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Critiques de Christian Astolfi (51)
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De notre monde emporté

Un roman sur l'amiante et ses conséquences sur les corps, sur la fermeture d'usines et de chantiers et ses conséquences sur les coeurs.

Pas un coup de coeur mais une belle lecture, dure mais enrichissante, portée par une plume agréable. Je recommande!
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De notre monde emporté

Christian Astofli nous emmène dans l'histoire des chantiers navals.Ici c'est à La Seyne sur mer.Ce pourrait aussi bien être à St Nazaire.La vie ouvrière, le scandale de l'amiante, la lutte ouvrière.

Je retiendrais de ce roman,cette amitié,cette camaraderie que l'on ressent dans le monde ouvrier,les corps cassés,la dureté du travail...

C'est un bel hommage et un devoir d'histoire.
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De notre monde emporté

Saint-Nazaire, petite ville sur la côte Atlantique, réputée depuis longtemps pour ses chantiers navals. Une ville dans la ville avec ses centaines de sous-traitants, ses milliers d'ouvriers et ses bateaux toujours plus majestueux.

Jusqu'au jour où la fermeture est programmée, la concurrence mondiale devient de plus en plus ardues, une main d'oeuvre réclamant des salaires plus bas, il va falloir faire des choix.

S'ensuit une découverte malheureuse, le travail à l'amiante, cette poussière blanche qui attaquera les bronches des travailleurs, leur laissant peu d'espoir.

Habitant à moins de 100km, cette histoire a bercé mon enfance. Une lecture poignante.
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De notre monde emporté

Christian Astolfi dépeint avec une grande justesse le déclin des chantiers navals de la Seyne-sur-Mer et la perte de repères qu’engendrera leur fermeture. A travers ce roman, il nous livre une très belle ode au travail ouvrier, mettant en lumière tant d’hommes oubliés par l’Histoire et victimes du scandale sanitaire de l’amiante, cette « dame blanche » qu’ils ont côtoyée pendant tant d’années sans en soupçonner les ravages.
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De notre monde emporté

Comme son père, Narval travaille aux chantiers navals de la Seyne sur Mer. Il raconte ces années de travail aux côté de ses compagnons ouvriers, du début des années 70 jusqu'au démantèlement des chantiers, puis au scandale de l'amiante, interdite en 1997.



De notre monde emporté est un livre qui serre le cœur. C'est l'histoire d'un monde en train de disparaître, condamné par la logique du profit. Car "ceux qui tirent les ficelles n'ont pas de visages - on ne négocie pas avec la concurrence." (p. 55) Que reste -t-il alors aux ouvriers ? Les souvenirs, la camaraderie, les liens forts, construits par toute une vie de dur travail, des photos, un engagement commun. Et aussi les dégâts causés sur leur santé par l'amiante, qu'ils ont manipulée pendant des années sans aucune protection, alors que des études en démontraient l'extrême dangerosité dès les années 70. Christian Astolfi rend superbement hommage à ces hommes portés par l'amour du travail bien fait. Un hommage qui laisse un goût amer.
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De notre monde emporté

Des années 1970 à nos jours, l’histoire de la disparition des Chantiers de La Seyne-sur-Mer, une des citadelles ouvrières que ceux qui en étaient ne pensaient qu’elle ne disparaîtrait jamais.



Le narrateur, Narval, y a travaillé comme graisseur, dans La Machine, au plus bas du bateau, dans la chaleur, le bruit, l’inconfort.

Les ouvriers des Chantiers ont connu l’arrivée de la gauche en 1981 et ont mis beaucoup d’espoirs dans la politique sociale de Mitterrand. Quand l’annonce d’une possible fermeture des Chantiers se répand, Narval va lutter avec ses camarades avant de quitter les chantiers et de se reconvertir.



Le narrateur se remémore sa jeunesse, sa vie avec sa compagne très aimée, le contexte économique et social de l’époque, l’arrivée de la gauche au pouvoir, la déception qui s’ensuit. Avec lui, on fait connaissance du travail dans la Machine, de ses camarades, de la solidarité profonde qui les unis au-delà de leurs différences et de leurs divergences d’idées, de l’amour du travail bien fait, de leur fierté.



Mais après le choc de la fermeture des Chantiers, on voit arriver le scandale de l’amiante. La manipulation de l’amiante est décrite avec une précision documentaire et fait bien comprendre que des ouvriers aient été empoisonnés. Le danger était connu des autorités sanitaires et industrielles, ce qui pousse Narval dans la lutte judiciaire.



Ce que nous décrit Christian Astolfi est d’une telle justesse qu’on pourrait croire à un récit autobiographique. Avec une écriture simple mais puissante, il dit très bien la fraternité ouvrière, la grandeur des travailleurs manuels, le vide que crée les fermetures d’usines, les drames humains qu’elles provoquent. En décrivant les conséquences de la manipulation de l’amiante, il indigne le lecteur qui comprend l’ignominie d’un système qui ne voit que le profit, et qui a été si longtemps impuni.

Le récit de Christian Astolfi est calme, sans colère, il s’attache à ce que l’histoire de la fermeture des Chantiers et du scandale de l’amiante ne cache pas l’humanité des personnages, décrite avec une belle sensibilité et de l’affection.



Un beau roman très émouvant qui m’a rappelé, dans un autre genre et une autre tonalité, L’établi de Robert Linhart (Éd. De Minuit).
Lien : https://lecturesdereves.word..
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De notre monde emporté

Je remercie Babelio et les Editions Pocket pour ce roman de Christian Astolfi.

Dans le récit « de notre monde emporté », le narrateur, Narval (surnom que lui ont donné ses collègues) raconte son quotidien au coeur des Chantiers navals de la Seyne-sur-Mer. Il commence à y travailler au début des années 70 jusqu'à la fin des années 80, à la fermeture des chantiers et la liquidation de la société Normed (regroupant les chantiers navals de Dunkerque, la Seyne-sur-Mer et la Ciotat).



Narval nous parle de ses premiers jours, de la découverte de ce travail dur, physique, des gestes qu'il acquiert face aux machines, de cette communauté avec ses collègues, ses camarades, presque une famille. Chacun se voit attribué d'un surnom en fonction de ses qualités pour une tâche particulière ou encore pour un trait de caractère. Des surnoms qui soudent les uns aux autres, qui leur donnent également le sentiment d'appartenance à un groupe et leur confèrent une identité sociale. de ce métier difficile, dans l'antre de « la Machine », naissent des relations solides entre collègues, la passation du savoir, des techniques, leur attachement à leur métier, la satisfaction du travail accompli, l'entraide, une cohésion, des amitiés fortes, un groupe, une famille…

D'ailleurs, entrer dans les chantiers, c'est souvent une histoire familiale. le père de Narval, cet homme qu'il admire et respecte, a fait lui aussi partie des chantiers.



Mais les commandes commencent à diminuer, certains contrats de travail ne sont pas renouvelés… Et malgré la lutte ouvrière, les grèves, les chantiers finissent par fermer, en laissant plus d'un sur le carreau… et La Seyne-sur-Mer s'allonge à la longue liste des villes ouvrières qui baissent le rideau (Longwy, etc.), avec cette impression que direction, pouvoirs publics et même syndicats n'ont pas assez oeuvrés pour maintenir le travail de ces salariés, pour ne pas dire qu'ils les ont laissé tomber…

Et pour avoir pendant tant d'années travaillé, avoir été malmené physiquement, s'être usé, pour avoir tant donné à son travail, aux chantiers, il y a de quoi l'avoir mauvaise, il y a de quoi ressentir aigreur et abattement.

Alors que certains peinent encore à retrouver du travail, que d'autres n'ont plus la même implication pour leur nouvel emploi, un autre mal rôde et ronge, encore plus insidieux… l'amiante appelée par un de ses collègues ‘'la dame blanche''.

Lui et ses anciens collègues vont finir par apprendre que l'amiante -qu'ils respiraient toute la journée dans les chantiers- est mortelle et que les dirigeants le savaient, au moins dix ans avant la fermeture des chantiers navals… de quoi démolir encore, de quoi rager encore, de quoi mettre un gros coup au moral encore, de quoi faire naitre désillusion et amertume, colère et rancoeur… surtout à la vue des amis qui sont malades, s'amenuisent et meurent…



A travers Narval, l'auteur nous ouvre les portes sur le quotidien des chantiers navals. Dans ce roman social, il met en scène ces ouvriers, une classe sociale qui pendant des décennies a permis à l'hexagone de construire sa force industrielle… Industrie qui a fait les belles années de la France avant que le tertiaire ne la supplante et qu'on commence à oublier peu à peu ceux qui ont travaillé et qui travaillent encore dans ce secteur...

Durant la lecture de ce roman, j'ai pensé à d'autres récits mettant également en avant cet univers professionnel : « A la ligne », « l'établi », etc. ou encore au très bon documentaire « Nous, les ouvriers » passé récemment sur France2.



Né à Toulon en 1958 dans une famille ouvrière, Christian Astolfi, entre à 16 ans comme apprenti à l'Arsenal maritime de Toulon et deviendra ouvrier charpentier tôlier, avant d'entreprendre des études d'ergonomie qui le conduiront à analyser le monde du travail.

Parce que, notamment, il y a travaillé pendant des années, Astolfi sait raconter, créer l'ambiance, reproduire les gestes, faire entendre le bruit assourdissant dans la Machine, le coeur des Chantiers. Il sait parler aussi, avant tout, de ces hommes, ceux qui disaient « être des Chantiers ». Et rien que cela, une fois perdu, on peut comprendre que leur identité sociale est mise à mal.

Par un subtil mélange d'une narration pleine de pudeur, de mots justes qui percutent et de petites touches poétiques (lors de l'évocation de la relation amoureuse entre Narval et Louise ou encore par la référence à Neruda), Christian Astolfi réussit à marquer le lecteur.



Un récit que j'ai ressenti comme un double témoignage, à la fois celui du vécu de ces ouvriers, mais aussi celui de l'affection et l'admiration d'Astolfi pour ses camarades, ses frères…





[Et le combat de ses salariés se poursuit avec ses succès et ses revers … Extraits de journaux glanés sur internet, suite à cette lecture:

-Octobre 2023 « le tribunal administratif de Besançon a rejeté le jeudi 26 octobre dernier l'ensemble des requêtes déposées par d'anciens salariés du site d'Alstom à Belfort, qui demandaient réparation après avoir été exposés à de l'amiante jusqu'en 1985. Il s'agissait d'une ultime tentative des plaignants engagés depuis les années 90. »

-Avril 2021 : « La justice a condamné l'État à indemniser, pour le préjudice d'anxiété lié à l'exposition à l'amiante, 32 ex-salariés des chantiers navals de la Normed à Dunkerque avant la première réglementation de 1977. » […] 150 autres salariés attendaient encore leur jugement à cette époque

« Dans l'un des jugements favorables datés du 28 avril, le tribunal administratif de Lille estime que l'État a commis une ‘'faute de nature à engager sa responsabilité'' en n'ayant pas pris de mesures, dans les années 1960, pour éviter ou limiter les dangers déjà connus liés à l'exposition à l'amiante.

Le juge reconnaît également que l'État a failli à son rôle de contrôle, après 1977 et jusqu'à la disparition de la société à la fin des années 1980, en n'envoyant pas l'inspection du travail s'assurer du respect de la réglementation, mais estime que cette absence ne peut être ‘'fautive qu'au terme d'un certain délai''.]

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De notre monde emporté

Narval grandit dans un milieu ouvrier à La Seyne-sur-Mer, près de Toulon, dans les années 1970. Employé des chantiers navals, tout comme son père, il se construit une identité auprès de ses collègues autour de l’amour du travail bien fait. Des années plus tard, en apprenant l'éventualité d'une fermeture du site pour raisons économiques, il rejoint ses camarades dans la lutte.



Un roman – ou un récit – qui, grâce à l’expérience de Narval et à ses camarades hauts en couleur, réussit le pari de nous faire vivre les crises du vingtième siècle et cette triste période de la désindustrialisation en France à hauteur d'hommes.



Ces hommes fiers et dignes, courageux et travailleurs, se sont retrouvés remerciés et laissés sur le carreau, presque du jour au lendemain, après pas loin de 40 ans de carrière pour certains. Leur corps détruit à petit feu par la fibre, «la dame blanche», cette amiante dont ils étaient recouverts et dont ils respiraient les poussières dès les années 1970. Triste neige.



Qui se souvient encore de cette période ? Seront-ils encore nombreux à pouvoir témoigner ?



Ce texte est très poignant et nous amène au plus près de Narval, Filoche, Barbe, Conchise et les autres. Entre les lignes, la perte de la dignité, la maladie, la mort, mais surtout l’humanité, la camaraderie et la solidarité d’un monde qui n’est plus.



Merci à l’opération Masse Critique de Babelio et aux éditions Pocket.

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De notre monde emporté

« De notre monde emporté » est un très beau roman de la collection « Les révélations » des éditions Pocket. J'aime particulièrement les romans que je lis avec cette distinction en ce moment. C'est un texte à la fois social et historique qui se lit d'une traite et laisse une marque par sa justesse sur la mémoire ouvrière.



Il prend la forme d'une introspection de la part du narrateur. Ses amis, son père, son travail … sont autant de thématiques qui permettent au narrateur de réfléchir sur sa vie. La relation d'amitié avec son équipe de travail véhicule des idées d'acceptation de l'autre malgré des divergences d'opinion ou de vie. Son père fait figure de modèle et constitue également une source d'inspiration pour lui. Son travail, quant à lui, est sûrement le thème majeur du livre, à tel point qu'on le confond parfois avec notre personnage principal. En effet, son travail sur le chantier naval le définit tout entier. Cependant, le roman est un cheminement qui va le conduire à la liberté.



La toile de fond du roman est le port où se situent « les chantiers ». C'est ce thème qui m'a attiré dans cette lecture. Ils sont parfois décrits comme des monstres marins. le monde de la mer y est omniprésent. Un vocabulaire technique accompagne les descriptions mais n'est pas envahissant. Cela permet d'être immergé dans le monde des paquebots sans que la lecture devienne laborieuse. La narration est marquée de long en large par ce vocabulaire, même quand on s'éloigne des chantiers. Ce qui permet de renforcer l'impression que le narrateur est plongé dans ce monde et ne forme plus qu'un avec lui.



Il y a un aspect très littéraire dans la lecture … Je dirai presque inattendue mais qui se veut source de liberté et d'éveil pour le personnage. Les références sont multiples et variées. Entre paroles de chanson comme « le poinçonneur des Lilas » de Gainsbourg, le roman « L'éloge de la paresse » ou les textes d'Apollinaire … L'auteur a quant à lui un style poétique, délié et accessible. Ce qui n'empêche pas ses figures de style d'être tour à tour poignantes ou fracassantes.



Et il y a aussi le coeur du roman, le scandale sanitaire de l'amiante. L'auteur choisit de nous mettre sous une atmosphère pesante. En effet, on sait dès le début ce qui va leur arriver… le mot « amiante » est laissé aux détours des descriptions du chantier, sans que les ouvriers ne puissent se douter du danger. Notre recul fait du lecteur un observateur venu du futur. L'ensemble est d'autant plus marquant qu'on voit les signes en restant impuissant.



C'est donc un roman très intéressant sur le monde ouvrier des années 70. Ce portrait de la société industrielle de ce temps est un roman efficace et fluide. Il est porté par une plume avertie puisque l'auteur nous dévoile en fait une part de son vécu.

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De notre monde emporté

Découverte formidable que ce roman de Christian Astolfi dans la très belle maison d’édition “Le bruit du monde”. Et quel bruit en effet que celui provoqué par le sujet de ce roman où notre monde capitaliste est observé, analysé à défaut de pouvoir l’autopsier.



Ce monde qui est emporté est celui des ouvriers, de tous les ouvriers d’ailleurs, même si le domaine abordé ici est celui des chantiers navals et de son démantèlement pour raisons économiques fallacieuses. C’est l’histoire vibrante de ces ouvriers fiers de leur travail, aussi difficile voire inhumain soit-il, qui réparent, réhabilitent, remettent à neuf tous ces énormes bateaux qui transportent sur toutes les mers du monde produits manufacturés et denrées. Les conditions de travail sont invraisemblables de dureté, et comme nombre de leurs collègues d’autres entreprises – les mines, les aciéries, … _les personnages de ce roman y font face au quotidien, créant une véritable solidarité, qui permet de tenir. Mais ces personnes sont devenues des ressources ! Il n’est plus question de direction du personnel, mais bien de “ressources humaines” et c’est là, la ligne de fracture, qui permet toutes les dérives économico-politiques.



Grâce à une immense sensibilité, donnant des surnoms à ses personnages ce qui nous les rend plus vivants, plus attachants encore, Christian Astolfi nous conte grâce au journal de son héros, Narval, le démantèlement de ces chantiers navals qui font vivre à La Seyne-sur-mer, la majeure partie de la population. Il nous livre ici une analyse politique très fine, et nous raconte, “vue de l’intérieur”, la faillite de cette gauche élue triomphalement en 1981, qui va trahir l’immense espoir de ceux qui l’ont porté au pouvoir, insidieusement, par non dits et reniements, désengagements successifs, jusqu’à céder définitivement le terrain.



Révolte, colère, puis découragement, reconversions désabusées, sensation d’être floué, d’avoir été manipulé, et une catastrophe pire encore qui se découvre, le scandale de l’amiante ; de nouveau, il faudra lutter, prouver, argumenter, tenir, et peu à peu les camarades disparaissent.



L’auteur nous donne à lire un roman passionnant, où l’on oscille entre désabusement et révolte, où l’on prend la mesure de l’immense désespoir de cette classe ouvrière fracassée par le rouleau compresseur capitaliste, où l’on se prend même à redouter que la conscience professionnelle ne rende complice d’une exploitation orchestrée. Un roman bouleversant, édifiant, passionnant, d’une immense humanité.
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De notre monde emporté

Tout d'abord, je dois vous avouer que ce n'est pas du tout mon genre de livre habituellement. Mais je l'avais sélectionné dans la liste sorties poche de Mars et les critiques babeliotes me l'ont fait acheté, Et c'est cela justement que je cherchais en m'inscrivant sur Babelio, sortir de ma zone de confort et m'ouvrir ! Ce qui a aussi fait penché la balance, est que, vivant dans la région, je me suis souvent promenée sur les quais et regardés les vestiges du chantier naval de la Seyne-sur-mer sans vraiment en connaitre l'histoire.



Et vraiment, je ne le regrette pas !

Ma note se justifie surtout par le fait que cette histoire a vraiment fait écho en moi, sur l'amour de son travail qui sur le long court se transforme en famille, en le centre de tout, à qui l'on donne tout, ses soirées ses nuits ses week end pendant des années jusqu'à en perdre au final son couple. Pour qu'à la fin, dans d'autres circonstances bien moins dramatiques que celles de Narval et des chantier, tout vous soit repris, vous laissant esseulé, tétanisé, incapable de tourner la page et comme Narval incapable même plusieurs années après de pouvoir en parler sans tristesse nostalgie et le deuil jamais totalement fait.



Ce récit écrit comme un journal, celui de Narval, relatant son histoire, celle des ouvriers du chantier naval de la Seyne-sur-mer a été pour moi poignant.

Le récit se découpe en trois grandes parties selon moi.

Le travail au chantier qui malgré sa dureté, est vécu par tous comme l'amour du travail bien fait, la transmission, la camaraderie, le centre de toute leur vie, leurs sens.

Puis le combat attendu et perdu d'avance pour éviter ou ne serait ce que retarder la fermeture du chantier.

Et enfin, le après la fermeture, la façon de chacun d'affronter sa déception qui va ensuite se transformer en colère avec l'ouverture du scandale de l'amiante avec à nouveau un très très long combat.

Nous suivons Narval avec ses réflexions tout au long de ces moments marquants et Christian Astolfi, nous déroule selon moi avec beaucoup de poésie une tranche de vie en même temps que celle de notre histoire française des années 70s à 90 avec une conclusion bien trop tardive initiée en 1997, en 2015.







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Cette fois je ne t'attendrai pas

Christian Astolfi livre un court récit émouvant d'une femme en fin de vie, que son fils vient voir après qu'elle a fait une chute nécessitant son hospitalisation. Elle sait qu'elle ne reviendra pas chez elle. Lucide, elle décrit sans fard la dépendance et le regard changé de son fils, souffrant en silence de la déchéance de sa mère.
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De notre monde emporté

Il y a une certaine logique de transmission dans le palmarès du prix France Bleu / Page des Libraires, d'un chantier naval à l'autre, du Tant qu'il reste des îles de Martin Dumont lauréat 2021 à De notre monde emporté de Christian Astolfi couronné en 2022. Le fil qui les relie c'est l'humain, la camaraderie, cette relation singulière qui se crée autour de la fabrication d'un bateau, pièce unique qui nécessite la mise en œuvre de compétences, un tempo, une réunion de savoir-faire bien spécifiques et complémentaires. C'est ce que Christian Astolfi fait tellement bien passer avec sa prose sobre mais précise, au service de l'orchestre qu'il dessine, car oui, ce chantier de la Seyne-sur-Mer fonctionne comme un orchestre bien réglé où se succèdent chœurs et solos parfaitement exécutés. Le narrateur y est entré en 1972, sur les traces de son père et il y a grandi aux côtés de ceux qui sont peu à peu devenus une seconde famille. A chacun son surnom, c'est la tradition, lui est maintenant Narval à la suite d'une journée mémorable. Les conditions de travail sont difficiles, dans la graisse, le bruit incessant des machines, la chaleur, mais les géants qui sortent de là font la fierté de tous ces hommes. C'est leur vie, leur raison d'être. Pourtant, l'activité tangue, au début des années 80 et malgré l'espoir né de l'arrivée de la gauche au pouvoir fêtée dans la liesse, les chantiers sont restructurés puis, quelques années plus tard complètement fermés. Pour certains c'est une sorte de mort, mais ils ne savent pas encore que la mort, la vraie rôde insidieusement dans leurs organismes exposés à l'amiante.



Sous la plume inspirée de Christian Astolfi c'est tout un monde qui renaît. Il y a de la chair, des bruits et des sensations dans ces pages qui racontent la vérité d'une fierté de travailleur et les espoirs floués, qui disent la réalité humaine face au système qui broie. Il y a tout ce qui n'apparaît jamais dans un compte-rendu journalistique, l'essence d'un être dont la vie se confond avec le labeur au point de ne plus trop savoir qui il est une fois arraché à sa tâche. Est-ce que cet investissement corps et âme valait le coup pourrait-on se demander ? L'auteur glisse habilement la question qui ne prend jamais le pas sur l'entreprise mémorielle de ce texte. Depuis le début ce sont les hommes qui comptent, ce sont eux dont il faut se souvenir par ces temps de luttes jamais interrompues.
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De notre monde emporté



Avec ce roman, nous voilà comme infiltrés dans les Chantiers Navals du sud de la France comme nous l'étions dans le Voreux, la mine de Germinal par Zola.

Et vraiment, il y a de cela dans ce roman : les mots nous mettent au plus près de ces hommes et de ce monde à part. Ils parviennent à saisir la puissance de ce sentiment d'appartenance, de ce collectif unique, cette famille, cette tendresse d'hommes abîmés pour la Machine, ogre impitoyable qui nourrit les travailleurs et se nourrit d'eux, de leur jeunesse et de leur force vitale.

Au milieu, un homme. François Lorenzi dit Narval. C'est par son oeil que nous remontons le fil des souvenirs des Chantiers de la Seyne sur Mer.



J'aime la justesse et la belle âpreté de ce roman social, j'aime que cette écriture parle vrai, n'édulcore pas, ne prenne pas le lecteur pour une petite chose fragile qu'il faut préserver. Mais j'aime aussi que ce regard franc sur la vie ait la beauté sombre du sens des mots. Un rythme, une syntaxe qui vient réduire la phrase à l'essentiel. La poésie de l'épure.



Pour autant, le récit n'est pas contemplatif ; il semble répondre à une urgence : dépeindre ce destin collectif et intime à la fois. Et renaitre après le désastre par les mots. Par le cri qu'est ce roman : n'oubliez pas. N'oublions pas.



Ce roman m'a marquée.

Pour son fond et pour sa forme. Et en ces temps de lutte sociale, je lui ai trouvé une résonnance toute particulière. Se souvenir de ce que nous dit ce roman, c'est aussi entendre ce signal d'alarme : il nous rappelle de ne rien prendre à la légère dans ce que la politique veut faire de nos vies.

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De notre monde emporté

C’est le roman d’une débâcle annoncée, le naufrage des chantiers navals et le scandale sanitaire de l’amiante.

Une histoire contemporaine du monde ouvrier. Le récit d’un combat social, d’une ode à la camaraderie, au combat pour la dignité.



Ils étaient au-devant de la scène où se joue la dérive d’un drame déjà écrit.

« Des Chantiers, jusqu’à notre dernier souffle, nous resterions ».



Toute une époque est relatée dans ce roman dans son évolution politique et sociale, avec les espérances et les désillusions.

Ces ouvriers des Chantiers navals de La Seyne sur Mer sont nombreux, à travers leur dur labeur, à s’être tués à la tâche ; tragiquement jetés en pâture, car si eux ne savaient pas, certains savaient.



Alors que des anciens des Chantiers se retrouvent à Paris en mars 2015, victimes d’un interminable feuilleton judiciaire, l’auteur revient sur les années où les Chantiers, alors en pleine activité, faisaient vivre des milliers de famille.



Le surnommé Narval commença à travailler aux Chantiers en 1972, tout comme son père avant lui. Avec « ses frères d’insalubrités », il découvrit là tout un monde nourri par un fort sentiment d’appartenance. Y régnaient la franche camaraderie, l’esprit de famille, la forte solidarité.

Aux Chantiers, le risque chimique était quotidien, la Tôlerie, la Forge, la Machine… bourrée de substances toxiques …



Puis de blocages en affrontement, ils se sont battus pour maintenir les Chantiers à flot. Peine perdue. « Nous liquidions notre colère. Pendant ce temps, en coulisse, eux liquidaient les Chantiers ».

On ne soupçonnait pas encore l’issue tragique qui sonnerait le glas d’une époque, tout un monde.

Emporté, il le sera ; la menace sourde couvait, une condamnation inéluctable car l’amiante était partout.



Pour ces travailleurs, ce fut la double peine, la fermeture des Chantiers et surtout le scandale de l’amiante. Le poison était là depuis toujours.



L’auteur décrit, avec une justesse touchante, l’atmosphère autour de ces travailleurs des Chantiers, de l’engouement avec l’espoir des promesses annoncées, l’émulation, jusqu’à la restructuration, le désenchantement, la liquidation et enfin la sidération…

Ils se sont battus pour leur dignité, et porter devant la Justice ce scandale sanitaire.



Des phrases courtes et percutantes, une écriture mêlant sobriété et poésie.

C’est un roman poignant que j’imagine très bien adapté à l’écran.

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De notre monde emporté

Christian Astolfi est un auteur qui mériterait d'être plus connu. Heureusement, je le découvre grâce à la sélection de son quatrième livre "De notre monde emporté" pour le Prix des lecteurs de ma bibliothèque. C'est un excellent choix car j'aime beaucoup ce roman social de la fin du 20ème siècle dans lequel on découvre le quotidien des ouvriers des chantiers navals de la Seyne-sur-Mer.



François Lorenzi est le narrateur mais aux chantiers il est nommé Narval car ils ont tous des surnoms. On y découvre tous les corps de métiers avec Mangefer, Barbe, Filoche, Cochise et L'horloger.

Le port avec la mer en point de mire, le bruit des tôles que l'on cogne et l'horizon barré par la ronde incessante des navires dans la darse est le théâtre de sa vie, son histoire familiale.

Quand les chantiers navals ferment alors qu'ils ont été le regroupés avec ceux du Nord, la Normed suit le mouvement de désindustrialisation de la France après les charbonnages et la sidérurgie. Le désœuvrement est d'autant plus grand pour les ouvriers qui y travaillent que la gauche est au pouvoir. Malgré les luttes et la solidarité, les désillusions vont grandissantes dans les années 1980 à l'époque où les dangers de l'amiante pèsent encore peu face à la mort sociale des ouvriers. Le scandale sera vite dénoncé avec de nombreux malades et les vies écourtées mais l'interdiction d'utiliser l'amiante ne sera votée qu'en 1997. Et ce n'est pas terminé…



J'ai beaucoup aimé la construction en courts chapitres de ce livre où les allers-retours dans le temps ne perturbent pas le fil du récit. Avec son titre évocateur "De notre monde emporté" le ton est aussi nostalgique qu'il est combatif dans les romans sociaux de Gérard Mordillat. Mais comme lui, Christian Astolfi fait sortir les voix du monde ouvrier avec une justesse d'écriture remarquable en raison de son expérience.





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Multi-défis 2023

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De notre monde emporté

« Nul parmi nous n’esquisse le moindre mouvement de repli. Tous nous restons de marbre. Yeux secs. Lèvres muettes. Mains dans les poches ou sur l’anse des sacs à main. Rien de ce que nous ressentons ou pensons ne se voit ni s’ébruite. Nulle voix ne s’élève. Nul souffle ne s’échappe. Nous sommes là parce que nous attendons…Nous attendons l’arrêt de la chambre criminelle de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire de ce pays, sur le pourvoi que nous avons formé pour homicides et blessures volontaires dans le scandale sanitaire qui nous frappe. Le malheur qui a jeté sur nos vies depuis plus de vingt années un voile de malheur. Le scandale pour lequel nous réclamons à nouveau qu’on nous fasse réparation. Le scandale de l’amiante. » Le narrateur, Narval, fait le récit de ces vies sacrifiées, grignotées par l’amiante. Des vies d’ouvriers qui se sont déroulées sur les chantiers navals de la Seyne-sur-Mer où l’amitié permet de tenir le coup face à la dureté des tâches. Des ouvriers liés par les luttes : contre la fermeture des chantiers, contre l’amiante.



« De notre monde emporté » est un roman juste et digne sur le monde ouvrier, à l’instar de « A la ligne » de Joseph Ponthus. Christian Astolfi nous raconte le délitement d’un monde, l’effondrement du centre économique de la Seyne-sur-Mer. Ce que montre parfaitement l’auteur, c’est la fierté des ouvriers, leur dignité et le fort sentiment d’appartenance à une communauté, à un lieu. Ce n’est pas seulement leur travail que Narval et ses camarades perdent à la fermeture des chantiers navals, c’est également une précieuse fraternité.



Christian Astolfi inscrit son roman dans l’histoire politique de la France des années 70-80. La gauche arrive au pouvoir et fait naitre un immense espoir notamment dans la classe ouvrière. « De notre monde emporté » est également le récit d’une déception face aux promesses non tenues de la gauche, les enfants des soixante-huitards sont à leur tour floués. Le chagrin, mais aussi la nostalgie des années de chantier, innervent le récit de Narval qui voit sa vie et celles de ses camarades se disloquer. La solitude prend la place de la communauté, les souvenirs prennent celle d’un possible avenir.



« De notre monde emporté » est un roman poignant, sans esbrouffe sur la disparition du monde ouvrier, sur la désillusion et le désenchantement. Mais l’écriture, celle de Christian Astolfi et celle de Narval, permet de faire revivre les amitiés, les solidarités perdues.
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Cette fois je ne t'attendrai pas

Il y a eu la chute;

une véritable mise à genoux.

La perte de la verticalité

et de la capacité d'aller et venir.

Il y a eu l'immobilité

Une sorte de contraire de la vie..

Après l'hôpital, l'exil a été organisé

d'un centre de rééducation à

une maison de retraite.

C'est elle qui raconte,

elle qui ne pensait jamais

mettre un de ces horribles survêtements,

jamais "finir" en maison de retraite .

Son fils unique et silencieux est là,

il suit comme il peut,

la décomposition de sa mère .

Peu de mots, presque pas de mots

mais une présence .

Jusqu'où vont ils aller tous les deux

sur ce chemin des pertes?

Un texte court, vrai, fort,

qui dit, qui tait

comme dans la vie

Comme après celle ci.

La langue est belle, l'écriture et l'histoire

vous font captifs d'une rare émotion.
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De notre monde emporté

Les chantiers navals de la Seyne sur Mer qui font vivre toute une ville, comptent parmi les fleurons industriels du pays. Embauché comme graisseur, le narrateur va rejoindre toute une lignée d'ouvriers qui oeuvrent dans les entrailles de » La Machine »

« À l'image de mes camarades, chaque fois qu'on me posera la question, je ne dirai jamais que je travaille aux Chantiers, mais que j'en suis. Comme on est d'un pays, d'une région, avec sa frontière. »

En pénétrant cet univers d'acier, de graisse et de bruits, on troque son nom contre un surnom. Il y a l'Horloger, Cochise, Mangefer, Filoche, Barbe et pour le petit nouveau ce sera Narval.

Le récit de Narval nous plonge au coeur même de cette vie ouvrière avec ses codes. Mais, si le travail est pénible, on est fier de bien l'accomplir. La ville respire au même rythme que les chantiers, on fait la fête sur les quais, et, lors des défilés du 1e mai, on sait lever le poing. Aussi, l'espoir est grand lorsque Mitterrand est élu en mai 1981.

Les désillusions viendront très vite. Déboussolé par l'arrêt des chantiers après le dépôt de bilan, Narval traine son mal de vivre et s'éloigne peu à peu de Louise sa compagne. A cette difficulté viendra se rajouter, sept ans après l'arrêt des chantiers, le scandale de l'amiante. Ces fibres, respirées tous les jours pendant des années de labeur, font leur travail de sape dans les poumons des anciens ouvriers.

« Des substances, dans la Machine, il y en avait à la pelle. Elles flottaient devant nos narines, suintaient sur les parquets, graissaient les blocs-moteur, vaselinaient les collecteurs, les gaines et les câbles. »



Avant d'être écrivain, Christian Astolfi a débuté sa vie professionnelle aux chantiers navals et, s'inspirant de son vécu, il nous immerge dans cette vie ouvrière agitée par les luttes sociales et minée par le scandale de la crise sanitaire de l'amiante. Après les années glorieuses viennent celles du dégoût, de la tristesse et des morts.

L'auteur évoque aussi les familles, il esquisse quelques portraits touchants comme celui du disquaire mélomane. La solidarité du monde ouvrier est bien rendue ainsi que cette camaraderie pudique et sans concessions. Les pages que le narrateur consacre à son père dont il est fier sont touchantes de vérité.

« Tout-à-coup, une phrase que mon père vient de prononcer me sort de ma rêverie. La dignité, c'est la seule chose qu'on ne doit jamais leur céder. »

Évitant l'écueil d'un lyrisme débridé, l'écriture sobre est vibrante de sincérité et de véracité. L'émotion est palpable et on sort un peu sonné de ce roman puissant. Pour mou, la découverte d'un auteur et un coup de coeur.





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De notre monde emporté

Les Chantiers Navals de La Seyne/Mer étaient une véritable institution pour cette petite ville dont le port fait face à la rade de Toulon.



Nombreux étaient les fils qui y été embauchés comme leurs pères avant eux.



C’est le cas du narrateur de ce roman, Narval. Il nous raconte les années fastes où le travail ne manquait pas pour tous les corps de métiers, les journées passées dans le ventre des bateaux, la camaraderie parmi les ouvriers, le sentiment d’appartenir à un groupe,



Sans oublier la liesse au moment de l’élection de François Mitterrand en 1981, les espoirs placés dans le programme commun signé avec le Parti Communiste.



Puis vient le désenchantement deux ans plus tard avec la diminution des commandes, la raréfaction des bateaux à quai et la rumeur de la possible fermeture des Chantiers.



Les ouvriers décident alors d’engager la lutte pour sauver les Chantiers qui sont le poumon économique de La Seyne/Mer :



» Le mot d’ordre initial de tenir autant de temps qu’il le faudrait, comme on tient un siège, se perdait dans le bruit et la fureur. Nous ne suivions plus que notre instinct grégaire. Un jour nous improvisions des meetings avec les habitants des villes avoisinantes. Le lendemain, nous défilions en masse dans les rues, nos slogans en porte-voix. Le surlendemain, nous investissions les sous-préfectures, foulards relevés sur nos visages, à la façon d’apaches défendant un territoire. Puis nous reprenions le cycle de blocage des routes, celui des voies ferrées, et de l’affrontement avec les forces de l’ordre. (…) Tout cela était dans le droit-fil de cette pièce à laquelle nous rajoutions notre propre scène. La plus spectaculaire sans doute. Celle de l’expression incontrôlée de notre colère. Car c’était bien de cela qu’il s’agissait : nous liquidions notre colère. Pendant ce temps, en coulisse, eux liquidaient les Chantiers. »



Après le traumatisme de cette fermeture qui a laissé nombre de familles sur le carreau, des ouvriers en dépression dont ils mettront pour certains des années à sortir, une ville qui mettra des décennies à sortir du marasme économique, un scandale va éclater : celui de l’amiante à laquelle des centaines d’ouvriers ont été exposés pendant des années sans aucune protection.



Christian Astolfi raconte de façon touchante et poignante parfois les vies de ces ouvriers, leurs combats, la façon dont ils ont été exploités. On ne peut s’empêcher à la lecture de ce roman de penser à « Germinal » de Zola.



» De notre monde emporté » m’a permis de mieux comprendre ce moment de l’histoire de la région toulonnaise qui a été un énorme traumatisme pour les Seynois.
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