Lorsque le corps d'un jeune prostitué assassiné avec une violence sans nom est découvert à New York, Theodore Roosevelt - alors préfet de police - décide de faire appel à deux de ses plus vieux amis, Lazlo Kreizler et John Moore. John est un journaliste à l'esprit affûté et Lazlo est un aliéniste, un médecin spécialisé dans les maladies mentales. Ce dernier est également adepte de théories modernes et révolutionnaires qu'il va utiliser pour attraper le meurtrier. Constituant une petite équipe discrète, il va travailler sur l'enquête d'une façon qui semble s'approcher énormément de ce qu'on pourrait appeler le profilage..
Cela faisait une éternité que j'avais envie de lire ce roman dont j'avais entendu énormément de bien. Sa réédition aux Editions Presses de la cité m'a permis de découvrir enfin Caleb Carr et son fameux Lazlo Kreizler et je dois dire que je suis totalement séduite.
Lazlo Kreizler - le fameux aliéniste - est un personnage fascinant, on croirait un héros de la série Esprits Criminels rejeté cent ans en arrière, ses déductions et ses analyses étant profondément perspicaces pour l'époque. C'était très intéressant de voir la façon dont ses collègues et les policiers en général le traitaient, comme un véritable charlatan, un sorcier ou un médium n'auraient pas de réputation moins crédible à leurs yeux. Ses co-enquêteurs sont tout aussi attachants, leurs maladresses et leurs défauts les rendant très crédibles, très accessibles. On s'accroche à leur petit groupe, on préfère l'un ou l'autre mais ils forment un tout vraiment touchant, je me suis réellement attachée à chacun d'entre eux.
L'enquête m'a tout aussi séduite, peut-être même plus si c'est possible. Visiter les quartiers malfamés du New York de la fin du dix-neuvième était une expérience des plus intéressante.. et assez dégoûtante je dois dire. Que d'horreurs et de saleté, l'auteur ne nous épargne aucun détail pour rendre l'expérience des plus véridique. On est plongés dans la fange des vilains quartiers, on côtoie tenancières de bordel et enfants prostitués, le tout comme si c'était incroyablement.. normal. On s'y fait, à force, mais la plongée du début est étonnante.
A côté de ça, le gros point fort du roman est sans aucun doute cette possibilité de découvrir les débuts du profilage ainsi que d'autres façons d'enquêter qui semblaient révolutionnaires et totalement ridicules aux policiers de la vieille école, c'est-à-dire presque tous. Victimologie ou empreintes digitales, on découvre les balbutiements de nombreux outils qui semblent tout à fait classiques de nos jours. Certains passages étaient tout de même un peu longs, souvent quand nos enquêteurs citent et re-citent des extraits d'articles de psychologues célèbres mais c'est relativement gérable.
L'enquête concerne des meurtres particulièrement choquants, il faut le dire. Je ne le conseille pas à ceux qui n'ont pas l'estomac bien accroché, les détails scabreux sont présentés de manière bien détaillée, sans faux-semblant. C'est très prenant et j'ai adoré voir nos héros patauger dans la boue pour pouvoir découvrir le meurtrier. Le grand dénouement était très bon et le chemin jusque là encore plus.
Une incroyablement bonne découverte donc! J'ai été absolument séduite par ce roman de Caleb Carr et je n'ai qu'une envie: lire la suite!
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