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4.02/5 (sur 61 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) : 1955
Biographie :

Charles C. Mann est correspondant scientifique pour de nombreux magazines dont Vanity Fair, The Atlantic Monthly, Science, et Wired.

Il est principalement connu pour son livre sur l'Amérique précolombienne intitulé "1491, Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb" pour lequel il remporte le National Academies Communication Award en 2006.

2005 "1491 : New Revelations of the Americas Before Columbus", en français "1491 : Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb"

2011 "1493 : Uncovering the New World Columbus Created", en français "1493 : Comment la découverte de l'Amérique a transformé le monde"


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Pour retrouver tous leurs ouvrages Nana Kwame Adjei-Brenyah : https://www.albin-michel.fr/nana-kwame-adjei-brenyah Matthew Neill Null : https://www.albin-michel.fr/matthew-neill-null Leila Mottley : https://www.albin-michel.fr/leila-mottley Shannon Pufahl : https://www.albin-michel.fr/shannon-pufahl David Treuer : https://www.albin-michel.fr/david-treuer Katherena Vermette : https://www.albin-michel.fr/katherena-vermette Michael Christie : https://www.albin-michel.fr/michael-christie Charles C. Mann : https://www.albin-michel.fr/charles-c-mann

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Qui voudrait aujourd'hui vivre dans la Grèce de Platon et de Socrate, où régnaient l'esclavage, les guerres perpétuelles, la pédérastie institutionnalisée et l'élimination des excédents de population? Athènes n'en possède pas moins une brillante tradition dans les domaines de la rhétorique, du drame lyrique et de la philosophie. On peut en dire autant de Tenochtitlan et des autres cités de la Triple Alliance. En fait, le corpus d'oeuvres écrites en nahuatl classique, la langue de l'Alliance, est encore plus large que celui des textes en grec ancien.
La philosophie mexica, arrêtée dans son élan par Cortés, n'a pas eu l'occasion de se développer comme les pensées grecque ou chinoise, mais les traces qui nous restent indiquent qu'elle était en voie d'y parvenir. Les piles de manuscrits en nahuatl conservés dans les archives du Mexique décrivent des rencontres entre tlamatinime (penseur-professeur en français) échangeant idées et commérages, comme les intellectuels viennois, les philosophes français ou les membres de l'école de Kyoto à l'ère Taisho.
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Depuis longtemps, les chercheurs en linguistique s'interrogeaient sur la diversité et la fragmentation extraordinaire des langues amérindiennes. La Californie à elle seule était le foyer de 86 langues. Sur l'ensemble du continent américain, on pratiquait 1200 idiomes différents classés en 180 familles. L'Europe n'en compte pour sa part que quatre - l'indo-européen, le basque, le finno-ougrien et le turc - et la grande majorité de sa population parle une langue indo-européenne. Les linguistes se demandent pourquoi les Amérindiens auraient développé un tel nombre de langues dans les 13 000 ans qui les séparent de la culture Clovis et du corridor de glace de la Béringie, quand les Européens se retrouvaient avec si peu en 40 000 ans, depuis l'installation du genre humain dans la région.
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Il n'est pas du tout impossible que John Rolfe soit responsable de l'introduction des lombrics - celle, précisément, du ver de terre commun et du ver rouge du marécage, qui n'existaient pas en Amérique avant 1492. Rolfe faisait partie des colons de Jamestown en Virginie, la première implantation britannique à avoir perduré. De nos jours, ceux qui ont entendu parler de lui le connaissent surtout comme celui qui a épousé Pocahontas, la "princesse indienne", dans de nombreux récits romantiques. Quelques férus d'histoire estiment que Rolfe a été un élément décisif dans le succès de Jamestown. L'affaire des lombrics nous suggère un troisième aspect de sa personnalité, encoure plus lourd de conséquences : sans le vouloir, Rolfe a déclenché une mutation définitive du paysage américain.
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Charles C. Mann
(La variole). Les Européens ne connaissaient peut-être pas les virus, mais ils étaient bien informés sur les maladies infectieuses ... Originaires de pays maintes fois confrontés au phénomène, les Européens avaient pleine conscience des conséquences potentielles de la variole... (Mais) de manière presque unanime, ils ont choisi d'accélérer la cadence des installations et de s'étendre autant qu'il était humainement possible de le faire... Ni les Européens ni les Indiens n'appréhendaient la maladie de manière profane. Pour Robert Crease, anthropologue à l'université de New York, "la maladie se comprenait comme la manifestation physique de la volonté divine. On pouvait la communiquer à quelqu'un, mais cela revenait à transmettre le mal, la malchance ou le mauvais esprit - la transmission reflétait aussi la volonté de Dieu." Les conquistadors n'ignoraient pas l'impact potentiel de la maladie, mais son impact effectif, qu'ils ne pouvaient maîtriser, reposait entre les mains de Dieu.

Les Mexicas partageaient leur approche. Dans tous les récits indigènes de la Conquête et de ses répercussions, l'anthropologue J. Jorge Klor de Alva observe que si les Mexicas pleurent sur leurs morts, "ils portent rarement sur les Espagnols un jugement moral", et Cortés n'est qu'occasionnellement décrit comme un vaurien. "Il semble communément admis - du moins par ce groupe doué d'un austère esprit philosophique et impérialiste - que n'importe qui à la place des Espagnols se serait comporté de la même manière si l'occasion s'était présentée."

"1491", pp. 155-156
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Dans l'Amérique pré-colombienne, les Indiens constituaient une espèce clé pour la quasi totalité de l'hémisphère. Les indigènes géraient en effet leur environnement depuis des millénaires : brûlage annuel des broussailles, défrichage et reboisement des forêts, construction de canaux et de champs surélevés, chasse au bison et pêche au saumon, récolte du maïs, du manioc et des autres plantes formant le Complexe Agricole de l'Est ...
Après 1492, l'espace américain se vida de ses occupants - l'historien Francis Jennings parle à ce propos de paysages "endeuillés". Le brutal dérèglement écologique eut l'effet d'un tremblement de terre sur une tasse de thé. A côté des espèces invasives, telles la chicorée ou le rat, les populations locales, libérées du contrôle des Indiens, se déchaînèrent avec une égale vigueur. Le paysage que les premiers colons prenaient pour une forêt primaire et immuable était en fait la proie de violents chamboulements et d'un effondrement démographique.

p. 357
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La technologie européenne éblouit peut-être les Indiens de prime abord, mais le rapport de forces entre les deux parties était moins déséquilibré qu'il n'y paraît. Des recherches récentes tendent à prouver que les indigènes de Nouvelle-Angleterre n'étaient pas technologiquement inférieurs aux Britanniques, ou, plus précisément, que les termes de supériorité ou d'infériorité sont impropres à qualifier la relation entre les deux technologies.

p. 75
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A en juger par le contenu de Nomads of the Longbow, Holmberg ignorait tout de cette culture antérieure - celle à qui l'on doit les chaussées, les tertres et les bordigues. Il ne s'aperçut pas que les Sirionós évoluaient dans un paysage que d'autres avaient modelé. Avant Holmberg, une poignée d'observateurs européens s'étaient interrogés sur la présence des ouvrages en terre, même si certains hésitaient à attribuer une origine humaine aux chaussées et aux îlots boisés. Cela dit, ils n'attirèrent massivement l'attention des chercheurs qu'en 1961, avec la venue en Bolivie de William Denevan. Préparant un doctorat, il avait entendu parler des singularités du paysage de la région lors d'un séjour au Pérou en tant que journaliste stagiaire, et s'était dit qu'il pourrait en tirer un sujet de thèse intéressant. A son arrivée, les géologues envoyés par les compagnies pétrolières, seuls scientifiques présents dans la région, lui apprirent que le Beni regorgeait probablement de vestiges d'une civilisation inconnue.
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(Amazonie). Certains scientifiques ont conclu depuis à une sous-évaluation. "Je suis persuadé, me disent Clement, que l'ensemble de la forêt a été façonné par l'homme." C'est également l'avis d'Erickson, l'archéologue de l'université de Pennsylvanie qui m'a déclaré lors de notre voyage en Bolivie que les forêts tropicales des basses terres d'Amérique du Sud comptaient parmi les plus belles oeuvres d'art de l'humanité. "Plusieurs de mes confrères me jugeraient bien catégorique", a-t-il néanmoins reconnu. Au dire de Peter Stahl, anthropologue à l'université de New York, une foule de chercheurs pensent que ce que "la mythologie écologiste se plaît à considérer comme un univers primitif, pur et intouché, est en réalité le résultat plurimillénaire d'une gestion humaine." D'après Erickson, la notion d'"environnement construit" s'applique à la plupart des paysages néotropicaux, sinon à tous.

p. 347
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Lorsqu'un enfant indien élevé parmi nous, initié à notre langue et habitué à nos coutumes, vient à rendre visite aux siens et fait une seule excursion en leur compagnie, il n'y a plus moyen de le ramener vers nous. Mais si un Blanc, homme ou femme, a été enlevé dans sa jeunesse par les Indiens, et a partagé un moment leur vie, ses amis auront beau le racheter et lui prodiguer tous les égards imaginables pour le convaincre de demeurer avec eux, il se lassera très vite de nos usages et de notre mode de vie, et saisira la première occasion de repartir dans les bois, où il est impossible de le retrouver. (citation de Benjamin Franklin)
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Charles C. Mann
Après un cheminement de plusieurs millénaires à l'écart des autres cultures, les Amériques étaient devenues un océan illimité d'idées, de rêves, d'histoires, de philosophies, de religions, d'éthiques et de découvertes inédits, et de tout ce que l'esprit peut engendrer. Il existe peu de choses plus sublimes et plus caractéristiques de l'humain que le métissage des cultures. La seule découverte de l'Amérique par l'Europe a agi comme un ferment intellectuel. Le tumulte eut été infiniment plus puissant si les sociétés indiennes avaient persisté dans toute leur gloire
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Errare humanum est

Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

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