Son image est ternie dans notre imaginaire par le supplice de Michel Servet, voulu par Calvin. (Servet semble avoir été un précurseur de Spinoza, ce qui était encore plus dangereux au XVIème siècle qu'au siècle suivant !).



Maintenant cette figure austère et intransigeante du protestantisme n'a rien d'attractif, me semble-t-il. On se demande aujourd'hui, par exemple, comment il a été possible de s'entr'égorger joyeusement sur la question de la présence réelle du Christ dans l'eucharistie ! Il faut donc s'affranchir des préjugés contemporains pour lire ce (gros) livre; il faut également de la concentration. La compréhension des citations de Calvin (dans la langue originale) n'est pas du tout facile. Mais ceux qui s'intéressent réellement au calvinisme y trouveront leur compte.

Commenter  J’apprécie          60
Les Tudors

Excellent livre d’un historien au vocabulaire riche (que de mots peu usités, j’adore ça). Les passages sur Henri VII et Henri VIII m’ont particulièrement plu. Je connaissais plus ce qui concernait les reines de cette dynastie, j’ai donc été moins marquée par la fin de la lecture.

Il faut noter aussi que Henri VIII ne laisse pas indifférent. Entre ses 6 épouses dont certaines se retrouvent sans tête, le schisme religieux à l’origine de la fin du culte catholique en Angleterre et le règne de la prodigalité, on ne s’ennuie pas. Ce roi haut en couleur et catholique jusqu’au bout a posé les bases de la société anglaise politique actuelle et a finalement engendré la naissance de la classe moyenne par la dissolution des monastères, permettant ainsi au peuple d’accéder à la propriété.

Henri VIII a, pour déléguer une partie des décisions, su s'entourer d' hommes issus du peuple, fait assez nouveau pour l’époque. Il a également fait preuve d’ingratitude en se débarrassant sans ménagement de ceux et celles dont il n’avait plus besoin.

Comme toute biographie qui ne se consacre pas à une personne mais à une dynastie, cela mérite de creuser un peu plus, au besoin, et au cas par cas. Mais ce livre remplit bien son objectif : instruire et divertir.

Commenter  J’apprécie          32
Les Tudors

C'est l'une des dynastie anglaise qui me fascine le plus. Et grâce à cette ouvrage, j'ai pus en apprendre plus de sa création à sa fin, avec les situations de l'époque. Bernard Cottret est un historien qui s'appuie sur de nombreux ouvrage et permet même à simple lecteur de comprendre cette dynastie et son époque.
Commenter  J’apprécie          00
La révolution anglaise

Toujours une période passionnante sur l'évolution politique, sociale, économique, religieuse et industrielle d'un pays... écrit pas un des spécialistes...

Epoque très intéressante et qui donne envie d'en savoir plus.
Commenter  J’apprécie          20
Thomas More : La face cachée des Tudors

Deux portraits de Thomas More : Celui peint par Holbein le jeune à la cour d'Angleterre en 1527. More a 49 ans. Juriste réputé, il a été appelé au conseil du Roi qui l'envoie volontiers en ambassade où il fait merveille. Il a été trésorier de la Couronne (1521), speaker du Parlement (1523). En 1525, il est chancelier du duché de Lancaster, propriété privée du Roi, fort rémunératrice pour le maître comme pour le serviteur. Bientôt Chancelier du Royaume en 1529, au sommet de sa gloire. Le portrait révèle un menton volontaire, une bouche bien dessinée aux lèvres serrées, un nez fort, un regard attentif qui dit la réflexion, l'inquiétude ou la fatigue, comme le suggèrent quelques plis au coin des sourcils. La coiffe retient les cheveux et dégage le front, large, affichant la détermination, comme peut-être l'appréhension d'un avenir funeste. L'érudit de la Renaissance sait les relations de proximité du Capitole avec la roche Tarpéienne.

C'est pourtant un autre portrait qu'a choisi Bernard Cottret, l'excellent biographe de Thomas More, pour la couverture de son livre. Il s'agit d'une copie du premier tableau de Holbein, réalisé par un auteur inconnu, bien postérieur, de la fin du XVIe siècle. L'économie du portait est la même : le chapeau noir, le collier d'apparat sur la chasuble fourrée, la main serrant un parchemin d'un geste nerveux. La tenture verte donne la solennité au cadre. Mais le visage est différent. Il y a bien un air de ressemblance. Mais les traits sont plus fins, le nez droit, le visage plus serein, rajeuni. Et surtout un regard différent qui exprime vivacité et sensibilité, sans doute à cause d'un léger strabisme.

C'est un autre Thomas More qui apparait,celui que décrit bien son biographe dans la première partie de sa vie. Celui de l'auteur de "L'Utopie", écrite pendant un négociation diplomatique qui l'ennuyait. En complicité potache avec l'ami de toujours, Erasme : "les inséparables de l'aventure humaniste" (p. 39) unis pour une amitié de 35 ans jusqu'à leur mort presque concomitante. Érasme participe avec enthousiasme au livre de son ami et lui répond par un canular dédié à son cher "Morus le fou": c'est "L’Éloge de la folie". Avec "L' Utopie" ces livres connaitront la même fortune littéraire. Si l'on y ajoute "Le Prince" de Machiavel, écrit à la même époque, on a le brelan d'as de la pensée de la Renaissance. Peu de siècles commençant peuvent se parer d'un tel blason !

C'est une vie en trois temps que déroule Bernard Cottret. A l'insouciance et à la grâce de la jeunesse succèdent la gravité et l'engagement de l'homme d’État et enfin la disgrâce, vécue avec une détermination fidèle et une noblesse de caractère lui vaudront la plus haute reconnaissance de son église.

C'est la phase enjouée et dynamique de la jeunesse qui est la plus instructive. More traduit Pic de la Mirandole, qu'il admire. Avec Érasme, il traduisent Lucien de Samosate, auxquel ils empruntent le goût de l'éloge paradoxal et l'esprit farceur. Mais cela va plus loin : à la "Déclamation sur le tyrannicide" de Lucien, variations sur la question de la mise à mort des tyrans, More ajoute son mot et Érasme le sien, un demi siècle avant Étienne de la Boétie. Quel est la part de l'exercice de style et de la conviction profonde ? Celle du sophiste et celle du philosophe ?

Thomas More, comme son père est un juriste. Il s'inscrit au Barreau. Il devient l'avocat-conseil de la puissante corporation des merciers qui commerce avec la Flandre. Il est nommé juge de paix du comté de Middlesex. Le voila magistrat, comme son père, appelé, comme tel, à siéger au premier Parlement en 1504, ou il obtient le refus de subsides pour le mariage de la fille du roi Henri VII. La mort du roi lui évite les sanctions du roi avaricieux. Puis le voici "undersheriff "au Guildhall de Londres : magistrat des affaires civiles pendant 15 ans. Sa réputation lui vaut d'être appelé par le nouveau roi dans une négociation en Flandre. Il s'y ennuie un peu et se distrait en écrivant son Utopie.

Le voici ferraillant auprès de son roi très catholique contre Luther, comme les meilleur des clercs, qu'il n'est pas. La disgrâce de Wolsey en fait le chancelier d'Angleterre. Henri VIII le fantasque, décidé à divorcer, quitte l'Eglise qui l'empêche d'épouse Anne Boleyn. Déchiré entre la fidélité à son roi et l'obéissance au Pape, voici More dans la zone de turbulences, bientôt enfermé à la tour de Londres au printemps 1534. C'est là qu'il écrit les lettres à sa fille, si touchantes. En faveur de sa cause, sa dialectique fait merveille, jusque dans son refus de prêter le serment de succession. Les actes de son procès en témoignent : il démonte tranquillement toutes les accusations : "Le devoir du bon sujet, à moins qu'il ne se révèle mauvais chrétien, ne saurait être d'obéir aux hommes plutôt qu'à Dieu" (p. 299). Un Antigone catholique et apostolique, en somme.

Mais la justice est celle du roi. Douze jurés, en un quart d'heure, le déclarent coupable. More doit rappeler la procédure pour avoir la parole en dernier, au risque d'exaspérer. Il sera "pendu, puis découpé vif, castré, éventré pour que l'on pût commodément lui brûler les entrailles avant de déposer les quatre parties de son corps aux principales entrées de la ville en réservant sa tête pour le London bridge." (p. 302). Mais il va bénéficier, sur ce point, d'une grâce royale, allégeant le programme des festivités et transformant le supplice en simple exécution à la hache. "Que dieu permette que le roi n'ait pas à faire preuve d'autant de clémence pour aucun de mes amis, et qu'il délivre ma postérité d'une telle grâce" commentera simplement Thomas More.

Il monte courageusement à l'échafaud. "Je remercie Sa Majesté de m'avoir tenu reclus dans cet endroit où j'ai pu amplement méditer sur la fin. Je lui sais gré de me libérer des misères de ce pauvre monde" (p. 305).


Lien : https://diacritiques.blogspo..
Commenter  J’apprécie          40
Les Tudors

« Le récit haut en couleurs de la dynastie royale d’origine galloise qui régna sur l’Angleterre entre 1485 et 1603. »
Lien : https://books.google.fr/book..
Commenter  J’apprécie          00
La révolution anglaise

J'avoue ma profonde ignorance de l'histoire des îles britanniques, n'ayant pas étudié dans ma jeunesse la langue de Shakespeare.

Ce livre m'a opportunément ouvert les yeux. Non seulement sur le processus d'union des trois composantes – Ecosse, Irlande et Angleterre – qui sont trois royaumes distincts avec leur propre parlement mais sous un roi unique : Jacques Stuart, puis son successeur Charles 1er en ce début du 17ème siècle, mais surtout sur les querelles religieuses qui suivent la Réforme initiée par Henri VIII.

L'ouvrage est celui d'un universitaire, naturellement foisonnant – peut être un peu trop – en citations. Son sous-titre : « une rébellion britannique, 1603 – 1660 » déroule les événements tragiques de cette période de troubles, essentiellement religieux puis devenus politiques, qui vit le soulèvement du Parlement contre la volonté de gouverner de façon absolue d'un roi autoritaire et maladroit, qui prétend régner sans le parlement tout en lui demandant de lever des impôts, se heurtant en particulier à la chambre des communes.

La zizanie s'introduit en Angleterre à la suite de la révolte des protestants écossais, adeptes du Convenant, puis de l'insurrection des catholiques d'Irlande. La haine est aussi forte contre les papistes que contre les puritains. Convenanters et papistes brisent le fragile équilibre des îles britanniques en 1641. On suspecte le roi, qui a épousé Henriette-Marie, la fille d'Henri IV et soeur de Louis XIII, de favoriser les catholiques. On accuse le roi d'envenimer la situation. La « Grande Remontrance » dénonce l'accroissement du papisme, principal responsable du conflit avec l'Ecosse et l'Irlande.

Le Parlement revendique le contrôle de la haute fonction publique, la répression contre les prêtres catholiques, la réformation de l'église anglicane, la nomination des commandants militaires. Désormais, les partisans du parlement sont les « Têtes rondes », opposés aux « Cavaliers », royalistes. D'affrontements théologiques devenant politiques, le parlement se dote d'une véritable armée de citoyens, commandée par Oliver Cromwell, vaillant militaire qui va faire triompher partout la cause parlementaire et réunifier les trois royaumes.

Fait prisonnier par les Ecossais, Charles 1er est livré aux Anglais. Jugé, il est décapité le 30 janvier 1649. La Grande Bretagne va connaître un interrègne pendant lequel Oliver Cromwell exerce une dictature de fait mais refuse de se faire élire roi. Il ne dirige cependant qu'avec une seule chambre (le Rump Parliament), purgée des éléments qui pourraient lui être hostile. Cromwell, Lord Protecteur de la République, s'appuie sur l'armée. le pays est pendant quelques mois quasiment placé sous le régime de la loi martiale. On comprend ainsi pourquoi, en temps de paix comme en temps de guerre, l'idée d'une armée permanente est insupportable aux Anglais …

La République de Cromwell cessera après les quelques mois de règne de son fils et successeur Richard, totalement incapable, coincé entre parlement et armée. Charles II sera rétabli dans ses droits quelques mois après la mort d'Oliver Cromwell. Sa restauration accoucha d'une société divisée su le plan religieux. L'Eglise d'Angleterre ne parvînt pas à accueillir en son sein tous ses fils dispersés.

Une révolution, c'est littéralement un retour au point de départ. Une période de violences, de controverses théologiques, d'agitation politique sur les thèmes de la légitimité du pouvoir et de l'intolérance religieuse qui n'a rien à envier à nos propres guerres de religions, sans oublier le contexte géopolitique de l'époque où trois grandes puissances s'affrontent – L'Espagne, la France et l'Angleterre – sur terre – c'est la terrible guerre de Trente ans – et dans les colonies.

Après cette lecture, je comprends nettement mieux, entre autres, les sentiments hyper religieux des Américains descendants des puritains, et les atermoiements britanniques autour du Brexit.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          80
Histoire de l'Angleterre : De Guillaume le ..

Histoire de lutter contre une anglophobie atavique (mon père était à Mers-el-Kebir ) et conforter une anglophilie culturelle ( musique , humour et fantasy , Jagger , Monty Phyton et Tolkien sainte trilogie ) j'ai rafraîchi mes connaissances dans ce bon pavé bien documenté . Comme ils sont intéressants ces Brittons dans leur rapport à la religion et au pouvoir . Plein de réflexions pour le passé et le présent…
Commenter  J’apprécie          30
Les Tudors

Le récit haut en couleur de la lignée royale d’origine galloise qui régna sur l’Angleterre entre 1485 et 1603.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
Commenter  J’apprécie          00
Ces reines qui ont fait l'Angleterre

Un livre très intéressant sur toutes les reines qui ont fait L’Angleterre de 858 à aujourd’hui.

Si pour les reines les plus connues comme Aliénor d’Aquitaine ou la Reine Victoria, ce livre nous permet d’en apprendre un peu plus sur leur vie autant politique que privée, il permet également de faire connaissance de reines oubliées comme Mathilde ou Caroline d’Ansbach.

Un livre pour tous les férus de la culture britannique..



Commenter  J’apprécie          10
La révolution anglaise 1603-1660

Une introduction passionnante à l'une des époques charnières de l'histoire compliquée de nos voisins britanniques. Cette période tourmentée accoucha d'un parlementarisme renforcé, fierté et caractéristique toujours vivace de la démocratie d'Outre-Manche. Mais, ironie ou paradoxe dont l'histoire n'est jamais avare, on y voit que l'arbitraire et l'autoritarisme radical sont rarement l'apanage d'un seul camp.

Dans une langue toujours soignée, l'auteur nous rappelle que le Royaume-Uni n'est uni, somme toute, que de manière récente.
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bernard Cottret (204)Voir plus


{* *}