J'avais été très impressionné par le travail de Bob Woodward et de son journaliste d'acolyte Carl Bernstein pour "Les Fous du Président". C'est donc tout auréolé d'une excitation quasi enfantine que je me suis rendu compte que Bob Woodward avait persisté et signé plusieurs autres livres sur la politique américaine.
Bush m'a semblé être un sujet d'emblée très prometteur et les attentats du 11 septembre 2001 ont quand même marqué un tournant dans le monde occidental.
Pour ce livre, Bob Woodward s'appuie entre autre sur 2 longues interviews de Georges W. Bush et sur de nombreux entretiens avec les principaux protagonistes et des journalistes du Washington Post.
Le récit débute le jour des attentats et on se retrouve immédiatement plongé dans les arcanes du pouvoir américain où l'on suit Bush, Tenet (ancien directeur de la CIA), Colin Powell, Condoleezza Rice, Donald Rumsfeld et bien d'autres tenter de comprendre ce qui se passe et quels sont les meilleurs moyens à leur disposition pour y réagir.
La première moitié du livre est vraiment intéressante; on comprend à quel point les américains sont décontenancés et perdus face à cet adversaire quasi invisible. La seconde moitié est un peu une redite et le récit devient une succession assez technique des progrès (ou pas) de leur intervention.
Selon moi, le problème de "Bush s'en va-t-en guerre" est qu'il a été écrit en 2002. Je ne m'enliserai pas dans des considérations complotistes mais depuis 2002 des développements supplémentaires ont permis de jeter un regard neuf sur tous les évènements post 11 septembre. Donc même si Woodward est aux 1ères loges, il n'y a pas le recul nécessaire au compte-rendu à tête froide (écrit aujourd'hui, je pense – J'espère – que Bob Woodward aurait été un peu moins complaisant avec Bush et son administration).
Au final, même si j'ai appris beaucoup de choses (Je ne suis pas spécialiste du sujet donc je ne sais pas à quel point les informations données par Bob Woodward sont objectives) j'attendais plus de ce livre. Autant "Les Fous du Président" était pour moi un tour de force (c'est quand même en partie à cause de ce livre et des recherches des 2 journalistes que Nixon a démissionné...), autant "Bush s'en va-t-en Guerre" n'a pas le même impact et j'ai un peu l'impression que Bob Woodward à fait de ce genre de récit son fonds de commerce mais ça ne reste que mon avis…Et désolé d'avoir mis autant de parenthèses :-).
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L'auteur, Bob Woodward, est l'un des deux journalistes, avec Car Bernstein, qui révéla l'affaire du Watergate.
Ici, il raconte le fonctionnement de la CIA. Pour ce faire, il a notamment eu accès à William Casey, directeur de l'agence de 1981 à 1987.
Il nous apprend, entre autre chose, que pour faire cesser des attentats anti-américains au Liban, la CIA versa deux millions de dollars à un terroriste chiite.
Une enquête très sérieuse et captivante.
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Un retour intéressant sur un épisode incroyable et un personnage bien complexe.
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Il y a inévitablement un compte à rebours qui se déclenche quand vous lisez la biographie d'une personnalité décédée tragiquement et violemment en pleine ascension. Il ne lui reste que 10 ans, 5 ans, 6 mois. Renforcé par le décompte que fait l'auteur dans la 3e et dernière partie, où le récit défile cette fois en jours et en heures jusqu'à la tragédie finale.
On suit Belushi du début de sa carrière, son ascension, son talent, ses débuts au Saturday Night, ses doutes, son addiction, ses pulsions jusqu'à la chute, horrible dans sa banalité et tellement prévisible.
C'est un travail minutieux, clinique, de l'auteur qui a rencontré nombres de protagonistes proches de lui, un boulot de fourmi pour concentrer une vie sur presque 500 pages.
Belushi a brulé sa vie, avec la complicité de tous. Les pontes des studios qui fermaient les yeux avec les fameux défraiements en liquide hebdomadaire en sus de toutes les factures, en sachant pertinemment que ceux-ci servaient pour la drogue. Tant que la poule aux oeufs d'or rapporte du fric, et qu'il arrive à lire sa réplique, il fait ce qu'il veut de sa vie.
Ses débordements et sa personnalité. Tous ses amis, son entourage, supportaient et s'inclinaient devant la star qui était devenue colérique, égocentrique, arrogante, paranoïaque, drogué presque en permanence. On s'étonne même de la longévité de sa carrière sur les 3 dernières années, tant il perd le contrôle et devient insupportable, crade et peu professionnel.
La coke qui coule à flots des studios télé aux studios de L.A., dans toutes les narines des stars, des agents, des playmates. C'est comme ça, c'est le fun, ça aide à tenir la pression et faire son boulot. Sans ça on n'y arrive pas.
Jusqu'au chant du cygne, comme bien d'autres avant lui et bien d'autres après lui, ce petit matin banal où tout s'arrête dans un immense gâchis.
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Ce livre est un livre de journaliste, très documenté, très factuel. On pourrait presque y voir un rapport de police avec des descriptions de sketch pour illustrer les rivalités entre comédiens ou les journées de John Belushi détaillées du matin au soir.
Le portrait de John Belushi n'est en rien romancé, le récit est froid, sans d'embellissement afin d'atténuer le propos.
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Ce livre retrace l'enquête menée par 2 journalistes du 'Washington Post' sur l'arrestation de cambrioleurs dans les locaux du parti démocrate de Washington. Enquête qui va les mener vers les plus hautes instances de la Maison Blanche. Espionnage, pots de vins, fraudes, faux, démission du Président des États-Unis. Franchement, si cela avait été un roman, d'aucuns aurait pu le trouver tiré par les cheveux. La 'vérité' sur cette affaire est due uniquement à la pugnacité de quelques journalistes sans lesquels toutes ces fraudes auraient été passé sous silence. Ça fait assez froid dans le dos et on se demande où on en serait si des journalistes de la trempe de Carl Bernstein et Bob Woodward enquêtaient assidûment de par chez nous… Une perle donc..
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Quelle idée au pays de Walt Disney d’affubler son gamin du prénom de Donald ? Ces Trump ignoraient-ils l’influence qu’un prénom peut avoir sur le comportement d’un enfant ? Ah la boulette (ou là-bas le hamburger) !
J’ai pleinement apprécié ce livre reçu en cadeau alors que spontanément je ne vais pas vers ce genre de lecture : la vie des «grands» hommes, bof. Mais c’est bien écrit et surtout très documenté par un des journalistes qui a mis à jour le scandale du Watergate. Distrayant, instructif, facile d’abord au vu de la complexité du sujet, je ne me suis en aucun moment ennuyé me surprenant au contraire à tourner les pages pour en découvrir davantage.
Le plus extraordinaire est comment l’homme a remporté les primaires républicaines, il est avant tout la créature improbable de la frange populiste du parti républicain. Le principal (ir)responsable de sa campagne ne pouvait ignorer que, comme dans Frankenstein, cet être politiquement primitif finirait par échapper à son créateur. Bien avant l’hypothétique ingérence russe, c’est de ce côté-là qu’il faut investiguer les faiblesses de la représentativité dans la démocratie américaine. Comment tout l’appareil d’un parti peut-il dérailler à ce point ? L’on savait déjà les élections présidentielles américaines complètement soumises à l’argent mais ici un autre phénomène est venu gripper la machine.
Fameux grain de sable que ce Donald hyper-colérique à l’égo bodybuildé dont les quatre cinquièmes du bouquin retrace en détail les agissements à la maison blanche. J’assistai alors en apprenti ethnologue attentif à ce qui m’apparu être un ballet de grands singes dominants essayant tous de se positionner au mieux dans les cercles du pouvoir de la cour du roi Kong. Pouvoirs et contre-pouvoirs, tous en courbettes et manipulations, au centre de toutes les attentions ce président obnubilé par la crainte permanente de se faire avoir et l’obligation de se montrer le plus fort. Des décisions sont prises sur l’avis des uns, puis annulées sur l’avis des autres, et dans cette jungle administrative beaucoup se perdent simplement en chemin. Pour les tactiques de négociations Trump, n’ayant confiance en personne, commence toujours par un passage en force, un point d’accrochage très élevé, pour ensuite une désescalade pas à pas compliquant encore la compréhension de ses intentions.
J'ai donc lu avec un étonnement grandissant et une fascination plus proche de la sidération que de l’émerveillement. Et si Trump n'est définitivement pas un cadeau, le livre en est bien un.
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Un constat saisissant de la vie à la Maison Blanche sous l'ère D.TRUMP
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Pour dépasser le « j’aime » ou « j’aime pas », la caricature légère ou exacerbée, les a priori ou les traits opportunément grossis, et tenter de se faire un jugement sur les faits, rien de mieux qu’une véritable enquête journalistique dépassionnée et sourcée. Surtout quand le sujet est Donald John Trump, 45e président des États-Unis d’Amérique.
Dans Peur, Trump à la maison blanche, Bob Woodward – traduit par Cécile Dutheil de la Rochère et Marc Saint-Upéry – met sa réputation auréolée de deux prix Pulitzer et de son travail sur le Watergate, au service d’un récit factuel de la 1ère année de Présidence Trump et des petits et grands faits de son administration. C’est affolant et passionnant.
Le livre a un double intérêt : celui tout d’abord de ne pas sombrer dans la facilité de l’exploitation de tous ces travers Trumpiens, aussi détestables soient-ils, mais déjà largement décrits et connus à travers le monde : la colère, le dilettantisme, l’à peu près, l’inculture, la goujaterie, la provocation gratuite, le sexisme et j’en passe… ne sont ici évoqués que pour servir le fond, sans jamais les placer au centre de la réflexion. Ceux qui chercheront matière à ragots pourront se contenter des bonnes feuilles qui les ont largement évoqués.
Car l’essentiel est ailleurs, dans le décorticage poussé des grands dossiers de cette première année : en politique intérieure - les barrières douanières et le protectionnisme, la réforme fiscale, le mur mexicain, l’immigration et les Dreamers – comme en relations internationales – La Corée du Nord et par extension les relations avec la Chine et la Corée du Sud, la stratégie en Afghanistan ou le délicat allié saoudien.
Ce qui m’a frappé est moins la personnalité infernale de Trump, que l’incapacité de son entourage et de ses conseillers à maîtriser le chaos organisationnel dans lequel il les place au quotidien et durablement. Ce qui semble acquis ne l’est jamais réellement ; celui qui est allié ne l’est pas pour longtemps ; celui qui aujourd’hui est écouté ne sera plus entendu demain… La peur que génère naturellement cet imprévisible président devient alors un poids angoissant et quotidien, pour tous, sauf pour lui qui en fait son instrument principal de pouvoir. Parce qu’après tout, le président c’est lui.
Et qu’en plus du bouton nucléaire, il possède une deuxième arme de chaos massif dont il use sans restriction : son portable capable d’envoyer via l’oiseau bleu des missiles destructeurs en 140 caractères.
Un livre instructif donc pour qui veut dépasser le stade des clichés et des postures, malheureusement mal mis en valeur par une traduction parfois aléatoire. Un grand merci à Points et à masse critique pour cet envoi.
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Très facile à lire et à peine croyable... "Ni fait ni à faire" aurait été un meilleur titre.
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Habituellement, je ne me dirige pas vers ce genre de lecture. Mais ce livre a fait tant de bruit à sa sortie en Amérique que j'avais très envie de le découvrir.
Mais je suis tombée sur un bouquin que j'ai trouvé vraiment très hermétique...
Je pense que pour bien apprécier cette lecture, il faut avoir quelques connaissances de la politique américaine, sans quoi on est vite perdue et dépassée.
Et ça a été clairement mon cas. Je n'ai pas pu terminer cette lecture à cause de la raison évoquée plus haut, mais aussi à cause du style de l'auteur (ou du traducteur) qui a rendu cette lecture encore plus ... compliquée ! Des longues, une écriture qui manque d'un peu de légèreté ... (le sujet est déjà assez complexe, ce n'était pas forcément utile de faire pareil avec le style !)
Je pense néanmoins que ce livre peut intéresser les gens que ce genre de sujet passionne.
On y découvre les coulisses de la Maison Blanche, des élections américaines et la personnalité volcanique de Donald Trump.
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J'ai beaucoup apprécié l'objectivité de ce livre. Bien que Woodward soit républicain, je m'attendais, vu son métier de dénicheur de scandales à un livre totalement unilatéral.
Or, de par la puissance des algorithmes de recommandation, je suis déjà bien au fait de toutes les raisons de haïr et ridiculiser Trump. Et je craignais une version livre de la litanie d'articles et vidéos youtube que j'ai déjà lus et vues.
Ce n'est pas le cas. Certes, bien entendu, le livre est désastreux pour Trump. Il montre un président totalement inapte à la fonction, avec de sérieuse tendances au fascisme, doté d'une très très faible capacité de compréhension, d'une encore plus faible capacité d'attention, totalement dirigé par son égo, probablement sur la pente de la démence sénile. Et entouré d'une équipe de fascistes (et de quelques modérés).
Mais on ne peut pas demander à un journaliste de rester "neutre" quand la vérité ne l'est pas. Seulement impartial, ce qui est différent.
Ce livre m'a permis donc de découvrir que même les fascistes entourant Trump, il y a une vague sincérité. Bannon a utilisé Trump, qu'il savait être un idiot, parce qu'il croyait que c'était pour le "greater good". Et a ensuite fait son possible pour limiter la casse quand les actions de Trump étaient mauvaises pour le pays (même selon une grille de jugement fasciste).
Il m'a permis de voir les rares lueurs de sincérité chez Trump. Sa sincère douleur devant les sacrifices inutiles. De voir qu'il a effectivement été traité injustement dans l'affaire russe (et, pour se défendre contre une accusation injuste, commis des crimes pour la faire taire, certes ; ça ne dure jamais bien longtemps le moment où il a le bon rôle). De voir que sa gestion de la menace Nord-coréenne (le fil rouge du livre), aussi désastreuse et irresponsable soit-elle, était une réponse à une patate chaude ingérable laissée par Obama.
Bref, parfois de presque comprendre Trump ; de presque comprendre ses cris de "Witch hunt", "fake news" et autres. De même comprendre qu'il y a un certain sacrifice dans l'attitude incompréhensible de Lindsey Graham (un républicain autrefois très modéré, ennemi acharné de Trump, devenu son pire thuriféraire)
Ce qui est efficace : je suis bien plus effrayé par la perspective d'une réélection de Trump après avoir lu un livre objectif d'un journaliste républicain (et avoir vu que même l'entourage le plus extrémiste de Trump est probablement effrayé par une éventuelle réélection) que je ne l'ai été par les centaines d'articles et vidéos que j'ai pu voir avant venant de ses détracteurs.
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En français aux éditions du Seuil
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J'attendais la sortie du bouquin de Woodward sur Trump pour enfin lire ce qui se passe à la maison blanche. Je suis très déçu...c'est mal traduit et très flou et difficile à suivre alors que Woodward m'a habitué à un style travaillé et critique.
Je l'ai reçu pour la Noel et ai lu deux autres bouquins entretemps (La Seule Histoire de Julian Barnes que je recommande ) et avec toutes mes sympathies (Olivia de Lamberterie que je vous recomande chaudement).
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