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Citations de Carole Zalberg (169)


Ses études, son déplacement avaient modifié sa chimie intérieure. Ce qu’elle avait toujours ressenti comme son milieu naturel, mélange de simplicité bienveillante, de pudeur et de pragmatisme, lui était devenu irrespirable. Le poisson avait muté pour survivre. Ses perceptions avaient changé.
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Elle aimait simplement s’embarquer dans des projets denses, accaparants, se nourrissait du défi. Ses professeurs et ses camarades n’hésitaient pas à la recommander chaudement pour les missions les plus variées. Elle avait d’ailleurs postulé pour un emploi dans ce cocon. Un autre candidat l’avait emporté, de justesse lui avait-on dit, sans qu’elle sache ce qui les avait départagés.
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Son effroyable peur de se tromper a pris le dessus et tout s’est grippé. Elle sent l’agacement monter autour d’elle. Puis ce sera le doute et enfin, la répudiation. Elle a déjà vécu un tel enchaînement mais elle est incapable de l’empêcher. Dans de nombreux domaines, elle sait quoi faire mais elle ne sait pas faire.
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Elle sait écouter, s’intéresse sincèrement à ses interlocuteurs qui s’en trouvent comblés, s’ouvrent à elle comme fleurs au soleil. La rumeur lui était favorable. Puis on lui a demandé d’agir, de fournir des outils et des solutions, ainsi qu’elle s’y était engagée. Son effroyable peur de se tromper a pris le dessus et tout s’est grippé. Elle sent l’agacement monter autour d’elle. Puis ce sera le doute et enfin, la répudiation. Elle a déjà vécu un tel enchaînement mais elle est incapable de l’empêcher. Dans de nombreux domaines, elle sait quoi faire mais elle ne sait pas faire. Oh, dans le cadre connu de l’école – oui, ce qui lui était apparu comme un territoire attirant mais illisible et vaguement hostile lui est maintenant une famille –, elle avait accompagné toutes les initiatives, s’était investie sur tous les fronts.
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J’avais lu les livres et engrangé tout le savoir nécessaire à mon intégration sans me douter que ce serait par le corps qu’au début en tout cas, je me noierais. Même au pays des intellectuels, on est regardé avant d’être écouté.
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Dans le miroir déformant de leurs regards serviles et flatteurs, de leur flagornerie sur les réseaux, je me pris à rêver qu’il y avait pour moi aussi, finalement, dans cet avenir que je n’avais jusqu’alors pas pris la peine d’imaginer, un destin d’envergure.
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De fil en aiguille, ou plutôt de fleuves du tout-venant en ruisseau pour moi exotique, déconcertant et magnifique, j’avais intégré, après l’incontournable prépa, l’un de ces hauts lieux où incubent les futures élites.
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Continuer l’école était un privilège. Point. Pas question d’avoir des difficultés ou de se plaindre. Là encore, j’avais tellement intégré cet état de fait que rien en moi ne regimbait. Je n’étais pas brillante, je ne crois pas. Juste assez appliquée pour réussir même dans les matières qu’à priori je n’aimais pas ou ne maîtrisais pas d’emblée, comme la chimie, qui m’impressionnait, ou les langues, pour lesquelles je n’avais pas d’oreille (sans doute par manque d’occasions d’en entendre et plus encore d’en pratiquer).

Sans le vouloir, sans y avoir mis une volonté de fer, j’avais eu une scolarité exemplaire et ce fut tout naturellement qu’au moment de décider d’une orientation, on m’avait conseillé de viser les grandes écoles et donc de tenter les concours. Conseil que j’avais suivi non par conviction d’être meilleure que d’autres mais parce que je n’avais alors ni rêves
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La première fois que j’avais vu une mère serrer dans ses bras son fils de vingt ans en lui disant qu’il était formidable, j’avais trouvé la scène quasi pornographique. Par la suite, je m’étais habituée à ces démonstrations, mais je continuais d’en éprouver un léger malaise et n’en déduisais pas, après coup, qu’on ne m’avait pas assez ou mal aimée. Mon enfance était un bloc posé au coin de ma mémoire, un terreau rude, minéral qui ne se questionnait pas, qui avait tenu son rôle puisque j’avais poussé droit.
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Le simple fait de sortir même aussi timidement des rails et de prendre ainsi le risque pourtant peu inquiétant d’être « enguirlandé » ensemble me donnait le sentiment d’une complicité délicieuse. D’autant plus délicieuse que ce risque était aussi une occasion, rare, de susciter, chez ma mère, une manifestation bourrue, récalcitrante, de tendresse.
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Toute mon enfance et au-delà, jusqu’à mon départ pour la capitale où j’avais été précipitée dans une autre réalité, je n’avais rien trouvé à redire à ces rapports sans enthousiasme mais somme toute assez doux, non dépourvus d’une forme mineure, modeste et convenue, d’amour.
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L’être humain est fait d’habitudes et ceux qui l’ont compris savent en tirer parti. Quoi de plus agréable, en effet, que de pénétrer dans une boutique en sachant qu’on y sera reconnu et servi sans même avoir à formuler la moindre demande ?
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Je n’étais pourtant pas née dans l’opulence, ni au sein d’une de ces familles qui font du moindre repas, de la sortie la plus banale des moments de foisonnement, l’occasion d’un apprentissage gourmand et ludique.
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J’avais longtemps eu une foi aveugle en mon avenir. C’était même au-delà de la foi. J’avais grandi dans une application telle que la question du but à atteindre ne se posait pas. Concentrée depuis toujours sur la route, je ne pouvais, je m’en rends compte, qu’avoir la conviction pour ainsi dire organique, en parfait petit cheval de course, qu’une récompense m’attendait à l’arrivée.
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Certains se méfiaient mais il faisait vraiment trop froid pour ne pas céder à la perspective d’un vrai repas et d’un toit, même à partager entre mille.

Une fois sur place, pourtant, ils n’ont pas été accueillis mais repoussés avec violence par un groupe vociférant : riverains aux rangs gonflés par quelques activistes en tenue de combat, tous brandissant de laides pancartes où s’affichait sans honte leur haine des étrangers. On ne voulait pas d’eux dans ce quartier cossu. Les ombres les plus inquiètes et découragées, n’attendant pas que les forces de l’ordre leur ménagent finalement un accès, ont aussitôt regagné l’ombre des recoins.
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Grandir au kibboutz nous a permis de gagner du temps. On est quasiment nés affranchis. Pas question d'oublier une minute de quelle tragédie on était les rejetons ni que nos géniteurs ne nous étaient pas dévoués. Au moins, on avait de l'entraînement, on ne s'attendait pas à ce que le monde nous ouvre les bras.
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Nous n'avons peut-être pas le choix, mais nous en avons fait, ou plutôt, des choix ont été faits en notre nom qui n'avaient rien d'obligatoire, qui sont de l'huile constante sur le feu. Nous n'avions pas à occuper plus de territoire qu'il n'en faut. Comment espérer la paix quand on fournit à ceux qu'on croit ainsi dominer de quoi nous haïr de génération en génération ? Et comment fait-on pour vivre heureux, nous, sans être désespérés par cette situation impossible ?
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Rien n'est achevé. La paix se refuse encore, se refusera sans doute à jamais tant les hommes sont doués pour tout gâcher, nos fils poussent à peu près droits mais tourmentés, pleins de nos drames et de ce qu'ils auront à affronter, et je la laisse seule ?
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Aussi conflictuelles soient-elles, nos relations avec les Palestiniens ne préparent pas à cela non plus. Être l'objet de la haine, en ressentir ou au moins de l'incompréhension, les deux pieds plantés dans ce qu'on considère comme sa terre, n'a rien à voir avec le rappel constant de son illégitimité, de sa qualité d'indésirable. On comprend que la plupart revienne vivre ici après avoir vu le vaste monde, qui aurait tant à leur offrir.
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C'est peut-être essentiellement ainsi que se manifeste votre héritage juif, dans cette forme de pudeur et de résilience qu'est l'auto dérision des persécutés, des menacés, des survivants.
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