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Critiques de Chitra Banerjee Divakaruni (225)
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Balades indiennes

uatre nouvelles sur quatre histoires de femmes en Inde mais aussi aux Etats-Unis. Dans la première : "l'Echographie" la narratrice est amenée à comparer sa vie de femme "presque" libérée, vivant aux Etats-Unis à celle de sa cousine et meilleure amie, Runu, restée en Inde. Toutes deux sont enceintes et sont à la veille d'une révélation qui va bouleverser leurs vies.



Dans la seconde "Une Liaison" l'annonce de la liaison adultère de sa meilleure amie Mina va semer le doute dans l'esprit d'Abha. Qui est son amant, pourquoi, mais cette révélation va la pousser également à porter un autre regard sur son couple et sur son devenir.



Dans la troisième "A flot" Prabha, 40 ans, s'aperçoit que depuis son enfance elle s'est laissée guider par sa famille, son mari, ses enfants et découvre le plaisir de se laisser porter par ses propres envies, désirs....



Dans la dernière "En sandwich", traitée de façon humoristique, deux femmes, l'épouse et la mère du mari, s'affrontent en cuisine afin d'être la préférée mais une annonce va tout bouleverser et l'objet du désir va se porter sur une autre personne. L'éternel dilemme de l'homme pris entre sa mère et sa femme.....



Quatre courtes nouvelles pour dresser un portrait de la condition féminine en Inde : la femme sous le joug de ses parents puis sous celle de son mari. Femme le plus souvent soumise, dont le destin est tout tracé, mais parfois celle-ci se rebelle, souhaite rompre la chaîne des traditions millénaires. Elle porte un regard sur les autres femmes qui l'entourent et compare sa vie, en imagine une autre.



Quatre nouvelles féminines, écrites avec délicatesse, une pointe d'humour pour la dernière (presque un petit vaudeville), où la femme tient toute la place dans son rôle de femme et de mère mais à condition qu'elle reste effacée, muette, obéissante. Ses relations familiales avec la belle-famille sont souvent conflictuelles : cohabitation difficile en raison de la jalousie de celle-ci, prépondérance de l'enfant-roi masculin, domination du mari, peu de libertés et d'espace pour elles. Mais la femme écoute, regarde, évolue, et petit à petit des fenêtres s'ouvrent.



La place de la maternité, de la cuisine (présence d'ailleurs de 3 recettes en fin de livre), les épices, les couleurs, les odeurs, tout le parfum de ce lointain pays à travers l'histoire de 4 destins de femmes dans un pays où la femme tient une place prépondérante dans le foyer pour l'éducation et le quotidien mais ne doit pas franchir les limites du cadre qu'on lui assigne.



Lecture agréable, dépaysante et l'on pousse un ouf de soulagement de vivre ici mais si tout n'est pas parfait, loin de là.....
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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La Maîtresse des épices

Ce livre était dans mon pense-bête depuis un moment, jamais pris le temps de le lire car mon envie oscillait entre curiosité et la déception qui pointera le bout de son nez.

Il se trouve que cet auteur fut mis en avant pour le challenge des choristes, serait-ce un signe ou tout simplement le bon moment de me jeter à l'eau. Car je dois avouer que je ne suis pas très attirée par les romans de ce style.

Le titre est toutefois intrigant, c'est la raison pour laquelle, j'ai coché "pense-bête" et quelques bon avis sur ce roman.

Bien après lecture, le couperet est tombé. Lecture en demi-teinte, il y a une part intéressante avec le pouvoir des épices, le côté magie aussi, mais le reste bof bof. Le récit est parfois confus, l'histoire d'amour pas forcément très passionnante, toujours moins que le pouvoir des épices et le don sa maîtresse. L'auteur serait restée sur cette idée d'un bout à l'autre, l'esprit magique en aurait été renforcé.

Certes, il y a un style particulier, parfois poétique mais rien de très transcendant.

Une lecture qui ne restera pas dans mes préférées mais mes curiosités.

Je ne pense pas renouveler l'expérience avec cet auteur.

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Balades indiennes

La culture indienne, je ne la connais qu’à travers les bollywood ou « Nocturne indien », un roman que j’avais lu en 2015. Malheureusement, mes connaissances sont assez floues. Je sais surtout que je n’aurais pas aimé être une Femme là-bas, car leur vie doit être vraiment particulière… Or, ce recueil de nouvelles me le confirme plutôt bien ! Dans « Balades indiennes », on va suivre quatre familles où la femme est généralement narratrice. Systématiquement, la femme va remettre en question sa vie, sa situation familiale, ses proches, son avenir et sa vision du sexe. Cet ouvrage est le fruit de trois auteures qui vont permettre au lecteur d’avoir un aperçu de plusieurs quotidiens…



Ma préférence va au récit intitulé « À flot » d’Anita Nair. On va suivre Prebha Devi, une indienne qui va apprendre à découvrir son corps, le monde, la liberté et son statut de femme/épouse/mère au foyer. Une recherche identitaire touchante dont la conclusion m’a laissée avec un léger sourire aux lèvres. En plus d’être bien écrit et émouvant, c’est le texte qui m’a le plus ouvert les yeux sur la place de la Femme dans la société indienne… Dans la tête de Prebha Devi, on voit bien la scission entre la société européenne et la société indienne avec les valeurs traditionnelles. La jeune femme se cherche, encaisse, apprend de ses erreurs, ouvre les yeux et trouve son équilibre… « L’échographie » de Chitra Banerjee Divakaruni est également une nouvelle intéressante, toutefois j’aurais souhaité qu’elle ne se termine pas en fin ouverte. Honnêtement, cette histoire d’une cinquantaine de pages aurait pu être développée dans un petit roman ! J’imaginais aisément l’auteure prendre la plume pour écrire la suite, car tout était fluide, touchant et bien rédigé. Anjali est une héroïne à la fois forte et docile. J’aime sa façon de penser.



Les deux autres textes m’ont moins touchée… Ainsi, « Une liaison » de Chitra Banerjee Divakaruni m’a laissée de marbre. J’avais vu venir la chute ! Dans cette histoire, on va suivre Abha qui découvre que Mina, sa meilleure amie, a une liaison. Cette nouvelle lui vient de son mari qui se montre très énigmatique et assez entreprenant avec son amie… Que cache l’entourage de Mina ? La pauvre jeune femme va essayer de démêler le vrai du faux tout en songeant à la place du sexe dans son quotidien… Personnellement, je n’ai pas été convaincue et n’ai pas réussi à rentrer dans le scénario. La dernière nouvelle, « En sandwitch ! » de Bulbul Sharma, est assez différente des trois autres, puisque l’on va suivre Vinod, un homme dont la mère et l’épouse vivent dans le même foyer. Les deux femmes se livrent une guerre alimentaire sans merci. Toutes les deux font de leur mieux pour combler Vinod, en particulier son estomac. Je suis restée assez hermétique à l’humour et à l’ambiance…



Je n’avais pas spécialement d’attentes en découvrant ce livre. Celui-ci a été lu dans le cadre du club des lecteurs et m’avait été présenté comme un recueil mettant en scène le destin de plusieurs femmes, ce qui correspond tout à fait au contenu. Je ne peux pas dire que j’ai aimé ni détesté… D’ailleurs, il est possible que j’oublie cet ouvrage assez vite… Cela dit, j’ai apprécié la découverte dépaysante et instructive sur une société qui m’est presque inconnue…


Lien : https://lespagesquitournent...
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La Maîtresse des épices

Intrigue de départ vraiment intéressante que celle qui nous raconte une vieille indienne aux Etats-Unis qui tient une boutique d'épices. Cette femme est une enchanteresse, elle a un pouvoir celui de deviner ce que les épices peuvent faire pour aider les autres.



J'ai vraiment été emballée par cette histoire de "magie", par l'histoire de cette femme, son passé, son présent.

Jusqu'à la rencontre avec l'américain.







Et si les mots, le côté onirique et lyrique du style m'ont d'abord séduite, dans la deuxième partie ils m'ont semblé faux et trop "grandiloquents".



Bref, une jolie histoire d'amour, mais qui, ce me semble, aurait pu être bien plus puissante. Original mais finalement un peu décevant.
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Mariage arrangé

Onze nouvelles sur la place des femmes dans la société indienne, qu'elle vivent dans leur pays d’origine, ou qu'elles se soient, comme c'est souvent le cas dans ce recueil, expatriées aux États-Unis. Onze nouvelles d'une terrible acuité, qui dénonce un système de traditions peu réjouissant, dans lequel les femmes elles-mêmes se laissent parfois plus ou moins volontairement enfermer. Onze nouvelles douloureuses, qui traitent des femmes battues, du deuil, des illusions et des désillusions portées par l'étincelante Amérique, de la maternité, de la famille qui, souvent, dévore ses enfants. Onze nouvelles douloureuses.



Pourtant, même à travers les pires histoires de ces femmes, toutes poignantes, et dont certaines se révéleront véritablement terribles, Chitra Banerjee Divakaruni ne laisse jamais tomber les bras. Plus que la société indienne, c'est la société tout court, quelle qu'elle soit, qui enferme ses individus dans des réseaux qu'on peut croire inextricables: famille d'origine, mariage, maternité, travail, richesse ou pauvreté, tout est bon pour étouffer. Mais là où certaines de ses femmes échouent, d'autres se relèvent, et ce n'est pas la moindre qualité de l'auteure que d'avoir su mettre en avant la liberté humaine et l'absence de fatalité.



Quelques unes de ces nouvelles sont particulièrement tristes, désespérantes. Le choix que fait Chitra Banerjee Divakaruni, celui de se montrer sans concessions face à deux sociétés, celle dont elle est issue et celle où elle a émigré à dix-neuf ans, l'oblige à se montrer implacable. L'envie de susciter l'émotion l'a également menée à choisir des destins de femmes qui souffrent. Mais qui, somme toute, souffrent à l'image de chacun sur Terre - certains plus que d'autres.



Et s'il existe dans ce recueil un message plus prégnant que les autres, c'est sans doute celui que la narratrice trouve à l'histoire que lui raconte sa tante dans L'histoire de la servante (une des plus difficiles à encaisser) : ne répétons pas les erreurs de nos parents. Choisissons de ne pas nous laisser enfermer et de ne pas nous enfermer nous-mêmes.
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La Maîtresse des épices

Tilo est maîtresse dans l'art ancestral des épices. Elle a toujours eu un don particulier, mais n'a véritablement appris à utiliser les épices que lorsqu'elle a été vivre sur une île secrète d'Inde, sous la tutelle de la « Première Mère ». Là-bas, en compagnie d'autres jeunes femmes, Tilo a appris à parler aux épices, les différents mélanges et incantations, pour guérir et apaiser. Et tout cela n'est possible que grâce à des règles strictes et d'une dévotion absolue. Une fois prête, Tilo a été envoyé dans une épicerie d'Oakland. De manière discrète, elle va aider toutes les personnes qui se présentent à elle. Mais il y a certaines règles, comme ne jamais trop s'impliquer émotionnellement dans le cas de ses « patients » et ne pas user ses dons à des fins égoïstes ou matérielles. Mais Tilo, sous un déguisement de vieille femme, reste une rebelle dans l'âme, avec une soif de nouvelles expériences et d'envie de vivre. Ainsi, certains de ses clients la touche tout particulièrement, ce qui la pousse à s'impliquer davantage auprès d'eux. Mais le plus grand danger vient de l'Américain, un homme pour qui elle va éprouver des sentiments très forts et interdits...

Dans La Maîtresse des Épices, on part pour un véritable voyage. D'abord dans la vie de Tilo : enfant redoutée et adulée, Reine des pirates, puis ce passage dans l'île sacrée, guérisseuse dans sa boutique aux épices. Elle a ce don de sonder les cœurs et les humeurs, d'exercer ce talent et le pouvoir des épices pour réconforter et améliorer, de manière très subtile et secrète. Les épices qu'elle utilise sont achetés par ses clients pour cuisinier les plats indiens, mais ces épices ne sont pas seulement là pour relever le goût d'un plat ou pour parfaire une recette. Ces condiments ont chacun une fonction, un but, une personnalité, et les personnes qui savent les utiliser enchantent le palais lors de la dégustation d'un plat. Mais au-delà de ça, ils ont aussi des aspects médicinaux, que ce soit pour le corps et pour l'esprit. Et cela, Tilo l'utilise avec brio : elle conseille, recommande, fait des incantations afin d'aider de son mieux les personnes qui visitent son échoppe.



(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Ma soeur, mon amour

Les déboires de 2 sœurs inséparables. C'est riches en émotions, de détails sur les us et coutumes indiennes. C'est à lire impérativement.

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La Maîtresse des épices

Un roman inspirant, fleuri, onirique. Un conte mettant en scène Tilo, magicienne, qui connait les bienfaits des épices et en use pour guérir depuis l'Inde jusque la Caifornie... Un pur régal !

Le livre ainsi rythmé : Tilo, Curcuma, Canelle, Fenugrec, Assa-fœtida, Fenouil, Gingembre, Poivre, Cumin noir, Nîm, Piment-rouge, Makaradwaj, Racine de lotus, Sésame, Mâyâ, déploie des parfums enivrants et chatoie de couleurs.
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La Maîtresse des épices

Comment commencer une année en beauté? En lisant "La maîtresse des épices" de Chitra Banerjee Divakaruni!

Quelle belle histoire: un joli mélange entre la culture traditionnelle indienne et le quotidien des résidents américains, principalement tous d'origine indienne.

Grâce à sa capacité / son don à maîtriser les épices, Tilo viendra en aide à ces divers personnages, tous confrontés aux difficultés d'intégration d'un pays (et de ses habitants) pourtant supposé être ou être devenu le leur.

Un véritable conte moderne, à la prose imagée et à la multitude d'odeurs et saveurs.





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Ma soeur, mon amour

Chouette lecture de vacances. Dépaysement. Une plongée dans les couleurs, senteurs, saveurs, mythes et coutumes de l'Inde. Un peu trop conte moral pour me plaire tout à fait. Un drame qui engendre un secret de famille et des rebondissements plutôt invraisemblables. D'éternelles devises prononcées par d'éternelles âmes discrètes et éclairées qui veillent dans l'ombre, genre "C'est à vous de faire votre bonheur Anju Didi. Vous devrez avoir la sagesse de le reconnaître quand il se présentera. Et s'il ne se présente pas, malgré tous vos efforts, ce sera à vous également de trouver un remède". Ben tiens... Outre une triclée de dieux aux comportements bizarres et de légendes peuplées de princesses magnifiques et de monstres terrifiants, les romans indiens sont toujours peuplés de vieux sages, de mères dévouées et silencieuses, de voisines bavardes et de belle-mères méchantes jusqu'à la caricature. Difficile de savoir si la réalité ressemble à ça (hélas, certains faits divers nous le laissent croire), ou si les esprits sont plus nuancés (on l'espère). Mais l'histoire se lit avec plaisir, en tout cas avec beaucoup plus d'intérêt que "La maîtresse des épices". Cela dit, ne restera pas longtemps dans ma mémoire. Décidément, la littérature indienne, ce n'est pas mon truc.

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Le palais des illusions

Fidèle à la promesse qu’elle s’était faite enfant, l’autrice raconte le Mahabharata du point de vue féminin. Une saga faite de passions, de drames, de grandes émotions et de mythes indiens. Un roman foisonnant, aux multiples personnages, intrigues et sous-intrigues, pas toujours aisé à suivre, un peu long, mais une plongée dans une culture à la fois ancestrale et modernisée.
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La Maîtresse des épices

J'avais eu très envie de lire ce titre après de belles critiques découverte sur ce site, mais je n'ai pas voyagé avec les épices.



La maitresse des épices, aux vies multiples, semble indissociable de sa boutique, et de sa pièce centrale. Elle ne doit s'occuper que de ses semblables, elle les aide avec le pouvoir des épices et ses incantations. Elle a pour mission de s'occuper des autres, pas d'elle-même: l'amour lui est interdit, comme de quitter sa boutique ou de se regarder dans un miroir.

Mais Tilo, la maitresse des épices d'Oakland est une rebelle...

Le fond de l'histoire me plait, mais je n'accroche pas sur la forme. Le récit m'a ennuyé, peut-être par ce que mon côté rationnel a du mal à voir les épices vivre et prendre le dessus en impactant le monde de Tilo et de ses contemporains.
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La reine des rêves

Chitra Banerjee Divakaruni distille dans chacune de ses œuvres une écriture magique où elle fait marier le rêve, le réel, l'imaginaire, le fantastique dans une prose harmonieuse. Plonger dans ses livres, c'est entrer dans un monde où les barrières de la rationalité s'envolent pour laisser la place à d'autres possibles, moins terre à terre et plus énergisants. J'avais déjà énormément apprécié cette sensation dans La Maîtresse des épices, et je l'ai retrouvé ici avec plaisir.



Dans ce récit, une polyphonie de voix colorées et empreintes chacune d'une personnalité complexe s'enchaîne, s'entremêle et se croise. Mère et fille font résonner l'écho de leurs cœurs pour nous emmener à la découverte de leurs cheminements, de leurs vies et des choix qui les ont guidés tout au long de leur existence. Cette échange de voix rapide et parfois étourdissant fait progresser l'histoire et nous donne envie de poursuivre la lecture sans nous interrompre. L'une des beautés de ce récit est l'importance accordée au rythme : rythme du quotidien, rythme de la nostalgie, de la plongée dans le passé, rythme du pinceau mais aussi de la musique, muse de Sonny, l'ex-mari de Rakhi. Au fil de la lecture, notre esprit vogue dans des temporalités, des espaces et des battements de cœurs multiples. Cela donne beaucoup de saveur au récit.

Et en parlant de saveur, elle est au centre de tout : du salon de thé aux cuisines indiennes qui viennent chatouiller nos narines, dilater nos pupilles de ravissement et éveiller nos papilles, on embarque dans des parcours gustatifs qui sont d'autant plus relevés par les contextes dans lesquels ils se déploient. Situés au début des années 2000 pour le temps présent, l'auteure situe ces personnages dans l'actualité de l'époque et les fait s'inscrire dans les événements de manière subtile mais forte.



On se promène entre le passé et le présent, l'Inde et les Etats-Unis, tiraillé de toutes parts par les regrets, les espoirs, les envies, la joie, l'amour, avec tout au bout, l'envie de profiter pleinement de l'instant, sereinement et en appréciant ce que nous entoure. Rakhi est un personnage écorché mais pleine d'amour, on s'attache beaucoup à elle et en dépit des émotions paradoxales qu'elles traversent en quelques minutes parfois, elle arrive à canaliser notre concentration. La galerie de portraits qui composent son paysage quotidien contribue à donner encore plus de force au récit, à le vivifier et le colorer. Bella, la meilleure amie, Sonny, l'ex-mari aussi insupportable qu'attendrissant, son père, qui la touche et l'irrite au plus haut point, Jona, la petite fille spontanée et malicieuse, la méchante dirigeante du café Java, qui va l'obliger à transformer sa boutique si elle espère survivre. Tous viennent faire rebondir le récit à point. Mais c'est surtout à partir du moment où Rakhi va entamer la lecture du journal intime, avec l'aide de son père, que l'histoire s'accélère et se densifie, que les éléments se recomposent et que la peinture prend vraiment forme.



Il n'y a que la fin qui m'a un peu laissée perplexe, sûrement car je n'ai pas eu toutes les réponses à mes questions (quelle curieuse je fais !) et que beaucoup de points restent en suspens. Mais c'est aussi en ça que La Reine des rêves est un vrai moment de vie, où l'on ne contrôle pas tout, où l'inconnu fait aussi partie du quotidien et tant mieux.



Un livre que je vous recommande chaudement, tant pour l'histoire que pour les émotions qu'il nous fait vivre.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-qE
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La Maîtresse des épices

Tilo est une maîtresse des épices. C'est au moins sa troisième vie, son troisième nom. Enfermée dans un corps de vieille femme, elle délivre conseils et épices, saupoudrées de quelques formules magiques pour aider les Indiens qui vivent à Oakland. Elle fait de son mieux pour aider Lalitâ, Jagjit et les autres, jusqu'au jour où elle croise "son" Américain. Presque aussi mystérieux qu'elle, cet homme magnifique semble comprendre qui elle est vraiment. Alors, pour lui, elle va rompre un à un les interdits qui entoure son rôle de Maîtresse, même si elle risque de tout perdre.



Magnifique. L'écriture est belle, pleine d'images mais assez compliqué à lire. On s'attache à la Vieille, à Tilo et aux personnes qu'elle aide. On veut savoir comment ça finit.

Et justement, ça ne finit pas comme je l'aurais voulu. La fin est belle, mais beaucoup trop mièvre à mon goût (et pourtant vous savez ce que j'aime les histoires de princesses où tout finit bien !). Là, je ne sais pas, quelque chose de trop naïf peut-être, qui dénote avec le reste du récit.

Mais malgré tout, ce livre reste un des meilleurs que j'ai lu ce mois-ci.
Lien : https://sites.google.com/sit..
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La reine des rêves

Au retour d'un voyage en Inde, avec mes filles nous avions été sous le charme de « La maitresse des épices ». Je me réjouissais d'entrer dans ce monde de rêve, de fantasy aux parfums indiens.

Hélas, la magie n'a pas opéré. le personnage de la mère est intéressant, mystérieux, alors que sa chipie de fille reste peu sympathique. L'agression qu'elle a subie revient comme un leitmotiv et la prise de conscience qu'elle était non désirée par sa mère, la rend acariâtre comme une looseuse.

Avec son amie Belle, elle tient un salon de thé qui décline. Paradoxalement, autour d'elles les hommes apparaissent touchants, sensibles et souvent attentionnés et efficaces.

Et puis il y a cette histoire de rêves qui envahissent un chapitre sur deux et qui perdent le lecteur. Je les ai lus en diagonale, car ils apportent peu au récit.

La mère a le don de rêver les rêves des autres et elle les interprète. Elle est déçue que sa fille n'ait pas ce pouvoir.

En lisant ce roman j'ai été agacée par les ficelles du creative writing. Ah, ces métaphores poussives : « c'est comme … ». Un peu perdue par ces chapitres qui alternent le point de vue de la mère puis de la fille, je comprends que ce livre fabriqué pour plaire, tel un best seller, puisse toucher des lectrices. Je l'ai lu jusqu'au bout sans abandonner, mais je ne le garderai pas. Je pense cependant qu'il y avait matière dans le contexte entre l'Inde et les USA de l'année 2001 pour composer un récit moins superficiel.

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Balades indiennes

Quatre nouvelles écrites par trois écrivaines indiennes qui décrivent des histoires de femmes indiennes, souvent enfermées dans le rôle d'épouses soumises qui leur a été dicté par la famille et les traditions. Certaines se révoltent pourtant, cette révolte est parfois sourde et muette. Il est bien difficile de d'élever seule contre le poids de la tradition, et c'est parfois aussi la résignation qui prend le dessus.



Ce petit livre m'est arrivé par hasard pour la deuxième fois, je l'ai trouvé dans une boîte à livres, la première fois, je l'avais lu chez une amie. C'est bien écrit, fluide, et c'est un beau témoignage de la vie des femmes indiennes, qui essaient de trouver une nouvelle place entre modernité et traditions.
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La Maîtresse des épices

Tilo est Maîtresse des épices, c'est-à-dire qu'elle les connaît, connaît leurs pouvoirs secrets, sait quand prescrire laquelle. Et surtout, sait quelle est l'"épice-racine" de chaque personne, le fondement de chacun. Elle a fait son apprentissage sur une île hors du temps et du monde ; elle est une intermédiaire entre les hommes et les dieux. Comme telle, lui sont octroyés des pouvoirs mais également des règles strictes : pas d'amour, chasteté obligatoire, pas un pas hors de son magasin... Elle est prêtresse sans temple...

Cependant Tilo (ou Tilottama, apsarâ rebelle) a le coeur rebelle, beaucoup d'orgueil et une volonté inébranlable pour aider certains de ses clients, quitte à outrepasser certaines règles. Et lorsque l'Américain Solitaire franchit le seuil, lui qui semble voir au-delà des apparences, la fin n'est plus très loin...

Roman-fable emplit de magie discrète. Fable parce qu'on en retrouve les éléments : une jeune femme se sentant à l'étroit dans ses prérogatives, un amour interdit, la désobéissance aux dieux, les épreuves, le châtiment-rédemption et une morale. L'ensemble est irrigué par la spiritualité hindoue, les coutumes indiennes traditionnelles, les difficultés de l'immigration. Tout n'y est pas rose, mais Tilo a le pouvoir d'améliorer les choses, avec ou sans magie. Quitte à prendre des risques et encourir le courroux de ses "supérieurs". Elle au moins aura compris que les sentiments sont incontrôlables et risqués certes mais que parfois vivre le tumulte d'une vie humaine est préférable à une vie rangée et détachée des affaires du monde.

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La Maîtresse des épices

J'ai beaucoup aimé cette lecture, entre conte et roman je me suis laissée bercer par les sonorités, les odeurs, les couleurs...etc C'est un roman d'ambiance, j' en ai été dépaysé et j'ai adoré cela. Les personnages sont ''presque'' tous attachants. C'est un très beau livre plutôt bien écrit pourtant j' ai eu l'impression que certains non dits rendaient certains passages un peu obscur. L' apparition du personnage de Raven arrive pour moi à point nommé, il redonne de l'allant à l'histoire qui commençait à s'enliser quitte à la rendre bancale et à suggérer une fin prévisible à l'eau de rose.

Une très belle lecture
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La Maîtresse des épices

Ce livre m'a beaucoup émue. La réflexion sur les conditions difficiles des expatriés indiens aux États-Unis, leur déception face au rêve américain et les réactions parfois violentes à l'encontre de leur origine est bouleversante.

La syntaxe est précise, le rythme des phrases semble s'adapter aux épices et à leur symbolique. La traduction est légère et permet d'appréhender le texte sans lourdeur.

A sa lecture, ce livre semble diffuser les épices qu'il évoque autour de nous et nous apprend à les regarder d'un autre œil...
Lien : http://bouquinbourg.canalblo..
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Le palais des illusions

Je ne connais absolument pas la mythologie indienne et ne me serais donc probablement pas lancée dans Le Palais des illusions sans l’avis de ma mère qui l’a beaucoup aimé. Vous restez peut-être un peu timides face à ce genre d’histoires également, alors rassurez-vous, ce livre n’est pas un roman interminable aux intrigues trop complexes pour être tout à fait compréhensibles, un roman qu’on peine à ouvrir à nouveau le soir en sachant qu’on aura déjà oublié ce qu’on a lu la veille.



Chitra Banerjee Divakaruni réécrit le Mahabharata, un livre sacré de l’Inde en adoptant le point de vue d’un personnage féminin, Draupadi. Alors certes, les personnages sont nombreux et leurs noms sont difficiles à retenir, certes, ça reste de la mythologie avec tous ses codes, mais c’est un plaisir à lire. Le style de Chitra Banerjee Divakaruni est à la fois poétique et moderne, j’ai vite été entraînée dans l’histoire passionnante qui se déroule à travers les pages de ce roman. C’est plein de rebondissements, de trahisons, d’amours ratées et de magie, je peux vous assurer cette épopée ancienne n’a rien à envier aux romans contemporains.



L’histoire est racontée par Draupadi et c’est un choix intéressant de l’auteure qui met ainsi les femmes au cœur de l’intrigue. Draupadi étant une femme dans un société profondément patriarcale, son rôle est en grande partie dicté par les décisions des hommes de sa vie : son père et son frère, puis ses cinq (!) maris. Cela ne lui retire pas totalement son libre arbitre et son tempérament n’est pas étranger à certains des événements du Mahabharata. Draupadi est orgueilleuse, courageuse, passionnée, parfois révoltée, souvent inquiète. Elle tente d’échapper à un destin, qui, par définition, finira par la frapper quoi qu’elle fasse. Le Palais des illusions est plus qu’une réécriture du mythe, c’est le portrait très intime d’une femme fascinante avec ses forces et ses faiblesses.



Au final, je suis heureuse de ne pas avoir reculé face à ce roman qui a été une très bonne surprise. J’ai découvert une culture indienne riche et passionnante, colorée et mouvementée à travers le regard d’un personnage attachant et complexe. Je vous le recommande définitivement si vous avez envie d’une lecture qui change des habitudes et si vous voulez voyager le temps d’un roman.
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