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Critiques de Catherine Webb (486)
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Ce livre est passé très très prés d'un gros coup de coeur.



Venise, 17ième siècle. Nous observons une maison de jeu appelée tout simplement the Gamehouse. On peut y jouer à toute sorte de jeu, et y parier des fortunes. Mais il y a à l'intérieur une porte que seuls peu d'élus peuvent ouvrir. Et derrière on rejoins un autre lieu, un lieu ou cette fois ci quand on joue au roi, c'est avec de véritable rois et quand on avance une armée sur un plateau se sont des vrai hommes qui avancent quelque part, se battant pour nous ... le tout en pariant des attributs non monnayable comme de la connaissance, des années de vies ....



Je ne vous en dévoile pas plus parce que la moitié de cette novella est justement basé sur la découverte de la Gamehouse et que je ne voudrais pas trop spoiler cette partie la.



Nous suivons une joueuse qui se voit ouvrir la porte, mais avant de la franchir elle va devoir prouver son mérite. Une place c'est libérée au conseil des juges de Venise, et elle se voit, ainsi que les 3 autres admis attribué un des candidats à la place du conseil, ainsi qu'un certain nombre de pions, qui ont tous un impact sur la ville et qu'elle va devoir déplacer avec prudence car il se trouve qu'on ne lui a pas forcement donné le candidat le plus facile à faire gagner ...



J'ai trouvé le principe excellent, l'idée qu'il y a un endroit ou on joue avec la politique du monde entier, c'est hyper mystérieux et super bien mené car c'est très bien écrit. En fait le narrateur est un observateur, on ne sait rien de lui (ou d'eux vu qu'il parle souvent au pluriel) qui suis la joueuse et qui nous décrit ce qu'elle joue et ce qu'elle pense. Et je trouve que ça donne un coté encore plus mystérieux à l'affaire vu qu'on ne sait pas comment cette personne sait ce que la joueuse pense et comme il la suis sans qu'elle le voit même dans les moments les plus intimes ...



J'ai vraiment été prise par l'histoire, malgré un langage assez soutenu qui rendait ma lecture particulièrement lente. Je suis vraiment séduite et je lirais la suite avec plaisir !
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Les quinze premières vies d'Harry August

C'est le principe de ce livre qui m'a donné envie de le lire : de par le monde, il existerait une poignée de personnes ayant un « don » très spécial. Celui de vivre éternellement sans pour autant être immortels – terrible paradoxe. À chaque fois qu'ils décèdent, leur conscience remonte le temps pour retourner au moment de leur naissance. Ces hommes et femmes s'appellent eux-mêmes ouroboriens (en référence au serpent qui se mord la queue) ou kalachakras, et sont condamnés à revivre leur vie pour toujours.

Qu'est-ce qui, dans leurs gènes, leur donne cette capacité ? Qu'ont-ils de plus que les linéaires (les gens normaux) ? Est-ce une malédiction ? Dieu leur a-t-il donné ce don pour qu'ils accomplissent une mission ? Harry August, malgré ses 800 et quelques années, n'en sait pas plus que nous. Pire, un nouveau problème arrive sous les traits d'une petite fille : la fin du monde approche de plus en plus vite et nous ne savons pas pourquoi…



Malgré certaines lourdeurs, cette histoire m'a emballée. Au début très décousue (l'auteure passe aisément d'une vie à l'autre sans prévenir), elle est cependant dotée d'un protagoniste formidable. Harry est en effet un personnage plein d'humour (noir), cynique, très lucide sur lui-même, menteur, cachotier, manipulateur, et en même temps doté d'une certaine sensibilité. Sa vie n'a pas été facile, et on apprend très tôt les conditions particulières de sa naissance. Personnellement, j'ai très vite été attachée à lui. Ce sentiment s'est intensifié avec la deuxième partie de l'histoire, où il est contraint de jouer un personnage pendant des décennies, de réprimer ses émotions, de sacrifier sa vie sociale pour sauver sa couverture. Et tout ce qu'il fait, il le fait pour suivre ses convictions (et accessoirement, sauver des vies, mais à son âge et avec son détachement, on pourrait penser que ça ne représente pas grand-chose pour lui).

Vincent, son ami et son opposé, est quelqu'un de charismatique. Aussi intelligent qu'Harry, il est obsédé par la question du sens de la vie et de l'univers. Leur relation est profonde, contradictoire, tissée de sentiments très différents. Les mensonges et les complots sont leur quotidien, chacun ayant à coeur d'atteindre ses objectifs. Mais malgré leurs parts d'ombre respectives, aucun ne peut haïr l'autre.

Les autres personnages sont très secondaires et se fondent dans la masse. On ne retient vraiment que ces deux-là (ainsi qu'Akinleye), et ce sont les seuls que l'auteur a véritablement travaillé. C'est un peu dommage, ça manque de richesse.



Le scénario n'a pas résisté aux remises en questions de mes petits frères. Comme chaque ouroborien revient dans le passé quand il meurt, comment ses amis kalachakras peuvent-ils se souvenir de lui quand ils se retrouvent ? Comme aucun ouroborien ne vit exactement la même chose à chacune de ses vies, comment se fait-il que ceux du présent ne vivent pas de changement d'une vie à l'autre dans leur quotidien ? Il suffit qu'un seul décide d'exercer une autre profession, de ne pas adopter de chien ou de passer un week-end à Prague plutôt qu'à Paris pour que tout se modifie. L'effet papillon n'est pas systématiquement mis en avant alors qu'il aurait été logique de lui attribuer une place encore plus centrale.

Par ailleurs, il semblerait que les kalachakras ne puissent pas avoir d'enfant. Mais l'auteure n'explique rien là-dessus. Est-ce pour éviter certaines incohérences ? Que deviendraient la descendance si le mec se marie avec une autre une vie plus tard ? Tout un pan de l'humanité disparaitrait ? C'est frustrant de ne pas savoir, d'autant plus qu'on ne saura jamais ce qui rend les ouroboriens si différents. Dieu ? La Nature ? le Destin ? Y-a-t-il simplement un moyen de mourir ?



Mais pour finir, Claire North a une écriture fluide et prenante. Ses phrases sont incisives, et elle sait entretenir le mystère, dévoiler une révélation au bon moment et de la bonne manière J'ai compris pourquoi ce livre a été primé. Ça a fait pencher la balance : j'ai décidé que Les Quinze Premières Vies étaient une bonne découverte. le scénario aurait pu être approfondi et les personnages multipliés, mais cette ouverture présage peut-être une suite. Si c'est le cas, je serai de la partie.

En tout cas, je remercie très sincèrement Witchblade, sans qui je n'aurais jamais pu découvrir ce livre ! :D
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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

La mythologie et le personnage de Pénélope en particulier demeurent pour moi sources de plaisir. En outre, un roman de Claire North autour de Pénélope se devait d'être lu ! C'est fait et c'est assez décevant !

En effet, le style très cynique voire moqueur du roman m'a dissuadé d'aller jusqu'au bout de la lecture... Peut être le côté trop féministe et exagéré qui ne m'a pas du tout emballé !

Petite mention spéciale toutefois à la couverture...



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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Nouveau plateau, nouveau jeu, nouveau joueur.

Plusieurs siècles après la partie que nous avons suivie à Venise, nous retrouvons la Maison des Jeux qui a pris ses quartiers à Bangkok. Remy Burke n’est pas un novice au sein de la Maison des Jeux et pourtant, après une soirée trop arrosée, il se retrouve pris dans une partie qu’il n’a pas vu venir : un cache-cache à l’échelle de la Thaïlande et c’est à lui de se cacher. Alors que le Jeu des Rois de Venise tenait de l’échiquier politique, le jeu de cache-cache à l’échelle de la Thaïlande est le récit d’une chasse à l’homme haletante. Il est impressionnant de suivre Rémy pas à pas à travers ce pays que je ne connais pas mais dont j’essaye de cerner les particularités pour tenter d’imaginer le prochain mouvements de nos deux joueurs. Différent mais tout aussi immersif, ce deuxième récit nous en apprend plus sur les jeux et les enjeux de la Haute Loge et sur le fonctionnement de la Maison des Jeux.



Le voleur est, au final, un récit très différent du Serpent, de par son atmosphère et son personnage principal mais que j’ai trouvé tout aussi prenant et intriguant. Certains personnages apparaissent dans les deux récits et en tant que lecteur/observateur, on commence à entrapercevoir la toile que la Maison des Jeux tisse sur le monde à travers les joueurs de la Haute Loge et les enjeux encore plus grands qui semblent se jouer. Que l’autrice arrive à faire d’une simple partie de cache-cache un jeu de survie, de vitesse et de stratégie à une échelle nationale, c’est savoir écrire avec talent et celui de Claire North est indéniable. Talent qui lui permet également de faire participer ses lecteurices en les impliquant dans son histoire aux cotés de ses joueurs de génie ce qui rend son récit toujours plus captivant.



Vous l’aurez compris, ce deuxième tome est également un coup de cœur. J’attends maintenant le dernier tome avec énormément d’impatience. Si je suis bien l’idée, le prochain plateau de jeu devrait, au moins, être le monde !
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

Troisième et dernier volet de cette trilogie publiée en 2015 dans le pays d'origine de l'autrice, on retrouve dans ce qui est une bataille finale, beaucoup du second tome. Une course poursuite où le joueur est tout autant proie.

Les pions que Claire North avait introduit patiemment dans ces deux précédents volumes reviennent sur le plateau et, mêlé à des questionnements sur la finalité de tout ceci, on pourrait prendre ce volume pour un final en apothéose.

Sauf que.

Il m'a manqué quelque chose dans cette série. J'ai même trouvé le temps long dans ce troisième tome. L'idée d'avoir le monde en guise de plateau de jeu était pas mal mais j'ai trouvé que cela ne nous était pas conté de façon originale, c'était à la fois trop ancré dans notre monde pour s'y évader et trop "gros" pour y croire. Non que notre société ne se soit pas bâtie selon le jeu de puissants dont nous ne sommes que les pions. Mais c'est tellement évident, moche, dégueulasse qu'on n'a pas besoin de créer une maison de jeux de papier pour en rajouter une couche.



Je garde néanmoins beaucoup de respect pour l'imagination et la plume de Catherine Webb, les livres que j'ai lu d'elle me plaisent bien, ainsi que pour le Belial et sa collection alléchante et esthétiquement aguichante de novellas d'une heure lumière. On a entre les mains des petits livres parfaits en entre-mets de plus gros bouquins.
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Sweet Harmony

Sweet Harmony 👄 de Claire North, aux éditions du Bélial



Voici Harmony Meads, vingt-huit ans.

Elle est jeune et belle, a un bon travail dans l'immobilier et est vouée à un avenir radieusement parfait, entourée de gens parfaits, dans son monde parfait de la City londonienne. Sa perfection est le résultat de ses nombreux abonnements à Fullife, son fournisseurs d'extensions de santé, ses nanos veillent au grain. ☀

Mais voici qu'un bouton apparaît sur son menton si parfait...



Hop hop vous avez reconnu cette couverture magnifique signée Aurelien Police, encore une novella parue dans la collection Une Heure Lumière. Dans ce court roman se déroulant dans un futur très proche, le système de santé a évolué avec la nanotechnologie, ces nanos présents dans le corps humain permettent de prévenir les maladies, de contrôler sa fertilité, mais aussi de mieux supporter l'alcool, d'améliorer son physique, d'augmenter sa libido...

Mais ces extensions sont loin d'être gratuites, Harmony est prête à s'endetter pour atteindre la perfection, mais à quel prix? 💷

Ce récit critique les injonctions faites aux femmes (et aux hommes), le culte de la perfection, la surconsommation, l'addiction aux technologies, mais également la privatisation du système de santé... 💉

Cruel et glaçant ! 😥
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Une novella très fluide, très agréable à lire, autour d'un lieu mystérieux, la maison des jeux, dans une Venise du XVIIe siècle.

Et si les jeux de pouvoirs de notre monde étaient en fait joués réellement par des joueurs de la maison des jeux à qui on donne des pions pour réussir leur coup? Est-ce que tous les coups seraient réellement joués d'avance, ou est-ce qu'ils dépendraient réellement du talent de ceux qui les jouent?



Le fond du mystère ne sera pas révélé dans ce tome 1, qui nous laisse spéculer, mais voici une très belle intrigue menée de main de maître tout en étant racontée avec un peu de second degré. Surprise au moment où l'héroïne joue ses cartes maitresses (au propre et au figuré), surprise au moment où elle joue sa pièce mystérieuse.

Est-ce une préscience de la maison des Jeux qui lui a accordé les bons pions? Ou est-ce que l'héroïne, Thene, se sert particulièrement bien des atouts qu'on lui a confié?

Mine de rien, nous avons une histoire sur le destin et sur le déterminisme, et sur comment se jouer du destin, et tromper le déterminisme.

La juste longueur pour un polar fantastique qui ne reste qu'à la frontière du fantastique mais avec la juste émotion, il tient ses promesses.
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Je rejoins les avis positifs, et je partage l’engouement autour de ce premier opus. Pas un coup de cœur - j’en ai très rarement ! - car il me faut attendre de savoir si un livre m’a réellement marqué en me hantant longtemps après.



Néanmoins, si je ne commente jamais avant d’avoir fini tous les tomes d’une histoire pour éviter de radoter (ou de balancer des banalités même si je le ferai quand même), je dois avouer être conquise par ce récit m’ayant totalement embarqué dans les ruelles de Venise, ses masques, ses complots, ses méandres tout en distillant assez de curiosité pour la suite, même si le troisième tome semble avoir moins convaincu.



Malin d’avoir utilisé le plateau de jeu à cette époque très représentative, d’utiliser le lecteur comme témoin en apportant une petite note jubilatoire du “pas vu, pas pris”, ainsi que des mises en abyme du jeu dans le jeu. Il est donc temps pour moi d’assister à une seconde partie, si vous me le permettez…

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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

Il est un endroit présent dans toutes les régions du monde et à toutes les époques possibles et imaginables. Dans cet endroit, baptisé « Maison des jeux » des joueurs de tous les âges et de toutes les origines se livrent à des parties enflammées et s’essayent à tous les jeux possibles et imaginables. La Maison est toutefois séparée en deux zones bien distinctes. La première, la Basse Loge, réunit des individus ordinaires et les enjeux de leurs parties sont des plus classiques et principalement d’ordre pécuniaire. La seconde en revanche, la Haute Loge, rassemble les joueurs les plus talentueux de la Maison qui se livrent à des compétitions sans pitié à grande échelle et pour des mises bien plus élevées, se mesurant en années de vie, en âmes ou en souvenirs. Le premier tome de la trilogie de Claire North voyait une jeune vénitienne du XVIIe siècle se livrer pour la première fois à une partie d’échec dont le plateau n’était rien de moins que la cité lacustre tout entière. Le second volume mettait cette fois en scène une partie de cache-cache opposant deux joueurs expérimentés dans la Thaïlande des années 1930. Troisième et dernier tome de la série, « Le maître » voit la confrontation tant attendue entre la Maîtresse des Jeux (celle qui dirige le vénérable édifice depuis des siècles et est la garante de l’équité des parties) et Argent, joueur de la Haute Loge déjà croisé à Venise comme en Thaïlande et qui attend depuis longtemps de pouvoir enfin se mesurer à la meilleure d’entre eux. Le jeu ? Les échecs. L’enjeu ? La suprématie de l’un au dépend de la mort ou de la dissolution de l’autre au sein des murs de la Maison elle-même. Le plateau ? Le monde entier. Les pièces ? Toutes celles qui ont pu être rassemblées par les deux joueurs au fil des siècles : hommes et femmes politiques, hauts fonctionnaires, agences de renseignement, généraux, mercenaires, mafias... Bref, tout ce que le monde compte comme personnages influents, et ce dans tous les pays du globe. Comment savoir quand la partie doit s’arrêter ? Elle prendra fin lorsque l’un des deux rois aura mis en échec l’autre, c’est à dire aura éliminé suffisamment de ses pièces pour lui mettre la main dessus. Seulement, à ce jeu comme à tous les autres, la Maîtresse possède visiblement une longueur d’avance sur son concurrent.



Le troisième tome de « La maison des jeux » constitue une excellente synthèse entre les deux précédents volumes et recycle des ressorts narratifs ayant déjà fait leur preuve lors de la partie d’échecs disputée par Thene ou celle de cache-cache menée par Burke. Les chapitres sont extrêmement courts, se limitant parfois même à un ou deux paragraphes, ce qui incite le lecteur à poursuivre toujours plus loin sa lecture et explique en partie le peu de temps que l’on met à terminer l’ouvrage. De part ses proportions gigantesques, le jeu mis en scène ici n’a toutefois pas grand-chose à voir avec les parties précédemment jouées puisque les joueurs sont amenés à livrer bataille sur plusieurs terrains et que les pièces se comptent par milliers, ce qui les condamne bien plus qu’auparavant à l’anonymat. Claire North nous décrit ici des régions ou des nations entières sombrant dans le chaos le plus total, en apparences pour des raisons liées à des enjeux géopolitiques classiques mais en réalité à cause de la partie impitoyable que se livrent Argent et la Maîtresse des Jeux. Qu’il s’agisse de décimer une population, de faire tomber une personnalité politique, de favoriser un coup d’état ou encore de faire plonger la bourse de tel ou tel pays, les joueurs ne rechignent à aucun sacrifice, et c’est avec une sorte de fascination morbide que l’on assiste à leur entreprise de destruction planétaire. N’allez cependant pas croire que les personnages n’éprouvent rien et ne suscitent aucune affection de la part lecteur, rien ne serait plus faux. Argent, du point de vue duquel se déroule la partie, est en effet un protagoniste complexe et parfois effrayant mais aussi bouleversant et, en dépit du pouvoir de destruction démesuré qu’il possède, profondément vulnérable. Les passages plus intimistes au cours desquels ce dernier laisse tomber sa garde sont d’ailleurs les plus touchants de l’histoire qui, le reste du temps, se déroule à un rythme fou et repose essentiellement sur un enchaînement de scènes d’action. L’autrice n’a en effet pas lésiné sur les moyens (l’avantage avec la littérature, c’est qu’il n’y a pas de limite de budget !) et cela se traduit par un déchaînement de tueries, fusillades, courses poursuites ou destructions à grande échelle qui, à terme et contrairement aux deux précédents tomes, finissent par procurer un peu de lassitude.



« Le Maître » vient clore de façon spectaculaire la trilogie de « La Maison des Jeux » de Claire North en proposant finalement une partie faisant la synthèse des deux précédentes, mais avec des enjeux et à une échelle bien plus élevés. Ce dernier tome n’est certainement pas le meilleur, mais il offre une conclusion satisfaisante à la série et se dévore avec la même avidité que celle qui se manifestait déjà dans « Le Serpent » ou « Le Voleur » et qui témoigne de la qualité des textes de l’autrice.
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Je n'ai pas pu résister à ce synopsis, des jeux secrets, du mystère, des intrigues, de la manipulation, de la trahison, alors j'ai foncé et j'ai emprunté ce livre à la médiathèque. Et j'ai bien fait car c'était vraiment super.



J'ai eu un peu peur au départ, avec cette narration très particulière. Mais je me suis accroché et j'ai bien fait, car le récit m'a beaucoup plu.



Le jeu est très intéressant et j'ai pris plaisir à suivre l'héroïne, qui m'a beaucoup plu. Les différents personnages que l'on rencontre m'ont intrigué et donné envie d'en savoir plus. Il en va de même pour cette mystérieuse Maison des jeux et celles et ceux qui y travaillent.



C'était court, et je suis souvent frustré avec ce genre de format (j'évitais un peu sciemment la collection Une Heure Lumière du Bélial pour cette raison, je vais peut-être revoir mes positions) mais ici cela n'a pas vraiment été gênant. Il n'y a pas de longueur et on va droit au but !



Ce n'est que le premier tome et il y a énormément de mystères, je m'interroge donc un peu vu que les suites ont l'air d'être assez différentes. Je verrai bien.



Il est certain que je lirai les suites !
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Sweet Harmony

Après trois remarquables romans publiés aux défuntes éditions Delpierre : Les quinze premières vies d'Harry August, Touch et La soudaine apparition de Hope Arden au milieu des années 2010, Claire North est revenue, en 2022, sur le devant de la scène, au Bélial, dans la collection Une-Heure-Lumière avec l'exceptionnelle trilogie de La Maison des Jeux. C'est dans cette même collection que nous la retrouvons aujourd'hui avec Sweet Harmony, une novella biopunk.



Dans un avenir proche, l'essor des nanotechnologies a permis de révolutionner le monde de la santé. En injectant dans l'organisme des nanomachines, les problèmes de santé bénins disparaissent tout comme les plus graves qui sont au pire traités très rapidement et ne laissent que de rares séquelles. Encore faut-il avoir le package complet pour être protégé efficacement, mais celui-ci à un coût. Et pour ceux qui le veulent, de nombreuses extensions existent pour réguler son poids, pour s'adonner aux drogues et alcools sans effets néfastes, pour augmenter sa libido ou pour avoir des dents saines et blanches sans avoir besoin de les brosser. Encore faut-il avoir les moyens de se payer ces abonnements mensuels. Quand le patient, pardon le client, n'a plus les moyens de se les payer, les nanos sont désactivées et le corps reprend sa vie nominale avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Finis la peau éclatante, les fesses fermes et autres "bienfaits". Depuis son adolescence Harmony Meads a recours à cette nanotechnologie de base à laquelle elle a ajouté de nombreuses extensions. A l'aube de ses trente ans, l'abonnement mensuel de celles-ci dépassant ses capacités de remboursement, sa vie bascule...



Claire North nous narre la vie d'une utilisatrice lambda qui se laisse entrainer tout doucement dans la surconsommation des nanotechnologies, disséquant les mécanismes qui entrainent cette dépendance. Sweet Harmony est une critique acerbe de notre société matérialiste et superficielle mais c'est aussi une attaque virulente contre une politique de santé où seuls les profits comptent, dénonçant ainsi un système à deux vitesses selon que l'on puisse se payer ou pas une vie saine. C'est également un cri d'alarme sur notre dépendance aux nouvelles technologies et à notre assujettissement aux entreprises privées qui les gèrent, faisant de nous des pantins sans libre arbitre.



Dans la lignée des écrits de Nancy Kress, Claire North avec Sweet Harmony nous propose un récit biopunk de qualité, intelligent et cruel qui reflète parfaitement la société consumériste qui nous entoure. Une novella coup de poing au final aussi désespérant que réaliste.




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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

Voir les mythes grecs du point de vue d'un personnage féminin était une perspective alléchante. Ayant beaucoup aimé le récit sur Circé d'une autre Autriche, je me suis dis que le point de vue de Pénélope reine d'Ithaque serait tout aussi intéressant. Mais.... Il y a un souci, ce n'est pas son point de vue que l'on a mais celui d'Héra, reine des dieux, déesse des reines et épouses entre autres choses . Et on peut dire que cette déesse a un sacré caractère et un parti pris dans l'affaire ! Alors au revoir objectivité, on suit le regard froid et cru de la déesse. Ici pas de poésie n'est retrouvé dans les mots.

La plupart des personnages féminins sont attachants et bien rusées pour survivre dans ce monde d'homme qui ont besoin de prouver ô combien leur virilité est toujours intacte. Télémaque en fait partie, il mérite une paire de claques lui et son égo de fils de héros surdimensionné !
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

La collection UHL au Bélial s'enrichit encore une fois d'un texte relativement court, riche, et inclassable. Ce premier tome de la série consacrée à La Maison des Jeux aurait tout à fait sa place en "littérature blanche". Il y a certes un petit côté fantastique, essentiellement lié au pouvoir sans limite dont semblent dotés les maîtres de la Maison, mais il n'est pas utilisé comme une rustine maladroite qui tomberait du ciel pour sauver les insuffisances d'un auteur en mal d'inspiration, bien au contraire. Le Serpent est une aventure passionnante doublée d'une réflexion complexe et bien amenée sur les jeux de pouvoir, les hommes et femmes de l'ombre et bien plus encore. Le livre ouvre de plus des perspectives bien plus larges, ce jeu fondé sur le pouvoir n'étant qu'une des innombrables possibilités offertes aux joueurs de la Haute Loge. Au moment où j'ecris ces lignes j'ai déjà quitté la Venise du XVIIe siècle pour Bangkok et la Thaïlande (ou plutôt le royaume du Siam) de 1938, cadre du deuxième tome. Les chapitres sont courts et bien écrits, et comme l'indiquait NicolaK dans sa belle critique (que je vous invite à lire dans la foulée), on ne se perd ni dans les méandres de Venise, ni dans la galerie de personnages. Il ne me reste qu'à m'agiter un peu les neurones qui me restent pour comprendre à qui ou quoi le titre fait référence... peut-être la lecture des deux tomes suivants m'éclairera-t-elle.
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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

Depuis ma découverte et mon coup de cœur pour l’œuvre de Madeline Miller, Le Chant d’Achille, j’adore me plonger dans de passionnants romans antiques tels que Nous, Filles de Sparte de Claire Heywood, ou bien encore Les Femmes de Troie de Pat Barker. C’est pourquoi et dès son annonce, j’ai craqué pour cette nouvelle série de Claire North que nous avons décidé, Alexandra, Audrey, Océane et moi-même de découvrir ensemble et dont les avis seront bientôt dévoilés. Malheureusement et bien que riche d’un point de vue historique, je regrette être passé à côté de cette lecture. La faute à une plume que nous avons, nous quatre, jugée bien trop distante et parfois grossière pour parvenir à m’immerger ne serait-ce qu’un minimum.



Ce décalage entre la période couverte et sa tonalité m’a fortement handicapé et je n’ai guerre réussi à faire abstraction de ce sentiment de distance et de maladresse si ce n’est durant les quelques derniers surprenants chapitres. Je regrette amèrement ce constat tant la richesse du travail de recherche réalisé par Claire North est parfaitement démontrée tout le long de ce premier volet aux accents forts introductifs. Pénélope, Reine d’Ithaque pose aux premiers abords le socle d’un univers solide et fouillé mais dont la sauce ne prendra nullement de mon côté. Sur le fond, je suis conquis mais sur la forme je reste simplement dubitatif et frustré. Il en est de même quant à la construction narrative de l’œuvre de l’auteure qui prend le parti de dévoiler le règne de Pénélope à travers les yeux et la voix de la déesse Héra. Si ce choix se voulait prometteur, nous sommes bien loin des tonalités oratrices spécifiques aux épopées mythologiques et antiques que j’affectionne tant. Le ton est fragile et manque clairement d’envergure et d’ambition. D’autant plus que même les incursion de notre narratrice ne sont parvenues à sauver la donne et sonnent parfois assez hasardeuses et bancales. Ainsi et malgré une plume des plus aisées et fluide à parcourir, celle dernière m’a semblé bien trop froide et familière pour parvenir à me faire ressentir une once d’émotion.



Ainsi et à cause de ce manque d’investissement, j’ai tout juste apprécié découvrir le destin fatidique de Pénélope ainsi que la peinture esquissée par Claire North d’une variété de personnages aux classes sociales aussi et toutes différentes les unes des autres. Cette variété de portraits permet une importante mise en lumière des us et coutumes et autres mœurs de l’époque et c’est ce que j’ai le plus apprécié au cours de ma lecture. Cette plongé dans les coulisses d’un conflit menaçant le règne de notre Reine m’a davantage saisi que le reste dévoilé. Fortement stratégique, l’action se fait alors aux bas mots mais n’en demeure pas moins pertinente et captivante à parcourir. Accompagnée de fidèles alliés et d’autres comparses, Pénélope devra déplacer ses pions et jouer ses coups avec habilité et subtilité et j’ai été sensible au développement profond réalisé par l’auteure quant à ce personnage. Cette construction se répercute sur l’ensemble des grandes figures, plus ou moins connues, présentées et dont j’ai adoré faire la rencontre pour certains et retrouver pour d’autres. Tout comme j’ai été sensible aux nombreuses relations et autres liens dessinés tout au long de l’intrigue et en particulier ceux de Pénélope et son fils. Sans être parvenu à m’attacher à cette dernière, je lui reconnais un tempérament fort respectable et j’aurais voulu ressentir davantage d’empathies envers cette fine stratège. Ainsi, Claire North s’inspire de ce que l’on connaît de cette période pour donner vie et voix aux héroïnes de l’ombre même si, pour autant, je ne suis pas certain de continuer l’aventure et ce, malgré une finalité à la hauteur de mes espérances.



Finalement et bien que convaincant et éloquent dans son fond, la forme de ce premier volet n’est guerre parvenu à me convaincre. La faute à une narration bien trop familière et froide qui ne m’a apporté que distance et effacement. Cela me frustre davantage tant la période revisitée par l’auteure se veut fouillée et riche. Tout comme les portraits esquissés avec réussite par cette dernière qui ne sont parvenus à sauver la donne.
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

J'ai donc lu la trilogie de La maison des jeux de Claire North dont j'avais apprécié d'autres livres avant ceux là.

La qualité de son écriture et l'originalité du sujet, ou plutôt son traitement, sont indéniables.

L'aspect trés "guerre totale" du troisième tome était parfois dérangeant dans le contexte actuel.

Pour quelques dirigeants ce n'est qu'une variable parmi d'autres, on se rapproche dans le 3 eme tome de l'idée de Clausewitz selon laquelle la guerre n'est rien d'autre que la continuation de la politique par d'autres moyens. Donc ici du jeux avec des moyens guerriers quasi illimités.

Mais Claire North nous ramène à l'amour pour lequel Argent est prêt à tous les sacrifices, je n'en dirais pas plus pour ceux qui vont lire le livre.

Son dernier livre non encore traduit s'intitule Ithaca et relate l'histoire romancée de Pénélope épouse d'Ulysse. Là aussi un contexte de guerre lié à l'amour (enlèvement par amour qui déclenche la guerre, amour aussi inconditionnel d'Ulysse pour Pénélope). Une reine qui a conscience de n'être qu'une des figurines au sein d'un plateau où aucune pitié n'existe et qui va se battre pour garder son indépendance par amour. Une héroïne féminine à l'égal de son époux. C'est ainsi que je vois le livre, reste à le lire.



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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

Claire North nous offre un final époustouflant pour sa série de la Maison des jeux avec ce troisième volet intitulé « Le Maître ».



Le narrateur change pour ce dernier opus : c’est écrit à la première personne du singulier, et ce « je » n’est autre qu’un joueur qu’on connaît bien : Argent.



Argent, joueur emblématique de la Haute loge, sûrement un des plus anciens et des plus brillants, va défier pour le Grand Jeu la Maîtresse des jeux.



Le plateau de jeu n’est ni plus ni moins que le monde entier et le jeu choisi est une partie d’échecs grandeur nature. A chacun d’utiliser ses cartes et ses ressources pour mettre échec et mat le roi de l’adversaire.



La maison des jeux ferme ses portes pour un temps indéterminé. Le Jeu peut commencer.



C’est une grande chasse à l’homme au niveau planétaire qui s’engage. Le lecteur suit Argent dans tous ses déplacements des États-Unis à la Chine, en passant par l’Europe : France, Espagne, Russie…



Le monde s’embrase sous les coups des deux adversaires.



C’est un combat grandiose, pleins de rebondissements et de révélations multiples, où tous les coups sont permis. Nous retrouvons d’anciens joueurs que nous avons suivis dans les deux premiers volets de la série et nous découvrons un personnage très important, extrêmement terrifiant : Oiseau.



Je n’ai rien à reprocher à cette série qui m’a captivée : merci à Claire North de m’avoir fait vivre ce moment de lecture intense.



Je finirai par évoquer les magnifiques couvertures des trois ouvrages où la ville s’étend et se reflète sur un grand échiquier : très réussi.



Je vous recommande sincèrement cette série.

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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Peut-être m'a-t-on trop survendu le premier tome de cette trilogie de novellas, car n'eurent-été les 20 dernières pages cela aurait été un flop pour moi.



Entre sa narration à la troisième personne qui m'a empêchée de me sentir vraiment impliquée par ce qu'il se passait.



Son choix d'intrigue qui était plus dans le discursif que dans l'action, me faisant douter de l'intérêt de ce qui se jouait derrière ses nombreuses palabres obscures qui se veulent poétiques et mystérieuses mais tombaient à plat.



Cela faisait beaucoup de freins...



Heureusement il y avait aussi le portrait d'une héroïne, une femme cherchant à acquérir par elle-même, à la force de son poignet et son intellect, cette liberté que le mariage lui niait. Superbe !



Heureusement, il y a eu ce dénouement digne des meilleurs tragédies théâtrales, avec complots et trahisons enfin percés à jour, donnant l'ampleur de ce qui se jouait en coulisses et qui ne se limitait pas à ces jeux obscurs.



Heureusement, il y a eu cette petite phrase de Thene expliquant ce qu'elle avait retenu de ce premier jeu, qui m'a donné envie de tout relire sous ce prisme pour mieux m'en saisir.



Alors oui, je suis en partie passée à côté de cette aventure trop perchée pour moi, trop alambiquée, trop pleine de palabres et de mystères et pas assez de concret. Mais, les derniers instants, eux, m'ont fait percevoir ce que j'avais peut-être manqué et m'ont convaincu de lui redonner sa chance avec son deuxième volet hors Venise. Affaire à suivre !
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La soudaine apparition de Hope Arden

Si j’ai apprécié les sujets abordés, j’ai regretté de nombreuses longueurs qui ont fini par rendre l’écoute du livre audio fastidieuse. J’ai d’ailleurs failli l’abandonner à plusieurs reprises avant de prendre mon courage à deux mains et de la terminer afin de pouvoir passer à autre chose.



Il est possible que je sois passée à côté de ce titre car mes attentes étaient bien différentes de ce que nous propose l’auteure. Je ne dirais pas qu’il ne se passe rien, mais nous sommes plutôt dans un roman qui fait passer la réflexion avant l’action.



Hope Arden est unique. Hope Arden n’existe pas ou, du moins, pas vraiment dans le regard des autres. Bénédiction ou malédiction selon les points de vue, son existence s’efface de la mémoire des gens dès qu’elle n’est plus sous leurs yeux. Il existe bien quelques exceptions à cette règle, mais elles sont bien trop rares pour que cette femme puisse mener une vie normale. Difficile dans ces conditions de garder des amis, un compagnon ou une compagne, un travail ou d’avoir une famille… En revanche, c’est parfait pour embrasser une carrière de voleuse professionnelle et internationale de haut vol.



La situation de Hope aurait pu forcer l’empathie, mais j’ai eu un mal fou à m’attacher à elle et donc à m’intéresser à sa vie qui, par la force des choses, se caractérise par sa vacuité. Voler, tromper sa solitude dans les bras d’un homme qui vous oubliera dès les yeux fermés, trouver des contrats, voler… C’est peut-être la raison pour laquelle Hope met autant de passion à mener une vendetta personnelle contre Perfection, une application qui ambitionne, ni plus ni moins, que de rendre ses utilisateurs parfaits.



Être parfait, un rêve que beaucoup vont poursuivre quitte à vendre leur âme au diable, la personne derrière l’application ayant des objectifs bien moins louables que ceux affichés. C’est que la perfection a un prix ! L’idée de cette application et de ses nombreuses dérives est certainement le point le plus intéressant du roman puisqu’à travers cette idée glaçante de perfection à portée de smartphone, l’autrice aborde de nombreux et très actuels sujets : la solitude, l’illusion de la perfection, le culte de l’apparence, l’obsession de l’argent et du statut social et des sacrifices que l’on est prêt à consentir pour cette vaine quête, la technologie et les réseaux sociaux, leur omniprésence dans nos vies, leurs dérives et leurs dangers…



Tout autant de thèmes qui forment une trame de fond intéressante, mais qui ne compensent pas un rythme trop lent et finalement assez répétitif. Il y a heureusement d’autres personnages qui viennent pimenter l’intrigue et la vie de Hope : une femme aussi responsable que victime de Perfection, une cyberconnaissance aux objectifs nébuleux, un homme qui la traque tout en nouant, à son insu, une relation assez particulière avec celle-ci… Et puis un événement vient bouleverser l’équilibre et apporte ce coup d’éclat tant attendu ! Trop tard pour me laisser une bonne impression de lecture, mais assez majestueux pour que je sois contente d’avoir persisté dans mon écoute.



Une écoute qui s’est d’ailleurs révélée agréable d’un point de vue technique, la voix de l’héroïne correspondant assez bien à l’image que l’on pourrait s’en faire. Seul petit bémol qui découle de la construction de l’intrigue autour de chapitres très courts : la musique qui accompagne le début de chaque chapitre. En plus de lasser par sa répétitivité, elle allonge inutilement un temps d’écoute qui nous apparaît déjà bien long.



En bref, La soudaine apparition de Hope Arden est un roman que je vous conseille si les thématiques de la perfection et des dangers de l’omniprésence de la technologie dans nos vies vous intéressent. Si vous êtes, en revanche, à la recherche d’un livre mené tambour battant, je ne suis pas certaine que vous trouverez votre bonheur avec ce titre.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Emballée par la couverture du livre de l'éditeur le Belial', je l'ai été encore plus par son contenu !



Venise. XVIIe siècle. Thène, une femme discrète, est mariée avec un homme grossier et libertin, qui boit, joue et s'endette sans fin. Le jour où elle découvre la Maison des jeux, sa vie se transforme. Grâce à son talent, elle accède au niveau suprême du jeu, la Haute Loge. Ici, il ne s'agit plus de jouer avec des cartes ou de simples dés.



Et c'est toute l'originalité de ce livre : les parties sont celles du pouvoir et de la politique, les pions et les cartes sont des êtres humains, les gains sont bien plus importants que l'argent. Et Thène accepte une partie où l'enjeu n'est autre que la nomination d'un homme à un poste clé.



J'ai aimé cette narration si particulière où le narrateur, en utilisant le "nous", s'adresse au lecteur et l'inclut à ses côtés en tant qu'observateur de la partie qui se déroule. Non seulement on se sent partie prenante du jeu, mais cela renforce l'atmosphère mystérieuse de ce Venise étrange et si bien rendu, avec ses gondoles qui se déplacent sans bruit, ses personnages masqués, ses armes qui surgissent, ses trahisons qui se devinent, où la Maison des Jeux semble mener les destinées.



Le suspens est présent, la tension digne d'une grande partie où tous les coups sont permis, et l'écriture, quelle merveille, quelle ambiance, et quel personnage que Thène.



Je suis tombée sous le charme du récit, de la plume, et je vais bien évidemment terminer cette trilogie sans attendre.















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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

Une réécriture de l'Odyssée ou presque, vue du côté des femmes (très à la mode) et racontée par Héra.

Pénélope, la reine connue pour sa patience, sa ruse pour tenir les prétendants à l'écart et sa tapisserie est en fait plus stratège que l'on croit. Très clairvoyante politiquement, elle tient ce rôle pour maintenir le statu quo, préserver son peuple et garder son fils en vie.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, c'est assez lent, le style hésite entre le moderne, parfois familier, et l'envie d'imiter les chants antiques. Il y a de nombreuses répétitions, certainement voulues pour ancrer les idees: la suprématie masculine, l'idée qu'ils se font de la domination, les poètes qui sont payés pour chanter l'histoire selon le goût du commanditaire...

Par contre, j'ai beaucoup aimé que ce soit la voix d'Héra qui serve la narration. Rencontrer différentes femmes d'Ithaque a également été très intéressant : de l'esclave troyenne à la reine en passant par ses servantes et les prêtresses, toutes les strates de la société sont représentées. L'idée que malgré les hommes sûrs de leur pouvoir et de l'incapacité de la gente féminine, la reine arrive par ruse et stratégie à gouverner, asservir les prétendants, armer en secret les femmes est très attrayante. Il manque pour moi une étincelle de passion mais j'ai trouvé les personnages extrêmement attachants. Revoir le mythe, l'assassinat d'Agamenon, la recherche de Clytemnestre par ses enfants Electre et Oreste, Télémaque et sa relation à la mère, Laërte... que de grands noms, que de grandes épopées. Et les déesses ont la part belle dans cet épisode: Héra et ses reines, Athéna et ses héros, Artémis et les femmes qui veulent s'émanciper des hommes. Je pense que je continuerai cette histoire...
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