Citations de Cesare Pavese (618)
En vérité, la guerre ne finirait que lorsqu'elle aurait détruit tous les souvenirs et tous les espoirs.
La poésie commence lorsqu’un idiot dit de la mer : « On dirait de l’huile. » Ce n’est nullement là une description plus exacte du calme plat, mais le plaisir d’avoir découvert une ressemblance, l’excitation d’un mystérieux rapport, le besoin de crier aux quatre points cardinaux qu’on a vu ce rapport.
On ne se tue pas par amour pour une femme. On se tue parce qu'un amour, n'importe quel amour, nous révèle dans notre nudité, dans notre misère, dans notre état désarmé, dans notre néant.
Tra donne sole:
Arrivai a Torino sotto l'ultima neve di gennaio, come succede ai saltimbanchi e ai venditori di torrone. Mi ricordai ch'era carnevale vedendo sotto i portici le bancarelle e i becchi incandescenti dell'acetilene, ma non era ancor buio e camminai dalla stazione all'albergo sbirciando fuori dei portici e sopra le teste della gente.
Mais nous vivions tous ainsi, entre nos murs, dans l'appréhension et l'attente, et chaque pas, chaque voix, chaque geste inattendu nous prenaient à la gorge.
C'è una ragione perché sono tornato in questo paese, qui e non invece a Canelli, a Barbaresco o in Alba. Qui non ci sono nato, è quasi certo; dove son nato non lo so; non c'è da queste parti una casa né un pezzo di terra né delle ossa ch'io possa dire "Ecco cos'ero prima di nascere". Non so se vengo dalla collina o dalla valle, dai boschi o da una casa di balconi.
On ne se rappelle pas les jours, on se rappelle les instants.
Le rêve est une construction de l'intelligence, à laquelle le constructeur assiste sans savoir comment cela va finir.
On pardonne aux autres quand cela nous convient.
Les putains marchent pour de l'argent. Mais, tout compte fait, quelle femme se donne pour autre chose.
Il arrive qu'une femme rencontre une épave et qu'elle décide d'en faire un homme sain. Elle y réussit parfois. Il arrive qu'une femme rencontre un homme sain et décide d'en faire une épave. Elle y réussit toujours.
La vie n'est pas recherche d'expériences mais de soi-même
Il y a une chose plus triste que d'avoir raté ses idéaux, c'est de les avoir réalisés
Au fond le plaisir de baiser ne dépasse pas celui de manger. Si manger était interdit comme l’autre, toute une idéologie serait née, une passion du manger, avec des normes chevaleresques. Cette extase dont on parle –le fait de voir, le fait de rêver quand on baise- n’est rien de plus que le plaisir de mordre dans une nèfle ou dans une grappe de raisin. On peut s’en passer.
Pour que la gloire soit agréable, il faudrait que les morts ressuscitent, que les vieux rajeunissent, que reviennent ceux qui sont loin. Nous l’avons rêvée dans un petit cadre, parmi des visages familiers qui, pour nous, étaient le monde et nous voudrions voir, maintenant que nous avons grandi, le reflet de nos entreprises et de nos paroles dans ce cadre, sur ces visages. Ils ont disparu, ils sont dispersés, ils sont morts. Ils ne reviendront jamais plus. Et alors nous cherchons autour de nous, désespérés, nous cherchons à reconstituer ce cadre, ce petit monde qui nous ignorait mais qui nous aimait et devait être étonné par nous. Mais il n’existe plus.
On hait les autres parce qu’on se hait soi-même.
Elle parlait, parlait, disait de très belles choses et toi tu avais à faire et ça t’embêtait. Elle disait que les loups-garous sont des enfants d’hydrophobes. Elle disait que le chien et la vipère ont la même échine, et la même puanteur, et que la peau de la vipère rend le chien furieux. Elle disait que l’heure de Pan est sentie par les bêtes. Que le loup-garou hurle à la lune parce que c’est un chien enragé. Elle disait qu’elle passe son temps à chercher les relations et les liens entre les choses, etc.
Il est beau d’aller dormir parce qu’on se réveillera. C’est le moyen le plus rapide d’arriver au matin.
Il y a deux attitudes –l’attitude chrétienne et l’attitude stoïque. Probablement l’attitude communiste sert à les fondre –elle a la charité et le sens de la dureté, elle sait que tout est dur à la fin et pourtant elle fait le bien.
Ou bien une femme est sérieuse avec les autres, ou bien elle plaisante. Si elle est sérieuse, alors c’est qu’elle appartient à cet autre et ça va : si elle plaisante, alors c’est une salope, et ça va.