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Citations de Carole Zalberg (169)


Elle s’enivre du pouvoir qu’elle pense exercer sur le cours des choses et, comme quiconque souffrant d’addiction, elle la nie, veut continuer de s’y adonner. La parade amoureuse vire à la pathologie. Sa conscience a bien quelques soubresauts mais Melissa l’endort en lui jetant des souvenirs arrangés comme du mauvais rhum, des trajectoires et des épisodes familiaux ou professionnels revus pour donner raison à son égarement.
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Mais tu rêves que personne ne t’aide à frotter la pellicule de suie qui se dépose sur tes vitres alors que le ciel est d’une pureté aveuglante. Au moins, tu peux te débarrasser sans aide de la saleté dans ta bouche, sous tes ongles. Tu craches une salive noire. Tu cures jusqu’au sang. Ce n’est jamais assez bien pour le jury chargé de t’évaluer. Au réveil, tu te souviens d’avoir encore échoué.
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Tu fais la belle, babines retroussées sur tes jolies quenottes prêtes à dévorer où et qui le maître ordonnera de dévorer. Tu as repris ton blog et tout ce qu’Artémis poste illustre ce que très superficiellement tu crois désormais : la fin (une nation de nouveau fière et puissante, attentive à ceux qui, par leurs actions, leurs valeurs, leur volonté, gagnent le droit d’être choyés) justifie amplement les moyens (la guerre aux indignes, tous les coups permis).
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Dans les ombres, dans les plis des hardes et des sacs se lisent aussi les épreuves inconcevables, les membres douloureux, l’espoir à terre. À regarder, on sait. Dans son ventre, on sait. On fait ce qu’on veut et ce qu’on peut de ce savoir mais on sait. Même si d’autres drames s’annoncent déjà, chasseront celui-là, quelque chose de corrosif s’est déposé, irradiera longtemps.
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On en parle en boucle sur les chaînes d’info. C’est repris et commenté partout sur la Toile. Cela force à savoir ce qu’on préférerait ignorer. Parce qu’on s’en arrange comment, de ces vérités-là, quand des marges de notre conscience, où elles ne font que dériver, elles se déversent soudain au beau milieu de nos vies, devant nos pas réglés, là où il faut alors s’en saisir ou les enjamber toute émotion abolie ?
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Tu ne vois pas que votre hostilité fait rebrousser chemin aux plus échaudés, qu’ils renoncent à peine arrivés, ceux que déconvenues et trahisons successives ont transformés en écorchés rendus à la fuite par le moindre signe inquiétant.

Tu n’as pas les yeux fermés, pourtant.
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Rien ne compte que réorienter vers elle le regard de celui qui l’a pour ainsi dire créée. Afin de mieux s’immerger dans le désir de Marc, l’élue a assez vite cessé de travailler, ne rejoint plus jamais sa bande d’ébréchés. Elle se concentre, n’est que disponibilité et attente en direction de celui qui pourtant n’est toujours pas son amant.
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Toute proposition du maître est une caresse clandestine, ses demandes, un jeu amoureux à l’insu de tous. C’est en tout cas ce que Melissa veut croire et c’est ainsi qu’un soir d’hiver, elle forme avec d’autres un mur de haine où Mehdi et sa mère viendront s'écraser.
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Chaque fois Melissa se jure de ne pas revenir, se dit qu’elle n’a rien à faire avec ces gens que l’aigreur seule unit, et chaque fois Marc ajoute un élément à sa panoplie de séduction. Jamais un homme ne l’a vue comme il prétend la voir : passionnante et infiniment désirable. La peau de la jeune fille vibre littéralement sous ce regard dévorant.
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Tout me dégoûte mais je fouine, je suis la bave à la trace, je me laisse porter par la connerie. Et quand j’ai envie de me marrer, je lâche mes petites bombes sur le frérot et ses fans. J’ai assez de faux comptes pour pourrir un fil à moi tout seul. Une armée. Je te le shoote sous dix pseudos mais attention, avec ardeur et sincérité. Je te conchie, mon jumeau, et c’est pas la mère morte qui pourra te protéger. Finis les privilèges, le favoritisme depuis qu’on est nés, tout pour le chouchou à sa mémerde et rien pour le vilain pas sage.
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Elle ne renonce pas, pourtant, prête à se nourrir, on le sent, de la moindre miette d’attention, à être animal fidèle plutôt que rien. Au moins, elle pourra se vanter d’avoir livré au maître une recrue à son goût. Car tel est le rôle de la jeune femme sans autre attrait : rabattre au nom de la cause, laquelle est un fatras empruntant à toutes les doctrines pour justifier rejet et haine.
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C’est à la fois séduisant, d’un total exotisme pour Melissa qui n’a jamais pénétré dans une telle demeure, et perturbant. Elle a le sentiment qu’aucun de ses gestes, aucun mot prononcé par elle ne pourra convenir au lieu. Elle voudrait et pourrait encore fuir mais leur hôte la tient en joue de son regard très ouvertement conquérant. Melissa sent le grappin fiché dans ses entrailles.
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Une jeune femme, toutefois, l’intrigue. Rien ne la distingue des autres, pas plus sa maigreur exhibée d’anorexique que sa réserve semblant traduire une méfiance ou un mépris pour ceux qui partagent son labeur dépourvu de sens.
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Ses vidéos intimistes et décalées, où s’incarnent et se fertilisent des contradictions : origines populaires et acculturées, esprit vif et boulimique, nourri de tout ce qui passe à sa portée, goût pour l’effort mais rejet viscéral de la compétition, sentiment de malaise en milieu urbain ultracodifié et regard sophistiqué, analytique et sensible, nourrissent son blog très suivi. Elle y est, sous le pseudo d’« Artémis », une petite reine des mots et des images, décide, ose et entreprend. Est, là, dans cette virtualité, le produit brillant, en constante ébullition, de son parcours exemplaire.
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Melissa était fascinée par la capacité de certains à asséner de prétendues vérités avec un aplomb tel que personne n’osait les questionner. Ou alors à part soi, ce qui n’entamait pas leur règne. Elle, au contraire, était si soucieuse de précision et d’honnêteté que sa parole était hésitante, ses actes empêchés par d’interminables délibérations intérieures. Or l’époque, on le sait, ne tolère pas ces atermoiements.
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Ce n’était ni méchant ni systématiquement déplacé mais c’était horripilant et, en l’occurrence, la comparaison ne tenait pas. Kiki avait effectivement décroché ce stage parce qu’il était le fils surprotégé d’un magnat de la presse. Pas idiot et même assez fûté mais immature et velléitaire.
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Ses parents considéraient les déboires professionnels de Melissa comme des caprices de petite fille gâtée, des délicatesses de princesse au petit pois. Tu fais pas beaucoup d’efforts, hein. C’était bien la peine de te payer toutes ces études ! Il paraît qu’ils embauchent, à Carrefour. On demandera quand on ira.
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Elle en voulait à son père de lui avoir involontairement transmis cette fragilité. Mais cela lui donnait aussi envie de le prendre dans ses bras comme pour s’étreindre elle-même avec lui et leur murmurer à tous deux des paroles de réconfort et de consolation. Elle tournait en rond.
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Elle avait bien tenté de regarder le journal de midi avec son père mais avait vite été exaspérée par sa manie de tout commenter dès le lancement des sujets, sans écouter un mot, ne cherchant donc pas du tout à être informé mais conforté, plaquant simplement ses discussions de bistrot et de machine à café, au dépôt, sur les titres-étincelles qui allumaient un moteur ronronnant. Il commentait aussi les films en une sorte de paraphrase ininterrompue destinée sans doute, dans son esprit, à expliquer ce que sans lui on n’aurait pas compris.
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Ça te changera les idées, c’est pas bon de ruminer son mauvais foin comme une vache. Elle n’avait pas relevé l’indélicatesse de la comparaison ni ses sérieux doutes sur l’authenticité de l’expression. Elle devait bien admettre que depuis le début du week-end, elle n’avait rien fait d’autre que passer du lit au frigo, au lit, à la salle de bains pour une désastreuse séance de chasse aux points noirs – ce qui, si c’est possible, l’avait à la fois détendue et énervée –, au lit de moins en moins accueillant, jonché de miettes et de papiers froissés, draps moites repoussés en boule avec des vêtements enfilés et ôtés au fil de ses sautes d’humeur. Elle avait griffonné sans conviction et réalisé quelques vidéos de sa chambre, de la vue sur des pavillons et des champs tristes, de ses pieds trop grands, images déjà déprimantes sur lesquelles elle posait comme un linceul une voix off d’outre-tombe. Elle avait bien tenté de regarder le journal de midi avec son père mais avait vite été exaspérée par sa manie de tout commenter dès le lancement des sujets, sans écouter un mot, ne cherchant donc pas du tout à être informé mais conforté, plaquant simplement ses discussions de moins en moins accueillant, jonché de miettes et de papiers froissés, draps moites repoussés en boule avec des vêtements enfilés et ôtés au fil de ses sautes d’humeur.
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