QIN HUAIREN retourna dans sa ville natale, Changzhou, en 1977. Il était alors âgé de 42 ans, et avait passé toute sa vie d’adulte à travailler comme prospecteur de minerai de fer dans le sud de la Chine. Il était arrivé là-bas en 1957, juste avant le Grand Bond en Avant, ce projet chimérique de Mao Tsé Toung selon lequel les paysans devaient conduire la Chine à la suprématie industrielle en fondant l’acier dans leurs villages. Des flancs entiers de montagnes furent déboisés par des troupes de paysans (Qin vit des forêts millénaires disparaître en une journée) pour alimenter des fourneaux primitifs, qui ne pouvaient produire d’acier ais empoisonnèrent efficacement les champs. » (Incipit)
Entretemps, l’usine avait pollué l’eau du puits familial, obligeant les Wu à utiliser une canalisation d’eau récemment installée en provenance de la ville. A présent, ils ne gagnaient plus d’argent et ne pouvaient payer leurs factures d’eau. Mme Wu savait qu’une entreprise étrangère gérait le service, Elle savait également que les prix augmentaient, et que cela était censé réduire la pollution. « On m’a expliqué tout ça », m’a-t-elle dit. « C’est bon pour les riches. » » p 62 a 3
Une activité sans heurts est une condition essentielle au pouvoir de l’entreprise privée. Approvisionner en eau tant de nouvelles constructions requiert une organisation formidable – bien que, même ici, il faille encore faire bouillir l’eau, au grand étonnement des Américains. (La population chinoise, habituée à une eau de mauvaise qualité, ne s’attend pas à ce qu’elle soit buvable dès sa sortie du robinet). » p 55 a – 7
Il soutient que la plupart des problèmes d’eau dans le monde surviennent parce que l’aura sacrée qui entoure l’eau incite les gouvernements à la considérer comme une « propriété collective – son utilisation est gratuite, quoi que vous en fassiez et quelle que soit la quantité que vous prenez ». Le résultat est le gaspillage d’énormes quantités d’eau. » p 33 a 5
Son épicentre est la « Liu River Paper Mill », l’usine à papier de la rivière Liu dont les cheminées sont bien visibles depuis le village. L’affluent dans lequel elle rejette ses eaux usées est « noir comme de la sauce soja », observent amèrement les riverains. » p 42 a – 1
Pour retrouver tous leurs ouvrages
Nana Kwame Adjei-Brenyah : https://www.albin-michel.fr/nana-kwame-adjei-brenyah
Matthew Neill Null : https://www.albin-michel.fr/matthew-neill-null
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Shannon Pufahl : https://www.albin-michel.fr/shannon-pufahl
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Katherena Vermette : https://www.albin-michel.fr/katherena-vermette
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