AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Chester Himes (256)


Autrefois, la Troisième Avenue traversait l'Harlem River à quelques pâtés de maisons au nord de la Cent-vingt-cinquième Rue, sous le viaduc du métro aérien et, continuait à travers le Bronx jusqu'à Fordham road. Maintenant que le vieux métro aérien n'existe plus et que son viaduc a été démoli, la Troisième avenue est coupée en deux. Sur une rive, on a comme adresse: Troisième Avenue - Manhattan; sur l'autre Troisième Avenue - Bronx. Mais cette artère a la même allure à Manhattan et au Bronx. C'est l'avenue du délabrement et de la dèche, des boutiques de prêteurs sur gages, des bistrots crasseux, de la pauvreté et des clochards, bref, elle a tout de la rue vraiment démocratique.
Commenter  J’apprécie          150
Si on regarde vers l'est, du haut des tours de la cathédrale Riverside, perchée au milieu des bâtiments universitaires, sur la rive haute de la rivière Hudson, on voit tout en bas, dans la vallée, les vagues des oies gris, qui, comme celles de l'océan, faussent la perspective. Sous cette étendue mouvante, dans les eaux troubles des garnis crasseux, une dense population noire se convulse dans une frénésie de vivre, à l'image d'un banc grouillant de poissons carnassiers qui parfois, dans leur voracité aveugle, dévorent leurs propres entrailles. On plonge la main dans ce remous et on retire un moignon.
C'est Harlem.
Plus on se porte à l'est, plus la ville est noire.
Commenter  J’apprécie          150
Et ces salauds de blancs avaient encore l'effronterie de parler de leur honneur, l'honneur de la race, au nom duquel la blanche qui couche avec un noir commet un crime, mais qui permet aux Blancs de coucher avec la négresse, par jeu.
Commenter  J’apprécie          141
Vous voulez vous remettre entre les mains du Seigneur ? Mais, mon pauvre ami, vous le prenez pour qui, le Seigneur ? Faut aller de ce pas vous remettre entre les mains de la police ! Jamais le Seigneur ne voudra intervenir dans un pareil micmac.
Commenter  J’apprécie          140
[...] la présence d'un corbillard dans les rues de Harlem, à cette heure matinale, n'avait en soi rien d'insolite. On meurt à Harlem à toutes les heures du jour et de la nuit.
Commenter  J’apprécie          143
- Tu trembles, fit observer Fossoyeur.
- Et tu transpires, en plus, ajouta Ed Cercueil.
- J'ai pris froid, déclara Chink.
- Comme tu dis, répliqua Fossoyeur. Et même le meilleur moyen de se faire refroidir de façon permanente, c'est de fricoter avec la femme d'un autre mec, dans sa propre maison.
- Je m'occupais seulement de mes propres affaires, protesta Chink. Vous pourriez pas essayer d'en faire autant, une fois, par hasard ?
- C'est comme ça que tu nous remercies de t'avoir fait une fleur, dit Fossoyeur. On l'a retenu jusqu'à ce que tu aies le temps de filer.
Commenter  J’apprécie          140
Ma maman elle m'a dit quand j'étais toute gamine :
Le whisky et les hommes, mon p'tit, c'est la ruine...
Commenter  J’apprécie          142
Selon un dicton de Harlem, le maigre assis souffre autant que le gros qui galope.
Commenter  J’apprécie          140
- C'est pas bien l'heure pour enlever les morts, [...].
- Personne ne choisit son heure pour connaître la mort première première, [...]. Ils s'en vont quand le fourgon du Seigneur vient les prendre, ni plus tôt ni plus tard.
[...]
- On est tous bons pour le fourgon. C'est bien ce qu'on dit à Harlem ?
- Oui, monsieur, pour le fourgon du Seigneur.
Commenter  J’apprécie          130
Les policiers, croyant qu'il accomplissait quelque rite cabalistique, restèrent un instant indécis. Goldy [...] sentait Slim trembler à côté de lui et cherchait désespérément à neutraliser les deux flics tout en empêchant Slim de répéter son mensonge au sujet d'Imabelle et de l'hôpital. [...]
- P't-êt' bien qu'y sont allés icicaille, se hâta d'ajouter Goldy, sans donner le temps aux agents de répéter leur question.
Là-dessus, avec sa croix d'or, il dessina dans l'air deux cercles.
Les agents le dévoraient des yeux, fascinés. Ils connaissaient maintes sectes étranges à Harlem et, dociles aux ordres de leur chef, respectaient les convictions de la population noire. Mais cette bonne soeur, décidément, semblait plutôt vouée au culte du démon.
Enfin, l'un des policiers se décida à demander d'un ton grave :
- Par où ---- caille ? croyant parler le langage de la religieuse.
- Les voix du Seigneur sont rudes, répliqua-t-elle.
Les flics échangèrent des regards.
- Faut qu'on y aille, déclara le premier agent.
Commenter  J’apprécie          130
Il y a de nombreux risques, en prison, mais le plus grand est celui de l'amitié.
Commenter  J’apprécie          130
Le corps de Gigilo se mit à tressauter comme si quelqu'un lui avait glissé une tige de fer brûlante dans le fond de son pantalon.
Commenter  J’apprécie          120
Parfois j’me sens perdu comme un enfant sans mère,
Parfois j’me sens perdu comme à mon heure dernière.
Commenter  J’apprécie          120
Personne ne savait où dormait Tonton Bud, le chiffonnier. Tout au long de la nuit, on pouvait le rencontrer dans les rues de Harlem. Personne ne savait non plus ce qu'il pouvait bien y trouver qui eût quelque valeur marchande. Car à Harlem personne ne jette rien qui soit de valeur. Pourtant il faisait ses rondes, remplissait sa voiturette à deux roues et, quand se levait le jour, on le voyait apparaître dans des lieux étranges, où des Blancs dépenaillés aux yeux d'escarboucle lui payaient quelques cents pour les chiffons, les vieux papiers, le verre et la ferraille qu'il avait ramassés. En fait, à la belle saison, il dormait dans sa charrette à bras. Il la garait dans quelque ruelle ombreuse, où personne ne s'étonnait de voir un chiffonnier dormir dans sa propre guimbarde, blotti sur de la toile à sac qui servait de matelas, sans se laisser émouvoir par le bruit des moteurs, les cris des enfants, les jurons et les bagarres des hommes, les bavardages des femmes, les clameurs de sirène de police. Rien ne troublait le sommeil de l'oncle Bud.
Commenter  J’apprécie          110
Sur le trajet de Goldy, il y avait plus de bars et de bastringues que partout ailleurs dans le monde, à longueur de parcours égal.Dans tous ces établissements, beuglaient des appareils à disques. Des voix sirupeuses diffusaient des blues goutte à goutte, à travers les lamentations fauves d'un saxo, les clameurs des trompettes et les trépidations du piano. Dans tous ces établissements régnait une odeur de bagarre, bagarre en cours, bagarre à peine terminée, bagarre à peine commencée ou conversation sur le thème "bagarre" autour d'une tournée de casse-patte.
Commenter  J’apprécie          110
Dans un hôtel, un bonhomme applique son oreille à la porte de la chambre où se sont enfermés des jeunes mariés au soir de leurs noces. Ces jeunes mariés sont en train de s'acharner à fermer une valise trop bourrée. "Non, pas comme ça, dit-il alors qu'elle presse avec ses mains. Je vais la poser par terre et tu monteras dessus." Les oreilles de l'indiscret s'allongent de l'autre côté de la porte. La valise ne se ferme toujours pas. "Zut ! ça ne marche pas. Mets-toi par-dessus", dit la femme. Les oreilles de l'indiscret s'agitent frénétiquement. Alors l'homme dit : "Mettons-nous dessus tous les deux." L'indiscret enfonce la porte en hurlant : Ça ! il faut que je voie comment vous faites."
Commenter  J’apprécie          110
A cet instant précis l'écran s'éclaira, un visage masculin apparut en gros plan, radieux, avec un sourire aussi large que celui d'un crâne blanchi au soleil. Ce sourire qui contient toute la terrible gaieté matutine de l'âge atomique et publicitaire inciterait les partisans du bon vieux temps, affligés d'une bonne vieille gueule de bois, à se précipiter vers la cuisine pour s'y trancher la gorge.
Commenter  J’apprécie          112
[...] Ce respectable quartier dont les habitants noirs n'auraient pas hésité à alerter le service de l'hygiène si un chat s'était oublié sur le trottoir.
Commenter  J’apprécie          110
Aimer ! aimer ! la vie est effrayante. . . ne pas aimer est un tourment. (...) Le manque habituel du désir de regarder tendrement dans une âme. . .
Commenter  J’apprécie          100
Le sentiment de sa solitude la terrifiait surtout quand il se présentait à sa conscience comme première réalisation de la journée. Ce n'était pas seulement l'impression d'être toute seule, car on peut se sentir esseulée dans les bras d'un amant, auprès d'un époux, au milieu de la foule.
Commenter  J’apprécie          100



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Chester Himes (1281)Voir plus

Quiz Voir plus

Les titres des romans de Chester Himes

Quel est le titre correct ?

La Reine de la nuit
La Reine de glace
La Reine des neiges
La Reine des pommes

11 questions
32 lecteurs ont répondu
Thème : Chester HimesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}