Citations de Caroline Sers (19)
Le brusque sentiment de sortir de sa routine, d'être contraint par des événements extérieurs à ne pas pouvoir exécuter les tâches habituelles mais à devoir en inventer d'autres le remplit d'une sorte de joie urgente, teintée d'angoisse. L'exaltation n'était pas loin, contrairement au jour où la sirène l'avait figé comme un animal pris dans les phares d'une voiture.
"L'attente est souvent solitaire."
" Vous dînerez dans votre chambre, avait articulé sa mère. Vous aurez ainsi le temps de réfléchir à vos actes."
Nicole n'avait pas bronché. Après tout, cela lui éviterait de nouvelles remontrances. Une soirée de silence et de solitude ne lui faisait pas peur.
- Écoute, quand même, ce n'est pas rien ce qui s'est passé. Je suis inquiète pour toi, franchement...Je....
- Inquiète-toi plutôt pour tes enfants, et fiche-moi la paix !
- Pour mes enfants ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
- Oh, avec Rose qui est d'une impertinence incroyable et Vladimir toujours collé à tes basques, franchement tu as du souci à te faire! (...)
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Il allait y avoir une expertise. Une évaluation des meubles, tableaux, objets. Afin que nul ne soit lésé, comme l'avait martelé Tante Jeanne.
-Il va faloir que nous prenions en compte ce que tu as chez toi, lui avait glissé Tante camille un moment ou sa soeur discutait des détails tecnhiques avec le notaire.
Corinne, ahurie, avait à peine réussi à balbutier un "pardon? " suffoqué.
Les souvenirs ne sont que cela finalement, songea-t-il, une revisitation des évènements à l'aune de ce qui se produit ensuite, une adaptation des images que l'on en retient pour qu'elles coïncident avec ce qu'on en pense.
Oui, il allait partir dans le Sud et commencer une autre vie. Même si le nouveau monde n'était pas encore pour demain, il allait se construire son nouveau monde à lui, comme il l'entendait. Il était temps de vivre... “
Les enfants arriveront les joues pâles, l'air nerveux, et disparaîtront après un rapide bonjour.
Le Net était la caisse de résonnance de tous les irresponsables de la terre qui cherchaient un bouc émissaire au moindre de leurs faux pas
"Bien sûr, ils doivent respecter la confidentialité, le secret médical, cela va de soi. Mais ne rien savoir, être obligé de tirer soi-même des conclusion de ce que l'on voit, conclusions parfois erronées, plonge dans l'angoisse."
Avoir un but plutôt que de fuir à l’aveuglette l’aida à calmer les battements irraisonnés de son cœur.
Je voudrais partir sans y penser, sans avoir vos yeux posés sur moi, votre regard désespéré qui traque les premiers signes de mon départ. Je voudrais m'enfoncer dans du coton et ne plus rien ressentir...
Cela fait maintenant un moment qu'elle descend vers le ruisseau. Elle sent la fraîcheur monter et regrette de ne pas avoir emporté de pull. Le bruit de ses sandales pieds nus foulant les feuilles est assourdissant. Elle a l'impression d'être une sorte de pachyderme.
"Souvent, nous lui expliquons que la "vraie" vie est bien différente de cela. Nous lui parlons de ce que nous ferons lorsque nous sortirons de l'hôpital. Une de mes cousines m'a envoyé un livre avec des photos de son jardin. Fleurs, légumes, jolies couleurs qui plaisent beaucoup à Thomas. Voilà la vie...."
Maman sortait, maman s'amusait, maman les laissait seuls et revenait un sourire satisfait aux lèvres, légère, comme si le simple fait de ne plus être en leur compagnie la libérait d'un grand poids. Ces soirs-là, Cerise avait toujours en tête le proverbe familial, attribué à son arrière-grand-père : "Question : "Où est-on mieux qu'au sein de sa famille ?" Réponse : "Partout ailleurs !"" Sa mère le citait avec délectation lorsque, événement rare, elle recevait des amis en présence de ses enfants. Cerise, sourire aux lèvres pour la galerie, avait chaque fois l'impression qu'elle lui plantait un couteau dans le cœur. Elle avait envie de hurler "Pourquoi avoir fait des enfants ?" mais s'abstenait de peur d'obtenir, cette fois, une réponse.
Comment passer ce temps qui d’ordinaire était avalé par le travail, les écrans, les courses. Il supportait le train-train en se focalisant sur des objectifs agréables, des rendez-vous, des promesses de bons moments vers lesquels il tendait, glissant sur un quotidien vécu comme une attente un peu impatiente. "
_Tes enfants sont loin d'être dociles ! Ils sont capricieux et difficiles !
_Mais j'espère bien qu'ils ne sont pas dociles ! Plus rien au monde je ne voudrais leur donner l'éducation que j'ai reçue ! Je leur apprends à être heureux !
Je pars en ville parce que je ne peux pas aller plus loin. Je m'en fiche des tendances et des nouveautés. Tout ce que je cherche c'est un peu de tranquillité, c'est l'illusion, pour quelques heures, que j'aurais pu être libre.
Elle qui laissait tomber une tasse, qui tâchait un vêtement de manière irréversible...Elle ne les méritait pas !