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Critiques de Carol Rifka Brunt (119)
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Dites aux loups que je suis chez moi

Aux Etats-Unis, au milieu des années 80, June est une adolescente de 14 ans très proche de son oncle et parrain Finn, le frère de sa mère. June est dévastée lorsqu'il décède du Sida, maladie encore méconnue et surtout tabou à cette époque. Délaissée par une sœur avec qui elle ne partage plus rien et des parents qui travaillent trop, elle trouvera du réconfort auprès de Toby, "l'ami particulier" comme le nomme ses parents de son oncle Finn. Tous deux plongés dans leur tristesse et leur solitude se lieront pour retrouver goût à la vie face à l'incompréhension de la famille de June. 



Quel coup de coeur !  Il y a des romans qui vous transperce le cœur qui vous chavire et celui-ci en fait partie. L'écriture de ce roman est faite à travers les yeux et la voix de June, elle qui du haut de ses quatorze ans n'est plus une enfant et comprend bien les choses. J'ai aimé sa sensibilité, son empathie et la belle relation qu'elle a eu avec Finn puis avec Toby. Quant à lui, je l'ai trouvé extrêmement touchant, parfois maladroit mais empli de bonnes volontés et de gentillesses. C'est la rencontre de deux êtres qui vont apprendre à se connaître et à faire renaître un peu Finn.

Une écriture subtile sur les relations familiales, l'homosexualité, le sida, les secrets. Un livre qui vous emporte dans un tourbillon de sentiments où l'on est tour à tour révolté par l'attitude de la famille de June, où l'on sourit de certaines scènes et ou d'autres vous vrille le cœur.

Il restera dans mes plus belles lectures de l'année.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Où l’auteur confronte June, avec beaucoup de sensibilité même si l’écriture manque parfois de panache, à la part secrète et inaliénable de l’autre, aux bonheurs qui peuvent émerger du pire.
Lien : http://www.lalibre.be/cultur..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dans ce roman initiatique Carol Rifka Brunt capture avec grâce et sensibilité les blessures et les moments d'incertitude, les failles dans les familles et les difficultés des relations à l'adolescence.



Sobrement elle retient les mots trop aiguisés pour exprimer les doutes, les espoirs et les contradictions de ses personnages.

Le rythme des phrases sait piquer des instants de vie intimes avec beaucoup de poésie. Tissé autour d'un thème fort : la mort par le sida d'un être cher, le récit n'est pourtant pas dans le misérabilisme trop aisé mais plutôt dans la souffrance et les interrogations d'une jeune fille qui essaye de recomposer sa vie après une perte.

Elle cherche à comprendre, à apprendre, et à intégrer le vide.



Peut-on mal aimer ? Peut-on ne plus aimer ceux qui ont été très proches de nous un jour ?



Carol Rifka Brunt tisse avec émotion son cocon autour des rêves, du danger des espoirs perdus et des tourments, livrant une première oeuvre forte, avec une prose introspective toute en nuances.



Enorme coup de cœur !







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Dites aux loups que je suis chez moi

June est une adolescente de 13 ans, pas tout à fait comme les autres : excentrique, passionnée par le Moyen-Age, elle n’a pas d’amis de son âge, à part sa soeur Greta dont elle s’éloigne peu à peu, et son oncle Finn, jeune et beau peintre qui lui fait découvrir des endroits merveilleux. Quand ce dernier meurt du sida, alors que cette maladie mystérieuse commence à faire des ravages dans l’Amérique de 1987, la jeune fille est ravagée : ce deuil va définitivement la faire passer à l’âge adulte, dans la douleur. D’autant que les secrets familiaux menacent de faire surface autour de cet oncle fantasque et de son « ami » dont personne ne parle …



Je viens de terminer ce roman d’apprentissage d’une grande beauté. Tout en douceur, en non-dits mais aussi avec parfois des explosions de colère, June traverse les étapes nécessaires pour faire son deuil. En cette période troublée de l’adolescence, tout se mélange : ses sentiments pour Finn, sa relation avec sa sœur qui semble sombrer dans une mélancolie alcoolique dangereuse, ses parents qui ne comprennent rien, sur fond de sida. Tout ça explose autour d’un tableau des deux sœurs que Finn a peint juste avant de mourir, qui en fait un personnage presque à part entière : les sœurs communiquent à travers lui, tout comme le peintre ou encore la mère qui n’a pas fait son deuil de ce frère tant aimé mais dont elle désapprouvait la relation avec son « ami » Toby. Ce dernier prend de l’ampleur au fur et à mesure du texte, June se rapprochant de lui, étant le dernier à avoir connu et aimer son oncle.



Roman d’apprentissage donc, roman de la maladie aussi puisque l’ombre du sida complique tout et exacerbe l’atmosphère de secret qui règne. En filigrane, l’autrice nous peint à son tour un portrait : celui d’un pays paralysé par la peur, les non-dits, la méconnaissance de cette maladie qui déstabilise la société toute entière, symbolisé par les appels au calme de Reagan, mais aussi par les prémices de l’espoir d’un médicament « miracle ».



C’est aussi et surtout le roman de l’amitié et de la famille, des liens qui peuvent se créer entre les personnes et qui sont magnifiquement rendus par quelques scènes bien écrites, qui m’ont touché en plein cœur. Les petites choses qui ont lié Finn et June, qui lieront June et Toby pour enfin relier de nouveau June et sa soeur.



Enfin c’est le roman d’une jeune fille qui se retrouve malgré elle dans un monde d’adultes qu’elle ne comprend pas, qu’elle questionne tout en ayant peur.



« Je me demandais vraiment pourquoi les gens faisaient toujours des choses qui ne leur plaisaient pas. J’avais l’impression que la vie était comme un tunnel de plus en plus étroit. A la naissance, le tunnel était immense. Toutes les possibilités vous étaient offertes. Puis, la seconde d’après, la taille du tunnel était réduite de moitié. On voyait que vous étiez un garçon et il était alors certain que vous ne seriez pas mère, et probable que vous ne deviendrez pas manucure ni institutrice de maternelle. Puis vous commenciez à grandir et chacune de vos actions rétrécissait le tunnel. Vous vous cassiez le bras en grimpant aux arbres et vous pouviez renoncer à être joueur de base-ball. Vous ratiez tous vos contrôles de mathématiques et vous abandonniez tout espoir d’être un jour un scientifique de renom. Ainsi de suite année après année jusqu’à ce que vous soyez coincé. Vous deviendriez boulanger, bibliothécaire ou barman. Ou comptable. Et voilà. Je me disais que le jour de votre mort, le tunnel était si étroit, après avoir été rétréci par tant de choix, que vous finissiez écrasé. »



J’ai donc eu un vrai coup de cœur pour cette jeune fille attachante qui veut devenir fauconnière, comme moi quand j’étais jeune !



« Si avant je pensais que ce serait peut-être bien d’être fauconnière, j’en suis aujourd’hui convaincue, parce que je dois percer le secret de la profession. Je dois apprendre à faire revenir les choses vers moi, au lieu de toujours les voir s’envoler au loin. »



Un premier roman très prometteur : apparemment l’autrice est en train d’écrire le second, je l’attends avec impatience !
Lien : https://missbouquinaix.com/2..
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Dites aux loups que je suis chez moi

Découverte bouleversante et énorme coup de cœur.

June est une collégienne incomprise et secrète, souvent livrée à elle-même. Sa solitude l’amène souvent dans les bois où elle adore s’inventer une autre vie, dans une autre époque. Elle s’est éloignée de sa sœur Greta qui la rejette. Ses parents sont absents, très occupés par leur travail. Son ami exclusif est aussi son oncle, Finn Weiss, un peintre new-yorkais célèbre. Mais celui-ci, malade et très affaibli, ne tarde pas à mourir. Nous sommes au début des années 1980, le sida est une maladie inavouable, honteuse. June est seule avec sa peine. Inconsolable, elle décide de rencontrer Toby, l’ami de Finn, dont elle ne connaissait pas même l’existence. Cette relation clandestine va la sortir de l’enfance, l’aider à reconsidérer sa relation avec son oncle et la rapprocher de sa sœur. Dites aux loups que je suis chez moi est le nom du tableau que terminait Finn avant de mourir. Il représentait un portrait des deux sœurs.



Ce livre m’a emmené très loin, là où je ne pensais pas être capable de retourner, sur les bancs d’une église. Je venais de perdre mon ami, presque mon petit frère, parti à 20 ans du sida.

Un jeune garçon sanglotait à côté de moi. Je ne le connaissais pas. Il s’agissait de l’homme qui aimait mon ami. Nous avons échangé quelques mots, mais je n’avais plus mon âme d’enfant et nous nous sommes rapidement séparés avec une vague promesse de nous revoir pour parler de celui que nous aimions.

Cela ne s’est jamais fait, pourquoi ? Je n’ai pas de réponse.

A la fin de ce livre j’ai envié cette petite fille qui a su vaincre sa jalousie, ses peurs, ses doutes pour aller au-devant d’un homme malgré les mises en garde d’adultes souvent trop frileux dans leurs sentiments et surtout tellement préoccupés du « qu’en dira-t-on ? »

Ce livre va bien sûr garder une place spéciale dans mon cœur, mais mis à part ce ressenti très personnel, je salue un roman remarquable, d’une grande sensibilité, écrit avec beaucoup de pudeur et d’émotion sans être larmoyant.

Un premier roman d’une auteure dont la plume laisse présager du meilleur.



J’adresse un immense merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel.

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Dites aux loups que je suis chez moi

L’écriture de l’auteure m’a tout de suite beaucoup touchée. À travers June, l’héroïne, Carol Rifka Brunt aborde le thème du SIDA qui, dans les années 80 était tabou et soumis à des préjugés (on attrape le SIDA par un baiser). June est très attachée à son oncle Finn avec qui elle partage un lien très fort.



J’ai aimé le côté enfantin et insouciant de June, peut être amplifié par la façon dont la traite sa mère et sa sœur. Mais en même temps la jeune fille va montrer durant le roman une réflexion plus adulte parfois même plus que les adultes eux-même. Sa sœur Greta, Finn et June forment un trio spécial, lié par la jalousie de Greta.



Le caractère de celle-ci est vraiment très difficile à comprendre, voulant à la fois être en retrait et être présente auprès de Finn et sa sœur. À la mort de Finn, June crée secrètement une relation avec Toby, l’ami « particulier » de son oncle. La jeune fille s’affranchit de ses parents, qui n’approuveraient pas le simple fait qu’elle lui adresse la parole.



En effet, au delà du SIDA, c’est la façon dont il est transmit qui provoque la colère de la mère de June, tenant Toby pour responsable de la mort de son frère. Pour elle, Toby a piégé Finn et devrait aller en prison. Transmettre volontairement le SIDA est un crime mais Toby l’a t-il vraiment fait ? C’est la question que se pose June. Celle-ci est vraiment curieuse de découvrir Toby et à travers lui de ressentir à nouveau la présence de son oncle qu’elle aimait tant.



En n’écoutant pas sa mère et en voulant se faire sa propre opinion j’ai trouvé le personnage de June très mature pour son âge (elle a 14 ans). C’est assez rare mais j’avoue que durant ma lectures j’ai eu les larmes aux yeux. Le roman renferme tellement d’émotions. L’amour est le plus important. L’amour que portait June à son oncle Finn, celui que portait la mère de June pour son frère et l’amour de Toby pour Finn.



Mais l’amour qui conduit le plus toute l’histoire est celui des deux sœurs : Greta et June. Car si Greta s’avère méchante envers sa sœurs, il y a en fait une manifestation de l’amour qu’on ne traduit pas toujours de la bonne façon : la jalousie. Car après la mort de Finn, Greta pensait « récupérer » sa petite sœur. Mais c’était sans compter l’arrivée de Toby, le compagnon de Finn.



Celui-ci prend de la place dans la vie de June au grand désespoir de Greta. Celle-ci s’avéra aussi capable de beaucoup d’amour en particulier pour sa sœur Je n’ai pas de mots pour décrire toutes les émotions qu’on provoqué en moi ce roman. C’est une petite merveille qui m’a touchée en plein cœur. C’est un livre juste où je n’ai relevé aucun point négatif. Un des ces ouvrages dont il serait dommage de passer à côté.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Une très très belle découverte prise par hasard sur la table de présentation d'une médiathèque.

June vient de perdre son oncle Finn du sida. Cela se passe fin des années 80 aux Etats-Unis. Elle rentre en contact avec le petit ami de ce dernier dont elle ne connaissait pas l'existence. Ils vont faire le deuil ensemble de l'être aimé. En parallèle, gravite sa sœur et ses parents et les relations qui vont évoluer avec l'histoire.

Gros gros coup de cœur pour ce premier roman. A lire absolument !!!
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre est merveilleux. Il se lit tout seul, parvient à garder un ton léger tout en traitant de sujets graves. Un très gros coup de coeur. June, Toby, Finn, Greta : des personnages qui marquent, c'est sûr.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Dites aux loups que je suis chez moi est le premier roman de Carol Rifka Brunt. Elle a choisi de parler d'un sujet encore tabou dans notre pays et trop rarement traité dans la littérature: le sida.



C'est à travers le regard d'une jeune adolescente prénommée June que Carol Rifka Brunt a écrit ce roman d'apprentissage rempli d'émotions.



En 1986, le sida commence à faire parler de lui et à effrayer les populations. L'inconnu fait peur et à tendance à faire ressortir ce qu'il y a de plus mauvais chez les gens.



June a quatorze ans. Elle vit avec sa sœur de deux ans son aînée et ses parents dans une petite ville près de New-York. Quand elle ne part pas se réfugier dans les bois en s’imaginant vivre à l'époque du moyen-âge, période qui la passionne, elle passe autant de temps que possible avec son oncle Finn, de qui elle est secrètement amoureuse.



Finn habite un bel appartement New-yorkais. Jude ne s'en doute pas mais c'est un peintre de renom. D'ailleurs depuis quelques semaines, il passe ses dimanche après-midi à peindre un tableau de June et de sa sœur, assis dans son fauteuil confortable qui accueille son corps frêle et malade. Finn a le sida. La maladie va l'emporter loin de June et de ceux qui l'aime.



La jeune adolescente ne comprends pas le mystère qui entoure la vie de son oncle. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Toby. June va voiler son regard d'enfant pour qu'elle puisse voir la vie avec des yeux d'adultes.

Toby et June vont s'apprivoiser, se soutenir, s'aimer même. On va découvrir les multiples facettes de l'amour.



June va apprendre que les loups qui rôdent dans les bois ne sont pas les plus méchants. La peur est un sentiment difficile à contrôler. Elle fait parfois faire des choses regrettables.



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman qui m'a bouleversée. Ici il n'y a pas de rebondissements en série ni de suspens soutenu. Dès le départ les dès sont jetés et comme June on doit apprendre à vivre avec. On doit apprivoiser l'inconnu et apprendre à l'aimer.

Je me suis énormément attachée aux personnages de June, de Tobby et de Finn. Leur histoire m'a touchée en plein cœur. J'ai de nombreuses fois eu envie, besoin, d'être là pour eux, de leur parler, de les écouter... Les pages de leur histoire se sont tournées beaucoup trop vite. Je ne voulais pas les quitter.

Même si ma lecture est terminée depuis plusieurs jours, je ne cesse de penser à eux avec émotion.



Dites aux loups que je suis chez moi est un roman qui me marquera encore longtemps. Plus qu'un roman, c'est un récit de vie qui doit faire écho dans l'esprit de nombreuses personnes oubliées par la société.



L'écriture douce et poignante de Carol Rifka Brunt m'a fait ressentir des émotions très fortes. Son premier roman est un véritable coup de cœur. Un coup au cœur aussi. Je ne sais pas ce que nous réserve son prochain roman mais je suis impatiente de le découvrir.
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Dites aux loups que je suis chez moi

C'est une très belle histoire, narrée par une adolescente qui rêve du Moyen Age dans une banlieue américaine des années 80. June est différente des autres, elle se promène dans les bois après ses cours, et s'imagine entendre des loups hurler. Son oncle est un peintre renommé, qui meurt du SIDA à une époque où les malades du SIDA sont considérés comme des pestiférés. Et June va alors rencontrer le compagnon de son oncle, et nouer avec lui une amitié riche et bienveillante.

Toute la magie, les secrets, et les bizarreries de l'adolescence sont concentrés dans ce roman. C'est frais et tendre, grave et fantaisiste ; une jolie petite pépite de bonheur !
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Dites aux loups que je suis chez moi

Ce livre tournait pas mal sur la blogosphère et le billet enjoué d’Eva aura eu fini de me convaincre. Une lecture hors de mon programme et surtout un achat à la clé ! Mais aucun regret. Pour ceux qui n’auraient par hasard aucune connaissance du pitch, voici la présentation de l’éditeur :



Nous sommes au milieu des années 1980, aux États-Unis. June est une adolescente taciturne, écrasée par une sœur aînée histrionique et des parents aussi absents qu’ennuyeux. Depuis sa banlieue triste du New Jersey, elle rêve d’art et de son oncle Finn, un peintre new-yorkais reconnu. Mais Finn est très affaibli et meurt bientôt de cette maladie qu’on n’évoque qu’à demi-mot, le sida. Inconsolable, la jeune fille se lie d’amitié avec un homme étrange, Toby, qui se présente comme l’ami de Finn. Confrontée à l’incompréhension de son entourage, et à la réalité d’une maladie encore honteuse, June va brusquement basculer dans le monde des adultes et son hypocrisie. Chronique des années sida vues par les yeux d’une adolescente,



Carol Rifka Brunt est née aux États-Unis et vit aujourd’hui en Grande-Bretagne. Dites aux loups que je suis chez moi est son premier roman. Oui, encore un premier roman pour moi. Je dois mettre un bémol à cette présentation : si le point de départ de l’histoire est le décès du sida de l’oncle de June, Finn , je trouve que le roman se concentre plus sur la sororité que sur cette époque et la maladie. Le véritable fil conducteur de l’intrigue est l’histoire de ces deux sœurs qui se sont tant aimées puis au fil des ans se sont éloignées l’une de l’autre, au point de passer leur temps à se chamailler. La mort de cet oncle, parrain très investi auprès de June, va rouvrir ici les rancœurs – n’est-il pas à l’origine de cette rupture ? Car en filigrane, on découvre ici que June, l’héroïne du roman, s’était tellement investie dans cette relation au point d’en oublier qu’il était simplement son oncle, et d’en oublier sa famille ou même d’ouvrir les yeux sur cet homme. Comment a-t-elle pu ignorer l’existence du compagnon de Finn ? De la détresse de sa sœur ? En ça, la romancière sait traiter avec talent de l’adolescence où l’on pense surtout à soi et où l’ouverture aux autres est un passage obligé mais difficile.



C’est bien l’aspect roman d’apprentissage qui m’a plu ici. June va être amenée, même contrainte, à ouvrir les yeux sur le monde – le sien, sa famille – découvrir ici ses parents en tant que personne, voir sa mère en tant que sœur et pas uniquement en tant que parents, et elle va voir l’image de sa propre sœur se briser… et les désillusions s’enchainer mais aussi l’amour réapparaître. June a 14 ans – une adolescente qui a volé en partie mon cœur. Car malgré tous ses défauts, comme au début du roman, ses déclarations peuvent sembler immatures (surtout sur sa sœur), elle va grandir sous nos yeux et va comprendre que oui, nous sommes tous faillibles, même nos parents et qu’elle-même n’a pas un comportement parfait. Et que nos actes ont des conséquences.



Elle m’a rappelé la jeune ado que j’étais, j’avais une assez haute opinion de moi-même à l’époque 😉



Les années 80 sont présentes mais ici c’est plutôt « cool » d’avoir un « oncle mort du sida » – assez étonnant quand je me souviens à quel point les personnes atteintes du sida ont été traitées. Le souci, c’est plus l’homosexualité de l’oncle et la relation qu’il avait avec sa sœur – on a le sentiment que les mêmes actes manqués se reproduisent à chaque génération et qu’il est temps de les briser.



C’est un premier roman qui a le don d’étudier à la loupe les relations intra familiales et qui réussit à pointer du doigt ces silences, ces non-dits, ces secrets qui viennent mettre à mal la famille. La romancière gratte le vernis, comme celui du portrait des deux sœurs, réalisés par leur oncle avant sa mort.



Au final, j’ai découvert un style fluide, plaisant et une auteur prometteuse, « à la plume sensible et puissante », même si j’ai ressenti à plusieurs reprises quelques longueurs et que je n’ai rien éprouvé pour l’oncle ou pour Toby, ce que je trouve fort dommage. Malgré tout, je n’hésiterai pas à lire son prochain roman.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un sujet délicat, une période difficile et une belle découverte.

L’histoire se déroule au milieu des années 80 aux Etats-Unis, essentiellement sur New-York et sa banlieue. June est une ado aux jeux solitaires et secrets qui vit avec ses parents et sa sœur Greta dont elle s’éloigne tout doucement. Toutes deux pose pour leur oncle Finn, peintre renommé, qui décide de faire leur portrait avant de les quitter. Finn est homosexuel et atteint du Sida, cette maladie qui fait une apparition en force durant cette période et dont on se sait encore pas grand-chose, il sait qu’il va mourir bientôt, alors chaque dimanche elles sont dans son appartement de New-York avec leur mère, officiellement pour poser, officieusement pour profiter encore un peu de lui.

June admire son oncle et l’aime énormément, mais ne comprend pas les réactions sévères de sa sœur et le retrait de sa mère, lors de l’enterrement June aperçoit un homme très peiné que l’on garde à distance de la cérémonie. Elle ignore qui il est et on lui refuse la possibilité de le savoir, elle sait pourtant qu’il a un lien avec son oncle et June, cette jeune fille anéantie, va tenter de le rencontrer. Une relation se crée entre eux ; June connaîtra des secrets qui modifieront sa vision de la vie et vivra des instants qui vont l’ouvrir aux autres.



Un récit émouvant sur l’amour, le partage et l’impact du Sida, la honte qu’il produit et tout ce qu’on ignore encore à son propos. Les réactions sont dures et le jugement facile, une personne sera le centre du rejet et de la haine mais June en fera un ami, il sera un lien avec son oncle et son monde, cherchant en lui un peu de Finn pour surmonter sa peine et le manque.

Beaucoup d’émotions dans ce roman, l’histoire happe le lecteur très facilement parce que les personnages et leurs contradictions nous touchent, parce que le thème en lui-même et en ce qu’il provoque est sensible et terrifiant, et parce qu’il est facile d’être bouleversé par les situations auxquelles June est confrontée et les souvenirs qui l’attristent. De plus l’auteur dose avec légèreté son intrigue, dévoilant tout doucement une réalité qui ne sera pas bonne à entendre.

Une jeune fille qui va au-delà des préjugés, des jalousies et de ses peurs pour tenir une promesse, en voilà une belle leçon !



Merci à Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette découverte.


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Dites aux loups que je suis chez moi

Voilà un livre dont je n’ai entendu que du bien depuis sa sortie. J’ai pourtant attendu sa sortie en poche pour me le procurer.



Nous sommes donc plongés au cœur de la vie de June qui est dévasté par la mort de son oncle Finn. Elle se raccroche à tout ce qui reste de lui y compris à son petit ami Toby.



Grâce à ce roman nous pouvons être plongés dans les Etats-Unis des années 80. C’est surtout la vision que la population a du SIDA à cette époque qui est mis en avant. On ne sait que peu de choses et les préjugés sont déjà nombreux.



La relation qui a existé entre Finn et June était bien particulière et émouvante. Mais la relation la plus belle de ce roman est sans doute celle qui s’établit entre June et Toby dont cette dernière ignorait l’existence jusqu’au décès de son oncle.



Au contact de son oncle, on voit le personnage principal évolué au fils de ses découvertes. Elle découvre des choses qu’on lui a cachées, des choses qu’elle ne savait pas sur son oncle mais aussi elle ouvre les yeux sur le monde qui l’entoure.



L’auteur arrive à faire vivre Finn, l’oncle disparu en nous parlant de ses peintures magnifiques mais surtout de sa dernière œuvre qui est le fil rouge de toute cette histoire.



En bref, c’est un très beau roman qui nous parle avec sensibilité de pas mal de sujet : SIDA, art, amour, amitié, passage de l’enfance à l’âge adulte. Un roman à découvrir si ce n’est pas déjà fait.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un roman que je pourrais conseiller à un ado, à la fois pour les relations familiales finement dépeintes et pour comprendre la terreur et la honte qu'inspirait le sida pendant ces années 80.

Malheureusement, j'ai découvert en le lisant qu'il s'agissait d'un roman plutôt "Jeune adulte", et ce n'est vraiment pas ma lecture favorite...
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Dites aux loups que je suis chez moi

Un énorme coup de cœur pour moi. Livre émouvant, et tellement vrai... je crois que je le garderai longtemps en tête
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Dites aux loups que je suis chez moi

... Un récit touchant, à travers les yeux d’une jeune fille, nous découvrons la dure réalité de la vie, l'hypocrisie des adultes et l’apparition du sida face au grand public dans les années 1980 et comment ces personnages vivent avec la menace de tomber malade et d’en mourir, sans remède connu… J’ai beaucoup aimé l’écriture de l’autrice, l’univers de notre héroïne et la singularité de chaque personnage. Un roman qui se lit très facilement, qui donne à réfléchir et qui restera marqué dans mon esprit. Je ne peux que vous le recommander chaudement car il mérite amplement d’être découvert et surtout, de faire la connaissance de June qui deviendra immédiatement votre meilleure amie.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Roman juste, puissant, profond, abouti, exempt de niaiseries larmoyantes, «Dites aux loups que je suis chez moi» est de ceux que je ne suis pas près d'oublier. Les relations entre les personnages sont assez compliquées, car secrets, malentendus et non-dits les régissent. Il n'y a qu'avec Finn que June parvient véritablement à communiquer, même si ses sentiments rendent cette relation un peu trouble. Alors, lorsqu'il meurt, et que Greta continue de se montrer détestable envers sa soeur, que les parents s'absentent beaucoup parce qu'ils sont comptables et que c'est la saison des impôts, June finit par accepter de rencontrer Toby. Là encore, la relation sera étrange. L'adolescente aimerait bien (à l'instar de sa mère) tout faire endosser à Toby, car ce serait plus simple. Il y aurait quelqu'un à blâmer pour cette injustice. Mais la jeune fille ne peut s'empêcher de voir les choses avec lucidité. Elle ne prend pas ce qu'on lui dit pour argent comptant. Elle réfléchit, et doit bien admettre que tout n'est pas si simple. Cela lui est douloureux, et causera de sa part certaines réactions injustes. Mais June ne fuit pas ses responsabilités. Lorsqu'elle agit mal, elle le dit. Il est l'un de ses actes qu'elle ne se pardonnera d'ailleurs jamais, avec lequel elle devra vivre.

[...]

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Dites aux loups que je suis chez moi

Happée par le concert de louanges, j'ai plongé dans ce roman... en sortant hélas très vite la tête de l'eau pour finir ma lecture en mode brasse indienne, c'est-à-dire en diagonale.

L'écriture est plate, sage, scolaire. Le récit est une quête de la vérité au sujet d'un oncle adulé par la narratrice de 15 ans. On sait donc d'emblée que les personnages vont retourner leurs vestes et révéler leurs secrets. Mais les surprises sont maigres, car l'auteure s'arrête aux lieux communs ou autres incontournables de l'époque sida (honte, mensonges et mythes familiaux, dégénérescence, solitude...). De plus, pathos et bons sentiments sont hélas au rendez-vous. Le tout s'étire interminablement autour de scènes lentes. Et je n'ai pas cru à cette amitié improbable entre la narratrice et l'amant de son oncle, qu'elle ne connaissait pas avant la mort de ce dernier et qui fait tout pour l'attirer à lui.

Le seul intérêt de ce roman réside dans son titre et dans la petite frange métaphorique créée par la forêt dans laquelle la narratrice aime à se perdre pour provoquer des loups imaginaires.
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Dites aux loups que je suis chez moi

Vous souvenez-vous du film Philadelphia, sorti en 1993, avec Tom Hanks dans le rôle principal ? Il y jouait un brillant avocat homosexuel, viré de son cabinet parce qu’il est atteint du sida. Si vous vous rappelez ce film, vous devez aussi vous souvenir de sa bande-son, avec « Streets of Philadelphia » (B. Springsteen), « Philadelphia » (N. Young) et « la mamma morta », extrait de l’opéra Andrea Chenier (U. Giordano), trois morceaux sublimes de mélancolie et de tristesse infinie.

Le rapport avec le roman « Dites aux loups… », c’est le sida, évidemment, mais aussi cette atmosphère bouleversante dans laquelle sont empêtrées June et sa famille. June a 14 ans en 1987, dans l’état de New-York. A cette époque, on commence à parler du sida, mais on ne sait encore que peu de choses de la maladie, considérée comme honteuse. A 14 ans, mal dans sa peau, peu sûre d’elle, pas avantagée par son physique, June souffre aussi de la comparaison avec sa sœur aînée, Greta, vedette du lycée. June n’a qu’un seul ami, son oncle Finn, homosexuel, peintre anti-conformiste un temps célèbre, qui va bientôt mourir du sida. Laissée à elle-même, se sentant seule comme peuvent l’être les ados, June s’accroche à lui, parce qu’il est le seul à la comprendre, à faire en sorte qu’elle se sente vivante, intelligente, intéressante, qu’elle cesse de se sentir transparente. A la mort de Finn, June continue à se cramponner au souvenir de son oncle. Elle n’est pas la seule. Il y a aussi Toby, le petit ami caché de Finn pendant toutes ces années, lui aussi malade du sida. Il tente d’établir le contact avec June, dans le but de partager leurs souvenirs de Finn, de chérir sa mémoire, et prendre soin l’un de l’autre, jusqu’à la fin. Cette relation n’est pas simple à construire, parce qu’il faut la garder secrète, et surtout parce que June doit surmonter sa méfiance, sa jalousie, sa déception de n’avoir pas été la seule personne vraiment aimée de Finn, et sa tristesse de réaliser que celui-ci ne lui disait pas tout…

Tout au long du roman, on observe June se débattre avec ses états d’âme, entre des parents peu présents, une sœur autrefois complice et désormais odieuse, sans que June y comprenne grand-chose. La vie, la mort, l’amour, l’amitié, la douleur de la perte, la solitude, ce passage vers l’âge adulte est pour June une étape délicate, qui a réveillé certains échos pour moi. Le roman ne respire pas la joie de vivre, mais il exprime avec finesse et intelligence toute une gamme de sentiments plutôt sombres, de la tristesse à la révolte en passant par la colère et le désespoir. June est poignante, battante, et on lui souhaite des moments plus doux, pour après, quand le plus difficile sera passé. La chrysalide disgracieuse se transformera un jour en papillon. Peut-être pas le papillon sublime et magnifique qu’on verrait en photo dans toutes les encyclopédies, mais un papillon simplement beau. Comme ce roman.

Merci à Masse critique de Babelio et aux éditions Buchet Chastel pour cette belle découverte.

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Dites aux loups que je suis chez moi

Dites aux loups que je suis chez moi est un roman se déroulant au début des années sida mais plus qu’un roman sur le sida, on découvre une fresque familiale qui doit composer avec une personne décédée de celui-ci. Dans ce texte, tous les aspects sur la psychologie des membres de la famille et leurs interactions sociales sont développées. Comment survivre après un tel décès ? Comment gérer son deuil quand la cause du décès est « honteuse » et que tout ce qui est lié au défunt devient tabou ?

Le récit est principalement centré sur June, une ado grosse et isolée qui s’est toujours senti différente du reste de sa famille. La seule personne qui trouvait grâce à ses yeux était son oncle, celui qui décède de cette nouvelle maladie terrifiante. Il l'emmenait souvent en sortie et elle en était limite un petit peu amoureuse. C’est donc une immense perte pour elle mais elle n’a le droit d’en parler à personne. Lors de l’enterrement, une personne tente de l’aborder, mais ses proches le font fuir. Elle finit par le rencontrer, c’était le petit ami de son oncle, il s'appelle Toby et est aussi complètement isolé, seul et déprimé.

Ces deux personnes en deuil vont se rapprocher et c’est le début d’une grande amitié. Celle-ci est très bien amenée, elle est hyper réaliste : ils sont perdus sans l’être qui était au cœur de leur vie et s’apprivoisent petit à petit.

Tout est fait en finesse, il est possible de comprendre, à défaut d’accepter, la réaction de chacun. A terme, même la réaction de la mère de June et son rejet de son frère fait sens. Dans ce roman, on ose expliquer pourquoi les gens en arrivent à se comporter de telle ou telle manière.

C’est magnifique, touchant, poignant et avec une belle galerie de personnages dont la psychologie est fine et très bien amenée.
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