AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Bertrand Belin (115)


L'apparition sur le visage des plus fragiles des signes d'une épouvante sincère a d'ailleurs bien amusé les plus vaillants, souvent les plus jeunes, qui, au contraire des plus âgés, échaudés, n'ont connu aucun précédent à cette drôle de fièvre.
Commenter  J’apprécie          30
Il se penche pour se gratter à l'arrière du genou. C'est la nervosité. Il n'en revient pas qu'on le croie assez fou pour ne pas avoir vérifié deux fois, alors que ça fait onze ans qu'il vérifie deux, trois fois , qu'il vérifie bien que tout est bien en place. Onze ans sans pépin.
Commenter  J’apprécie          30
La queue du cortège semble avoir moins bien résisté à l'alcool. Des retardataires s'arrêtent bourrer leur pipe en débattant joyeusement.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai bâché, j'ai fait la paille, l'eau, un coup de râteau sur la merde, un coup sur le bas des planches, j'ai regardé ce qu'il y avait qui traînait comme os, j'ai fermé, et après, comme il allait pleuvoir, je suis allé jusqu'aux billetteries aider les gars à mettre d'aplomb le plancher et je suis rentré manger ma soupe, ce n'est pas possible autrement.
Commenter  J’apprécie          30
Ce n'est pas seulement que son frère soit peintre qui lui aiguillonne les nerfs. mais c'est que celui-ci soit aimé.
Commenter  J’apprécie          30
Le récemment promu, qui s'entraîne depuis longtemps à ne rien éprouver qui puisse l'ébranler, a ceint ses méninges de douves. Toute intrusion dans le champ de son amour-propre se solde par une averse d'huile bouillante. Il n'y a que pour le fondateur qu'il abaisse le pont-levis, du moins tâche-t-il de lui en donner l'illusion.
Commenter  J’apprécie          30
Lui construit tandis que son frère pille. Il ensemence quand l'autre dilapide. il lustre leur nom cependant que son frère le souille. Un tel frère ne peut lui être d'aucune utilité décidément, pense-t-il.
Commenter  J’apprécie          30
C'est l'heure de construire la fin utile d'un monde, l'opportunité d'en bâtir un meilleur, vierge et désentravé.
Commenter  J’apprécie          30
Mon entrée, pour dire les choses simplement, ne fit aucun bruit. Tout comme une unité augmente un nombre, sans aucune volonté ni conscience, j’arrivai avec ma seule mais incontestable valeur numérique pour prendre ma place au sein d’un système. La famille se trouva donc élargie, et cet élargissement tint lieu d’événement en place de ma propre naissance, elle-même renvoyée à une banale affaire biologique indépendante de toute volonté humaine et ne résultant que de l’injonction du vivant faite à l’espèce : se reproduire. Hélas, le nombre accru des membres de la famille augmenta d’autant les efforts d’intendance nécessaires au maintien du groupe que nous formions désormais au-dessus de sa ligne de flottaison sociale. Les quatre membres que comptait alors la famille eussent largement suffi à renverser la barge où ils se trouvaient perdus sur un océan de privations de tous ordres, mais il est vrai que mon arrivée facilita le naufrage. Pour autant, le groupe resta soudé dans l’adversité, aidé sûrement par une sorte de tartre sentimental, et c’est ensemble que nous gagnâmes les profondeurs et séjournâmes dans les abysses, où des années confuses nous attendaient. Pour autant, je dois admettre que mon enfance ne fut pas malheureuse. Occupé que j’étais à traquer d’infimes satisfactions, tout entier à l’édification d’une basilique de plaisirs microscopiques, sans m’en rendre compte, je me déboulonnais chaque jour un peu plus du socle familial où nous étions tous plantés comme des statues de douleur vive. Un jour parmi les autres, et sans que je m’y attendre, je me retrouvai libre de mes mouvements. Cette liberté, néanmoins, devait se fonder sur un drame diamétralement opposé : la paralysie générale de mon père. Mon enfance ne fut pas malheureuse mais, c’est là un tour courant de la vie, bien des années plus tard, elle le devint.
Commenter  J’apprécie          30
L'espoir est un lubrifiant qui protège de l'usure que produit le frottement de la conscience sur le temps.
Commenter  J’apprécie          30
Je me sens emporté par un Everest d'incompréhension lorsque je suis réveillé en sursaut par les chiffres dont le réel est criblé.
Commenter  J’apprécie          30
Que dit-on en chantant que l'on ne saurait dire en parlant simplement ? Ou en écrivant? Pourquoi chanter une chose ?
Commenter  J’apprécie          30
L'espoir est un lubrifiant qui protège de l'usure que produit le frottement de la conscience sur le temps.
Commenter  J’apprécie          30
Non pas que le récemment promu soit véritablement ambitieux, non, il n'est qu'incurablement envieux. Mais il lui a été indispensable de confondre son tempérament frustré, empêché, ruminant, jaloux, avec de l'ambition afin que sa vie soit moins difficile à supporter.
Commenter  J’apprécie          20
L’innombrable est un...



L’innombrable est un.
Un le chef de famille.
Un est aussi l’abominable homme des neiges.
La question du corps de Dieu est en permanente
substitution.
Dans les temps anciens,
on commença à réglementer ce type de problèmes.
Pour ma part, l’abri me fut refusé
à l’église d’une ville.
Tout le bassin était la nuit.
Commenter  J’apprécie          20
Untel est ce qu’on lui dit qu’il est….



Untel est ce qu’on lui dit qu’il est.
Il en est ainsi de nous, habillés d’habits et coiffés de cheveux.
Le professeur et le docteur disent ce qu’on est, et, donc, des belin
Vous verrez.
Commenter  J’apprécie          20
La peur du serpent Est commune chez les enfants.Le serpent fait une peur plaquante droite.D’autres peurs sont de nature non naturelle.Elles passent par l’homme et sont généralement là.La vraie peur se confond avec l’envie de dormir du pauvre mauvais cheval.
Commenter  J’apprécie          20
Cette nuit époustouflante, carnavalesque, aussi inoubliable puisse-t-elle être, n'a rien résolu c'est vrai. Mais on ne serait pas honnête en lui refusant le triomphe d'avoir été traversée sans peur malgré le danger.
Commenter  J’apprécie          20
INCIPIT
Il a des responsabilités. Il est le récemment promu. Il devra garantir la bonne marche des entreprises cependant que son frère empilera des croûtes. Lui seul prendra sa part des efforts qu’un citoyen reconnaissant doit à l’Empire. Ce n’est encore que le début mais sa réputation va grandissant. On le reconnaît à l’opéra, par exemple. À l’opéra, ce soir, tu as vu? j’ai vu. L’opéra où il admet qu’il est indispensable de se rendre quelques fois dans l’année, à l’occasion des premières, bien qu’il ne soit pas allé jusqu’à se rendre compte que les décibels et les gesticulations qu’il doit y supporter entretiennent un quelconque rapport avec le monde des arts qu’il a quoi qu’il en soit à cœur de cordialement mépriser. Il ne décèle, il va de soi, dans les tableaux « sinistres et déséquilibrés » de son frère, pas autre chose que de vagues traces laissées par l’agitation d’un de ses membres supérieurs, preuves en couleur assurant que du temps précieux a bien été gaspillé, ces merveilles n’étant à ses yeux que fatras de tentatives risibles et ridicules espoirs attendant dans une soupente le tribunal des flammes. Lui construit tandis que son frère pille. Il ensemence quand l’autre dilapide. Il lustre leur nom cependant que son frère le souille. Un tel frère ne peut lui être d’aucune utilité décidément, pense-t-il. Sa clique, ses frasques, sa mise, tout le navre. Le navre et lui nuit. Nuit à sa respectabilité, se dit-il. Avec tous ceux qui pourraient aujourd’hui ou demain mettre de l’huile dans la mécanique de l’ascension à laquelle il se considère promis, le récemment promu sait se montrer bon et daigne même faire preuve de patience et d’intérêt. Des autres, sachant en épargner quelques-uns aux moments opportuns, il ne pense qu’à se faire craindre. Les mouvements de son humeur, la façon qu’ils ont de lui comprimer puis de lui dilater la poche à venin, l’imprévisibilité de ses morsures, horripilent et navrent mais il y a toujours un délégué ou un décideur de seconde catégorie pour se compromettre en génuflexion devant ses plus mesquines toquades d’asservisseur patenté. Il y en a pour le craindre et le révérer, d’autres pour s’en méfier seulement et qui le méprisent. Ces derniers méprisent d’ailleurs autant les premiers, écœurés des comportements dégradants qu’ils adoptent dans le feu toujours nourri des humiliations servies par le récemment promu.
Commenter  J’apprécie          20
C'est a un mot d'ordre simple et radical que répondent les peintres du faubourg. Que leur art soit absolument, contre toute tentation, l'expression de l'époque où ils le créent.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Bertrand Belin (207)Voir plus

Quiz Voir plus

les nombrils tomme 1

comment s'appelle les trois fillles

rosalie carmen et karine
vicky jenny et karine
livia karine et vicky

4 questions
127 lecteurs ont répondu
Thème : Les Nombrils, tome 1 : Pour qui tu te prends ? de Maryse DubucCréer un quiz sur cet auteur

{* *}