Citations de Clément Baloup (42)
Il y a le suicide dans la solitude d'un écrivain.
On cherche la vertu dans une épouse, la beauté dans une concubine.
Je joue le jeu, comme tout le monde. Les années passent. Je dois tenir.
Alors je répète rouge quand ils disent rouge même si je vois bien que c'est nour. Et si ma bouche ne riposte pas, mon esprit tient.
On a beau détester la hyène, il faut reconnaître qu'elle court vite.
L'oeil du cyclone, c'est le seul endroit du cyclone qui respecte les lunettes.
Je suis seulement une des parties : la partie vietnamienne.
"J'ai constaté que les français en France étaient différents de ceux des colonies : ceux des colonies étaient des dictateurs, tous ! même les enfants de 12 ans..."
Au musée de la Guerre de Ho Chi Minh ville, on découvre des bocaux renfermant des visions d'horreur. L'agent orange, un défoliant meurtrier, fait aujourd'hui encore des victimes. Des enfants naissent malformés, souvent mort-nés, tandis que les Etats-Unis et Monsanto, l'inventeur réfutent toute responsabilité.
« Tu penses que je vais m’agripper à toi pour me rassurer ? » (p. 64)
« Compromissions, vieillesse, maladie et mort. Voilà le menu de la vie adulte. » (p. 90)
« De plus en plus curieux… Voilà que je m’allonge comme la plus grande longue-vue qui ait jamais existé ! Adieu, mes pieds ! » (p. 24)
Anouar: - Quelle gratitude pour tout ce que je fais pour toi!
Talino: - Ma gratitude? Pour m'avoir enlevé deux fois? Pour avoir tué notre oncle? Pour m'avoir privé de Rebecca? Pour faire de ma vie un enfer? Tu es une malédiction, ma malédiction!
"(...) Hélas ! N'y a-t-il rien dans la vie d'aussi désenchantant que d'atteindre un but ? (...)"
Clément BALOUP & Eddy VACCARO, Le Club du suicide (d'après R.L. Stevenson), 2003, Noctambule (p. 92).
"(...) Ce siècle est celui du progrès, n'est-ce pas ? Eh bien, aujourd'hui, j'ai à vous révéler le progrès suprême ! Une commodité qui manquait au confort moderne, une voie secrète et facile pour quitter cette vie quand nous sommes las de jouer notre rôle de fou. (...) Et c'est à l'intention de gens tels que moi et de tous ceux qui souhaitent être fauchés sans scandale posthume que le club du suicide a été inauguré. (...)" (p. 10)
– Mais si on n’en trouve aucun à notre goût, rien ne nous oblige à dire oui ! (…)
– Sauf qu’il y a eu des frais pour te faire venir jusqu’ici, pour que tu aies ta chance. Le transport, l’hébergement, la nourriture, tout ça n’est pas gratuit. C’est moi qui ait payé. Si tu t’en vas, il faut que tu rembourses ta dette
Il semblerait que 90% des vietnamiens présents sur l’ile soient en fait des vietnamiennes venues ici dans le cadre de mariages arrangés avec des hommes taïwanais. Elles seraient cent mille.
Clément
J'ai tellement apprécié ton enquête pointilliste et sensible sur les vietnamien-ne-s de France ou des Etats Unis que je les ai offerts à tour de bras ! Ton approche très délicate et tournée vers les femmes ( comme tu le signales à fin du tome 2) honore chaque vie, honore chaque destin, même fracassé ! La volonté aiguë de poursuivre son chemin, d'aller avec ténacité résolument du côté de la vie est un message très fort et la place que tu prends dans le récit comme journaliste te rend proche et irrésistiblement humain.
Rien à voir avec l'autofiction que certains romanciers pratiquent en France avec une délectation nombriliste qui me laisse souvent en dehors du coup, non c'est une vraie plongée dans une vaste diaspora dispersée de part le monde et auprès de laquelle chacun peut retrouver sens à la vie! C'est une chance pour moi de connaître ces oeuvres-là qui rencontrent ces exilé-e-s avec affection et respect! 5 lettres donc : MERCI ! Pascal (Nantes)