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Critiques de Charles Juliet (336)
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Charles Juliet est un homme amoureux. Amoureux des mots, amoureux de la vie, de la nature, des gens. J'ai ressenti tout cela dans ce court ouvrage passionnant. Il évoque avec des mots simples sa découverte de la littérature, de l'écriture. Charles Juliet est un hypersensible. L'excès d'émotion est un frein à l'écriture. L'écriture est aussi un moyen de se découvrir , de vaincre ses inhibitions, de prendre confiance en lui. Les livres sont une source à laquelle s'abreuver. Elle nourrit l'esprit mais aussi le corps. La littérature est un voyage, elle sauve aussi. Dans ces pages, le lecteur découvre l'intérêt de Charles Juliet pour l'aventure intérieure, la morale, la sagesse, la recherche de la sagesse.

L'œuvre de Camus a été une découverte décisive, un grand trouble. Les deux hommes ont de grandes affinités, des points communs dans leur vie, des valeurs partagées.

Ces différentes lectures me rapproche discrètement de son journal.
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Lambeaux



Un livre percutant, clairement. Dedans quelqu'un qui me parle du désir d'écriture et de ses instants de torture. Pour ceux qui pensent qu'un écrivain c'est un cul sur une chaise à boire son rouge en attendant le trait de génie et la phrase qui fait mouche, qu'on se le dise : non.



Écrire c'est éprouver sa propre fêlure au point de n'avoir plus rien que les mots entre ses mains, pour sublimer. Et ce livre le montre, sans concessions.

( Oui j'aime les écrivain.es fêlé.es et celles et ceux qui prétendent ne pas l'être se voilent la face ou alors ielles n'écrivent pas vraiment)



Des mots simples pour dire la souffrance de faire, jusqu'au dégout et persévérer malgré tout. Les mots de Charles Juliet, des lambeaux magnifiques, avec entre les lignes, une vie rurale, une vie et deux femmes pour se partager un fils. Deux inconnues liées par un drame trop grand pour elles. Pas de divulgation mais beaucoup d'émotion entre ses pages faites dans adresse très bien menée.



Si le tu est le nouveau je en littérature pour son inclusivité abusive (en vogue Feu de Maria Pourchet ou Le Consentement de Vanessa Sprignora, que j'apprécie beaucoup en passant et par abusif, j'entends seulement ce qui est dénoncé dans l'inclusion) l'auteur l'utilise ici pour lui, comme coupé en deux dans sa relation au réel et à l'écriture. Dans Lambeaux, le tu est une prise à parti d'un je avec ses personnages, une part de lui, rien de plus, dans un entresoi expiatoire.



C'est en 1997 que surgissait cette perle littéraire chez P.O.L. Il aura fallu 12 ans à son auteur pour en polir le contenu. Je vous recommande ce livre, tant pour son intemporalité que le talent de Juliet à tenir une histoire sur un fil très mince et nous enfoncer dans des hantises universelles. Ses mots pour déchiffrer la famille sont déchirants.



Dans ce voyage initiatique nait un écrivain et la traversée a beau être obscure, il en sort, à terme, beaucoup de clarté.
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Lambeaux

Cette lecture fait partie de celles qui me bouleversent par ce qu’elles disent de moi et par cet immense sentiment de familiarité :



Cette sensation fréquente de ne pas être à sa place (de la mère biologique et de l’auteur), le chemin tortueux et torturé de Charles Juliet vers lui-même et vers l’écriture, cette quête permanente.



Ses souffrances et ses bonheurs qui se mêlent pour faire de lui ce qu’il est. Sa quête, encore. Son sentiment constant d’inadaptation à ce monde. Sa sensation d’être pris entre la vie et la mort. Son besoin d’en comprendre la cause pour s’en dégager…



Sa difficulté à se mettre à l’écriture alors que tout l’y pousse parce que son exigence, parce que ses émotions intraduisibles, parce que d’autres ont fait mieux… alors pourquoi y ajouter sa voix ?



… Effet miroir, sensations, émotions, larmes, gratitude… et les mots qui restent, qui m’habitent, me font regarder en moi, partir à mon tour en quête… Merci monsieur Juliet ! Je n’en ai pas fini avec la lecture de votre œuvre et je m’en réjouis !
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Lambeaux

Quelle détresse j'ai ressenti à la lecture de ce roman. Je l'avais découvert lors de ma scolarité, et il m'avait déjà laissé un goût amer sur les lèvres. Ma seconde relecture a été ponctuée de larmes. Elle m'a brisé le cœur.

J'ai eu la chance de rencontrer l'auteur un jour, qui s'est déplacé pour témoigner devant une classe avide de réponses. Et il a été d'une grande humilité, jusqu'à dénigrer son talent, qui est pour moi incontestable.

Cette œuvre est une œuvre forte, déchirante, qui nous emporte vers un siècle où les femmes n'avaient pas le droit d'être heureuses, n'avaient pas le droit d'exister. Mais c'est aussi un roman sur l'impossibilité d'écrire, de s'écrire. J'aimerais apprendre par cœur le livre entier tant les phrases résonnent en moi. En clair, une œuvre riche qui reste à mes yeux, l'une des plus belles œuvres du 20ème S.

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Lambeaux

L'auteur fait la biographie de sa mère, qu'il n'a pas connue. Puis c'est son histoire qui le préoccupe: son enfance campagnarde et sa formation d'enfant troupier. L'image de la mère, douce et présente, mystérieuse, initiatrice, ponctue chacun de ses souvenirs.



Très beau texte, poétique et émouvant. On découvre le traitement des internés dans les asiles, c'est à frémir. J'ai aimé la contruction de l'autobiographie: le narrateur se raconte en parlant de la vie de sa mère. Ce texte des origines est un des meilleurs que j'ai lus.
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Une vie cachée

Des entretiens entre Charles Juliet et le peintre Bram Van Velde où l'on fait un peu connaissance avec ce personnage aussi énigmatique que sa peinture; où l'on ressent l'extrème sensibilité d'un homme complètement à vif, soucieux de ne donner que la vérité de lui même aussi bien dans ses mots que dans sa peinture. Un livre sur l'émotion, la souffrance de vivre et de l'exprimer, et un beau témoignage de ce monde méconnu de l'univers intérieur d'un peintre
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Shitao et Cézanne : Une même expérience spirituelle

Juliet explore de façon originale l'aventure artistique : il croise l'expérience d'un peintre moderne, Cézanne, avec celle d'un peintre chinois du 17e siècle, Shitao. Le noyau dur de leur quête semble signer l'essence même de ce que signifie "être un artiste". Aller chercher en soi, se délester de toute influence, pour atteindre ce "galet lisse" comme dirait Juliet dans sa poésie. Et produire enfin une oeuvre unique et superbe...

Ce petit texte traduit de façon claire un leitmotif de l'oeuvre de Juliet.
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Attente en automne - Maria - Turbulences

Pour qui aime lire la poésie de Juliet, ou la plume fragmentaire de son journal, une autre facette de son écriture s'offre au lecteur par ces nouvelles.

Des personnages secrets, des personnages en quête d'eux-mêmes. La rencontre va permettre de faire progresser l'esprit dans les linéaments brumeux de son questionnement. Une nouvelle façon, pour Juliet, de nous parler de lui, de nous, de l'homme.

J'apprécie, mais je préfère de loin la forme poétique, qui nous parle avec plus d'intensité.
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Lambeaux

Lambeaux est une des autobiographies qui m'a le plus touché. Les sentiments sont tellement bien ressentis au fil des pages, que c'est impossible de rester insensible à ce portrait d'une mère détruite et d'un fils qui se cherche.
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Lambeaux

J'ai lu ce livre non pas par choix mais par obligation étant dans le programme de lecture en première L, et je ne suis vraiment pas déçu. J'ai beaucoup apprécié ce livre particulièrement émouvant. D'autant plus émouvant qu'il s'agit d'une autobiographie.
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Rencontres avec Samuel Beckett

NOTE DE L'ÉDITEUR : Ce livre contient le récit des quatre rencontres de Charles Juliet avec Samuel Beckett, en 1968, 1973, 1975 et 1977. La parole de l'écrivain — le récit de ses doutes, l'histoire de sa longue ascèse — y est scrupuleusement recueillie mais ses gestes, ses regards y sont aussi décrits avec précision, ses attitudes, tout ce qui faisait de lui un homme hors du commun, plongé dans une recherche sans terme ni bornes, immédiatement sensible à sa lecture comme à son contact.



Ce petit livre de 72 pages est paru chez P.O.L. en 1999. Le 24 octobre prochain, nous fêterons le quarantième anniversaire de la rencontre entre Samuel Beckett et Charles Juliet. Et puis quoi ? Et bien Charles Juliet est l'auteur de Lambeaux. Petit rappel : Lambeaux marque un tournant essentiel dans l'écriture de Charles Juliet. Il le libère et le fera ensuite passer de la poésie et des journaux à la fiction. L'auteur y vide pour la première fois sa mémoire, dénoue le noeud de son malaise et l'origine de son écriture : la mort de sa mère alors qu'il n'a que quelques mois. Par des phrases lentes, granitiques, il accède aux racines tranchées, extirpe sa mère du rien en lui donnant la parole.

La deuxième partie dit l'autre mère. Celle qui l'a recueilli. La "toute-donnée" qui ne se plaint pas et parle peu. Charles Juliet lui prête également ses mots. Il fouille, met à jour la pensée de cette femme, ce "chef-d'oeuvre d'humanité" qui l'a sauvé de la folie ou du suicide.



Derrière ce double portrait, Charles Juliet relate aussi la lente gestation de son être, par-delà les peurs, les blessures, les aridités. Par-delà la culpabilité. Jusqu'à cet instant où le brouillard se dissipe, où une force tranquille s'installe et lui permet à nouveau d'adhérer à la vie. --Laure Anciel --



On a du mal à imaginer la vie sans cette rencontre, tant la mère, la mémoire, le rien, le trop plein sont présents dans l'oeuvre de Beckett. Il fallait bien sûr cette rencontre et Charles Juliet nous en laisse un livre : un petit bijou où Samuel Beckett se confie au gré des conversations, décousues, comme lui tant embrouillées dès lors qu'il s'agit de parler de lui, mais toujours sincères et émouvantes. Ses passions de lecteur, d'amateur d'art, ses déceptions d'écrivain lorsqu'il évoque la mise en scène de certaines de ses pièces. Quelques petites anecdotes. Autant de petites choses qu'il convenait d'immortaliser là, dans ces 72 pages, et qu'il est nécessaire d'explorer.


Lien : http://lethee.over-blog.com/..
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Journal, tome 1 : Ténèbres en terre froide (1..

Le premier tome du grand oeuvre de Charles Juliet. On pourrait croire qu'un journal ne constitue pas un livre, mais une anecdote littéraire. Voilà la démonstration qu'il peut en être tout le contraire. Plongée en apnée dans une jeunesse qui s'éprouve à la difficulté de vivre. Puissant.
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La fracture et autres textes

J'ai été surprise de la parution d'un nouveau livre nommé La Fracture, par Charles Juliet, sachant qu'il avait déjà publié un livre du même nom avec l'éditeur le Miel de l'Ours il y a quelques années. (https://www.babelio.com/livres/Juliet-La-Fracture/335169)

Cet autre livre dont je n'arrive pas à remettre la main dessus dans l'immédiat, qui a pourtant un fort affect pour moi puisqu'il m'avait été envoyé, numéroté, dédicacé par Charles Juliet lui-même après une lettre que je lui avais écrite. (J'espère retrouver ce précieux objet littéraire). Je ne pourrai ainsi pas dire de suite s'il s'agit du même texte qui initie ce roman de la Fracture et autres textes.



C'est toujours un énorme plaisir de revoir se poser des mots sur l'enfance de Charles Juliet, même si, quand on connait par coeur son autobiographie Lambeaux, on apprend rien de nouveau.



La surprise vient par ses autres textes dont le Déclic où Charles Juliet s'essaie à la fiction qui lui sied également, les mots sont toujours aussi beaux, l'histoire non dénuée d'intérêt et je n'ai même pas vu au tout début que je m'engageais dans la lecture d'une fiction, je pensais poursuivre avec des souvenirs de l'auteur. Charles Juliet serait à même d'écrire des romans imaginaires.



Les deux textes de deux lectures qui ont particulièrement marquées Charles Juliet me fait un bien drôle écho.....Puisque, je cite : "Il n'est guère possible d'analyser ce qui se passe en nous quand un livre nous chavire, nous laisse étourdi. Assurément, il nous émeut, nous atteint dans toutes les couches de notre être. Mais s'il a sur nous un tel impact, c'est aussi, c'est surtout parce qu'il parle de nous-même, de notre histoire, nous révèle ce qui était enfoui dans notre inconscient."

Et que c'est, pour ma part le livre Lambeaux de Charles Juliet que j'ai lu à mes 15 ans qui a été CE Livre qui me chavire tant, me laisse étourdie, m'émeut, m'atteint dans le plus profond de mon être... Alors je remercie Charles Juliet de nous donner les clefs de ses lectures essentielles, tout comme je le remercie pour ses écrits qui font qu'il fait parti des 3 écrivains qui ont tout changé pour moi...



Mon avis est un peu décousu, c'est que j'en aurai à dire sur Charles Juliet et ses oeuvres et qu'il est difficile de se concentrer uniquement sur cette parution. Je ne pense pas honnêtement qu'il faille qu'un lecteur profane de Juliet commence par cet ouvrage mais quand on est fidèle à l'auteur, cela fait un bien fou de retrouver ses mots !







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Journal, tome 1 : Ténèbres en terre froide (1..

Longue introspection de sept années, l'auteur, né en 1934 a donc entre 23 et 30 ans. Malgré le titre rajouté plus tard, la fin de ce journal s'ouvre sur un peu de lumière. La souffrance est créatrice mais il faut au départ balayer les scories, les préjugés sociaux et intellectuels, se faire un peu la morale et se garder de la tentation suicidaire. Le risque, cependant est de devenir sec et aride comme un désert, de « s'ennuyer parmi les autres », d'être déçu par la vie extérieure.

Il faut cependant relativiser et admirer ces réflexions dues au début à un jeune homme de vingt-trois ans qui travaille à devenir écrivain, écrit de la poésie et du théâtre et dont le refus des concessions pourraient passer pour une posture. Or, ce qu'il est en train de devenir, il va le puiser à l'intérieur, il plonge dans l'inconnu pour se singulariser car il faut bien affronter la vie.



« Lorsque je touche le fond, je cherche à me reposer sur cette idée que la trame des habitudes, des obligations, et surtout les amitiés, me protègent de moi-même, constituent des liens puissants qui me rattachent à la vie, me gardent de céder au découragement et d'en arriver au geste fatal. » (19-3-1964)



Quand on est jeune, on pense avoir raison contre le monde entier et l'auteur plaint ceux qui ont une vie ordinaire, ne s'affranchissent pas du quotidien peut-être aussi parce que lui-même a choisi sa solitude, son introspection, il semble parfois exagérer le tragique car il n'est ni classique, ni romantique, ne veut aucun effet de style ni expression exacerbée des sentiments humains qui semblent l'encombrer.



« Ces êtres sur qui le bonheur s'acharne sont vraiment à plaindre. Ils ne naîtront jamais, ne sauront pas vivre, ne connaîtront rien de l'existence. (3-12-1964) »



Des propos discutables sous forme d'aphorismes de poète maudit jalonnent ce Journal mais il est vrai que dans un journal intime, on est libre de se tromper comme d'avoir raison si tant est que la vie fonctionne en ces termes. Il semble que j'aurais aimé lire ce livre à l'âge de l'auteur au moment de son écriture. Maintenant je trouve presque le propos un peu naïf même s'il n'est pas dénué de sincérité. Tout le monde souffre. Reste à en faire un terreau créatif.

Je finirai en disant que j'ai acheté ce livre en 1995 lors d'une exposition à laquelle participait Charles Juliet et un de mes amis avec qui il avait travaillé sur un livre illustré de ses peintures. J'ai mis longtemps à le lire et viens de le finir, le repoussant toujours comme un creuset de découragement. Je ne pense pas aller plus loin dans l'oeuvre de cet auteur.





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Le jour baisse

C'est donc le dixième tome du journal intime de l'auteur. Une œuvre immense que Charles Juliet a constituée tout au long de sa vie d'écriture, avec des mots d'une simplicité et d'une justesse marquantes. Voyages, rencontres, lectures, il nous confie ses réminiscences, témoins de son exceptionnelle faculté à tout percevoir, pour nous restituer avec pudeur mais aussi avec confiance ses émotions bien sûr, mais aussi son regard sur les choses.
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Entretien avec Fabienne Verdier

On connaît la passion de Charles Juliet pour la peinture. Cet entretien habité et profond prouve si besoin était à quel point le poète sait communiquer au lecteur le sens spirituel qui émerge de l'œuvre d'un autre artiste.

Ainsi, dans ce petit livre à chérir, Charles Juliet et Fabienne Verdier dialoguent dans un texte admirable, qui invite au lâcher prise matériel pour se fondre dans une quête transcendantale qui va au-delà de l'art, ou plutôt qui prend TOUT en compte, le plein, le vide, le doute et l'assurance, la fermeté et l'évanescence...

Le plus fort étant que même si on ne connait absolument rien de la peinture de Fabienne Verdier, on ne peut être que saisi par cette conversation qui plonge au coeur de la création, loin de tous dogmes ou conventions.

Petit livre certes, mais grand texte !
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Lambeaux

Début du siècle, milieu frustre. Famille de paysans. Père rude et sans tendresse ni paroles. Mère soumise. Voici en quelques mots où se déroule l'enfance de l'aînée des enfants, une fille pour son malheur, astreinte à toutes sortes de corvées de la vie d'une ferme et qui joue le rôle de mère auprès de ses trois jeunes soeurs. Pourtant, c'est de bien d'autres choses dont rêve la jeune fille qui aime plus que tout étudier. Dans une première partie, Charles Juliet nous dépeint cette existence rude, sans joie, où produire du travail semble être le seul horizon. Terrible destin que celui de la mère biologique de l'auteur dont tous les rêves seront peu à peu piétinés entraînant celle-ci inexorablement vers une mort tragique et précoce.

Dans la seconde partie, il sera question du petit dernier (l'auteur) confié nourrisson à une famille de substitution, dont la mère bien que submergée de travail et d'enfants à élever sera pourvoyeuse d'un très grand amour maternel… On suivra les débuts d'enfant de troupe de ce jeune orphelin traumatisé par la séparation précoce d'avec sa mère, devenant un adulte en quête d'identité, convaincu que l'issue passera par la conquête des mots.

Charles Juliet manie une belle langue, classique et puissante, souvent lyrique et poétique avec laquelle il rend un bel hommage à ses deux mères.



Cependant, la posture narrative de l'adresse à la deuxième personne du singulier : « Tu » pour cette mère à la vie si rude, « tu » pour ce fils à la quête de lui-même, donne un texte un peu emphatique qui m'a souvent lassée ou gênée. C'est sûrement très personnel mais ce récit qui passe par ce « tu » omniprésent me gêne, m'empêche d'entrer dans l'histoire et finit par créer une distance entre les personnages et le lecteur, enfin la lectrice que je suis.

La deuxième partie m'a particulièrement lassée, sans actions ni relief, elle m'est apparue redondante, comme une litanie autocentrée sur le "tu" narrateur.

Une partie trop longue à mon goût, bavarde, que j'avoue avoir lue en diagonale avec une impression de tourner en rond malgré la brièveté du roman. C'est cette fin de récit en demi teinte qui explique la modestie de ma note.

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Le jour baisse

Des fragments de vie. Des éclairs d𠆎xistence ordonnés chronologiquement. Une sensibilité à fleur de peau et un regard aimant mais désabusé porté sur les êtres rencontrés au hasard d‘une vie sans concessions mais riche d’événements. C𠆎st ce que je retiens de ce journal d‘un auteur que je ne connaissais pas avant de lire cet ouvrage présenté par lui-même avec émotion sur les plateaux de télévision .



Cependant le caractère décousu de ce journal de même que les portraits des personnes rencontrées presque toutes en grande souffrance ne m‘ont pas apporté le plaisir que j𠆊ttendais de cette lecture.
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Lambeaux

Deux mères hantent ce récit. Une qu’il n’a connue que trois mois et l’autre qui l’a aidé à vivre et à devenir quelqu’un. La jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. Et comme pour se rapprocher de la première, il retrace sa vie, lui livre enfin un « tu » qu’il n’a jamais prononcé. Un « tu » qui dévoile les profondeurs de cette femme, solitaire, vaillante et ô combien malheureuse de sa condition de femme dans cette atmosphère paysanne. Elle qui rêvait de livres et de savoirs doit se contenter de travailler et d’abandonner ses rêves d’ailleurs. Elle qui est tombée amoureuse comme on peut l’être qu’une seule fois dans sa vie, ne se remettra pas du drame qui la touchera et sombrera peu à peu.



La deuxième partie s’ouvre de nouveau sur un « tu » mais ici c’est l’auteur qui se parle à lui-même. Ce « tu » qu’il n’aime pas et qu’il essaie de reconstruire avec des mots, des phrases qui le transformeraient, enfin. Ce « tu » qui grâce à l’amour de cette mère adoptive est un homme aimé et écouté. Mais ce n’est parfois pas assez pour se construire en tant que personne. Les cicatrices invisibles et tues sont douloureuses et il est difficile pour lui d’aller contre ses démons.



Deux récits qui abordent la solitude, celle de la mère et du fils. Ils dévoilent le poids du passé et les conséquences qui en découlent avec une force rarement lue.




Lien : https://pagesversicolores.wo..
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Lambeaux

J'ai été émue par ce récit, un livre d'espoir.

Tout comme Le lambeau de Philippe Lançon, j'y vois une ode à la vie.
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