Une oeuvre qui est au programme de ma deuxième année de licence et qui m'a inspiré des sentiments contrastés.
L'écriture du XVIIIème est un régal et justifie à elle seule la lecture de ce classique.
L'intrigue est (trop ?) simple. Le très jeune M. de Meilcour, qui fait son entrée dans le monde, se retrouve partagé entre la marquise de Lursay, une amie de sa mère et amante expérimentée qui souhaite l'initier aux plaisirs de l'amour, et la jeune Hortense de Théville qui éveille chez lui le sentiment amoureux mais qui semble irrémédiablement indifférente au jeune homme. Quand il n'est pas occupé par ces deux femmes, Meilcour tente de copier celui qu'il considère comme un modèle, l'élégant, le cynique et le cruel Versac, qui fait et défait la réputation d'une femme en un battement de cils, et de se dépêtrer de l'intérêt marqué que lui portent deux vieilles... catins dont La Senanges.
Meilcour est d'une sottise consternante, il est vaniteux et se laisse manipuler d'un bout à l'autre du roman sans jamais rien comprendre réellement à ce qui se passe.
Le libertinage était extrêmement codifié, on ne séduisait pas grâce à une oeillade enflammée, non. Il suffit de lire et relire les dialogues, les échanges entre les protagonistes pour s'en convaincre.
Les mémoires de Meilcour sont souvent très drôles d'ailleurs. J'ai souri plus d'une fois, fort heureusement, car cela m'a évité de bailler continuellement.
Le problème c'est que je n'ai m'empêcher de songer aux Liaisons dangereuses presque tout au long de ma lecture. Valmont et la marquise de Merteuil sont d'une autre trempe. Nul ennui avec le roman de Choderlo de Laclos, et surtout parce qu'on y trouve une réelle tension dramatique, un suspense, des morts qui vous arrachent une larme ou deux, une fin presque morale, et une véritable histoire d'amour.
Ici, on cause, on s'observe, on cause encore, on se fuit, on se cherche, on cause toujours... Cela m'a ennuyée considérablement. Versac n'est pas Valmont, il est antipathique au possible, Mme de Lursay n'a rien de particulièrement intéressant et Meilcour est une catastrophe ambulante, le jeune sot que l'on a envie de gifler au bout de deux pages...
Sans la Fac, je n'aurai probablement jamais lu Les Egarements, soyons honnête...
A ceux et celles qui hésitent, je dirai : lisez plutôt les Liaisons dangereuses. Mais ce n'est que mon humble avis.
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