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Citations de Claude Roy (719)


L’EAU VIVE


L’eau des fontaines de la pluie,
la gentille eau, la fraîche aux joues,
l’eau qui a peur quand vient la nuit,
l’eau qui tout bas chante tout doux,

l’eau qui murmure, l’eau qui dort,
l’eau qui joue avec les anguilles,
avec Inès ou Léonor,
avec les longs cheveux des filles,

l’eau qui paresse, l’eau qui bout,
l’eau qui bouillonne méchamment,
l’eau qui désaltère les loups,
l'eau d'Ophélie lit des amants,

l’eau file et fuit comme la mort,
comme le temps de notre amour,
ainsi qu’Inès ou Léonor,
l’eau glisse et fuit comme le jour.

Serre les mains, ferme les doigts
— déjà l'eau file au moulin
comme la joie qui, près de toi,
quand tu l'embrasses, est déjà loin.
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Ne te presse pas: cela oppresse.
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la philosophie consiste souvent à essayer d'apprivoiser l'infini avec des mots flottants et vagues et à colmater le néant avec des mots creux.
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pluie
Il a plu cette nuit. L'eau parlait au pluriel
tambourinant le toit, débordant la gouttière,
s'enfonçant dans l'herbe avec un bruit de pas
giflant à bras d'averses les buissons ruisselants
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Le vent distrait vole une feuille morte
qui ne sait pas où se poser Le temps l'emporte
La feuille hésite Est-ce l'automne? Est-ce l'été ?
puis se repose doucement sur le buisson de seringa
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Tu as dit à voix basse
(toi ou
la première venue de la dernière fois
ou d'une fois prochaine)
Ecoute on dirait quelqu'un qui appelle?
ou bien c'est un oiseau?
Quelqu'un s'en va?
N'entends-tu pas?

Moi je / Nous / Tous
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ma Jamais-Pareille ma Toujours-la-Même
mon cristal bleu sur l'eau des neiges
mon grand feuillage de l'arbre à rêves
où l'oiseau du temps a caché son nid
L'enfant a bercé la jacinthe
si doux si doux que la fleur s'endort
La fleur ferme ses yeux bleu-mauve
Si je me penche sur la source
écartant menthe et cresson
je te vois au profond de l'eau
qui me sourit les yeux ouverts
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COPLAS

Il y a au creux de mon coeur
deux grands escaliers de cristal
Par l'un s'en monte ma douleur
par l'autre descend mon bonheur

Je rêve que je rêve dans un berceau
et que tout près de moi tu chantes
Je rêve que tu me donnes un baiser
Je rêve que je rêve entre tes bras.

Je ne désire autre richesse
que m'endormir auprès de toi
et que d'avoir pour oreiller
tes cheveux déroulant leurs tresses.

Les soupirs qui s'enfuient de moi
et ceux qui s'enfuieront de toi,
ah! s'ils se croisent en chemin
combien ils auront à se dire !

Je veux être le sépulcre
où tu seras enterrée
pour te tenir embrassée
toute notre éternité.

Il est au-dedans de mon coeur
une table de cristal
sur laquelle jouent aux cartes
mon amour et ta perfidie.
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L'ATTENDUE

Je t'attendrai en haut de la plus haute tour
où pleurent nuit et jour les absents dans le vent
Quand les oiseaux fuiront je saurai que le jour
est là marqué des pas de celle que j'attends

Complice du soleil je sens son corps mûrir
de la patience aveugle et laiteuse des fruits
ses froides mains de ciel lentement refleurir
dans le matin léger qui jaillit de la nuit.
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Gaspard était un brave garçon de chat gris des chartreux. Les personnes étourdies disaient : « c’est un chat gris souris », quoiqu’il soit assez mal élevé de comparer un chat à une souris.
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Et encore la même chose

Je dis simplement la merveille
la modestie du ciel vivant
le petit pesant d'or d'une abeille
l'éclat du sel qui est tout blanc
toi différente mais pareille

Je dis simplement la merveille
de tous les jours te retrouver.
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Il y avait donc bientôt quarante ans que Claude Roy vivait avec Claude Roy.
J'étais arrivé peu à peu à m'entendre presque avec lui. J'y avais mis le temps. Je connaissais maintenant ses manies, ses plaisirs, ses angoisses, ses caprices et lubies. J'en étais arrivé à le connaître comme s'il m'avait fait. Pas assez bien, heureusement, pour m'ennuyer déjà avec lui : il avait plus d'un détour dans son sac de peau, ce fourre-tout. Assez de ressource encore pour me prendre au dépourvu.

1. Moi je / Nous / Tous (incipit)
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LA RIVIERE ENDORMIE

Dans son sommeil glissant l'eau se suscite un songe
un chuchotis de joncs de roseaux d'herbes lentes
et ne sait jamais bien dans son dormant mélange
où le bougeant de l'eau cède au calme des plantes

La rivière engourdie par l'odeur de la menthe
dans les draps de son lit se retourne et se coule
Mêlant ses mortes eaux à sa chanson coulante
elle est celle qu'elle est surprise d'être une autre

L'eau qui dort se réveille absente de son flot
écarte des ses bras les lianes qui la lient
déjouant la verdure et l'incessant complot
qu'ourdissent dans son flux les algues alanguies.
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PETIT MATIN

Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
au sel de tes cheveux aux herbes de tes mains
Je te reconnaîtrai au profond des paupières
je fermerai les yeux tu me prendras la main

Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
sur les sentiers brûlants d'odeurs et de soleil
les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
et les seins ombragés des palmes du sommeil

Je laisserai alors s'envoler les oiseaux
les oiseaux -long-courriers qui traversent les mers
Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair.
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MADEMOISELLE SANS SOUCI

Mademoiselle Sans Souci
vêtue de rien d'un peu d'été
Mademoiselle Tôt Partie
à peine là vite en allée

Toute nue dorée de paresse
Mademoiselle Rire aux Larmes
juste habillée de mes caresses
Mademoiselle Fausse Alarme

Rapportez-moi d'où vous allez
Mademoiselle Feu de Paille
un pas perdu deux sous trouvés
trois échos couleur de murailles

la sable roux du sablier
le blond sourd de l'automne proche
le bleu gris du ciel embrouillé
le fuyant d'un pas qui s'approche

Rapportez-moi d'où vous allez
les vraies nouvelles d'où nous sommes
Mademoiselle Voix Voilée
Mademoiselle Profond Somme.
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L’ OMBRE


Extrait 3

Elle est plus faible que moi,
elle se perd en chemin,
elle s’accroche aux buissons
perdant ses flocons de laine,
et s’écorche les genoux,
et se noie dans les ruisseaux
grelottant le soir venu,
redoutant les nuages gris.
Métier d’ombre, chemin d’ombre,
mon ombre est bien fatiguée.
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La plupart des instants de la vie qui semblent à distance précieux, temps forts, mieux éclairés que le flux ordinaire des instants qui glissent des mains comme un savon mouillé, cesmoments-là n'acquièrent en réalité leur prix qu'après coup, c'est à dire quand le coup a été frappé .
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La douceur de la mer un jour de printemps calme
quand les vagues sont sages et parlent presque bas
Le soleil va se coucher tard sans faire son théâtre
et la marée basse réfléchit un moment (...)

Et parfois la douceur qui passe une main douce
sur le front de celui qui ne l'attendait pas

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La mélancolie n’est un sentiment décent que si on la maintien à sa place.
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Les sentiments sont comme les mots historiques. La plupart du temps ils viennent à l'esprit après coup.
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