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Critiques de Christian Chavassieux (187)
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L'affaire des vivants

Autour de son Rastignac des tissus, Chavassieux brode les portraits de multiples personnages. Le tout en finesse, sans manichéisme aucun. Du bel ouvrage...
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L'affaire des vivants

Un premier roman historique qui ne m’a pas du tout déplu, loin de là. J’ai eu la chance d’être tombée sur celui-ci qui, en plus d’être très intéressant est vraiment bien écrit. Pour finir je voulais partager avec vous un mot oublié de ce roman qui m’a énormément plu et je voulais donc vous en faire profiter.

Achatti : mot formé sur le modèle de « avachi ». Qui aime les douceurs, comme les chats. « On n’était pas achattis. »

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L'affaire des vivants

Pour une fois, le bandeau du roman signé Alice Ferney (excusez du peu) a raison : ce roman est un chef d’oeuvre.



Tout m’a plu : le style à la fois simple mais au vocabulaire recherché (l’auteur explique en fin de volume qu’il s’est servit de certains mots de la langue française tombés en déshérence).



L’histoire ensuite : celle de ce bébé que le grand-père prénomme Charlemagne et qui sera un homme à part, faisant plier tout le village devant lui. Un homme entreprenant et avide de s’élever socialement.



J’ai aimé tous les personnages, car l’auteur ne les dénigre jamais : ses deux frères rustauds et le troisième un peu révolté ; le fils gâté et exact opposé de son père ; la femme sachant reprendre les rênes ; l’associé un peu frileux….



J’ai aimé la conclusion de ce roman : notre rapport avec nos morts ; ce que la vie nous apprend.



Vous l’aurez compris, un coup de coeur.







L’image que je retiendrai :



Celle de la documentation que l’auteur a utilisé, et les explications qu’il donne en fin de volume, notamment sur la venue de Louise Michel dans le bourg.
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L'affaire des vivants

C'est un roman MAGISTRAL !

Je ne pensais pas pouvoir lire un livre comme celui-là en 2019.

Pour la faire courte : c'est inspiré de Zola mais avec une touche de XXIème siècle.

Le sujet d'abord : l'ascension sociale d'un modeste, très modeste paysans dans la France de XIXème siècle.

Jusque là rien de bien transcendant, ordinaire même…

Mais voilà il y a l'écriture et elle est magnifique ! Un mélange d'humour et de cynisme qui nous est parfaitement contemporain… Et ça marche.

Courrez l'acheter, empruntez-le ou, pour les plus malhonnêtes, volez-le mais lisez-le Absolument ; c'est sublime.

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La Joyeuse

La joyeuse

Courte nouvelle, la joyeuse nous plonge au sein d’un ébat amoureux assez intense et somme toute assez commun. Dans un style étoffé mais parfois trivial, chose nécessaire dès que l’on veut se plonger dans les plus infimes détails de ce genre d’activité. L’originalité repose dans le cadre tribal un peu mystérieux qui est donné à la nouvelle. Nous sommes directement plongés dans un rapport hors du temps et de l’espace. Le cadre est jeté dans les deux premières pages et nous sommes amenés à suivre la relation pour le moins assez "dense" entre les deux amants, relation caractérisée par un déchainement de passions qui s’expriment par les corps. Si ces corps s’expriment, il n’y a pas de relation spirituelle entre les deux protagonistes, ce qui donne à leur relation un côté sauvage mais pourtant bien humain à travers la sensualité qui se dégage des quelques pages qui constituent la nouvelle.

En une quinzaine de minutes, on a fini notre lecture, intéressante, intrigante, on a l’impression de lire un extrait qui donne envie d’en savoir plus.

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La Joyeuse

La Joyeuse est une courte nouvelle érotique, moins de 30 pages (illustrations comprises) que j’ai pris plaisir à lire deux fois. Les descriptions n’ont rien de vulgaires, c’est très bien écrit. On suit la découverte de la sexualité entre Shamat prostitué envoyée par le puissant Gilgamesh et Enkidu l’initié. Les dessins de Winfried Veit permettent d’aider le lecteur à visualiser les scènes et d’augmenter l’impact des scènes érotiques. Au fil des pages Enkidu se laisse littéralement guider par Shamat dont on ressent la très forte expérience et une grande assurance.

C’est une lecture idéale pour éveiller ses sens ou pour ceux qui aurait envie de s’initier à la lecture érotique.



Merci à Babelio et aux éditions le Réalgar pour m’avoir permis de découvrir ce livre.
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La Joyeuse

Il fut un temps, bien avant que nos souvenirs deviennent souvenirs, l'ancienne Mésopotamie.



Un sauvage , primitif, chef de meute , sème une peur que l'on devine terrible dans un petit bourg. Contraints, les villageois vont quérir de l'aide auprès de leur roi, Gilgamesh, qui leur octroi l'aide d'une de ces courtisanes, la belle et sensuelle Shamat la Joyeuse.



Par la magie des étoiles, des sens et du corps, Shamat séduira le jeune Enkidu. S'en suivra une danse des corps, des sens, de coup de langue, de sexe chaud et humide ... Car Shamat en savoir faire, devinera en Enkidu un nouveau roi et déliera son devenir.



Écris à la première personne, cette petite nouvelle s’inscrit dans la légende de Gilgamesh , roi qui abusa de son pouvoir et qui incita Aruru à créer à partir de l'argile son jumeau antagoniste afin de le canaliser.



A travers cette trame historique , les auteurs nous invitent à rencontrer la naissance d'Enkidu. Mais c'est là que s'arrête l'intérêt car la suite est une version porno-chic du comment Shamat arrivera à lever la hampe lourde d'Enkidu vers ces lèvres entrouvertes ; Un peu comme la version XXX du Caligula de 1979.



Christian Chavassieux manie le verve façon Cyrano de Bergerac du cul , ce qui nous donne une partie de jambe en l'air à la première personne, d'une trentaine de pages; et qui est, à mon sens , agréablement complétée et aérée par les dessins de Winfried Veit : expressif et brut.



L'ensemble est un petit récit sans prétention à 8€ , destiné principalement à la gente masculine, et qui accompagnera les trois éjaculât d'Enkidu; un plus grand exploit que ma propre personne à sa lecture à mon grand regret :p



Une petite nouvelle qui ne marquera pas les annales de la littérature, mais peut-être bien votre pantalon.
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La vie volée de Martin Sourire

L'évolution d'un garçon au sourire "figé" et à la parole rare, sorti de son univers d'enfance par la grâce et le caprice de Marie-Antoinette (personnage inventé mais crédible : la reine adoptait des enfants pauvres) et dont le destin de rencontres en rencontres (notamment un Architecte philosophe) traverse la fin de la royauté (la construction d'une ferme au château de Versailles pour le plaisir de la reine), l'avènement d'une nation de citoyens, et la guerre terrible de l'armée révolutionnaire... Un roman d'apprentissage où le lecteur-la lectrice apprend aussi, au fil d'une écriture que j'ai beaucoup aimée : le choix des mots est "gourmand", on sent que ça compte autant que l'histoire (sans pour autant être "regardez comme j'ai plein de vocabulaire !"), et la manière dont celle-ci est composée (la fin demande un peu de souffle mais c'est très cohérent avec ce qui est raconté) donne une fluidité que je n'imaginais pas trouver, et une fin inquiétante jusqu'aux dernières lignes.

Enfin, les pages d'annexes sont pleine d'humour et très intéressantes quant aux choix de l'auteur et son travail pour lier fiction et historique.
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La vie volée de Martin Sourire

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Phébus qui m'ont permis de découvrir ce roman.



Pour cette chronique, il me semble que je vais manquer d'objectivité, pour la simple raison que cette lecture ne fut pas bonne. En effet, je me suis lancée dans ce roman après avoir lu deux recueils de poésies qui m'ont tout simplement bouleversée. Ils furent tous les deux remarquablement bien écris et traitant d‘un sujet qui pour l'un comme pour l'autre m'a touchée profondément. Autant vous dire que la lecture qui allait passer après cela, allait malheureusement avoir du mal à rester au niveau.



D'autant plus que j'avais accepté ce roman car je pensais qu'il traitait plus sur la vie de Marie Antoinette qu'il le fait en réalité. En résumé, le timing ainsi que mon appréhension de ce roman n'a fait que renforcer ma déception envers cette lecture. Pour en revenir au texte lui-même, je vais essayer de vous en donner un aperçu qui vous permettra peut être de vous familiariser avec ce roman et de vous donner envie de le découvrir.



Le très grand point positif de ce roman est à mes yeux son écriture. On va rentrer dans ce texte avec beaucoup de simplicité, amené par une écriture fluide et sans fioriture. Ce point est certainement le plus grand avantage de notre lecture. Un style simple qui permet au lecteur de rentrer immédiatement dans le récit.



Le problème que j'ai rencontré est avant tout le manque de relief à l'intrigue et au texte en général. Tout au long de ma lecture, je me suis ennuyée. J'avais besoin que l'histoire décolle et cela ne fut pas le cas. Mais encore une fois, n'est-ce pas dû à la brutalité de mes lectures précédentes ? Il en reste que le texte ne m'a pas touchée, et en suivant le parcours de notre jeune héros, je réalisais que je n'avais plus d'intérêt pour sa vie et ses choix.



C'est dommage car la réflexion sur la vie à cette époque est complète. L'auteur nous présente ce besoin d'appartenance chez ce jeune orphelin, enlevé, sans famille et à la recherche de son identité. le tout complété par la période de la révolution qui fut un besoin du peuple de « devenir » quelqu'un a part entière : un citoyen pour son pays. Malgré ce point qui est amené de manière intelligente, on n'arrive pas à garder son intérêt et l'ennui monte de page en page.



Le texte parvient tout de même en troisième et dernière partie à s'affirmer. L'auteur nous dresse des passages pendant la guerre et surtout sur la manière dont les soldats doivent redevenir des hommes en rentrant. Avec cette dernière partie on se dit que le roman a mûri avec les pages, mais on regrette que cela ai pris tant de temps.



Pour cette lecture j'aimerais beaucoup avoir des avis complémentaires, pour comprendre si mon ressenti est justifié ou juste lié à mes lectures précédentes ?!
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La vie volée de Martin Sourire

Très originale l'idée de l'adoption d'un enfant trouvé par la Reine Marie Antoinette qui se désespère de ne pouvoir enfanter. Passionnée du destin hors norme de cette souveraine, j'ai particulièrement apprécié cette fiction qui mêle histoire et sentiments intimes au sein d'une cour exigeante où n'a de place que le paraître.
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La vie volée de Martin Sourire

Le carrosse royal, à son bord la reine Marie-Antoinette et son aéropage. Au bord du chemin, de pauvres gens qui saluent, se poussent, laissent passer entre crainte, habitude du respect, indifférence ou émerveillement. Et puis un petit garçon dans les bras de sa grand-mère. Que s'est-il passé ? l'enfant a-t-il tendu les bras vers cette apparition ? peu importe, les minutes suivantes, le revoilà embarqué, adopté, rapté en somme, câliné par la reine et ses dames qui sentent si bon, qui s'esclaffent devant sa si belle figure et son sourire qui lui barre tout le visage. C'est décidé, il s'appellera Martin Sourire, c'est ainsi et vivra auprès de la souveraine si triste de ne pouvoir enfanter, il sera choyé, mangera à sa faim, recevra des baisers royaux et ne manquera de rien, ni même d'éducation.

Conte de fée ? Ascenseur social extraordinaire vers un monde féerique ? Non, un autre livre s'écrit pour le désormais Martin, bien vite délaissé par la reine devenue enfin mère. Ballotté de bras en bras mais toujours à Versailles, casé comme vacher au Hameau de la Reine, pastiche édulcoré et idéalisé de la vie de ferme, écran de fumée face à la révolte qui gronde. Martin sera de celle-ci, s'enthousiasmera pour elle, et commettra même le pire, poussé par la machine folle des événements.

La plume riche, exigeante et lyrique de Christophe Chavassieux force l'admiration. Il signe là un époustouflant roman historique mais aussi un roman d'apprentissage sans concession d'un jeune homme en quête d'identité, pris dans les tourmentes de son époque.

Et comme il le fait souvent dans ses oeuvres, Christophe Chavassieux pousse le respect envers ses lecteurs, jusqu'à nous fournir des annexes, des notes riches d'explications très intéressantes.
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La vie volée de Martin Sourire

Ce livre me tentait beaucoup de par le fait de ne pas savoir que Marie-Antoinette avait adopté des enfants. Autant j'ai apprécié l'enfance de Martin une fois adopté autant la troisième partie ne m'a pas convaincue au point de ne pas arriver à terminer ce récit. Lecture inachevée et donc mitigée pour moi. Je remercie Babelio et les éditions J'ai Lu de m'avoir permis de découvrir un pan de cette histoire méconnue à travers la Masse-Critique de septembre.



Sur un caprice, Marie-Antoinette adopte celui que l'on appellera Martin Sourire le sauvant de la misère. Sept ans que les rumeurs vont bon train sur celle qui n'a pas encore enfanté. Son désir d'enfant est tel qu'elle en adopte et Martin est l'un d'eux, vite oublié par l'envie de la reine qui se lasse vite d'où une jalousie féroce pour rester dans ses bonnes grâces. 



Enceinte, la reine délaisse Martin pour s'occuper de son enfant à naître. Trimballé de main en main, Martin devient de plus en plus sauvage et assiste à la mort par pendaison d'un père braconnier et ce devant son fils.



Devenue vacher du hameau de la reine, Martin mène une vie paisible et routinière. L'hiver 1788 hantera longtemps les mémoires, le froid touche tout le monde sans distinction, augmentant le nombre d'indigents, le pain vient à manquer, les émeutes sont de plus en plus nombreuses jusqu'à ce jour où le couple royal et leurs enfants sont arrêtés et emprisonnés. L'occasion pour Martin de reprendre sa liberté et de voir au-delà des murs de Versailles. 



Paris et sa Révolution, ses crève-la-faim, la misère de tout un peuple voilà ce qui attend Martin même s'il travaille pour un grand restaurant. Amoureux de Marianne, vendeuse de café dans la rue, Martin se pose des questions sur sa vie auprès de la reine, sur ce qu'elle aurait pu être si la reine ne la lui avait pas volée. Il s'engage et revient de la guerre de Vendée traumatisé. 



L'histoire d'un orphelin adopté par Marie-Antoinette, son parcours de Versailles à la Révolution Française !



Un roman historique très documenté (annexes, chronologie des événements historiques, glossaire, biographie des personnages et bibliographie...), malheureusement je n'ai apprécié que la partie de l'enfance de Martin, la troisième partie axée sur la guerre ne m'a pas attirée. Il n'en reste pas moins que ce livre amène à connaître un pan de notre histoire méconnu et mis en lumière.
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La vie volée de Martin Sourire

Avec cette lecture, c'est une fort belle découverte que je viens de faire grâce à Babelio et aux Éditions Phebus. Je les en remercie d'ailleurs. Dès les premières pages, je suis tombée sous le charme de l'écriture de Christian Chavassieux (auteur que je ne connaissais pas alors que finalement nous sommes presque voisins...). Quelle plume flamboyante ! le style qui mêle habilement le vocabulaire du XVIIIième siècle et l'argot de la rue donne au récit une vivacité surprenante qui balade le lecteur de la poésie bucolique au plus sordide réalisme. L'exaltation de l'auteur atteint son apogée dans des descriptions qui peuvent s'étendre sur plusieurs pages mais où, en aucun cas, l'ennui ne transperce. Je reste encore sous le choc de sa vision totalement hallucinante de Paris (chapitre 1, 2ième partie). Quant à la retranscription des cuisines d'un grand restaurant (d'autant plus indécente qu'à côté de cette débauche de plats, le peuple meurt de faim), elle met carrément l'eau à la bouche.



J'ai été également séduite par l'histoire de ce jeune orphelin enlevé des bras de sa grand-mère par la Reine Marie-Antoinette en mal d'enfants. La procédure est courante chez elle, l'adoption lui est facile. Conquise par le visage perpétuellement souriant de l'enfant, elle le baptise "Martin Sourire" et l'emmène à ses côtés à Versailles. Ayant enfin assuré sa propre descendance, voilà que la bonhomie de l'enfant la lasse. Martin se retrouve alors vacher près du Petit Trianon, dans la ferme que se fait construire Marie Antoinette où elle aime à se réfugier loin du protocole de la cour. Dans une deuxième partie du roman, à l'adolescence, Martin va enfin découvrir Paris et les coulisses de la Révolution qui se prépare avant d'y prendre part dans la dernière partie.

Plus qu'un roman historique, c'est un roman d'apprentissage que nous livre Christian Chavassieux. Comme il le dit lui-même en postface, il se limite à effleurer cette période, en faisant côtoyer l'histoire de son personnage avec la grande Histoire.



J'ai aimé l'innocence, la naïveté de Martin. Il se contente de ce que le destin veut bien lui accorder, il ne se plaint pas de son sort, se rendant directement responsable de ce qui lui est arrivé (il ne fallait pas tendre les bras à la Reine lorsqu'elle est passée !). En apprenant de ceux qu'il côtoie, finalement il ne s'en tire pas si mal, il apprend notamment à lire. Politiquement, bien sûr, ses opinions ne sont pas très définies. Sa propre identité est confuse, comme l'est sa vision du monde. Malheureusement, c'est le sang versé au cours des guerres de Vendée auxquelles il va participer, qui signera la fin de son insouciance et transformera son beau sourire en rictus.



Ce roman où l'auteur mêle le produit de son imagination à des faits historiques réels (il démêle le vrai du faux dans la postface et y apporte quelques explications intéressantes) m'a beaucoup plu. Malgré quelques longueurs ressenties dans la troisième partie, j'accorde un 16/20 à Christian Chavassieux et j'espère découvrir prochainement ses autres récits.
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La vie volée de Martin Sourire

Du point de vue d'un gamin ramassé sur une route pour ces beaux yeux, nous voilà embarqués dans un monde clos auquel lui seul a accès : celui imaginé par la reine et aussi vu par ses yeux d'enfant qui grandit sans rien avoir vu, vécu, d'autre.

Fascinant et jamais ennuyant, puisque celle qui nous attire ici , #marieantoinette , il faut l'admettre, apparait pour s'évanouir bien vite de la vie du petit, mais fait des apparitions toujours, physique ou en pensées.



En découvrant les pavés d'écriture, sans ponctuations du moindre dialogue, j'ai craint d'être mangée par la densité. Mais les chapitres ne sont pas très longs et le style reste accessible, l'histoire calme certes, accroche bien l'attention, avec assez de descriptions pour illustrer de manière riche aussi bien le milieu où vit Martin que la société de courtisans qui gravitent autour, dans et au delà de Versailles.
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La vie volée de Martin Sourire

Merci à Babélio et aux éditions Phébus qui m'ont permis de découvrir Christian Chavassieux dans le cadre de cette Masse Critique.



1777-1794



Marie-Antoinette, mariée depuis sept ans au roi Louis XVI se languit d'enfant. Elle en adopte plusieurs qu'elle mignote avec amour. Elle leur donne un nouveau prénom, des vêtements princiers, une éducation de choix et des manières de cour. C'est ce qui arrive à un petit garçon de cinq ans, orphelin, qui devient la coqueluche des proches de la reine tant son visage aux commissures relevées semble constamment sourire. La reine l'appelle Martin Sourire. Adoration de part et d'autre. de courte durée pour Martin car en 1778, la reine devient mère et elle confie Martin à une domestique sans plus trop se soucier de lui. de main en main, le garçonnet finit vacher dans le ravissant hameau rousseauiste que Marie-Antoinette fait construire à deux pas du petit Trianon.



Lorsque la famille royale est emmenée à Paris en 1789, Martin la suit mais dans une autre direction. Il trouve un emploi dans le plus grand restaurant de l'époque, le Beauvilliers, et fait connaissance avec le peuple, brutal, miséreux et grondant, que la prise de la Bastille a conforté dans ses revendications. Plus tard, Martin devient l'homme de confiance de l'architecte Etienne-Louis Boullée. En 1790, empli de l'idéologie révolutionnaire, il entre dans la Garde nationale, puis devient volontaire et participe à la guerre de Vendée. Dans les rangs des colonnes infernales, le sang appelle le sang et l'idéalisme se transforme en assassinats répétés. Son retour au foyer sera compliqué.



Pas d'intrigues, pas de héros, pas d'identification. le personnage principal a été glissé dans cette partie de l'histoire de France pour permettre à l'auteur de s'épancher sur certains épisodes et personnages moins connus de cette époque troublée. L'idée est sympathique et plaide en faveur d'une recherche documentaire approfondie au détriment du roman.



La construction du hameau de la reine et l'ambiance active qui règne dans ce village miniature n'ont plus de secret pour le lecteur. La vie dans les cuisines du Beauvilliers fait immanquablement penser au Ratatouille de Pixar, tandis que l'oeuvre visionnaire et fascinante de l'architecte Boullée se lit passionnément à travers ses projets et dessins soigneusement conservés aujourd'hui à la Bibliothèque nationale. Le chapitre consacré à l'action sanglante des colonnes infernales du général Huché à La Gaubretière, les paragraphes relatifs aux protagonistes de la Terreur ainsi que les pages commentant les supplices librement consentis des convulsionnaires, mettent du piment dans cette lecture agréable qui, faute de consistance dans les caractères des personnages, ne laissera cependant pas de souvenir durable.



Puisque Martin est un enfant volé, il semblerait logique qu'il cherche à retrouver ses origines, ses frères et soeurs mais il se contente d'une consultation chez un tarologue véreux. Dommage.



L'écriture est extrêmement soignée et renforcée par l'utilisation de vocabulaire de l'époque. Mention spéciale pour les annexes fort intéressantes qui témoignent de cet esprit de recherche et d'analyse de l'auteur : une chronologie simple mais efficace, un glossaire des mots anciens, une biographie significative de tous les personnages mis en scène et, surtout, une bibliographie annotée et commentée que, pour ma part, je ne me souviens pas avoir vue chez un autre auteur.



Nul doute que je me donnerai une autre chance de mieux connaître Christian Chavassieux.



2,5/5

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La vie volée de Martin Sourire

malgré tout l'intérêt que je porte à Marie-Antoinette et son histoire fastidieuse, je n'ai pas réussi à accrocher à l'écriture de l'auteur. Peut-être le mauvais moment pour lire ? Tout de même, un bon point pour ma part : la couverture que je trouve exquise
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La vie volée de Martin Sourire

Je suis assez désappointée par ce roman.

D’un côté, j’ai apprécié les descriptions de la vie au Trianon de Marie-Antoinette, puis les détails de la vie parisienne pendant la révolution. On sent que l’auteur a fait des recherches historiques concernant la vie des citoyens de cette époque. J’ai beaucoup apprécié ce côté, d’autant plus qu’il y a de nombreuses annexes nous donnant des informations complémentaires concernant le vocabulaire de l’époque et les personnalités historiques présentes dans le roman.

J’ai aimé découvrir la révolution du point de vue des citoyens, du peuple, car je ne connais cette période quasiment que du côté de Marie-Antoinette. Dans cette histoire, la reine ne sert qu’à introduire le personnage de Martin en début de roman, puis n’apparait plus par la suite.

Ce qui m’a gêné dans ma lecture c’est le personnage principal de Martin. Je n’ai pas réussi à le comprendre et à avoir de l’empathie pour lui. Je l’ai trouvé plat, il se laisse porter sans avoir d’avis sur les évènements, et ne parle que très rarement. Je pensais vibrer du côté des révolutionnaires, mais j’en suis venue à tous les détester et à pleurer la chute de Marie-Antoinette, cette reine que j’admire.

La dernière partie du roman m’a complètement dégouté, les scènes de guerre de Vendée sont ignobles, et m’ont fait perdre le peu d’empathie pour Martin que j’avais.

En résumé, une belle fresque historique de la révolution française vue du côté des citoyens, mais un personnage trop plat et peu attachant.
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La vie volée de Martin Sourire

J' ai beaucoup aimé ce roman.

Je trouve que la plume y est magistrale. Le héros est tout à tour touchant et repoussant, terriblement humain. Ma galerie des personnages qui gravite autour de lui est intéressante et sonne juste, ce sont des humains, pas des clichés.

Ce roman dresse un portrait sans concession d'une époque très mouvementée souvent présentée sans trop de nuances. Ici, j' en ai trouvé.

C'est aussi un roman plein de tendresse, de délicatesse, puis d' horreurs, de terreur, le tout dépeint avec justesse et finesse.
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La vie volée de Martin Sourire

Martin Sourire est d'abord un caprice, de ceux auxquels on cède sans broncher puisque c'est celui de la reine de France. La voilà donc qui s'éprend d'un enfant, trouvé sur la route, l'emmène avec elle, le décrotte, lui assure un savoir rudimentaire – qu'il fera fructifier en silence car c'est un taiseux – et…s'en lasse parce que son rictus perpétuel, doublé de son mutisme, la dérange.

Martin, abandonné par sa royale fée, va devoir commencer à vivre par ses propres moyens, se débrouiller dans le sillage de ce Versailles hors-sol, où tout n'est que décor illusoire, à commencer par cette nouvelle lubie royale, un hameau, auquel il sera associé, regardant parfois, avec envie et appréhension, la vraie vie du dehors à travers les grilles du château.

Déjà, dans le parc, il éprouvera la dure inégalité du monde en assistant à la pendaison d'un braconnier devant son fils. La misère n'a pas sa place dans cette monarchie finissante, à l'aube de quelque chose d'irrésistible et de plus grand que les individualités d'Ancien Régime. Une tempête comme la France en connut peu.

Martin va alors quitter ce monde factice de Versailles et entrer dans le Paris réel, y plonger même, comme un Rastignac, en moins ambitieux. Dans la place, il creusera tout de même son trou, entre les cuisines d'un grand restaurant et le service d'un architecte méconnu et fort cultivé. Puis il fera son devoir, consciencieusement comme pour tout, s'engagera de plain-pied dans la Révolution : la noble et la moins noble. La Révolution est une créature bicéphale, avec une bonne et une mauvaise tête. Cette dernière, il la connaîtra bien, l'alimentera en personne dans les colonnes infernales envoyées mâter la Vendée, une « guerre souillée » comme il la désignera.

La Vendée, dans le roman, ce sont quelques dizaines de pages d'un monologue intérieur cru et démaquillé du moindre effet de style. On ne met pas les formes pour raconter la crasse humaine : « Tiens, je vais t'en brasser, t'en enrager t'en enfourner tant que tu veux ; alors les cris et les larmes des autres, les prières des femmes et les pleurs des petits, qu'est-ce que tu crois, on s'en fout ça glisse dessus, c'est pour la juste cause de la patrie, on perce des corps qui prient, un soupir, amen, on se dit c'est pour ceux-là et voilà, c'est fini, on veut juste plus entendre un cri parce qu'on a autre chose à faire. »

Dit autrement, c'est : « Tuez-les tous, la République reconnaîtra les siens ! »

Ces pages sur la Vendée, sans doute les meilleures du roman, sont un spasme qui rappelle Céline et Giono, quand ils racontaient une autre guerre.

Martin Sourire illustre cette époque comme les Rougon-Macquart, le Second Empire. Quelle audacieuse comparaison avec Zola, vont bramer certains ! Ils n'auront sans doute pas lu le livre, dont le dossier en fin de volume prouve, si besoin était, que Chavassieux maîtrise son sujet. Mais ça, tout le monde en est capable, lire et archiver des faits. Par contre, ce que tout le monde ne sait pas faire c'est écrire un texte d'une telle envergure.

La vie volée de Martin Sourire réussit par ailleurs ce tour de force d'être dense, soutenu et : parfaitement lisible ! Jamais trop ni pas assez : visuel – une scène me fait d'ailleurs penser à la fin du film de Carné, Les Enfants du Paradis – et olfactif – voir les odeurs de Paris, on croirait le Parfum, de Süskind ! –; contemplatif et nerveux ; raisonné et halluciné ; ciselé ici et délié là ; etc.

Pour ce qui est du fond, Chavassieux, autant le dire, s'est aventuré dans un bourbier du roman national français, le creuset de toutes les passions qui embaument et empuantissent encore notre époque, c'est selon. Comment s'en sort-il ? Avec beaucoup d'équilibre.

Ce roman n'aurait donc pas à rougir si on le mettait en vis-à-vis d'Au revoir là-haut de Lemaître par exemple, car il a su impeccablement capter des événements dont la densité, en un temps très court, est sans doute unique dans l'Histoire de France.

En un mot, merci ci-devant ou citoyen Chavassieux, puisque votre roman ne penche ni pour les uns ni pour les autres !



(Merci aux éditions Phébus et à Babelio)
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La vie volée de Martin Sourire

Martin est enlevé par Marie-Antoinette, Reine de France. Elle adopte des enfants au hasard des rencontres car elle n'en a pas encore eu avec le Roi. Ce garçon a une particularité, il a un sourire permanent, sorte de rictus, d'où le nom qui lui est donné : Martin Sourire.



Dans la première partie, l'auteur décrit cet enlèvement ainsi que l'arrivée de Martin à la Cour. L'enfant est vite délaissé par la Reine car elle réussit à mettre au monde un petite fille. De plus, son comportement mutique ne joue pas en sa faveur. Il ne s'adapte pas aux usages de la Cour . Le petit garçon est alors confié à des domestiques qui l'oublient la plupart du temps. Martin reste dans un état quasi-sauvage, il vit caché dans les bois de Versailles un moment. Finalement, il est embauché comme vacher dans le hameau de la Reine, lieu sensé représenter de manière idyllique le monde paysan. La communication est plus facile pour lui avec les animaux qu'avec les hommes. Il y rencontre Richard Mique, le grand architecte de la Reine et d'autres personnages qui ont réellement existé.



Ensuite, commence la deuxième partie. Martin décide de quitter Versailles, une fois que le Roi et la Reine ont été amené à Paris par le Peuple. Le jeune homme travaille dans un grand restaurant, le Beauvillers, du côté des cuisines. Puis, il rencontre sa femme Marianne. Dans cet univers de la restauration, il y trouve sa place. Martin est alors plongé en plein Paris révolutionnaire. En tant que citoyen, il assiste à des faits historiques importants. Néanmoins, en raison de son ancienne proximité avec la Reine, il est directement menacé. Il quitte avec regret le restaurant de Beauvilliers pour être embauché avec sa femme chez un architecte dénommé Boullée.



Dans la troisième partie, Martin s'est s'engagé dans l'armée et il est de retour à Paris de manière définitive. J'avoue que l'engagement de Martin dans l'armée m'a étonnée car c'est un peu en opposition à l'idée que l'on se fait de son caractère. Marianne travaille toujours pour l'Architecte, elle a maintenant deux enfants de Martin. On apprend alors ce qui s'est passé pendant la guerre en Vendée et ce à quoi Martin a participé aux colonnes de Huché. Il a contribué activement au massacre et à la torture de nombreux civils vendéens. C'est donc un Martin complètement changé qui revient à Paris. La vérité est effroyable, un monstre se cache derrière une façade souriante. Martin a du mal à se réadapter à la vie normale, il a des pulsions violentes et il est très mal à l'aise avec son entourage. Marianne ressent vite le malaise et s'inquiète pour ses enfants. Martin essaye une dernière fois de trouver ses origines. Le roman se termine par un scène troublante qui laisse la voie ouverte à l'imagination pour la suite de la vie de Martin.



C'est un bon roman mais qui est dense. En effet, le nombre d'informations accumulées est important et il y a quelques longueurs. Cependant, le style est très recherché, l'auteur utilise un vocabulaire spécifique à la période. On constate rapidement que Christian Chavassieux s'est très bien documenté sur la Révolution Française et que ce roman historique est plutôt une réussite.



Les annexes sont intéressantes car l’auteur explique son travail de recherche et nous fait part de son inspiration. Il cite ses sources et propose la biographie des personnages réels qu'il fait intervenir dans son roman. Au final, j'ai apprécié ce livre car c'est un roman historique d'apprentissage.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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