AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Carmen Posadas (79)


Les maisons où une mort subite est sur le point de se produire ne se distinguent en rien des autres, plus innocentes. C'est un mensonge d'affirmer que le bois des escaliers grince avec des bruits semblables au croassement d'un corbeau et que les murs ressemblent à des sentinelles lugubres dans l'attente d'un évènement maléfique.
Commenter  J’apprécie          234
Les chambres de ceux qui sont morts jeunes sont le sanctuaire de leur absence, mais aussi le refuge de la lâcheté des vivants. Peu nombreux sont ceux qui se risquent à vivre avec les souvenirs et à les intégrer dans le présent. Seuls les plus forts sont capables de laisser la photo d'un enfant mort dans leur salon en s'exposant aux questions des inconnus et au poids de ce sourire juvénile immuable qui ignore le passage du temps. Nous vieillissons tous pendant qu'eux, parallèlement, rajeunissent, en nous faisant sentir coupables de ne pas avoir joui jusqu'à la dernière seconde de leur brève présence, de ne pas avoir deviné qu'ils pourraient partir, laissant tout à moitié chemin. Laissant non seulement inachevées leur vie et leur illusions, mais, ce qui est plus douloureux encore, laissant en suspens ce qui s'est passé le jour de leur mort, peut-etre une discussion idiote dont nous nous rappelons tout juste quelques mots désagréables que nous regretterons toujours: «si je ne lui avais pas dit... si je ne lui avais pas fait...». Mais personne ne peut ressusciter les morts ni compléter leur destin.
Voila pourquoi beaucoup de gens préfèrent oublier ceux qui sont partis, sans pour autant les trahir, et les effacent ainsi de leur vie quotidienne, tout en les gardant présents dans un endroit de la maison : un petit sanctuaire coupable et à la fois rassurant, comme l'est la chambre d'Eddie Trías chez ses parents.
Commenter  J’apprécie          180
C'est vrai que les hommes qui ont l'air distingué et les cheveux gris fascinent les femmes, mais en revanche ils ne sont guère sympathiques aux maris, surtout quand ceux-ci sont chauves.
Commenter  J’apprécie          181
05.31, clic... 05.32, clic... Tandis que Serafín souffre ainsi, son réveil - un modèle assez ancien - marque l'heure avec des chiffres carrés et phosphorescents qui tombent comme les feuilles d'un calendrier. Minute après minute. Telle la goutte d'eau d'un supplice chinois raffiné.
Commenter  J’apprécie          170
On m'assure que ce sera une mort sans douleur. Il paraît qu'il suffit de fermer les yeux et d'attendre dix à douze secondes. J'entendrai d'abord le sifflement de la lame, puis un bref souffle d'air et, enfin, un coup sec, rien de plus. Nous avons répété hier dans les moindres détails le comportement à adopter avant de monter à l'échafaud. Car là où je me trouve à présent, dans la prison de la Force, à Paris, nous mettons notre mort en scène.
Commenter  J’apprécie          160
Leurs vies étaient comme deux lignes voyageant de conserve dans le Temps et qui ne se rejoindraient qu'à l'infini... ou peut-être un peu plus tôt : les conventions sociales les réuniraient certainement dans la même tombes, car telle est la fin inévitable de tout ménage bourgeois. Et aussi de ces couples où règne la plus complète indifférence.
Commenter  J’apprécie          150
Pour vous dire les choses franchement, je n'ai jamais roulé sur l'or, mais le peu que j'ai, je préfère le gaspiller avec élégance.
Commenter  J’apprécie          110
La haine ouplutôt le mépris sont de puissants neutralisants de toute autre passion.
Commenter  J’apprécie          90
[...] parfois, dans la vie, il vaut mieux ne pas poser de questions, surtout quand on soupçonne que la réponse ne vous conviendra pas.
Commenter  J’apprécie          90
Savoir de quel pied boite l’ennemi est toujours utile au moment de l’affronter.

Commenter  J’apprécie          90
L'avantage des vieux, c'est de pouvoir feindre d'être sourds, une prérogative d'autant plus utile que nous le sommes en général.
Commenter  J’apprécie          80
[...] la Vérité avec un grand "V" n'intéresse personne.
Commenter  J’apprécie          70
Car il existe deux types de mensonges: ceux dont on tire personnellement parti et ceux destinés à plaire à autrui. ...Les uns comme les autres sont des actes de pure générosité. Cela n'a rien d'étonnant car, au bout du compte, la Vérité avec un grand "V" n'intéresse personne.
Commenter  J’apprécie          70
Une dame riche ayant des amants est une grande dame ; une femme pauvre et volage n’est en revanche qu’une garce.
Commenter  J’apprécie          70
Carmen Posadas
Cette fille n'avait guère plus de vingt-deux ou vingt-trois ans et était comme tous les jeunes d'aujourd'hui, qui disent tout ce qui leur passe par leur tête : totalement dépourvue de filtres. En cherchant à être "super authentique" et "hyper transparents", ils confondent sincérité et diarrhée verbale.
Commenter  J’apprécie          50
Cette fille n'avait guère plus de vingt-deux ou vingt-trois ans et était comme tous les jeunes d'aujourd'hui, qui disent tout ce qui leur passe par leur tête : totalement dépourvue de filtres. En cherchant à être "super authentique" et "hyper transparents", ils confondent sincérité et diarrhée verbale.
Commenter  J’apprécie          40
Préambule

Quand j’étais petite, pendant les longs et bien souvent ennuyeux cours d’histoire, mon livre sous les yeux, je m’amusais à feuilleter les pages qui n’avaient pas encore été abordées et ne m’arrêtais que sur les illustrations les plus attirantes. C’est ainsi que je découvris un portrait de Teresa Cabarrus et, en dessous, la légende suivante :

Espionne et aventurière espagnole qui mit fin à la Terreur sous la Révolution française. Condamnée à la guillotine, maîtresse d’assassins et de futurs empereurs, elle fut aussi marquise, révolutionnaire, princesse et mère de dix enfants.

Il était alors fréquent, du moins dans mon lycée, que les vacances arrivent sans que nous ayons terminé le programme. Cette année-là, nous n’avions pas eu le temps d’étudier la Révolution française. Nous le fîmes l’année suivante, mais, dans le manuel de sixième, il n’y avait pas de portrait de l’aventurière et espionne espagnole, que j’oubliai pendant des années, jusqu’au jour où un tableau de Goya me fit penser à elle. Les portraits de la plupart des personnalités liées à la Banque d’Espagne ont été conservés dans cette institution fondée sous Charles III. L’un de ses fondateurs était François Cabarrus. Lorsque je demandai des précisions sur ce gros monsieur peint par Goya, vêtu d’un pantalon court d’une étrange couleur mordorée, j’appris qu’il s’agissait du père de mon aventurière de la Révolution française.
Commenter  J’apprécie          30
En 1913, Olga Nikolaïevna fêta ses dix-huit printemps. Resplendissante, elle avait l'âge de commencer à sortir, de se mettre en avant, de tomber amoureuse. Ses sœurs avaient elles aussi grandi et gagné en beauté, et elles étaient devenues les plus jolies princesses d'Europe. Près d'un siècle plus tard, elles le sont toujours et nul ne pourra jamais leur dérober ce titre. La mort a au moins une prérogative : ses élus restent jeunes et beaux pour l'éternité.
Commenter  J’apprécie          30
Il est incontestable que les fourneaux sont de bons alliés pour les confidences.Que devant un chaudron de sirop bouillant dans lequel flottent par exemple, des fleurs d'oranger ou peut-être aussi, des morceaux de potiron et autres délices,on finit par révéler à un ami ou à un maître ses secrets les plus intimes,comme le ferait un jeune barde en présence d'un druide.
Commenter  J’apprécie          30
C'est toujours la même chose : l'un raconte ce qu'il croit que l'autre désire savoir de la famille, et l'autre écoute en faisant les commentaires aimables qu'il suppose qu'on attend de lui, et voilà comment tout le monde se condamne à l'ennui.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carmen Posadas (680)Voir plus

Quiz Voir plus

Dracula

A quel genre littéraire appartient ce roman ?

au genre épistolaire
au théâtre
à l'autobiographie
à la poésie

8 questions
1369 lecteurs ont répondu
Thème : Dracula de Bram StokerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}