AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Blandine Le Callet (452)


Vous parler, créer un lien, aurait été contraire à mes principes. On sait où ça commence, jamais où ça s'arrête, et je ne voulais prendre aucun risque, vous comprenez ?
Commenter  J’apprécie          100
J'aime le noir : l'espace qui s'annule, les objets qui s'effacent, et cette douceur qui tombe sur les yeux, les apaise, les nettoie des scories de lumière que le jour y dépose.
Commenter  J’apprécie          100
Mais surtout, je pensais que mes mots possédaient un pouvoir : celui de vous protéger. Tant que quelqu’un vous parle, quelque part, vous écrit, vous ne pouvez pas mourir. Vous êtes encore au monde.

Commenter  J’apprécie          100
p.105.
Je croyais qu’on m’avait oubliée, mais non : on se souvient de tous mes crimes, même de ceux que je n’ai pas commis. On me décrit comme le pire monstre que la terre ait jamais porté, capable de dévier la marche de la lune et des astres, d’inverser le cours des fleuves, de flétrir les fruits par simple contact, et de tuer les gens par la seule force de mon regard brûlant.
On écrit mon histoire, on la chante, on la joue, on la sculpte, on la peint. Je l’ai là, sous les yeux, sur ces vases achetés aux marchands de passage avec le trésor que j’avais emporté d’Athènes.
Tant de crimes ont été commis au cours des siècles. Pourquoi me présente-t-on comme un monstre unique, insurpassable ?
Est-ce parce que je venais d’une terre barbare ? Parce que j’étais savante ? Parce que j’étais une femme refusant de n’être que victime ? Ou bien est-ce pour oublier les crimes dont d’autres sont chargés ?
En mille ans, j’ai eu vent de centaines de guerres et de massacres, dont la plupart sont oubliés. Une force obscure travaille le monde, une loi terrible exigeant que les faibles, les rêveurs et les doux disparaissent au profit des plus forts.
À la fin, il ne restera plus qu’une race dure, âpre au gain, ivre de la puissance acquise aux cours des siècles. Une race de fer, mille fois plus violente qu’elle ne n’est aujourd’hui.
Je ne suis pas mécontente de savoir que je ne serai plus là pour le voir.
Commenter  J’apprécie          90
Je les ai dévorés avec le même plaisir, la même frénésie. Ils n'avaient pas tous à mes yeux un égal intérêt, mais au fond, c'était sans importance. Je me moquais un peu du contenu des livres. Ce que je recherchais, surtout, c'est le pouvoir qu'ils m'accordaient. J'arrivais grâce à eux à m'abstraire de ma vie. J'oubliais le Centre, sa routine et son lot de contraintes épuisantes. J'oubliais qu'on m'avait confisqué ma maman. J'étais ailleurs, loin du monde, loin de moi. C'est parfois reposant de se perdre de vue.
Commenter  J’apprécie          90
quand vers minuit il cesse de respirer, elle ne le réveille pas. Elle continue de nager avec lui sous le ciel étoilé.Et elle sait que bientôt, ils toucheront la rive.
Hector adoré (1992-2005)

cimetière des chiens,
Asnières sur seine
Commenter  J’apprécie          90
[…] On a beau savoir que c’est pour bientôt, au bout du compte, on n’est jamais prêt quand arrive le moment.
Commenter  J’apprécie          90
Mais au fond, elle sait bien que ça n'a rien de fou ; c'est seulement la vie : on vient chercher une chose, et on en trouve une autre, à laquelle on ne s'attendait pas.
Commenter  J’apprécie          90
Parfois c'est le hasard qui décide pour nous .Ensuite , selon les conséquences, on appelle ça la chance , ou le mauvais sort . Ou les deux à la fois.
Commenter  J’apprécie          90
Comme retour à la vie, ce n'était pas très glorieux, mais vous savez ce qu'on dit ; c'est le premier pas qui compte .
Commenter  J’apprécie          90
Après, je ne sais pas trop. Je me souviens seulement d'avoir écarquillé les yeux sur ces allées immenses, sur ces ifs taillés, ces centaines de tombes alignées, et tout semblait absurde. C'était comme si le monde s'était brusquement arrêté, vidé de sa substance au seuil du cimetière. Il n'y avait plus ni matière, ni couleur, ni sens. Que des ombres mêlées à du silence, les lignes des allées tordues entre les ifs, et le ciel qui bavait sur les tombes. Ma douleur avait tout envahi.
Commenter  J’apprécie          90
L’espace d’un instant, j’ai eu cette sensation : leur donner ce qu’ils voulaient. Me lever, envoyer valser le grammabook, l’exploser sur les dalles de marbre, et balancer ma chaise contre les glaces. Leur cracher ma souffrance à la gueule, l’expulser comme une glaire malsaine. Me soulager. Bandes de charognards. J’ai failli.
Commenter  J’apprécie          90
Ça commençait à être vraiment lourd, toutes ces larmes qui se déversaient en moi, sans faire le moindre bruit.
Commenter  J’apprécie          80
p.26.
- Il faut désormais veiller à lui éviter les émotions fortes.
- Comment peut-il avoir une vie normale, si l’on doit le préserver sans cesse ?
- Seigneur, ce n’est pas facile à dire, mais... ton fils n’est pas un enfant comme les autres. Il faut te résoudre à l’accepter.
Commenter  J’apprécie          80
« Lapifors est un sortilège permettant de transformer un objet en lapin. Il apparaît dans le jeu Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban. Le nom de ce sortilège est composé de mot français « lapin » – lui-même dérivé du lapin lepus qui signifie « le lièvre » – et de fors qui signifie « le sort », « le hasard » en latin. » (p. 289)
Commenter  J’apprécie          80
Il faut être patient, c'est tout. En politique comme ailleurs, un changement brutal n'est pas toujours la bonne solution...
Commenter  J’apprécie          82
Hier, elle lui a fait arracher une frise de feuilles d'acanthe qu'il avait posée sur ses ordres, la veille, dans l'atrium. Finalement, elle voulait à la place des têtes de Gorgones. Très bon choix! a-t-il failli répondre, exaspéré. Les visiteurs ne manqueront pas de noter la ressemblance avec la maîtresse de maison!

《Cinq ans, six mois et dix-huit jours》
Commenter  J’apprécie          80
Elle a toujours aimé cette rêverie des cimetières, cette mélancolie qui l'étreint en lisant les noms, les dates et en imaginant toutes ces vies éteintes.
Commenter  J’apprécie          80
C'est étrange , je ne me suis jamais imaginé de famille en dehors de ma mère ...L'intuition était bonne : Lila K , née de père inconnu et d'une mère enfant trouvé .Mon arbre généalogique ne ressemble pas à grand chose , il faut bien le reconnaitre .Deux rameaux coupés courts .Le destin a eu la main lourde , côté sécateur .
Commenter  J’apprécie          80
La troisième année du protocole a été l'occasion d'un grand bouleversement. Un matin, M. Kauffmann a débarqué dans ma chambre en poussant devant lui un énorme caisson à roulettes.
- Qu'est-ce que c'est, monsieur Kauffmann ?
Il s'est assis sur le lit, l'air mystérieux, et d'un geste solennel a soulevé le couvercle du caisson.
- Viens donc voir, fillette !
Je me suis approchée.
- On appelle ça des livres. Tu vas voir, tu n'en reviendras pas.
J'ai levé un sourcil sceptique. Il avait beau dire, ça ne payait pas de mine. Mais lui semblait très excité. Il s'est emparé d'un volume, puis il l'a soulevé à hauteur de mes yeux.
- Regarde bien, Lila.
J'ai soudain vu le livre s'ouvrir entre ses mains, éclater en feuillets, minces, souples et mobiles. C'était comme une fleur brutalement éclose, un oiseau qui déploie ses ailes.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Blandine Le Callet Voir plus


{* *}