"Le bon, la brute et l'abruti"
Longtemps que je ne m'étais pas autant amusée en lisant un roman adulte ! Et pourtant, le fond de l'histoire n'est pas vraiment drôle !! (plusieurs morts, un pauvre type qu'on balade...) Mais qu'est-ce qu'on rit en suivant ce trio de bras cassés, et ceux qu'ils vont entraîner dans leur sillage.
Trois hommes un peu marginaux, un peu ratés, plutôt tranquilles jusque là, décident qu'ils ont trouvé une idée absolument sans danger pour renflouer leurs finances. De façon illégale certes, mais sans risque aucun : pas de violence, pas d'arme, et pas besoin de creuser un tunnel !
La suite ne leur donnera pas vraiment raison !
Bien entendu, leur plan s'avère totalement foireux, et si mal préparé qu'ils vont aller de galère en galère. Ce qui ne manquera pas de nous amuser.
Mais il n'y a pas que ça. Car finalement, nos trois truands à la petite semaine sont presque les moins malhonnêtes dans l'affaire !
Tous ceux qui croisent leur route essaient de détourner les choses à leur profit, et on comprend le bandeau "Qui trompe qui ?" Psy, détective, financier ou policier, et même la vieille comtesse, chacun espère un profit et ne se gêne pas pour détourner la vérité dans ce but. Ce qui embrouillera encore plus l'enquête, vu que tout le monde dissimule, volontairement ou pas d'ailleurs, ce qui aurait pu orienter les recherches.
J'ai trouvé la victime, la vraie dans tout ça, très attachante, seule personne finalement hélas à relever un peu le niveau !
L'écriture est enlevée, l'auteur égratigne tout le monde, on ne lâche pas le roman dans l'attente de savoir comment tout cela va pouvoir se terminer, et qui tirera son épingle du jeu. Hélas pas forcement ceux qu'on attend.
Mais on passe un vrai bon moment de détente, et ça fait du bien en cette période grise.
Question : peut-on parle de polar quand il y a des morts, et une enquête (dont va même se mêler le ministre de l'Intérieur !) mais qu'on sait d'entrée qui sont les coupables. Le suspense étant bien présent : qui se fera arrêter, comment cela finira-t-il ?
Je remercie les Éditions Héloïse d'Ormesson, et la Masse Critique de Babelio pour cette lecture que je n'aurais probablement pas tentée sans cela, ça aurait été vraiment dommage.
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Haarlem, XVIIe siècle
Johannes Van der Beeck est peintre et reconnu pour réaliser de superbes natures mortes.
Il se fait appeler Torrentius.
Certains le connaissent plus pour les gravures pornographiques qu'il vend discrètement ou encore pour ses excès de boisson...
Alors que le roi d'Angleterre lui passe commande d'un tableau il est arrêté par Velsaert, le bailli local. Celui-ci s'est donné l'objectif de le détruire.
Il est aussi austère que Torrentius est frivole. Ces deux hommes sont faits pour se haïr.
On assiste donc au procès de Torrentius qui cumule les témoignages contre lui : dettes, débauche, suspicion d'appartenir à une secte...
Il faut dire que le peintre adore dire que le diable guide sa main lorsqu'il peint.
Un roman court qui se lit agréablement. Les personnages sont superbement décrits, très visuels. Une belle mise en contexte et description de l'époque.
Pour les amoureux des romans historiques et de l'histoire de l'art.
Merci à Babelio et aux éditions Héloïse d'Ormesson pour ce titre envoyé dans le cadre de Masse critique.
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Bonheur de voir le roman historique revenir doucement à la mode! L'écriture du chevalier fracassé est une réussite. A la fois classique et sarcastique, elle dépoussière l'époque de la Révolution avec cruauté. Un roman ramassé, qui se lit d'une traite et on quitte le beau chevalier avec tristesse.
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Si Til eût à faire un voeu plus tôt, c'eut été sans doute que cette pluie d'étoiles incroyables ne filent pas droit sur le toit de leur poulailler, ne criblent pas les fraisiers de mémé comme un tir au gros sel et ne mitraillent pas les pauvres poules de la basse-cour qui partirent les petites pattes en avant.
Une pluie de météorite, quelle nouvelle !
La dessus, la nouvelle se répandit et la télévision souhaita couvrir l'événement. Du moins au début.
C'est ce qu'affirma Til à cet avorton de Freddy qui le traita de menteur devant toute la classe et ce qu'il confessa à la directrice de l'école qui le surprit lui et Seppi vendant une petite fortune de cour de récré les précieux cailloux noirs du ciel aux camarades en collector souvenir.
Qui pourrait croire aussi que les sous devait payer la réparation du toit? Le père de Til claqua la porte de son travail à l'usine de la super saucisse de choix sur un coup de tête et le père de Freddy leur promet de leur arracher le toit sur leur tête (bien que cela soit déjà fait!).
Mémé attend toujours ses oeufs du matin et Oncle Gottfried n'a pas d'idée pour inverser la vapeur de ces événements malchanceux en cascade.
Néanmoins Til est un petit gars malin et débrouillard qui sait aider pour forcer la chance.
Il peut aussi compter sur son meilleur ami Seppi.
: Cet autre titre de cette collection « En voiture Simone ! » se montre tout aussi distrayant et déroutant que " le grand mensonge de la famille Pomerol". Le petit format de poche et la couverture aux couleurs vives et aux illustrés enfantins promettent à tort un contenu bien moins naïf qu'il n"y parait. Une écriture presque pour jeunes ados réduite sur quelques pages même si les héros principaux restent très jeunes. En tout cas l'imprévu et l'originalité de l'aventure reste au rendez-vous, si la famille Pomerol feint ses fabuleuses vacances en Chine, Til et les siens vont recevoir le ciel sur la tête. Littéralement et concrètement.
En effet, depuis que s'est abattue une pluie de météorites sur le toit de leur maison, tout va de mal en pis. Le toit est défoncé, la bâche pour la recouvrir s'envole droit sur la voiture de celui qui leur promet un procès retentissant pour l'accident provoqué et les poules n'ont pas survécu à la pluie de cailloux de l'espace au grand regret de mémé qui n'aura pas son oeuf pour le déjeuner.
Déja que tout allait de guingois dans cette maison de bric et de broc... Toutefois avant au moins on y vivait en paix. Comble de mauvais karma, le père de Til se dispute avec son patron et quitte son poste à l'usine prestigieuse de la saucisse de qualité.
On poufferait de rire si l'instant n'était pas dramatique...allez, on pouffe tout de même de rire un bon coup.
Til et son meilleur ami vont s'évertuer à régler les choses et remettre tout debout, littéralement. Il y a peut être une bonne fortune à se faire avec ces cailloux noirs. Les vendre à l'école aux copains? Appeler la télévision pour raconter son histoire, ce qui tomberait à pic?
Le ton est drôle, d'une douce ironie pince sans rire pour jeunes lecteurs et les personnages de l'oncle Gottfried inventeur, de la mémé un peu dépassée et du jeune Til débrouillard sont attachants.
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Jan Symonsz Van Der Beeck dit Torrentius est un peintre méconnu des Provinces-Unies. Et pour cause, il semble ne rester après la destruction par les flammes de son oeuvre que la seule Nature morte avec bride et mors ( Rijksmuseum d’Amsterdam). L’intolérance et la bêtise ont toujours existé et dans les Pays Bas de cette époque qui connaissaient pourtant une certaine tolérance, au moins envers les protestants et les Juifs, attirant de nombreux émigrants, il n’était cependant pas question de remettre en cause l'existence de Dieu telle que définie par la doctrine officielle protégée par les prédicants ni de plaisanter avec le diable.
C’est pourtant ce qu'a fait Torrentius prétendant pour valoriser ses tableaux auprès des acheteurs, que le diable guide ses pinceaux. Il faut dire qu’il aurait eu une technique particulière donnant un rendu “plus vrai que nature”. De plus il peint, outre de magnifiques natures mortes, de petits tableaux licencieux où il n’hésite pas à se mettre lui-même en scène, il fréquente assidument les tavernes, les prostituées et les épouses des autres, accumule les dettes et à une époque où il est de bon ton de se vêtir de noir, il arbore des vétements flamboyants, il serait même membre des Roses-Croix.
Le bailli local Velsaert le déteste et enquête sur lui. Torrentius se croit protégé par ses relations au plus haut niveau, mais lorsqu'il est arrêté, celles-ci se défilent. Ne lui reste que le soutien de son marchand de couleurs, Jeronimus Cornelisz. Refusant de reconnaître ses fautes, il sera torturé, il en restera handicapé et condamné à la prison à vie, qui ne saurait être bien longue, vu les conditions de détention.
Charles 1er amateur de ses natures mortes mais surtout de oeuvres clandestines, lui a commandé auparavant un tableau par l’entremise de son émissaire Brigby. Celui-ci est chargé de la faire évader. Le peintre passera effectivement une douzaine d’années en Angleterre sans rien produire avant de revenir dans son pays et d’y mourir.
De son propre aveu lorsque Colin Thibert n’avait pas d’informations précises, il a brodé. Et cela donne un roman court mais savoureux. Avec quelques apartés relevant de l'anachronisme qui font sourire. Ne pas hésiter à le dévorer.
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Un roman pour les 10-12 ans assez étonnant.
On se retrouve dans une famille suisse-allemande, dans la campagne.
L'auteur a des origines suisses. Une histoire de météorite sur le toit vient perturber la tranquillité du coin...
Des noms suisses allemands, une histoire un peu bizarre... J'aimerais savoir ce qu'en pensent les jeunes lecteurs.
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Recueil de dix nouvelles qui imaginent ce que pourrait être notre futur.
Je n'ai pas trouvé les histoires délirantes, ni pleines d'humour contrairement à ce qui est indiqué sur la quatrième de couverture. Je les trouve pour certaines plutôt terrifiantes. En ce sens, je trouve que certaines nouvelles peuvent nous faire réfléchir sur nos actes.
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Qui l'eût cru? Les hussards sont de retour. Esprit de Jacques Laurent, que faisais-tu quand la marquise Héloïse d'Ormesson sortit à cinq heures? Tu hantais ce vieux guéridon où Jules Barbey d'Aurevilly donnait ses diaboliques parties de whist et que Colin Thibert a fait tourner dans le mauvais sens, par désoeuvrement: avoue, spectre facétieux!
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J'ai adoré ce récit sur les turpitudes du peintre hollandais Torrentius. C'est qu'on ne pas rit avec la religion au 17e siècle à Haarlem, dans les prudes Provinces Unies protestantes. le peintre avait du talent mais son commerce d'images pornographiques (appréciées de certaines personnes hautes placées) lui a couté bien des déconvenues et c'est peu dire.
Excentrique, gouailleur, ivrogne autant de défauts que le bailli Velsaert, ascète entre les ascètes n'a pas pardonné à Torrentius. Pour les détails, je vous recommande la lecture du livre. Elle est très limpide et pleine d'ironie.
L'auteur a puisé ses informations dans des ouvrages édités et sur le site arthistoriesroom. Il ne s'agit donc pas vraiment d'une biographie documentée mais plutôt d'un texte narratif que je verrais bien adapté en pièce de théâtre.
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Un polar original qui met en scène le Service des Opérations Spéciales (le SOS) avec à sa tête Le Chameau. Les exécuteurs : Nord - Sud - Est et Ouest avec à leur tête Labaume.
J'ai aimé la multitude de personnages qui vont et viennent, et même si certains disparaissent rapidement à cause de Labaume, ils reviendront tout de même tout au long du récit.
J'ai adoré Vincent, le gardien de la station n°37 qui suit son chemin au gré des péripéties.
J'ai aimé Luc, le garçon, qui tente de faire disparaitre son beau-père Poitevin, le scientifique de la station n°37.
J'ai aimé que les produits chimiques stockés dans cette fameuse station s'écoulent sous forme de filaments de Barbapapa jaune, et qu'ils explosent dans une profusion de couleurs : bravo pour l'humour noir.
J'ai adoré les rebondissements : enfin, la pollution va être découverte - mais non...
Un moment de lecture jubilatoire malgré la fin de certains personnages. Mais c'est aussi la marque de fabrique de l'auteur.
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Issue d’une famille de « soyeux » de Lyon, Gabrielle ne s’intéresse nullement à la fabrique de la soie et elle laisse à ses deux frères, au décès de leur père, les rênes de l’entreprise familiale qui prospère après la première guerre mondiale.
Passionnée d’Art, elle fait figure de mouton noir pour cette famille bourgeoise et décide de partir à Paris pour y étudier la peinture.
C’est dans le quartier de Montparnasse où se côtoient les artistes, que Gabrielle s’installe et s’épanouit, étudiant l’Art dans des ateliers et vivant une existence libre et joyeuse auprès de sa compagne Marcelle.
Mais ses frères ne voient pas d’un bon œil sa nature invertie et décident de la placer, à 32 ans, dans un établissement psychiatrique en Suisse pour tenter de la « soigner de ses perversions ».
Ce roman de Colin Thibert nous fait passer des années d’insouciance du milieu des artistes de Montparnasse, aux années d’isolement et de privation dans cette « maison de santé spécialisée » de Neuchâtel.
Une histoire très soft qui survole ces deux mondes diamétralement opposés sans vraiment les approfondir et si l’on n’y voit ni la misère, ni les mauvais traitements, on prend aisément fait et cause pour cette jeune femme de caractère que son homosexualité et son talent ont mise en décalage avec son époque.
Un joli roman qui nous fait traverser cette période folle des années 30 avec légèreté et nous rappelle qu’il faudra encore attendre plusieurs dizaines d’années pour voir la société accepter enfin les personnes gays et ne plus les traiter comme des malades.
Réjouissons-nous de cette évolution, même tardive, que certains pays rêveraient d’avoir et régalons-nous de ce roman positif que j’ai trouvé très agréable à lire.
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L’écriture est incisive, avec des tournures de phrases facétieuses qui ponctuent ce livre résolument drôle ! L’histoire est surprenant jusqu’au dénouement final. Mais sous ces airs de comédie, ce sont des portraits presque stéréotypés qui dénoncent certains enjeux moderne et sociaux.
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J'aurais sans doute mis une meilleure note sans une fin qui gâche tout. Je n'ai pas accepté cette conclusion sans doute trop dur et trop âpre qui arrive comme un virage inattendu. Cela m'arrive assez rarement car je suis plutôt bonne pâte.
Le graphisme n'est pas également le fort de cette oeuvre. Non, c'est plutôt la relation plutôt improbable entre un ex-communard et un indien dont la famille a été massacré dans le Grand Ouest sauvage. Il vont essayer de mener une révolution communiste dans une mine d'or contrôlé par un affreux capitaliste qui fait régler la terreur à coup de revolver. Il y a un mélange de genre qui peut détonner mais curieusement, cela passe bien.
En conclusion, un western pour le moins original qui possède d'indéniables qualités.
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Pour commencer merci à Babelio pour les masses critiques et ensuite aux édition Thierry Magnier de m'avoir envoyé ce livre .
Le bus 666 ou l'histoire fascinante d'une petite fille, Chloé, qui n'a pas froid aux yeux.
On entre très vite dans l'histoire du livre, raconté d'une façon vivante.
Chloè va rencontrer suite à son erreur de bus toute une série de "monstres" en tout genres (vampires,zombies,fantômes....) et va même aller jusqu'à mettre le souque chez le grand Lucifer lui même, mais le plus surprenant est qu'elle va tombée amoureuse.
J'ai 44 ans et j'ai trouvé ce livre super, je le ferait lire à mon dernier dans un an ou deux, dès qu'il saura bien lire.
Je le recommande chaudement il est d'une fraîcheur étourdissante, avec juste ce qu'il faut de frayeurs pour nos petites têtes blondes.
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Colin Thibert évoque dans ce court roman (155 pages au total) le biographie romancée du peintre flamand Johannes van der Brech (1589 - 1644) dit Johannes Torrentius.
Ce titre a été lu avec beaucoup de curiosité vu que son auteur parle d'un peintre méconnu, voire tombé dans l'oublie à l'heure actuelle. De son vivant, il était connu pour son appartenance à la secte des Rose Croix ainsi que pour immoralité. Choses qui étaient mal vu dans la Hollande puritaine du XVII e siècle dans laquelle la vie quotidienne, sociale et politique étaient régie par la religion.
En effet, il était reconnu, d'après certaines sources, comme une excellent peintre de natures mortes. Etant un libertin notoire, il composait, dans le plus grand secret, des scènes, des tableaux à caractères pornographiques qui étaient - si j'ai bien compris - recherchés par les collecteurs de l'époque. D'ailleurs toute son œuvre picturale - sauf le tableau intitulé Nature morte avec bride et mors, conservé au Rijksmuseum d'Amsterdam - fut détruite au moment de sa condamnation pour hérésie et dépravation.
Bien qu'il fut intelligent, cultivé, Torrentius m'a semblé être un personnage imbu de lui même, sûr de lui, hauteur vivant dans le mensonge pour des raisons de sécurité le concernant.
Même si il ne semble guère fréquentable, il donne l'image d'un personnage à multiple facettes, curieux, énigmatique, et, fascinant à la fois puisqu'il n'hésite pas à prendre des risques afin d'assouvir sa passion du libertinage dans sa manière de vivre, et, dans la composition de ses tableaux clandestins car interdits par le puritanisme alors en vigueur aux Pays Bas.
En bref, un roman dévoré en quelques heures permettant ainsi de découvrir un personnage obscur et oublié.
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J'ai eu le sourire durant toute ma lecture. Entre les "Pieds nickelés" et "Poulets grillés" j'ai passé un bon moment de détente avec ces olibrius. Des personnages totalement has been et assez de rebondissements pour que l'on ne s'ennuie pas. À lire en cas de petite déprime et de surcroît bien écrit.
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