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Citations de Chitra Banerjee Divakaruni (175)


Je note qu'elle prend de l'importance dans la famille, étendant ses vrilles comme le jasmin qu'elle a planté, dispensant son parfum et assez d'ombre pour gagner le cœur de tous.
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Je me réfugiai dans la cuisine avec ses rangée de boîtes rutilantes, ses étagères d'épices toutes soigneusement étiquetées, ses carreaux de céramique et ses robinets étincelants qui me donnaient généralement le sentiment d'être saine et maîtresse de ma vie.

Une liaison (p.239)
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Nous rions mais dans son rire, il y a quelque chose d'écorché, un rire qui sait qu'il aurait pu facilement se transformer en pleurs. Un rire comme ça, quand vous le partagez, desserre les noeuds de votre coeur.
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Je sais qu'il y a d'autres histoires, innombrables, dont personne n'a rendu compte, que personne n'a écrites, qui laissent des traînées sales et amères polluant l'air de l'Amérique.
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Le bureau de Geeta est un minuscule carré, sans fenêtre, le genre qu'on donne aux nouveaux venus qui sont trop occupés pour regarder au dehors.
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Je repousse ces pensées dans l'obscurité qui les a engendrées, mais je sais qu'invisible et inexistant ne sont pas synonymes.
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Les épices recèlent toutes de la magie, même celles qu'on verse d'une main distraite tous les jours dans sa marmite.
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Dans un coin de son portefeuille assorti à ses chaussures, je mets du hartuki, graine recroquevillée de la forme de la matrice, qui n'a pas de nom américain. Hartuki pour aider les femmes à supporter la douleur qui débute à la naissance et ne finit jamais, la douleur et la joie mélangées, noires et bleues comme un cordon ombilical autour du cou du nouveau-né.
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Il est dit dans les vieilles légendes que, lorsqu'un homme et une femme ne se quittent pas des yeux, comme ce fut notre cas, leurs esprits se mêlent. Leur regard est une corde d'or qui les lie l'un à l'autre. Même s'ils ne doivent plus jamais se rencontrer, chacun transportera toujours avec lui une parcelle de l'autre. Ils ne pourront jamais s'oublier, ni être totalement heureux.
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Moi, je crois qu'il vaut mieux essayer d'oublier tout ce qui est désagréable le plus vite possible. Plus on y pense, plus cela vous prend d'énergie psychique, et plus cela gagne en importance.
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A la gauche d'Uma était assis un jeune homme qui devait avoir dans les vingt-cinq ans, il avait l'air d'un Indien mais sa peau était aussi claire que dans les tribus des montagnes. Il arborait des lunettes noires, un air revêche et ce genre de barbe qui, ces dernières années, vous valait d’être tiré hors de la file d'attente à l’aéroport et fouillé de près. De l'autre côté, un Afro-Américain dégingandé était installé sur un fauteuil. Il semblait avoir la cinquantaine, mais Uma n’était pas très sûre. Sa tête rasée, ses pommettes saillantes et l'aspect ascétique de son visage lui donnaient un air de moine sans age, même si l'effet était quelque peu gâché par le petits diamants qui brillaient à ses oreilles. Quand l'estomac d'Uma avait émis un grognement embarrassant quelques heures plus tôt (persuadée d'avoir rendez-vous à neuf heures, elle n'avait rien apporte de plus nourrissant qu'un petit pain et une pomme), il avait fouillé dans son grand sac à dos et lui avait proposé une barre de céréales d'un air très solennel.
Il n’était pas rare, dans cette ville, de trouver des gens d'origines différentes réunis en un même lieu. Pourtant, Uma avait l'impression d'assister à un mini-sommet des Nations-unies. Qu'est-ce que tous ces gens avaient prévu d'aller faire en Inde ?
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Puis, avec l'égocentrisme des jeunes, je m'envole sur les ailes de l'imagination vers des sujets plus exaltants. Je me vois assister à mon cours sur le roman moderne à l'université, habillée d'une veste écossaise et d'une veste assortie. Mes jambes, élégantes dans des bottes qui montent jusqu’aux genoux comme celles que j'ai vues dans un des shows télévisés de l'après-midi qu'affectionne ma tante, sont croisées avec désinvolture. Mes cheveux coupés au carré se balancent autour de mon visage, tandis que je conteste avec brio l'interprétation de la philosophie de Dreiser du séduisant professeur. Je disserte intelligemment sur le personnage de Sister Carrie jusqu'à le rallier à mon opinion, et après le cours, nous allons dîner dans un petit restaurant français tranquille. La lumière des chandelles illumine les cheveux d'un blond roux du professeur, la monture dorée de ses lunettes. Le bord de nos verres à vin. On passe du Chopin en musique de fond quand il m'avoue son admiration, son amour pour moi. Il me glisse au doigt une bague avec des pierres qui étincellent comme ses yeux et me parle des voyages que nous allons faire autour du monde, des livres que nous allons écrire ensemble quand je serai sa femme. (Pas de mariage arrangé comme celui de Tante pour moi!) Après le dîner, il m'emmène dans son appartement surplombant le lac, où clignotent et frissonnent sur l'eau des lumières enchanteresses. Il m'attire, respectueusement mais ardemment sur le divan. Ses lèvres sont chaudes contre ma gorge, son...
Mais ici se tarit mon imagination, conditionnée par une vie entière de censure maternelle.

Trottoirs d'argent, toits d'or
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Tant d'amour, comment vais-je respirer ?
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Oui, elles recèlent toutes de la magie, même les épices qu'on verse d'une main distraite tous les jours dans sa marmite.
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La mère de Prabha Devi, pour sa part, était ravie d'avoir une fille. « J'aurais quelqu'un à qui transmettre mes recettes. Quelqu’un qui prendra soin de mes bijoux. Quelqu’un qui voudra me ressembler. Quelqu’un qui dire « chez ma mère, voilà comment on faisait »… »
Le père de Prabha Devi lui jeta un regard désapprobateur et marmonna : « Ce bébé ne s’est pas contenté de fiche mes projets par terre, il t’a apparemment ramolli le cerveau par-dessus le marché. Si tu veux savoir, une fille, ce n’est qu’un tas d’embêtements. »
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Les filles-bougainvillées entrent en foule, comme des libellules à midi. Leurs éclats de rire carillonnants ricochent autour de moi. Vagues chaudes et salées qui coupent le souffle et submergent. Elles flottent dans l'obscurité à l'odeur de renfermé de l'épicerie, atomes de poussière dansant sur un rai de lumière. Et pour la première fois, j'ai honte et regrette que tout ne soit pas flambant neuf.
Les filles-bougainvillées ont des cheveux lisses comme l'ébène, tressés en nattes agiles. Ou ondulés comme des cascades ruisselant autour de leurs visages levés si confiants que vous ne pouvez imaginer que quoi que ce soit de mal leur soit jamais arrivé.
Elles portent des bracelets cliquetants aux tons pastels et des boucles d'oreilles qui caressent la peau satinée de leur cou. Leurs pieds cambrés perchés dans de scintillantes chaussures à fins talons, elles oscillent sur leurs longues jambes. Leurs ongles peints ressemblent à des fleurs de bougainvillées pourpres. Leurs lèvres aussi sont pourpres.
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Cette année-là, Mère pleurait beaucoup, la nuit. Peut-être avait-elle toujours pleuré, mais c'était la première année où j'étais assez âgée pour m'en apercevoir. Je me réveillais dans l'obscurité chaude de Calcutta et le bruit oppressant de ses pleurs déferlait sur moi, vague après vague, me cernait au point que je n'aurais pu dire d'où il provenait. Les toutes premières fois, je me redressais dans l'étroit lit d'enfant qu'elle s'était mise récemment à partager avec moi et murmurais son nom. Elle m'attirait alors, me tenait serrée contre son corps tremblant et l'odeur humide de talc et d'amidon de son sari m'étouffait si bien que, n'en pouvant plus, au bout d'un moment je commençais à me débattre et à la repousser. Mais elle pleurait de plus belle. Ainsi, j'appris à ne pas bouger et, immobile sous le drap, je m'enfonçais les doigts dans les oreilles pour échapper à ses sanglots. Si je fermais les yeux très fort et les gardais clos assez longtemps, des petits points de lumière apparaissaient sous mes paupières et j'arrivais presque à me persuader que j'étais au milieu des étoiles.

Les chauves-souris
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Elle sentit les années s'envoler. Ce corps, qui avait été la source de tant de malheur, d'abord à cause de sa soif excessive de gratifications puis ensuite à cause de l'anesthésie de ses sens, se décrispait enfin.
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Puis, soudain, à la manière capricieuse qu'a la pensée de se jouer de nous, apparaît à mes yeux douloureux le beau visage de Bijoy, charmant, rieur, mais - je n'ai jamais admis cela auparavant - implacable. Je me demande si cette histoire ( mais ce n'était pas l'intention de ma tante) est pour moi un avertissement, un aperçu de ce que pourrait être ma propre vie que je croyais avoir façonnée si intelligement, si différement de celle de ma tante, mais qui n'est qu'une répétition, un raga différent, de sa chanson tragique. Peut-être en va-t-il ainsi de toutes les filles, condamnées à choisir pour elles-mêmes, encore et encore, les hommes qui ont détruit leur mères.
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Pendant toute sa vie d’epouse, elle s’était demandé ce qui se passerait si elle disait à Jagdish qu’elle avait envie de faire l’amour. Serait-il rebuté par la crudité de son désir ? Se détournerait-il ? Perdrait-il tout respect pour elle ?
Mais elle avait découvert que le désir fait naître le désir, que l’épanouissement engendre l’epanouissement. Un baiser en amène un autre. Une caresse une autre. Ce que l’on donne est rendu.
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