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Critiques de Rodolphe (1107)
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Naufrageurs

Pour rappel, un naufrageur n'est pas un naufragé. Le naufrageur contribue justement aux naufrages des navires afin de les piller comme le feraient des pirates en mer. C'est même pire qu'un pilleur d'épave qui se contente de prendre les richesses d'un navire déjà échoué.



En gros, certains habitants du littoral auraient cherché à tromper les navires suivant le rivage pour les attirer sur des récifs afin de s’enrichir en s’emparant de leur cargaison. Inutile de préciser qu'au lieu de porter secours aux naufragés, ils les achevaient pour ne laisser aucune trace de leur forfait.



Souvent, c'était tout un village pauvre des côtes anglaises qui pouvaient s'y mettre dans ces temps de disette. Il s'agit alors d'une question d'administration car il fallait être assez méthodique dans les tâches à accomplir (allumage des feux, tuerie et dissimulation des corps et du trésor). C'est le squire qui menait ce type d'opération à savoir une sorte de chef de village.



Dans notre récit, un adolescent de 14 ans est associé à ce carnage ce qui provoque de graves répercussions psychologiques. Nous allons suivre son parcours tout le long de cette lecture.



J'aime bien le style de Rodolphe qui fait un peu à l'ancienne mais qui n'en demeure pas moins très efficace. J'ai également apprécié la conclusion qui aurait pu être diverse au vu des multiples péripéties subies. C'est du classique dans le déroulé du scénario mais toujours aussi rondement bien mené.



Un mot sur le dessin semi-réaliste de Laurent Gnoni pour dire qu'il restitue à merveille ce récit dans des décors de côtes anglaises du XVIIème siècle. Une colorisation assez terne mais qui ajoute à cette ambiance cette touche indispensable.



A noter qu'il s'agit d'un one-shot c'est à dire d'une histoire complète sur ce mythe des naufrageurs. Certains historiens pensent qu'il s'agit de simples légendes urbaines non étayés. Moi, je dis qu'on ne peut être sûr de rien avec la cupidité des hommes.



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Scotland, tome 1

La fringante Kathy Austin, agent secret britannique, regagne son Ecosse natale après ses aventures dans la jungle amazonienne.



Elle vient en effet d'hériter d'un beau manoir face au loch où adolescente, elle avait passée de nombreuses vacances. Cependant, arrivée sur place, elle s'apercevra que cette demeure a été détruite par un incendie.



Elle apprendra également la mort de sa tante dans de mystérieuses conditions sans être particulièrement bouleversée d'ailleurs. Bref, cela ne va pas être les congés tant attendues par la jeune femme solitaire car elle va mener l'enquête à sa façon.



Le dessin pourtant assez classique de Marchal se révèle très bon. Il est à la fois plein de personnalité et maîtrisé. Il soigne particulièrement les visages de ses personnages pour leur donner une vraie âme.



Après Kenya, Namibia, Amazonie, Scotland ne sera pas en reste de mystères sur fond d'extra-terrestres et de méchants russes (ce qui est d'actualité) dans un contexte de guerre froide.



C'est clairement un bon moment à passer ainsi qu'une lecture qui m'a fait plaisir avec une narration fluide. On retrouve tous les ingrédients de Léo et Rodolphe en se lassant porter par ce récit au milieu de la lande écossaise.



A lire de préférence avec un bon verre de whisky pure malt. Il faut bien rentrer dans l'ambiance !
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Je suis un autre

Comme d'habitude, Peppo et Sylvio, passent leur été sur une île méditerranéenne, avec Maggy, leur gouvernante. Le temps est au beau fixe et les adolescents vont pêcher, flâner dans les rues, se baigner ou mater les jolies touristes. Alors que la maison Borg restait habituellement inhabitée, une jeune femme peintre a investi les lieux cette année. Peppo tombe aussitôt sous son charme. Il se confie à Hugo, son ami, un vieux luthier, autrefois pêcheur. Il va jusqu'à l'épier en gravissant le mur. Après l'avoir aperçu, elle l'invite à boire une orangeade et lui montre ses tableaux et ses dessins. Peppo passe alors la plupart de son temps avec elle, l'accompagnant lorsqu'elle peint, délaissant ainsi son jumeau. La relation entre les deux frères s'enveniment, Sylvio devenant de plus en plus agressif. Au cours d'un dîner chez Edwige, ils font plus ample connaissance, allant jusqu'à s'embrasser puis faire l'amour. Fou de joie et d'amour, l'adolescent n'a jamais passé une aussi belle soirée. Un matin, alors qu'il devait aller chercher la jeune femme pour aller au cap des Fous, Peppo la découvre étendue sur le sol, un poignard dans le coeur... Il en est certain, c'est son frère qui a fait le coup !



Le temps des vacances, le soleil qui réchauffe les cœurs et les corps, l'insouciance... et l'amour. Malgré leur différence d'âge, Peppo et Edwige s'éprennent l'un de l'autre. Mais cette relation ne semble pas plaire à quelqu'un qui, de sang-froid, a assassiné la jeune peintre. Serait-ce Sylvio, le frère jumeau de Peppo, qui aurait agi par jalousie ? Ou ce vieil indien qui traîne un peu partout ? Et pourquoi le vieil Hugo conseille-t-il à Peppo de ne pas mentionner Sylvio à la police ? Divisé en trois chapitres, ce roman graphique nous plonge dans une ambiance légère tout d'abord pour devenir beaucoup plus sombre et énigmatique. Un roman graphique empreint de mystères, de secrets et de personnalités troubles et troublantes. Rodolphe entraîne le lecteur dans un thriller psychologique étonnant et intrigant qui ne se dévoile qu'aux toutes dernières pages. Graphiquement, Laurent Gnoni manie habilement son pinceau pour nous transporter aussi bien dans une atmosphère estivale et nonchalante qu'étrange et oppressante. Son trait est stylisé, les visages taillés au couteau, les décors épurés et une palette de couleurs bichromiques.

Inattendu...
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Chez Adolf, tome 3 : 1943

1933, c'était le premier opus de cette série, 1939 le deuxième et voici l'année 1943 pour ce troisième tome.



Pas une belle année pour l'Allemagne nazie, avec la défaite de Stalingrad, le débarquement allié en Sicile et les bombardements massifs des villes allemandes (45 000 morts à Hambourg en quatre nuits), donc le commencement de la fin.



On retrouve les personnages des tomes précédents, particulièrement le professeur Stieg qui se voit promu directeur d'école, tout en étant surveillé étroitement par la Gestapo, qui va connaître l'amour inespéré, mais vit toujours dans la crainte.



Quelques figures historiques sont aussi présentées, comme le lamentable valet Goebbels qui clame encore le fierté allemande et la certitude d'une victoire finale pourtant impensable.



C'est toujours bien dessiné, sans prétention historique, même si chaque tome déroule les faits marquants de cette période noire pour l'Allemagne et le monde.
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Europa, tome 1 : La lune de glace (BD)

J'ai bien aimé la facture un peu ancienne des dessins de cette jolie bande dessinée qui donnent au côté science-fiction une allure "années 60" malgré le caractère intemporel de ce thème. Seuls les visages m'ont paru, sur certaines planches, mériter un peu plus de finesse, notamment dans les regards.



Pour l'histoire, une enquête quasiment policière sur une lune de Jupiter, conduite par un équipage dans lequel les tempéraments ne sont guère en harmonie, m'a plutôt séduit dans ce tome 1, sans doute trop bref, car il effleure le mystère sans découverte saisissante, cela viendra sans doute avec la suite.
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Scotland, tome 3

Retour sur les terres familiales en Ecosse pour la belle et intrigante Kathy Austin. Le domaine familial appartenant à la tante a brûlé laissant place à des ruines mais également la découverte d'un passage souterrain.



Notre héroïne va se rendre compte que cet incident est à mettre en relation avec des faits étranges qui se produisent dans la région et qui seraient sans doute d'origine extra-terrestres. Certes, la présence d'espions russes rend les choses un peu plus difficiles dans l'enquête que doit mener Kathy.



On va avoir droit à une dimension un peu plus personnelle concernant notre héroïne qui a vécu également sur ses terres dans le passé. On en découvre un peu plus sur son passé.



Certes, le schéma narratif semble se répéter sur cette nouvelle série des auteurs scénaristes Léo et Rodolphe mais c'est toujours d'une efficacité assez remarquable. Le récit flirte évidemment entre le fantastique et la science-fiction en brouillant parfois certaines pistes. Cependant, le clifhanger final ne laisse plus de place au doute.



Un mot sur le dessin de Bertrand Marchal qui met toujours en avant des décors bien choisis. Il n'oublie pas de mettre de l'expressivité dans ses personnages. C'est rondement bien mené car le rendu est une lecture agréable et aérée.



Cependant, on sent bien que c'est un tome de transition où l'enquête avance minutieusement et où il ne se passera pas grand chose. Certains dialogues m'ont un peu désarçonné par leur côté assez puéril. Et puis, il y a ce personnage qui réclame de la vodka en lieu et place d'un bon whisky écossais : un véritable sacrilège ! Mais bon, le divertissement reste tout de même de mise. A suivre par conséquent !
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Chez Adolf, tome 1 : 1933

L'année 1933 est marqué par l'entrée officielle des nazis au gouvernement allemand puisque le président Hindenburg a nommé Hitler à la tête de la chancellerie le 30 janvier. Il ne faut jamais oublier que c'est la démocratie qui a permis à un populiste de détruire totalement son pays à l'issue d'une guerre ayant fait 50 millions de morts sur la planète. Il n'y a encore jamais eu pire.



Je me suis souvent demandé comment l'Allemagne avait pu faire une telle erreur de jugement. Mais bon, après bien des années, le populisme est revenu dans nos démocraties et je peux même désormais balayer devant ma porte à l'occasion de ces élections présidentielles. Tôt ou tard, l'inéluctable pourra arriver.



On assiste par les yeux d'un allemand à la montée du nazisme et ses exactions au travers la vie d'un immeuble et d'une brasserie où l'on peut boire une bonne bière en saluant comme il se doit Adolf. Bienvenue dans la taverne allemande façon Gestapo et chasse aux juifs ! Moi, perso, j'aurais envie de fuir à toute jambe.



C'est vraiment par petites touches rapides que la vie du Reich va changer. Même les plus modérés sont obligés d'adhérer de gré ou de force au parti. Il en va de leur vie. Petit à petit, la lâcheté s'installe au milieu d'un climat de défiance. On assistera à la destruction des biens juifs (avant de s'en prendre à leur vie) et des livres hostiles soi-disant à la grandeur de l'Allemagne. Exit Franz Kafka, Ernest Hemingway, André Gide, Sigmund Freud, Stefan Zweig ou Jack London !



Cette nouvelle série n’innove pas vraiment par rapport à ce que j'ai déjà lu sur le sujet de la montée du nazisme. Pour autant, c'est très bien dessiné et plutôt bien construit. J'ai aimé ce nouveau témoignage qui peut toujours être utile pour comprendre les différents rouages d'un système totalitaire. Quand on fustige une catégorie de population, voilà ce que la haine peut donner. Comme dit, plus jamais ça ! Mais comme dit, l'histoire se répète tant qu'il y aura des dictateurs sanguinaires rêvant de conquêtes...
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Chez Adolf, tome 1 : 1933

Le scénario de cette bande dessinée n’offre pas vraiment d’originalité, on y raconte la seconde guerre mondiale vue du côté des Allemands, toutefois il attirera le lecteur qui s’intéresse à cette période troublée de l’histoire.



Il est intéressant d’observer les comportements des individus dans un régime politique extrémiste : ceux qui embrassent la cause sans hésitation, ceux qui oscillent entre amour de la patrie tout en prenant conscience qu’il y a un problème, ceux que la guerre arrangent parce qu’il pourront déployer leur violence ou par intérêts financier, ceux qui ne réfléchissent pas, tel, cet Adolf, propriétaire du café du coin, qui agit d’abord et réfléchit ensuite, belle analyse de l’auteur quant aux réactions de chacun.



On y sentira aussi la terreur des personnes qui voient monter le nazisme, de cette mère dont le fils, comme des milliers de jeunes à l’époque, est enrôlé dans les jeunesses hitlériennes, de Karl Stieg, le héros, professeur de son état, qui se place en témoins et observateur des événements qui se produisent, et qui entretient des relations avec les habitant de son lieu de vie, cet immeuble, microcosme de l’Allemagne du Führer.



Une série que je suis heureuse d’avoir découverte (Merci Erik !), le deuxième tome m’attend en bibliothèque et le troisième si je ne me trompe vient de sortir.



N’hésitez pas à vous plonger dans cette BD passionnante.
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Chez Adolf, tome 2 : 1939

Pour ce second tome, on fait un bond de 6 années de plus pour se retrouver en 1939 c'est à dire à la veille de la Seconde Guerre Mondiale qui allait bouleverser le monde entier et redéfinir par la suite un nouveau monde. Il faut également dire qu'en 6 ans, l’Allemagne a gagné près de 120.000 Km3 de superficie sans tirer un seul coup de feu grâce à la perfidie et à la ruse du führer.



Notre petit professeur de littérature Karl Stieg s'est presque totalement résigné à ce nouveau régime qui impose une nouvelle vie et des règles parfois draconiennes. Il observe toute l'injustice dont ce régime fait preuve à l'égard des opposants mais surtout des juifs. Il se retrouve seul dans la vie en ayant perdu les gens qu'il aimait. On se demande comment il va parvenir à traverser cette triste époque.



Dans ce tome, on assiste progressivement à l'entrée en guerre de l'Allemagne qui a poussé le bouchon toujours plus loin en croyant que les autres pays ne bougerait pas. C'est la guerre et cela sera un vrai carnage. L'Allemagne paiera très cher le prix de cette folie ambitieuse de domination sur le monde.



La lettre qu'adresse Gertrud à notre héros m'a littéralement bouleversé. C'est très fort mais c'est malheureusement réaliste de ce que fut cette époque où le mal absolu s'est répandu.



De personnage plutôt discret et ordinaire, notre héros va évoluer dans une espèce de prise de conscience progressive. C'est assez intéressant de suivre ce cheminement qui le mettra en mauvaise posture à la fin de ce second tome. Le point fort de cette œuvre est incontestablement la nuance pour ne point sombrer dans une vision simpliste.



C'est une série que je recommande et qui est incontestablement à suivre avec le plus grand intérêt.

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Centaurus, tome 1 : Terre promise

Centaurus est une saga en cinq tomes née de la collaboration d’un tandem de scénaristes habitués au travail en commun : Leo et Rodolphe. L’un est brésilien vivant en France depuis 1981 et l’autre français, est habitué aux récompenses bédéesques.



Le scénario nous raconte l’arrivée à destination d’un vaisseau-monde parti d’une planète Terre agonisante. Ce vaisseau intergénérationnel, où plusieurs familles de terriens se sont succédées durant 400 ans, surgit à proximité d’une planète, véritable terre promise, qui orbite dans le système de l’étoile Proxima du centaure et qui est située à plus de 4,3 année lumières.



Les dessins de Janjetov que je découvre grâce à cet album, viennent heureusement souligner et approfondir un récit qui est des plus classiques dans l’univers de la science-fiction. Le dessinateur par son graphisme nous dresse un magnifique panorama de l’intérieur du vaisseau. Ce monde cylindrique est remarquablement dessiné et nous aide à mieux comprendre la psychologie et l’état d’esprit des différents personnages qui l’habitent.



Un premier tome qui remplit bien son job avec une bonne entrée en matière. La présentation des principaux antagonistes est finement révélée, le déroulement de l’intrigue principale s’enchaîne parfaitement et avec suffisamment de retenue pour qu’un lecteur comme moi, puisse attendre sans trop d’impatience le tome 2…

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Chez Adolf, tome 2 : 1939

La guerre va bientôt éclater, la population allemande oscille entre adhésions totales au nazisme et interrogations, pour le professeur, la situation est de plus en plus délicate...



Les dessins sont bien adaptés au récit et le scénario tient la route. On perçoit toute l'ambiguïté de la population qui certes, adhérait par milliers au parti nazis, beaucoup, plus par opportunité que par conviction.



J'attends la suite avec impatience.

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Centaurus, tome 5 : Terre de mort

La Terre de mort est le final qu'on attendait tous. La conclusion est largement à la hauteur de l'histoire racontée depuis quatre saisons. Nos trois auteurs Leo, Rodolphe et Janjetov achèvent leur Saga d'une manière magistrale. C'est devenu aujourd'hui suffisamment rare dans les séries BD, pour que cela mérite d'être souligné.



Les mystères nous seront révélés par un nouveau personnage qui ressemble furieusement au Gandalf du Seigneur des Anneaux, celui en blanc. Comme le héros de Tolkien revenu du pays d'entre les morts, il est également l'unique survivant des autochtones de la planète maudite et va tenter d'aider les colons explorateurs et par là même ceux aussi rester dans le vaisseau monde. Leo et Rodolphe nous gâtent avec une fin digne d'un blockbuster hollywoodien. Les personnages prennent une nouvelle dimension qui les humanise en les rendant plus touchant. le sacrifice de l'un d'entre eux amènera une dimension supplémentaire au scénario en accentuant l'aspect dramatique de l'aventure.



Un dernier « bon point » à notre dessinateur fétiche Janjetov pour le soin qu'il continue à donner aux traits de ses personnages. Depuis le 1er tome jusqu'au dernier cette qualité nous a permis de reconnaître sans hésitation les nombreux personnages et les suivre sans aucune difficulté dans leur parcours respectifs. On n'oubliera pas non plus ses paysages et décors planétaires comme ses vues spatiales permettant toujours de nous immerger avec délice dans les multiples péripéties de l'intrigue.



Une belle conjugaison de talents que cette pentalogie bédéesque, elle accentue cette envie de parcourir les autres créations de nos amis Leo, Rodolphe et Janjetov. Ils sont tous les trois à mes yeux les dignes représentants du 9eme art. On peut parier sans hésitation sur ce beau tiercé gagnant !!!

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Sprague

Je dois bien avouer après lecture que ce titre m'a assez agréablement surpris. C'est assez original comme récit de science-fiction. Cela se passe sur une planète lointaine où vit un peuple humanoïdes peu avancé technologiquement.



Le graphisme d'Olivier Roman est pourtant assez épuré mais il épouse à merveille une typologie des lieux assez extraordinaire. Je suis bluffé par le dessin ainsi que par cette colorisation qui donne une tonalité particulière. Bref, cela ne manque pas de charme !



On est tout de suite dans cet univers assez étrange où une des deux lunes a disparu en même temps que la mer. Deux jeunes frères partent à l’aventure afin d'élucider le mystère de la disparition de la mer qui fait vivre la population locale.



A la fin de ce récit assez bien mené, on se dit que c'est dommage que cela ne soit qu'un one-shot et non le début d'une série qui aurait dû être assez passionnante à découvrir tant il y a des éléments qui restent d'ailleurs sans réponse. C'est comme si on avait une ébauche et qu'on ne poursuit pas plus en avant.



Sur le fond comme sur la forme (grand écrin), cette BD recueille de grande qualités. Une note à 4 étoiles me paraît tout à fait justifiée.
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Iruène

A la base, c'est une idée de Griffo qui ne se définit pas comme un scénariste et qui va faire appel à Rodolphe pour mettre en scène ce scénario avec de la technique et un certain professionnalisme. Je dois dire que c'est plutôt réussi dans l'ensemble avec une narration adéquate et tout à fait lisible. Je précise également que Griffo est originaire de l'île de la Palma où il vit.



Le sujet porte sur les Guanches qui était un peuple autochtone vivant sur les îles Canaries avant de se faire massacrer par les conquistadors espagnols. C'est pour cela que les Canaries sont espagnols et se voit déverser des millions de touristes qui ne se doutent de rien. Ce n'était pas leurs terres et les espagnols d'antan ont procéder à un véritable massacre pour ne pas dire génocide.



Les Guanches avaient la particularité d'être de couleur blanche ce qui surprenait un peu car ils étaient restés à un niveau plutôt primitif vivant avec des lances en bois pour pouvoir chasser ou pêcher. Ils étaient d'origine berbère (et plus précisément de Libye) et avait émigré dans ces îles bien avant la conquête musulmane, sans doute durant l'Antiquité ou peut-être la Préhistoire. Ils étaient alors coupés du monde en vivant en paix dans un milieu naturel magnifique. Certains prétendent qu'ils avaient pour origine les fameux Atlantes mais ce n'est que pure spéculation.



En 1493, La Palma est conquise par Alonso Fernandez de Lugo au profit de l'Espagne. Les Guanches furent éliminés et les survivants ont été vendus comme esclaves assez loin de leur île afin de les couper de leurs racines.



Le scénario pose le postulat suivant : si on pouvait remonter le temps en sachant que l'avenir ne nous est pas favorable, peut-on éviter un massacre ? C'est tout le sens de l'aventure d'Alex qui fut autrefois Bencolo le puissant guerrier guanche qui a combattu pour la liberté de son peuple.



Il n'y a pas que la couverture qui est magnifique mais également ces pages qui nous transportent dans un passé encore inexploré dans le monde de la bande dessinée. C'est un bien bel objet que cet album. Les couleurs sont d'ailleurs superbes. Le dessin est dynamique avec un trait fin et précis. J'ai d'ailleurs toujours aimé le travail de Griffo depuis la fameuse œuvre culte « SOS Bonheur ».



C'est l'une de ces BD à savourer d'autant qu'il est vrai que le sujet des Guanches m'a passionné que ce soit leur histoire, leurs coutumes et leur spiritualité. Ce peuple pratiquait la momification sans doute lié à leur origine pro-égyptienne. Il faut savoir également que le terme « canari » (en latin « canis ») signifie gros chien. Le titre Iruène fait référence à l'esprit des volcans qui était à la fois le bien et le mal.



Cette BD est un véritable coup de cœur pour moi que j'aimerais vous faire partager le cas échéant si vous le souhaitez.

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Chez Adolf, tome 2 : 1939

Et l’on retrouve dans ce tome, un Karl Stieg toujours hésitant, pas franchement convaincu par la politique du führer, mais la pression monte, ses amis et collègues, déjà inscrits au parti national-socialiste l’engagent à s’inscrire, ce qu’il fera, plutôt avec un objectif d’infiltration. Le dessinateur communique à ce sujet très fidèlement son refus d’investissement à la cause nazie, toujours hésitant tant physiquement que dans ses propos, avec des « Heil Hiltler » peu enthousiastes...



Mais l’étau se resserre autour de Karl dans ce tome, accident louche qui ressemble à un assassinat, changement de directeur dans l’établissement ou il exerce son métier de professeur de littérature, renvoi des locataires juifs de son immeuble, son amie Gertrud qui lui crie sa souffrance dans une lettre, depuis le camp ou elle est recluse, et la guerre... La guerre à laquelle on prépare la population, armement, équipement... Un volume qui amène rapidement à se demander que va devenir notre héros dans un régime où la liberté est compromise, où les enseignants sont particulièrement surveillés, où l’ont devient malgré soi un élément subversif ? Un volume génial où le ressenti des personnage transpire jusqu’à atteindre le lecteur.



Je regrette que le troisième volume ne soit pas encore disponible dans ma bibliothèque, il va me falloir attendre avant de le découvrir.
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Centaurus, tome 3 : Terre de folie

La Terre de folie est certainement le plus hermétique des trois tomes de Centaurus lus à ce jour. Nos trois compères Leo, Rodolphe et Janjetov ayant décidé de brouiller les pistes, l'expédition sur la planète devient de plus en plus énigmatique voire inexplicable.



La découverte d'un monument terrien comme le mont St Michel sur une exoplanète aussi lointaine défie toutes les règles de notre logique cartésienne. le vaisseau-monde n'est pas en reste non plus avec les bizarreries. L'intrus ou les intrus découverts au volume précédant, ont laissé plus que de simples traces au sein de la population humaine composant l'astronef. Avec ce troisième récit, les questions sont de plus en plus nombreuses et les réponses de plus en plus rares. Les co-scénaristes veulent relancer une histoire qui semble à nouveau posséder un certain attrait au vue du grand nombre d'énigmes disséminées dans l'aventure.



Les planches de notre dessinateur sont toujours fidèles au rendez-vous pour notre plus grand plaisir. Janjetov retrouve même un certain enthousiasme qu'on remarque dans la légèreté qu'il redonne à ses traits. Une amélioration que l'on voit dans la qualité graphique des monuments, de la flore et de la faune extraterrestre. le mystère et les dangers sont toujours bien pris en charge par la force et puissance évocatrice de cet artiste.



Pas mal d'interrogations dans cet opus, un peu de frustration mais beaucoup d'impatience pour donner envie de continuer cette saga par la lecture prochaine du tome 4.



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Chez Adolf, tome 1 : 1933

Quand un bar d'une ville allemande, qui portait jusqu'au 30 janvier 1933 le joli nom "Les joyeux amis" est rebaptisé "Chez Adolf", le décor du basculement des mentalités, des personnes, de l'endoctrinement et de la haine raciale est planté.



Alors, le patron, brave allemand certainement, s'appelle Adolf... Donc, pour quoi ne pas donner son propre prénom à son bar en même temps que celui du nouveau chancelier, espoir d'un peuple aveuglé progressivement avant de devenir l'un des martyres d'une idéologie qu'il ne pouvait maîtriser?



D'ailleurs, ce brave Adolf, le patron du bar, n'hésite pas à accueillir un juif, oubliant le panneau "Interdit aux juifs" sur sa porte, il est prêt à faire une exception "entre voisins", quitte à laisser filer un autre client déjà bien formaté par le nouveau régime.



Cette bande dessinée conte surtout l'histoire d'un professeur qui voudrait bien rester à l'écart de ce qu'il appelle "la politique", et, même s'il rechigne à faire le salut nazi, il devra s'y résoudre, ainsi qu'à adhérer au NSDAP, mais peut-être afin d'être à l'affût à l'intérieur plutôt qu'opposant condamné à l'extérieur.



Il ne manque pas de courage ce professeur, allant jusqu'à s'opposer à un nazi homosexuel qui avait trouvé une proie facile en la personne d'un jeune enrôlé dans les jeunesses hitlériennes.



On a donc une plutôt bonne BD historique par sa toile de fond qui met en évidence les comportements conscients ou inconscients de ceux qui se sont trouvés face au rouleau compresseur nazi.



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Chez Adolf, tome 1 : 1933

Le 30/01/1933, un jour funeste, où Adolf Hitler est nommé chancelier...

Vous devez penser, oh encore une bd sur la Seconde Guerre mondiale, oui mais non.



D'une part cela se passe avant la guerre ce qui nous permet de suivre l'espérance de la population qui sort exsangue de la crise et du traité de Versailles, d'autre part on suit la vie quotidienne du «peuple» au travers des locataires d'une auberge renommé «Chez Adolf».



Un scénario intéressant et original agrémenté des dessins de Ramon Marcos, une belle découverte.



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Chez Adolf, tome 2 : 1939

1939. Hitler est depuis six ans maître de l’Allemagne. Jusqu’alors, il a conquis des territoires sans faire la guerre, mais s’apprête à la déclarer à la Pologne et à déclencher ainsi la Seconde Guerre mondiale. Nous voyons toujours les événements à travers le regard du professeur de lycée Karl Stieg, qui se rend de plus en plus compte qu’il devrait prendre nettement parti. ● On retrouve dans cet album toutes les qualités du premier tome, qui s’appuie sur un personnage lambda pour nous retracer les agissements d’Hitler. Karl Stieg est sidéré et horrifié lorsqu’il apprend ce qui se passe dans les camps. J’espère que les auteurs vont donner une suite à cette série et que le professeur va avoir le courage d’entrer en résistance contre le nazisme. ● Dessins et scénario sont toujours aussi beaux et habiles.
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Simenon : Le roman d'une vie

Comment peut-on faire encore ce genre de BD au XXIème siècle ? C’est la question que je me suis posé à lisant cette biographie d’un homme suffisant et d’un égocentrisme sans pareil. Il s’agit de l’écrivain belge George Simenon qui s’est fait connaître grâce à la rédaction de faits divers dans une gazette locale.



Il n’y a qu’à voir comment il traite la gente féminine c’est-à-dire dans son lit tout au long de cet album. Il se vante de son amour pour les femmes mais c’est un véritable moulin qui va de pulsion en pulsion sans se retenir. Il faut sans doute aimer la frivolité et l’inconstance. Je ne cautionne pas du tout cela.



Son grand mérite est d’avoir créé le personnage du commissaire Maigret, une sorte de Derrick à la française. Rien à voir avec le bon vieux Sherlock Holmes ! Cependant, cela va le rendre célèbre et encore plus vaniteux. Il va construire son personnage dans la haute société littéraire. Il sera même l’amant de Joséphine Baker. La pauvre, on la plaint !



Le processus de création de cet auteur fait vraiment pitié. Il n’y a qu’à voir la scène où il voit un homme dans la nature qu’il transforme en commissaire de police grâce à une imagination débordante depuis son enfance.



La BD se construit sur une succession de petites scènes sans véritable fil conducteur. Cela se voit que c’est une véritable œuvre de commande. Je n’ai pas du tout été charmé. Ce qui est certain, c’est que je me suis bien ennuyé à cette lecture. On devine cependant qu’il y avait sans doute mieux à faire avec cette biographie.
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