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Critiques de Brady Udall (194)
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Lâchons les chiens

Séduite par Le destin miraculeux d’Edgar Mint il y a quelques années, j’avais envie de découvrir ce recueil de nouvelles qui avait lancé la carrière de Brady Udall, jeune romancier américain né en 71 en Arizona. J’étais encore plus tentée après ma visite de l’ouest américain et notamment de l’Utah et de l’Arizona où l’auteur situe les onze nouvelles qui composent Lâchons les chiens.



J’ai toujours beaucoup de difficultés à critiquer des nouvelles. Que faut-il faire ? Toutes les résumer ? Donner un avis global ? Je vais plutôt pencher pour cette dernière option. Dans chaque histoire, Brady Udall met en scène un homme, un jeune homme ou même un petit garçon qui ont des vies banales dans ces petits bleds paumés de l’Amérique profonde, ceux que les caméras d’Hollywood oublient souvent de nous montrer. Pas de misérabilisme ici, mais la vie tout simplement, avec des hauts et des bas. Chacun va vivre des moments particuliers, difficiles mais la vie continue.



Le talent de Brady Udall est de réussir à cerner ses personnages, à magnifiquement évoquer leurs sentiments et de les faire vivre sous une plume humble et délicate. Pas de pathos mais des êtres écorchés, réels et vivants. En quelques pages, ils prennent de l’épaisseur et leur situation prend sens au travers des paysages de l’Utah et de l’Arizona. Brady Udall ne juge pas, il décrit. Il ne faut pas s’attendre à des nouvelles à chute et pourtant, l’histoire se termine sans frustration, avec logique, comme elle devait se terminer. Je reste sous le charme de cet auteur même si toutes les nouvelles ne sont pas d’égale qualité, comme dans tout recueil.



J’attends avec impatience que Le polygame solitaire paraisse en poche.
Lien : http://www.chaplum.com/lacho..
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Le polygame solitaire

Pauvre Golden ! Après une enfance pour le moins malheureuse, il pensait trouver le bonheur dans l'application du Principe aux côtés de ses quatre épouses et de leurs vingt-huit enfants. Mais le voilà pétri de doutes, incapable de prendre une décision, ballotté de maison en maison au gré d'un emploi du temps établi par ses épouses. Tout polygame qu'il est, Golden est avant tout un homme qui se sent seul et cherche à échapper à ses (trop nombreuses) responsabilités.

Malgré quelques longueurs (peu étonnantes dans un roman de plus de 700 pages) j'ai aimé découvrir ce mode de vie inhabituel aux côtés de personnages attachants. Si le pater familias reste le "héros", Brady Udall nous offre de découvrir les points de vue de la quatrième épouse et de Rudy, enfant "polyg" prêt à tout pour se faire remarquer.

Bien évidement, l'auteur ne se gêne pas pour souligner les rancunes larvées nées de cette vie commune intenable, où personne ne possède rien en propre et chacun est invité à se sacrifier pour les autres. Il aurait été facile de se contenter d'ironiser, mais Brady Udall montre aussi le réconfort que peut apporter le groupe et la foi à des personnes en mal de confiance. Et la tendresse et l'espoir l'emportent parfois.

Merci pour le conseil Christian !
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Quelquefois, au gré de mes balades sur Babelio, il m’arrive de découvrir de véritables pépites. J’étais à la recherche d’un auteur dont le nom commence par U (pas très courant, il faut le dire), pour le Challenge ABC quand je suis tombée sur des critiques très élogieuses concernant Brady Udall et son roman « Le destin miraculeux d’Edgard Mint ».

Eh ben, le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai dévoré (tout en le savourant) ce livre qui est aussi un petit pavé le temps d’un week-end..

Oui, je le reconnais, je suis tombée sous le charme de l’écriture de cet écrivain et encore plus de l’histoire qu’il a racontée. Comment ne pas être touchée par l’histoire de ce petit garçon, Edgard, dont la vie est tout sauf un long fleuve tranquille ?

L’évènement marquant de l’enfance de Edgard, c’est lorsqu’il réchappe à la mort à l’âge de sept ans. En effet, il va se faire renverser par une voiture et comme il va s’en sortir quasiment sans séquelles, comment ne pas parler de miracle ?

Pourtant, ce gamin n’était déjà pas très bien parti dans la vie. Fils d’une mère indienne qui le néglige et dont la principale préoccupation dans la vie est de boire, il va se retrouver à l’issue de son hospitalisation, placé dans une sorte de « foyer « pour jeunes indiens. Cette période de sa vie va être terrible, car les enfants peuvent être plus que cruels entre eux. Brady Udall nous livre une image sans concessions de ce genre d’institutions qui ne sont pas forcement très aidantes pour les jeunes qu’ils sont censés « éduquer » !!

Les évènements de la vie du petit Edgard vont l’amener à être persuadé qu’il apporte le malheur au gens qu’il apprécie et qui l’aiment. Comment va-t-il pouvoir échapper à ce destin ?

J’ai beaucoup aimé ce livre car je me suis vraiment attachée au personnage principal. De plus, comme je l’ai déjà écrit, le style de Brady Udall est percutant. Très agréable à lire, doté d’un humour féroce par moments, il nous décrit une Amérique bien loin des clichés habituels.

Je compte bien découvrir le reste de l’œuvre de cet auteur….





Challenge ABC 2018/2019

Challenge Pavés 2019

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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Quelle étrange histoire que celle d'Edgar Mint... Voici un roman tour à tour doux, violent et poétique. Un roman à la Dickens, d'une écriture limpide et sans concession.

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », voilà qui ferait sourire Edgar. Enfant métis d'un père « anglo », cow-boy de pacotille, évaporé dès l'annonce de la grossesse, et d'une mère indienne sombrée dans l'alcoolisme avant même sa naissance, il se trouve déclaré mort après être passé sous les roues d'une voiture de facteur et ressuscité grâce à l'intervention d'un jeune médecin, dont il bouleversera bien malgré lui la vie. Son existence le ballotera d'un hôpital à un pensionnat, à une famille d'adoption, mais l'amènera surtout à se construire, malgré tout, en « résilient ». J'ai d'ailleurs adoré cet aspect « neuropsychologique » de l'histoire, cette forme d'apraxie, liée à son traumatisme, qui l'empêche d'écrire manuellement et l'attache à vie à sa machine à écrire (son Hermès jubilé 2000) pour survivre par la force d'une écriture quasi frénétique et hypnotique ; cette hypermnésie qui l'empêche d'oublier et l'oblige à tout répertorier ; cette particularité à parler de lui à la 3ème personne en alternance avec le « je » narratif, démontrant s'il en était besoin sa vision fragmentée de lui-même … Comment grandir dans cette Amérique glauque et inhumaine où le malheur n'épargne ni Edgar ni ses proches ? Personne n'en sort indemne, certains grandis. Dont moi.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Que ça fait du bien de découvrir un grand roman américain ! Après quelques déceptions fort récentes, j'ai retrouvé un plaisir fou avec cette lecture qui constitue un coup de coeur.



Edgar Mint est un gamin hors du commun. Enfant métis non désiré (sa mère Indienne s’est consolée avec l’alcool, le père, un blanc, a pris la fuite), Edgar vit une vie bien médiocre sur la réserve de San Carlos jusqu’au jour où, à l’âge de 7 ans, il est victime d’un accident : le postier roule sur sa tête ! Voilà une entrée en matière peu banale !



Sauvé in extrémis par Barry, un curieux médecin, Edgar est placé à hôpital Sainte-Divine où il va se construire une petite famille au cours de la période où il est soigné. Ses compagnons de chambre sont aussi bien malades de la tête que du corps, à l’image du vieux bougon d’Art, qui ne se remet pas de la mort de sa femme et de ses enfants. Celui-là a l’idée de génie d’offrir à Edgar une machine à écrire mécanique, car l’enfant sorti du coma a tout à réapprendre.



Malgré les dysfonctionnements habituels de ce genre d’établissement, Edgar est plutôt content de son sort car il est devenu plus ou moins la mascotte de l’hôpital. Mais le destin en décide autrement, et voilà notre miraculé, considéré comme guéri, obligé d’intégrer l’école Willie Sherman, réservée aux enfants indiens et essentiellement peuplé de gamins à problèmes et de laissés pour compte. Une partie de sa vie très dure. Presque sans transition, Edgar est plongé dans un monde de violence où règne la loi du plus fort. Le pire cauchemar d’Edgar se matérialise sous les traits d’une petite brute, Nelson, qui fera de ce dernier son souffre-douleur. Brady Udall dépeint d’une manière très réaliste le quotidien de profs et des élèves de ce type d’établissements. Malgré la présence d’un ami, Cecil, Edgar vit l’enfer sur terre. Là encore, l'enfant se tire miraculeusement de tout : des brimades, des accidents, de l’anéantissement total. Sa capacité de résistance, son aptitude à survivre à toutes les catastrophes sont impressionnantes.



De loin en loin, Barry et Art continuent d’avoir un rôle dans la vie d’Edgar. Peu à peu néanmoins, Barry devient un poids, une entrave, comme nous le découvrirons dans la dernière partie du roman. Au moment où Edgar se désespère d’échapper à cette vie misérable, une rencontre va une nouvelle fois changer la donne. Repéré par des Mormons, Edgar est intégré dans un programme destiné à trouver des familles d’accueils à des enfants en perdition. A Richland, chez les Madsen, l’existence lui parait idéale, tout comme cette famille, un couple qui a deux enfants, un garçon, le petit génie de la famille, et la fille aînée, sans compter la multitude d’animaux recueillis. Edgar va cependat bien vite comprendre que ce portrait de la famille américaine idéale cache de nombreuses fêlures et un drame difficile à oublier.



Les années ont passé, Edgar adolescent découvre, à retardement, les effets de la puberté, continue de chercher sa place, de fuir ses fantômes si familiers. Il fera des choix, prendra des décisions, qui, finalement, le ramèneront à bon port, au début d’une nouvelle existence, la sienne enfin, plus heureuse. Il sera l’élément déclencheur de drames, de réconciliations, provoquera un emboitement de faits qui auront des répercussions sur d’autres vies.



Malgré le ton très dur, les descriptions sordides, le lien de parenté entre Udall et John Irving est évident : même tendresse, même truculence et même humour. Edgar mène sa vie comme on mène une barque ballotée par les flots, avec hésitation mais l'envie de s'en sortir. Parfois il s'échoue lamentablement pour rester coincé, parfois il aborde sur des rives accueillantes, et tout comme chez John Irving, le destin d'Edgar va croiser celui des autres personnes qui traversent sa vie, amenant le lecteur à faire connaissance, de manière plus ou moins brève, avec des hommes et des femmes loin d'être aussi banals et ordinaires qu'on pourrait le croire.



Là encore, comme d'autres écrivains américains, Udall a choisi de peindre le portrait d'une Amérique misérable. Des paumés, des blessés, des laissés pour compte... Tous n'ont pas la force et la volonté d'Edgar, pour la plupart la fin est tragique. Et pourtant, rien de larmoyant dans ce roman, qui prend aux tripes et donne à réfléchir.



Une excellente découverte, que je recommande chaudement.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Après la lecture de quelques livres sans grand relief, tout à coup me voici (enfin) devant un merveilleux coup de foudre littéraire. J'ai tellement aimé que je pourrais le relire (chose que je ne fais jamais).

Je ne vais pas le résumer mais sachez que toute l'humanité est dans cet ouvrage et que vous pourrez y trouver : rire, sourire, loufoquerie, situation invraisemblable, folie, peur, violence, voyage, maltraitance, indien, religion, spiritualité, drogue, amour, amitié etc... Même si la trame est aux USA, il pourrait se situer n'importe où. C'est un récit magique, féerique tout en étant diablement réel.

C'est un roman absolument original et bien m'en a pris de l'acheter.

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Le polygame solitaire

Un titre digne d'un oxymore, comment peut on être seul tout en étant polygame.

Golden a 4 femmes et 28 enfants dans 3 maisons différentes et est un membre éminent de sa congrégation. Il est entrepreneur et son chantier actuel l'amène à s'absenter la semaine.

Il faut préciser que ce chantier est la construction d'un lupanar, mais contrainte financière oblige(l'entretien de cette immense famille) , Golden n'a pas pu refuser. Du coup, pour sa famille il construit une maison de retraite, premier mensonge, d'autres suivront.

Golden et sa famille traversent une grosse crise, existentielle et structurelle. La congrégation veut aussi que Golden prenne une cinquième épouse, sauf que celui-ci ressent un émoi inattendu pour une femme rencontrée près de son chantier.

La morale de cette histoire ? La famille est une force. La famille c'est toujours compliqué, et 4 familles c'est quatre fois plus compliqué. Les femmes sont des pros de l'organisation et de la gestion des maisons, des enfants et du planning des tours de nuits avec Golden.

Quant aux enfants, les aînés deviennent des deuxièmes parents, beaucoup d'enfants se perdent dans la masse et ont du mal à trouver leur place dans cette famille. Certains le vivent bien mais d'autres en souffrent.

L'histoire s'attache au père, aux mères et à quelques enfants en particulier. Une belle histoire d'amour filial au travers d'une famille différente, un roman instructif sur la polygamie.

Des rires, des pleurs, des mensonges, des quiproquos dont cette famille atypique et son fondateur en ressortiront grandis et plus forts.
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Lâchons les chiens

Une dizaine de nouvelles où l'on nous donne un aperçu des déboires que peut nous réserver cette chienne de vie. Les personnages, pour la plupart pathétiques et touchants, en rament un coup. En même temps, il y a un côté très caricatural qui rend ce chemin de croix souvent drôle et amusant. Des histoires et des idées vraiment imprévues et originales. Ce recueil a une belle unité, on s'imprègne aussi de l'atmosphère de ce coin des États-unis (Utah, Arizona et environs). Je pense que je retiendrai surtout ''La ballade de la chaîne et du boulet'', où un homme perd un peu la boule (beaucoup même) à la suite du décès tragique de son meilleur ami.



Très bon moment de lecture !
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Sincèrement, une belle œuvre! On est emporté par la vie de ce petit Edgar, qu'on a envie de prendre par la main tout au long de ces aventures, malheureuses pour la plupart et de le guider vers un jour meilleur... Brady Udall nous raconte là une histoire magnifique, bouleversante et on ne respire la sérénité qu'à la fin, sans la deviner une seule fois. Tout est dépeind avec justesse: la misère des réserves indiennes et le peu de cas que l'on en fait, les horreurs d'un pensionnat où la loi du plus fort et du plus cruel n'est pas un mythe, les personnages annexes tellement brisés mais, en même temps, une certaine lueur d'espoir qui n'est jamais très loin, sous le trait d'humour qui transperce de temps en temps. Un très beau livre, à lire!
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Brady est un jeune métisse issue de la rencontre fortuite d'un apprenti cowboy et d'une indienne. Enfant non désiré d'un père qui s'est fait la malle et d'une mère alcoolique, il vit dans une réserve indienne jusqu'au jour où a l'âge de 7 ans il se fait rouler sur la tête par la voiture du facteur. Emmené dans un état critique a l'hôpital, il s'en sortira avec un crane bosselé et une incapacité a apprendre a écrire avec un stylo. A la sortie de l'hôpital, séparé de sa mère et confié a un oncle, commence pour Brady et son inséparable machine a écrire une odyssée où il va rencontrer beaucoup d'épreuves.







Quel bouquin ! J'avais déjà beaucoup aimé son dernier livre "le polygame solitaire" mais là je dois avouer que celui ci m'a littéralement enchanté. On embarque avec Brady dans sa vie misérable où tous les coup du sort lui tombent dessus mais dont il sort miraculeusement intact du moins physiquement. Car moralement il faut être très fort pour encaisser les coups qui s'acharne sur lui et sur ceux qui s'attachent a lui. Une sorte de malédiction qui va transformée son odyssée en chemin de croix. Tout cela écrit avec beaucoup de légèreté et de drôlerie a la manière d'un John Irving, une combinaison réussie d'humour, de profondeur et d'humanité. Les personnages qui traversent cette histoire sont marquants (une mention spéciale pour le personnage du docteur Pinkley, la mauvaise conscience de Brady), attachants ou détestables et donnent au livre un cachet inoubliable. La description de cette Amérique misérable où l'on parque les indiens dans des réserves où ils sombrent dans l'alcool et le désespoir est criante de vérité.



Une aventure rondement mené où l'on suit le parcours chaotique de ce petit métisse qui recherche désespérément quelque chose qui ressemble a l'amour .



Un roman tout simplement magnifique et encore un coup de coeur.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Edgar Mint est un jeune garçon qui de haut de ses sept ans se fait un jour écraser la tête par la roue de la Jeep du facteur. Le pronostic est mauvais, il risque de ne pas sortir du coma ou alors dans un état complètement végétatif. Il s'en sort miraculeusement et passera de nombreux mois avec ses acolytes de chambre tous plus dingos et hauts en couleurs les uns que les autres puis ira en internat où il rencontrera une belle brochette de gamins agressifs et violents et de là il vivra d'autres aventures pour beaucoup négatives mais parfois positives.



Edgar est un personnage pour lequel je me suis attachée, je l'ai trouvé fort pour son âge et courageux. Surtout il ne se laisse faire par personne et cela fait du bien un héros au caractère trempé. Il ne sait pas où la vie le mène mais il poursuit toujours plus combatif et vaillant.



Une merveille de roman avec un personnage inoubliable !
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Brady Udall n'est pas un écrivain comme les autres.

Après un recueil de nouvelles "Lâchons les chiens" (1998), son premier roman "Le miraculeux destin d'Edgar Mint" (2001) est un véritable "masterpiece", chef-d'oeuvre de l'art délicat de la biographie sur le thème de l'enfance.

Lui-même grandit en Arizona dans une famille nombreuse mormone. Très jeune, il écrit. Il fera des études littéraires et enseignera la littérature américaine dans des universités.

Dans "Lâchons les chiens", ses histoires et son écriture sont simples, comme la vie de tous les jours, d'où leur force. Point de fioritures, pas de superficialité dans son écriture. Droit à l'essentiel, ce qui se passe entre les vrais gens. C'est drôle, touchant, pathétique, inattendu, et surtout extrêmement humain.



Pour "Le destin miraculeux d'Edgar Mint", Udall conserve cette écriture simple et essentielle. Il nous narre l'enfance chaotique et incroyable de son avatar littéraire sans jamais tomber dans le pathos, le ton dramatique et lourd d'un Oliver Twist, ou ne serait-ce que frôler la sensiblerie de bon aloi qui touche trop souvent les romans sur les enfances difficiles.

Avec l'histoire de cet enfant métis amérindien, qui se fait rouler sur la tête par une jeep de la poste à l'âge de 8 ans, Brady Udall nous conte une histoire extraordinairement riche et intense... Sans clichés, on passe des larmes au rire et l'on s'attache très fort à ce pauvre Edgar et à sa compagnie de personnages tous aussi abîmés les uns que les autres, et tous aussi différents que peuvent l'être un mormon cocu d'un médecin toxicomane obsédé par le miraculeux, ou qu'un alcoolique repenti d'une philippine fervente catholique...

De même, ces lieux si éloignés et si proches, comme cet hôpital décrépi, l'orphelinat d'une réserve indienne en plein désert, ou encore la maison-arche de Noé d'une famille mormon, qui sont le théâtre des aventures d'Edgar Mint, imprègnent l'écriture et sont des personnages à part entière. On sent le vécu.

Ballotté, embarqué, ébahi, on sera tour à tour amusé, horrifié, touché, secoué, et toujours on reviendra sur ce livre, voulant savoir ce que réserve encore le destin à cet étonnant et tenace Edgar Mint.

Brady Udall a ici prouvé qu'il était digne de faire partie des grands auteurs américains, tel Paul Auster , Mary Karr ou Donna Tartt, qui comptent et qui content, avec humilité et efficacité, des histoires fortes, intelligentes, et qui marquent.
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Le polygame solitaire

LE POLYGAME SOLITAIRE de BRADY UDALL

Quand Golden, le polygame, rentra ce vendredi soir du Nevada après 300 km de route, il arriva à la Grande Maison(630m2)pour la traditionnelle soirée familiale avec ses 4 femmes et ses 28 enfants. C’était un peu petit mais qui aurait pu prévoir?! Golden sent une atmosphère inhabituelle, s’inquiète et s’attend au pire de la part des sœurs Nola et Rose de Saron ainsi que de Beverly( sa première femme) et Trish( la dernière). Finalement il ne s’agit que d’une affaire de canapé pourri et il respire car il leur ment depuis des mois. Il est amoureux de la fille du patron du chantier sur lequel il travaille au Nevada, la belle Willa. Et Golden de s’interroger sur la situation dans laquelle il est plongé, car c’est un timide, tout sauf un macho qui s’est laissé embarquer par son père dans cette vie plurale des Mormons à laquelle il s’était tardivement converti. Femmes et enfants se sont accumulés sans qu’il le cherche et, pour la première fois, il est amoureux! Pire, sa communauté a pensé pendant un moment que Golden pouvait être le Puissant et le Fort, le messie des Mormons. Il ne sait comment se sortir de ce piège et pour tout arranger, la communauté songe très sérieusement à lui faire prendre une cinquième femme et ses enfants, son mari ayant été exclu pour une sombre histoire.

Si Udall avait abordé marginalement, dans son livre précédent la vie plurale des Mormons, c’est ici le cœur du livre. Golden est un personnage très sympathique qui veut bien faire, vivre tranquillement mais gérer quatre femmes et 28 enfants au quotidien est une aventure à haut risque. C’est un récit tragi comique, bourré d’humour, très détaillé sur la vie quotidienne des Mormons et on se prend très vite d’affection pour ce Golden que l’on envie franchement pas. Très bon livre.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Dans la vie il existe des personnes qui ont le malheur sur eux et qui, malgré tout, continue d'avancer cahin-caha.

Edgar, jeune metis indien, à moitié Apache par sa mère et à moitié Blanc par son père, fait partie de cette catégorie de personnes.

Sa vie se résume à une succession de malheurs, d'abandons, de déroutes, de violences parmi lesquels se glissent quelques moments de bonheur bien trop rares et précieux ainsi que quelques rencontres plus ou moins agréables.

Un roman triste et dur avec beaucoup de sensibilité , chaque événement de la vie d'Edgar s'avèrant compliqué. Le personnage principal, Edgar, si fragile et si fort à la fois, et les personnages secondaires sont très bien travaillés et recherchés avec leur caractère, leur force et leur faiblesse.

Un livre à lire, très touchant et très bien ecrit.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Il n'a décidément pas de bol, Edgar Mint. Comme si ce n'était pas suffisant de naître de mère Apache alcoolique et de père Blanc enfui sur une réserve miséreuse, voilà qu'un jour le facteur lui roule sur la tête. Plus qu'aux trois quarts mort, le jeune garçon est transféré d'urgence à l'hôpital, où un médecin obstiné parvient à le ramener dans le monde des vivants. De cet accident, il gardera peu de séquelles physiques mais le reste de son existence s'en verra chamboulé. Et chacun sait que lorsque la loose a décidé de s'acharner sur quelqu'un, elle ne se laisse pas écarter par un petit miracle importun.



Certaine déception à la lecture de ce roman vers lequel m'avaient attirée un bon nombre de critiques enthousiastes. Ca commençait plutôt bien, pourtant, j'ai trouvé assez accrocheur tout le début du récit où sont relatées en parallèle l'histoire de la conception d'Edgar et celle de sa renaissance. Et puis, petit à petit, tout cela se relâche. Les personnages, (trop) visiblement conçus pour paraître haut en couleurs, ne sortent guère des stéréotypes. Les violences auxquelles le héros est confronté dans l'école qu'il intègre à sa sortie de l'hôpital sont plus excessives que réellement percutantes, assez lassantes au bout du compte. Si les multiples rebondissements ont réussi à tenir mon intérêt en éveil jusqu'au bout, je n'ai jamais été vraiment touchée par les malheurs de ce gamin et mon empathie, elle, est restée extrêmement limitée. Il faut dire que les personnages contés à la première personne manquent assez rarement de m'agacer, et celui-ci n'a pas fait exception à la règle !

Quant au happy end final - car oui, un mioche au destin miraculeux peut-il échapper au happy end ? - je l'ai trouvé plutôt faiblard, avec un petit côté "l'auteur s'est bien acharné sur son personnage pour que le lecteur soit content de le voir s'en tirer à la fin, youpi, tout peut donc s'arranger dans la vie." Mouaif.



La lecture ne fut pas désagréable, avec même quelques véritables bons moments, mais j'ai tendance à voir là l'un de ces innombrables romans qui jouent la carte de l'invraisemblable et du décalé pour paraître originaux, mais qui manquent de démesure, de folie, de poésie, de hargne, de puissance, de subversion, de profondeur, de véritable originalité en somme, pour se démarquer. L'écriture (telle qu'elle est traduite en tout cas) n'a rien de très intéressant, les ficelles sont grosses, trop visibles, la réflexion ne pousse jamais bien loin et j'ai le sentiment d'avoir déjà lu la même chose, souvent en bien meilleur, sous la plume d'autres auteurs américains.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Le polygame solitaire

Sauf exception, j'ai toujours du mal avec les livres de plus de six cent cinquante pages, car je les trouve le plus souvent un ramassis de longueurs, là où une écriture plus dynamique ou un scénario plus nerveux auraient pu sauver l'entreprise.



Et ce livre ne fait pas exception à ce ressenti. L'histoire tourne et tourne sur elle-même au lieu de virevolter et l'ennui s'installe aussi puissamment qu'il imprègne la vie de cette famille mormone. On espère juste une fin qui permettrait de changer d'avis, et ce n'est pas le cas.



J'en reviens donc à mon impression initiale, à moins d'être un chef-d'oeuvre, les livres de plus de six cent cinquante pages ne reflètent que l'impossibilité de l'auteur de faire plus bref.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Wouah !! Miraculeux le destin d'Edgar Mint ! Quand on est un petit garçon d'origine indienne et que ce satané facteur nous roule sur le crâne à l'âge de 6 ans, que fait t'on de sa vie ? On baisse les bras ou on relève la tête (en bouillie et plus lourde d'un casque de protection) à la manière d'Edgar.

Et on continue malgré une mère alcoolique, toxicomane et prostituée à ses heures perdues, un pseudo bienfaiteur qui ne vous veut pas que du bien, la méchanceté des autres, leur intolérance, la médiocrité des blancs devant un petit indien. On se relève encore et encore et on écrit, même quand la lâcheté des hommes fait encore plus de dégâts que la voiture du facteur sur une boîte crânienne de 6 ans d'âge.

Pour son premier roman, Brady Udall dresse un portrait vraiment peu flatteur de l'Amérique profonde et moins profonde face aux minorités. En quelques 600 pages (selon l'édition), on vit la vie de ce petit gamin des rues et croyez moi mieux vaut prendre la version longue pour faire durer le plaisir.
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Lâchons les chiens

"Lâchons les chiens", premier livre de Brady Udall ; ce recueil de 11 nouvelles, dont les titres sont assez éloquents : Lâchons les chiens - Raid nocturne - Buckeye le Mormon - La ballade du boulet et de la chaîne - Basket à la casse - Le contraire de la solitude - La perruque - Vernon - Le serpent - La beauté - Il se soûle profondément et fameusement - se grapille au hasard de l'envie du jour...

Des histoires courtes et réalistes, pleine d'humanité, de tendresse rude, et de l'odeur du désert et des grands espaces de l'Amérique profonde, avec ce petit arrière-goût de rêve désillusionné....

Brady Udall est un grand auteur américain, il est l'observateur de cette Amérique que le cinéma ne montre pas, parce que ce n'est pas assez spectaculaire... Une Amérique vraie, vivante, cruelle, drôle, pathétique, humaine, quoi.

Ses romans suivants, l'excellentissime "Le destin miraculeux d'Edgar Mint", et l'étrange et déstabilisant "Le Polygame solitaire", sont superbes. Une écriture simple, concise, précise et étrangement poétique, et des sujets qui n'appartiennent qu'à lui. Brady Udall est un grand.
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Le Destin miraculeux d'Edgar Mint

Un curieux roman qui vaut le détour: sans concessions, l'auteur, avec brio, nous conte le terrible destin d'Edgar Mint. L'occasion aussi de tracer les contours d'une société américaine mal connue, celle des "campagnes". C'est tour à tour bouleversant, drôle, décalé ou sérieux: un de ces romans riche en sensations, comme savent les écrire les auteurs américains.
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Le polygame solitaire

Avis chrono'



Un roman qui entérine une fois pour toute mon amour pour la littérature étasunienne! Une saga familiale d'une grande qualité littéraire, tendre et réaliste, qui aborde avec l'humour et la distance nécessaire le sujet de la polygamie telle que pratiquée par les fondamentalistes américains. Pour autant, l'intrigue ne se résume pas à cela... Une fois n'est pas coutume, je vous invite à lire l'intégralité de mon avis!



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Existe-t-il des branches distinctes au sein de la littérature U.S.? Dont l'une porterait un écriteau "ici, tout ce que Sound aime" ? Je ne suis pourtant pas une adepte de la société américaine, mais dès qu'on quitte les grandes métropoles pour l'Ouest, je fonds. Je pense par exemple à Blessés de P. Everett, aux Nouvelles histoires du Wyoming, d'A. Proulx et maintenant au Polygame solitaire. Trois coups de coeur.

Nevada, Montana, Wyoming, Utah... J'ai vérifié sur une carte, c'est tout dans le même coin! Impossible d'y voir un hasard.



Brady Udall, c'est l'auteur du Destin miraculeux d'Edgar Mint, que je n'ai toujours pas lu, mais c'est tout comme. Depuis le temps qu'il est dans ma wish-list! On s'aime déjà profondément lui et moi, comme ça, à l'instinct, avant même de se connaître vraiment.



Le polygame solitaire, c'est Golden, le père d'une famille nombreuse, quatre femmes et vingt-huit enfants. Si j'ai bien compris, c'est une branche particulière des Mormons, qui pratique la polygamie, en dehors des lois américaines, bien sûr.

Ce que j'ai aimé, c'est que les pistes sont suffisamment brouillées pour qu'il me soit impossible de porter un jugement sur ce mode de vie, ou même de clairement savoir si l'idée était d'en donner une image positive ou négative. (Mais n'est ce pas cela, justement, le réalisme?)



Ce n'est surtout pas une ode à l'Amour, dégoulinante de religiosité. C'est acide et critique. Ce n'est pas non plus une défense de la toute puissance masculine et encore moins un récit graveleux dans lequel le mâle de la maison enchaîne les relations sexuelles en passant d'une chambre à l'autre.



A l'inverse, il ne s'agit pas non plus de célèbrer l'abandon de soi à la volonté divine et de s'appitoyer "Oh le pauvre mari malheureux de quatre femme, comme il souffre!".



C'est quelque chose entre les deux et j'aime que l'on évite à la fois le prosélytisme et le voyeurisme.



Golden n'est pas heureux, comme le titre le laisse entendre. Il erre un peu au sein de sa famille comme un fantôme. Il ne parvient pas à se partager entre tous et les disputes et les dissenssions sont légion. C'est un personnage passif, sans consistance, sans volonté.



Il n'est pas à l'honneur, dans le roman, et partage d'ailleurs la vedette avec quelques unes de ses femmes ou certains de ses enfants. Plusieurs chapitres sont décentrés et s'attachent à eux, aussi bien dans leur présent que dans leur passé. Et là encore, j'ai adoré cette façon (qui pour une fois ne m'a pas semblée artificielle) de nous promener dans les souvenirs des personnages, pour comprendre comment ils se sont formés, comment ils se sont retrouvés intégrés à cette famille hors-normes.



Tellement de thèmes sont abordés que je me sens incapable de les citer tous. Pourtant, aucun n'est balancé comme ça, n'importe comment. Tout est parfaitement cohérent, rattaché à l'intrigue principale.



Par exemple, l'un des thèmes secondaire les plus importants est celui des essais atomiques qui ont lieu dans le désert proche. C'est un motif qui traverse toute l'oeuvre, en semant ici ou là ses germes délétères: maladies, malformations, fausses-couches... Très bien fait, très touchant. Et pas "écolo à deux balles". Si seulement tout pouvait être dénoncé avec une telle diplomatie...



Il y a aussi le thème du deuil, particulièrement celui qui suit la mort d'un enfant.



Et puis Rusty, le garçon terrible de la famille, l'un des seuls qui n'est pas pour nous un numéro alors que paradoxalement il est le symbole dans le roman de l'enfant invisible qui ne reçoit pas assez d'amour et tente en multipliant les bêtises de se démarquer de ses trop nombreux frères et soeurs, sans y parvenir.



Le sexe aussi, s'il n'est que peu pratiqué dans le récit, est au coeur des interrogations. Avec l'amour.



Ajoutez encore des maisons pleines de gosses incontrôlables, des mexicains déjantés, un bordel, des explosifs, une autruche et des tonnes de sentiments très variés...



Ce roman est aussi triste que joyeux, rassurez-vous (j'ai déjà dit que c'était parfaitement équilibré, non?). La scène de la visite aux impôts, ou Golden doit justifier à une employée horrifiée que non, il n'y a pas d'erreur dans les dates de naissances de ses enfants, il y a en a bien trois de nés le même mois, mais pas le même jour... c'est amusant comme tout.



"Elle lui jeta un regard par dessus ses lunettes tandis que la vérité semblait se faire jour en elle: il n'était pas un de ces salauds qui ont eu seize enfants de femmes différentes et qui ont le culot inouï de les déclarer comme personnes à charge. Il était marié à toutes ces femmes. [...] C'était un de ces polygames!"



On devine, même si l'auteur ne s'y attarde pas, les relations difficiles de cette famille avec le reste de la société "normale", dans les précautions que prennent les enfants à l'école pour ne pas trop en dire sur leurs parents, ou Golden lui-même dans ses relations professionnelles.



J'ai été touchée par ce roman parce qu'il traite d'un thème qui m'est cher, celui de l'équilibre à trouver. C'est à mon sens un bel hommage aux concessions, aux petites organisations du quotidien, à la fragilité des relations humaines. Qu'est ce que c'est "aimer"? Comment aimer? Combien aimer?



La plus belle image, c'est Rusty qui la donne:



"Les anniversaires, comme tout au sein de cette famille, étaient une affaire compliquée. Ici, on était jamais libre. On aurait cru qu'ils étaient tous liés par un fil invisible, pensait Rusty, et quand une personne voulait faire une chose ou aller quelque part, elle tirait tout le monde de son côté, mais une autre essayait de faire autre chose ou d'aller autre part, et ainsi de suite jusqu'à ce que tout le monde s'emmêle, trébuche et se débatte comme une bande de singes dans un filet."



Golden ne sait pas plus comment gérer cette multitude d'identités distinctes et préfère ne plus essayer.



Conclusion:



Grand auteur et grand roman! Comme tout livre d'importance, il a soulevé en moi quantité de questions, auxquelles je n'ai pas encore vraiment répondu. La principale étant de savoir si ce mode de vie est considéré comme sectaire et si le roman en fait l'apologie.



Dernière qualité, non des moindres, c'est un énorme livre! 735 pages. Qu'est ce que ça fait du bien de lire des gros livres parfois. Ce qu'on perd en confort de lecture, on le regagne dix fois, puisqu'on peut faire durer le plaisir.



Est-ce que ça tente quelqu'un une pétition: Ne publions plus de livres de moins de 500 pages??


Lien : http://talememore.hautetfort..
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