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Citations de Blaise Pascal (776)


Nous avons beau enfler nos conceptions au-delà des espaces imaginables, nous n’enfantons que des atomes au prix de la réalité des choses. C’est une sphère infinie dont le centre est partout, la circonférence nulle part.
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[157]

Athéisme marque de force d'esprit, mais jusqu'à un certain degré seulement.
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[473]

L'intelligence des mots de bien et de mal.
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[637]

Eteindre le flambeau de la sédition : trop luxuriant. L'inquiétude de son génie : trop de deux mots hardis.
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[427]

C'est une chose monstrueuse de voir dans un même cœur et en même temps cette sensibilité pour les moindres choses et cette étrange insensibilité pour les plus grandes.
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[511]

Diverses sortes de sens droit, les uns dans un certain ordre de choses et non dans les autres où ils extravaguent.
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[558]

Je n'ai jamais jugé d'une même chose exactement de même, je ne puis juger d'un ouvrage en le faisant. Il faut que je fasse comme les peintres et que je m'en éloigne, mais non pas trop. De combien donc ? Devinez...
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[628]

Vanité, jeu, chasse, visites, comédies, fausse perpétuité de nom.
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[797]

J'aurai aussi mes pensées de derrière la tête. Je prendrai garde à chaque voyage.
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[702]

Les mouvements de la grâce, la dureté de cœur, les circonstances extérieures.
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Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie de n'être pas fou.
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Le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie.
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[...] il n'y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait.
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Imagination. [...]
Cette superbe puissance ennemie de la raison.
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La misère de l'homme, c'est de n'être pas complet, de chercher au-dehors ce qui comblera l'inanité du dedans.
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IV. Lettre de Pascal et de sa sœur Jacqueline
à Mme Périer, Leur sœur.

Ce 1e avril 1648.
Nous ne savons si celle-ci sera sans fin aussi bien que les autres, mais nous savons bien que nous voudrions bien t’écrire sans fin. Nous avons ici la lettre de M. de Saint-Cyran, De la vocation, imprimée depuis peu sans approbation ni privilège et qui a choqué beaucoup de monde. Nous la lisons ; nous te l’enverrons après. Nous serons bien aises d’en savoir ton sentiment et celui de M. mon père. Elle est fort relevée.

Nous avons plusieurs fois commencé à t’écrire, mais j’en ai été retenu par l’exemple et par les discours ou, si tu veux, par les rebuffades que tu sais ; mais après nous en être éclaircis tant que nous avons pu, je crois que, s’il faut y apporter quelque circonspection, et s’il y a des occasions où l’on ne doit pas parler de ces choses, nous en sommes dispensés ; car comme nous ne doutons point l’un de l’autre, et que nous sommes comme assurés mutuellement que nous n’avons dans tous ces discours que la gloire de Dieu pour objet, et presque point de communication hors de nous-mêmes, je ne vois point que nous puissions avoir de scrupule, tant qu’il nous donnera ces sentimens. Si nous ajoutons à ses considérations celle de l’alliance que la nature a faite entre nous, et à cette dernière celle que la grâce y a faite, je crois que, bien loin d’y trouver une défense, nous y trouverons une obligation ; car je trouve que notre bonheur a été si grand d’être unis de la dernière sorte. que tous nous devons unir pour le reconnoîtreet pour nous en réjouir. Car il ut avouer que c’est proprement depuis ce temps (que M. de Saint Cyran veut qu’on appelle le commencement de la vie) que nous devons tous considérer comme véritablement parens, et qu’il a plu à Dieu de nous joindre aussi bien dans son nouveau monde par l’esprit, comme il avoit fait dans le terrestre par la chair.

Nous te prions qu’il n’y ait point de jour où tu ne le repasses en ta mémoire, et de reconnoitre souvent la conduite dont Dieu s’est servi en cette rencontre, où il ne nous a pas seulement faits frères les uns des autres, mais encore enfans d’un même père ; car tu sais que mon père nous a tous prévenus et comme conçus dans ce dessein. C’est en quoi nous devons admirer que Dieu nous ait donné et la figure et la réalité de cette alliance ; car, comme nous avons dit souvent entre nous les choses corporelles ne sont qu’une image des spirituelles, et Dieu a représenté les choses invisibles dans les visibles. Cette pensée est si générale et si utile, qu’on ne doit point laisser passer un espace notable de temps sans y songer avec attention. Nous avons discouru assez particulièrement du rapport de ces deux sortes de choses ; c’est pourquoi nous n’en parlerons pas ici : car cela est trop long pour l’écrire et trop beau pour ne t’être pas resté dans la mémoire, et, qui plus est, nécessaire absolument, suivant mon avis. Car comme nos péchés nous retiennent enveloppés parmi les choses corporelles et terrestres, et qu’elles ne sont pas seulement la peine de nos péchés, mais encore l’occasion d’en faire de nouveaux et la cause des premiers, il faut que nous nous servions du lieu même où nous sommes tombés pour nous relever de notre chute. C’est pourquoi nous devons bien ménager l’avantage que la bonté de Dieu nous donne de nous laisser toujours devant les yeux une image des biens que nous avons perdus, et de nous environner dans la captivité même où sa justice nous a réduits, de tant d’objets qui nous servent d’une leçon continuellement présente.

De sorte que nous devons nous considérer comme des criminels dans une prison toute remplie des images de leur libérateur et des instrucions nécessaires pour sortir de la servitude ; mais il faut avouer qu’on ne peut apercevoir ces saints caractères sans une lumière surnaturelle ; car comme toutes choses parlent de Dieu à ceux qui le connoissent, et qu’elles le découvrent à tous ceux qui l’aiment, ces mêmes choses le cachent à tous ceux qui ne le connoissent pas. Aussi l’on voit que dans leS ténèbres du monde on les suit par un aveuglement brutal, que l’on s’y attache et qu’on en fait la dernière fin de ses désirs, ce qu’on ne peut faire sans sacrilège, car il n’y a que Dieu qui doive être la dernière fin comme lui seul est le vrai principe. Car, quelque ressemblance que la nature créée ait avec son Créateur, et encore que les moindres choses et les plus petites et les plus viles parties du monde représentent au moins par leur unité la parfaite unité qui ne se trouve qu’en Dieu, on ne peut pas légitimement leur porter le souverain respect, parce qu’ n’y a rien de si abominable aux yeux de Dieu et des hommes que l’idolatrie, à cause qu’on y rend à la créature l’honneur qui n’est dû qu’au Créateur. L’Écriture est pleine des vengeances que Dieu a exercées sur ceux qui en ont été coupables, et le premier commandement du Décalogue, qui enferme tous les autres, défend sur toutes choses d’adorer ses images. Mais comme il est beaucoup plus jaloux de nos affections que de nos respects, il est visible qu’il n’y a point de crime qui lui soit plus injurieux ni plus détestable que d’aimer souverainement les créatures. quoiqu’elles le représentent.

C’est pourquoi ceux à qui Dieu fait connoître ces grandes vérités doivent user de ces images pour jouir de celui qu’elles représentent, et ne demeurer pas éternellement dans cet aveuglement charnel et judaïque qui fait prendre la figure pour la réalité. Et ceux que Dieu, par la régénération, a retirés gratuitement du péché (qui est le véritable néantl parce qu’il est contraire à Dieu, qui est le véritable être) pour leur don nerune place dans son Eglise qui est son véritable temple, après le avoir retirés gratuitement du néant au point de leur création, pour leu donner une place dans l’univers, ont une double obligation de le servi et de l’honorer, puisque en tant que créatures ils doivent se tenir dans l’ordre des créatures et ne pas profaner le lieu qu’ils remplissent, et qu’en tant que chrétiens, ils doivent sans cesse aspirer à se rendre dignes de faire partie du corps de Jésus-Christ. Mais qu’au lieu que les créatures qui composent le monde s’acquittent de leur obligation en se tenant dans une perfection bornée, parce que la perfection du monde est aussi bornée, les enfans de Dieu ne doivent point mettre de limite à leur pureté et à leur perfection, parce qu’ils font partie d’un corps tout divin et infiniment parfait ; comme on voit que Jésus-Christ ne limite point le commandement de la perfection, et qu’il nous en propose un modèle où elle se trouve infinie, quand il dit : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait. » Aussi c’est une erreur bien préjudiciable et bien ordinaire parmi les chrétiens et parmi ceux-là même qui font profession de piété, de se persuader qu’il y ait un certain degré de perfection dans lequel on soit en assurance et qu’il ne soit pas nécessaire de passer, puisqu’il n’yen a point qui ne soit mauvais si on s’y arrête, et dont on puisse éviter de tomber qu’en montant plus haut.
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III. A sa sœur Jacqueline.

Ce 26 janvier 1648.

Ma chère sœur,
Nous avons reçu tes lettres. J’avois dessein de te faire réponse sur la première que tu m’écrivis il y a plus de quatre mois ; mais mon indisposition et quelques autres affaires m’empêchèrent de l’achever. Depuis ce temps-là, je n’ai pas été en état de t’écrire, soit à cause de mon mal, soit manque de loisir ou pour quelque autre raison. J’ai peu d’heures de loisir et de santé tout ensemble. J’essayerai néanmoins d’achever celle-ci sans me forcer ; je ne sais si elle sera longue ou courte. Mon principal dessein est de t’y faire entendre le fait des visites que tu sais, où j’espérois d’avoir de quoi te satisfaire et répondre à tes dernières lettres. Je ne puis commencer par autre chose que par le témoignage du plaisir qu’elles m’ont donné ; j’en ai reçu des satisfactions si sensibles, que je ne te les pourrai pas dire de bouche. Je te prie de croire qu’encore que je ne t’aie point écrit, il n’y a point eu d’heure que tu ne m’aies été présente, où je n’aie fait des souhaits pour la continuation du grand dessein que Dieu t’a inspiré. J’ai ressenti de nouveaux accès de joie à toutes les lettres qui en portoient quelque témoignage, et j’ai été ravi d’en voir la continuation sans que tu eusses aucunes nouvelles de notre part. Cela m’a fait juger qu’il avoit un appui plus qu’humain, puisqu’il n’avoit pas besoin des moyens humains pour se maintenir. Je souhaiterois néanmoins d’y contribuer quelque chose, mais je n’ai aucune des parties qui sont nécessaires pour cet effet. Ma foiblesse est si grande que, si je l’entreprenois, je ferois plutôt une action de témérité que de charité, et j’aurois droit de craindre pour nous deux le malheur qui menace un aveugle conduit par un aveugle. J’en ai ressenti mon incapacité sans comparaison davantage depuis les visites dont il est question, et bien loin d’en avoir remporté assez de lumières pour d’autres, je n’en ai rapporté que de la confusion et du trouble pour moi, que Dieu seul peut calmer et où je travaillerai avec soin, mais sans empressement et sans inquiétude, sachant bien que l’un et l’autre m’en éloigneroient. Je te dis que Dieu seul le peut calmer et que j’y travaillerai, parce que je ne trouve que des occasions de le faire naître et de l’augmenter dans ceux dont j’en avois attendu la dissipation : de sorte que me voyant réduit à moi seul, il ne me reste qu’à prier Dieu qu’il en bénisse le succès. J’aurois pour cela besoin de la communication de personnes savantes et de personnes désintéressées : les premiers sont ceux qui ne le feront pas ; je ne cherche plus que les autres, et pour cela je souhaite infiniment de te voir, car les lettres sont longues, incommodes et presque inutiles en ces occasions. Cependant je t’en écrirai peu de chose. La première fois que je vis M. Rebours, je me fis connoître à lui et j’en fus reçu avec autant de civilités que j’eusse pu souhaiter ; elles appartenoient toutes à M. mon père, puisque je les reçus à sa considération. Ensuite des premiers complimens, je lui demandai la permission de le revoir de temps en temps ; il me l’accorda. Ainsi je fus en liberté de le voir, de sorte que je ne compte pas cette première vue pour visite, puisqu’elle n’en fut que la permission. J’y fus à quelque temps de là, et entre autres discours je lui dis avec ma franchise et ma naïveté ordinaires que nous avions vu leurs livres et ceux de leurs adversaires ; que c’étoit assez pour lui faire entendre que nous étions de leurs sentimens. Il m’en témoigna quelque joie. Je lui dis ensuite que je pensois que l’on pouvoit, suivant les principes mêmes du sens commun, démontrer beaucoup de choses que les adversaires disent lui être contraires, et que le raisonnement bien conduit portoit à les croire, quoiqu’il les faille croire sans l’aide du raisonnement.

Ce furent mes propres termes, où je ne crois pas qu’il y ait de quoi blesser la plus sévère modestie. Mais, comme tu sais que toutes les actions peuvent avoir deux sources, et que ce discours pouvoit procéder d’un principe de vanité et de confiance dans le raisonnement, ce soupçon. qui fut augmenté par la connoissance qu’il avoit de mon étude de la géométrie, suffit pour lui faire trouver ce discours étrange, et il me le témoigna par une repartie si pleine d’humilité et de modestie, qu’elle eût sans doute confondu l’orgueil qu’il vouloit réfuter. J’essayai néanmoins de lui faire connoître mon motif ; mais ma justification accrut son doute et il prit mes excuses pour une obstination. J’avoue que son discours étoit si beau, que, si j’eusse cru être en l’état qu’il se le figuroit, il m’en eût retiré ; mais, comme je ne pensois pas être dans cette maladie, je m’opposai au remède qu’il me présentoit. Mais il le fortifioit d’autant plus que je semblois le fuir, parce qu’il prenoit mon refus pour endurcissement : et plus il s’efforçoit de continuer, plus mes remercîmens lui témoignoient que je ne le tenois pas nécessaire. De sorte que toute cette entrevue se passa dans cette équivoque et dans un embarras qui a continué dans toutes les autres et qui ne s’est pu débrouiller. Je ne te rapporterai pas les autres mot à mot, parce qu’il ne seroit pas nécessaire ni à propos. Je te dirai seulement en substance le principal de ce qui s’y est dit ou, pour mieux dire, le principal de leur retenue.

Mais je te prie avant toutes choses de ne tirer aucune conséquence de tout ce que je te mande, parce qu’il pourrait m’échapper de ne pas dire les choses avec assez de justesse ; et cela te pourroit l’aire naître quelque soupçon peut-être aussi désavantageux qu’injuste. Car enfin, après y avoir bien songé, je n’y trouve qu’une obscurité où il seroit dangereux et difficile de décider, et pour moi j’en suspends entièrement mon jugement, autant à cause de ma foiblesse que pour mon manque de connoissance.
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II. A Mme Périer.

De Rouen, ce samedi dernier janvier 1643.

Ma chère sœur,
Je ne doute pas que vous n’ayez été bien en peine du long temps qu’il y a que vous n’avez reçu de nouvelles de ces quartiers ici. Mais je crois que vous vous serez bien doutée que le voyage des élus en a été la cause, comme en effet. Sans cela, je n’aurois pas manqué de vous écrire plus souvent. J’ai à te dire que MM. les commissaires étant à Gisors, mon père me fit aller faire un tour à Paris où je trouvai une lettre que tu m’écrivois, où tu me mandes que tu t’étonnes de ce que je te reproche que tu n’écris pas assez souvent, et où tu me dis que tu écris à Rouen toutes les semaines une fois. Il est bien assuré, si cela est, que tes lettres se perdent, car je n’en reçois pas toutes les trois semaines une. Étant retournés à Rouen, j’y ai trouvé une lettre de M. Périer, qui mande que tu es malade. Il ne mande point si ton mal est dangereux, ni si tu te portes mieux, et il s’est passé un ordinaire depuis sans avoir reçu de lettre, tellement que nous en sommes en une peine dont je te prie de nous tirer au plus tôt ; mais je crois que la prière que je fais ici sera inutile, car, avant que tu aies reçu cette lettre ici, j’espère que nous aurons reçu des lettres de toi ou de M. Périer. Le département s’achève, Dieu merci. Si je savois quelque chose de nouveau, je te le ferois savoir. Je suis, ma chère sœur…

Ici ce post-scriptum de la main d’Étienne Pascal, le père : Ma bonne fille m’excusera si je ne lui écris comme je le désirerois, n’y ayant aucun loisir. Car je n’ai jamais été dans l’embarras à la dixième partie de ce que j’y suis à présent. Je ne saurois l’être davantage à moins d’en avoir trop ; il y a quatre mois que je [ne] me suis pas couché six fois devant deux heures après minuit.

Je vous avois commencé dernièrement une lettre de raillerie sur le sujet de la vôtre dernière, touchant le mariage de M. Desjeux, mais je n’ai jamais eu le loisir de l’achever. Pour nouvelles, la fille de M. de Paris, maître des comptes, mariée à M. de Neufville, aussi maître des comptes, est décédée, comme aussi la fille de Belair, mariée au petit Lambert. Votre petit a couché céans cette nuit. Il se porte Dieu grâces très-bien. Je suis toujours

Votre bon et excellent ami,
Pascal.
Votre très-humble et très-affectionné serviteur et frère,
Pascal.
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I. Fragment.

Les grâces que Dieu fait en cette vie sont la mesure de la gloire qu’il prépare en l’autre. Aussi, quand je prévois la fin et le couronnement de son ouvrage, par les commencemens qui en paroissent dans les personnes de piété, j’entre dans une vénération qui me transit de respect envers ceux qu’il semble avoir choisis pour ses élus. Il me paroît que je les vois déjà dans un de ces trônes où ceux qui auront tout quitté, jugeront le monde avec Jésus-Christ, selon la promesse qu’il en a faite. Mais quand je viens à penser que ces personnes peuvent tomber, et être au contraire au nombre malheureux des jugés, et qu’il y en aura tant qui tomberont de leur gloire, et qui laisseront prendre à d’autres, par leur négligence, la couronne que Dieu leur avoit offerte, je ne puis souffrir cette pensée : et l’effroi que j’aurois de les voir en cet état éternel de misère, après les avoir imaginés, avec tant de raison, dans l’autre état, me fait détourner l’esprit de cette idée, et revenir à Dieu pour le prier de ne pas abandonner les foibles créatures qu’il s’est acquises, et lui dire avec saint Paul : « Seigneur, achevez vous-même l’ouvrage que vous-même avez commencé. » Saint Paul se considéroit souvent en ces deux états ; et c’est ce qui lui fait dire ailleurs : « Je châtie mon corps, et je le réduis en servitude, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois réprouvé moi-même. » (I Cor., ix 27.)
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Je ne puis faire mieux entendre la conduite qu’on doit garder pour rendre les démonstrations convaincantes, qu’en expliquant celle que la géométrie observe.

Mon objet est bien plus de réussir à l’une qu’à l’autre, et je n’ai choisi cette science pour y arriver que parce qu’elle seule sait les véritables règles du raisonnement, et, sans s’arrêter aux règles des syllogismes qui sont tellement naturelles qu’on ne peut les ignorer, s’arrêter et se fonder sur la véritable méthode de conduire le raisonnement en toutes choses, que presque tout le monde ignore, et qu’il est si avantageux de savoir, que nous voyons par expérience qu’entre esprits égaux et toutes choses pareilles, celui qui a de la géométrie l’emporte et acquiert une vigueur toute nouvelle.
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