Citations de Boucar Diouf (151)
" Comme disait l'écologiste, tous les égouts sont dans la nature."
La vérité, c'est comme le piment. Elle pique les yeux mais ne les crève pas.
Chacun de ces majestueux arbres abrite une diversité végétale et animale qui s’écroule en même temps que le géant se couche.[...]
Les grands et vieux arbres, tant désirés par l’industrie forestière, seraient un peu à la forêt ce que les matriarches sont au troupeau d’éléphants de la savane africaine.
Malheureusement, le monde a toujours admiré l’éléphant et piétiné la souris. Bien des gens ignorent que la baleine doit sa grandeur à une algue verte invisible à l’œil nu tout comme le grand baobab descend d’un grain de pollen.
Le conte est une histoire d'hier, rapportée par les hommes d'aujourd'hui, pour les générations de demain.
S'intégrer à une nouvelle culture, c'est comme lire un livre plusieurs fois ; La première lecture, généralement, c'est pour se familiariser avec les personnages. À la deuxième lecture, on s'intéresse davantage à l'histoire. Mais à la troisième lecture, si on est capable de raconter l'histoire avec passion, c'est qu'elle est devenue aussi la nôtre, et les personnages des membres de notre propre famille.
Celui qui veut améliorer son sort, avait-il l’habitude de raconter, doit soulever la poussière avec ses pieds au lieu de la garder collée à son derrière.
- Oui, un bouc émissaire.[...] C'est une vieille expression qui vient de la tradition juive. À l'époque, le grand prêtre d'Israël posait sa main sur la tête d'un bouc pour y transférer symboliquement tous les péchés de son peuple. La pauvre bête était ensuite envoyée dans le désert, où elle errait pour disperser sa cargaison de péchés. [...] Le grand Abalbogo disait : " L'épine dans la chair d'autrui est toujours plus facile à enlever."
Au cœur des souvenirs, il y a des lutins, appelés les Kouss, qui habitent dans de vieux baobabs.[...]
Une légende raconte que l'arbre, qui ne se trouvait pas beau, s'était mis à se plaindre auprès de son créateur, une insatisfaction qui amena un jour la divinité de la savane à user d'une solution extrême pour lui fermer son clapet : il vira de bord ! Depuis ce jour, le baobab semble tendre ses racines au ciel et d'arborer cette forme qui lui donne le surnom d'arbre inversé ou d'arbre-bouteille. Et son "goulot" est l'entrée de la maison des Kouss qui peuplaient mon enfance.
Le vent agite les feuilles des arbres comme la mort secoue les vivants, sans distinction d'espèces.
En voyage, lorsqu'on perd ses propres repères culturels, il n'est pas interdit de faire des conneries, mais il faut agrandir ses yeux et ses oreilles et rétrécir sa bouche pour apprendre.
Un homme n’est vraiment mort que lorsque les vivants l’ont oublié.
Si l'arbre savait ce que lui réserve la hache, il ne lui fournirait pas le manche.
Au delà de la compétition, la vie est aussi une terre d’alliance, de coopération et de gratitude mutuelle.
Les vagues sont des rythmes marins qui font valser les bateaux.
Mon grand-père disait : « C'est quand l'homme voit un moustique se poser dans son testicule qu'il comprends enfin que tous les problèmes de la terre ne peuvent ce régler par la violence. »
« La rivière a un tracé sinueux parce qu'elle n'a pas d'ancêtres pour lui montrer la voie à suivre »
Et il est bien connu, ma petite, que les arbres qui ont moins de racines que de branches sont souvent à la merci de ces grands vents qu’on croyait disparus, mais que l’intégrisme religieux ravive partout sur la planète.
Bercé dans ma jeunesse par ces lointaines sagesses africaines tant imagées, je crois aujourd'hui que les humains sont génétiquement programmés pour s"émouvoir de la poésie des contes. Toutes les cultures qui ont baigné dans l'oralité restent sensibles à ces histoires qui touchent le cœur en passant par l'oreille; à ces fables qui depuis la nuit des temps transportent et enseignent de pertinentes leçons de vie; à ces récits qui faisaient dire à un autre vieillard africain que les contes n'étaient rien de moins que des histoires d'hier, racontées par les hommes d'aujourd'hui, pour les générations de demain.
- [...]Une vague c'est un peu comme la rumeur, mon cher Cajun : elle commence très petite, s'amplifie en s'éloignant de sa source, et finit par donner quelque chose de complètement différent de ce qu'elle était au départ.