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Critiques de Chantal Van den Heuvel (131)
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La mystérieuse affaire Agatha Christie

♫Sur les bords du Nil, ils sont partis, n'en parlons plus...♫

🐊J'essuie encore trop confus 🐊

"Un archéologue est le meilleur mari

qu'une femme puisse avoir, plus elle vieillit, plus il s'intéresse à elle".

It's so british, une Agatha Christie intime,

Une part d'une Miss t'es rieuse victime....

Or riant comme cette critique expresse

Les sires, Reine du crime, mais aux potes amis

dévoile sur les filles, débarque sur le Nil

Un diam's dans le nombril

Quand au bar s'accouda :

Ne restez plus fébriles

La BANDE annonce Mort sur le Nil

-un nouvel auteur d'assassinat-

https://www.youtube.com/watch?v=DVVCA_MvkIw









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Léon et Sofia Tolstoï

♫Hoï

Hoï hoï hoï

Les Cosaques ont dessellés leurs montures

Ils ont rangés leurs chapeaux leurs ceintures

Autour du feu de camp leurs princesses

Les ennivrent de vins, de caresses

Les Cosaques épuisés par les batailles

Ont déposés leurs armes leurs ferrailles

Autour du feu de camp les guitares

Les invitent à manger et à boire

REFRAIN

Et les talons de bottes qui tapent tapent tapent

Les mains sur chaques notes qui tapent tapent tapent

Le vieil accordéon qui gémit

Leurs prières pour les plus jolies

Caline moi -caline moi- caline moi- caline (x4) ♫

-Patrick Sebastien- 2017-

(Si ce "Cas ça t'choque" -Hoï hoï hoï - 😁

Et de peur d'offusquer les plus inconditionnels d'entre nous, je vous mets en lien avec une version plus traditionnelle):

https://www.youtube.com/watch?v=uG476e4P6q0

----♪----♫----🧔----1828-1910----🧔----♫----♪----

Une vraie découverte que ce phénomène fort Boyard

Né chez les Grands "Talls-toy", une Star chez le Tsar

Il aime son peuple mais déteste sa promiscuité

"La littérature n'est pas un miroir de la réalité"

Jamais à court de Paradoxe

Ce Pèlerin en quête de la Vérité

Expulsé de son Eglise Orthodoxe.

Se ralliera au Doukhobors, et sera Excommunié

Un retour aux sources et aux valeurs rétrogrades

Comme on dit des mots magiques

Tout pour les moujiks

14 ans plus tard St Pétersbourg deviendra Léningrad.

Transporté, Embarqué dans cette calèche Nikov

(Le "v" en fin de mot se prononce off ) .

La littérature est un divertissement de riches

Ah si j'étais riche .....

♪Di gue da de da de da de da de da de da de day♪

😎













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George Sand : Ma vie à Nohant

♪Les amis de George n'ont pas beaucoup vieilli.

A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni. [...]

Mais la plupart d'entre eux n'ont pas bougé d'un poil

Ils se baladent encore la tête dans les étoiles.♪

-Georges Moustaki- 1974 -

---♪---♫---🎹---✍---🎹---♫---♪---

L'époux est le maître

et l'épouse n'est maître de rien

Casimir Dudevant

Ça c'était avant...

Tous derrière "Le baron Dudevant jouissait,

dans l'opulence et dans la vie licencieuse,

sous le toit qui appartenait à sa femme,

d'une fortune qui était à elle

Ô sort cruel, sort injuste et infâme

n'est ce point là le lot de toutes celles

qui, de la tutelle paternelle,

passe à la tutelle maritale

victimes sacrifiées sur l'autel

d'une société qui les nie ! "

La religion du plaisir, pudeur vs calomnies

C'est une chanson pour elle

Elle ne fait pas l'amour, elle aime

Au diable y en a marre !

Au diable tous ces gens d'esprit

Pourquoi me trouvais-je ici ?

Une randonnée qui démarre

Se Compose telle que d'une légende

Comme à Nohant, dans le Berry de George Sand

le 8 Mars 2004 sa journée internationale, un rappel

on pleure une morte, on salue une immortelle...

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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Vaste projet que celui de La Belle Espérance. Chantal Van Den Heuvel et Anne Teuf se lancent dans une grande fresque, politique et sociale consacrée au Front Populaire, dont Le Temps des fruits verts est le premier volume.

Elle débute en 1933, lorsqu’éclate le scandale Stavisky, qui fait tomber le gouvernement et déclenche des émeutes, dépeint la montée de l’extrême droite et la prise de conscience politique des ouvriers qui commencent à s’organiser sur leurs lieux de travail.

Pour incarner les vertes années des prémices du Front Pop, les auteures ont choisi de les faire vivre à travers les destins croisés de Roger, un Breton contraint d’abandonner ses études pour gagner sa vie dans les usines Renault de Paris, Louison, sa petite amie, Germaine, une serveuse, Simon et Sarah, créateurs parisiens dont la famille a fui les pogroms russes.

Le Temps des fruits verts est une reconstitution fidèle servie par un dessin fin et élégant, qui donne envie de connaitre la suite ,non pas des évènements mais des existences des différents protagonistes. Je remercie les Editions Delcourt et Babelio pour cette bande dessinée reçue dans le cadre d’une opération Masse Critique.
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La mystérieuse affaire Agatha Christie

Qui ne connaît pas la célèbre Agatha Christie ? C'est une romancière qui est devenue la reine du roman policier. Ses livres se sont d'ailleurs vendus à plus de 2 milliards d’exemplaires, ce qui fait d'elle, le deuxième auteur le plus vendu au monde après William Shakespeare, c'est dire ! Elle a vécu 85 ans et plus précisément de 1890 en pleine époque victorienne à 1976 et elle a écrit près de 66 romans, n'arrêtant jamais de travailler.



Pour autant, que connaît-on véritablement de la femme derrière l'écrivain ? Pas grand- chose à vrai dire. Cette BD constitue sa véritable biographie au-delà de ses romans.



Cela commence d'ailleurs par l'enfance où tout un long chapitre lui est consacré. On se rend compte qu'elle naquit dans un milieu assez privilégié et que cela lui a sans doute permis de donner libre court à son imagination. On parle toutefois d'une enfant gâtée qui n'a pas voulu grandir. On peut y voir également une enfant espiègle.



On se souvient surtout qu'en 1926, elle a mis en scène sa propre disparition ce qui lui valut un immense coup de publicité avec une presse acharnée. Pour autant, cela faisait suite à la disparition de mère et à l’infidélité de son mari. Son premier mariage est en effet un échec. Elle se remariera en toute discrétion avec un homme beaucoup plus jeune en 1930, loin du regard des médias.



On peut dire qu'Agatha Christie a rénové le roman policier en fabriquant des intrigues complexes dans lesquelles le coupable n'est démasqué qu'au terme d'une enquête fournissant toujours une fin des plus originale.



Au cours de notre lecture, on verra petit à petit des indices qui ont construit tout l'imaginaire et l’œuvre d'Agatha Christie par exemple à travers ce personnage de fiction Hercule Poirot mais également ses différents voyages au Moyen-Orient qui ont servi de cadre géographique à ses plus grandes œuvres comme « Mort sur le Nil » ou encore « le crime de l'Orient Express ».



Je n'ai pas trop aimé la couverture qui ne reflète pas vraiment cette BD. Pour autant, j'ai apprécié l'originalité de la mise en scène de sa vie sans trop tomber dans la romance. On se rendra compte que tout est dans l'évasion.



En effet, Agatha Christie est parvenue, à travers toute sa vie et aujourd’hui encore, à divertir bon nombre de personnes autour d’œuvres plus captivantes les unes que les autres et c'est bien là l'essentiel !
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La mystérieuse affaire Agatha Christie

S'agissant d'un livre pour lequel j'avais fait l'acquisition pour la médiathèque dans laquelle je travaille il y a peu, je me devais (encore une fois me dirais-vous mais malheureusement pas autant que je le voudrais) de le lire avant de le conseiller à mes lecteurs et je n'ai pas été déçue !



Ce qui m'a plu, et c'était d'ailleurs le but de l'auteure, comme elle le précise bien dans son introduction, est le côté attachant et plus intime de cette immense romancière que fut et demeure Agatha Christie et non pas sa production littéraire que je ne m'amuserais d'ailleurs pas à compter.

L'on découvre ici Agatha d'abord enfant, s'évadant dans son propre imaginaire avec un monde peuplé de petites créatures étranges, puis une Agatha qui doit faire face aux réalité de la vie de l'époque et qui doit se marier bien qu'elle rêve de rencontrer un homme qu'elle épousera par amour et non pas un bon parti présenté pour un mariage arrangé (ce qu'elle fera d'ailleurs et sera heureuse les premiers temps) jusqu'à ce qu'elle se replonge dans ses premières amoures, à savoir son imagination débordante et rencontre la gloire et la renommée à travers ses écrits (ce que lui reprochera d'ailleurs son mari). Voyant son couple battre de l'aide et malgré la présence de sa petite fille, Agatha disparaîtra alors, plongeant dans le plus profond désarroi un mari infidèle qui sera accusé de meurtre. Celui-ci aurait-il pu passer à un tel acte afin d'hériter de la fortune de son épouse et de pouvoir poursuivre son aventure avec sa secrétaire ou cette étrange disparition de notre romancière aurait-elle une autre explication ?



Une bande-dessinée très bien conçue où l'on perce un peu plus, au gré des pages le mystère que fut Agatha Christie, non pas en tant que romancière mais essentiellement en tant que femme - une femme ouverte sur le monde autant passionnée par tout ce qui l'entourée que ce qu'elle est passionnante pour nous en tant que lecteurs - avec un graphisme extrêmement bien travaillé ! A découvrir et à faire découvrir !
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Louise le venin du scorpion

Louise Brooks :

Une femme libre,

Dans ses choix,

Dans ses gestes,

Dans son désir,

Dans son plaisir,

Dans son souffle,

Dans ses murmures,

Dans l'exquis,

Dans le jeu,

Dans la danse.



Icone du cinéma muet

Des années 20,

Avec cette liberté d'esprit

Elle happe les hommes

En un seul zeste

de danseuse

Ondulante.



Elle virevolte dans l'espace d'un infini

juste pour absorber en toute plénitude

cette liberté de choix qu'elle s'octroie

malgré la morale de l'époque.



Elle déraisonne sa vie,

En se parant de 1000 amants

Utiles… comme ces

Producteurs, réalisateurs…

Qu'elle alterne au fil de ses envies ^^



Elle les ensorcelle de

Ses yeux envoûtants…

Qui lui permettront de réussir

Dans ce monde de l'image pourtant

si peu accessible !



Elle fais que ce qui lui plait, plait^^

Ne se contraint à rien !

Elle se laisse porter par cette vie qui la

Mène vers le sommet du 7eme art !





Une biographie sous forme de scenario

Qui retrace une vie dans tous ses excès,

De cette actrice qui vit en accord

Avec ses principes de vie.



Elle profite de sa beauté

Pour vivre pleinement

Sous les projecteurs du cinéma

Des années folles.



Un délicieux papillon fait femme

Qui se déploie dans ce beau roman graphique

Avec insouciance et ardeur.

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Dostoievski, le soleil noir

Je ne peux pas vivre dans un univers dépourvu de sens.

-

Ce tome correspond à une biographie s’étalant de 1831 à 1881, de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881). Elle a été réalisée par Chantal van den Heuvel pour le récit, et par Henrik Rehr pour les dessins et les couleurs. Sa première publication date de 2023. Elle comprend cent-vingt-cinq pages de bande dessinée. Elle se termine avec sept pages de recherches graphiques, une liste des œuvres de l’écrivain publiées aux éditions Gallimard, et de la collection Bibliothèque de la Pléiade. La dernière page liste les œuvres des mêmes auteurs.



22 décembre 1849, Saint-Pétersbourg, forteresse Pierre et Paul. Les soldats emmènent un groupe de prisonniers dans lequel se trouve Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski. Ils les font sortir de prison et les emmènent en fourgons tirés par des chevaux. Après huit mois de cachot, ils sont ravis de pouvoir revoir le soleil, tout en étant un peu inquiets de savoir ce qui les attend. Lorsque les fourgons s’arrêtent, ils doivent en descendre sans ménagement, et ils découvrent des poteaux auxquels ils vont être ligotés pour être fusillés. Nikolaï Spechnev et Dostoïevski sont parmi les trois premiers à être dirigés vers les poteaux d’exécution. L’écrivain se souvient de sa jeunesse. En 1831, à l’âge de dix ans, il se trouvait avec son frère Mikhaïl dans les couloirs d’attente de l’hôpital Marinsky à Moscou, où travaillait son père. Ils observaient les pauvres en train d’attendre pour leur consultation, en constatant leur laideur. Leur père sort de son cabinet, constate qu’ils sont là à ne rien faire. Il les prend par le col et les ramène dans le salon et les force à s’assoir à table pour reprendre leurs devoirs. La mère préfèrerait qu’il se montre moins dur. Fiodor refuse de baisser les yeux, le dévisageant avec insistance.



Pour la santé de la mère, la famille déménage dans une petite propriété à cent-cinquante verstes de Moscou, Daravoié, que le père a pu acheter, ainsi que le village attenant Tchermachnia. Là, la mère retrouve sa santé, et le jeune Fiodor, encore un petit garçon, peut jouer avec les fils de paysans. Il prend conscience que ces derniers sont au service de son père qui peut les faire battre en guise de justice. Il est la victime d’une plaisanterie de Pavel, un de ses amis, lui faisant croire qu’il y a des loups dans la région. Il est rassuré par un vieux moujik qui lui assure que le Christ est avec lui. Puis Fiodor repense au décès de sa mère, à son père qui noie son chagrin et cherche du réconfort dans l’alcool. Puis viennent les années d’études passées à l’école centrale du génie militaire de Saint-Pétersbourg, son père payant des études à ses fils. D’un côté, Fiodor peut lire des auteurs comme Honoré de Balzac et Victor Hugo ; de l’autre côté, il ne parvient pas à s’intégrer au milieu des autres élèves qui n’hésitent pas à maltraiter les serviteurs pour leur amusement. Il ne comprend pas qu’on ne puisse pas éprouver de la pitié pour des malheureux sans défense.



Voilà une entreprise quelque peu intimidante : relater la vie d’un écrivain, un des plus grands romanciers russes, pas moins que l’auteur de Crime et châtiment (1866), et mettre en regard la production ou l’écriture de ses œuvres. Pour autant, le média qu’est la bande dessinée se prête bien à cet exercice, donnant à voir cette reconstitution qui sinon pourrait être encore plus intimidante ou parfois paradoxalement quelque peu désincarnée ou trop romanesque. La scénariste a donc choisi de commencer son ouvrage en bousculant quelque peu la chronologie pour agripper le lecteur d’entrée de jeu, avec l’exécution par fusillade de l’écrivain. Puis retour en 1831. Ce n’est qu’à partir de la page quatre-vingt-huit qu’elle abandonne ce dispositif de retour en arrière pour reprendre une chronologie linéaire. Cette façon de faire permet au lecteur de découvrir les commentaires de Fiodor Dostoïevski sur telle ou telle partie de sa vie. Par exemple, il explique à sa nouvelle secrétaire qui doit prendre la dictée de ses romans en sténographie, les séquelles qu’il a gardées de ses quatre années de bagne, ainsi que les observations qu’il a pu faire sur ses compagnons de bagne, des prisonniers de droit commun, des Russes du peuple. Le lecteur remarque assez aisément qu’à d’autres moments, la scénariste place dans la bouche du personnage, des citations extraites de la bibliographie du romancier, souvent de ses romans. Il s’agit d’un dispositif qu’elle utilise avec parcimonie et à-propos.



La vie même de Fiodor Dostoïevski constitue un véritablement roman : ses débuts d’écrivain, son comportement ingrat vis-à-vis de son père qui finance tant bien que mal son train de vie, ses convictions et ses activités politiques, son premier mariage, son évolution en tant qu’auteur, son passage au bagne puis dans l’armée, son second mariage, ses problèmes d’argent, ses soucis de santé, son addiction au jeu, ses pérégrinations en Europe, les exigences déraisonnables des membres de sa famille qu’il entretient, etc. Le lecteur découvre ou retrouve la mise en scène des différentes phases de la vie du romancier, au travers de moment choisis, avec cette proximité qu’offre la bande dessinée, le lecteur pouvant voir les personnages, leurs activités, leur condition de vie.



Le dessinateur a donc fort à faire pour montrer la vie de Fiodor Dostoïevski : une reconstitution historique pour les lieux, les tenues vestimentaires, les accessoires de la vie courante de tout ordre, mais aussi insuffler de la vie aux personnages, les rendre identifiables, se montrer conforme aux photographies de l’écrivain et de son entourage, concevoir des mises en scène visuelles quand Dostoïevski se met à déclamer. Le lecteur constate que les lieux ne bénéficient pas d’une description qui serait d’un niveau photographique, et pour autant chaque endroit s’appuie sur des recherches, avec un niveau de détail déjà exigeant. Rien que dans les deux premières pages, Henrik Rehr doit représenter une vue du ciel de la forteresse Pierre et Paul conforme à la disposition des bâtiments qui la composent, représenter le bon modèle de fourgon à cheval utilisé à l’époque, reproduire avec exactitude les uniformes de la police et leurs armes. Par la suite, la biographie de Dostoïevski lui mène la vie dure, à commencer par ses années d’errance. L’artiste représente des lieux aussi variés que la campagne russe l’été avec de belles zones herbeuses et un ravin angoissant (très beau jeu de couleurs s’assombrissant), la grande bibliothèque de la demeure bourgeoise des Dostoïevski, la scène d’un théâtre où se tient un ballet d’opéra, une vue du ciel d’un quartier de Saint-Pétersbourg, le quartier des prostituées de la même ville, un grande salle réception mondaine, d’autres vues du ciel de différents quartiers de Saint-Pétersbourg, les barraques du bagne d’Omsk en Sibérie sous la neige, le bureau assez simple de Dostoïevski dans un appartement modeste, la façade du Crystal Palace à Londres, les toits de Paris, la campagne italienne, Naples, Moscou, Dresde, Genève, Florence, Optina, etc.



La représentation des personnages est gérée avec la même approche : un bon niveau de détails pour leur visage pour les rendre plus facilement reconnaissables, pour leur tenue vestimentaire, avec parfois une augmentation du niveau de détails quand la séquence le requiert. La scénariste pense sa narration en termes visuelles et le dessinateur conçoit des plans de prises de vue qui ouvre le champ de vision du lecteur, ne se limitant pas à des cadrage plan taille avec un fond vide. À l’opposé d’une enfilade de dialogues, la narration visuelle réserve moultes surprises : la découverte des poteaux d’exécution, la présence d’un hamac dans une chambre pour se reposer, la circulation de voitures à cheval et de traineaux sur la Neva gelée, la longue file des bagnards avec leur chaîne à la cheville progressant dans un champ de neige, l’envol d’un corbeau vers la liberté, le recours à des chameaux comme bête de somme, la foule des miséreux s’avançant vers le Crystal Palace pour une métaphore visuelle terrifiante, des pourceaux habités par l’esprit de démons se précipitant de la montagne dans un lac pour une autre métaphore, etc.



Voici donc le lecteur à même de découvrir la vie de cet immense auteur russe, et il vaut mieux avoir une petite idée de la saveur de son écriture pour apprécier ces différents moments, en particulier son sentiment de culpabilité, sa relation douloureuse à la morale chrétienne, sa sensation de fatalité, sinon certains passages sembleront alourdis par un pathos exacerbé. La scénariste relie donc l’œuvre du romancier avec sa vie que ce soit les quatre ans de bagne, ou l’exposé de projets de roman. Elle met en scène la dimension économique et financière de sa vie, ses engagements politiques, sa tendance à fuir quand la pression de la famille ou des créanciers devient trop forte, des anecdotes incroyables (l’éditeur escroc Stallovski), la reproduction de certains schémas comme les enfants ou la famille proche qui vit aux crochets du père. Les auteurs savent montrer les conditions dans lesquelles naissent l’œuvre de Fiodor Dostoïevski. Ils ont fait le choix de s’attacher à cette dimension de sa vie, plutôt qu’à la teneur de son œuvre, rien ne remplaçant la lecture de ses romans. La dernière page tournée, le lecteur peut éventuellement rester avec un questionnement sur le sens à donner au soleil noir évoqué dans le titre : l’écrivain lui-même, la réalité historique de la société dans laquelle il a vécu ?



Au vu de l’immensité imposante de l’œuvre de Fiodor Dostoïevski et de sa notoriété intimidante, les auteurs doivent faire des choix quant à ce qu’ils souhaitent évoquer, développer, représenter. Le lecteur peut entretenir un petit a priori sur la consistance des dessins en feuilletant l’album. À la lecture, il découvre une densité d’informations visuelles apportant une consistance remarquable aux nombreux endroits et aux personnages, pour une reconstitution historique de qualité. La vie de l’écrivain russe lui apparaît à la fois dans sa matérialité, sa relation avec ses proches, avec sa compagne, le bagne, l’exil, les voyages en Europe, à la fois dans ses idées et ses principes, sa conviction sociale, la dimension spirituelle de ses réflexions, sa discipline de travail, ses failles comme son recours au jeu avec l’espoir d’améliorer sa situation financière. Le lecteur en ressort avec la sensation d’avoir côtoyé Fiodor Dostoïevski pendant toutes ces années, à la fois impressionné, à la fois un peu étourdi après tant d’événements, à la fois habité par une commisération pour ses souffrances morales.
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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Cette BD va nous montrer la France du fameux Front Populaire en 1936 alors que des ligues fascistes ont marché sur l'Assemblée nationale dès 1934 suite à l'affaire Stavisky, un escroc d'origine russe qui a eu de nombreuses relations dans les milieux politiques mais également de la plolice, de la justice et de la presse.



La Nouvelle Union populaire écologique et sociale initiée en 2022 semble s'inspirer de ce mouvement dans la contestation des injustices qui ne font que s'aggraver dans notre société devant un capitalisme sans foi, ni loi. En 1935 déjà, il y avait 200 familles de multi-millionnaires qui tenaient la France face à des milliers de miséreux au chômage victime de la crise de 1929.



Le principe est de construire une fresque historique à travers le destin individuel de certains personnages comme Roger, ce jeune breton qui avait de si belles ambitions et qui se retrouve soudainement ouvrier dans l'usine Renault du fait de la mort brutal de sa mère, seul parent qui lui restait. Si seulement l'oncle cupide n'avait pas mis la main sur l'argent !



C'est intéressant de voir une BD qui s'interresse à ce mouvement qui a marqué une période de l'histoire française juste avant l'abominable Seconde Guerre Mondiale. Je me souviens de ces français se déplaçant en masse avec leurs familles dans les trains pour voir pour la première fois la mer.



J'avoue que j'ai eu un peu de mal avec ce dessin qui m'a paru assez approximatif dans l'approche avec un trait pas très maîtrisé. Mais bon, il faut bien faire ses armes et évoluer. Cela reste simple mais quand même soigné.



Cela se laisse lire très agréablement d'autant qu'on s'attache vraiment à notre couple qui quitte le giron familial malsain pour tenter l'aventure.



Je voudrais remercier Babelio et les éditions Delcourt pour ce livre reçu à l'occasion d'une masse critique privilégiée. Je ne cacherai pas mon admiration pour cette maison d'édition qui n'a cessé de me surprendre pour son dynamisme depuis les années 90 en m'accompagnant tout le long de ma vie de lecteur.

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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

En 1934, Roger, jeune Breton de dix-sept ans issu d'un milieu très modeste, souhaite faire des études pour devenir ingénieur. Mais il perd sa mère, seul parent qui lui restait, et se trouve obligé de « monter » à Paris pour trouver du travail, en compagnie de Louison, sa petite amie. En ces temps troublés où extrême-droite et extrême-gauche s'affrontent, il devient ouvrier. Parallèlement, Léon Blum se prépare à prendre le pouvoir. ● C'est une fresque historique de grande ampleur où la petite histoire rejoint la grande. On voit à la fois la vie quotidienne difficile de Roger et Louison, et les tractations en haut lieu pour barrer la route au fascisme, mais aussi au communisme soviétique. ● C'est une lecture agréable même si j'ai eu un peu de mal avec des dessins un peu brouillons et naïfs et un canevas scénaristique des plus traditionnels. L'ensemble est un peu trop convenu à mon goût et me paraît plus destiné à de jeunes lecteurs qui pourraient par cette lecture divertissante se familiariser avec l'histoire de la France des années trente. ● Je remercie NetGalley et les éditions Delcourt de m'avoir permis de lire cet album en avant-première (publication le 21 septembre 2022).
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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

A travers l’histoire de Roger et de Louison, un jeune couple d’amoureux, montés à Paris pour trouver du travail, c’est aussi l’histoire du front populaire qui est dessinée.

C’est aussi l’occasion de décrire les conditions de travail du petit peuple parisien (et d’ailleurs) : ouvriers chez Renault, petites mains chez Bernstein, vendeuses dans les grands magasins..., écrasés par les cadences infernales de travail pour un salaire de misère.

Dans ce très beau roman graphique, on côtoie également Léon Blum, un peu hautain mais grandement humain, partagé entre ses réflexions et ses prises de décision.

Et outre tous ces éléments historiques, cet ouvrage interroge sur la montée de l’antisémitisme, du mouvement ouvrier, le rôle des femmes en politique, la vie amoureuse, sans oublier d’y inclure un petit côté suspense quant à la spoliation d’un héritage.



De la belle ouvrage, aux dessins impeccables et aux personnages finement détaillés, aux couleurs franches et au scénario très prenant. Un premier tome addictif aux multiples rebondissements. La suite... vite !



Un grand merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour cette page d’histoire et d’Histoire.

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Dostoievski, le soleil noir

Club N°51 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Une biographie intéressante de l'écrivain Russe mais qui manque de tout contexte historique et isole donc les discussions et points de vue de Dostoïevski sans leur donner le contexte de la Russie du Tsar, les évolutions sociales en Europe, les mouvements littéraires et de penseurs occidentaux qui se répandent.



Ça demeure intéressant pour découvrir Dostoïevski et peut-être donner envie de se lancer dans Crime et Châtiment ou les Frères Karamazov, mais la BD sonne un peu trop creuse...



Greg

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Bien que le thème soit différent,ce premier volume de La belle espérance me rappelle le Spirou d'Emile Bravo. Ceci de par son graphisme plutôt classique mais qui réussit très bien à créer l'atmosphère de l'époque,ici l'arrivée du Front populaire, et par le choix de raconter l'Histoire par le biais de personnages simples qui apportent l'émotion et le vécu de tout à chacun et auxquels le lecteur peut s'identifier bien plus facilement que s'il s'agissait d'un héros historique. Le ton est léger car Louison et Roger portent l'insouciance et l'espoir de la jeunesse mais leur énergie et leurs projets nous permettent de suivre des faits bien sérieux comme les conditions de travail inacceptables dans les usines et ateliers,les stratégies politiques et patronales. Nous vivons avec eux l'enthousiasme de la rébellion et l'arrivée au pouvoir de Léon Blum et du front populaire. Avec Monsieur Lecoeur une place discrète mais très positive est faite aux idées anarchistes,ce sont d'ailleurs les planches les plus colorées et jolies de l'album !

Parallèlement les indices sont semés pour la seconde partie,tant en ce qui concerne la petite histoire que la grande ! Une vengeance qui pourrait révéler à Roger un secret explosif, et la montée du nazisme.

J'ai hâte de retrouver Louison et son " vieux forban" dans la deuxième partie, même si l'Histoire est désormais connue et laisse craindre la disparition de l'insouciance et de la liesse populaire !

Je remercie chaleureusement les éditions Delcourt ainsi que Babelio pour cette très belle BD qui est un coup de coeur.
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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Dans ces moments compliqués, un peu d'espoir, l'envie de voir le peuple s'unir et revendiquer des droits, ses droits de façon collective m'a enfin décidé à lire la bd " La belle espérance" .

Ce premier tome commence en 34 où le décor se met en place. On fait connaissance avec Louison et Roger . Tous deux rêvent d'un avenir professionnel , elle se voit la nouvelle Danielle Darrieux et lui rêvent de faire des études pour devenir ingénieur. Le décès de la maman de Roger va bouleverser ces projets. ils vont alors quitter la Bretagne et se retrouver à Paris, lui travaillera sur une chaine dans l'usine Renault et elle sera couturière dans une boutique de confection.

Les conditions de travail sont épouvantables, dures sans aucun espoir mais progressivement la colère monte et ne reste pas à l'intérieur des salariés. Elle se manifeste et va prendre la forme d'une grève générale. Les ouvriers vont prendre possession de leur usine.

La victoire du front populaire mené par Léon Blum marque ce premier tome.

Cet album n'étant pas de la pure fiction et s'appuyant sur l'Histoire, le deuxième tome ne sera malheureusement pas porteur d'espoir mais aura sans aucun doute un goût de gâchis, de désillusions. Cela n'empêche cependant en rien mon envie de retrouver Louison et Roger. Cette attente ne sera d'ailleurs pas trop longue puisque ce premier tome date déjà de plus d'un an.

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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Bayonne. Décembre 1933.

L’affaire Stavisky éclate. Des milliers d’actionnaires sont ruinés. Ils ont été attirés dans les rais de l’escroc qui leur garantissait des rendements exceptionnels… Sale coup pour la France ! Déjà que la crise de 1929, venue des USA, avait frappé le monde entier… Le gouvernement tombe ! Un de plus !

Sale coup pour les juifs ! Stavisky était juif originaire d’Ukraine. Dans ces années ’30, le fascisme et le racisme progressent partout ! Mussolini en Italie (plus fasciste que raciste), Hitler en Allemagne…



Bretagne. Juillet 1934.

Roger est de retour de son pensionnat chez les jésuites. Sa maman, veuve, se tue à la tâche et se prive de tout pour payer les études de son fils, brillant étudiant qui rêve de devenir ingénieur… Et il en a les capacités ! Sa mère épargne sou après sou pour qu’il puisse, une fois qu’il aura passé son BAC, aller étudier à l’université.

Roger est heureux de revoir sa mère ! … Mais aussi sa cousine, Louison ! Ah, ce qu’ils s’aiment ces deux-là ! Elle, son rêve, c’est de devenir actrice. Une nouvelle Danielle Darieux…



Critique :



Au travers d’un récit qui suit deux jeunes gens amoureux qui vont devoir, de façon plus ou moins forcée, quitter la Bretagne, les auteures vont nous faire découvrir l’extraordinaire histoire du Front populaire.

Souvent, certains historiens se sont servis du Front populaire pour expliquer la débâcle de l’armée française au printemps 1940. L’intelligence des autrices, c’est de nous faire découvrir les incroyables mauvaises conditions de vie du petit peuple français, qu’il travaille en usine, dans une maison de haute couture parisienne, aux Galeries Lafayette, ou bien encore à la campagne, en bord de mer ou en mer. Pourtant, la vie de certains n’a rien à voir avec cet enfer des ventres vides et d’un chômage où vous n’avez plus aucune occasion de gagner le moindre franc pourtant bien indispensable pour vous nourrir, payer le loyer d’un logement plus que médiocre, vous vêtir ou vous soigner.

Chantal Van den Heuvel nous balade d’abord en Bretagne dans une histoire digne de Zola, avant la montée à Paris de deux jeunes gens très amoureux qui vont découvrir, pour l’un l’enfer de la vie en usine, pour l’autre le travail harassant d’une couturière au service d’un jeune et grand couturier.

L’immense pauvreté, les ventres vides, les terribles cadences dans les usines, vont conduire aux grèves, avec occupation des usines, puis à la victoire aux élections de 1936 de ce Front populaire où l’on retrouve les socialistes de Blum, élu Président du Conseil (premier ministre), les radicaux et les communistes de Maurice Thorez… aux ordres de Moscou ! L’entente entre socialistes et communistes ne va pas durer. Ce que Staline veut, le parti communiste le veut. Le parti est très puissant et peut s’appuyer sur une base solide prête à le suivre aveuglément.

Au passage, Chantal Van den Heuvel rappelle que les femmes n’avaient pas le droit de vote, mais que Blum « va mettre la charrue avant les bœufs » en en incluant dans son gouvernement aux postes de ministres ! Dans le gouvernement de Front populaire de Léon Blum en juin 1936, trois femmes ont été nommées ministres (ou « sous-secrétaires d'État ») alors qu'elles n'étaient, comme toutes les femmes de leur temps, ni électrices ni éligibles. Mais ne rêvez pas ! Elles ne prirent jamais la parole dans l’hémicycle… Et Léon Blum ne renouvela pas l’expérience lors de la mise sur pied de son second gouvernement.

Cette BD rend un hommage certain à Léon Blum, esthète intelligent, évoluant au milieu d’un champ de mines d’autant plus dangereux qu’il était juif.

Vivement la suite de ce roman graphique !

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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

Magnifique bande dessinée qui reprend avec pédagogie l'histoire d'une époque qui a fondée l'ADN de la gauche en France.

Affaire Stavisky, Croix de Feu, journée des ligues le 6 février 1934, Front Populaire ; grèves de 1936, accords Matignon.

Le scénario permet de suivre l'histoire de plusieurs familles confrontées à ces événements.

Roger, un jeune breton dont la mère est veuve découvre l’exploitation des ouvriers sur les chaînes de montage des usines Renault à Billancourt. Il est obligé d’interrompre de brillantes études à la mort de sa mère. Il ignore la vilénie de son oncle (le frère de sa mère) qui le prive des moyens de subsistance amassés par sa mère pour le mettre à l’abri du besoin.

Sa compagne Louison, une amoureuse de cinéma qui se voit déjà en Star le suit mais le couple ne survivra pas, à l'écroulement de ses rêves.

Pour Roger le militantisme syndical constituera une porte de sortie.

A l’autre bout de l’échelle sociale, Sarh et Simon rescapés des pogroms russes ont fait fortune dans la haute couture.

Leur histoire va croiser celle de Roger et Louison devenue petite main dans leur atelier de création.

Capture des images d’une époque où l’exploitation empruntait souvent les chemins du fascisme, du racisme et de l’antisémitisme, la BD montre avec justesse le dilemme auquel se trouve confronté Léon Blum lorsqu’il prend le pouvoir. Opposition frontale des communistes avec Maurice Thorez qui refuse de participer au gouvernement, impatience des ouvriers qui se mettent en grève et occupent les usines, pression des patrons qui exigent l’évacuation des lieux de travail.

Au fond, rien n’a changé et les débats entre la gauche de gouvernement et une gauche plus radicale sont plus que jamais à l’ordre du jour.

Débat qui prend une tournure nouvelle en 2022 avec les arguments développés par Fabien Roussel et François Ruffin qui pressent la gauche dans son ensemble de changer de logiciels et de références pour enrayer la fuite de son électorat traditionnel ouvrier vers le Front National.

Un beau cadeau de Masse Critique et des Editions Delcourt, merci pour l’envoi de cette BD

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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..

1934, Roger Guéguen, orphelin d’un marin pêcheur mort à la guerre, poursuit ses études dans un collège de Jésuites, grâce aux sacrifices de sa mère, verrotière de son état. Aussi souvent que possible, il rentre au port pour l’épauler et aussi retrouver Louison et ses rêves de comédienne. L’actualité politique qui sert de toile de fond à cette intrigue provinciale, puis parisienne, va bientôt rattraper ses protagonistes : la montée du fascisme, les manifestations des ligues d’extrême-droite, et surtout l’arrivée au pouvoir du front populaire, les grèves et les espoirs qui ont suivi.

Pourtant cette histoire est loin d’être un prétexte : les personnages, même secondaires, sont savamment développés. Chantal Van Den Heuvel prend le temps de leur donner de l’épaisseur, et les développe comme des sortes d’archétypes qui finissent par constituer une espèce de galerie sociologique de l’époque. La condition féminine, en particulier, est minutieusement explorée et mise en scène. La montée de l’antisémitisme est montrée par l’animosité subie par Léon Blum dans son accession au pouvoir et surtout par le regard du couturier Bernstein (chez qui travaillera Louison) et de sa soeur Sarah, leurs regards plus exactement puisque le premier compte sur les liens qu’il tisse dans la haute société pour le protéger contre toute adversité, tandis que la seconde, beaucoup plus attentive à l’actualité, s’inquiète sérieusement et s’implique.

Monsieur Lecoeur, bourgeois humaniste et ruiné, grand lecteur du Droit à la paresse, personnage discret mais omniprésent, et dont l’intervention très ponctuelle va profondément marquer Roger, lui présente un projet de vie qui ne va cesser de le hanter : « Nous trouverons un village abandonné et nous le feront revivre avec les paysans des temps nouveaux, en harmonie avec les bêtes et les arbres, au rythme de la terre vivante. » Pourtant, il va suivre son idée et se faire embaucher à l’usine Renault, y faire la connaissance d’ouvriers syndiqués et, de réunions en manifestations, développer une conscience politique.

Une fresque admirable, intelligente et touchante, dont on a hâte de découvrir la suite.



Article à retrouver sur le blog :


Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Léon et Sofia Tolstoï

Chantal Van den Heuvel est scénariste de la bande dessinée/roman graphique. C’est une journaliste belge également scénariste pour la télévision et le cinéma.



Nous devons les dessins à Henrik Rehr, un danois.



Le scénario de George Sand : ma vie à Nohant a également été écrit par Chantal Van den Heuvel. J ‘ai eu l’immense plaisir de le lire et de le commenter. Généralement on revient vers un auteur qui a plu.



Chantal Van den Heuvel commence l’histoire par la fin de vie de Tolstoï. Sofia Tolstoï trouve dans un tiroir du bureau de son mari le testament de celui-ci où il lègue ses droits d’auteur au domaine public, ce qui engendre une dispute du couple. Léon Tolstoï décide de se séparer de sa femme et partir pour le Caucase. Son médecin décide de l’accompagner pour une partie du voyage. Ses plans changeront car il sera victime d’une pneumonie.



Ensuite l’auteur décrit la vie de Tolstoï de façon chronologique en intercalant de temps à autre des retours sur les discussions entre Tolstoï et son médecin où l’écrivain raconte une nouvelle partie de son existence.



Fort jeune, il perd ses parents et est élevé par sa tante Toinette dans un vaste domaine : Lasnaïa-Poliana.



Il étudie les langues orientales et le droit. Il abandonne ses études et décide de retourner en son domaine avec l’intention de s’occuper de ses moujiks. Il fonde une école et décide de leur enseigner différentes choses. Ces projets, ses résolutions portées par la mise en action connaissent échecs et réussites. Sa vie est faite de longues réflexions dans différents domaines. Ces réflexions le conduisent parfois à un virage à 180 degrés, ce qui fait que sa femme ne le comprend plus. Je remarque qu’elle est plus pratique : le travail, les enfants la famille.



Le rendu de Chantal Van den Heuvel fait preuve d’une abondante recherche sur la vie et les œuvres de Tolstoï. Elle construit son scénario à partir de récits autobiographiques de Tolstoï mais également de biographie issue d’autres plumes.



Le livre aborde de façon succincte les écrits suivants (dans le désordre) : Les Cosaques ; Guerre et paix ; Anna Karénine ; Résurrection ; La sonate à Kreutzer ; La Mort d’Ivan Ilitch.



Sont développées ses rencontres avec Tourgueniev et Tchertkov.



Tolstoï fut envoyé comme courrier à St Pétersbourg. Il y rencontra Tourgueniev qui le mis en contact avec des gens de lettres.



Tchertkov, ses relations sont mauvaises avec la plupart des membres de la famille Tolstoï qui déplorent son influence sur le vieil homme. La fuite de Tolstoï avant sa mort est considérée par la famille comme le fruit de cette influence. La comtesse est particulièrement critique envers son attitude vis-à-vis des biens matériels. Lorsqu'il vient à Iasnaïa Poliana, il vit aux frais de la famille, mais il critique le prétendu matérialisme de la comtesse qui rétorque qu'elle a le devoir d'élever une famille nombreuse (treize enfants) et qu'elle aide son époux (à sa demande) en recopiant et mettant au propre ses manuscrits. Il profite du vieil écrivain en lui faisant signer un codicille testamentaire dans lequel il peut, plutôt que la comtesse, disposer de ses manuscrits pour l'édition de ses œuvres complètes car en effet Tchertkov était l’éditeur des œuvres de Tolstoï.



Tolstoï voulu retrouver la quiétude de son domaine. Il y épousa Sofia qui fut une âme citadine qui dû vivre à la campagne. Le couple connu une succession de jours heureux et de déchirements.



Tolstoï connu de grand moment d’angoisse. Il dit :

« Une force m’attirait hors de la vie. L’horreur des ténèbres était immense et je voulais m’en débarrasser au plus vite grâce à un nœud coulant ou une balle. »

Un peu plus tard Sofia son épouse dira :

« … ce qui compte c’est qu’il s’est remis au roman, il exorcise ses angoisses et j’en suis heureuse. » Ce roman, dont il est question, est Anna Karénine. Sofia en pris connaissance lisant les écrits de son mari.

« Vraiment, il émanait de cette femme un charme irrésistible : séduisante était sa robe en sa simplicité : séduisants ses beaux bras chargés de bracelets … séduisant, son cou ferme et entouré de perles … séduisants, les gestes de ses mains fines, les mouvements de ses jambes nerveuses … séduisant son beau visage animé, … mais il y avait de cette séduction quelque chose de terrible et cruel.



J’ai pu admirer le détail des dessins. D’une vignette à l’autre on reconnait bien les personnages. Tolstoï est représenté en trois ou quatre versions suivant sa tranche d’âge. Les couleurs sont dans les gammes de bruns clair à foncé ; bleu-gris ; vert-gris ; noir, blanc suivant les époques, le contexte, les circonstances, les lieux, ce qui à mon sens est bien pensé.



Roman graphique instructif à lire et à relire sans modération pour découvrir et redécouvrir bien des subtilités liées à ce grand homme de la littérature.



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La Belle Espérance, tome 1 : Le temps des fru..



La belle espérance de Chantal van Den Heuvel nous plonge dans la France en pleine tumulte et pleine effervescence, celle du fameux Front Populaire en 1936 alors que des ligues fascistes ont marché sur l'Assemblée nationale dès 1934 suite à l'affaire Stavisky,



Même si on a vu il y a fort longtemps le film avec Bebel, on connait mal ce pan de l'histoire française et on est ravi de le découvrir avec cette narration forte et riche, et portée par les illustrations particulièrement efficaces d'Anne Teuf et le travail de Lou sur la colorisation est aussi à saluer) .



La belle espérance est le Tome I d'une série à plusieurs épisodes, et il est certain que la fin de ce premier tome donne envie d'en savoir plus sur ces personnages laissés dans les soubresauts de la grande et petite histoire .. merci aux éditions Delcourt et à Babelio pour cette masse critique spéciale !
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George Sand : Ma vie à Nohant

George sand divorcée, celle-ci retourne à Nohant, la maison où elle a grandi dans le Berry. Elle y retrouve une femme qu'elle a connu dans son enfance, et c'est à travers ce dialogue que le lecteur découvre la vie de George Sand, née Aurore Dupin.



En tant que lectrice , j'avais un assez mauvais souvenir de La mare au Diable, que j'avais dû lire au collège, toutefois, la vie de cette femme atypique et très avant-gardiste pour son époque m'intriguait : voir cette bande dessinée dans les nouveautés de la petite médiathèque derrière chez moi m'a donc invité à le faire plus vite que prévu !



Le récit de sa vie commence à son arrivée, avec ses parents et son petit frère dans la demeure de sa grand-mère maternelle. De son enfance, à son adolescence dans les champs avec les enfants des domestiques, à sa vie de jeune adulte - où, d'abord crédule elle épouse un opportuniste alcoolique et infidèle - puis de femme militante et engagée on découvre à travers ce récit les carcans dans lesquelles les femmes du XIXème siècle étaient cantonnées.



Cette bande dessinée est le fruit d'un travail collaboratif riche et bien documenté, tant sur la vie de la romancière que sur son époque.

On y croise bien sûr ses amants et amantes célèbres comme Alfred de Musset et Frédéric Chopin, mais les auteures n'en font pas non plus un étalage voyeur et inutile.



Ce qui est sût, c'est que grâce à cette lecture, j'ai envie de découvrir des oeuvres de George Sand. En cela on peut dire que la scénariste et la dessinatrice ont su communiquer leur intérêt !
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