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Critiques de Coline Pierré (505)
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Elle est le vent furieux

La Nature est en colère : les humains ne prennent pas soin d’elle. Six autrices (oui, ce féminin de auteur existe, et ce, depuis le XVIe siècle !) écrivent sur les conséquences que pourraient avoir les actions des hommes sur la nature. Sophie Adriansen imagine par exemple que les singes délogés de leur forêt envahissent les villes des hommes. Marie Pavlenko dessine un monde sans printemps et Flore Vesco crée un « récit recyclé ».



L’avis de Rafaëlle, 14 ans : Un recueil de nouvelles qui dénonce l’impact de l’activité humaine sur notre terre. Six autrices prennent le rôle de dame Nature pour montrer ce que l’humain fait à la planète. Certaines nouvelles sont un peu bizarres, car les fins sont parfois inattendues et inexpliquées, mais le personnage de la Nature m’a beaucoup plu.



L’avis de la rédaction : J’ai beaucoup aimé ces nouvelles qui aident à prendre conscience de la situation environnementale actuelle, si on n’y est pas déjà sensible. Ma nouvelle préférée ? Le Récit recyclé de Flore Vesco, écrit à partir de citations d’œuvres.



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Romy et Julius

Romy et Julius est une réécriture à quatre mains de Roméo et Juliette. Le récit alterne entre deux personnages, deux collégiens en classe de 3ème : Romy, la fille du boucher, qui va au collège privé comme tous ceux originaires du village, et Julius, arrivé l'année précédente, fraichement débarqué de la région parisienne avec ses parents bobos végans, et qui va au collège public, comme tous ceux qui viennent de la ville.



Romy et Julius ne devraient même pas se croiser. Ils vivent dans des mondes opposés. Mais Romy est accro au théâtre où elle va tous les mercredis, et Julius est si timide qu'il décide de s'inscrire au théâtre pour prendre de l'assurance. Et là, c'est le coup de foudre !



Alors que Romy ne croit pas en l'amour (sa mère est partie avec un autre homme quand elle avait 6 ans), et que Julius est si timide qu'il ne parle pas aux filles, leur relation devient vite une évidence. D'autant plus que le prof de théâtre a décidé de monter Roméo et Juliette, et qu'il a choisi Romy et Julius dans les rôles titres ! Les voilà collés serrés toute la semaine, entre répétitions, discussions à n'en plus finir et bisous...



Mais tout bascule le jour d'Halloween : avec ses amis et sa famille, Julius participe a une manifestation assez gore pour dénoncer les violences faites aux animaux. Cette manifestation a lieu devant la boucherie du père de Romy et tous les deux se croisent alors qu'ils ne s'y attendaient pas. Julius ne savait pas que Romy était la fille du boucher, et Romy ne savait pas à quel point Julius était investi dans ce combat.



La réécriture de Roméo et Juliette est double, à la fois, avec la pièce de théâtre que jouent les adolescents, mais aussi et surtout dans leur vie quotidienne. Tous les personnages ont été pensés pour coller avec la pièce de Shakespeare, et c'est vraiment super bien fait ! Jusqu'à la découpe du texte, qui est composé de cinq actes.



L'histoire d'amour est vraiment superbe, ni trop mièvre ni trop simple. Les deux personnages sont adorables et on a vraiment envie que leur histoire puisse fonctionner.



Les thèmes traités sont d'actualité et franchement réalistes. J'ai aimé que cela soit traité sans prise réelle de position de la part des autrices. C'est tout en nuance, on peut réellement comprendre les deux parties qui opposent le village. Même si on se sent plus proche de l'un ou de l'autre, le texte fait qu'il y a du négatif et du positif des deux côtés, aucun n'a tord ou raison.



Bon ce billet est un peu décousu parce qu'il y aurait beaucoup à dire et comme je viens juste de terminer ma lecture, je n'ai pas trop de recul. Quoi qu'il en soit c'est un roman que j'ai adoré ! Vraiment on est pris dans l'histoire et on ne la quitte plus jusqu'au dénouement, qu'il est d'ailleurs un peu plus farfelu que le reste du livre mais qui permet à la tension de retomber (rassurez-vous, la fin n'est pas la même que dans la pièce !) J'aurai bien aimé suivre Romy et Julius dans la suite de leurs aventures...



Un roman que je conseille vivement, accessible dès la 4ème/3ème. Je sais déjà à qui je vais le conseiller parmi mes élèves :-)
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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L'invention du dimanche

Si je n'ai pas été sensible au style des illustrations, j'ai en revanche beaucoup apprécié l'histoire. Qui n'a jamais ressenti cette espèce de mélancolie du dimanche ? Polly, l'héroïne de ce court roman, déteste carrément ce jour de la semaine, mélange d'ennui et de frustration. Personnellement, j'ai rarement eu en aversion le dimanche, trouvant toujours de quoi de m'occuper. Mais je reconnais qu'il m'est arrivé que ressentir une pointe de tristesse le dimanche soir ! Quoi qu'il en soit, l'histoire va certainement parler aux enfants. J'ai trouvé très malin et astucieux l'idée de composer sa journée. Une touche de magie bienvenue pou égayer une journée que certains trouvent parfois morose .
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Elle est le vent furieux

Premier lecture de cette nouvelle année qui m’a positivement surprise. Je ne suis pas une grande lectrice de nouvelles car j’aime me plonger dans de longues histoires mais ce recueil a changé mon point de vue !



Destiné à un public adolescent, ces six nouvelles brulantes d’actualité sont recherchées et merveilleusement écrites et s’adresse tout aussi bien à des adultes.



Réunies par une idée commune, un appel à une conscience écologique, et un fil conducteur, que pourrait-bien nous dire notre planète Terre ?, les six auteures se sont basées sur un texte déjà écrit par Marie Pavlenko, texte qui commence et clos le recueil et qui s’intitule « Qui sème le vent ».

J’ai beaucoup aimé découvrir ces auteures et leurs styles très différents autour d’une même thématique. De plus, l’éditeur a su agencer les textes de façon toute à fait fluide et intuitive ce qui rend la lecture confortable. L’illustration de couverture est superbe et le papier vraiment agréable sous les doigts, un beau livre !



Concernant les textes, j’ai un petit faible pour la nouvelle de Coline Pierré, Nos corps végétaux, peut-être parce que je travaille avec le monde végétal. Le texte de Marie Alhinho, Sauvée des eaux, m’a lui frappée par son côté sombre et violent mais tellement juste et percutant. Enfin, Le récit recyclé de Fore Vesco, est un travail vraiment original que j’ai réellement compris après coup lors d’une rencontre virtuelle avec les auteures sur Babelio. Construit entièrement avec des fragments d’autres textes, dont certains des nouvelles de ce recueil, c’est un tissage de phrases et de mots tout à fait étonnant et je salue l’auteure pour sa prouesse.



Ce livre a laissé une trace dans mon cœur, un sentiment étrange mêlé d’espoir et de reconnaissance, je ne peux que vous le conseiller !

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Elle est le vent furieux

Un livre très original, avec plusieurs nouvelles écrites par différentes autrices.

Et si Dame Nature se manifestait pour notre manque de considération envers la Terre?

Que des récits très impactant, chacun à leurs manières.

J𠆚i été conquise dès la mise en place de l’histoire par Marie Pavlenko (dont j𠆚i déjà lu une œuvre), mais chaque nouvelles m’ont marquée par la plume des autrices et leurs originalités.

J𠆚i découvert grâce à cette œuvre d𠆚utres autrices qu’il me tarde de redécouvrir dans d𠆚utres œuvres.



Petit coup de cœur pour les nouvelles suivantes:



-“Nos corps végétaux”

-“Sauvée des eaux”

-“Monkey Palace”
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Éloge des fins heureuses

Un court essai très facile à lire, sur l'importance politique de créer et consommer des œuvres où les personnages se dépassent et trouve un bonheur au-delà de toute concession. Coline Pierré insiste sur l'importance du rêve, la volonté d'y croire : comment croire en l'avenir, comment avoir l'ambition de vivre des relations in-croyables si même la fiction reste ancrée dans le réel et n'offre aucune issue de secours ? Elle se place également dans une dimension féministe : les sentiments doux et positifs apaisent le monde, et il faut arrêter de les reléguer à la chick-lit ou encore à la littérature pour enfants.



C'est un essai qui rend heureux, j'avais un grand sourire pendant toute la lecture. Ca fait effectivement du bien de lire une autrice qui y croit et qui défend le droit aux bonheurs "vrais", sans rapport avec une quelconque réussite sociale ou professionnelle. Le droit de lire des romans où les héros et héroïnes ne se contentent pas des barrières du "possible", et le droit d'en espérer autant pour sa propre vie. Elle m'a même donné envie de regarder des comédies romantiques et des séries de Aaron Sorkin, alors que ce n'est pas ma tasse de thé.

J'ai également aimé sa vision du point de vue "conservateur" de certains créateurs, de leur réjouissance à voir un héros qui n'avait pas la bonne famille pour réussir échouer lamentablement. De même, elle interroge le "réconfort [que l'on trouve] dans la médiocrité", et la facilité d'une vision du monde acerbe et aigrie.



Un très chouette essai qui tombe parfaitement dans ces temps de morosité ambiante ! :)
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Nos mains en l'air

Le hasard fait que ce roman traite aussi (entre autres) de la surdité, comme “c’est écrit sur ses lèvres” que je viens de lire.Mais là s’arrête la comparaison, ce roman est avant une belle histoire d’amitié très improbable au départ. Yazel, 12 ans, sourde, orpheline et très mature vit chez une tante très riche qui n’éprouve aucune affection pour elle et l’a recueillie à l’âge de 7 ans pour se valoriser aux yeux de son entourage.L’oncle est quasi-inexistant dans l’histoire.Victor, 21 ans vit avec son père et ses deux frères, une famille qui vit de braquages et où il faut faire ses preuves aux yeux du père pour être considéré comme un homme. Et ses preuves, Victor va les faire en cambriolant le manoir d’Odile, l’affreuse tante. C’est au cours du cambriolage qu’il va rencontrer Yazel, qui au lieu de prendre peur, va sympathiser avec lui au point de le supplier de “la sortir de là”. Aucun des 2 n’étant satisfait de sa vie, ils vont s’embarquer ensemble dans un road-trip dont le but est d’aller répandre les cendres des parents de Yazel là où ceux-ci s’étaient rencontrés, en Bulgarie. Au cours du voyage, chacun va découvrir l’autre, mais aussi soi-même (Victor va par exemple s’apercevoir qu’il est attiré par les garçons). Ils vont aussi s’efforcer de mieux comprendre leurs mondes respectifs en dépassant leurs a-priori sur la surdité ou le milieu de du banditisme.

Une belle histoire qui se lit facilement, un peu trop idéaliste (dans la vraie vie ils n’iraient sans doute pas bien loin), mais qui donne une leçon de tolérance mutuelle.C’est agréable, mais peut-être pas assez profond pour mériter plus que 3 étoiles

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Nos mains en l'air

Victor, 21 ans, vient d’une famille de braqueurs. Son père l'oblige, par la violence, à participer à des vols alors qu'il ne rêve que d'avoir une vie "normale". Yazel, quant à elle, a 12 ans et est orpheline : elle vit chez sa riche tante qui ne l’aime pas car elle est sourde. Mais leur rencontre improbable lors du cambriolage de Victor chez Yazel va changer leur vie : Yazel convainc Victor de l’emmener en Bulgarie où elle souhaite disperser les cendres de ses parents…

Un roman initiatique que j’ai beaucoup aimé ! L’amitié qui unit Yazel et Victor est vraiment touchante, elle leur permet de s’affranchir de la pression des adultes et de grandir, de prendre leur destin en mains et de se construire une nouvelle famille.

Yazel est sourde et c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus sur ce handicap : comment perçoit-elle les sons, la LSF, la lecture labiale…

C’est vraiment bien écrit, l’histoire est prenante et le ton léger malgré le fond difficile. J'ai littéralement dévoré ce road trip de 350 pages en une journée !

Un très chouette moment de lecture !
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Les nouvelles vies de Flora et Max

À la fois douce et amère, drôle et poétique, sobre et complexe, "La folle histoire de Flora et Max" avait touché la corde sensible de mon coeur. Me séparer de ces deux personnages avait été difficile, tant je les avais aimé... Et les voilà de retour!



Quel bonheur de retrouver Flora et Max dans une suite qui tient toutes ses promesses. L'écriture, les personnages, l'histoire... tout n'est que délicatesse, subtilité, finesse. J'aime le regard que les personnages portent sur le monde. J'aime l'intelligence des auteurs qui ont donné vie à ces deux personnages merveilleux, deux êtres qui ne souhaitent pas trouver à tout prix une place dans notre monde, mais en créer un à leur image, meilleur, plus beau, plus juste. Un magnifique roman sur l'amitié, le partage, le pouvoir des mots et l'amour, bien sûr.
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Ma fugue chez moi

Anouk n'en peut plus. Son ex meilleure copine, non contente de l'abandonner, a rejoint le camp de ceux qui la maltraitent. Sa petite soeur, avec qui elle s'entend si bien, a quitté la maison pour pouvoir se consacrer à la danse, son père ne l'écoute que d'une oreille distraite.

Elle s'est habituée à l'absence de sa mère, qui vit pour son travail à Ny-Ålesund, tout au nord de la Norvège. Mais quand celle-ci annonce qu’elle ne sera même pas là pour Noël, une fois de plus, Anouk, après une ultime humiliation au collège, décide de fuguer.

Fugue bien préparée, elle a notamment repéré les hébergements pas chers, elle ne part pas à l'aventure.

Elle a juste oublié que Strasbourg en période de marché de Noël, c'est débordant de monde.

Pas inconsciente, elle renonce à dormir dehors en plein hiver alsacien, et ne trouve comme solution que celle de se réfugier dans le grenier de sa propre maison.

Où elle va vivre incognito (sauf du chat) pendant quelques jours.



Et là ... on pourrait lire une aventure de "survie", entre Robinson dans son île, et la famille qui se cache dans sa propre maison après avoir fait croire aux voisins qu'ils partent en vacances (impossible de me souvenir de ce titre !)

Mais le sujet est bien plus intime, et profond.

Parce que la personne qui fugue, elle pense probablement surtout à elle, et à son mal-être.

Mais Anouk se trouve confrontée à l'inquiétude de ses proches, puisque de son grenier, elle entend presque tout ce qui se dit dans la maison.

Et cela donne un roman très touchant, qui fait réfléchir aussi.



Anouk va se trouver face à elle-même, à ce qu'on pense d'elle, et au mal qu'elle fait à ses proches. Et toute la famille va devoir se remettre en question.

On voit aussi, même si ce n'est pas le sujet essentiel, les dangers des réseaux sociaux, où il est tellement facile de se moquer, de critiquer et d'attaquer, quand on n'est pas en face des personnes.



Un court roman émouvant à lire à tout âge.
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La folle rencontre de Flora et Max

Une petite pépite qui se dévore en moins de deux heures. Ce roman épistolaire met en scène les personnages de Flora et Max, deux adolescents qui fréquentaient le même lycée avant de le quitter, chacun pour une raison bien particulière. Au travers de leurs lettres, nous allons assister à leur évolution et réfléchir avec eux sur le sens de la vie, et toutes ces petites choses qui nous rendent heureux. C'est très bien écrit, c'est tendre, parfois drôle et toujours juste. Je suis conquise !
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La folle rencontre de Flora et Max

Flora est en prison pour 6 mois depuis qu'elle a roué de coups une élève de son lycée qui est dans le coma. Un matin, elle reçoit une lettre de Max, un garçon de son lycée.

Il souffre d'une sorte de phobie de l'extérieur et ne veut plus sortir de chez lui. Leurs enfermements respectifs lui paraissent propices à l'échange de lettres.

Chacun progresse, aide l'autre par des mots non intrusifs et pourtant le lecteur comprend mieux chaque personnage. Surtout Flora, dont on découvre les mobiles de la violence : harcelé par cette fille, son acte n'est qu'un pétage de plombs qui tourne au drame. Tout s'est ligué contre elle et personne n'a témoigné de l'enfer qu'elle a vécu. Elle y raconte son quotidien en prison pour mineurs, ses rencontres avec deux autres adolescentes. Puis, son transfert le jour de ses 18 ans dans un prison pour adultes, beaucoup dure. Les petites choses qui aident à tenir, comme cette marionnette de papier et carton particulièrement émouvante, la cuisine en cellule, la possibilité de cantiner. Max est poussé à sortir pour secourir un oiseau blessé et le relâcher en forêt après sa guérison. Il raconte ses parents séparés, inquiets, coupables de sa phobie mais aussi leurs efforts pour la dépasser.

Tous deux se projettent doucement vers la sortie de Flora, un retour possible à la vie de lycéens pour terminer cette année scolaire à leur façon.
Lien : http://livrelibre.blog.lemon..
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La folle rencontre de Flora et Max

Livre lu dans le cadre de masse critique jeunesse.



Je tiens à remercier avant tout Babelio et les éditions «l’école des loisirs » pour l’envoi de ce livre que j’ai beaucoup apprécié. Je l’ai reçu ce matin et lu aussitôt. Il se lit effectivement très vite car l’écriture est très fluide et l’histoire est très prenante.



Max vit enfermé chez lui car il a peur de sortir de chez lui. Flora est elle aussi enfermée mais pas chez elle : en prison. Elle a agressé physiquement une autre élève de lycée qui la harcelait depuis quelques mois. Max prend l’initiative de contacter Flora par courrier lorsqu’il a découvert l’histoire de Flora dans le journal local. S’en suit une correspondance où ils vont finir par se trouver de nombreux points communs et se soutenir l’un et l’autre.



Comme je le disais, j’ai lu ce livre d’un trait. Il n’est pas du tout larmoyant et paraît très réaliste. On se prend au jeu et on a envie qu’ils se retrouvent. La vie en prison est décrite par Flora et on ressent de l’injustice pour cette fille. Si bien qu’on attend avec impatience la sortie de prison.



Au final, ce fut un agréable moment de lecture.

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Éloge des fins heureuses

Le sujet : les fins heureuses en littérature, en fiction, et leur statut "social". Petit tour d'horizon, réfléxions d'une autrice de littérature jeunesse sur le sujet, pensées dans une perspective féministe et intersectionnelle.





Mon avis : un petit essai assez réjouissant. J'ai emprunté ce livre parce que j'adore les fins heureuses, et j'ai parfois été moquée pour ce goût. J'ai trouvé là des arguments vraiment intéressants, une vraie réflexion, intéressante aussi quoique pas forcément très poussée, sur le sujet. Je vous mets plus bas le sommaire de ce court essai, qui sera plus parlant qu'un commentaire sur les diverses manières d'aborder le thème.



Un essai intéressant, donc, disais-je, quoique pas révolutionnaire. S'il faut commencer quelque part, c'est un excellent point de départ, très moderne, qui fourmille d'idées, de pistes, d'amorces, d'exemples aussi, dans le cinéma et la littérature contemporaine plus que classique. Il m'a manqué un peu d'histoire sur le sujet justement, un peu plus de consistance historique pour ses arguments et propos, une perspective plus longue, une charpente. Pourtant, les citations et exemples ne manquent pas, et son avis en est renforcé, et ne s'appuie évidemment pas sur sa seule intuition. J'ai trouvé dommage aussi l'opposition qu'elle fait entre fin heureuse et réalisme, dans toute la première partie, opposition que je ne trouve pas juste ni pertinente, et je trouve même que ce positionnement que je ne partage pas dessert son propos. Pour autant, les arguments qu'elle déploie tiennent largement la route et sont bien démontrés. J'ai adoré l'écriture inclusive qu'elle pratique d'un bout à l'autre, hyper fluide, pleine de néologismes comme je les aime. J'ai aimé aussi son positionnement féminisme et résolument intersectionnel et inclusif. J'ai apprécié aussi la concision de sa pensée : pas de fioritures, pas de délayage gratuit, pas de blabla qui s'écoute, pas de grands mots incompréhensibles ou d'envolée lyrique, mais des phrases courtes, claires, explicites, directes, affirmatives et posées.



Vraiment intéressant à lire, à plein de points de vue.
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Pourquoi pas la vie

J'ai beaucoup aimé l'idée de l'autrice d'écrire l'histoire de cette poétesse sous un nouvel angle, avec une autre tournure. Cela aurait pu être sa vie même si au final, cela ne relève que de l'imagination. Je ne connaissais pas cette femme et ai découvert certes une vue particulière et folle mais aussi les souffrances d'une mère et d'une femme faisant de son mieux malgré une grande fragilité psychique. Lautrice nous montre toutes les étapes suite au suicide raté, la reconstruction difficile et progressive, le manque d'amour, de confiance, de stabilité de Sylvia. Personnellement, j'ai lu le roman sans passion, quelque chose m'a manqué. Je n'ai pas réussi à créer un lien avec l'histoire même si cela reste un bon récit.
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Nos mains en l'air

Jolie réflexion sur le handicap doublée d’un questionnement sur la difficulté à s’extraire de sa condition quand une figure paternelle inflexible veut imposer son point de vue, « Nos mains en l’air » joue la partition d’une bienveillance réciproque n’éludant pas les difficultés et ne tombant pas dans la facilité consistant à régler les problèmes d’un coup de baguette magique final. Coline Pierré aime les amitiés improbables, elle aime m’être en scène des duos qu’à première vue tout oppose. Après les inoubliables Flora et Max (romans à quatre mains réalisés avec Martin Page), elle récidive ici avec Victor et Yazel.
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Une grammaire amoureuse

Conjuguer le verbe, la grammaire et l’amour ? Mission difficile et pourtant Coline Pierré nous offre un recueil d’une immense beauté et d’une grande transparence. Comment transmettre à l’autre ce que l’on ressent ? Comment lui faire comprendre ce qui traverse notre coeur et notre esprit. Est-ce véritablement nécessaire de savoir ? Dédiant son recueil à Martin qui danse avec elle depuis douze ans, l’autrice explore les zones d’ombre de ce sentiment si mystérieux qui passe généralement par le langage. Élément singulier et multiple que ce dernier tant il est protéiforme. Et si nos émotions étaient trop grandes et les mots trop étroits ? En jouant sur la forme des lettres et des phrases au coeur du texte, on oscille comme des anguilles et on souligne chaque claque qui dit : poésie. Il est question d’impossibilité, d’empêchement, de retenu, de pudeur dans ce que l’on dit à l’autre. Celui ou celle qui saura déchiffrer ce que l’on dit, ce que l’on comprend et ce que l’on retient. Avec maladresse la plupart du temps, avec véhémence parfois, avec silence souvent. La voix tremble, les yeux vacillent, la bouche se décompose et on marmonne une phrase qu’on regrette bien assez tôt.



Ce recueil prône le déséquilibre, l’instabilité de ce qu’un être humain est capable de faire ou de dire. Il raconte ce que l’on croit savoir ou ce que l’on pense et met le doigt sur l’indicible. À la fois juste, imagé, métaphorique et romantique, on nage dans une succession de petits écrins. La poitrine se gonfle, les lèvres devenant prêtes à accueillir l’offrande, on s’apprivoise au détour de langues qui ne se comprennent pas toujours. Le corps devient électrique, rempli de turbulences et de paradoxes, chaque page virevolte au creux de nos doigts. Coline Pierré ne dit pas seulement l’amour, elle le dessine, le comprend, le ressent et le transmet. On y voit les petits détails entre les interstices du sentiment amoureux. Ce livre « scintille comme une fête foraine » où la danse et les mots viennent se compléter pour mieux s’aimer. En criant « je » est incomplet, on prend conscience des difficultés linguistiques entre deux êtres qui s’aiment. Il y a ce qu’on entend, ce qu’on comprend ou ce qu’on croit entendre voire ce qu’on interprète. Le langage comme bénédiction ou malédiction, le regard de l’autre comme reflet de ce que nous sommes, rares sont les recueils poétiques avec autant de force et de densité textuelle. Que chacun d’entre nous prenne conscience du pouvoir de nos mots et de ce qu’ils impliquent quand ils ont la chance de sortir de notre bouche.

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Romy et Julius

Je retrouve avec plaisir Marine Carteron, que j'avais découvert avec Les Autodafeurs, puis avec Génération K. J'ai passé avec Julius et Romy un très agréable moment de lecture, avec des personnages qui affirment leur caractère et leur passions. Julius et Romy, Roméo et Juliette, les autrices utilisent ce classique shakespearien pour en faire le fil rouge du roman. J'aurais beaucoup aimé lire ce livre étant adolescente, les personnages de ce roman sont inspirants.
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Pourquoi pas la vie

J’avoue qu’au début, le fait de s’approprier de la mort de quelqu’un pour en faire l’histoire d’une vie m’a paru un peu indécent. Et puis, me renseignant sur cette poétesse que je ne connaissais pas je me suis rendue compte que de nombreuses œuvres (biographies, romans, films, chansons) inspirées par Sylvia Plath ainsi que du couple Plath/Hugues ont été publiés et que de nombreux débats ont eu et ont lieu sur la place publique suscitant passion (qui a vampirisé qui?) et actes de vandalisme.

Ceci étant établi j’ai pu mieux apprécier ma lecture qui m’a fait découvrir Sylvia Plath, que je ne connaissais pas n’étant pas très friande de poésie.



Pour en revenir au livre, je salue la méthode originale (l’uchronie) choisie pour nous faire connaître celle qui me semble occuper une place importante dans la vie de Coline Pierré. Le style est fluide, et l’écriture empathique révèle bien la fébrilité de Sylvia, ses doutes, ses incertitudes, son immense passion, et surtout son mal-être d’être née à une époque où la féminité subit encore le joug du patriarcat. Coline Pierré n’a pas cherché à refaire, au gré de péripéties romanesques, une vie à Sylvia Plath. Au contraire elle a placé son roman au niveau du développement de ses pensées intimes, ce qui a le défaut d’être parfois un peu longuet, mais qui, ce faisant, a la qualité de tracer le parcours intemporel d’une ode à la vie, de l’amitié et du féminisme sur fond de la musique des années 60.





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Éloge des fins heureuses

Derrière le mépris qu’on affiche pour les fins heureuses, je crois qu’il y aussi de l’autoprotection face à la terreur que nous inspire l’erreur. Car se tromper n’est pas chic.

La méfiance et le pessimisme, l’enracinement dans une posture critique orgueilleuse est plus tenable que l’espoir déçu. Il y a une prime sociale à parier sur les ratés et l’inaction, sur l’échec et le déclin.

S’il s’avère qu’on a été trop optimiste, l’erreur sera considérée comme une faute de jugement. Si on prophétise la défaite, on peut toujours postuler que la réussite relève du hasard, ou que la débâcle arrivera tôt ou tard, et on aura forcément raison, car l’entropie nous guette toujours. Si on affiche publiquement son espoir, on est le naïf, le rêveur, l’ignorant, l’idiot, celui qui ne sait pas. On est celui qu’on peut moquer. Retour au collège, où on se tait plutôt que de prendre le risque de dire une bêtise, où on cache ses folles ambitions et ses rêves (jusqu’à trop souvent les faire taire tout au fond de soi), où on musèle ses questions et ses incompréhensions pour dissimuler sa vulnérabilité.
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