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Critiques de Catherine Webb (486)
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Bien souvent, entre moi et une novella de chez Le Bélial, ça passe ou ça casse. Ici, ça passe tout en cassant la baraque !



Cette novella fantastique a tout d’un Game Of Thrones (en version non sanguine), tant la politique et les manipulations en tout genre sont légion.



Le plus haut poste est à pourvoir, au Tribunal Suprême et les prétendants au trône sont des pions que quatre joueurs vont déplacer au fil du jeu, utilisant d’autres personnes comme des cartes à jouer.



Thene, notre joueuse, est une jeune fille juive, mariée de force à un crétin qui avait des vues sur son argent. Si son mari perd des sommes indécentes au jeu, Thene, elle gagne et c’est pourquoi elle sera choisie pour participer à ce jeu grandeur nature, mis au point par la mystérieuse Maîtresse des Jeux, la maîtresse de la Haute Loge.



Ce jeu, c’est comme un jeu d’échec grandeur nature, une sorte de partie de cartes, un jeu de tarot, sauf que c’est tout ça, sans être ça… C’est le jeu des rois. Le principe est de faire gagner son pion, oups, pardon, sa pièce. Interdiction de tuer l’adversaire.



Thene est une jeune fille intelligente, attachante, même si on saura peu d’elle (comme quoi, il est possible de créer des personnages attachants sans en dire trop).



La novella se suffit aussi à elle-même, avec peu de pages (154), tout est dit : le suspense est maîtrisé, le jeu est abouti, d’une grande stratégie, les personnages clairement identifiables, l’univers est riche, travaillé, ce qui donne un jeu politique des plus subtils où rien n’est jamais vraiment sûr et où les illusions pourraient être présentes. Politique et illusion sont des synonymes.



On est tellement pris dans le récit que l’on arrive à oublier que les pions sont des êtres vivants et que c’est avec leur vie que l’on joue, puisque ceux-ci sont redevables à la Maison des Jeux et qu’ils sont "prisonniers" des tentacules de la maîtresse. Et on peut tenir les gens de mille et une façons.



Et puis tout à coup, paf, l’autrice nous rappelle que ce ne sont pas des numéros ou des cartes à jouer, mais des êtres humains ! Merci pour cette piqûre de rappel au travers des pensées de Thene.



Bravo aussi d’avoir mis une femme en premier plan, alors qu’à cette époque, la femme n’avait aucun droit et on nous le rappellera quelques fois, notamment au travers du comportement des hommes. Une femme est sous-estimée, ce qui est une grave erreur (mais pas grave, continuez de le penser).



Une novella magistrale, faite de complots, d’alliances, de crochets du pied, de poignard dans le dos, de pardon ou non, de stratégie implacable, de calculs savants, de lâcher prise pour mieux sauter, de retournements de situation, de réflexions poussées…



C’est implacable, c’est retors, c’est magistral et on le lit d’une traite afin de savoir ce qui va se passer.



Le petit plus est ce narrateur, qui semble tout observer, être omniscient et qui s’adresse à l’héroïne Thene comme s’il était une sorte de Jiminy Cricket virevoltant autour de sa personne.



Une lecture captivante, une lecture où le fantastique est présent, mais c’est ténu, tout en étant une pièce maîtresse de l’échiquier. Pas de magie à la HP, mais un univers qui est clairement différent et où certaines choses sont possibles, comme de vivre très longtemps.



Une fois de plus, j’ai bien fait de persévérer avec les novellas de cette collection. Ce n’est pas toujours des rencontres marquantes ou appréciées, j’ai eu mon lot de déception littéraire, mais quand ça paie, ça paie bien !


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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Bangkok, 1938. Rémy Burke se réveille dans sa chambre d'hôtel après une nuit bien arrosée et sans bien se souvenir de ce à quoi il s'est engagé après sa soirée à la Maison des Jeux, cet établissement pas comme les autres où le jeu se déroule grandeur nature et où l'enjeu se compte en années de vie, souvenirs ou grand amour. Il découvre qu'il lui reste à peine 30 minutes avant le début d'une partie de cache cache contre le mystérieux Abhik Lee, à peine le temps d'attraper un sac et de fuir dans ce qui va s'avérer une course éperdue et inégale...



Après Venise au XVIIe siècle et l'excellent premier tome Le Serpent, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé la mystérieuse Maison des Jeux et ses parties sans pitié où les pièces du jeu sont des humains, le plateau un pays ou un continent et l'enjeu souvent colossal. Ici changement de décor, nous voici dans le Bangkok de 1938 où les puissances coloniales, France et Angleterre en tête, se disputent les richesses de la Thaïlande tandis que le Japon veille, prêt à fondre sur le pays sous le prétexte de le libérer de l'oppresseur. Quant au jeu, loin des intrigues alambiquées du premier tome et de son jeu de plateau, voici un grand classique de notre enfance : le cache cache. La règle est toute simple : une manche par adversaire, chacun étant chasseur puis chassé, celui des 2 qui est resté caché le plus longtemps gagnera la partie. Mais quand on s'appelle Rémy Burke, un occidental facilement reconnaissable au milieu de tous les thaïs et qu'on doit affronter le redoutable Abhik Lee qui semble disposer de multiples "pièces" prêtes à lui servir d'informateur et à traquer sans répit son adversaire, la partie va s'avérer dangereusement déséquilibrée.



Le roman commence donc sur les chapeaux de roue, une fuite éperdue dans Bangkok puis dans la campagne thaïlandaise et j'ai adoré son ambiance dès les premières pages. L'auteure réussit le parfait dosage entre suspens et tension, la moindre halte, la moindre rencontre pouvant être fatale à Rémy tant son adversaire a acheté des informateurs partout, et entre descriptions passionnantes de la Thaïlande des années 30, son petit peuple des campagnes, sa politique complexe et ses intrigues de palais, sa jungle et ses forêts inhospitalières (surtout pour un Occidental mal préparé). Bref j'ai vraiment plongé dans ce récit et ne l'ai plus lâché, me régalant à chaque page, d'autant que le récit et le style ajoutent au plaisir, l'auteure continuant à manier à la perfection son procédé consistant à faire parler un narrateur omniscient qui souvent observe et commente la scène de loin. En parallèle on commence à en apprendre un peu plus sur la mystérieuse Maison des Jeux et surtout à s'interroger sur ses réelles motivations.



Ce Voleur a donc été un gros coup de coeur pour moi, un petit livre vite lu mais plein de bonnes idées et de détails passionnants avec une conclusion qui clôt habilement l'intrigue tout en laissant ouvert le mystère pour la suite. J'ai hâte de me procurer le tome 3 pour voir dans quel nouvel univers Claire North va nous emmener et pour peut-être percer le secret de la Maison des Jeux !
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

Après un premier tome très attrayant, la collection Une Heure-Lumière des éditions du Bélial’ nous offre Le Voleur, novella de Claire North traduite en France pour la rentrée 2022, qui poursuit la saga de La Maison des Jeux !



Cache-cache thaïlandais

1938, Remy Burke se réveille à Bangkok. Mal au crâne, gueule de bois et, cerise sur le gâteau, le dénommé Argent le toise de son regard inquisiteur. Remy s’est fait avoir, et dans les grandes largeurs en plus. Un autre joueur aguerri de la Maison des Jeux, Abhik Lee, l’a attiré dans un triple piège : celui de la boisson pour l’inciter à jouer et à miser rien de moins que toute sa mémoire, ensuite celui de la Thaïlande où il a ses habitudes alors que Remy n’y a aucun allié, enfin celui du cache-cache car il s’agit bien d’une partie de cache-cache grandeur nature qu’il a accepté de jouer dans ce pays où il apparaît vite comme très reconnaissable, et donc une cible, à cause de son look d’Occidental. Dans ce décor exotique, tout devient possible puisqu’Abhik Lee semble bénéficier d’une main exceptionnelle, avec des cartes toutes très puissantes qu’il joue de façon méthodique.



Des enjeux qui nous dépassent

Tant dans la mise en scène de ce cache-cache géant que dans le fonctionnement de cette Maison des Jeux, les enjeux semblent dépasser les protagonistes. Constamment, la tension est présente parce que Remy débute comme celui qui doit se cacher de son adversaire, Abhik Lee. C’est ce dernier qui a des atouts en main pour le trouver, à commencer par des « cartes », des personnes qu’il peut jouer, par exemple des soldats, des directeurs de la police locale, des marchands et autres. Toute personne rencontrée par Remy sur la route devient automatiquement suspecte à ses yeux, alors qu’il ne tente que de fuir et de survivre, en dissimulant au mieux sa condition d’Occidental en pleine Thaïlande. Mais, au-delà de ça, une double question le taraude tout au long de sa course : pourquoi Abhil Lee l’a-t-il ciblé, lui, et comment a-t-il fait pour avoir un jeu aussi minutieusement concocté à son avantage ? Le fonctionnement même de la Maison des Jeux, de sa Maîtresse, de ses Arbitres, semble alors tenir à bien peu de choses…



Serpent, Voleur et Maître

À travers trois novellas, ou romans courts (tout dépend comment on voit les choses), Claire North met en place un univers d’histoire secrète tout à fait passionnant. Elle ne réécrit pas l’histoire, mais lui donne une dimension complotiste et mégalomane tout à fait passionnante. En effet, la Maison des Jeux semble être une entité pluriséculaire, qui se permet de faire apparaître ses succursales un peu n’importe où et à toutes les époques, du moment qu’elle peut user de personnes soumises à son bon vouloir et de joueurs prêts à tout pour récupérer richesses, dons, capacités et même années de vie supplémentaires. Autant dans le Serpent, nous découvrions le principe du jeu, par l’intermédiaire d’une nouvelle entrante dans cette danse macabre, qui apprenait de façon forcée les règles du jeu. Dans Le Voleur, c’est différent : nous connaissons bien le principe, pour découvrir maintenant qu’il peut se fausser très facilement, et ce d’autant plus quand les enjeux sont énormes. Enfin, dans le Maître, dernier volet qui devrait sortir au début de l’année 2023 en France, il nous est annoncé un règlement mondial du conflit pluriséculaire qui oppose certains des joueurs les plus aguerris, serait-ce un revisite de la Deuxième Guerre mondiale ou bien un tournant plus science-fictif ? Hâte d’y être…



C’est toujours un plaisir de retrouver La Maison des Jeux, ici avec un antihéros pris à son propre piège qui se démène tant bien que mal pour survivre.
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Dans une Venise du XVIIe siècle, une femme, Thene se voit proposer de jouer à un jeu à l'échelle de la ville, le jeu des Rois. Elle est opposée à d'autres joueurs, chacun d'entre eux ayant accès à des Atouts leur permettant d'avancer dans le jeu.

Cette série avait attiré mon attention par sa couverture, son résumé mais même si l'intrigue est assez prenante, l'ensemble reste froid, beaucoup de points sont sous-entendus, peu d'émotions. J'ai pourtant aimé le concept : comme une partie d'échecs, il faut prévoir ses coups d'avance à la différence qu'on ne peut que spéculer sur les coups des adversaires.

Peut-être lirai-je la suite dans quelques temps...
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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

Quand on associe dans le même livre une écrivaine avec la réputation de Claire North et ma mythologie chérie avec le prisme féminin des femmes d'Ithaque, patrie d'Ulysse, cela ne pouvait que m'obliger à courir acheter Pénélope, reine d'Ithaque. Peut-on dire que l'expérience fut à la hauteur de mes attentes ? Non, oui, plutôt, pas vraiment... C'est compliqué et je crois qu'il en fut de même pour mes camarades de lectures qui ont eu la bonté de m'accompagner, à savoir Steven, Audrey et Océane.





Nous partions pourtant conquis, du moins par l'objet et l'intention dûment énoncée de l'autrice : redonner sa place aux femmes qui ont encore une fois été effacée de l'histoire ou bien trop réduite à leur statut d'épouse et mère. Hauteville avait en plus mis les petits plats dans les grands avec une édition reliée en sus de la brochée, donnant en plus accès à de jolis cadeaux si on l'achetait en avance et qu'on le faisait valoir à l'éditeur. Avec sa couverture rappelant les céramiques grecques, ses dorures et son jaspage, la fan de beaux objets que je suis n'a pu que craquer, même si au final je trouve le cartonnage un peu léger et le jaspage moins abouti que d'autres que j'ai pu voir.



J'aurais dû me méfier de ma première rencontre avec l'autrice : La maison des jeux, qui avait aussi été mitigé même si pas pour les mêmes raisons. Mais je pensais que ça venait de moi vu son succès auprès des autres lecteurs, d'où sa seconde chance ici... Mais ça ne l'a pas fait non plus. Pourquoi ? La première et presque unique raison tient malheureusement à la plume de l'autrice beaucoup trop froide, beaucoup trop maladroite et familière également. Elle n'a pas eu la poésie et le sens du drame que j'attends dans ce type de récit, hormis dans les ultimes chapitres et pour un premier tome de plus de 500 pages, c'est un peu tard quand même. Heureusement tout ce même que c'est un premier tome et non un volume unique sinon la déception aurait été plus rude.



J'ai pourtant aimé le choix de l'autrice dans un premier temps, et je crois avoir été l'une des seules dans notre groupe. Je trouvais original de suivre justement avec ce regard froid donné par Héra, la narratrice, qui regarde tout ça du haut de sa divinité. Cela me rappelait ces narrateurs en mode oiseau qu'on trouve parfois au début des films / séries et qui survolent l'ensemble des lieux. Malheureusement, l'autrice en est un peu restée coincée là et c'est tout le problème.



Cependant, je dois aussi reconnaître que j'ai beaucoup aimé apprendre à découvrir le quotidien des femmes d'Ithaque à travers ses yeux. Ce fut un réel plaisir de suivre tous ces portraits de femmes : reine comme déesse, servante comme esclave, épouse comme fille, libre comme pourchassée. Claire North n'oublie personne et donne corps à chacune. Elle nous les présente comme des femmes fortes, malignes, décriées et malmenées par les hommes, mais ayant de la ressource pour préparer une sorte de résistance souterraine surprenante afin qu'Ithaque reste libre en attendant le retour de son roi, libre contre les pirates qui l'attaquent, libre contre les prétendants de Pénélope, sa reine, qui l'assaillent. Et à défaut d'être passionnant, car c'est délayé dans de bien trop nombreux banquets virils avinés, ce fut très puissant avec un dénouement percutant.



J'ai trouvé une belle force dans les portraits de Pénélope, son esclave Leanira, son "amie" Clytemnestre l'épouse d'Agamemnon, et Electre la fille de celui-ci. Il leur arrive souvent ce qu'il y a de pire pour des femmes, mais elles ont un courage, une force et une intelligence qui force le respect. Le portrait de Clytemnestre est celui qui m'a frappée en premier et elle sera tel un fil rouge guidant les autres à travers ce tome. Puis on sera frappé par le destin et le réalisme d'Electre, héroïne discrète, avant de réaliser toute la ruse de Pénélope et Leanira. J'ai adoré ! En particulier dans les tout derniers chapitres.



Cependant, il faut avouer que ces belles intentions, de récits de femmes fortes qui résistent à leur façon à la domination masculine et aux exactions de leurs représentants : père, époux, fils, amis, sujets... sont noyées justement sous les trop nombreuses descriptions du quotidien de ceux-ci. Certes j'aime les récits historiques détaillées retranscrivant richement les décors mais ici, entre le ton trop familier de l'autrice qui casse l'ambiance, sa vision anachronique de l'époque qu'on sent percer un peu partout et surtout ses longueurs et répétitions, j'avais l'impression de tourner en rond et de vivre un jour sans fin... ce qui m'a un peu gâché mon plaisir, sans parler des noms et noms de personnages que je n'arrivais plus à situer parfois car ils ont 2 lignes avant de revenir 100 pages plus tard... Et sentir en plus monter ma colère contre ses hommes et voir ceci se répéter en prime, n'a pas aidé. J'aurais bien mis un bonne fessée à Télémaque par exemple et castré plus d'un mâle de l'histoire, pour ne pas dire plus... Rester à Ithaque fut donc intéressant pour découvrir progressivement, grâce à notre persévérance, la résistance intelligente, brillante même des femmes. Mais rester à Ithaque fut aussi un chemin de croix, tant la narration était molle, sans enjeu clair pendant longtemps et sans réelle tension. On m'a habitué à mieux en récits mythologiques.



Je saluerai donc l'intention de Claire North sur ce premier tome du Chant des déesses qui porte si bien son nom et nous fait entendre (un peu trop) la voix froid et lointaine de celle-ci, alors qu'on attendait tous dans notre lecture commune, celle plus chaleureuse des habitantes d'Ithaque si bien représentées, qu'elles soient anonymes ou célèbres, reines, déesses, suivantes ou esclaves. Ces femmes, filles, épouses et/ou mères m'ont séduite, fascinée, marquée dans ce monde qui ne leur est pas prédestinée. J'aurais aimé que l'écriture soit à la hauteur de leur force, de leur courage et ce ne fut le cas que dans les ultimes pages de ce tome. Alors ce n'est pas la chronique d'un coup de coeur que je vous livre, pas plus que celle d'un échec, mais celle d'une lecture qui m'a interpelée et que j'aurais aimé plus humaine.
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

C'est un micro mini phénomène d'insinifiance émue mais voilà, ce livre est ma millième critique céans. Certes 999 c'était déjà pas mal non plus, mais voilà le bouquin 1000 ème, ça en jette, et c'est quand même plus sympa pour arrondir les chiffres.



Oui donc ce petit livre est un bel objet, deuxième livre que je possède de cette collection soignée, il s'ouvre et s'effeuille avec plaisir. On y suit pas à pas les manœuvres de l'héroïne pour non pas simplement jouer mais briller, gagner dans une partie de jeu grandeur nature. On navigue en fin de lecture encore dans le brouillard sur toute cette organisation qui permet ce genre d'événements, mais comme c'est le premier livre d'une trilogie je me dis que peut être le lecteur en apprendra plus dans le futur. Et donc, on dévore ces pages avec plaisir. C'est assez plaisant d'y voir un personnage observer, apprendre et s'émanciper dans un jeu où elle n'avait pas forcément le rôle principal au départ.



Néanmoins je n'ai pas non plus kiffé mon œuf surprise à la salmonelle ni ma pizza à l'escherichia. Déjà parce que petit livre oblige, c'était ma lecture de tram, et que par courtes sessions de quarts d'heure il m'a fallu revenir souvent en arrière pour remettre une carte sur le nom des personnages-non-joueurs (un petit marque page résumé style horde du contrevent, n'aurait pas été du luxe pour ma mémoire en fuite).

Ensuite j'ai dû plusieurs fois relire des phrases car je ne comprenais tout simplement pas ce que j'avais sous les yeux (peut-être l'effet épisodique du tram me direz-vous ou juste ma blondeur intellectuelle).

Enfin j'espère que les deux livres suivront rapidement car de fait, l'histoire est succincte et sans réelle incursion dans l'univers, elle tient plus d'une introduction, d'un plateau de jeu que d'un roman, et je pense que je risque rapidement d'oublier ce que j'ai lu et entre lu au sujet de cette intrigante et inquiétante maison des jeux.



[1000 ème critique]
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Les quinze premières vies d'Harry August

Comment ne pas être intrigué par le résumé de « Les quinze premières vies d’Harry August » ? J’aime beaucoup les histoires de boucle temporelle et ce roman ne m’a pas l’air de faire beaucoup parler de lui. Voilà qui suffit largement à attirer mon attention. Alors, qu’en ai-je pensé ?



Dans ce roman, certaines personnes naissent à nouveau dans le même corps après leur mort. Ils naissent au même endroit, au même moment, et répètent la boucle. L’idée est donc que lorsqu’ils modifient quelque chose, il y a comme un reset de la réalité, ce qui pourrait impliquer une irresponsabilité de leur part et les pousser à faire tout ce qu’ils ont envie. Mais non : il existe une société secrète qui opère afin d’empêcher les ouroboriens un peu trop ambitieux de réaliser leurs fantasmes d’un monde meilleur. Car les conséquences de nos actes sont tellement complexes que ce qui peut sembler comme une bonne idée peut finalement à de menus soucis comme la fin du monde, et aboutir à la mort de nombreuses personnes dans la réalité concernée.



L’idée de vivre plusieurs vies permet également de tester plein de possibilités et d’emmagasiner un nombre incroyable d’informations. Les ouroboriens testent souvent plusieurs types d’études, apprennent de multiples langues, s’amusent à s’approcher des grands événements historiques… Ce qui nous pousse à nous demander ce que nous ferions si nous pouvions vivre plusieurs fois. Mais bien sûr, tout n’est pas rose. La folie guette souvent les jeunes ouroboriens pendant leur deuxième et leur troisième vie. Il leur est souvent impossible de se lier à des personnes normales, qu’ils appellent les linéaires. Claire North creuse donc bien son sujet et explore de multiples dimensions de ce à quoi un semblant de vie éternelle pourrait ressembler.



Nous suivons donc les multiples vies d’Harry August, anglais rouquin, quasiment orphelin, qui possède une mémoire infaillible et expérimente ses existences. J’ai trouvé le personnage plutôt attachant, même si le fait qu’il soit le narrateur a tendance à parfois créer de la distance avec son lecteur. Mais cela nous aide à comprendre son point de vue, le fait que ses multiples vies le transformaient en un observateur, un analyste des actions politiques et sociales qu’il vit à répétition. On voit par ailleurs bien son évolution de jeune homme qui découvre sa particularité vers un être à la fois prudent mais aussi qui n’hésite pas à agir pour sauver ce qui peut l’être.



Harry finit en effet par se lier d’amitié avec un homme brillant mais qui cherche à modifier le monde. A l’améliorer, comme on l’a vu dans la précédente partie. On suit donc avec intérêt cette relation évoluer au fil des vies. Mais aussi les évolutions du plan d’Harry au fil de ses vies. Car c’est pour lui l’occasion de construire un plan sur quasiment dix vies afin de trouver comment arrêté la fin du monde prophétisé sur son lit de mort par une enfants des vies précédentes. On voit aussi ses regrets, la difficulté de créer du lien.



Les chapitres de Claire North sont courts, ce qui permet de garder un bon rythme la plupart de la durée du roman. La narration saute souvent d'un sujet à un autre au fil des chapitres. Harry August alterne entre des moments de réminiscence, des souvenirs marquants, et des passages plus rythmés liés à la trame générale du livre. L'écriture est agréable et souvent ironique, notamment grâce au détachement du personnage principal. Voilà qui permet d'échapper au total désespoir pessimiste qu'on aurait pu attendre de sa part.



Cependant, la volonté d'écrire des chapitres rapides n'est pas toujours suffisante. En effet, j'ai trouvé certains éléments un peu longuets à la lecture. C'est notamment le cas dans le deuxième quart du roman, où Harry nous raconte ses deuxièmes et troisièmes vies. Mais cela arrive aussi avec certaines anecdotes qui ralentissent l'intrigue à des moments où l'on a vraiment envie de savoir la suite. Je pense que ce choix est là pour nous expliciter la manière de pensée du personnage, qui se rappelle des événements au gré du temps sans que le rapport soit évident, par association d'idées.



Les quinze premières vies d'Harry August est un roman prenant qui ne manque pas d'accrocher son lecteur. Le concept est très intéressant, notamment l'idée que certains humains revivent leur vie à l'infini. Claire North en profite pour développer un univers riche et cohérent, entre sociétés secrètes, modifications du temps et multiples expériences. Le narrateur est attachant, bien qu'un peu détaché, mais on apprécie son ironie par rapport à sa situation. Dommage cependant que le rythme pâtisse d'un choix narratif qui opte pour des digressions qui coupent l'action. Mais globalement, c'est un roman de SF parfait si vous aimez les intrications temporelles, l'histoire et les ambiances british.
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Du bout des doigts

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions DELPIERRE pour cette découverte. En lisant le résumé , je ne savais pas du tout à quoi m'attendre , mais pourquoi pas!



Dans "Du bout des doigts " (également connu sous le titre de "Touch") , Claire North (alias Catherine Webb ) , nous entraîne à le rencontre de Kepler. Et dès la scène de départ pour le moins rapide et rythmée , le lecteur prend conscience que le héros n'est pas tout à fait ordinaire.



Kepler est un fantôme qui se déplace de corps en corps au gré de ses envies , traversant l'histoire et par la même nous la racontant . Mais traqué par des tueurs bien décidés à l'éliminer, il doit fuir et tenter de découvrir qui souhaite sa disparition avec un tel acharnement. Il se lance alors dans un voyage, visant à remonter les étages d'une conspiration internationale.



Je n'en dévoilerais pas plus de l'histoire, pour ne pas vous gâcher la découverte , mais ne vous y trompez pas, si vous commencez ce livre , vous aurez du mal à le lâcher. L'auteure a construit une histoire effrénée , sans temps mort, qui laisse peu de temps à la respiration. Même si par moment , lorsque Kepler nous raconte une de ces vies passées , on a l'impression que l'histoire va s’essouffler , il n'en est rien . Dès le chapitre suivant, la cavalcade reprend!



Et c'est toute la force de ce roman , car même si l'histoire n'a rien d'ultra-révolutionnaire, j'ai été happée par cette plume fluide et diablement efficace .



L'histoire racontée à la première personne, est découpé en petits chapitres nerveux, qui vous donnent l'impression de regarder un épisode de série télé.



Alors si vous n'avez rien contre les histoires de fantômes, l'action et l'aventure, foncez, ce livre est fait pour vous . En tout cas , il m'a fait passer une excellent moment
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Les quinze premières vies d'Harry August

Découverte intéressante, le Pavé Les quinze premières vies d’Harry August mérite notre entière attention. Il s’agit là d’un ouvrage à la croisée des chemins entre science fiction contemporaine (peut-on même dire passée, vu que l’intrigue se déroule majoritairement au cours du XXème siècle ?) et fantasy.



Vous l’avez déjà compris : il ne s’agit pas vraiment de science-fiction, sinon dans le dernier tiers du roman et encore il s’agit-là d’une présentation bien spécifique qui devrait plaire aux rétifs du genre. Si l’orientation fantasy prédomine (le personnage revit toujours sa vie de manière différente) elle ne devient jamais trop envahissante (pas de créatures, de magie ou de procédés tirés du chapeau de manière à infléchir l’intrigue dans le sens voulu par l’auteure). Il est toutefois question de kalchacras ou ouroboriens, ce qui devrait parler aux adeptes de mysticisme.



L’ouvrage ratisse donc un public très large et apporte beaucoup de nouveauté aux voyages temporels. Mais étrangement il manque un petit quelque chose : cette petite étincelle qui rendra le roman épique. Le scénario, bien qu’assez complexe ne délivre pas vraiment de surprise dans sa finalité. Le plus souvent, de nombreuses révélations sont trop prévisibles et mettent trop de temps à aboutir. La manière de le conclure apporte des pistes intéressantes mais placées à l’extrême fin de l’ouvrage. Si le récit se termine, une suite n’est pas inenvisageable…



Claire North parvient toutefois à susciter notre attention d’un bout à l’autre du récit de part son style : misant sur l’humour (sans en faire trop), le discours indirect, des chapitres courts dans l’ensemble mais coupés par d’autres plus longs. Sa plume demeure agréable, facile d’accès, agréable, idéale pour se remplir (ou se vider) l’esprit. Pour éviter un côté redondant l’auteur ne détaille pas toutes les vies du protagoniste mais les présente sous la forme de souvenirs. Elle ne perd jamais son fil, compose une trame qui se suit avec plaisir même si elle exige un peu d’attention. Manier un récit de cette manière là est rare : ne voir aucune répétition, ni incohérence aussi. Bravo !



En définitive, si ce livre ne changera pas vraiment votre vie, contrairement à ce que la quatrième de couverture annonce, vous trouverez ici une lecture récréative, mais complexe, agréable et non ennuyeuse. Il est très difficile de s’arrêter en cours de lecture : le style de l’auteure ainsi que son approche compensent une intrigue qui peut parfois apparaître prévisible.
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

Le denier tourne... le denier tourne... et cette fois c'est la fin. Argent, le joueur chevronné rencontré dans le tome 2 a décidé de défier la Maîtresse des jeux elle-même. La Maison ferme temporairement, la partie se joue à l'échelle mondiale, chaque joueur prépare et organise ses pièces et tant pis si quelques régimes doivent chuter, quelques guerres être déclenchées et quelques crises mondiales être provoquées par les mouvements des joueurs. Mais pourquoi donc Argent est-il si déterminé à détruire cette Maison des jeux qui lui a tant donné ?



Le Maître vient brillamment conclure cette si originale trilogie de la Maison des Jeux. Je l'attendais avec impatience et étais déjà triste à l'idée d'en terminer ainsi avec cette série de romans qui m'a tant plu et il faut reconnaître que je n'ai pas été déçue ! On retrouve dans ce tome tout ce que j'avais adoré précédemment et notamment la plume si originale de Claire North qui vous happe dès les premières lignes, son talent pour décrire lieux et personnages, pour impliquer son lecteur dans l'histoire par de petits apartés et lui donner l'impression que les scènes se déroulent sous ses yeux. Et puis bien sûr la richesse et l'extrême originalité de l'intrigue, prenant comme postulat le fait que jeux et réalité se confondent, les joueurs de la Haute Loge utilisant les autres humains comme pièces et les pays et continents comme plateau de jeu. Ce troisième volet est encore plus vertigineux que les précédents car la partie se déroule cette fois à l'échelle mondiale et vu le niveau des joueurs leurs actions ne font pas dans la dentelle : services secrets britanniques ou chinois, mercenaires de tous poils, armées régulières ou non, Bourses et présidents, toute carte est bonne à jouer et les coups des deux adversaires vont façonner le destin de plusieurs pays et l'actualité mondiale le temps de la partie. Cela permet à l'auteure de mener son intrigue sur un tempo endiablé, actions et rebondissements s'enchaînant sans que jamais le rythme ne retombe.



Mais, encore mieux, derrière ce côté film d'action à grande échelle qui vous happe et ne vous lâche plus, Claire North confond une fois de plus brillamment jeu et réalité : mêlant de ci de là coups du jeu d'échec et vie réelle, elle pose en postulat l'idée d'une Maison des Jeux qui par ses actions et son influence sur les joueurs déterminerait en fait le destin des peuples du monde. Comme dans les précédents tomes jeu et réalité se confondent mais ici à une plus grande échelle rendant certains passages franchement jubilatoires quand événements improbables et coups du sort se succèdent et qu'on a l'impression de lire un mélange des unes de nos journaux revues à l'aune des actions d'Argent et de son adversaire. Sans jamais basculer dans l'explication de texte ou la morale simplificatrice, l'auteure pose en filigrane la question de ce qui gouverne les actions humaines, du rôle du destin et du hasard et de la manière dont l'humanité a évolué depuis ses débuts. La fin particulièrement réussie (dont je ne dirai rien ici !) s'insère parfaitement dans cette réflexion et donne tout son sens à la trilogie.



Chapeau bas pour cette œuvre en 3 volets à la fois différents et complémentaires, d'une originalité folle et surtout avec un immense plaisir de lecture. Quand l'écriture et l'intrigue se répondent aussi bien pour donner au lecteur un livre certes court mais impossible à lâcher avec une trilogie parfaitement construite et clôturée, moi je dis bravo. Une autrice que je garderais précieusement dans ma liste et dont j'ai très envie de découvrir les autres opus !
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

J’aime beaucoup les concepts de Claire North. C’est avec Les quinze premières vies d’Harry August que je l’ai découverte. Devant le succès de la maison des jeux, je n’avais que d’autre choix que de me plonger dans Le serpent, le premier tome. Qu’ai-je pensé de cette plongée dans la Venise des jeux ?

Dans la Venise du XVIIe siècle, les guerres de pouvoir font rage. Alors quelle meilleur endroit pour les paris les plus fous ? Thene, jeune femme brillante promise à un avenir sombre au bras d’un ivrogne joueur, découvre la Maison des Jeux, un lieu qui peut lui offrir la liberté dont elle rêve. A condition de faire un pari grandeur nature qui influera fortement sur la politique de la ville. Concept très original et ludique dans tous les sens du terme, ce premier tome de La maison des jeux nous entraîne dans une histoire de manipulation, de stratégie et de quête de pouvoir.



Thene possède un certain nombre de cartes en mains, qui sont littéralement des personnes qui doivent lui obéir. Fille d’une juive, jeune femme à la merci d’un homme plus âgé, c’est son talent au jeu qui lui permet de s’élever. Grâce à sa connaissance fine de la psychologie humaine, elle se tire de situations impossibles face à des adversaires qui semblent à première vue avoir plus d’atouts. Thene est un personnage comme je les aime : une femme débrouillarde capable de tirer le meilleur de ce que le sort lui glisse entre les mains.



Bien que court, le récit permet aussi bien de mener l’intrigue principale que de disposer les premières pièces de la suite. En effet, on sent que ce court livre reste une introduction à un univers que l’on sent plus vaste. L’aspect fantastique est bien dosé, à travers quelques conversations entre Thene et d’autres membres de la maison des jeux. Le serpent permet de bien comprendre le fonctionnement de ce lieu, mais sans pour autant aborder le pourquoi, hormis la passion, la fièvre du pari et du jeu. Une affliction très bien décrite, tant tous les sacrifices sont admis.



Le mystère reste d’autant plus entier qu’il est sous-entendu qu’un plus important se joue à une échelle bien supérieure. L’écriture subtile et bien rythmée de Claire North, malgré la narration déstabilisante par le « vous », permet de bien nous immerger dans cet univers empli de duplicité. Même le narrateur, qui nous invite dans ce monde opaque de gens qui ne cessent de parier plus, jusqu’à leur perdre leur propre existence, ne révélera pas son identité. Il n’y a que les joueurs et le jeu, ce qui donne encore plus envie de lire la suite.



Une fois de plus, Claire North propose un concept intrigant bien mené. Avec une écriture précise à la narration surprenante, elle nous plonge dans une guerre de pouvoir dans la Venise du XVIIe siècle. Thene recherche la liberté, et le parcours de cette joueuse habile qui sait tirer tout le potentiel des cartes qu’elle a en main est proprement fascinant. Il reste beaucoup de mystères à explorer à la fin de cette novella. Car les enjeux des paris semblent illimités, et d’autres parties se jouent en coulisse.


Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Le chant des déesses, tome 1 : Pénélope, Reine ..

J'ai beaucoup aimé ce roman !

Au début, j'ai eu du mal à rentrer dedans, j'ai eu du mal avec le style parfois contemporain de Claire North (dans les paroles de Penelope ou Héra, par exemple). J'ai lu un autre livre récemment où ça ne m'avait pas du tout plu.



Puis finalement, je m'y suis fait et une fois la véritable intrigue lancée (pas un polar, mais quand même, le mystère est là), ça fonctionne bien et le tout est prenant !

Je me suis prise au jeu et j'attends la suite avec impatience.
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La Maison des jeux, tome 1 : Le serpent

Venise XVIIe siècle : pas le siècle le plus féministe qui soit : Thene, fille de marchand, subit un mariage arrangée qui lui a permis de s’acheter un titre au sein de la cité et a permis à son mari de récupérer une dote généreuse. Au fil des années, elle tente de maintenir sa maison à flot avec un mari qui boit et joue le moindre ducat gagné. C’est en le suivant un jour qu’elle entre dans la Maison des jeux et nous avec elle. Alors que son piteux mari ne joue que pour perdre l’argent qu’il n’a pas, Thene, elle, observe, elle observe et elle joue.



C’est alors que la Maison des Jeux la remarque et lui propose de rejoindre un jeu d’une tout autre ampleur dont le gagnant pourra intégrer la Haute Loge de la Maison des Jeux.Venise est un panier de crabe, et le Jeu ne fait qu’amplifier les enjeux de pouvoir au sein de la Sérénissime. Un Jeu à l’échelle d’une ville qui pourrait aussi bien l’être à l’échelle d’un pays ou du monde et où les pions sont des personnes. Cachés derrière leurs masques, les joueurs sont des metteurs en scène qui tentent habillement de déployer leur jeux. Le Serpent nous permet d’entrapercevoir La Maison de Jeux et d’être spectateur du Jeux des Rois auquel Thene est invitée à participer.



Le lecteur est ici un témoin privilégié du Jeu, l’autrice nous prenant régulièrement à partie lors des différents mouvement des joueurs alors que ceux-ci jouent leurs cartes et placent leurs pions. L’autrice rend à la fois son récit immersif, mystérieux et très prenant. Thene est un personnage fascinant, intelligente et rusée, on s’attache à ses pas souhaitant que son prochain coup soit décisif.Le Serpent est une novella totalement captivante. Sans être un récit dont vous êtes le héros, le lecteur est impliqué dans son déroulement, que l’on sent hors norme mais dont les implications sont encore floues. Un énorme coup de cœur pour moi et une lecture du deuxième tome dans la foulée.
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Les quinze premières vies d'Harry August

Les Quinze première vies d’Harry August est un roman de pure SF, qui traite d’un sujet récurent en science fiction, la boucle temporelle, un thème qui fait évidemment penser au fameux film "un monde sans fin" où Bill Murray se réveillait tous les matins pour revivre la même journée, sauf qu’ici c’est une vie entière qu’Harry August revit.Un voyage spatio temporel à travers les époques et les lieux intriguant et captivant.



livres à gagner sur le blog...
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Les quinze premières vies d'Harry August

J'avais un peu peur en commençant cette lecture, comme c'est toujours le cas lorsque des voyages temporels sont au cœur de l'intrigue. C'est un sujet que j'apprécie beaucoup mais qui est bien trop souvent mal traité et qui perd rapidement en crédibilité. Mais ici j'ai été carrément conquise et ce dès les premières pages. L'histoire est bien construite, originale et parvient sans mal à captiver le lecteur. Un récit linéaire des quinze premières vie du personnage principal aurait été ennuyeux alors que là, l'auteur a choisi une construction où Harry, le narrateur, alterne, mélange et revient en arrière... Ainsi, toutes les vies s’entremêlent et permettent au lecteur de ne jamais s'ennuyer.





Quand se profile la grosse intrigue du roman, le livre devient impossible à lâcher. Oh, on n'est pas particulièrement surpris par certaines révélations, mais on veut clairement savoir ce qu'il va se passer après chaque modification, chaque léger changement d'une vie à l'autre... Et on est rarement déçu. L'idée est si bien trouvée que l'on se place parfois du côté obscur de la force en se demandant qui a raison, au final. Mais je n'ose pas en dire plus.





Le style de l'auteur (ou du traducteur) est vraiment plaisant. Le texte est extrêmement fluide, très bien écrit, tout en restant aussi accessible que l'est une conversation entre amis. Ce qu'il est, finalement. Je n'y ai trouvé aucune lourdeur, chaque morceau d'histoire apportant quelque chose, que ce soit à l'intrigue principale ou à l'histoire en général. Chaque moment renforce la crédibilité du récit, rend Harry plus humain, permet de mieux comprendre certains points. Je n'ai été déçue par aucun moment, j'ai été captivée du début à la fin.





Harry donc, est un homme somme toute très banal, qui mène une vie très banale jusqu'à sa mort. Or ici, il renaît dans le corps du nourrisson qu'il était, quelque 80 ans plus tôt. Ne supportant pas d'être un vieillard dans un corps d'enfant, Harry se suicidera à l'age de sept ans... avant de renaître de l'exacte même façon. Comprenant que la mort n'est pas une solution, il cherchera durant sa troisième vie des explications sur sa condition. Dans la religion, dans la science. Il trouvera quelques réponses, mais surtout beaucoup d'autres questions. Mais il découvrira surtout qu'il n'est pas seul, qu'il existe d'autres êtres non-linéaires, comme lui. Ils se nomment les ouroboriens, ou les kalachakras. Ils forment le cercle Cronus et il s'entraident, se protègent, veillent les uns sur les autres en faisant attention à ce qu'aucun d'entre eux ne cause de soucis trop grave. Car il y a des règles à respecter, pour protéger le monde, l'Histoire et les ouroboriens eux-mêmes.





Or la fin du monde approche, comme elle l'a toujours fait. Mais le problème, c'est qu'elle survient chaque fois de plus en plus tôt. Les êtres comme vous et moi, les linéaires, n'influent pas sur le cours des choses, il agissent toujours de la même façon. Cette apocalypse qui se rapproche est donc l’œuvre d'un ouroborien. Et Harry consacrera nombre des ses vies à le retrouver.





L'intrigue est dense et complète, tout en restant souvent légère et drôle. L'humour est anglais et souvent noir, et participe allégrement à l'intrigue tout en rendant Harry attachant. Mais surtout le tout est crédible et vraiment prenant. Les quinze premières vies d'Harry August est un one-shot, avec une fin vraiment très bien faite, qui conclue parfaitement ces quelques 500 pages d'enquête intemporelle. J'ai beaucoup apprécié les choix faits par l'auteur, sa façon de gérer son intrigue et ses personnages, le soin du détail apporté à chaque moment. Car Harry va voyager, et nous permettra de découvrir l'Histoire et les coutumes de nombreux pays, apportant encore un plus au roman. Et bien sûr, il nous fera nous poser les éternelles questions : pourquoi sommes-nous là ? Que ferions-nous, si nous pouvions revivre notre vie ?





Je tiens donc à remercier Milady et Babelio pour le très bon moment que j'ai passé grâce à eux. J'ai dévoré ce roman que j'ai trouvé vraiment passionnant et très bien fait, qui m'aura tenu en haleine jusqu'à la dernière page. Adepte de littérature fantasy, je ne suis pas vraiment lectrice de science-fiction, même si je me soigne Et j'ai pourtant vraiment apprécié Les quinze premières vies d'Harry August ! Laissez-vous tenter, partez en voyage (dans le temps) avec Harry !
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Sweet Harmony

Voici Sweet Harmony de Claire North, première parution de 2024 dans la célèbre collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’. Si vous suivez un peu les parutions de cette collection, Claire North n’est pas un nom inconnu pour vous puisqu’elle est l’autrice de la trilogie de La Maison des Jeux publiée entre 2022 et 2023. Elle change complétement de registre avec ce roman de science-fiction dystopique proche d’un épisode de la série Black Mirror.



Voici Harmony Meads, une jeune femme d’une vingtaine d’années, à l’avenir radieux habitant en Angleterre. Le monde dans lequel elle vit est un peu différent du notre. Il s’agit de l’Angleterre dans un avenir proche, dans lequel les progrès de la médecine ont créé des soins à base de nanotechnologies. Des nanomachines programmables sont injectées dans les organismes humains, rendant les maladies obsolètes. En effet, on peut à la fois les soigner et les prévenir. Adieu rhumes, grippes et autres maladies courantes. Pour les autres désirs moins essentiels, il existe toute une gamme de possibilités permettant tout ce que l’on désire améliorer allant de son sourire à son poids, ses poils, sa peau… Ces possibilités sont optionnelles mais très coûteuses, un abonnement mensuel permet d’y souscrire grâce à son téléphone portable.



Voici Harmony Meads, promise à un avenir radieux grâce aux diverses nanos qui parsèment son corps, lui fournissant une apparence parfaite, une santé de fer et de quoi faire face à toute situation. Mais un beau jour, un bouton apparaît sur son menton. Fait anodin pour la plupart des gens actuellement, mais pas pour Harmony : c’est normalement impossible pour elle, les nanos lui garantissant une peau sans imperfection. Ce bouton est le début de la descente aux enfers pour la jeune femme.



Voici un roman court admirablement construit par Claire North. L’autrice utilise une narration non linéaire et des aller-retours chronologiques pour raconter l’histoire d’Harmony et sa manie de consommer à l’extrême. Le roman est une critique acerbe de la tyrannie de l’apparence, conduisant à un monde où tout le monde se ressemble, où tout le monde est parfait. Pour obtenir cette perfection, Harmony est prête à tout, mais ce n’est pas la seule, tous les gens qu’elle fréquente sont dans le même cas. Cette recherche de la perfection fait qu’on a un peu de mal à ressentir de l’empathie pour elle. Mais elle permet à Claire North de dénoncer de nombreuses dérives de la société contemporaine.



Voici Sweet Harmony de Claire North, un roman brillant et très bien écrit, sous forme de critique acerbe de notre société contemporaine, des services de santé et du culte de l’apparence. Claire North est vraiment une autrice à lire, alors autant commencer avec cette novella coup de poing.
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Sweet Harmony

Extrait de ma chronique :



"Evidemment, les nanos ne se contentent pas de prévenir ou de guérir telle ou telle maladie, elles ont également remplacé autant la contraception que les opérations de chirurgie esthétique, au risque de déposséder hommes et surtout femmes de leur corps – on est clairement ici dans le registre de ce que Mona Chollet appelle l'aliénation féminine.





Sans surprise, toutes les modifications induites par les nanos, sous prétexte de donner aux femmes (et aux hommes) le contrôle total de leur corps, vont dans le sens de cette esthétique du lisse (donc de l'haptique et du pornographique) que Byung-Chul Han considère comme emblématique de notre (triste) époque"
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La Maison des jeux, tome 3 : Le Maître

Étourdissant....

Éblouissant...

Enthousiasmant....



3 adjectifs pour résumer cette trilogie.



Qui n'a jamais utilisé sans forcément s'en rendre compte des expressions faisant référence au jeu.

Prendre telle ou telle décision c'est comme jouer à la roulette russe, la conséquence en moins bien sûr ;

Faire un choix à pile ou face, avec le risque que ce ne soit pas le bon ;

Avoir plus d'un tour dans son sac, histoire de jouer au plus malin ;

Avoir toutes les cartes en main, mais est-ce bien la meilleure main ;

Prendre quelqu'un pour un pion au risque de d'être le pion de ce même quelqu'un, voire le pion d'un autre, et de se faire damer le pion par un nouveau venu dans ce jeu sans fin...

Jouer son avenir sur un coup de dès, un peu risqué ;

Mais un pari qui peut s'avérer payant....



Il en va de même avec les livres on en choisit un, le premier tome et on se prend au jeu, et là rien ne va plus... Tiens une expression de plus !!!

On devient accroc. Pourtant, on ne pourra pas dire que l'on ne nous a pas prévenu « Jouer comporte des risques : endettement, isolement, dépendance. Pour être aidé, appelez le 09-74-75-13-13 (appel non surtaxé) ». Mais rassurons-nous lire n'est pas jouer....

Tome 2 belote, Tome 3 rebelote

Alors je passe mon tour, sur la critique du second opus.

Une sorte de roque entre ces deux tomes, pas une inversion du cours du jeu mais une sorte de martingale...



On change de dimension, fini les parties de cartes, fini de jouer à cache-cache, place au jeu dont le plateau ne connaît aucune limite : Le Monde comme terrain de jeu, dans une partie d'échecs géante.



"Un sous-marin sombre dans l’Antarctique. Un avion de ligne est abattu au-dessus de la Géorgie. Le Mexique balance au bord de la guerre civile. Des nationalistes extrêmistes arrivent au pouvoir en Espagne et commencent à expulser ou emprisonner leurs ennemis. Une guerre de religions se déclenche au Mali. La Russie interrompt la fourniture de gaz à l’EU. Trois  attentats-suicides coûtent la vie à deux cent onze marines américains dans l’État de Washington. Deux premiers ministres sont  assassinés et un président meurt dans des circonstances suspectes. Le taux d’intérêt de la Réserve Fédérale tombe à 0,1 pour cent, et six banques s’effondrent, emportant avec elles deux cent quatre-vingt mille prêts, cinq cent soixante-dix-neuf mille pensions et, une fois comptés tous les investisseurs anéantis, presque quatre-vingt mille emplois.

Ces événements-là — et d’autres, tellement d’autres — se seraient-ils produits sans le jeu ?

Peut-être.

Mais probablement pas."



D'ailleurs pour citer un autre mention toute faite et de circonstances : Toute ressemblance avec des personnes ou des situations ayant existé ne saurait être que fortuite..



Mais qui sont les joueurs qui sont les pions ?

Mais qui sont les perdants qui sont les gagnants ?

Mais on se rassure : "Ça va aller, dis-je. Ça va aller. Ce n’est qu’un jeu."



Mais au delà de ces 3 volumes, comme l'écrit l'auteure :

"Il y a des idées derrière ces événements, des concepts parfois aussi stupides que nation , race ou religion, parfois aussi puissants que liberté, fraternité, justice. Nous enchaînons des philosophes et des rois à notre cause, nous sacrifions de bonnes et de mauvaises personnes pour obtenir la victoire, même si cette victoire est celle d’un tyran. Tout ce qui compte, c’est de gagner ; le reste n’est rien. Tel est le jeu, et vous savez ce que je crois ? Je crois que la Maison des Jeux choisit les jeux auxquels nous jouons, elle choisit la forme de l’histoire humaine, choisit les idées qui vont fleurir, celles qui vont disparaître, et je crois qu’en jouant, nous la servons, nous créons un résultat qui n’est pas le choix de l’humanité."



Serions-nous les pions sur l'échiquier du destin ? Le destin se joue t-il de nous ou au contraire joue t-il avec nous ?

Une lecture simple mais plus profonde qu'il n'y paraît

Une chose est certaine, comme l'écrivait Jean-Claude Carrière "Le destin, cette lutte héroïque mais absurde, perdue d'avance, contre un ennemi supérieur à tout autre."

Ne serait ce pas lui finalement le Maître...

Une chose est sûre après ces 3 lectures : Le denier tourne... Reste à savoir de quel côté il tombera à chacun de choisir Pile ? Face ? Reste une troisième possibilité...
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

« Les gouvernements tombent, les empires tournent : ceci est la Maison des Jeux, où l’humanité est un symbole, le monde un objet – venez jouer si vous l’osez ; entrez à la Maison des Jeux. » Il est un endroit présent dans tous les pays du monde, un lieu qui semble s’affranchir des limites du temps et de l’espace, dans lequel des joueurs de partout se rencontrent. Jeux de cartes, jeux de stratégie, jeux de dés… : tout est possible et aucun n’est pris à la légère. La Basse Loge regroupe les joueurs standards et les enjeux des parties y sont plutôt classiques. La Haute Loge, en revanche, rassemble des joueurs jugés exceptionnels par la maîtresse des lieux, et les enjeux de chaque parties sont exorbitants, qu’il s’agisse d’années de vie, de souvenirs, d’un sens ou même d’une famille. Dans le premier tome de sa trilogie, Claire North mettait en scène une jeune femme vivant à Venise au XVIIe siècle et ayant accepté de livrer une partie d’échec grandeur nature, chaque joueur se voyant attribuer des cartes (des personnes plus ou moins influentes ayant contracté des dettes auprès de la Maison des Jeux) ainsi qu’un roi à mettre sur le trône (métaphoriquement, puisqu’il s’agissait là seulement de le faire accéder à une charge prestigieuse). Pour ce deuxième volume, l’autrice opte pour une partie de cache-cache. Nous sommes à la fin des années 1930, à Bangkok, où Remy Burke, joueur chevronné de la Haute Loge, vient de prendre une décision particulièrement stupide : accepter, ivre mort, de livrer une partie de cache-cache avec un autre joueur (plus jeune mais en pleine ascension) avec pour enjeux… ses souvenirs. ! Or il apparaît très vite que le jeu, pourtant comme toujours contrôlé mystérieusement par les arbitres de la Maison des Jeux, est déséquilibré. D’abord, Rémy Burke est un occidental, ce qui, dans le contexte géopolitique tendu actuel, le rend visible comme le nez au milieu de la figure en Thaïlande. Pour un cache-cache, c’est tout de même un sacré handicap ! Et puis son adversaire se voit confier une main exceptionnelle, avec des pièces toutes extrêmement influentes, capables de quadriller le pays d’un bout à l’autre, ville comme campagne, temples comme villages. Qu’à cela ne tienne, notre joueur va devoir livrer sa partie quand même ! Et, s’il parvient à se cacher suffisamment longtemps, peut-être trouvera-t-il le temps de découvrir pourquoi le redoutable Abhik Lee l’a pris pour cible, et, surtout, pourquoi la Maison des jeux a accepté un pari aussi déséquilibré, aux mépris de ses propres règles.



La collection Une Heure Lumière du Bélial compte déjà plus de quarante ouvrages et regorge de pépites, parmi lesquelles il faudra désormais ajouter la trilogie de Claire North. Le premier tome avait été une excellente surprise, la suite se révèle plus réussie et plus addictive encore. Cela tient, d’abord, à la nature du jeu mis en scène ici, la tension étant inhérente au cache-cache. Le héros passe donc son temps à bouger, ne pouvant faire confiance à personne ni rester au même endroit trop longtemps, tout en essayer d’anticiper les manœuvres de son adversaire ainsi que les atouts dont il dispose. La nervosité, voire même la paranoïa, du personnage sont bien sûr contagieuses, si bien qu’ il est presque impossible de lâcher le récit une fois commencé tant la tension est forte. La construction narrative choisie par l’autrice joue aussi beaucoup puisque la novella se compose d’une succession de mini chapitres très courts qu’on est par conséquent tenté d’enchaîner à toute vitesse. Le mode de narration adopté par Claire North est lui aussi original et contribue également au caractère presque addictif du récit. L’histoire nous est en effet racontée non pas du point de vue de Remy Burke, mais de celui d’une personne omnisciente qui regarde la partie se jouer sous ses yeux, en ayant accès aux mains des deux joueurs. Très vite, on comprend qu’il doit s’agir, comme dans le premier tome, d’un arbitre de la Maison des jeux. Mais un arbitre loin d’être neutre puisqu’il semble avoir une affection particulière pour le pauvre Burke, et qui observe avec amusement l’affrontement entre les deux hommes, n’hésitant pas à interpeller directement le lecteur pour lui signaler l’audace de tel choix ou le danger de tel autre. On a donc affaire à un narrateur qui n’intervient jamais directement dans le récit et qui n’a donc aucune interaction avec les personnages mais qui connaît tout d’eux et de tout le monde (il se permet par exemple des apartés pour rapporter au lecteur quel sera le futur de figurants croisés par le héros (leur descendance, leur gloire ou leur mort). Le pari est audacieux car il aurait pu entraîner une certaine prise de distance entre le lecteur et les personnages, or il n’en est rien puisqu’on sent vite une même complicité nous unir à la fois au narrateur et au joueur dont on admire la pugnacité.



Le contexte n’a donc plus rien à voir avec celui du premier tome puisqu’il se déroule trois siècles plus tard en Thaïlande. La situation géopolitique de l’époque est rapidement évoquée par l’autrice, en tout cas suffisamment pour que l’on comprenne les tensions qui traversent le pays, inquiet de voir les puissances anglaise, française et japonaise étendre leur influence dans la région. Par petite touche, l’autrice brosse ainsi le portrait du pays. Dans sa fuite, Burke passe par toute une palette de paysages, de la grande ville cosmopolite aux petits villages reculés en passant par des zones montagneuses ou forestières sauvages ou encore des temples aux mains de religieux aux pratiques très diverses. On découvre alors différents types d’architecture, différents usages mais aussi différents modes de vie. Si le décor est agréablement posé, le jeu, ou plutôt la nécessité pour le héros de remporter la partie, occupe malgré tout la plus grande partie de l’histoire. D’autant qu’on se rend rapidement compte qu’une autre partie, bien plus vaste et plus complexe, est sans doute en train d’être livrée, et ce depuis des siècles, entre la maîtresse de la Maison des jeux et un très vieux joueur, déjà rencontré dans le premier tome. Chacun regroupe ses cartes, prépare ses coups, mais on ignore encore quand se jouera vraiment la dernière manche de cette partie cruciale, ni quel sera son plateau. Il serait toutefois erroné de croire que la novella se limite à des échanges de coups tactiques ou à une course poursuite car celle-ci accorde également une place importante à la psychologie de ses personnages, et aux relations qu’ils peuvent tisser les uns avec les autres. La chute de la novella est, comme précédemment, parfaitement maîtrisée : inattendue mais finalement tout à fait logique. Un jeu se termine, mais de nombreux mystères persistent encore, si bien qu’on est tout de même impatient de connaître la suite.



Claire North signe avec « Le voleur » un roman addictif et parfaitement maîtrisé, un véritable page-turner plein de tension, de nervosité mais aussi d’émotions. Le concept de la Maison des jeux exploité ici se révèle encore une fois très efficace et ouvre de folles perspectives pour la suite qui devrait paraître l’an prochain. A mettre entre toutes les mains !
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La Maison des Jeux, tome 2 : Le voleur

N'ayant pas plus que ça apprécié le premier livre, et surtout ayant déjà pas mal oublié l'intrigue, j'ai ouvert ce tome avec réticence.

Et puis peut-être parce que j'en attendais pas grand chose ou bien parce que j'avais lu peu d'avis dithyrambiques (après tout il vient de sortir), j'ai bien aimé cette lecture.

L'histoire est pourtant assez simple et pas super originale, une chasse à l'homme, mais je me suis d'avantage attachée aux personnages. J'ai eu l'impression que tout commençait très vite, et les rouages et mouvements de la maison des jeux bien plus discrets et en sourdine. Annonçant néanmoins un opus à venir des plus intéressants.
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