LE DESTIN MIRACULEUX d’EDGAR MINT de BRADY UDALL
Quand le facteur arriva sur la réserve Apache de San Carlos avec sa jeep, il ne se doutait pas que le jeune Edgar, 7 ans, se glisserait sous la voiture et qu’en redémarrant il lui écraserait la tête. Edgar est le fruit d’ Arnold Mint, qui aimait les cow-boys et jouait à en être un, et Gloria, alcoolique à la bière. Quand Edgar fût conçu, elle était vierge, n’avait jamais bu une goutte d’alcool, et c’est pour soigner ses nausées qu’elle se mît à la bière. Arnold se carapata dès qu’il sût que Gloria était enceinte et elle, n’émergea plus jamais des vapeurs alcoolisées, elle devint introuvable! A l’hôpital Edgar va faire d’étranges rencontres, Art d’abord, qui lui fournira une machine à écrire, un couteau et des dollars quand il sortira, Jeffrey et Barry, qui n’auront de cesse de vouloir l’emmener avec eux, persuadés qu’Edgar est promis à un grand avenir. Lequel? Mystère! Mais lui se verrait bien passer sa vie à l’hôpital car sa miraculeuse sortie du coma après trois mois a fait de lui une vedette, il est le chouchou des infirmières. Mais il n’y a plus de raison de le garder et il va être envoyé dans une école près de Fort Apache. Il va faire le dur apprentissage de la vie, il sera maltraité par les autres enfants, changera d’école, aura plusieurs accidents auxquels, il survivra miraculeusement et finira par atterrir dans une famille de Mormons…
Un roman qui nous entraîne dans l’ouest américain à la suite d’un métis Apache d’une candeur absolue, un garçon qui découvre le monde, ne doute pas de son destin, poursuivi par un Barry dont les buts sont mystérieux, le tout enrobé d’un humour désarmant. C’est le premier roman de Brady Udall.
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« Si je devais ramener ma vie à un seul fait, voici ce que je dirais : j'avais sept ans quand le facteur m'a roulé sur la tête. Aucun événement n'aura été plus formateur. Mon existence chaotique, tortueuse, mon cerveau malade et ma foi en Dieu, mes empoignades avec les joies et les peines, tout cela, d'une manière ou d'une autre, découle de cet instant où, un matin d'été, la roue arrière gauche de la jeep de la poste a écrasé ma tête d'enfant contre le gravier brûlant de la réserve apache de San Carlos. »
Récit tantôt à la première personne tantôt à la troisième c'est assez déroutant ! L'écriture ressemble un peu à celle de "Le Monde selon Garp" de John Irving mais avec trop de longueurs inintéressantes au possible et pas de profondeur dans les réflexions !
La vie d'Edgar est remplie de misère et de souffrance, entouré de personnages qui auraient pu être burlesques mais ne sont qu'outrés !
Je m'attendais à plus miraculeux que le simple fait qu'il revive après son accident mais ce n'est que galères sur galères !
Je n'ai pas vraiment accroché mais je suis allée au bout car je me disais qu'à un moment ou à un autre il finirait bien par y avoir du positif !
Mis à part le titre, ce livre n'est pas inoubliable !
Challenge ABC 2019 - 2020
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Très étonnant ce livre où on suit successivement le parcours de ce jeune métis de l'hôpital, à une école (quasi de réforme) pour Indiens dans une réserve, puis dans une famille de mormons avant une courte errance qui précédera son émancipation vers l'âge adulte. Tout au long de ses aventures parsemées de brimades, sévices et déceptions de tout acabit, Edgar se forge peu à peu une philosophie de vie résiliente qui lui permet de survivre dans ces environnements souvent hostiles. Sous la nécessaire carapace se terre un jeune observateur qui se défoule sur sa machine à écrire pour notre plus grand bonheur.
Car Udall, en empruntant l'identité du narrateur, trouve un ton juste et envoûtant, souvent sarcastique, pour nous faire traverser tantôt des épisodes répugnants, tantôt des plus légers. On finit par développer une profonde sympathie pour le petit Edgar et les très rares personnages qui tentent de lui donner un coup de pouce contre ce destin qui semble toujours revenir pour tenter de l'abattre. Je ne suis pas fan des livres sur l'enfance, mais celui-ci a une saveur particulière qui m'a touché. Je lirai certainement un autre livre de cet auteur.
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Un roman au sujet inattendu : le quotidien d'un Mormon polygame vivant dans l'Ouest américain. Beaucoup d'humour et de détresse chez le héros, en quelque sorte prisonnier de son immense famille (quatre épouses et une vingtaine d'enfants). Quelques retours en arrière parsèment ce roman, entre autres, une description hallucinante des essais nucléaires réalisés dans les années 1950 dans cette région des États-Unis.
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Une histoire de Mormons fondamentalistes? Voilà un bouquin que je n'aurais jamais ouvert sans connaître déjà Brady Udall.
Dans "Lâchons les chiens", son premier livre (un recueil de nouvelles), Brady Udall a fait découvrir son talent pour croquer en quelques lignes des personnages immédiatement crédibles, et réussir à interpeller le lecteur face aux situations de la plus simple à la plus improbable dans laquelle il les place.
Dans son second opus, l'histoire de son fabuleux gamin Edgar Mynt nous a confirmé ce talent, conjugué à une belle capacité à restituer l'ampleur des grands espaces du Nevada et de l'Arizona, et surtout celle de leur face sombre et déshéritée.
Tout cela avec une plume vive, jeune (Brady Udall est quarantenaire), drôle et sobre, mais aussi délicieusement humaine, séduisante car trempée dans un bain dont on est sûr qu'il contient une vraie part de vécu.
Avec ces cartes en mains, plus d'appréhension pour ouvrir "Le polygame solitaire" et d'accepter de plonger dans ce monde inconnu des Mormons, (univers inconnu dans les deux sens : de nous autres, et de la grande majorité des Mormons non polygames auprès desquels Brady Udall a vécu son enfance)
"Le polygame solitaire" raconte les affres d'un brave type, le gars velléitaire qui ne sait pas ce qu'il veut dans la vie et ne sait pas dire non, pas meneur pour deux sous, qui se retrouve élu patriarche presque contre son gré par une communauté mormone fondamentaliste, avec quatre épouses et une petite trentaine de gosses sur les bras.
Je mets au défi les baléliotes mâles (et femelles!) de vivre AU QUOTIDIEN cette vie-là!
Sous couvert de conventions et de règles de bonne vie édictées par la communauté, notre brave gars erre comme une âme en peine dans cette vie aussi épouvantablement bordélique qu'organisée sur laquelle, surprise! ce sont les femmes qui règnent.
Et dans laquelle, re-surprise! chacun a trouvé sa place et s'y trouve bien.
Sauf ...
Sauf l'un de ces 28 gosses, qui aspire à une liberté qu'il subodore...
Sauf sa quatrième femme, qui a vécu hors de cet univers avant et qui attend que...
Sauf lui, notre brave type, qui va tomber amoureux d'une autre femme...
Sauf la première, la régente de ce bel ensemble, qui va alors...
A vous de lire!
"le polygame solitaire" n'est pas un grand livre. Mais c'est une histoire originale, touchante, qui fait découvrir un univers. Crédible ou pas, il en reste quelque chose quand on le referme.
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À l'image d'Edgar Mint, le personnage de ce nouveau roman de Brady Udall est un être "laissé pour compte" et extrêmement solitaire, comme le dit le titre. Élevé par une mère dépressive, abandonné par son père, il passe son enfance à attendre à la fenêtre ce père démissionnaire.
Ayant été touché par la grâce et intégré une communauté mormone et son Principe de polygamie, son père vient finalement le chercher pour le convertir à ce mode de vie. Ainsi, n'ayant jamais su exprimer sa propre volonté, le voilà quelques années plus tard mari de quatre femmes, père de plus d'une vingtaine d'enfants, capitaine d'un navire à la dérive et qui prend l'eau: Golden Richards est secrètement amoureux et fuit son foyer et ses responsabilités, ce qui ne fait qu'aggraver les dysfonctionnements majeurs de cette famille.
On rit beaucoup au récit de la vie quotidienne de cette communauté car Brady Udall a l'art de nous décrire avec tendresse et ironie les situations cocasses que vivent ses personnages. Mais on pleure également beaucoup, car que de souffrance et de solitude ! Le petit Rusty, qui ne sait que faire pour être remarqué et tout simplement aimé, nous émeut aux larmes.
Malgré tout, l'amour et la solidarité restent très forts au sein du groupe.
Sans avoir réellement changé, Golden sort plus fort des épreuves traversées: il reste tel qu'il est, malléable et manipulé par ses épouses et les chefs de l'Eglise locale, mais il ne fuit plus ses responsabilités: l'amour qu'il porte à TOUS ses enfants est son seul bien sur la Terre et il semble déterminé à le préserver.
Il est très curieux de constater qu'après avoir lu ce livre, on n'éprouve pas d'aversion contre le Principe. Brady Udall porte un regard bienveillant et tolérant, qui devient le nôtre.
C'est un joli roman, drôle et très émouvant.
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Quel bonheur de lire un livre qui vous met le sourire aux lèvres pendant plus de 700 pages et bien après.
Il faut avouer que la situation initiale laisse présager une lecture vive et amusante.
Les situations se succèdent tour à tour cocasse, drôle, surprenante d'imagination mais elles nous surprennent également par leur profondeur et parfois par leurs intimités.
Alors certes on passe un peu à côté de certains frères et sœurs qui font la masse mais Brady Udall s'arrête sur de nombreux personnages, les portrait sont très fouillés, qu'on les aime qu'on les approuve ou non, on est touché et ému d'un bout à l'autre du roman. On s'attache à cette famille atypique. J'avais peur que le roman soit trop foisonnant, qu' il parte un peu dans tout les sens, heureusement l' unité se fait autour de la figure du père. J'avais peur également que le roman sombre dans la superficialité, il n'en est rien, on sent que Brady Udall a fait des recherches qu' il a rencontré des personnes qui vivent ou on peut vivre des situations
proche. Il fait preuve de beaucoup de réalisme tout ne peut pas être tout rose dans une famille si complexe, tout ne l' est pas. Je m'en dirai pas plus pour ne rien dévoiler mais les situations sonnent juste même les plus dramatique et les plus surprenante.
C'est un tour de force de parvenir à raconter si bien une histoire avec une famille si complexe et de si nombreux personnages, ça l' est encore plus de ne pas se limiter justement à cette famille, de l'intégrer dans une vie en dehors des maisons, au sein de la communauté mormone et de la société américaine; d'en profiter pour dénoncer certains aspects si différents et sans rapports immédiats tel que l' acceptation de la différence, la tolérance et les essais nucléaires en plein air menées par l'armée américaine.
Il y a tellement à dire sur ce roman ! Un coup de cœur pour moi, même si parfois, j'ai trouvé que l'histoire ralentissait un peu.
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Le destin d'Edgar Mint, quoique qu'étant qualifié de miraculeux dans le titre me paraît surtout très chaotique, et me semble illustré parfaitement par cette expression "de charybde en scylla".
C'est-à-dire qu'Edgar n'a pas vraiment commencé sa vie de la meilleure façon qui soit, dans le ventre d'une mère devenue alcoolique dès son début de grossesse à l'annonce du départ du futur père, celui-ci poursuivant par la-même son ambition d'aligner tous les clichés possibles de la vie d'un cow-boy.
Une mère alcoolique donc, qui continue de boire et remplit consciencieusement les branches de l'arbre famélique de la cour avec ses canettes de bière vide. Cet arbre sera le témoin du drame qui frappe Edgar à 7 ans : "le facteur m'a roulé sur la tête". Sa vie aurait pu cesser à cet instant si un jeune docteur n'en avait pas décidé autrement : c'est ainsi qu'Edgar, considéré comme mort par sa famille entame une nouvelle vie auprès des autres accidentés de sa chambre d'hôpital.
Je m'arrêterai là pour ce qui est de l'histoire, tant je trouve dommage de la révéler avant : il y avait longtemps que je n'avais pas plongé dans un livre, au point de le lire d'une traite en oubliant l'heure.
Edgar, petit garçon au crâne cabossé, raconte sa vie tantôt à la première tantôt à la troisième personne, il tape son histoire à la machine, sa merveilleuse Hermès Jubilé 2000.
Un roman magnifique !
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Surprenant dans tous les sens du terme, tel est le mot qui résume le mieux ce livre à mes yeux.
Avec une quatrième de couverture très évasive, vous rentrez dans ce livre sans idée précise de ce qui vous attend. Et c'est peut être ce qui donne une certaine saveur à ce roman: ne pas savoir où l'auteur nous emmène.
Alors pour ne pas rompre le mystère, disons juste que ce livre retrace la vie d'Edgar, un enfant issue d'une réserve indienne.
Mais à la manière de Voltaire dans Candide, cet enfant par le biais de son innocence nous fait découvrir concrètement ce qui se cache derrière des mots comme alcoolisme, violence, désoeuvrement ou encore solitude.
Il en ressort des moments très durs, des épisodes tristes, et des instants de bonheur. Dés lors la philosophie d'Edgar face à la vie paraît simple et limpide pour nous amener sur une fin surprenante.
En conclusion un roman qui vaut le détour.
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Lire pour le plaisir, lire pour se laisser porter par un récit palpitant où le lecteur oscille entre le rire et les émotions, voilà ce qu'offre ce roman, découvert par hasard en librairie. Ce pauvre Edgar, métis qui se fait écraser la tête par un camion postal à sept ans, qui séjourne si longtemps à l'hôpital que ses compagnons de chambre en viennent à constituer sa nouvelle famille, qui deviendra le souffre-douleur de tout le monde à l'orphelinat où il aboutira et qui désire plus que tout retrouver le facteur qui l'a écrasé pour lui dire qu'il ne l'a pas tué, ce pauvre Edgar, donc, tombera des nues lorsqu'il apprendra que...
Magnifique roman! À conseiller à tous!
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LÂCHONS LES CHIENS de BRADY UDALL
C’est en lisant les nouvelles de Banks et Carver que j’ai découvert cet auteur passionnant. 11 nouvelles dont l’action se déroule dans l’Utah et l’Arizona en bordure des réserves indiennes. Udall décrit des personnages improbables dans un environnement sauvage et souvent hostile. En 20/30 pages par histoire il m’a happé dans son monde, déprimant mais attachant où l’ennui le dispute au comique ! je vous le conseille vivement.
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Edgar Mint ou l'histoire d'une vie.
Un petit pavé qui se lit d'une traite grâce à la plume cynique et audacieuse de Brady Udall , les longueurs sont inexistantes , on est tout simplement plongé dans le monde d'Edgar.
Un monde brutal , d'avilissement , d'humiliation et pourtant jamais Udall ne tombe dans le larmoyant , une grande démonstration littéraire qui fait naitre un attachement profond pour ce petit bonhomme non pas par de grandes élocutions , mais par l'émotion qui transpire des lignes de l'auteur .
On rit , on sourit , on est touché , triste , outré , un panel de ressentis au fil des pages qui s'entremêlent sans jamais nous lasser.
Edgar Mint , c'est le genre de livre dont on redoute la fin , et une fois que celle ci arrive , on taperait presque du pied de déception , on ne veut pas quitter ces personnages , on ne veut pas tourner la page D'Edgar et on peine à reprendre un livre.
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Je pense que c'est sa première oeuvre qui a été publiée et heureusement ses deux romans suivants sont de beaucoup supérieurs à ces nouvelles. J'en ai aimé quelques unes mais en gros, ça ne vaut pas la peine de lire ces nouvelles pour apprécier la très grande valeur cet auteur américain.
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Nous y voilà, la dernière page du Destin miraculeux d'Edgar Mint à été tournée et le moins qu'on puisse dire c'est que la vie de ce petit bonhomme commence fort et que ce sera chaotique tout du long.
Miraculé après avoir vu son crâne écrabouillé par un véhicule de la poste, Edgar mint connait le handicape, l'abandon, le racisme, le deuil, les railleries et la violence mais n'oublions pas que nous avons affaire à un enfant miraculé. Le jeune Edgar fait parti de ces personnes qui gardent une petite flamme allumée en eux quoi qu'il arrive et qui finissent par s'en sortir on ne sait trop comment.
Je me demande comment j'ai pu attendre 1 an avant de m'y mettre, et surtout pourquoi j'ai cru avoir besoin du challenge ABC pour me donner du courage. Je dois par contre avouer que j'ai eu du mal avec les passages 1/3ème personne, c'était troublant.
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"C'est l'histoire d'un polygame qui a une liaison. Mais bien sûr c'est beaucoup plus compliqué". C'est aussi l'histoire d'un polygame qui se sent seul. Comment peut-on se sentir seul quand on vit avec 4 femmes et 28 enfants ?
Dans ce roman, on y découvre un père de famille un peu dépassé par les problèmes d'une famille nombreuse, blessé par la mort de certains de ses enfants et qui essaye de subvenir aux besoins de tout le monde. Il tente de fuir son environnement grâce à son travail, en partant plusieurs jours sur son chantier de construction. C'est là qu'il rencontrera une autre femme... et ressentira les premiers émois d'une amourette.
On suit également une de ses femmes, la plus jeune, la dernière arrivée dans la famille, qui a du mal a s'intégrer, affligée de ne pas arriver à enfanter. Se sentant délaissée par son mari, elle entreprend de le séduir et d'attirer l'attention par tous les moyens.
L'autre voix de ce roman est un des 28 enfants. Un petit garçon de 11 ans, mal-aimé, mal-compris, qui multiplie les "bêtises" pour se faire remarquer et recevoir un petit peu d'amour. Il fait tout pour que sa mère soit la seule femme de son père et lui le seul de ses enfants, bref, il aimerait plus que tout avoir une famille normale.
Oui ce roman fait plus de 700 pages, mais franchement ça vaut le coup. La succession des 3 voix (père, mère, fils) allège ce roman, d'autant plus que l'auteur arrive à adapter son écriture à ses personnages. C'est au final l'histoire d'une famille extraordinaire racontée avec humour et beaucoup de tendresse.
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