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Critiques de Catherine Webb (486)
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Venise, 1610. La Renaissance est derrière nous. Cette ville reste cependant un des centres de vie, de culture, de richesse et de pouvoir les plus forts de cette période. Mais tous n’en profitent pas de la même manière. Et surtout pas les femmes, simples marchandises échangées par les pères contre de l’influence, de l’argent. En tout cas, l’amour n’entre aucunement en ligne de compte dans tout cela. Thene a été « vendue » par son père, pas par mépris, mais parce que cela se faisait ainsi. Elle a dû épouser un vieil homme aigri et dépensier, qui la traite mal et, pour ne rien arranger, qui perd sa fortune dans les jeux.



Un jour, Thene se rend dans une maison de jeux un peu particulière. Une maison où, outre les jeux classiques, d’autres parties aux enjeux plus grands semblent se dérouler. Mais il faut être choisi pour entrer dans ce cercle fermé. Et Thene l’est, choisie. À son tour, elle va choisir de participer à ce qui devrait changer son existence. Enfin, une possibilité de reprendre une once de pouvoir, de passer de victime passive de sa vie à actrice aux pouvoirs exceptionnels. Car, vous l’aurez compris, la partie qui lui est proposée se déroule dans la vraie vie avec de vrais gens. Les pions sont des humains. Au participant de savoir employer ses pièces et ses atouts, avec finesse et audace. Mais toutes les cartes sont-elles réparties équitablement ? Et que cherchent les propriétaires mystérieux de cette maison ?



Ces questions, Thene se les posera à un moment de sa partie. Tout comme elle se demandera comment elle en est arrivée là. Comment un être humain, parce qu’il appartient au sexe féminin dans la société italienne de la toute fin de la Renaissance (voire un peu après), se retrouve privé de droits. Obligée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas, qui ne lui montre aucune tendresse. Obligée de passer ses journées à attendre, à s’ennuyer, à rien. Obligée de servir de potiche. Obligée de supporter les incartades de son époux. C’est le portrait des femmes de cette époque qui transparaît dans cette novella. Ce n’est pas le centre de l’histoire, loin de là. Claire North ne s’appesantit pas sur cette situation. Elle s’en sert juste comme toile de fond, comme moteur pour son personnage principal. Mais cela crève les yeux. Et je n’ai pu m’empêcher de penser à la très bonne bande dessinée Peau d’homme d’Hubert et Zanzim (2020), qui, elle, met au centre de son histoire la place de la femme et l’injustice flagrante de la condition féminine. Mais ce n’est pas l’intérêt premier du Serpent.



Non, l’intérêt premier du Serpent, c’est son intrigue si bien ficelée et si bien mise en mots. Dès le début, Claire North nous surprend : le narrateur (la narratrice ?) nous prend à partir, nous, lecteurs. Elle utilise les pronoms, rares en littérature, « nous » et « vous ». On ignore qui est le narrateur, la narratrice. On ne sait si c’est un joueur, une joueuse. On devine, on imagine. Je n’insiste pas pour ne pas imposer ma vision. Cela ajoute au sel de cette histoire. Car tout semble jeu, tout semble apparence. Quand on perce un voile, un autre apparaît. Mais l’essentiel est la partie que mène Thene : placer au pouvoir un candidat désigné par la Maison des Jeux. Tous les coups sont permis. Les connaissances des rouages de la cité des doges est vitale. La rouerie est également bienvenue. Suivre les coups distribués et reçus est passionnant. On se prend aussitôt au jeu, cruel et sans pitié, mais ô combien jouissif. Tels des dieux, les participants décident de la vie et de la mort d’habitants, de courtisans, de concurrents. À la différence d’un Sheckley qui, dans Le Temps des retrouvailles, s’en prenait à la société de spectacle prête à jouer avec la vie de ses candidats, Claire North use pleinement de ce pouvoir quasi divin. La ville de Venise est un terrain de jeu et nous en découvrons les coulisses.



Le Serpent est le premier tome d’une trilogie déjà parue (donc pas de mauvaise surprise, sauf si les ventes de ce premier volume sont mauvaises, ce que je ne souhaite évidemment pas, au contraire). La suite est composée de The Thief qui se déroule en Thaïlande dans les années 30, pour une partie de cache-cache et de The Master qui prend place à notre époque et met en scène une partie d’échecs. Et, comme beaucoup de mes camarades qui ont déjà parlé de cette novella, j’ai hâte de découvrir les autres tomes, tant j’ai apprécié la lecture du Serpent, une belle découverte de ce mois de mars 2022.
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Bangkok, 1938

Abhik Lee, après avoir copieusement enivré Remy Burke, lui propose un défi dont l’enjeu est franchement déraisonnable. Dans sa soûlographie, celui-ci accepte une partie de cache-cache à l’échelle de la Thaïlande toute entière. La main de Remy est clairement moins favorable que celle de son adversaire mais il ne peut pas perdre, le prix à payer est décidément trop élevé.

Et la Maison des Jeux alors ? Elle est bien là, toujours sous la férule de la mystérieuse Maîtresse des jeux, à contrôler que personne ne triche et peut-être davantage même…

Remy va devoir affronter des épreuves sans nom pour ne pas être découvert, ne pas céder aux pressions des atouts d’Abhik nettement puissants que les siens, déployer des trésors d’ingéniosité pour déjouer les plans de son adversaire et se découvrir une ténacité qu’il ne soupçonnait pas. Il bénéficiera aussi de soutiens plutôt inattendus. Or quand on joue dans la Haute Loge tout se paye tôt ou tard.

Positionné à nouveau comme un observateur/voyeur, le lecteur suit le narrateur qui le guide à la suite de cette fuite éperdue et incessante, pressé de découvrir comment Remy, bien attachant, se tirera de ce très mauvais pas tout en posant habilement des jalons pour le tome 3 final.

Du bel ouvrage !
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Sweet Harmony

Les nanotechnologies vont changer le monde, le rendre plus sûr et plus beau. Les fournisseurs privés de santé vous l’assurent, la société vous l’impose. Bienvenue dans un futur proche ou devenir la meilleure version de soi-même coûte un bras (et les deux jambes). Claire North prend la vie de Sweet Harmony en exemple.



Harmony est une jeune femme comme des millions d’autres, dont le seul but est de s’insérer dans la société. Un boulot, un petit ami, aucun rêve démesuré. Mais voilà, à la fac sa première relation sexuelle est un brin traumatisante, dans un monde où les nanos règlent tous les problèmes.



L’autrice nous fait suivre les années où Harmony doit s’insérer dans la masse, dans une société où le culte de l’apparence prime, au-delà de sa santé.



Un galbe parfait, un sourire ravageur, des jambes de sportive (mais pas trop), un teint éclatant. Rien de bien différent que ce que beaucoup recherchent déjà aujourd’hui, les hommes inclus.



Mais voilà, la santé est devenue un commerce comme un autre, à coups d’applications à consommer via le téléphone, qui ne règlent à chaque fois qu’une petite part des soucis. Et pousse à acheter, encore et encore.



Hourra, le minimum offert à tous a permis d’éradiquer les maladies graves, il ne reste plus qu’à gérer son apparence et ses performances. Mais le prix à payer est lourd pour répondre à la pression sociale, surtout quand il suffit de traiter le problème par l’achat compulsif, avec l’aide des crédits à la consommation.



Cet avenir n’est pas si différent de notre présent, Claire North pousse juste le bouchon un peu plus loin. Toute cette (op)pression existe déjà, toutes ces injonctions faites aux femmes, cette dépendance à l’apparence est déjà le moteur de notre vie, de notre perte.



Le ton de l’autrice est acerbe, on sourirait bien durant les premières pages, avant de vite rire jaune, tant ce qu’elle raconte sonne juste. La satire tourne au drame, et à la critique est appuyée. Elle va loin parfois, à l’image d’une scène au restaurant absolument folle.



La dystopie sert à parler de cette addiction au regard des autres, jusqu’à en perdre le fil de sa vie, et qu’importent les bugs, contre-indications et autres risques de ces applications « d’amélioration ». Alors, quand arrive l’heure de payer…



C’est prenant, ça fait réfléchir, c’est dérangeant au possible. Il faut dire que la plume est acide, que les scènes sont malaisantes, que cette vision du monde devant nous est concevable.



Claire North, en 150 pages à peine, propose une novella qui fait réfléchir (et flipper). Sweet Harmony laisse des traces, assurément, pas sûr pourtant qu’on ne vive pas la même chose un jour…
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Les quinze premières vies d'Harry August

La première fois qu’Harry August renaît, son esprit craque. A l’âge de sept ans, il se suicide en se jetant d’une fenêtre de l’asile où ses parents l’ont fait enfermer, incapable de concilier son âme de vieillard et son corps d’enfant trop familier. A sa troisième vie, il tente de comprendre, cherchant dans la religion un éclaircissement à sa curieuse malédiction personnelle – sans succès, bien entendu. A sa quatrième vie, enfin, une amorce d’explication lui est offerte quand il est approché par le cercle Cronus, une curieuse association regroupant des gens de toutes origines sociales et de toutes nationalités. Ces gens-là n’ont qu’une chose en commun : à l’instar d'Harry, ils sont des ouroboriens, des personnes condamnées à revivre éternellement leur vie de leur naissance à leur mort, tout en conservant les souvenirs de toutes leurs existences précédentes.



Les ouroboriens ont toujours été là, dissimulés parmi la foule et dotés d’une bien meilleure connaissance du futur que nous, malheureux linéaires, puisque leur particularité leur permet de communiquer de génération à génération, de jeunes enfants à vieillards agonisants. Or, à l’orée de la sixième vie d'Harry, les messages transmis par les générations futures prennent soudain une coloration inquiétante. La fin du monde arrive. Rien de nouveau à ça, me direz-vous, la fin du monde est toujours en train d’arriver ! Mais le hic, c’est qu’elle arrive de plus en plus en vite, se rapprochant un peu plus à chaque nouvelle boucle temporelle. Les linéaires ne pouvant influencer le cours de l’Histoire, la cause de cette dramatique situation doit obligatoirement venir d’un ouroborien, aussi Harry part-il en chasse, épaulé par les autres membres du cercle Cronus. Pour la première fois de son étrange existence, Harry est rattrapé par le temps : s’il ne se presse pas, dans neuf ou dix vies à peine, le monde ne sera plus que ruines fumantes avant même d’avoir atteint le XXIe siècle…



J’avoue avoir débuté ce livre avec une bonne dose de scepticisme, l’idée de base me faisant beaucoup trop penser à « Replay » de Ken Grimwood qui ne m’avait pas laissée un souvenir impérissable – loin s’en fallait… Heureusement, j’ai le plaisir d’affirmer à présent que je me fourrais le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Certes, les deux romans ont certains points communs, mais le livre de Claire North (de son vrai nom Catherine Webb) s’est révélé rapidement infiniment mieux tourné et subtil que son prédécesseur, beaucoup trop américanisé et bien-pensant à mon goût. L’auteure a l’intelligence d’éviter une narration linéaire et préfère laisser la bride à son narrateur, le laissant zigzaguer sans complexe du présent au passé, alternant tranches de récits, souvenirs et réflexions personnelles. Ce parti-pris peut paraître assez risqué par son côté déstructuré, mais il s’avère finalement très payant et permet à la romancière d’aborder un grand nombre de thématiques et d’idées, toutes plus fascinantes les unes que les autres.



Le style d’écriture est également fort agréable, avec une note omniprésente d’ironie pince-sans-rire, versant parfois dans l’humour noir. On pourrait regretter l’aspect un peu caricatural de la majorité des personnages secondaires – à l’exception du très intéressant Vincent Rankis dont je ne vous parlerai pas pour vous laisser le plaisir douteux de faire sa connaissance – mais cet inconvénient reste secondaire par rapport à l’intelligence et à l’originalité rafraichissante de l’ensemble. Une bonne surprise et une jeune auteure tout à fait prometteuse !

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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Autrice anglaise connue pour Les Quinze premières vies d’Harry August, Claire North propose avec Le Serpent un roman court mettant en scène une héroïne confrontée à des choix cornéliens et à sa soif de vivre, le tout dans l’écrin habituel des récits de la collection Une Heure-Lumière du Bélial’ !



Héroïne cherche raison de vivre

Thene est l’épouse honnie de Jacomo de Orcelo, bourgeois endetté vivant dans la Sérénissime Venise du début du XVIIe siècle. Accompagnant son mari à la Maison des Jeux, elle découvre un monde où les enjeux divergent. Si la Basse Loge a tout d’un casino classique, la Haute sélectionne drastiquement ses joueurs, pour le bon plaisir de la Maîtresse des Jeux. C’est justement son cas et on lui propose de « jouer » au Jeu des Rois : à la manière d’un tarot où les cartes sont des alliés, des pions à utiliser dans la ville, Thene fait face à trois antagonistes qu’elle ne connaît pas, dans une lutte acharnée pour faire triompher son Roi (un aristocrate vénitien) et l’asseoir au poste de Tribun. Plus qu’un divertissement aux considérables enjeux, il s’agit aussi pour Thene de se trouver une raison de vivre plus longtemps, autrement que cette vie de femme bafouée, mais au prix sûrement de pertes qu’elle n’imagine pas encore. Toutefois, au fur et à mesure que le jeu des Rois se déploie, elle comprend que l’égalité de départ n’est que de façade et que bien des dés ont déjà été lancés…



Jeu d’intrigues et de vitesse

Coups bas, corruption et coups de théâtre sont autant d’armes entre les mains de Thene et de ses concurrents pour mettre au pouvoir l’homme qui leur sert d’étendard. Chaque personnage est une pièce de l’intrigue prenant le surnom d’un élément de tarot (la Reine de Coupe, la Tour, le Valet d’Épée, le Fou, le Trois de Deniers, etc.) ; leur histoire, souvent tragique, vient justifier leur embrigadement dans cette aventure macabre (c’est l’occasion à chaque fois d’un portrait brossé en quelques phrases mais redoutablement efficace). Il en est ainsi du simple aspirant pris dans les filets de l’intrigue à cause d’une simple dette, comme du puissant intrigant qui cherche à s’accommoder la Maîtresse des Jeux : Seluda, Belligno, Contarini, Faliere et Tiapolo sont autant d’aristocrates issus de la bourgeoisie marchande vénitienne qui tentent par tous les moyens de s’adjuger le pouvoir sur la Sérénissime. L’autrice en profite pour approfondir notre connaissance des enjeux politiques et économiques de la société vénitienne renaissante : la puissance du commerce vers l’Orient et les Turcs ottomans, les bas coups liés aux vendettas familiales et même quelques stratégies matrimoniales, plaçant ça et là contre leur gré des filles bien nées mais mariées de force. De plus, en toile de fond, on devine que La Maison des Jeux correspond à une institution plurimillénaire qui s’insinue dans les arcanes du pouvoir à son seul profit en usant de tout moyen, même magique. La narration, rythmée et implacable, maintient la tension jusqu’à la fin, dans un format dense et concis parfaitement adapté à cette belle collection Une Heure-Lumière dont l’illustration de couverture d’Aurélien Police sert admirablement le propos et l’envie de lire.



Le Serpent est donc un récit ô combien palpitant, dont deux suites sont en cours de traduction par Michel Pagel (pour automne 2022 et hiver 2023).



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Les quinze premières vies d'Harry August

Harry August a eu une très longue vie. D’autant plus longue qu’il en est à sa 15ème… De quoi emmagasiner pléthore d’expériences lorsque l’on a la chance (ou la malchance) de revivre sans cesse avec tous ses souvenirs d’avant.



Sur la même idée de base, il existait le chef d’œuvre intemporel (sans mauvais jeu de mot) qu’est Replay de Ken Grimwood, sorti en 1988 en France. Alléché par ce concept tout en étant inquiet de ne tomber que sur une pâle resucée de ce roman version XXI°siècle, j’ai été très vite rassuré.



Dès les premières pages, Claire North (pseudonyme de Catherine Webb) imprime sa patte et nous emporte dans cette aventure d’une vie qui recommence sans cesse, mais qui pourtant jamais ne se répète. Un destin qui se réinvente à chaque « renaissance », tout au long de ce roman dense de près de 500 pages. Dense par l’étendue de la palette d’intrigues, de notions, de thèmes et d’émotions que nous propose l’auteure. Dense par cette vraie histoire qui se déroule à travers Les quinze premières vies d’Harry August.



Car là où un roman comme Replay se focalisait surtout sur les émotions, ce roman s’aventure sur d’autres terres. Il s’avère à la fois rythmé et introspectif, complexe tout en restant véritablement grand public, distrayant mais également exigeant. En résumé, ambitieux et ludique à la fois.



Claire North a très bien pensé son affaire, avec ses implications passées et futures. Son récit est volontairement déstructuré, mais si intelligemment construit que jamais on ne s’y perd. Cela rajoute un piquant supplémentaire à l’histoire, toujours innovante et pleine d’imagination, sans néanmoins jamais partir dans un délire quelconque. Un récit bien documenté (notre héros se coltine tout de même la deuxième guerre mondiale à chacune de ses vies, par exemple), avec des touches dystopiques subtiles et des ramifications temporelles bien réfléchies.



Ce roman c’est un peu comme un arc en ciel, chaque passage propose son lot de surprises à la couleur et à l’intensité différente : action, envolées quasi philosophiques (mais jamais prises de tête), intérêt historique et géopolitique à l’échelle mondiale, passages ludiques…



Ces quinze vies sont un vrai voyage dans le temps, mais aussi dans le monde entier, et proposent une vision bien plus européenne que son illustre prédécesseur cité en début de chronique. Un roman à la croisée des chemins qui ravira les amateurs de SF humaniste tout comme les lecteurs qui sont fascinés par l’imagination que peut déployer un auteur.



Dans le cas présent, c’est, à tous les niveaux, une belle réussite et une magnifique lecture pour les pauvres linéaires (traduire : mortels) que nous sommes.
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Les quinze premières vies d'Harry August

"Les quinze premières vies d'Harry August" nous relate l'histoire d'un homme qui, à chaque mort, renaît et doit revivre la même vie, tout en conservant les souvenirs de son ancienne vie. Tout cela pose évidemment de nombreuses questions : pourquoi ce cycle infernal ? que faire de ces connaissances acquises lors des précédentes vies ? a-t-on le droit, en sachant ce qu'il va advenir, d'influer sur le cours de l'histoire ? y a-t-il d'autres personnes dans la même situation ?



Harry August va donc employer son temps au travers de ses différentes vies à élucider tous ces mystères et comprendre qui il est réellement et quel est son destin...



J'ai trouvé cette histoire surprenante et passionnante. Harry nous raconte ses différentes vies de manière décousue, reliant les éléments selon leurs relations de causes à effets, revenant sur des rencontres particulières, des moments intenses, douloureux, des événements qui ont influé sur les choix qu'il fera dans ses vies à venir. Et la grande question qui nous reste en tête est de savoir à quel point chaque décision de notre vie peut influer sur le futur de toute l'humanité. Bon, je suis quand même consciente qu'à mon niveau, tourner à droite ou à gauche au prochain carrefour ne va pas mettre en danger grand monde, mais quand même, le questionnement est bien là, et c'est ce qui fait tout l'intérêt de cette lecture.



Je qualifierai ce livre de thriller temporel (je ne sais pas si ce terme existe, mais c'est ce qui me vient à l'esprit). Je l'ai trouvé génial, prenant, haletant, surtout la seconde moitié du livre. Si vous voulez une intrigue originale et pleine de suspense, alors n'hésitez pas, "Les quinze premières vies d'Harry August" est un roman qui ne vous laissera certainement pas indifférent !
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Cache-cache.



Bangkok 1938. Rémy Burke reprend conscience dans une chambre d'hôtel après une nuit trop arrosée. Toutefois le vrai problème est ailleurs. Ivre, il a accepté un défi particulièrement dangereux, une partie de cache-cache avec la Thailande comme terrain de jeux. L’enjeu ? rien de moins que l'intégralité de ses souvenirs.



Et c'est à nouveau un immense coup de cœur ! Exit Venise à la fin de la Renaissance, désormais le terrain de jeu se situe en Thaïlande à la veille de la Seconde Guerre mondiale. J'avais déjà adoré le premier volume et j'ai adoré encore plus ce second opus !



Le défi semble des plus banals au premier abord. Une simple partie de cache-cache. Là où les choses se corsent, c'est que le terrain de jeux est la Thaïlande toute entière. De plus, Remy Burke est un Anglo-Français d' 1 mètre 80, ce qui est tout a fait inhabituel dans la Thaïlande d'Entre-Deux-Guerres. A cela s'ajoute le fait qu'il n'a aucun contact, à l'inverse de son adversaire qui a de nombreux contacts influents dans le pays. La partie semble donc jouée d'avance. C'est sans compter sur les ressources insoupçonnées de Remy.



Cette novella réussit un véritable exploit. Tout d'abord elle réussit à être encore meilleure que le précédent opus. En outre, l'autrice parvient à la rendre à la fois contemplative et intense. En effet lors de la fuite de Remy, l'autrice s'attarde sur les paysages thaîlandais et sur les rencontres, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, de ce dernier. Tout les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, bénéficient d'une excellente construction. Je pense tout particulièrement à une certaine veuve.



En filigrane différents thèmes sont abordés. Nous retrouvons un questionnement sur la place des femmes, mais aussi une critique claire du colonialisme. De plus, nous comprenons que la Maison des Jeux semble avoir des intérêts divergents des joueurs.



Enfin, le mystérieux narrateur commence à se dévoiler doucement. Il semble avoir également des intérêts propres et prend clairement partie pour Remy.



Bref, cette novella est encore meilleure que la précédente. Je lirai avec plaisir le bouquet final.
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

New York, aujourd’hui

Argent a décidé de défier la Maitresse des Jeux. Après des siècles de préparations, il se sent prêt.

Celui des deux qui l’emportera possédera la Maison des Jeux qui poursuivra ses activités ou sera détruite selon le vœu du vainqueur. Le perdant appartiendra à la Maison.

Quel jeu ont-ils choisi pour s’affronter ?

Le roi des jeux bien sûr : les échecs. Comme il s’agit d’un jeu « grandeur nature, il va leur falloir éliminer toutes les pièces de l’adversaire et capturer le roi (reine).

Ces pièces vont être manipulées, utilisées, sacrifiées, des pions mourront en grand nombre. Argent veut justement mettre fin à la Maison des Jeux pour que celle-ci n’interfère plus dans la vie des Hommes, pour que la pauvre humanité ne soit plus « le jouet » de joueurs de la Haute Loge qui, pour emporter une partie, jettent dans la mêlée des armées, des villes, des idées sans tenir compte du tout des conséquences.



Cela aurait du être l’apothéose de la trilogie dont els deux tomes précédents nous ont amenés doucement, habilement à cet affrontement final.

Et bien, cela ne l’a pas fait. Pas du tout. Quel dommage !

Tout au long des pages (sauf au tout début et à la toute fin) nous suivons Argent dans une succession de fuites et de poursuites, à bord de bateaux, avions, trains, nous découvrons une énumération de déploiement de soldats, policiers, hommes politiques, hommes de médias, institutions tour à tour alliés, ennemis, à travers la planète entière sans qu’il ne s’arrête dans un aucun lieu… Que c’est lassant, inintéressant.

Rien sur la tactique, la stratégie. Si une allusion à un roque.

Seuls sont évoqués les motivations d’Argent qui veut mettre fin aux massacres des jeux organisés par la Maison, mais auquel il participe et même dont il est l’instigateur puisque c’est lui qui a lancé le défi ultime et insensé.



Je suis bien déçue moi qui avais été emballée par les deux premiers volumes dans lesquels Claire North avait su créer une ambiance bien particulière, intrigante, construire des personnages suffisamment attachants par leur motivation pour qu’on lise avidement afin de connaitre l’issue des parties engagées.

Là, rien…

Même la chute ne m’a pas convaincue.

Quel dommage !

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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Chez la collection Une Heure Lumière du Bélial, on ne compte plus le nombre de pépites dénichées aussi bien parmi les auteurs français qu’étrangers, du « Ormeshadow » de Priya Sharma à « Vigilance » de Robert Jackson Bennett, sans oublier les deux tomes de « Molly Southbourne » de Tade Thompson ou le « Symposium inc » d’Olivier Caruso (pour ne parler que des plus récents). « Le Serpent » de Claire North se hisse sans mal à la hauteur des œuvres précitées, et inaugure une trilogie passionnante mêlant histoire et fantasy. L’intrigue de ce premier tome se déroule à Venise, en 1610, où l’on fait la connaissance d’une jeune femme, Thene, menant une vie morne suite à un mariage malheureux avec un époux qui la méprise et dilapide son argent dans l’alcool et les jeux. Agacé par l’apparente indifférence de son épouse, et désireux de l’humilier encore davantage en lui faisant assister au gaspillage de sa fortune, le mari l’entraîne régulièrement dans une institution vénitienne fort prisée mais aussi fort mystérieuse, la Maison des Jeux. Divisée en deux espaces, la Basse et la Haute Loge, l’endroit offre la possibilité de tester toute sorte de jeux, des plus anodins aux plus stratégiques, pour des enjeux d’importance là aussi très variable. Incitée à jouer à son tour par un étrange personnage qu’elle affronte nuit après nuit, la jeune femme se découvre très vite un talent pour le jeu, ce qui lui permet d’accéder à la très select Haute Loge, dans laquelle se déroule des parties bien différentes. Pour y être admise à titre définitif, Thene va devoir s’opposer à trois adversaires dans une partie d’échec grandeur nature. En effet, une place d’inquisiteur au Tribunal Suprême vient tout juste de se libérer à Venise, et quatre candidats de force plus ou moins égale briguent le titre. Chaque joueur se voit alors attribuer un prétendant, mais aussi des pièces qui correspondent à de véritables habitants de la ville, tous d’anciens joueurs ayant contractés une dette auprès de la Maison des jeux et que Thene et ses homologues vont pouvoir utiliser à leur guise pour que leur « roi » puisse remporter la partie. Que le meilleur gagne !



L’intrigue tourne essentiellement autour des luttes de pouvoir auxquelles se livrent de puissantes familles, une thématique somme toute assez classique en fantasy mais dont l’intérêt se trouve ici renforcé par l’aspect « jeu d’échec ». La partie à laquelle se livre l’héroïne est captivante, pleine de rebondissements et de coups de théâtre inattendus, et permet au lecteur de profiter d’une splendide visite dans cette Venise du début du XVIIe. Mais davantage que le décor, ce sont les personnages qui suscitent avant tout la curiosité. Spadassin volubile mais implacable, gratte-papier à priori insignifiant mais connaissant tous les potins qui agitent la ville, religieuse au passé trouble ou prostituée de luxe ayant des oreilles partout : les différentes « cartes » mises à disposition de Thene sont toutes intrigantes et participent, à la fois par la diversité de leur profil mais aussi par leur association facilement identifiable avec une figure de jeu traditionnelle, à renforcer l’originalité du récit. L’intérêt que l’on porte à l’histoire va croissant à mesure qu’on réalise qu’une seconde partie est en cours, et que les enjeux de celle-ci vont bien au-delà de la simple obtention d’une place prestigieuse dans une petite ville italienne. Le mystère qui entoure la Maison des Jeux et son étrange propriétaire participent évidemment eux aussi à maintenir le lecteur en haleine, et on devine sans peine qu’il s’agit là du fil rouge qui guidera les trois tomes de la trilogie, la partie d’échec en cours n’étant qu’un coup parmi d’autres dans une autre partie, bien plus vaste et bien plus longue. La plume de l’autrice, elle, est agréable et un peu nerveuse, ce qui permet de souligner encore davantage la tension qui imprègne le récit à partir du moment où Thene entame sa partie. De même, le choix de confier la narration à un personnage inconnu, qui semble observer toute la partie en surplomb, et s’adresse régulièrement à l’héroïne par le biais du « tu », renforce le sentiment d’oppression du lecteur, ainsi que sa conviction de l’existence d’enjeux et de règles pour le moment tenus secret mais d’une importance capitale. Thene est pour sa part une héroïne peu ordinaire, distante et froide et pourtant attachante, le lecteur aspirant plus que tout à la victoire finale de cette jeune femme dont le prétendant figure pourtant parmi les plus mal loti en terme d’influence et d’alliés.



Appliquant de façon tout ce qu’il y a de plus littérale l’expression « échiquier politique », Claire North nous offre ici un premier tome captivant mettant en scène une partie d’échec grandeur nature impliquant des joueurs retors, des rois ambitieux en concurrence pour exercer une charge prestigieuse dans la Venise du XVIIe, et des individus/pièces qui doivent être utilisés à bon escient. Il en résulte une intrigue qu’on suit avec un plaisir immense, plaisir qu’on est ravi de pouvoir bientôt prolonger via les autres volumes de cette trilogie de « La Maison des jeux » qui vient rehausser encore un peu plus la qualité (déjà excellente) de la collection « Une Heure Lumière ».
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Les quinze premières vies d'Harry August

Le titre est assez original et on sait tout de suite qu'on se trouve dans un roman SF. Je l'avais choisie en livre audio, ça a tendance à allonger mes lectures... mais ça permet aussi de faire autre chose en même temps !

Pourquoi plusieurs vies ? car Harry August est un mnémonique, à chacune de ses morts, il renait à la même époque dans sa famille, sa vie recommence et il se souvient de ses vies vécues. Très curieux comme procédé... Mais ça devient intéressant car pendant sa/ses vie(s), une menace pour le monde apparait. Il va essayer d'empêcher cela. Quinze vies ne sont pas de trop ! Les différentes vies à suivre sont intéressantes mais ça change un peu de l'une à l'autre même si le début de celle-ci est très répétitive... Est-ce l'effet audio, je suis plutôt visuelle, mais j'ai eu du mal à retenir les vies et leurs changements... A tout cas, la lecture est plaisante, je ne m'attendais au ton montrant bien l'humour du lecteur. Cette brève confusion des vies et les répétitions ont un peu gâché mon écoute mais j'ai aimé son originalité et j'ai déjà noté La soudaine apparition de Hope Arden que je pense lire plutôt qu'écouter...
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Venise, XVIIe siècle, un établissement mystérieux la Maison des Jeux réunit tous les joueurs invétérés de la ville. Mais alors que dans la ligue basse on se contente de se ruiner au backgammon ou aux cartes, la ligue haute réunit une autre trempe de joueurs, ceux qui ont auparavant été soigneusement sélectionnés. Car ici le jeu est grandeur nature : on y mise ce qui nous importe le plus, sa jeunesse ou la vie de ses enfants, le plateau de jeu est le pays ou la ville et les cartes ou les pions des êtres vivants comme vous et moi. Thene, jeune femme ambitieuse sélectionnée pour une nouvelle partie se révélera-t-elle une vraie joueuse ?



Entrez vous aussi dans la Maison des jeux, vous ne le regretterez pas... dès les premières pages le ton est donné, un mystérieux narrateur vous fait visiter la ville comme si vous y étiez et vous permet d'accompagner Thene et les autres dans cette partie qui commence. Ce roman qui se situe pourtant très loin de ma zone de confort (sachant que je ne suis branchée ni roman historique, ni science-fiction ni fantastique et donc pas vraiment dans la cible de ce récit) m'a d'abord séduite par son style original et prenant, son accroche à la 2nde personne du singulier invitant le lecteur à faire un bout de chemin avec Thene et son atmosphère mystérieuse dès les premières pages. L'auteure mélange habilement description plutôt réaliste de la Venise de l'époque et petites touches de fantastique ou d'étrangeté de ci de là, offrant ainsi le plaisir de (re)découvrir cette Venise fantasmée à son apogée tout en sortant des sentiers battus.



Malgré cette intrigue surprenante, le récit est fluide et on entre très vite dans le concret avec cette partie qui démarre et que l'on comprend mieux petit à petit. Les personnage / cartes à jouer sont tous hauts en couleurs et offrent l'occasion à l'auteure de mêler récits dans le récit avec de belles descriptions de leurs vies associées à la symbolique des cartes de tarot qu'ils représentent. Bref si vous aimez les jeux, les mystères, la stratégie et si vous vous intéressez à Venise, ce court roman est un vrai plaisir de lecture dont les pages se tournent toutes seules. Et si vous n'avez rien compris à ce qui précède, ne vous inquiétez pas non plus : difficile de critiquer ce récit sans en dire trop mais une fois plongé dedans la mystérieuse 4e de couverture s'éclaire au fil des pages sans jamais perdre le lecteur en route.



Un seul reproche : c'est trop court !!! J'aurais bien continué le voyage avec Thene, ses adversaires et ses cartes mais heureusement comme il s'agit d'une trilogie je n'ai plus qu'à me procure au plus vite la suite pour poursuivre l'aventure. Un roman très original à découvrir, sans compter que l'illustration de couverture est magnifique et l'édition très soignée (je regrette presque de l'avoir emprunté à la médiathèque, j'aurais aimé le garder dans ma bibliothèque).
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Qui n’a jamais joué à cache-cache, quand il était gosse ? Souvenez-vous de la satisfaction immense que vous retiriez lorsque vous aviez une cachette tellement géniale que personne n’avait réussi à vous trouver !



Eh bien, dans cette novella, nous allons jouer à cache-cache, mais avec des règles plus poussées que celle de notre enfance.



Plateau de jeu ? Toute la Thaïlande ! L’inconvénient, c'est que Remy Burke, celui qui doit se cacher, est grand et Blanc et que le jeu est déséquilibré, le chercheur ayant bien plus de cartes dans sa main que lui.



Dans cette novella, les cartes sont des personnes que l’on joue et les enjeux ne sont pas que des mises monétaires.



Vous pourriez très bien, en perdant, gagner les hémorroïdes de votre adversaire ou gagner sa compréhension du Japonais médiéval, ou bien perdre 20 ans de votre vie (ou les gagner)… TOUT peut-être mis en jeu.



Cette partie de cache-cache commence comme une bonne chasse à l’Homme (sauf qu’on ne peut le tuer, en principe) : Remy Burke est poursuivi par Abhik Lee, il n’a que peu de cartes en main, il est facilement repérable et il n’a pas la carrure pour ce genre de jeu.



Le narrateur ? On ne sait pas. On dirait des esprits qui se faufilent et voient tout, nous l’expliquant ensuite. C’est un procédé qui fonctionne bien dans cette série de novella.



Le suspense est au rendez-vous et la tension aussi. N’allez pas croire que c’est juste une partie de "je me cache et tu essaies de me trouver", non, non, cela va bien plus loin que cela.



La Maison des Jeux est une institution toute-puissante, elle défait des gouvernements, elle place des hommes au pouvoir, le tout par l’entremise de ses jeux et de ses joueurs.



Il y a des complots dans l’air et depuis le premier tome, on sent qu’il se passe des choses pas nettes dans les coulisses, ce deuxième tome confirmant que ça magouille, sans que l’on sache encore ce que cela va donner, même si, vu l’année (1938), on sent venir l’affaire. Cela risque d’être épique.



"Le Serpent" nous présentait la Maison des Jeux, ses règlements et la partie jouée avait été hautement stratégique. Dans Le Voleur, je pensais que celle-ci le serait moins, mais non, la stratégie est bien présente, elle est magnifique, même et inattendue.



Une fois de plus, j’ai été bluffée par les joueurs et pas l’autrice qui a su mener sa barque pour nous amener là où il fallait, ménageant le suspense, les mystères, les magouilles politiques et me clouant sur place avec le final de cette novella.



Excellent, je n’ai rien d’autre à ajouter.


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La soudaine apparition de Hope Arden

Hope Arden a disparu: alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente, elle constate que les gens ne la voient plus, que ses parents ne pensent plus à elle, que ses ami.es l'ignorent, estompée en quelque sorte. Après en avoir souffert, Hope décide de s'en servir et devient une criminelle de haut vol dont personne ne se souvient jamais. Personne sauf…

L'idée de départ est excellente mais je ne sais pas pourquoi, cela ne fonctionne pas. Je pense que c'est un manque de rythme, pas assez de rebondissements ou trop de longueurs, je ne saurais pas dire quoi mais dès la fin du premier tiers je me suis un peu ennuyée et j'ai eu grand mal à finir, alors que je trouvais le sujet original.

À vous de voir.
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Les quinze premières vies d'Harry August

En Résumé : J’ai passé un bon moment de lecture à la découverte de ce roman qui propose, je trouve, un récit vif, entraînant et efficace. La grande force du récit vient clairement du personnage d’Harry August et surtout de la façon dont l’autrice le construit, ne se consacrant pas que sur son enquête, mais proposant un héros dense, complexe et d’une certaine façon attachant dans sa quête, ses questionnements, ses envies et ses faiblesses. Les personnages secondaires ne manquent pas non plus d’attraits, certains se détachant clairement, même si c’est vrai d’autres manquent quand même de profondeur là où ils auraient pu offrir plus. Concernant l’univers que construit le roman, je trouve que cette idée de ne jamais mourir en revivant à chaque fois sa vie, est intéressante et s’avère traité, je trouve, de façon solide et intéressante. Il y a, pour moi, un petit côté Docteur Who dans la construction de l’univers, se révélant vivante et percutante. Alors après, tout n’est pas non plus parfaite pour autant, je regretterai par moment un récit quand même trop bavard ainsi qu’une ou deux facilités ici ou là. Il y a aussi un Deus Ex Machina qui pourrait en déranger certains, mais qui pour ma part m’a paru bien amené. La plume de Claire North est simple, entraînante et efficace et je lirai avec plaisir d’autre de ses écrits.



Retrouvez la chronique complète sur le blog.
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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

🩵Chronique🩵



J’imagine que si la Grèce m’était contée, il y aurait des batailles, des merveilles et mille trésors enfouis. De tout temps, la Grèce a été racontée par les hommes. On ne fait plus état de leurs victoires, de leurs défaites, de leurs plus grandes histoires d’amours et de guerres auxquels ils ont tous participer de près ou de loin. Mais où sont les femmes? Je veux dire les actives, les meneuses, les guerrières? Pourquoi dans l’inconscient collectif, ce sont toujours les hommes qui mènent le jeu? Je dirai que juste pour cela, j’ai été voir ce que proposait Claire North avec cette réécriture féminine de la légende d’Ulysse, mais plus particulièrement, de celle de Pénélope Reine d’Ithaque, parce que finalement, il n’a pas l’air de vouloir pointer le bout de son nez, mais il faut bien maintenir le règne, avec ou sans lui, et la concurrence se bouscule aux portes…



Et voilà, que je me retrouve embarquée, dans une histoire trépidante sur une île paradisiaque, à observer de près, les agissements officieux et officiels d’une reine, sur la sellette…Et même soutenue par les déesses, même entourée de loyales Sœurs, elle sait qu’elle va devoir tisser une impressionnante toile de protection pour ne pas tomber sous la vengeance des uns, l’opportunisme des autres. On découvre une Reine discrète mais déterminée, une femme puissante sous l’apparence calme, une mère et épouse fidèle mais qui a perdu depuis longtemps la naïveté…De fil en aiguille, et de secrets en plans d’attaques, elle se révèle redoutable et aimante, au possible.



J’ai aimé cette revisite pour l’enchantement. Les poètes et les déesses qui tournent au-dessus de leurs têtes. L’ambiance terrible rythmée par les lunes, et le danger continu. La mer comme fond de décor et le chant qui s’élève comme un hymne à la liberté. J’ai plus qu’adoré la sororité qui se crée, comme par magie, entre les unes et les autres. Pour un premier tome, il y avait des longueurs, mais l’intention est tellement belle, que j’attends avec impatience le tome 2, pour être encore au cœur des vagues et des intrigues royales…La Grèce m’a été contée par Héra, et j’ai adoré sa voix, reste plus qu’à réveiller les poètes et le monde saura enfin, de quel bois, elles se chauffent, les femmes d’Ithaque…
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Sweet Harmony

Sweet Harmony, c’est un subtil mélange bien équilibré de drôlerie et de frayeur glaçante. C’est vrai, le résumé prête à sourire. Un bouton ! On imagine déjà la fille obnubilée par son image, à la fois produit et victime de son époque, des regards, des jugements sur l’apparence. On a un peu de peine pour elle, oui, mais dans le fond, on se fiche un peu d’elle, aussi. Parce que cela prend chez elle des proportions abracadabrantesques.



Et l’autrice se délecte de cela. On sent son amusement féroce derrière. Offrir à ce bouton l’incipit du roman met d’emblée celui-ci dans une position centrale. Peu à peu, il va grossir, gonfler. Passé la première page, on n’a que lui en tête, comme Harmony. Harmony, c’est moi, vous, tout le monde. Très vite, on rit un peu moins, là.



D'ailleurs, après le rire (coupable), l’autrice nous fait moins rire. Parce qu’elle n’épargne rien, à Harmony. On lit la descente aux enfers d’Harmony Meads. Et la narration est implacable. Parfois d’une ironie glaçante, ce qui rend le personnage encore plus malheureusement pathétique. Et toujours directe, sans fard. La plume est factuelle, froide et impitoyable, sans émotion. On a l’impression qu’Harmony est un rat de laboratoire que l’on observe cliniquement derrière une vitre, sans pouvoir intervenir. Une victime, de tout un système.



J’ai trouvé très maligne aussi la construction du texte. Celui-ci n’est pas linéaire. En effet, l’autrice utilise deux temps de narration. Le passé pour raconter des événements de la vie d’Harmony. Et puis des tableaux au présent, comme des arrêts sur image d’un film dont on connait la fin. Dans ces passages au présent, l’autrice raconte d’année en année l’évolution d’Harmony. Ce qui rend ces passages encore plus difficiles, c’est qu’on sait qu’ils nous amènent inéluctablement à une chute, ce qui rend le ton, là encore factuel et presque détaché, cruel. J’ai adoré aussi l’effet boucle, un chapitre à la fin reprenant le premier. Pour moi, cette novella se lit d’ailleurs ainsi, comme une boucle, un éternel recommencement.



Cette histoire est le miroir très sombre, très noir, de notre propre société contemporaine.

Au-delà de ce que vit Harmony, ce sont toutes les dérives de notre société actuelle qui sont dépeintes ici.

Et Claire North en profite pour taper, sans retenue, sur tout un paquet de trucs pourris de notre époque. Ce faisant, elle pointe les risques que l’on connait bien : la perte de bon sens, de ce qui nous rend humains, l’effacement de frontières à ne pas dépasser (notamment en termes d’éthique). Et puis cette relation mère-fille si dure… !

Le positionnement de l’autrice est d’ailleurs très malin. Le roman est court, donc pas le temps de faire un blabla moralisateur à chaque fois. L’autrice « se contente » d’envoyer une punchline en pleine tronche à chaque fois, et nous laisse nous rendre compte nous-mêmes de l’absurdité et de la férocité du monde dans lequel on vit. De ce fait, nulle morale, nul discours catastrophiste, et même si on saisit bien ce que l’autrice pense de tout ceci, elle le fait de manière si intelligente, retranchée derrière cette narration factuelle, qu’on n’a pas l’impression de lire une leçon sur les dangers de ceci ou de cela.



Ce qui est dérangeant dans ce texte, c'est qu’Harmony peut être nous, demain. Quels choix ferions-nous ? Jusqu’où serions-nous prêts à aller pour sauver notre peau ? Pour exister ? On pourrait penser qu’une fois qu’on a vécu l’enfer qu’on s’est infligé, on a compris et retenu la leçon. Mais je pense qu’une fois qu’on a mis la main dans le cercle vicieux, qu’on a accepté de perdre son humanité pour survivre, on est prêt à recommencer. C’est comme une addiction… C’est ainsi que j’ai compris cette novella, dont la fin m’a désespérée par son cynisme. Mais pour en avoir discuté avec d’autres lecteurices, certaines personnes y ont lu quelque chose de plus optimiste. Peut-être le texte est-il lui-même le miroir de notre état de pensée… A vous de vous faire votre propre idée, donc !
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Sweet Harmony

Après un premier passage remarqué dans la collection « Une Heure Lumière » du Bélial avec sa trilogie « La Maison des Jeux », Claire North revient en ce début d’année avec une autre novella, « Sweet Harmony ». L’autrice opte cette fois pour la SF et met en scène dans un futur plus ou moins proche une jeune femme d’une vingtaine d’années, Harmony Meads, qui vivait jusque là une vie de privilégiée dans les beaux quartiers de Londres. Certes, elle ne gagne pas une fortune en tant qu’agente immobilière, mais grâce à son fournisseur de santé Fulllife, elle dispose de quantité d’extensions qui, au moyen de nanos, sculptent son corps, le préservent et lui donnent un nombre considérable d’avantages qui lui permettront sans doute, à terme, de monter très haut. Seulement voilà, toutes ces extensions qui musclent, retirent la graisse, donnent un teint frais, des dents parfaites ou encore un maintien superbe, coûtent cher. Trop cher. Lorsque, un matin, la jeune femme se réveille contre toute attente avec un bouton sur le visage, elle apprend que l’entreprise Fullife a décidé d’arrêter la majorité de ses extensions (sauf celles qui préservent sa santé) et ne les réactiveront que lorsqu’elle se sera acquittée de la coquette somme qu’elle leur doit. Très vite, des désagréments totalement oubliés viennent se rappeler à son bon souvenir : cellulites, bourrelets, acné, mal de dos… Évidemment, cela va avoir un impact sur l’image qu’elle a d’elle-même, mais aussi sur sa carrière puisqu’on lui fait vite comprendre que, sans son physique de rêve bâti artificiellement, elle ne convient plus pour exercer dans une prestigieuse agence de la capitale londonienne. Une lente descente aux Enfers commence alors pour Harmony, qui est également rattrapée par tous les crédits à la consommation qu’elle avait contracté afin de se payer ses extensions.



La novella de Claire North est une satire ainsi grinçante de la dictature des apparences et de ce qu’elle peut nous pousser à faire. Tout est faux, chez Harmony, sauf sa détresse qui aura au moins le bienfait de lui faire prendre du recul sur ses choix de vie et sera à l’origine de rares moments de sincérité. Le texte est habilement construit dans le sens où il alterne entre différentes périodes de la vie de la jeune femme que l’on découvre à la fois au moment du « drame » mais aussi avant, l’autrice remontant progressivement le fil de sa vie pour que le lecteur comprenne comment elle en est arrivée là. La perception que l’on a de l’héroïne change alors subrepticement à mesure que l’on découvre les circonstances dans lesquelles elle a souscrit toutes ces extensions, notamment une relation toxique avec un conjoint manipulateur et particulièrement odieux. Ces aller retour dans le temps renforcent le dynamisme du texte qui se lit d’autant plus rapidement que la plume de Claire North se révèle toujours aussi agréable. Harmony n’est pourtant pas une protagoniste très attachante : le désespoir et la colère la rendent agressive, elle est obnubilée par son image et son corps qu’elle souhaite parfait, et surtout elle porte un regard plein de mépris sur celles et ceux qui n’ont pas été capables, selon elle, de « s’augmenter » de façon aussi efficace et judicieuse qu’elle. La Haromny plus jeune, en revanche, suscite plus d’empathie au point que, quand bien même on sait parfaitement quel sera le chemin qu’elle empruntera, on espère malgré tout qu’elle parviendra à se sortir de sa situation en apparence inextricable. L’autrice nous donne finalement assez peu d’aperçus de la société du future dans laquelle évolue Haromny puisqu’elle se consacre exclusivement au parcours de son personnage, mais, celle-ci étant le reflet de son époque, on parvient à se faire d’elle une image assez précise. Avec beaucoup de mordant, Claire North dresse donc en filigrane le portrait d’une société cynique, uniquement focalisée sur l’apparence, où le corps peut être modifié à l’envie et est désormais lui aussi considéré comme un bien de consommation comme un autre.



Avec « Sweet Harmony », Claire North dresse le portrait d’une société futuriste glaçante dans laquelle les humains ont la possibilité de modifier leur corps à l’envie pour se rendre plus jeunes, plus beaux, plus charismatiques. A travers la descente aux Enfers d’une jeune femme engluée dans les crédits à la consommation et forcée de renouer avec son corps naturel, l’autrice nous propose une satire assez caustique de l’un des travers de notre société moderne, le culte de l’apparence.
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

C’est avec crainte et impatience que j’attendais le dernier opus de La Maison des Jeux, dont les deux premiers tomes m’avaient fait découvrir un monde où tous les événements qui s’y produisent sont liés aux jeux, dans cette fameuse "Gameshouse" où l’on pouvait gagner des années de vie en plus (ou en moins) comme y perdre son âme, sa famille.



Le Grand Jeu allait avoir lieu, un jeu grandeur nature (comme bien d’autres), à une grosse différence près : le joueur Argent allait affronter la Maîtresse de Jeu.



Ma crainte était que le dernier tome ne soit pas à la hauteur des deux premiers et en effet, bien que le scénario soit toujours original, que les personnages soient complexes, que le rythme soit élevé, il m’a semblé que c’était plus un jeu de grosse baston qu’un jeu d’échec, même si ce jeu a lieu sur la planète entière, que cette partie est réelle (comme toutes les autres) et que des hommes vont mourir, des fortunes disparaître, des pays et des empires s’effondrer,…



Un jeu d’échec, c’est raffiné, stratégique, et là, on nous offre plus des jeux de guerre, à coup de missiles, de mitraillages en règle, d’assassinats de pions divers et variés, mais nous sommes loin des raffinements de jeux aperçus dans les deux premiers tomes (même si des pions y mourraient aussi).



Certes, je n’y connais pas grand-chose dans les échecs, mais j’aurais aimé d’autres opérations que "pions contre pions" afin de m’immerger dans la complexité et la subtilité des échecs, sans pour autant entrer dans des détails uniquement connus des joueurs d’échecs. L’équilibre n’est sans doute pas évident à trouver, mais vu le niveau des précédents opus, je m’attendais à mieux qu’à cette artificialité qui apparaissait de temps en temps.



Certes, dans ce jeu d’échecs grandeur nature, des rois sont tombés, des pays sont entrés en guerre, des cyberattaques ont eu lieux, il a fallu sélectionner les bons pions, activer les bonnes personnes, celles que l’on possédait, qui nous devaient un ascenseur, contrer l’adversaire, ne pas lui laisser voir ses pièces maîtresses, ruser, s’enfuir, se planquer et roquer (interversion de la tour et du roi, permettant à ce dernier de se cacher)…



Là, pour le coup, c’était très intéressant de faire le parallèle entre les coups des deux joueurs et ce qui se passait dans le monde : terrorismes, guerres, chutes de gouvernement…



Mais à la fin, cela devenait lassant et je n’ai pas ressenti le même plaisir que pour les deux novellas précédentes dont les scénarios étaient plus fins, plus travaillés, plus stratégiques.



Pourtant, malgré mes bémols, ce dernier tome n’est pas mauvais et l’action finale est stratégiquement très bien faite, notamment avec la présence de deux anciens personnages que l’on a suivis dans les autres opus.



Les deux joueurs qui s’affrontent sont complexes, surtout Argent, qui veut gagner pour faire tomber la Maison des Jeux, responsable de trop de morts. Mais pour y arriver, Argent doit lui-même envoyer des tas de personnes au tapis (au cimetière, devrais-je dire) puisque dans le Grand Jeu, on doit utiliser ses propres pions.



Ambivalence. Hélas, j’ai moins accroché avec lui qu’avec Thene ou Remy Burke (tome 1 et 2) et il reste encore des zones d’ombre sur ce personnage qui était mystérieux.



Malgré tout, j’ai apprécié ce tome pour les réflexions qu’il pousse à faire : nous ne sommes que des pions sur l’échiquier mondial.



Nous sommes manipulés par les grands de ce monde : on nous fait croire ce que l’on veut que nous croyons, certaines choses sont mises en scène pour nous faire aller dans le sens que l’on veut que l’on aille (Hitler l’avait fait en déguisant des soldats allemands en polonais pour les accuser ensuite d’une attaque), certains récupèrent des événements tragiques pour leur compte (buzz, faire des affaires, du chiffre, du business) et tout ce qui se passe autour de nous est orchestré (ou récupérés) par les puissants, les grandes puissances, les gouvernements et nous n’avons rien à dire, juste subir leurs jeux de pouvoir, leur guerre des trônes.



Attention, je suis loin de sombrer dans le négationnisme, ce n’est pas l’objet de mon message. Mais les politiciens, lobbyistes (et autres) sont des acteurs patentés, capables de dire blanc et de faire noir, de manipuler les gens, comme les joueurs de la Maison des Jeux…



Un dernier tome qui n’arrive pas à la cheville des deux autres, néanmoins, il y a des bonnes idées dedans et si elles avaient été plus travaillées en finesse, on aurait eu un excellent opus.


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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

J’ai adoré ce premier volet de la Maison des jeux, intitulé « Le serpent », que nous propose Claire North (ou plutôt Catherine Webb de son vrai nom).



L’intrigue est d’une originalité folle, le rythme est endiablé, le propos est captivant.



Claire North nous emmène à Venise au 17ème siècle.



Thène est une jeune femme mariée avec Jacamo de Orcelo, un homme beaucoup plus vieux qu'elle, adepte des jeux et de l’alcool dans lesquels il dilapide la dot de sa jeune épouse. C’est une vie de brimades, dénuée d’amour que vit la pauvre Thène qui malgré tout garde la tête haute.



Le vieux Jacamo, accompagné de Thène, va s’inviter dans la Maison des jeux, établissement mystérieux dans lequel nous trouvons une basse loge où des jeux traditionnels (tarot, échecs, majhong, etc.) sont proposés, où les joueurs parient de l’argent, et où sont repérés les joueurs les plus talentueux.



Ceux-là sont conviés dans la haute loge par la maîtresse des jeux. Là le plateau prend d’autres dimensions : il est grandeur nature, à l’échelle d’une ville, d’un pays, d’un continent ou du monde entier. Les cartes proposées sont des hommes et des femmes à utiliser par les joueurs. On mise non pas de l’argent mais de la vie, des souvenirs, ou bien plus encore…



Thène va être repérée, la voici conviée à une partie de tarot grandeur réelle, son plateau de jeu est la ville de Venise et son objectif est d’amener son « roi » vers une place prestigieuse au sein du tribunal suprême. Elle gagne : elle intègre la haute loge, elle perd : elle perd tout.



L’auteure emploi étonnamment un « nous » imprévu. Elle prend ainsi à témoin le lecteur comme quasi membre de la haute loge et spectateur privilégié du jeu qui se déroule devant ses yeux.



L’ambiance est étrange et captivante. C’est bien écrit, le rythme est haletant. Le mystère est constamment présent. Ce court roman est un page-turner diablement efficace.



J’ai été totalement conquise et c’est sans retenu que j’ai ouvert le tome 2.

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